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Imidaclopride (138261-41-3)
Informations générales
Dernière vérification le 29/03/2024
Identification
Numero CAS
138261-41-3
Nom scientifique (FR)
Imidaclopride
Nom scientifique (EN)
Autres dénominations scientifiques (FR)
Autres dénominations scientifiques (Autre langues)
Code EC
428-040-8
Code SANDRE
1877
Numéro CIPAC
-
Formule chimique brute
\(\ce{ C9H10ClN5O2 }\)
Code InChlKey
Code SMILES
c1nc(Cl)ccc1CN2C(=NN(=O)=O)NCC2
Classification CLP
Type de classification
Harmonisée
ATP insertion
ATP01/ATP17
Description de la classification
Classification harmonisée selon réglement 1272/2008 ou CLP
Mention du danger - Code | H301 |
---|---|
Mention du danger - Texte | Toxique en cas d'ingestion |
Classe(s) de dangers | Toxicité aiguë |
Libellé UE du danger | - |
Limites de concentration spécifique | - |
Facteur M |
M=100 M(Chronic)=1000 |
Estimation de toxicité aigüe | ATE: oral ; ATE = 131 mg/kg bw (-) |
Mention du danger - Code | H400 |
---|---|
Mention du danger - Texte | Très toxique pour les organismes aquatiques |
Classe(s) de dangers | Danger pour le milieu aquatique |
Libellé UE du danger | - |
Mention du danger - Code | H410 |
---|---|
Mention du danger - Texte | Très toxique pour les organismes aquatiques, entraîne des effets à long terme |
Classe(s) de dangers | Danger pour le milieu aquatique |
Libellé UE du danger | - |
Limites de concentration spécifique | - |
Facteur M |
M=100 M(Chronic)=1000 |
Estimation de toxicité aigüe | ATE: oral ; ATE = 131 mg/kg bw (-) |
Règlementations
Physico-Chimie
Dernière vérification le 29/03/2024
Généralités
Poids moléculaire
255.70 g/mol
Tableau des paramètres
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Bibliographie
Comportement et devenir dans les milieux
Dernière vérification le 29/03/2024
Matrices
Milieu sédiment eau douce
Milieu terrestre
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Persistance
Biodégradabilité
Biodégradabilité :
Aucune étude sur la biodégradation de l'imidaclopride dans l'eau n'a été réalisée. La substance est considérée comme non facilement biodégradable. (EFSA, 2008)
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Dégradabilité abiotique
Hydrolyse :
Une étude présentée dans le rapport de l'EFSA montre que l'imidaclopride est stable dans des solutions à pH 4 et 7 et à 25 °C (temps de demi-vie >1 an). Dans une solution à pH 9, l'imidaclopride est lentement hydrolysé (temps de demi-vie 1 an). (EFSA, 2008)
Photolyse :
L'imidaclopride est rapidement dégradé par photolyse. Sa demi-vie est variable selon les études, les saisons et la latitude. Elle varie entre 0.17 et
- 6.73jours. La photodégradation de l'imidaclopride entraîne la formation de plusieurs métabolites comme l'imidaclopride-desnitro : M09 (17.2% de la substance mère à 120 minutes), l'imidaclopride-desnitro-olefine : M23 (12.6% de la substance mère à 120 minutes), l'imidaclopride-urea : M12 (9.8% de la substance mère à 120 minutes) et l'imidaclopride-AMCP : M16 (13.6% de la substance mère à 120 minutes).
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Bioaccumulation
Organismes aquatiques
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Conclusion sur la bioaccumulation
Bioaccumulation/ Biomagnification :
Aucune étude expérimentale sur la bioconcentration pour l'imidaclopride n'a été trouvée. Un BCF de 3.2 estimé à partir du log Kow à 0.57 est cité dans le rapport de HSDB.
Un BCF de 3.2 est utilisé dans la détermination des normes de qualité ce qui correspond à un BMF1 de 1 auquel s'ajoute pour les organismes marins un BMF2 de 1. (HSDB, 2011)
Bibliographie
Toxicologie
Dernière vérification le 29/03/2024
Valeurs de référence
Introduction
SANTE HUMAINE
Ce chapitre traite de la toxicité chronique induite par la substance sur l'homme soit via la consommation d'organismes aquatiques contaminés, soit via l'eau de boisson.
Dans les tableaux ci-dessous, ne sont reportés pour chaque type de test que les résultats permettant d'obtenir les NOEC ou la valeur toxicologique de référence (VTR) les plus protectrices. Compte tenu du mode d'exposition envisagée, seuls les tests sur mammifères exposés par voie orale (dans l'alimentation ou par gavage) ont été recherchés.
Toutes les données présentées ont été validées.
Les résultats de toxicité sont principalement donnés sous forme de doses journalières : NOAEL (No Observed Adverse Effect Level), ou LOAEL (Lowest Observed Adverse Effect Level). NOAEL et LOAEL sont exprimées en termes de quantité de substance administrée par unité de masse corporelle de l'animal testé, et par jour.
TOXICITE
Pour l'évaluation des effets sur la santé humaine, seuls les résultats sur mammifères sont considérés comme pertinents. Contrairement à l'évaluation des effets pour les prédateurs, les effets de type cancérigène ou mutagène sont également pris en compte.
(1) Cette VTR a été déterminée par l'EFSA (2008)
Valeurs de l'ANSES et/ou de l'INERIS
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Autres valeurs des organismes reconnus
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Bibliographie
Ecotoxicologie
Dernière vérification le 29/03/2024
Introduction
Evaluations existantes :
DEFRA, 1993: Evaluation of fully approved or provisionally approved products: evaluation on Imidacloprid. (Food and Environment Protection Act, 1985, Part III) . Department For Environment, Food and Rural Affairs (DEFRA) -Pesticide Safety Directorate.
EFSA, 2006: Draft Assessment Report (DAR) -public version-. Initial risk assessment provided by the rapporteur Member State Germany for the existing active substance Imidacloprid of the second stage of the review programme referred to in Article 8(2) of Council Directive 91/414/EEC. European Food Safety Authority.
EFSA, 2008: EFSA Scientific Report (2008)148, 1-120, Conclusion regarding the peer review of the pesticide risk assessment of the active substance Imidaclopride. Finalised : 29 May 2008. European Food Safety Authority.
Effets endocriniens :
L'imidaclopride n'est pas citée dans la stratégie communautaire concernant les perturbateurs endocriniens (E.C., 2004) et dans le rapport d'étude de la DG ENV sur la mise à jour de la liste prioritaire des perturbateurs endocriniens à faible tonnage (Petersen et al., 2007).
Critères PBT / POP :
La substance ne remplit pas les critères PBT/vPvB1 (C.E., 2006) ou POP2 (PNUE, 2001).
Norme de qualité existante :
-
Substance(s) associée(s) :
-
Dangers
Description
ORGANISMES AQUATIQUES
Dans les tableaux ci-dessous, sont reportés pour chaque taxon les résultats des tests d'écotoxicité disponibles pour la substance étudiée.
Ces résultats d'écotoxicité sont principalement exprimés sous forme de NOEC (No Observed Effect Concentration), concentration sans effet observé, d'EC10 concentration produisant 10% d'effets et équivalente à la NOEC, ou de EC50, concentration produisant 50% d'effets. Les NOEC sont principalement rattachées à des tests chroniques, qui mesurent l'apparition d'effets sub-létaux à long terme, alors que les EC50 sont plutôt utilisées pour caractériser les effets à court terme.
ECOTOXICITE
ECOTOXICITE AQUATIQUE AIGUË
Le tableau ci-dessous répertorie les données d'écotoxicité aiguë jugées pertinentes pour notre étude.
Un essai statique de 48h a été mené sur Aedes taeniorhynchus sur la base des procédures ASTM et EPA. L'acétone a été utilisée comme solvant, mais il n'est pas précisé si un témoin par rapport à ce solvant a été réalisé. Les concentrations de substance active testée durant ce test ne sont pas précisées de plus, il n'est pas indiqué si les résultats sont exprimés en concentrations nominales ou mesurées. Le critère d'effet mesuré est la mortalité des organismes. Une LC50 (48 h) de 0.013 mg.L-1 a été déterminée.
Des informations sont manquantes pour pouvoir évaluer complètement la fiabilité de cette étude. Par conséquent ce résultat sera jugé valide sous restriction.
