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Hexachloroéthane (67-72-1)
Informations générales
Dernière vérification le 29/03/2024
Identification
Numero CAS
67-72-1
Nom scientifique (FR)
Hexachloroéthane
Nom scientifique (EN)
Autres dénominations scientifiques (FR)
Autres dénominations scientifiques (Autre langues)
Code EC
200-666-4
Code SANDRE
1656
Numéro CIPAC
-
Formule chimique brute
\(\ce{ C2Cl6 }\)
Code InChlKey
Code SMILES
C(C(Cl)(Cl)Cl)(Cl)(Cl)Cl
Physico-Chimie
Dernière vérification le 29/03/2024
Généralités
Poids moléculaire
236.74 g/mol
Tableau des paramètres
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Bibliographie
Comportement et devenir dans les milieux
Dernière vérification le 29/03/2024
Matrices
Milieu eau douce
Volatilisation :
Compte tenu de sa solubilité, de sa pression de vapeur et de sa constante de Henry, l'hexachloroéthane est considéré comme très volatile.
L'étude de la volatilisation de la substance dans un modèle de rivière a montré un temps de demi-vie de 15 h. Syracuse Research Corporation (SRC) fait état d'études de volatilisation qui estiment des temps de demi-vies de volatilisation de 5 h pour un modèle de rivière et de 6 jours pour un modèle de lac.
Il est donc crucial de vérifier si des précautions particulières ont été mises en œuvre pour limiter la volatilisation de cette substance lors des essais d'écotoxicité. (Lymam, 1982 ; SRC, 1988)
Milieu sédiment eau douce
Milieu terrestre
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Persistance
Biodégradabilité
Biodégradabilité :
L'hexachloroéthane peut résister à la biodégradation en conditions aérobies, mais se biodégraderait facilement sous des conditions anaérobies (réduction en tétrachloroéthylène).
Le MITI a effectué un essai de biodégradation inhérente (LD OCDE 302C : Test MITI modifié) pendant 2 semaines, avec une concentration de boue de 30 mg.L-1 et une concentration de substance de 100 mg.L-1. Aucune biodégradation n'a été observée. (HSDB, 2000 MITI, 1992)
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Dégradabilité abiotique
Milieu eau douce
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Bioaccumulation
Organismes aquatiques
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Conclusion sur la bioaccumulation
Bioaccumulation :
Expérimentalement, des facteurs de bioconcentration ont été déterminés chez des poissons :
Oncorhynchus mykiss, pour une concentration de
- 7.1.10-9 g.L-1 ; T = 15°C ; durée : 105 jours ; BCF = 1200
Lepomis macrochirus pour une concentration de
- 6.10-3 g.L-1 ; T = 16°C ; durée : 28 jours; BCF = 139
Pimephales promelas : BCF = 707
Ces BCF expérimentaux sont du même ordre de grandeur que le BCF théorique (659) calculé à partir du log Kow. L'hexachloroéthane a donc un potentiel de bioconcentration modéré.
Un BCF de 1200 est utilisé dans la détermination des normes de qualité. (Oliver et Niimi, 1982 Veith et al., 1980 Veith et Kosian, 1982 ; Ahmad et al., 1984)
Bibliographie
Toxicologie
Dernière vérification le 29/03/2024
Valeurs accidentelles
Autres seuils accidentels
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Valeurs réglementaires
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Valeurs de référence
Introduction
SANTE HUMAINE
Ce chapitre traite de la toxicité chronique induite par la substance sur l'homme soit via la consommation d'organismes aquatiques contaminés, soit via l'eau de boisson.
Dans les tableaux ci-dessous, ne sont reportés pour chaque type de test que les résultats permettant d'obtenir les NOEC ou la valeur toxicologique de référence (VTR) les plus protectrices. Compte tenu du mode d'exposition envisagée, seuls les tests sur mammifères exposés par voie orale (dans l'alimentation ou par gavage) ont été recherchés.
Toutes les données présentées ont été validées.
Les résultats de toxicité sont principalement donnés sous forme de doses journalières : NOAEL (No Observed Adverse Effect Level), ou LOAEL (Lowest Observed Adverse Effect Level). NOAEL et LOAEL sont exprimées en termes de quantité de substance administrée par unité de masse corporelle de l'animal testé, et par jour.
