Identification

Numero CAS

119446-68-3

Nom scientifique (FR)

Difénoconazole

Nom scientifique (EN)

1-[[2-[2-chloro-4-(4-chlorophenoxy)phenyl]-4-methyl-1,3-dioxolan-2-yl]methyl]-1,2,4-triazole

Autres dénominations scientifiques (FR)

1-({2-[2-Chloro-4-(4-chlorophénoxy)phényl]-4-méthyl-1,3-dioxolan-2-yl}méthyl)-1H-1,2,4-triazole

Autres dénominations scientifiques (Autre langues)

1-((2-[2-Chloro-4-(4-chlorophenoxy)phenyl]-4-methyl-1,3-dioxolan-2-yl)methyl)-1H-1,2,4-triazole ; 1-[2-[4-(4-Chlorophenoxy)-2-chlorophenyl]-4-methyl-1,3-dioxolan-2-ylmethyl]-1H-1,2,4-triazole ; 1H-1,2,4-Triazole, 1-[[2-[2-chloro-4-(4-chlorophenoxy)phenyl]-4-methyl-1,3-dioxolan-2-yl]methyl]- ; cis-trans-3-Chloro-4-[4-methyl-2-(1H-1,2,4-triazol-1-ylmethyl)-1,3-dioxolan-2-yl]phenyl 4-chlorophenyl ether

Code EC

601-613-1

Code SANDRE

1905

Numéro CIPAC

-

Formule chimique brute

\(\ce{ C19H17Cl2N3O3 }\)

Code InChlKey

BQYJATMQXGBDHF-UHFFFAOYSA-N

Code SMILES

O1CC(C)OC1(Cn2ncnc2)c3c(Cl)cc(Oc4ccc(Cl)cc4)cc3

Généralités

Poids moléculaire

406.30 g/mol

Tableau des paramètres

Tableau des paramètres
Nom de valeur Valeur Température Pression Granulométrie Humidité Norme / Ligne directrice Méthode Commentaire Source
Hydrosolubilité 15 mg.L-1 Expérimentation
ph 7 à 20°C
INERIS (2013)
Constante de dissociation (pKa) 1.07 - INERIS (2013)
Pression de vapeur 3.32e-08 Pa
à 25°C
INERIS (2013)
Constante de Henry 9,00E-07 Pa.m3.mol-1
à 25°C
INERIS (2013)
Coefficient de partage octanol/eau (Log Kow) 4.36 - Expérimentation
pH 8 à 25°C
INERIS (2013)
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Bibliographie

Matrices

Milieu eau douce

VGE/NQE Importer

Volatilisation :

Avec une constante de Henry égale à 9.10 -7 Pa.m3.mol -1 à 25°C, le difénoconazole est considéré comme une substance non volatile. (EFSA, 2011)

Milieu sédiment eau douce

VGE/NQE Importer

Adsorption :

Le Koc du difénoconazole est compris entre 400 et 7730 L.kg-1. C'est donc une substance très peu mobile dans l'eau et qui va avoir une forte affinité pour les sédiments. De plus comme c'est une substance très persistante elle pourra avoir tendance à s'accumuler au sein de ces derniers. (AGRITOX, 2012)

Persistance

Biodégradabilité

VGE/NQE Importer

Biodégradabilité :

Le difénoconazole est une substance non facilement biodégradable.
DT50 système eau-sédiment = 315 jours
(EFSA, 2011)

Tableau des paramètres
Nom de valeur Valeur Température Pression Granulométrie Humidité Norme / Ligne directrice Méthode Commentaire Source
Biodégradabilité non facilement biodégradable -
DT50 système eau-sédiment = 315 jours
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Dégradabilité abiotique

VGE/NQE Importer

Hydrolyse :

La substance n'est pas hydrolysable. (EFSA, 2011)

Photolyse :

La substance n'est pas photolysable.