Un essai semi-statique de 21 jours sur Oncorhynchus mykiss est rapporté dans DEFRA (1993). Cet essai est présenté comme ayant été réalisé conformément à la ligne directrice 204 de l'OCDE et en accord avec les Bonnes Pratiques de Laboratoire. Les concentrations mesurées suivantes ont été testées : 13.2 mg.L-1, 28.5 mg.L-1, 61.5 mg.L-1, 132.4 mg.L-1 et 285.3 mg.L-1. Les paramètres physico-chimiques de l'essai sont conformes aux critères de validité OCDE (pH : 7.2 • 8.0 ; température : 15 +/-2 °C°; dureté de l'eau 40-60 mg.L-1 de CaCO 3). Un suivi analytique a été réalisé, les concentrations de substance active présente dans le milieu au cours de l'essai étaient comprises entre 95 et 105% de concentrations nominales. A 21 jours, la NOEC était de 28.5 mg.L-1.
Bien que cette étude aie été présentée comme réalisée selon la ligne directrice 204 de l'OCDE, les concentrations de CaCO3 rapportées dans le milieu d'essai sont inférieures à celles recommandées par l'OCDE. Sous cette restriction, ce résultat sera considéré comme valide.
Valeurs de danger
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Synthèse
Biote
EMPOISONNEMENT SECONDAIRE
Ce chapitre traite de la toxicité chronique induite par la substance sur les prédateurs via la consommation d'organismes aquatiques contaminés (appelés biota, i.e. poissons ou invertébrés vivant dans la colonne d'eau ou dans les sédiments). Il s'agit donc d'évaluer la toxicité chronique de la substance par la voie d'exposition orale uniquement.
Dans les tableaux ci-dessous, ne sont reportés pour chaque type de test que les résultats permettant d'obtenir les NOEC ou la valeur toxicologique de référence (VTR) les plus protectrices. N'ont été recherchés que des tests sur mammifères ou oiseaux exposés par voie orale (exposition par l'alimentation ou par gavage). Toutes les données présentées ont été validées puisqu'elles sont issues d'une source fiable.
Les résultats de toxicité sont principalement donnés sous forme de doses journalières : NOAEL (No Observed Adverse Effect Level), ou LOAEL (Lowest Observed Adverse Effect Level). NOAEL et LOAEL sont exprimées en termes de quantité de substance administrée par unité de masse corporelle de l'animal testé, et par jour.
Pour calculer la norme de qualité liée à l'empoisonnement secondaire des prédateurs, il est nécessaire de connaître la concentration de substance dans le biote n'induisant pas d'effets observés pour les prédateurs (exprimée sous forme de NOEC). Il est possible de déduire une NOEC à partir d'une NOAEL grâce à des facteurs de conversion empiriques variables selon les espèces testées. Les facteurs utilisés ici sont ceux recommandés par le projet de guide technique européen pour la détermination de normes de qualité (E.C., 2010). Les valeurs de ces facteurs de conversion dépendent de la masse corporelle des animaux et de leur consommation journalière de nourriture. Celles-ci peuvent donc varier d'une façon importante selon le niveau d'activité et le métabolisme de l'animal, la valeur nutritive de sa nourriture, etc. En particulier elles peuvent être très différentes entre un animal élevé en laboratoire et un animal sauvage.
Afin de couvrir ces sources de variabilité, mais aussi pour tenir compte des autres sources de variabilité ou d'incertitude (variabilité inter et intra-espèces, extrapolation du court terme au long terme, etc.) des facteurs d'extrapolation sont nécessaires pour le calcul de la QSbiota sec pois. Les valeurs recommandées pour ces facteurs d'extrapolation sont données dans le guide technique européen (E.C., 2010). Un facteur d'extrapolation supplémentaire (AFdose-réponse) est utilisé dans le cas où la toxicité a été établie à partir d'une LOAEL plutôt que d'une NOAEL.
Les données obtenues sur les mammifères terrestres et les oiseaux, utilisées pour la détermination des valeurs guides pour la protection des prédateurs vis-à-vis de l’empoisonnement secondaire, sont répertoriées dans les tableaux ci-dessous.
ECOTOXICITE POUR LES VERTEBRES TERRESTRES
TOXICITE ORALE POUR LES MAMMIFERES
(1) NOEL : No Observed Effect Level
TOXICITE ORALE POUR LES OISEAUX
Valeurs écotoxicologiques
Introduction
Dans cette rubrique, sont reportées des valeurs de référence pour la protection des écosystèmes aquatiques et de la santé humaine via l’environnement.
Dans cette rubrique, sont reportées des valeurs de référence pour la protection des écosystèmes aquatiques et de la santé humaine via l’environnement.
Elles peuvent avoir un statut de « Valeur réglementaire » si elles sont issues
- de réglementations européennes et issues par exemple de dossiers d’évaluation des risques dans le cadre de processus d’autorisation de mise sur le marché des substances chimiques (c’est le cas des Concentrations Prédites Sans Effet pour l’environnement (PNEC) issues des dossiers réglementaires sous REACh ou dans le cas de la réglementation des produits biocides) ou issues de « Normes de Qualité Environnementale » (NQE) de la Directive Cadre européenne sur l’Eau (DCE) ;
- de réglementations françaises telles que les arrêtés de mise en application de la DCE à l’échelle nationale.
Elles peuvent être des « Valeurs guides » lorsque ce sont des propositions scientifiques de l’INERIS qui ne sont pas reportées dans des textes réglementaires. C’est le cas de toutes les valeurs établies par l’INERIS pour guider l’évaluation de la qualité des milieux aquatiques pour les substances qui n’ont pas, ou pas encore, un statut réglementaire dans le contexte de la DCE.
Les « Valeurs Guides Environnementales » (VGE) et les « Normes de Qualité Environnementale » (NQE) sont les outils consacrés pour l’évaluation de la qualité des eaux de surface, dont l’établissement est basé sur une même méthodologie européenne dédiée (E.C., 2018).
Leur construction, d’un point de vue méthodologique, est donc similaire.
Valeurs guides
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Valeurs réglementaires
Description
NORMES DE QUALITE POUR LA COLONNE D'EAU
Les normes de qualité pour les organismes de la colonne d'eau sont calculées conformément aux recommandations du projet de guide technique européen pour la détermination des normes de qualité environnementale (E.C., 2010). Elles sont obtenues en divisant la plus faible valeur de NOEC ou d'EC50 valide par un facteur d'extrapolation (AF, Assessment Factor).
La valeur de ce facteur d'extrapolation dépend du nombre et du type de tests pour lesquels des résultats valides sont disponibles. Les règles détaillées pour le choix des facteurs sont données dans le guide technique européen (E.C., 2010).
En ce qui concerne les organismes marins, selon le projet de document guide technique pour la détermination de normes de qualité environnementale (E.C., 2010), la sensibilité des espèces marines à la toxicité des substances organiques peut être considérée comme équivalente à celle des espèces dulçaquicoles, à moins qu'une différence ne soit montrée.
Néanmoins, le facteur d'extrapolation appliqué pour déterminer la AA-QSmarine_eco doit prendre en compte les incertitudes additionnelles telles que la sous-représentation de taxons clefs et une diversité d'espèces plus complexe en milieu marin. En l'absence de taxon additionnel (mollusque, echinodermes, ...).
Moyenne annuelle (AA-QSwater_eco et AA-QSmarine_eco) :
Une concentration annuelle moyenne est déterminée pour protéger les organismes de la colonne d'eau d'une possible exposition prolongée.
Pour l'imidaclopride, nous disposons de données aiguës et chroniques pour trois niveaux trophiques. Les espèces les plus sensibles sont les insectes à la fois en aigu et en chronique. Un facteur de sécurité de 10 est alors appliqué à la NOEC 28 jours à 0.002 mg.L-1 obtenue pour Chironomus riparius (EFSA, 2006) pour déterminer la AA-QSwater_eco. :
AA-QSwater_eco = 0.002/10, soit
En ce qui concerne les organismes marins, des essais sont disponibles en aigu pour les invertébrés et les poissons et seulement pour les invertébrés en chronique. Le jeu de données disponible ne permet pas de montrer une différence de sensibilité. En l'absence de taxon additionnel (mollusque, echinodermes, ...) et conformément au guide technique (E.C., 2010), un facteur de sécurité de 100 est appliqué à la plus faible NOEC pour déterminer la AA-QSmarine_eco :
AA-QSmarine_eco = 0.002/100, soit
Concentration Maximum Acceptable (MAC et MACmarine)
La concentration maximale acceptable est calculée afin de protéger les organismes de la colonne d'eau de possibles effets de pics de concentrations de courtes durées.