TOXICITE
Pour l'évaluation des effets sur la santé humaine, seuls les résultats sur mammifères sont considérés comme pertinents. Contrairement à l'évaluation des effets pour les prédateurs, les effets de type cancérigène ou mutagène sont également pris en compte.
(1) Ces VTR ont été déterminées par l'US-EPA.
Autres valeurs des organismes reconnus
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Bibliographie
Ecotoxicologie
Dernière vérification le 29/03/2024
Introduction
Evaluation existante :
Effets endocriniens :
L'hexachloroéthane n'est pas cité dans la stratégie communautaire concernant les perturbateurs endocriniens (E.C., 2004) et dans le rapport d'étude de la DG ENV sur la mise à jour de la liste prioritaire des perturbateurs endocriniens à faible tonnage (Petersen et al., 2007).
Critères PBT / POP :
La substance ne remplit pas les critères PBT/vPvB1 (C.E., 2006) ou POP2 (PNUE, 2001).
Normes de qualité existantes :
Allemagne : Norme de qualité pour les eaux prélevées destinées à la consommation = 10 µg.L-1
(ETOX, 20073)
Union Européenne : Norme de qualité pour les hydrosystèmes (projet) = 10 µg.L-1 (ETOX, 20073)
Etats-Unis : Norme de qualité pour les organismes aquatiques, eau douce = 540 µg.L-1
(ETOX, 20073)
Etats-Unis : Norme de qualité pour l'eau et les poissons destinés à la consommation = 1.9 µg.L-1
(ETOX, 20073)
Etats-Unis : Norme de qualité pour la consommation de poisson et la protection de la santé humaine = 8.9 µg.L-1 (ETOX, 20073)
Substance(s) associée(s) :
-
[1] Les PBT sont des substances persistantes, bioaccumulables et toxiques et les vPvB sont des substances très persistantes et très bioaccumulables. Les critères utilisés pour la classification des PBT sont ceux repris par la Commission Européenne. Ils apparaissent dans le guide technique européen (E.C., 2003).
[2] Les POP sont des substances persistantes (aux dégradations biotiques et abiotiques), fortement liposolubles (et donc fortement bioaccumulables), et volatiles (et peuvent donc être transportées sur de longues distances et être retrouvée de façon ubiquitaire dans l'environnement). Les critères utilisés pour la classification POP sont ceux repris par l'UNEP (United Nations Environment Programme). [http://www.ecologie.gouv.fr/-Polluants-organiques-persistants-.html].
[3] Les données issues de cette source () ne sont données qu'à titre indicatif ; elles n'ont donc pas fait l'objet d'une validation par l'INERIS. http://webetox.uba.de/webETOX/index.do
Dangers
Description
ORGANISMES AQUATIQUES
Dans les tableaux ci-dessous, ne sont reportés pour chaque taxon uniquement les résultats des tests d'écotoxicité montrant la plus forte sensibilité à la substance. Toutes les données présentées ont été validées par l'INERIS.
Ces résultats d'écotoxicité sont principalement exprimés sous forme de NOEC (No Observed Effect Concentration), concentration sans effet observé, d'EC10 concentration produisant 10% d'effets et équivalente à la NOEC, ou de EC50, concentration produisant 50% d'effets. Les NOEC sont principalement rattachées à des tests chroniques, qui mesurent l'apparition d'effets sub-létaux à long terme, alors que les EC50 sont plutôt utilisées pour caractériser les effets à court terme.
ECOTOXICITE
ECOTOXICITE AQUATIQUE AIGUË
(1) Ces deux résultats d'essais sont donnés à titre indicatif car ils n'ont pas pu être validés faute d'information sur le protocole expérimental utilisé. De plus, le critère d'effet considéré (mesure de la chlorophylle A) n'est pas un critère habituellement utilisé.
ECOTOXICITE AQUATIQUE CHRONIQUE
Valeurs de danger
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Synthèse
Biote
EMPOISONNEMENT SECONDAIRE ET SANTE HUMAINE
Ce chapitre traite de la toxicité chronique induite par la substance sur les prédateurs et l'homme via l'environnement aquatique, soit via la consommation d'organismes aquatiques contaminés (appelés biota, i.e. poissons ou invertébrés vivant dans la colonne d'eau ou dans les sédiments), soit via l'eau de boisson. Il s'agit donc d'évaluer la toxicité chronique de la substance par la voie d'exposition orale uniquement.