Bioaccumulation

Organismes aquatiques

Organismes aquatiques
Nom Espèce Valeur Niveau trophique Taxon Matrice Stade de vie Effet Effet détaillé Durée d'exposition Méthode Norme / Ligne directrice Commentaire Source
Bioaccumulation BCF 330 - Expérimentation
Lepomis macrochirus
INERIS (2013)
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Conclusion sur la bioaccumulation

VGE/NQE Importer

Bioaccumulation/ Biomagnification :

Une étude sur 42 jours (28 jours d'exposition et 14 jours de dépuration) a été réalisée chez Lepomis macrochirus. Après 28 jours d'exposition à 1 µg.L-1 de difénoconazole, des concentrations de 180, 610 et 340 µg/kg ont été respectivement mesurées dans les filets, les viscères et les poissons entiers. Au bout de 14 jours de dépuration, 96, 98 et 97% des résidus ont été éliminés. Suite à ces résultats, un BCF de 330 a été déterminé chez Lepomis macrochirus.

Un BCF de 330 est utilisé dans la détermination des normes de qualité. Le document guide technique européen pour la dérivation des NQE recommande l'utilisation des valeurs par défaut suivantes pour ce qui est de la prise en compte de la biomagnification : BMF1 = BMF2 = 1. (Fackler, 1992 cité par EFSA, 2011)

Bibliographie

Valeurs de référence

Introduction

VGE/NQE Importer

Ce chapitre traite de la toxicité chronique induite par la substance sur l'homme soit via la consommation d'organismes aquatiques contaminés, soit via l'eau de boisson.

Dans les tableaux ci-dessous, ne sont reportés pour chaque type de test que les résultats permettant d'obtenir les NOEC ou la valeur toxicologique de référence (VTR) les plus protectrices. Compte tenu du mode d'exposition envisagée, seuls les tests sur mammifères exposés par voie orale (dans l'alimentation ou par gavage) ont été recherchés.

Toutes les données présentées ont été validées.

Les résultats de toxicité sont principalement donnés sous forme de doses journalières : NOAEL (No Observed Adverse Effect Level), ou LOAEL (Lowest Observed Adverse Effect Level). NOAEL et LOAEL sont exprimées en termes de quantité de substance administrée par unité de masse corporelle de l'animal testé, et par jour.

Pour l'évaluation des effets sur la santé humaine, seuls les résultats sur les mammifères sont considérés comme pertinents. Contrairement à l'évaluation des effets pour les prédateurs, les effets de type cancérigène ou mutagène sont également pris en compte si cela est jugé pertinent.

La VTR proposé par l'EFSA (2006) est une ADI, dont la valeur (étude source, facteur d'incertitude et valeur finale d'ADI) sont cohérentes avec les valeurs proposées par l'OMS (WHO/FAO, 2009), le Ministère Australien de la Santé (Australian Government, 2005) et le ministère britannique chargé de la santé et de la sécurité au travail (DEFRA, 1994). Aussi, cette valeur de VTR de 0.01 mg/kgpoids corporel/j est retenue comme la plus pertinente pour la protection de la santé humaine.

Le difénoconazole n'apparait pas dans le règlement (CE) No 1272/2008 (C.E., 2008) ni dans l'annexe I de la Directive 67/548/CEE (C.E., 1967)

Valeurs de l'ANSES et/ou de l'INERIS

Valeurs de l'ANSES et/ou de l'INERIS
Nom Valeur Organisme choix Année du choix URL choix Source Commentaire Effet critique retenu Etat du statut Durée d'exposition Milieu Source d'exposition Facteur Contexte de gestion Age-Dependent Adjustments Factors ADAF - Tranche d'âge ADAF - Valeur ADAF - URL
ADI 10 µg.kg-1.j-1 Anses 2016 EFSA (2011) Final Eau
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Autres valeurs des organismes reconnus

Autres valeurs des organismes reconnus
Nom Valeur Source Commentaire Effet critique retenu Etat du statut Durée d'exposition Milieu Source d'exposition Facteur Contexte de gestion Age-Dependent Adjustments Factors ADAF - Tranche d'âge ADAF - Valeur ADAF - URL
ARfD 0,16 mg.kg-1pc AGRITOX (2022) Final Eau
ARfD 0,3 mg.kg-1pc OMS JMPR (2007) Final Eau
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Introduction

VGE/NQE Importer

Evaluation existante :

EFSA, 2006 : Draft Assessment Report (DAR) -Initial risk assessment provided by the rapporteur Member State Sweden for the existing active substance difenoconazole.