Pour l'imidaclopride, nous disposons de données aiguës pour trois niveaux trophiques, la plus faible étant celle sur Chironomus tentans , LC50 (10 j) = 0.00317 mg.L-1. Par défaut, un facteur d'extrapolation de 100 s'applique pour calculer la MAC. Cependant le projet de document guide pour la détermination de normes de qualité environnementale (E.C., 2010) prévoit que, pour les substances dont le mode d'action est bien connu (insecticide neurotoxique) et pour lesquelles des données sont disponibles pour le taxon le plus sensible (insectes), ce facteur puisse être diminué. Pour l'imidaclopride, il est proposé d'abaisser ce facteur à 10 :
De la même manière, pour le milieu marin, un facteur d'extrapolation de 100 s'applique pour calculer la MACmarine :
MACmarine = 0.00317/100 = 0.03 µg.L-1
VALEUR GUIDE DE QUALITE POUR LE SEDIMENT (QSSED ET QSSED-MARIN)
Un seuil de qualité dans le sédiment est nécessaire (i) pour protéger les espèces benthiques et (ii) protéger les autres organismes d'un risque d'empoisonnement secondaire résultant de la consommation de proies provenant du benthos. Les principaux rôles des normes de qualité pour les sédiments sont de :
- Identifier les sites soumis à un risque de détérioration chimique (la norme sédiment est dépassée)
- Déclencher des études pour l'évaluation qui peuvent conduire à des études plus poussées et potentiellement à des programmes de mesures
- Identifier des tendances à long terme de la qualité environnementale (Art. 4 Directive 2000/60/CE).
Aucune information d'écotoxicité pour les organismes benthiques n'a été trouvée dans la littérature.
A défaut, une valeur guide pour le sédiment peut être calculée à partir du modèle de l'équilibre de partage.
Ce modèle suppose que :
- il existe un équilibre entre la fraction de substances adsorbées sur les particules sédimentaires et la fraction de substances dissoutes dans l'eau interstitielle du sédiment,
- la fraction de substances adsorbées sur les particules sédimentaires n'est pas biodisponible pour les organismes et que seule la fraction de substances dissoutes dans l'eau interstitielle est susceptible d'impacter les organismes,
- la sensibilité intrinsèque des organismes benthiques aux toxiques est équivalente à celle des organismes vivant dans la colonne d'eau. Ainsi, la norme de qualité pour la colonne d'eau peut être utilisée pour définir la concentration à ne pas dépasser dans l'eau interstitielle.
Une valeur guide de qualité pour le sédiment peut être alors calculée selon l'équation suivante (E.C., 2010) :
Avec :
RHOsed : masse volumique du sédiment en [Kgsed.m-3sed]. En l'absence d'une valeur exacte, la valeur générique proposée par le guide technique européen (E.C., 2010) est utilisée : 1300 kg.m-3 .
Ksed-eau : coefficient de partage sédiment/eau en m3/m3 . En l'absence d'une valeur exacte, les valeurs génériques proposées par le guide technique européen (E.C., 2010) sont utilisées. Le coefficient est alors calculé selon la formule suivante : 0.8 + 0.025 * Koc soit Ksed-eau = 3.5 -11 m3/m3 .
Ainsi, on obtient :
QSsed wet weight = 0.5 • 1.7 µg/kg (poids humide)
La concentration correspondante en poids sec peut être estimée en tenant compte du facteur de conversion suivant :
Avec :
Fsolidesed : fraction volumique en solide dans les sédiments en [m3solide/m3susp]. En l'absence d'une valeur exacte, la valeur générique proposée par le guide technique européen (E.C., 2010) est utilisée : 0.2 m3/m3 .
RHOsolide : masse volumique de la partie sèche en [kgsolide/m3solide]. En l'absence d'une valeur exacte, la valeur générique proposée par le guide technique européen (E.C., 2010) est utilisée : 2500 kg.m-3 .
Pour l'imidaclopride, la concentration correspondante en poids sec est :
Selon la même approche que pour le sédiment d'eau douce, une valeur guide de qualité pour le sédiment marin peut être calculée selon la formule suivante :
QSsed-marin wet weight = 0.05 • 0.17 µg/kg (poids humide)
La concentration correspondante en poids sec est alors la suivante :
QSsed-marin dry_weight= 0.14 • 0.44 µg.kg-1sed poids sec
Le LogKow de la substance étant inférieur à 5, un facteur additionnel de 10 n'est pas jugé nécessaire.
Il faut rappeler que les incertitudes liées à l'application du modèle de l'équilibre de partage sont importantes. Les sédiments naturels peuvent avoir des propriétés très variables en termes de composition (nature et quantité de matières organiques, composition minéralogique), de granulométrie, de conditions physico-chimiques, de conditions dynamiques (taux de déposition/taux de resuspension). Par ailleurs ces propriétés peuvent évoluer dans le temps en fonction notamment des conditions météorologiques et de la morphologie de la masse d'eau. Si bien que le partage entre la fraction de substance adsorbée et la fraction de substances dissoute peut être extrêmement variable d'un sédiment à un autre et l'hypothèse d'un équilibre entre ces deux fractions ne semble pas très réaliste pour des conditions naturelles.
Par ailleurs, certains organismes benthiques peuvent ingérer les particules sédimentaires, et donc être contaminés par la fraction de substance adsorbée sur ces particules, ce qui n'est pas pris en compte par la méthode.
NORME DE QUALITE EMPOISONNEMENT SECONDAIRE (QSBIOTA_SEC POIS)
La norme de qualité pour l'empoisonnement secondaire (QSbiota sec pois) est calculée conformément aux recommandations du projet de guide technique européen pour la détermination de normes de qualité (E.C., 2010). Elle est obtenue en divisant la plus faible valeur de NOEC valide par les facteurs d'extrapolation recommandés (E.C., 2010).
Pour l'imidaclopride, un facteur de 30 est appliqué sur la NOEC la plus faible de 100 mg.kg-1biota car la durée du test est de 2 ans. On obtient donc :
Cette valeur de norme de qualité pour l'empoisonnement secondaire peut être ramenée à :
- à une concentration dans l'eau douce selon la formule suivante :
- à une concentration dans l'eau marine selon la formule suivante :
Avec :
BCF : facteur de bioconcentration,
1 BMF: facteur de biomagnification,
2 BMF: facteur de biomagnification additionnel pour les organismes marins.
Ce calcul tient compte du fait que la substance présente dans l'eau du milieu peut se bioaccumuler dans le biota. Il donne la concentration à ne pas dépasser dans l'eau afin de respecter la valeur de la norme de qualité pour l'empoisonnement secondaire déterminée dans le biota.
La bioaccumulation tient compte à la fois du facteur de bioconcentration (BCF, ratio entre la concentration dans le biota et la concentration dans l'eau) et du facteur de biomagnification (BMF, ratio entre la concentration dans l'organisme du prédateur en bout de chaîne alimentaire, et la concentration dans l'organisme de la proie au début de la chaîne alimentaire). En l'absence de valeurs mesurées pour le BMF1 et BMF2, celles-ci peuvent être estimées à partir du BCF selon le guide technique européen (E.C., 2010).
Ce calcul n'est donné qu'à titre indicatif. Il fait en effet l'hypothèse qu'un équilibre a été atteint entre l'eau et le biota, ce qui n'est pas véritablement réaliste dans les conditions du milieu naturel. Par ailleurs il repose sur un facteur de bioaccumulation qui peut varier de façon importante entre les espèces considérées.
Pour l'imidaclopride, un BCF de 3.2 et un BMF1 = BMF2 de 1 (cf. E.C., 2010) ont été retenus. On a donc :
NORME DE QUALITE POUR LA SANTE HUMAINE VIA LA CONSOMMATION DES PRODUITS DE LA PECHE (QSBIOTA_HH)
La norme de qualité pour la santé humaine est calculée de la façon suivante (E.C., 2010) :
Cons. Journ. Moy. [kgbiota/j]
Ce calcul tient compte de :
- la valeur toxicologique de référence (VTR), correspondant à une dose totale admissible par jour ; pour cette substance, elle sera considérée égale à 60 µg/kgcorporel/j (Cf. Tableau ci-dessus),
- Cons. Journ. Moy : une consommation moyenne de produits de la pêche (poissons, mollusques, crustacés) égale à 115 g par jour,
- un poids corporel moyen de 70 kg,
- un facteur correctif de 10% (soit 0.1) : la VTR donnée ne tient compte en effet que d'une exposition par voie orale, et pour la consommation de produits de la pêche uniquement. Mais la contamination peut aussi se faire par la consommation d'autres sources de nourriture, par la consommation d'eau, et d'autres voies d'exposition sont possibles (inhalation ou contact cutané). Le facteur correctif de 10% (soit 0.1) permet de rendre l'objectif de qualité plus sévère d'un facteur 10 afin de tenir compte de ces autres sources de contamination possibles.