Dans les tableaux ci-dessous, ne sont reportés pour chaque type de test que les résultats permettant d'obtenir les NOEC ou la valeur toxicologique de référence (VTR) les plus protectrices. N'ont été recherchés que des tests sur mammifères ou oiseaux exposés par voie orale (exposition par l'alimentation ou par gavage). Toutes les données présentées ont été jugées valides.
Les résultats de toxicité sont principalement donnés sous forme de doses journalières : NOAEL (No Observed Adverse Effect Level), ou LOAEL (Lowest Observed Adverse Effect Level). NOAEL et LOAEL sont exprimées en termes de quantité de toxique administrée par unité de masse corporelle de l'animal testé et par jour.
Pour calculer la norme de qualité liée à l'empoisonnement secondaire des prédateurs, il est nécessaire de connaître la concentration de substance dans le biota n'induisant pas d'effets observés pour les prédateurs (exprimée sous forme de NOEC). Il est possible de déduire une NOEC à partir d'une NOAEL grâce à des facteurs de conversion empiriques variables selon les espèces testées. Les facteurs utilisés ici sont ceux recommandés par le guide technique européen (Tableau 22, page 129, E.C., 2003) et le projet de guide technique européen pour la détermination de normes de qualité (E.C., 2009). Les valeurs de ces facteurs de conversion dépendent de la masse corporelle des animaux et de leur consommation journalière de nourriture. Celles-ci peuvent donc varier d'une façon importante selon le niveau d'activité et le métabolisme de l'animal, la valeur nutritive de sa nourriture, etc. En particulier elles peuvent être très différentes entre un animal élevé en laboratoire et un animal sauvage.
Afin de couvrir ces sources de variabilité, mais aussi pour tenir compte des autres sources de variabilité ou d'incertitude (variabilité inter et intra-espèces, extrapolation du court terme au long terme, etc.) des facteurs d'extrapolation sont nécessaires pour le calcul de la QSbiota sec pois. Les valeurs recommandées pour ces facteurs d'extrapolation sont données dans le guide technique européen (tableau 23, page 130, E.C., 2003). Un facteur d'extrapolation supplémentaire (AFdose-réponse) est utilisé dans le cas où la toxicité a été établie à partir d'une LOAEL plutôt que d'une NOAEL.
Les données obtenues sur les mammifères terrestres et les oiseaux, utilisées pour la détermination des valeurs guides pour la protection des prédateurs vis-à-vis de l’empoisonnement secondaire, sont répertoriées dans les tableaux ci-dessous.
ECOTOXICITE POUR LES VERTEBRES TERRESTRES
TOXICITE ORALE POUR LES MAMMIFERES
TOXICITE ORALE POUR LES OISEAUX
Valeurs écotoxicologiques
Introduction
Dans cette rubrique, sont reportées des valeurs de référence pour la protection des écosystèmes aquatiques et de la santé humaine via l’environnement.
Dans cette rubrique, sont reportées des valeurs de référence pour la protection des écosystèmes aquatiques et de la santé humaine via l’environnement.
Elles peuvent avoir un statut de « Valeur réglementaire » si elles sont issues
- de réglementations européennes et issues par exemple de dossiers d’évaluation des risques dans le cadre de processus d’autorisation de mise sur le marché des substances chimiques (c’est le cas des Concentrations Prédites Sans Effet pour l’environnement (PNEC) issues des dossiers réglementaires sous REACh ou dans le cas de la réglementation des produits biocides) ou issues de « Normes de Qualité Environnementale » (NQE) de la Directive Cadre européenne sur l’Eau (DCE) ;
- de réglementations françaises telles que les arrêtés de mise en application de la DCE à l’échelle nationale.
Elles peuvent être des « Valeurs guides » lorsque ce sont des propositions scientifiques de l’INERIS qui ne sont pas reportées dans des textes réglementaires. C’est le cas de toutes les valeurs établies par l’INERIS pour guider l’évaluation de la qualité des milieux aquatiques pour les substances qui n’ont pas, ou pas encore, un statut réglementaire dans le contexte de la DCE.
Les « Valeurs Guides Environnementales » (VGE) et les « Normes de Qualité Environnementale » (NQE) sont les outils consacrés pour l’évaluation de la qualité des eaux de surface, dont l’établissement est basé sur une même méthodologie européenne dédiée (E.C., 2018).