EFSA, 2011: Conclusion on the peer review of the pesticide risk assessment of the active substance difenoconazole.
DG SANCO, 2008 : Review report for the active substance difenoconazole Finalised in the Standing Committee on the Food Chain and Animal Health at its meeting on 14 March 2008 in view of the inclusion of difenoconazole in Annex I of Directive

91/414/EEC.

Effets endocriniens :

Le difénoconazole est mentionné dans le tableau 4 sur la stratégie communautaire des perturbateurs endocriniens, comme substance « ayant un nombre de données insuffisantes pour conclure qu'elle est ou n'est pas un perturbateur endocrinien »

(E.C., 2004, E.C., 2007).

La substance est reprise dans le rapport d'étude de la DG ENV de la Commission Européenne sur la mise à jour de la liste prioritaire des perturbateurs endocriniens à faible tonnage (Petersen et al., 2007) et est classée catégorie 3b (substances avec peu ou pas de données collectées) pour la santé humaine ainsi que pour la faune et la flore.

Critères PBT / POP :

La substance n'est pas citée dans les listes PBT/vPvB1 (C.E., 2006) ou POP2 (PNUE, 2001).

Norme de qualité existante :

  • U.E: 0,1 µg.L-1 pour l'eau destinée à la production d'eau potable

(C.E., 1998)

Substance(s) associée(s) :

Métabolites pertinents : 1H-1,2,4-triazole = CGA 71019 1-[2-[2-chloro-4-(4-chloro-phenoxy)-phenyl]-2-1H-[1,2,4]triazol-yl]-

ethanol = CGA 205375

[1] Les PBT sont des substances persistantes, bioaccumulables et toxiques et les vPvB sont des substances très persistantes et très bioaccumulables. Les critères utilisés pour la classification des PBT sont ceux fixés par l'Annexe XIII du règlement n° 1907/2006 (REACH).

[2] Les Polluants Organiques Persistants (POP) sont des substances persistantes (aux dégradations biotiques et abiotiques), fortement bioaccumulables, et qui peuvent être transportées sur de longues distances et être retrouvée de façon ubiquitaire dans l'environnement. Les critères utilisés pour la classification POP sont ceux fixés par l'Annexe 5 de la Convention de Stockholm placée sous l'égide du PNUE (Programme des Nations Unies pour l'Environnement).

Dangers

Description

VGE/NQE Importer

Dans les tableaux ci-dessous, sont reportés pour chaque taxon les résultats des tests d'écotoxicité de la substance. Toutes les données présentées ont été validées ou sont issues des différents rapports d'évaluation (EFSA, 2006, EFSA, 2010).

Ces résultats d'écotoxicité sont principalement exprimés sous forme de NOEC (No Observed Effect Concentration), concentration sans effet observé, d'EC10 concentration produisant 10% d'effets et équivalente à la NOEC, ou de EC50, concentration produisant 50% d'effets. Les NOEC sont principalement rattachées à des tests chroniques, qui mesurent l'apparition d'effets sub-létaux à long terme, alors que les EC50 sont plutôt utilisées pour caractériser les effets à court terme.

On notera qu'en aigu comme en chronique, les métabolites pertinents testés (CGA 71019 et CGA 205375 notamment) sont toujours moins toxiques que le composé parent. Ce sont les résultats obtenus après exposition au difénoconazole seul qui sont utilisés ci-après pour la détermination des valeurs guides.