Ce calcul n'est donné qu'à titre indicatif. Il peut être inadapté pour couvrir les risques pour les individus plus sensibles ou plus vulnérables (masse corporelle plus faible, forte consommation de produits de la pêche, voies d'exposition individuelles particulières). Le facteur correctif de 10% n'est donné que par défaut, car la contribution des différentes voies d'exposition varie selon les propriétés de la substance (et en particulier sa distribution entre les différents compartiments de l'environnement), ainsi que selon les populations considérées (travailleurs exposés, exposition pour les consommateurs/utilisateurs, exposition via l'environnement uniquement). L'hypothèse cependant que la consommation des produits de la pêche ne représente pas plus de 10% des apports journalier contribuant à la dose journalière tolérable apporte une certaine marge de sécurité (E.C., 2010).
Pour l'imidaclopride, le calcul aboutit à :
Comme pour l'empoisonnement secondaire, la concentration correspondante
- dans l'eau douce peut être estimée en tenant compte de la bioaccumulation de la substance :
- dans l'eau marine peut être estimée en tenant compte de la bioaccumulation de la substance :
Pour l'imidaclopride, on obtient donc :
QSwater_hh food = 3652 / (3.2 * 1) = 1141 µg.L-1
QSmarine_hh food = 3652 / (3.2 * 1 * 1) = 1141 µg.L-1
NORME DE QUALITE POUR LA SANTE HUMAINE VIA L'EAU DE BOISSON (QSdw_hh)
En principe, lorsque des normes de qualité réglementaires dans l'eau de boisson existent, soit dans la Directive 98/83/CE (C.E., 1998), soit déterminées par l'OMS, elles peuvent être adoptées. Les valeurs réglementaires de la Directive 98/83/CE doivent être privilégiées par rapport aux valeurs de l'OMS qui ne sont que de simples recommandations.
Il faut signaler que ces normes réglementaires ne sont pas nécessairement établies sur la base de critères (éco)toxicologiques (par exemple les normes pour les pesticides avaient été établies par rapport à la limite de quantification analytique de l'époque pour ce type de substance, soit 0.1 µg.L-1).
A titre de comparaison, la norme de qualité pour l'eau de boisson est calculée de la façon suivante (E.C., 2010):
Ce calcul tient compte de :
- la valeur toxicologique de référence (VTR), cette substance, elle sera considérée égale à 60 µg/kgcorporel/j (Cf. Tableau ci-dessus),
- une consommation d'eau moyenne de 2 L par jour,
- un poids corporel moyen de 70 kg,
- un facteur correctif de 10% (soit 0.1) afin de tenir compte de ces autres sources de contamination possibles.
L'eau de boisson est obtenue à partir de l'eau brute du milieu après traitement pour la rendre potable. La fraction éliminée lors du traitement dépend de la technologie utilisée ainsi que des propriétés de la substance.
En l'absence d'information, on considèrera que la fraction éliminée est nulle et le critère pour l'eau de boisson s'appliquera alors à l'eau brute du milieu. Par ailleurs, on rappellera que ce calcul n'est donné qu'à titre indicatif et peut s'avérer inadéquat pour certaines substances et certaines populations.
Pour l'imidaclopride, on obtient :
La valeur recommandée la Directive 98/83/CE de façon générique pour les pesticides est inférieure à celle calculée selon le guide technique (E.C., 2010) . Elle est donc proposée comme norme de qualité pour l'eau de boisson.
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Synthèse
PROPOSITION DE NORME DE QUALITE ENVIRONNEMENTALE (NQE)
La NQE est définie à partir de la valeur de la norme de qualité la plus protectrice parmi tous les compartiments étudiés
Pour l'imidaclopride, la norme de qualité pour l'eau douce et celle pour l'eau marine sont les valeurs les plus faibles pour l'ensemble des approches considérées et pour les compartiments. La proposition de NQE pour l'imidaclopride est donc la suivante :
VALEURS GUIDES POUR LE SEDIMENT
Avec un Koc compris entre 109 et 411 L.kg-1 et un Log Kow = 0.57, la mise en œuvre d'un seuil pour le sédiment n'est pas recommandée par le projet de document guide européen (E.C., 2010).
Bibliographie
Données technico-économiques
Dernière vérification le 29/03/2024
Introduction
FTE 2015 Importer
Les néonicotinoïdes constituent un ensemble de substances chimiques exclusivement utilisées pour leur action insecticide dans le domaine agricole et pour leur action biocide dans les domaines domestiques et professionnels.
Sept substances néonicotinoïdes sont (ou ont été) exploitées depuis leur introduction sur le marché dans les années 90 : l'acétamipride, la clothianidine, le dinotéfurane, l'imidaclopride, le nitenpyrame, le thiaclopride et le thiaméthoxame.
En France, plusieurs législations limitent le recours à ces substances (notamment dans le domaine agricole).
Au niveau mondial, les ventes de substances néonicotinoïdes représentent un quart des ventes totales d'insecticides. Ces tonnages sont principalement dédiés à la protection des cultures de maïs.
En France, sur les 5 dernières années, les ventes de néonicotinoïdes en tant que produits phytosanitaires se sont accrues.
Malgré la persistance environnementale de ces substances dans les eaux douces et les sols, peu de données sont disponibles permettant de qualifier l'imprégnation des milieux.
Enfin, il semble difficile d'identifier un unique produit de substitution pour remplacer les substances néonicotinoïdes et ce, sur l'ensemble de leurs usages identifiés. En revanche, pratique par pratique, des traitements à même visée phytosanitaire ayant recours à d'autres molécules ou bien à des techniques alternatives semblent pouvoir être proposés sans entrainer d'importants surcouts.
Neonicotinoids are a class of chemicals exclusively used for their insecticidal action in agriculture and for their biocidal action in domestic and professional fields.
Seven neonicotinoids are (or have been) used since their introduction on the market in the 1990s: acetamiprid, clothianidin, dinotefuran, imidacloprid, nitenpyram, thiacloprid and thiamethoxam.
In France, several laws restrict the use of these substances (particularly in agriculture).
Globally, sales of neonicotinoids represent a quarter of total sales of insecticides. These sales are mainly dedicated to the protection of maize crops.
In France, over the past five years, sales of neonicotinoids as plant protection products increased.
Despite the environmental persistence of these substances in freshwater and soils, few environmental data are available.
It seems difficult to identify a single substitute to replace all neonicotinoids uses. However, practice by practice, equivalent treatments employing other pesticides or alternative techniques could be proposed without causing significant extra costs.