Leur construction, d’un point de vue méthodologique, est donc similaire.
Valeurs guides
Description
NORMES DE QUALITE POUR LA COLONNE D'EAU
Les normes de qualité pour les organismes de la colonne d'eau sont calculées conformément aux recommandations du guide technique européen pour l'évaluation des risques dus aux substances chimiques (E.C., 2003) et au projet de guide technique européen pour la détermination des normes de qualité environnementale (E.C., 2009). Elles sont obtenues en divisant la plus faible valeur de NOEC ou d'EC50 valide par un facteur d'extrapolation (AF, Assessment Factor).
La valeur de ce facteur d'extrapolation dépend du nombre et du type de tests pour lesquels des résultats valides sont disponibles. Les règles détaillées pour le choix des facteurs sont données dans le tableau 16, page 101, du guide technique européen (E.C., 2003).
Une concentration annuelle moyenne est déterminée pour protéger les organismes de la colonne d'eau d'une possible exposition prolongée.
Pour l'hexachloroéthane, il n'existe pas de donnée d'écotoxicité chronique valide. Parmi les données aiguës, les données pour les algues n'ont pas été jugées valides. Des résultats d'essais aigus ont été validés uniquement pour les invertébrés et les poissons. Ce manque de données valides ne permet normalement pas de calculer une norme de qualité. Il semble toutefois, au vu des données trouvées pour les algues, que celles-ci ne représentent pas le niveau trophique le plus sensible. Nous proposons donc une valeur provisoire pour la norme de qualité pour la colonne d'eau.
Les poissons semblent donc être l'espèce la plus sensible en aigu. Plusieurs données de toxicité aiguë sont disponibles chez les truites. Une moyenne géométrique égale à 0.98 mg.L-1 a été calculée à partir de ces résultats.
Cette valeur est retenue et un facteur d'extrapolation de 1000 lui est appliqué pour dériver la norme de qualité pour les organismes de la colonne d'eau conformément au guide technique européen (E.C., 2003).
Concentration Maximum Acceptable (MAC)
La concentration maximale acceptable est calculée afin de protéger les organismes de la colonne d'eau de possibles effets de pics de concentrations de courtes durées. Pour la détermination de la MAC, le document guide pour l'évaluation des effets des substances avec des rejets intermittents est utilisé (ECHA, 2008, E.C., 2009).
Des résultats d'essais aigus ont été validés uniquement pour les invertébrés et les poissons. Ce manque de données valides ne permet normalement pas de calculer une MAC. Il semble toutefois, au vu des données trouvées pour les algues, que celles-ci ne représentent pas le niveau trophique le plus sensible. Un facteur d'extrapolation de 100 s'applique pour calculer une MAC :
VALEUR GUIDE DE QUALITE POUR LE SEDIMENT (QSSED)
Un seuil de qualité dans le sédiment est nécessaire (i) pour protéger les espèces benthiques et (ii) protéger les autres organismes d'un risque d'empoisonnement secondaire résultant de la consommation de proies provenant du benthos. Les principaux rôles des normes de qualité pour les sédiments sont de :
- Identifier les sites soumis à un risque de détérioration chimique (la norme sédiment est dépassée)
- Déclencher des études pour l'évaluation qui peuvent conduire à des études plus poussées et potentiellement à des programmes de mesures
- Identifier des tendances à long terme de la qualité environnementale (Art. 4 Directive 2000/60/CE).
Aucune information d'écotoxicité pour les organismes benthiques n'a été trouvée dans la littérature.
A défaut, une valeur guide pour le sédiment peut être calculée à partir du modèle de l'équilibre de partage.
Ce modèle suppose que:
- il existe un équilibre entre la fraction de toxiques adsorbés sur les particules sédimentaires et la fraction de toxiques dissous dans l'eau interstitielle du sédiment,
- la fraction de toxiques adsorbés sur les particules sédimentaires n'est pas biodisponible pour les organismes et que seule la fraction de toxiques dissous dans l'eau interstitielle est susceptible d'impacter les organismes,
- la sensibilité intrinsèque des organismes benthiques aux toxiques est équivalente à celle des organismes vivant dans la colonne d'eau. Ainsi, la norme de qualité pour la colonne d'eau peut être utilisée pour définir la concentration à ne pas dépasser dans l'eau interstitielle.