(n) : concentration nominale analytiquement vérifiée ; (mm) : concentration moyenne mesurée ; (1) La concentration sans effet relative au taux de croissance n'a pas pu être calculée mais le pays rapporteur considère la donnée biomasse suffisamment protectrice ; (2) Les LC50 fournies sont basées sur des concentrations nominales qui n'ont pas été vérifiées analytiquement. Pour cette raison, le test ne peut être validé mais il est reporté ici à titre indicatif sur la toxicité pour les plantes aquatiques.

(n) : concentration nominale analytiquement vérifiée ; (mm) : concentration moyenne mesurée ; (1) La concentration sans effet relative au taux de croissance n'a pas pu être calculée mais le pays rapporteur considère la donnée biomasse suffisamment protectrice.

Valeurs de danger

Valeurs de danger
Nom Espèce Valeur Niveau trophique Taxon Matrice Stade de vie Effet Effet détaillé Durée d'exposition Méthode Norme / Ligne directrice Commentaire Source
CL/CE50 Scenedesmus subspicatus 0.032 mg.L-1 Algue Expérimentation
validé par l'Ineris
INERIS (2013)
CL/CE50 Daphnia magna 0.77 mg.L-1 Invertebré Expérimentation
validé par l'Ineris
INERIS (2013)
CL/CE50 Oncorhynchus mykiss 1.1 mg.L-1 Poisson Expérimentation
validé par l'Ineris
INERIS (2013)
CL/CE50 Americamysis bahia 0.15 mg.L-1 Invertebré Expérimentation
validé par l'Ineris
INERIS (2013)
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Synthèse

Biote

VGE/NQE Importer

Ce chapitre traite de la toxicité chronique induite par la substance sur les prédateurs via la consommation d'organismes aquatiques contaminés (appelés biote, i.e. poissons ou invertébrés vivant dans la colonne d'eau ou dans les sédiments). Il s'agit donc d'évaluer la toxicité chronique de la substance par la voie d'exposition orale uniquement.

Dans les tableaux ci-dessous, ne sont reportés pour chaque type de test que les résultats permettant d'obtenir les NOEC ou la valeur toxicologique de référence (VTR) les plus protectrices. N'ont été recherchés que des tests sur mammifères ou oiseaux exposés par voie orale (exposition par l'alimentation ou par gavage). Toutes les données présentées ont été jugées valides par l'INERIS.

Les résultats de toxicité sont principalement donnés sous forme de doses journalières : NOAEL (No Observed Adverse Effect Level), ou LOAEL (Lowest Observed Adverse Effect Level). NOAEL et LOAEL sont exprimées en termes de quantité de substance administrée par unité de masse corporelle de l'animal testé et par jour.

Pour calculer la norme de qualité liée à l'empoisonnement secondaire des prédateurs, il est nécessaire de connaître la concentration de substance dans le biote n'induisant pas d'effets observés pour les prédateurs (exprimée sous forme de NOEC). Il est possible de déduire une NOEC à partir d'une NOAEL grâce à des facteurs de conversion empiriques variables selon les espèces testées. Les facteurs utilisés ici sont ceux recommandés par le guide technique européen pour la détermination de normes de qualité (E.C., 2011). Les valeurs de ces facteurs de conversion dépendent de la masse corporelle des animaux et de leur consommation journalière de nourriture. Celles-ci peuvent donc varier d'une façon importante selon le niveau d'activité et le métabolisme de l'animal, la valeur nutritive de sa nourriture, etc. En particulier elles peuvent être très différentes entre un animal élevé en laboratoire et un animal sauvage.

Afin de couvrir ces sources de variabilité, mais aussi pour tenir compte des autres sources de variabilité ou d'incertitude (variabilité inter et intra-espèces, extrapolation du court terme au long terme, etc.) des facteurs d'extrapolation sont nécessaires pour le calcul de la QSbiota sec pois. Les valeurs recommandées pour ces facteurs d'extrapolation sont données dans le guide technique européen (E.C., 2011). Un facteur d'extrapolation supplémentaire (AFdose-réponse) est utilisé dans le cas où la toxicité a été établie à partir d'une LOAEL plutôt que d'une NOAEL.