Tableaux de synthèse
Généralités
CAS | 138261-41-3 |
---|---|
SANDRE | 1877 |
Substance prioritaire dans le domaine de l’eau (DCE) | non |
Substance soumise à autorisation dans Reach | non |
Substance soumise à restriction dans Reach | non |
Substance extrêmement préoccupante (SVHC) | non |
Réglementations |
FTE 2015 Importer TEXTES GENERAUXNéonicotinoïdes pour leurs usages phytosanitaires : interdictionLa mise sur le marché et le suivi post-homologation des produits phytosanitaires et des substances actives qui les composent sont strictement encadrés et harmonisés au niveau européen par le règlement (CE) n°1107/200913 . [12] Avis disponible à l'adresse suivante : (consulté en octobre 2015). https://www.anses.fr/fr/system/files/DPR2012sa0092.pdf [13] Règlement (du Parlement Européen et du Conseil du 21 octobre 2009 concernant la mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques. Pour les néonicotinoïdes, le Tableau 3 synthétise les informations issues de l'annexe 1 de cette directive qui liste les substances possédant une autorisation de mise sur le marché au niveau européen. Tableau 3. Statut des substances désignées sous le terme «néonicotinoïdes» quant à leur usage en tant que phytosanitaire en Europe. Ainsi, en la France, seules cinq substances néonicotinoïdes sont autorisées d'usage en tant que produit phytosanitaire : l'acétamipride, la clothianidine, l'imidaclopride, le thiaméthoxame et le thiaclopride (cf. § 2.2 pour plus de détails sur les usages autorisés en France pour ces substances). Le règlement 485/201314 restreint l'usage de trois substances néonicotinoïdes (imidaclopride, clothianidine et thiaméthoxame) à l'enrobage de certaines semences pour une utilisation en pleine terre (par exemple, leur utilisation est autorisée pour l'enrobage des semences de céréales d'hiver), aux traitements foliaires post-floraison, ... [14] Règlement d'exécution (UE) n°485/2013 de la Commission du 24 mai 2013 modifiant le règlement d'exécution (UE) n°540/2011 en ce qui concerne les conditions d'approbation des substances actives clothianidine, thiaméthoxame et imidaclopride et interdisant l'utilisation et la vente de semences traitées avec des produits phytopharmaceutiques contenant ces substances actives. Ce règlement est entré en vigueur fin 2013 pour une durée de 2 ans. Le règlement sur les produits biocides (RPB, règlement (UE) n° 528/2012) concerne la mise sur le marché et l'utilisation des produits biocides, qui sont utilisés pour protéger l'homme, les animaux, les matériaux ou les articles contre les organismes nuisibles, tels que les animaux nuisibles et les bactéries, par l'action des substances actives contenues dans le produit biocide. Seuls les produits biocides pour lesquels une autorisation de mise sur le marché est délivrée (AMM) sont ainsi autorisés à la vente : cette autorisation est délivrée par le Ministère en charge de l'environnement après un travail d'évaluation conduit par l'ANSES. Le service en ligne SIMMBAD15 permet au public de consulter les AMM délivrées et d'accéder à la liste des produits recensés. Le [15] Selon le site «Grand public» de SIMMBAD (SIMMBAD ou Système Informatique pour la Mise sur le Marché des Biocides : Autorisations et Déclarations) qui répertorie l'ensemble des produits biocides qui ont été déclarés et dont la déclaration a été acceptée ainsi que les produits bénéficiant d'une AMM 98/8/CE (). https://simmbad.fr/public/servlet/accueilGrandPublic.html Tableau 4 synthétise les informations issues de SIMMBAD pour les substances actives désignées comme néonicotinoïdes. Tableau 4. Statut des substances désignées sous le terme «néonicotinoïdes» quant à leur usage en tant que biocide16 . Ainsi, en France, seules quatre substances néonicotinoïdes sont autorisées d'usage en tant que produit biocide : l'acétamipride, la clothianidine, l'imidaclopride et le thiaméthoxame (cf. § 2.2 pour plus de détails sur les usages autorisés en France pour ces substances). Le code de la santé publique édicte les dispositions réglementaires en matière d'eau potable, en application des directives européennes 98/83/CE et 75/440/CEE. Pour les pesticides, des limites de qualité sont fixées dans les eaux brutes et dans l'eau au robinet du consommateur. Le Tableau 5 reprend ainsi les valeurs concernant les néonicotinoïdes : précisons que ces valeurs ne sont pas spécifiques aux néonicotinoïdes mais sont communes à la quasi-totalité des produits phytosanitaires. [16] Selon le site «Grand public» de SIMMBAD qui répertorie l'ensemble des produits biocides qui ont été déclarés et dont la déclaration a été acceptée ainsi que les produits bénéficiant d'une AMM 98/8/CE (). https://simmbad.fr/public/servlet/accueilGrandPublic.html Tableau 5. Valeurs limites de qualité dans les eaux et delles destinées à la consommation humaine pour les substances désignées sous le terme «néonicotinoïdes . * Au-delà des ces concentrations dans les ressources en eaux, l'eau brute ne peut pas être utilisée pour produire de l'eau potable (sauf autorisation exceptionnelle). Aucune des sept substances néonicotinoïdes n'est listée par la Directive cadre Eau (directive 2000/60/CE du 23 octobre 2000 ou DCE) : ces substances ne sont ainsi pas soumises à ce texte établissant un cadre pour une politique communautaire dans le domaine de l'eau. Le thiaclopride est listé par Règlement d'exécution (UE) n° 2015/408 du 11/03/1517 : ce texte identifie les substances phytosanitaires à ce jour autorisées (c.à.d. inscrites à l'annexe I du règlement (CE) n°1107/2009) dont la Commission envisage la substitution. Le thiaclopride est associé à ce texte du fait de ses potentielles propriétés de perturbation du système endocrinien humain. [17] Règlement relatif à l'application de l'article 80, paragraphe 7, du règlement (CE) n° 1107/2009 du Parlement européen et du Conseil. SEUILS DE REJETS POUR LES INSTALLATIONS CLASSEESLes néonicotinoïdes ne sont pas suivis dans le cadre du suivi des rejets des installations classées pour l'environnement. ACTION DE RECHERCHE RSDELes néonicotinoïdes ne sont pas concernés par l'Action Nationale de Recherche et de Réduction des Rejets de Substances Dangereuses dans les Eaux (RSDE), ni pour l'action dédiée aux sites industrielles, ni pour l'action dédiée aux stations de traitement des eaux usées. REGLEMENTATION EXTRA EUROPEENNEHors Union Européennen, au début des années 2010, les substances néonicotinoïdes étaient autorisées dans plus de 100 pays ( |
Classification CLP | Voir la classification CLP |
Valeurs et normes appliquées en France |
FTE 2015 Importer Aucune limite d'exposition professionnelle dans l'air des lieux de travail n'a été établie pour la France (INRS, 2015). |
Production et utilisation
Production et ventes
Données économiques
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Selon Bass et al. (2015), au niveau mondial en 2014, la vente de substances néonicotinoïdes représentait 25 % des sommes générées par les ventes totales d'insecticides.
Selon ces mêmes auteurs, en 2012 sur la totalité des ventes mondiales de substances néonicotinoïdes à usage phytosanitaire, 85 % (soit 2,7 milliards de dollars) étaient liés aux ventes de thiaméthoxame, imidaclopride et clothianidine).
Plus en détail, toujours selon ces mêmes auteurs, le marché européen des néonicotinoïdes à usage phytosanitaire représentait en 2012 11,3 % du marché total des néonicotinoïdes destinés à la protection des cultures, soit plus de 350 millions de dollars.
A l'échelle mondiale, cinq producteurs différents sont à l'origine de la mise sur le marché des substances néonicotinoïdes (d'après Bass et al., 2015) :
- Bayer CropSciences pour l'imidaclopride, la clothianidine et le thiaclopride ;
- SumiTake pour le nitenpyrame et la clothianidine ;
- Nippon Soda pour l'acétamipride ;
- Syngenta pour le thiaméthoxame ;
- Mitsui Chemicals pour le dinotéfurane.
Au cours de cette étude, nous n'avons pas identifié de données économiques concernant les usages des néonicotinoïdes en tant que produits biocides. Néanmoins sachant que, en 2009, l'ensemble du marché mondial des biocides représentait moins de 10 milliards de dollars20 (contre plus de 3 000 milliards de dollars pour le chiffre d'affaire des produits phytosanitaires à l'échelle mondiale en 2012), il semble cohérent d'émettre l'hypothèse qu'au niveau global, la très grande majorité du marché des substances néonicotinoïdes est liée aux usages phytosanitaires de ces substances.
[20] Selon le site «infochimie » (consulté en août 2015 citant le cabinet de conseil Freedonia). http://www.industrie.com/chimie/biocides-isp-rachete-le-francais-progiven,17982
Procédés de production
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Lors de l'étude ayant donné lieu à la rédaction de cette fiche il n'a pas été possible d'identifier des informations quant aux procédés industriels de production des substances néonicotinoïdes : en effet, les producteurs de ces substances ne communiquent pas d'information afin de préserver leur propriété intellectuelle.
Néanmoins, selon Shiokawa et al. (1986, cité par Sheets, 2010) l'imidaclopride, lors de sa découverte, a été synthétisé par l'introduction d'un groupe 3-pyridylmethyl sur une structure héterocyclique nitromethylène.
De même l'introduction d'une fraction 6-chloro-3-pyridylmethyl sur une structure héterocyclique nitromethylène débouche sur la synthèse d'acetamipride, de nitenpyrame et de thiaclopride (Takahashi et al., 1992 ; Minamida et al., 1993 ; Yamada et al., 1999 ; cités par Sheets, 2010).