NB : La pollution actuelle peut être suivie dans les matières en suspension et les couches superficielles du sédiment. Les couches profondes intègrent la contamination historique sur des dizaines voire des centaines d'années et ne sont pas jugées pertinentes pour caractériser la pollution actuelle. Les paramètres par défaut préconisés par Lepper (2002) et le guide technique européen (E.C., 2003) ont été choisis empiriquement pour caractériser les matières en suspension et les couches superficielles. Matières en suspension et couches superficielles contiennent relativement plus d'eau et de matière organique que les couches profondes du sédiment.
Une valeur guide de qualité pour le sédiment peut être alors calculée selon l'équation suivante (adaptation de l'équation 70 page 113 du guide technique européen, E.C., 2003) :
Avec :
RHOsup : masse volumique de la matière en suspension en [Kgsed.m-3sed]. En l'absence d'une valeur exacte, la valeur générique proposée par Lepper, 2002) et le guide technique européen (équation 18 page 44, E.C., 2003) est utilisée : 1150 kg.m-3 .
Kpsusp-eau : coefficient de partage matière en suspension/eau en m 3/m3 . En l'absence d'une valeur exacte, les valeurs génériques proposées par Lepper, 2002) et le guide technique européen (équation 24 page 47, E.C., 2003) sont utilisées. Le coefficient est alors calculé selon la formule suivante : 0.9 + 0.025 * Koc soit Kpsusp-eau = 55.6 m 3/m3 .
Ainsi, on obtient :
La concentration correspondante en poids sec peut être estimée en tenant compte du facteur de conversion suivant :
Avec :
Fsolidesusp : fraction volumique en solide dans les matières en suspension en [m3solide/m3susp]. En l'absence d'une valeur exacte, la valeur générique proposée par Lepper (2002) et le guide technique européen (tableau 5 page 43, E.C., 2003) est utilisée : 0.1 m 3/m3 .
RHOsolide : masse volumique de la partie sèche en [kgsolide/m3solide]. En l'absence d'une valeur exacte, la valeur générique proposée par Lepper (2002) et le guide technique européen (tableau 5 page 43, E.C., 2003) est utilisée : 2500 kg.m-3 .
Pour l'hexachloroéthane, la concentration correspondante en poids sec est :
Le LogKow de la substance étant inférieur à 5, un facteur additionnel de 10 n'est pas jugé nécessaire.
Il faut rappeler que les incertitudes liées à l'application du modèle de l'équilibre de partage sont importantes. Les sédiments naturels peuvent avoir des propriétés très variables en termes de composition (nature et quantité de matières organiques, composition minéralogique), de granulométrie, de conditions physico-chimiques, de conditions dynamiques (taux de déposition/taux de resuspension). Par ailleurs ces propriétés peuvent évoluer dans le temps en fonction notamment des conditions météorologiques et de la morphologie de la masse d'eau. Si bien que le partage entre la fraction de toxique adsorbé et la fraction de toxique dissous peut être extrêmement variable d'un sédiment à un autre et l'hypothèse d'un équilibre entre ces deux fractions ne semble pas très réaliste pour des conditions naturelles.
Par ailleurs, certains organismes benthiques peuvent ingérer les particules sédimentaires, et donc être contaminés par la fraction de substance adsorbée sur ces particules, ce qui n'est pas pris en compte par la méthode.
NORME DE QUALITE EMPOISONNEMENT SECONDAIRE (QSBIOTA_SEC POIS)
La norme de qualité pour l'empoisonnement secondaire (QSbiota sec pois) est calculée conformément aux recommandations du guide technique européen (E.C., 2003). Elle est obtenue en divisant la plus faible valeur de NOEC valide par les facteurs d'extrapolation recommandés dans le tableau 23 page 130 du guide (E.C., 2003).
Pour l'hexachloroéthane, un facteur de 90 est appliqué car la durée du test retenu (NOAEL à 1 mg/kgcorporel/j sur rat, soit une NOEC de 10 mg.kg-1biota) est de 16 semaines. On obtient donc :
Cette valeur de norme de qualité pour l'empoisonnement secondaire peut être ramenée à une concentration dans l'eau du milieu selon la formule suivante :
Avec :
BCF : facteur de bioconcentration,
BMF : facteur de biomagnification.
Ce calcul tient compte du fait que la substance présente dans l'eau du milieu peut se bioaccumuler dans le biota. Il donne la concentration à ne pas dépasser dans l'eau afin de respecter la valeur de la norme de qualité pour l'empoisonnement secondaire déterminée dans le biota.
La bioaccumulation tient compte à la fois du facteur de bioconcentration (BCF, ratio entre la concentration dans le biota et la concentration dans l'eau) et du facteur de biomagnification (BMF, ratio entre la concentration dans l'organisme du prédateur en bout de chaîne alimentaire, et la concentration dans l'organisme de la proie au début de la chaîne alimentaire). Les valeurs de BCF peuvent être couramment trouvées dans la littérature. En l'absence de valeurs mesurées pour le BMF, celles-ci peuvent être estimées à partir du BCF selon le tableau 29, page 160, du guide technique européen (E.C., 2003).
Ce calcul n'est donné qu'à titre indicatif. Il fait en effet l'hypothèse qu'un équilibre a été atteint entre l'eau et le biota, ce qui n'est pas véritablement réaliste dans les conditions du milieu naturel. Par ailleurs il repose sur un facteur de bioaccumulation qui peut varier de façon importante entre les espèces considérées.
Pour l'hexachloroéthane, un BCF de 1200 sur Oncorhynchus mykiss( Oliver et Niimi, 1982) et un BMF de 1 (cf. E.C., 2003) ont été retenus. On a donc :
QSwater_sp = 111 [µg.kg-1biota] / (1200*1) = 0.092 µg.L-1
NORME DE QUALITE POUR LA SANTE HUMAINE VIA LA CONSOMMATION DES PRODUITS DE LA PECHE (QSBIOTA_HH)
La norme de qualité pour la santé humaine est calculée de la façon (Lepper, 2005):
Ce calcul tient compte de :
- un facteur correctif de 10% (soit 0.1) : la VTR donnée ne tient compte en effet que d'une exposition par voie orale, et pour la consommation de produits de la pêche uniquement. Mais la contamination peut aussi se faire par la consommation d'autres sources de nourriture, par la consommation d'eau, et d'autres voies d'exposition sont possibles (inhalation ou contact cutané). Le facteur correctif de 10% (soit 0.1) permet de rendre l'objectif de qualité plus sévère d'un facteur 10 afin de tenir compte de ces autres sources de contamination possibles,
- la valeur toxicologique de référence (VTR), correspondant à une dose totale admissible par jour ; pour cette substance, elle sera considérée égale à 0.071 µg/kgcorporel/j (Cf. tableau ci-dessus),
- Cons. Journ. Moy : une consommation moyenne de produits de la pêche (poissons, mollusques, crustacés) égale à 115 g par jour,
- un poids corporel moyen de 70 kg,
Ce calcul n'est donné qu'à titre indicatif. Il peut être inadapté pour couvrir les risques pour les individus plus sensibles ou plus vulnérables (masse corporelle plus faible, forte consommation de produits de la pêche, voies d'exposition individuelles particulières). Le facteur correctif de 10% n'est donné que par défaut, car la contribution des différentes voies d'exposition varie selon les propriétés de la substance (et en particulier sa distribution entre les différents compartiments de l'environnement), ainsi que selon les populations considérées (travailleurs exposés, exposition pour les consommateurs/utilisateurs, exposition via l'environnement uniquement). L'hypothèse cependant que la consommation des produits de la pêche ne représente pas plus de 10% des apports journaliers contribuant à la dose journalière tolérable apporte une certaine marge de sécurité (E.C., 2009).
Pour l'hexachloroéthane, le calcul aboutit à:
Comme pour l'empoisonnement secondaire, la concentration correspondante dans l'eau du milieu peut être estimée en tenant compte de la bioaccumulation et de la biomagnification de la substance :
Pour l'hexachloroéthane, on obtient donc:
NORME DE QUALITE POUR LA SANTE HUMAINE VIA L'EAU DE BOISSON (QSdw_hh)
La norme de qualité pour l'eau de boisson est calculée de la façon (Lepper, 2005) :
Ce calcul tient compte de:
- la valeur toxicologique de référence (VTR) ; pour cette substance, elle sera considérée égale à 0.071 µg/kgcorporel/j (Cf. tableau ci-dessus),
- une consommation d'eau moyenne de 2 L par jour,
- un poids corporel moyen de 70 kg,
- un facteur correctif de 10% (soit 0.1) afin de tenir compte de ces autres sources de contamination possibles.