Enfin, de façon similaire, le remplacement de la fraction chloropyridinyl par un groupe chlorothiazolyl débouche sur la synthèse de clothianidine et de thiamethoxame (Maienfisch et al., 1999 ; cités par Sheets, 2010).
Noms commerciaux
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Des insecticides néonicotinoïdiens sont autorisés dans plus de 120 pays (Jeschke et al., 2011) sous de nombreuses appellations commerciales. Il sera donc impossible d'être exhaustif au sujet des noms commerciaux de ces substances, néanmoins, le Tableau 8 ci-après, présente les principales dénominations des préparations insecticides autorisées en France en 2015.
Tableau 8. Noms commerciaux associés aux substances néonicotinoidiennes autorisées en France en 2015 en tant que produits phytosanitaires; source : site internet e-phy21 .
[21] (consulté en juillet 2015). http://e-phy.agriculture.gouv.fr/
De même un grand nombre de produits biocides néonicotinoïdiens est autorisé au niveau mondial sous de nombreuses appellations commerciales. Il serait donc impossible d'être exhaustif au sujet des usages commerciaux de ces substances. Le Tableau 9 ci-après, présente néanmoins le nombre et le type de préparations biocides autorisées en France en 2015.
Tableau 9. Nombre de produits commerciaux associés aux substances néonicotinoidiennes autorisées en France en 2015 en tant que produits biocides ; source: site internet SIMMBAD22 .
Les noms commerciaux des spécialités biocides autorisées en France sont accessibles à partir du site internet SIMMBAD.
[22] (consulté en juillet et octobre 2015). http://e-phy.agriculture.gouv.fr/
[23] Du fait du grand nombre de préparations contenant le biocide «acétamipride», ces produits sont présentés sous la forme d'un tableau situé en fin de document.
[24] “Sticker anti mouches fenêtres” par JASOL SAS, « MAXFORCE PLATIN” par BAYER SAS et «Pesguard CT 2.6” par Sumitomo Chemical (UK) PLC.
[25] « Boites Fourmis Gel », « Fourmilières », « MAXFORCE FUSION », « Maxforce Prime », « Maxforce Quantum », « Premise Gel Blattes », « QUICK BAYT », « QUICK BAYT SPRAY » et « Tubes Fourmis Gel » de Bayer SAS ; « CATCH TECHNO contaminateurs cafards » de CT Diffusion SAS ; « ANTI CAFARDS ET BLATTES SERINGUE » de EAU ECARLATE SAS ; « FLYGUARD PRO ECO » de LAB Snc ; « ECOGEL CAFARDS », « ECOGEL CAFARDS IGR », « ECOGEL CAFARDS PIEGE IGR”, “ECOGEL FOURMIS », « ECOGEL FOURMIS IGR » et « ECOGEL FOURMIS PIEGE IGR » de Laboratorio Econovar ; « Digrain gel blattes IGR » et « GEL AUROUZE IGR » de LODI SAS ; « ANTI CAFARDS GEL », « ANTI CAFARDS PIÈGE », « ANTI FOURMIS GEL », « ANTI FOURMIS PIÈGE », « Magnum Gel cafards », « Magnum Gel Cafards IGR », « Magnum Gel fourmis » et « Magnum Gel Fourmis IGR » de Mylva SA ; « NF GEL MITCHELL » de PROVETO ; « BAYGON ANTI-MOUCHES STICKERS VITRE -FORME ABSTRAITE », « Paral RAID ? AUTOCOLLANT ANTI-MOUCHES (Forme Soleil) » et « RAID Anti-Mouches -Forme fleur » de SC JOHNSON S.A.S. ; « imidafast », « imidaforte gel ants », « imidajet », « Imidasect », « Imidasect ants », « KELT FLY BAIT », « roaches”, “SOFAST », « sofast”, et “SOJET » de SHARDA EUROPE BVBA ; « GEL KING 2010 anti blattes » de « SICO ; « KA TUE Gel Anti-Cafards » et « KA TUE GEL ANTI-CAFARDS » de SOTASBAG ; « Gel Micro-Mouches » et « Gel Tue-Mouche » de SPRING ; « AEDES Gel Blattes », « AEDEX Gel Blattes », « AEDEX GEL PRO »et « KELT FLY BAIT PLUS » de ZAPI S.p.A.
[26] «AGITA A1 WG» et «AGITA 1 GB» par Novartis Santé Animale S.A.S et «Xylophène Professionnel T 2000» par Dyrup SAS.
Utilisations
UTILISATIONS
DIVERSITE D'UTILISATIONS DES SUBSTANCES NEONICOTINOÏDES
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En France, les néonicotinoïdes sont exclusivement employés pour leurs propriétés phytosanitaires et biocides27 . Lors de cette étude, aucune autre utilisation de ces substances n'a été identifiée : par exemple, en France, les substances néonicotinoïdes ne sont pas répertoriées comme produit pharmaceutique.
Depuis le début des années 1990, les différentes substances actives néonicotinoïdes ont été introduites graduellement sur le marché (cf. Tableau 10 ci-après). De plus, les réglementations (nationales ou européennes en ce qui concerne la France) ont évolué depuis la mise sur le marché de ces substances : des retraits d'autorisation de mise sur le marché ont notamment été prononcés. Par conséquent, les utilisations de ces molécules ont changé depuis leur mise sur le marché.
Les paragraphes ci-après présentent ainsi l'état actuel des utilisations de ces substances.
Tableau 10. Date d'introduction sur le marché mondial des substances néonicotinoidiennes ; d'après Bass et al., 2015.
[27] Selon la réglementation exposée au §1.3.1, en France seules trois substances néonicotinoïdes ont à la fois des utilisations biocide et phytosanitaire : l'acétamipride, l'imidaclopride et le thiaméthoxame.
PRODUITS PHYTOSANITAIRES
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Au niveau international
Selon Bonmatin et al. (2015) les néonicotinoïdes sont employés pour leurs propriétés insecticides en utilisant une grande variété de méthodes allant des pulvérisations foliaires au traitement des semences et des sols. Cependant, il est estimé qu'environ 60 % de toutes les applications de néonicotinoïdes dans le monde sont des traitements de semences ou de sol (Jeschke et al., 2011 cité par Bonmatin et al., 2014).
De même, Casida et Durkin (2013) avancent qu'au niveau mondial, en 2010, les néonicotinoïdes étaient principalement utilisés pour la culture du maïs.
Au niveau français
Concernant les usages phytosanitaires des néonicotinoïdes, un grand nombre de produits (68) sont autorisés en France (cf. Tableau 11) : ces produits sont essentiellement destinés à la destruction des ravageurs des cultures.
Tableau 11. Principales cultures et cibles des traitements phytosanitaires autorisés en France par les substances néonicotinoïdes; source: site internet e-phy28 .
[28] (consulté en juillet 2015). http://e-phy.agriculture.gouv.fr/
Ce tableau des utilisations possible des néonicotinoïdes illustre une grande variété tant au niveau des cultures traitées que des ravageurs ciblés, néanmoins rappelons que, comme déjà indiqué précédemment, le principal usage phytosanitaire des substances néonicotinoïdes est lié à leur action insecticide pour la protection des grandes cultures (maïs, oléagineux, …).
La Figure 1, ci-après, résume les informations disponibles dans la BNV-d29 quant aux usages phytosanitaires des substances néonicotinoïdes.
Figure 1. Quantités annuelles de substances néonicotinoïdes distribuées en France pour leurs usages phytosanitaires (exprimées en tonnes); source des données: BNV-d.
D'autre part, les substances néonicotinoïdes sont efficaces sur un grand nombre de ravageurs et présentent, pour certaines d'entre elles une bonne persistance environnementale (cf. Tableau 12), y compris pour les semences traitées (Borde et al., 2010 ; Rouas et al., 2005).
[29] Mise en place en 2009, la BNV-d (Banque nationale des ventes de produits phytosanitaires pour les distributeurs) est la base de données qui rassemble les informations déclarées par les distributeurs de produits phytosanitaires suite à la mise en place de la redevance pour pollutions diffuses. Cette redevance répond aux exigences de la loi sur l'eau de décembre 2006. Les données utilisées ici ont été extraites le 24/02/2015.
Tableau 12. Persistance environnementale des néonicotinoïdes exprimée par leur DT50 30 dans les sols, d'après Morissey et al. (2015) reprenant des données du Pesticide Products Database (PPDB).