L'eau de boisson est obtenue à partir de l'eau brute du milieu après traitement pour la rendre potable. La fraction éliminée lors du traitement dépend de la technologie utilisée ainsi que des propriétés de la substance.
En l'absence d'information, on considèrera que la fraction éliminée est nulle et le critère pour l'eau de boisson s'appliquera alors à l'eau brute du milieu. Par ailleurs, on rappellera que ce calcul n'est donné qu'à titre indicatif et peut s'avérer inadéquat pour certaines substances et certaines populations.
Pour l'hexachloroéthane, on obtient :
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Synthèse
PROPOSITION DE NORME DE QUALITE ENVIRONNEMENTALE (NQE)
La NQE est définie à partir de la valeur de la norme de qualité la plus faible parmi tous les compartiments étudiés.
Pour l'hexachloroéthane la norme de qualité pour la santé humaine est la valeur la plus protectrice pour l'ensemble des approches considérées. La proposition de NQE pour l'hexachloroéthane est donc la suivante :
VALEURS GUIDES POUR LE SEDIMENT
Avec un Koc de 2188 L.kg-1 et un Log Kow = 4.14, la mise en œuvre d'un seuil pour le sédiment peut être justifiée selon le projet de guide européen (E.C., 2009).
Néanmoins, le seuil proposé n'est fondé que sur la méthode du coefficient de partage à l'équilibre : il est calculé à partir de la norme de qualité dans l'eau et du Koc. L'incertitude de cette méthode devrait être prise en compte lors la mise en application du seuil sédiment.
Bibliographie
Données technico-économiques
Dernière vérification le 29/03/2024
Tableaux de synthèse
Généralités
CAS | 67-72-1 |
---|---|
SANDRE | 1656 |
Usages principaux |
Mini-FTE Importer Historiquement l'hexachloroéthane a été utilisé dans la métallurgie de l'aluminium et dans le domaine militaire pour la fabrication des fumigènes. Il a également été utilisé comme insecticide. Aujourd'hui, en France et en Europe, l'usage de l'hexachloroéthane est interdit dans la fabrication ou la transformation des métaux non ferreux. Au niveau mondial1 , quasiment tous les sites de production sont aujourd'hui situés en Inde et en Chine. La substance est principalement utilisée pour des fumigènes et dispositifs pyrotechniques (cette substance inhibe l'explosivité du méthane et la combustion du perchlorate d'ammonium. De plus, les fumées contenant de l'hexachloroéthane sont utilisées pour éteindre les feux. [12]) 57 % de la production est utilisée dans le domaine des fumigènes, 23% pour la production de métaux et d'alliages et 9% pour des utilisations dans l'agriculture. La consommation en Europe, aux Etats-Unis et au Japon est minimale. Son utilisation est en voie d'être supprimée internationalement.2 Au-delà d'une fabrication intentionnelle, l'hexachloroéthane peut être formé durant des procédés de production des composés chlorés et comme sous-produit de la chloration de l'eau potable (et d'eau usée) ainsi que lors de l'incinération d'hydrocarbures chlorés. |
Autres informations d'usage |
Mini-FTE Importer -Inclusion dans des articles: en France a priori non -Large utilisation dispersive: Non -Produits de dégradation environnementale: tetrachloroéthylene (CAS 127-18-4), trichloroéthylene (CAS 79-01-6) -Secteurs NAF identifiés comme usagers: NA -Famille des organo-halogénés volatils et des chloroalcanes |
Substance prioritaire dans le domaine de l’eau (DCE) | non |
Substance soumise à autorisation dans Reach | non |
Substance soumise à restriction dans Reach | oui |
Substance extrêmement préoccupante (SVHC) | non |
Réglementations |
Mini-FTE Importer Classification CLP harmonisée : aucune (mais plusieurs classifications sont proposées par des entreprises). Restriction sous REACH : ne doit pas être placée sur le marché ou utilisée comme substance et dans les mélanges de substances pour une utilisation dans la fabrication et transformation des métaux non-ferreux. L'utilisation de hexachloroéthane dans des cosmétiques est interdite en Europe. Fait partie de la « List of substances of possible concern » sous la section B d'OSPAR : substances préoccupantes pour OSPAR mais couvert de façon adquate par des initiatives de la Commission Européenne ou d'autres forums internationaux. Seuil de déclaration des émissions des installations classées pour la protection de l'environnement ou des stations d'épuration d'eaux urbaines : 300 g.j-1 pour les rejets dans les eaux. Le dépassement de ce flux entraîne l'obligation de déclaration du flux annuel [8]. PNEC eau douce : 0.00098 mg.l-1. PNEC sédiments : 0,047 mg/kg (poids sec). |