A titre d'illustration, en 2013, la somme des quantités de substances néonicotinoïdes vendues à visée phytosanitaire représentait plus de 14 % de l'ensemble des quantités de phytosanitaires employées en France pour un usage insecticide31 contre plus de 5 % en 2010.
PRODUITS BIOCIDES
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Concernant les usages biocides des néonicotinoïdes, un grand nombre de produits (228) sont autorisés en France (cf. Tableau 13) : ces produits sont essentiellement destinés à la destruction/répulsion d'insectes et autres arthropodes.
Lors de cette étude, il n'a pas été identifié de chiffres concernant les quantités de biocides néonicotinoïdes produites ou employées en France. Néanmoins, SIMMBAD, l'inventaire des produits et des quantités commercialisées existe mais n'est pas librement disponible à la consultation.
[30] La DT50 correspond à la durée au bout de laquelle la moitié de la quantité initiale d'une substance utilisée a été détruite.
[31] La somme totale des quantités de substances actives vendues en France en 2013 pour l'ensemble des insecticides+acaricides est issue de la BNV-d et atteint 2 689 tonnes et 2 038 tonnes en 2010 (Le Gall et al., 2015).
Tableau 13. Principaux types de produits et cibles des traitements biocides autorisés en France par les substances néonicotinoïdes; source: site internet SIMMBAD32 .
[32] Selon le site Grand public » de SIMMBAD qui répertorie l'ensemble des produits biocides qui ont été déclarés et dont la déclaration a été acceptée ainsi que les produits bénéficiant d'une AMM 98/8/CE (?). https://simmbad.fr/public/servlet/accueilGrandPublic.html
Rejets dans l’environnement
Sources naturelles
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Les néonicotinoïdes sont exclusivement des substances d'origine anthopique issues de la recherche sur les insecticides menée depuis le milieu des années 70 (Jeschke et Nauen, 2005) : il n'y a donc pas de source naturelle pour ces produits phytosanitaires ou biocides.
Sources non-intentionelles
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Les substances néonicotinoïdes ne sont (ou n'ont été) employées que pour leur propriétés phytosanitaires ou bien biocides : il n'y a donc pas de source non-intentionnelle de néonicotinoïdes à l'environnement.
Émissions anthropiques totales
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En première estimation, les émissions anthropiques totales peuvent être approchées par les utilisations phytosanitaires de ces substances (près de 400 tonnes en 2013, cf. §2.2.2). Néanmoins, mêmes si ces usages sont principalement dirigés vers les sols et les plantes, il est difficile d'identifier le ou les milieu(x) récepteur(s) de ces émissions (atmosphère, eaux ou sols).
Rejets dans l'environnement
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Pour les néonicotinoïdes, aucune source naturelle n'a été identifiée. Les rejets dans l'environnement sont donc localisés aux zones d'utilisation de ces substances et potentiellement, mais dans une bien moindre mesure, aux sites de formulation, d'empaquetage et/ou de stockage.
Pollutions historiques et accidentelles
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Lors de cette étude, aucune information sur une éventuelle pollution historique et/ou accidentelle n'a été identifiée.
Présence environnementale
Atmosphère
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Selon Bonmatin et al. (2015) les néonicotinoïdes se distinguent des autres pesticides systémiques par des pressions de vapeur 33 peu élevées, ce qui indique une très faible propension à la volatilisation post-traitement de ces molécules.
Néanmoins, selon Greatti et al. (2003) l'utilisation de semences enrobées de nicotinoïdes pourrait générer l'émission atmosphérique de poussières contaminées (par des phénomènes d'abrasion lors de l'enrobage se déroulant à l'intérieur des semoirs pneumatiques) et ainsi des teneurs notables de ces substances dans la phase particulaire aérienne à proximité des lieux de production et d'utilisation des semences enrobées.
En France, des recherches de substances néonicotinoïdes dans le compartiment aérien ont été entreprises à titre expérimental ces dernières années par certaines AASQA36 .
A l'occasion de la rédaction de ce document, il n'a pas été possible d'identifier des données pouvant prétendre à la généralisation des valeurs observées à l'échelle du territoire français.
[35] (consulté en octobre 2015). http://www.observatoire-eau-bretagne.fr/Tableaux-de-bord-interactifs/Eaux-de-surface/Pesticides
[36] Associations Agréées de Surveillance de la Qualité de l'Air.
Néanmoins, des valeurs, de l'ordre de quelques nano grammes par mètre cube d'air, ont été rapportées pour l'imidaclopride en région PACA en 2012 (AirPACA, 2013). De même, des valeurs de l'ordre de quelques dixièmes de nano grammes par mètre cube d'air ont également été rapportées pour le thiaclopride en région Rhône-Alpes en 2012 (Air Rhône-Alpes, 2013).
Aquatique
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Selon Anderson et al. (2015) les néonicotinoïdes présentent une faible volatilité. De plus, selon Morrisey et al. (2015) ces substances présentent simultanément une forte solubilité et de faibles coefficients de partage organique/eau : sans pouvoir la quantifier, ces données suggèrent néanmoins une pénétration préférentielle post-traitement de ces substances dans le milieu aquatique.
Armbrust et Peeler (2002) soulignent quant à eux le rôle du ruissellement après des évènements pluvieux, relatif à l'introduction de ces substances dans les eaux de surface.
Lorsque ces substances atteignent le milieu aquatique, leur comportement peut être déduit de leurs propriétés physico-chimiques (cf. Tableau 14 ci-après).
[33] La pression de vapeur correspond à la pression qu'exercent, à une température donnée, les vapeurs d'un liquide d'un récipient clos qui le contient : plus cette valeur est importante, plus le liquide s'évapore facilement et se diffuse dans l'atmosphère.
Tableau 14. Propriétés physico-chimiques des substances néonicotinoïdes en lien avec leur comportement dans le compatiement aquatique (d'après le site web PPDB).
De façon générale, les substances néonicotinoïdes semblent présenter des solubilités importantes et une persistance élevée dans le compartiment aquatique.
Suite aux traitements foliaires de culture par ces substances et à l'occasion d'épisodes pluvieux, il est donc possible qu'une part significative des quantités employées soit lessivée et entrainée vers les eaux.
En France, des recherches de substances néonicotinoïdes dans les eaux de surface ont été entreprises ces dernières années, notamment par les Agences de l'Eau. Globalement, parmi les substances néonicotinoïdes recherchées seul l'imidaclopride semble observé avec une fréquence de détection de l'ordre de quelques pourcents (Eau Adour-Garonne, 2013 ; Pacteau et Sudraud, non daté).
Néanmoins, selon le Commissariat Général ou Développement Durable (2015), l'année 2013 (dernière année pour laquelle les données ont été exploitées à la date de la rédaction de la note de synthèse en question) se démarque des années précédentes par la présence plus marquée dans les cours d'eau de France métropolitaine d'imidaclopride (en 2013, cette substance apparait ainsi pour la première fois dans la liste des 15 substances les plus détectées dans les cours d'eau de France métropolitaine).
A titre d'exemple, citons le site internet de l'observatoire de l'eau de Bretagne35 qui donne accès aux informations quant à la présence de pesticides dans les cours d'eau bretons. Sur ce territoire, on dénombre plusieurs centaines d'analyses dédiées aux substances néonicotinoïdes par an : parmi les néonicotinoïdes recherchés, seul l'imidaclopride est ainsi quantifié à des concentrations supérieures à 0,1 µg.L-1 .
Terrestre
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Le Tableau 12, déjà présenté au §2.2.2, illustre la persistance importante dans les sols des substances néonicotinoïdes.
[34] La persistance dans le milieu aquatique ou temps de demi-vie (DT50) est évaluée par le temps de dégradation ou la dissipation de 50% de la substance active présente dans le milieu.
Lors de la rédaction de cette fiche, il n'a pas été possible d'identifier des mesures de concentration de substances néonicotinoïdes dans le milieu terrestre.
Perspectives de réduction
Réduction des rejets
REDUCTION DES EMISSIONS DE NEONICOTINOÏDES
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L'usage principalement agricole des substances néonicotinoïdes limite les possibilités de réduction des rejets a posteriori. En effet, en plein champ, les eaux de ruissellement ne sont généralement pas récupérées (aucun traitement n'est donc envisageable).
L'essentiel des possibilités de réduction des rejets passe donc par la réduction à la source ou de meilleures conditions pour l'utilisation des substances et/ou leur substitution.