Volume de production
France |
Mini-FTE Importer Selon différentes sources, la production du hexachloroéthane est en voie d'être supprimée internationalement. |
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UE |
Mini-FTE Importer Selon différentes sources, la production du hexachloroéthane est en voie d'être supprimée internationalement. |
Monde |
Mini-FTE Importer 10.424 t.an-1 (2017) |
Consommation
Volume de consommation en France |
Mini-FTE Importer Selon différentes sources, l'utilisation du hexachloroéthane est en voie d'être supprimée internationalement. |
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Présence dans l'environnement
Eaux de surface |
Mini-FTE Importer En 2018, la base de données Naiades recense 11.125 mesures dans les eaux de surface, dont aucune au-dessus du seuil de quantification. Dans la même année elle recense 823 mesures dans les sédiments, dont une seule au-dessus du seuil de quantification. La concentration mesurée observée s'élève à 155 µg/(kgMS). Elle dépasse la PNEC pour les sédiments (qui est 0,047 mg/kg (poids sec). |
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Eaux souterraines |
Mini-FTE Importer En 2018, la base de données ADES récense 1.842 mesures dans les eaux souterraines, dont 12 au-dessus du seuil de quantification. La valeur minimale mesurée s'élève à 2,5 µg.l-1, la valeur maximale à 37 µg.l-1 et la valeur médiane à 14,5 µg.l-1. Les 12 mesures au-dessus du seuil de quantification proviennent toutes de l'Agence de l'Eau Rhône-Méditerranée-Corse, et correspondent à des prélèvements dans 3 communes : Grenoble, Pont de Claix et Eybens. |
Air |
Mini-FTE Importer En se référant à sa constante de Henry (171 Pa.m3.mol-1) et à sa pression de vapeur expérimentale (28 – 29 Pa), l'hexachloroéthane est volatil. Si émis dans l'air il aura tendance à y rester, avec seulement de petites quantités allant vers le sol et des quantités négligeables vers l'eau et les sédiments [14]. Aucune information n'est disponible sur la présence du hexachloroéthane dans l'air en France. |
Sols |
Mini-FTE Importer Aucune information n'est disponible sur la présence du hexachloroéthane dans les sols en France. Concernant les émissions dans les sols, aucune émission de la substance hexachloroéthane n'est référencée dans la base de données BDREP entre 2016 et 2018. |
Réduction des émissions et substitutions
Autres commentaires |
Mini-FTE Importer Des analyses du hexachloroéthane sur prélèvements dans les eaux résiduaires sont imposées pour certaines linstallations classées pour la protection de l'environnement lorsque la concentration des matières en suspension dépasse 50 mg.l-1. Il s'agit des installations relevant des rubriques suivantes de la nomenclature des installations classées :
Des valeurs limites pour les rejets du hexachloroéthane (soit en sortie d'atelier soit au rejet final) sont définies pour l'industrie papetière en France : 0,05 mg.l-1 si le rejet dépasse 0,5 g.j-1. Dans la période 2016 – 2018, un seul site industriel en France, appartenant à la « Fabrication d'autres produits chimiques inorganiques de base n.c.a. », a déclaré des émissions du hexachloroéthane dans l'eau dans la base de données BDREP. Ses émissions se situent en 2018 à environ 55 kg.an-1. La limite de quantification dans l'eau résiduaire s'élève à 1 µg.l-1. L'hexachloroéthane fait partie des substances étudiées dans le cadre de l'avis de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail relatif à l'actualisation des indicateurs de risque alimentaire lié aux résidus de pesticides. Toutefois les apports journaliers estimés dans ce rapport sont nuls [10]. Des mesures de cette substance dans les eaux destinées à la consommation humaine par l'ARS Bretagne ne relèvent également pas de valeurs au-dessus de zéro [9]. |
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Bibliographie
Archives
Dernière vérification le 29/03/2024
Documents
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