Alternatives aux usages
ALTERNATIVES AUX USAGES DE NEONICOTINOÏDES
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PRODUITS PHYTOSANITAIRES ET STRATEGIES DE SUBSTITUTION
Il semble difficile de trouver un unique produit de substitution pour remplacer les néonicotinoïdes et ce, sur l'ensemble des cultures et des usages concernés. En revanche, pratique par pratique, des traitements équivalents ayant recours à d'autres produits phytosanitaires peuvent être proposés : les correspondances sont listées, par exemple, dans l'index phytosanitaire (publication ACTA remise à jour annuellement).
Ainsi, pour lutter contre le taupin37 du maïs, Wilde et al. (2004) et Ferro et Furlan (2012) ont, par exemple, observés que les insecticides pyréthrinoïdiens et organophosphorés peuvent être employés en remplacement des néonicotinoïdes.
Ainsi, la substitution des substances néonicotinoïdes par d'autres molécules ne semble pas poser de problème technique. En revanche, il convient de veiller à ce que la substitution d'un néonicotinoïde donné n'implique pas un recours accru à une autre substance néonicotinoïde, ou à une substance présentant des risques équivalents (voire plus élevés) pour la santé et pour l'environnement.
D'autre part, d'autres stratégies de protection des cultures (listées par European Parliament 2012 et Furlan et Kreutzweiser, 2014) peuvent également être employées afin de réduire, voire de substituer, le recours à des traitements phytosanitaires, notamment :
-La lutte biologique par exemple à travers l'emploi de nématodes38 contre la chrysomèle39 ;
[37] Selon le site (consulté en septembre 2015), le taupin désigne un insecte coléoptère dont les larves causent des dommages aux cultures. www.gerbeaud.com
- La rotation des cultures afin de limiter la pression des insectes ravageurs (par exemple, la chrysomèle des racines du maïs étant spécifique de cette culture, écarter sa source alimentaire revient à l'éradiquer ) ; 39
- La surveillance de la pression de ravageurs afin de mettre en place au cas par cas des cultures peu sensibles40 ;
- La modification du calendrier de traitement des sols afin de mettre en place les cultures lorsque la pression des ravageurs est moins forte (en fonction des spécificités du cycle de vie de ces derniers) ;
- L'utilisation de culture et/ou d'espèces végétales peu sensibles aux ravageurs ;
- …
Certains auteurs (notamment Furlan et Kreutzweiser, 2014) proposent, sur la base de retours d'expériences issus de l'observation de quelques cas concrets, une approche originale « d'assurance récolte », où les producteurs pourraient contracter une assurance en lieu et place de l'utilisation des insecticides dans le sol : cette assurance leur offrirait une compensation financière lorsque les pertes de rendement liées aux ravageurs seraient avérées. Néanmoins, lors de la rédaction de cette fiche, la réalité de la mise en place d'un tel système de prévoyance à grande échelle n'a pas été identifiée.
Néanmoins, comme souligné par Furlan et Kreutzweiser (2014), l'adoption de ces techniques alternatives à l'utilisation de substances néonicotinoïdes nécessite un renforcement de l'effort de formation des agriculteurs par les organismes publics ou interprofessionnels. Ceci pourrait par exemple se traduire par l'abandon des cultures à risque dans les zones où le professionnel a identifié les signes d'un risque d'infestation. De plus, une évolution réglementaire pourrait également encourager un plus large recours aux solutions alternatives.
[38] Selon le site (consulté en septembre 2015), les nématodes sont employés en lutte biologique contre les insectes ravageurs qui vivent dans le sol : c'est au stade larvaire que les nématodes infestent leurs proies provoquant la mort par septicémie. http://www.gerbeaud.com/jardin/jardinage_naturel/nematodes-auxiliaires-lutte-biologique,1435.html
[39] Selon le site (consulté en septembre 2015), la chrysomèle est un coléoptère ravageur des cultures (notamment de maïs pour Diabrotica virgifera virgifera dit chrysomèle des racines du maïs) : ses larves s'attaquent aux racines des végétaux pour se nourrir. http://www.agro.basf.fr/agroportal/fr/fr/cultures/inv_le_mais/insecticides_1/la_chrysomele_ravageur_du_mais.html
[40] En fonction du ravageur rencontré, selon Furlan et Kreutzweiser (2014) et Furlan et al. (2001) des pièges à phéromones pour le taupin et le ver-gris noir de la noctuelle baignée ou selon Schaub et al. (2011) des pièges collant pour la chrysomèle des racines du maïs peuvent être employés pour cette surveillance. De plus, cette observation peut également être couplée avec un modèle informatique de développement des ravageurs afin d'accroître encore la qualité de la prévision.
PRODUITS BIOCIDES ET STRATEGIES DE SUBSTITUTION
Il semble difficile de trouver un unique produit de substitution pour remplacer les néonicotinoïdes et ce, sur l'ensemble des usages biocides concernés. En revanche, pratique par pratique, des traitements équivalents ayant recours à d'autres produits biocides peuvent être proposés.
Par exemple, pour combattre les moustiques adultes, CNEV (2014) indique que la substance active spinosad (C41H65NO10 + C42H67NO10) présente la même action biologique que les substances néonicotinoïdes.
D'autre part, Tetreau (2012) rapporte également l'utilisation de Bti (Bacillus thuringiensis var. israelensis) pour contrôler les populations de moustiques : l'utilisation de cette bactérie illustre donc l'existence d'alternatives « non-chimiques » à certaines utilisations des néonicotinoïdes en tant que biocide.
COUTS DE LA SUBSTITUTION
Du fait du grand nombre de substituts (voire de techniques alternatives) possibles à l'usage à visées phytosanitaires ou biocides des néonicotinoïdes il apparait difficile de chiffrer le coût de la substitution.
Au sujet de la lutte phytosanitaire contre le taupin du maïs, en 2013, Arvalis indiquait par exemple que des produits alternatifs à un produit contenant la substance néonicotinoïde thiaclopride étaient disponibles à des coûts proches voire moindres (produits basés sur les substances pyréthrinoïdiennes tefluthrine et cypermethrine ou sur la substance organo-phosphorée chlorpyriphos-éthyl41).
Néanmoins d'autres sources, indiquent que l'interdiction des néonicotinoïdes entrainerait des baisses de rendement pour les cultures concernées42 ; notamment pour les oléagineux43 .
[41] A ce jour et depuis 2013, les produits contenant du chlorpyriphos-éthyl ne sont plus autorisés à la vente en France.
[42] Site internet agriculture et environnement () consulté en septembre 2015. http://www.agriculture-environnement.fr/a-la-une/nouvelle-offensive-contre-les
[43] Site internet () consulté en septembre 2015. http://www.terre-net.fr/observatoire-technique-culturale/appros-phytosanitaire/article/une-baisse-de-la-production-europeenne-en-2015-216-107803.html
Sur quelques cas concrets (notamment le cas de la lutte contre le taupin sur des cultures de maïs en Italie) certains auteurs (Furlan et al., 2014 ; van der Sluijs et al., 2014) ont calculé que le coût des traitements généralisés sur l'ensemble des parcelles cultivées à l'aide de substances néonicotinoïdes est souvent supérieur aux coûts des dommages supportés par les cultures (réensemencement nécessaire, retard et perte de rendement des cultures, …). Comme déjà exposé au § 5.2.1, face à cette situation, Furlan et Kreutzweiser (2014) proposent la mise en place d'un programme « d'assurance récolte ». Rappelons néanmoins que, lors de la rédaction de cette fiche, la réalité de la mise en place d'un tel système de prévoyance à grande échelle n'a pas été identifiée.
Conclusion
FTE 2015 Importer
A ce jour, en France, les substances néonicotinoïdes sont principalement employées dans le domaine agricole pour protéger les cultures contre certains insectes. Dans ce secteur, la faible diversité des utilisations de ces molécules constitue donc un critère facilitant une éventuelle substitution de ces substances par d'autres produits phytosanitaires (voire par des techniques alternatives de traitements des cultures).
Néanmoins, l'abandon de l'utilisation de ces substances pourrait avoir des conséquences en termes de baisse de rendement des cultures. Face à cette situation, un recours plus systématique à la surveillance de la pression des ravageurs pourrait apporter des éléments de décision quant à une gestion des cultures plus fine basée sur une approche coûts/bénéfices des solutions agronomiques déployées.
Bibliographie
Archives
Dernière vérification le 29/03/2024
Documents
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