Les données obtenues sur les mammifères terrestres et les oiseaux, utilisées pour la détermination des valeurs guides pour la protection des prédateurs vis-à-vis de l’empoisonnement secondaire, sont répertoriées dans les tableaux ci-dessous.

Valeurs écotoxicologiques

Introduction

Dans cette rubrique, sont reportées des valeurs de référence pour la protection des écosystèmes aquatiques et de la santé humaine via l’environnement.

Dans cette rubrique, sont reportées des valeurs de référence pour la protection des écosystèmes aquatiques et de la santé humaine via l’environnement.

Elles peuvent avoir un statut de « Valeur réglementaire » si elles sont issues

  1. de réglementations européennes et issues par exemple de dossiers d’évaluation des risques dans le cadre de processus d’autorisation de mise sur le marché des substances chimiques (c’est le cas des Concentrations Prédites Sans Effet pour l’environnement (PNEC) issues des dossiers réglementaires sous REACh ou dans le cas de la réglementation des produits biocides) ou issues de « Normes de Qualité Environnementale » (NQE) de la Directive Cadre européenne sur l’Eau (DCE) ;
  2. de réglementations françaises telles que les arrêtés de mise en application de la DCE à l’échelle nationale.

Elles peuvent être des « Valeurs guides » lorsque ce sont des propositions scientifiques de l’INERIS qui ne sont pas reportées dans des textes réglementaires. C’est le cas de toutes les valeurs établies par l’INERIS pour guider l’évaluation de la qualité des milieux aquatiques pour les substances qui n’ont pas, ou pas encore, un statut réglementaire dans le contexte de la DCE.
Les « Valeurs Guides Environnementales » (VGE) et les « Normes de Qualité Environnementale » (NQE) sont les outils consacrés pour l’évaluation de la qualité des eaux de surface, dont l’établissement est basé sur une même méthodologie européenne dédiée (E.C., 2018).
Leur construction, d’un point de vue méthodologique, est donc similaire.

Valeurs guides

Description

VGE/NQE Importer

Les normes de qualité pour les organismes de la colonne d'eau sont calculées conformément aux recommandations du guide technique européen pour la détermination des normes de qualité environnementale (E.C., 2011). Elles sont obtenues en divisant la plus faible valeur de NOEC ou d'EC50 valide par un facteur d'extrapolation (AF, Assessment Factor).

La valeur de ce facteur d'extrapolation dépend du nombre et du type de tests pour lesquels des résultats valides sont disponibles. Les règles détaillées pour le choix des facteurs sont données dans le guide technique européen (E.C., 2011).

En ce qui concerne les organismes marins, selon le guide technique pour la détermination de normes de qualité environnementale (E.C., 2011), la sensibilité des espèces marines à la toxicité des substances organiques peut être considérée comme équivalente à celle des espèces dulçaquicoles, à moins qu'une différence ne soit montrée.

Néanmoins, le facteur d'extrapolation appliqué pour déterminer la AA-QSmarine_eco doit prendre en compte les incertitudes additionnelles telles que la sous-représentation de taxons clefs et une diversité d'espèces plus complexe en milieu marin.

Une concentration annuelle moyenne est déterminée pour protéger les organismes de la colonne d'eau d'une possible exposition prolongée.

Pour le difénoconazole, on dispose de données pour 3 niveaux trophiques en exposition aiguë comme en exposition chronique, à savoir les algues ou plantes aquatiques, les invertébrés et les poissons. Lors d'expositions aiguës au difénoconazole, la valeur la plus faible est observée pour l'algue Scenedesmus subspicatus. En revanche, c'est l'espèce Daphnia magna qui est la plus sensible après une exposition chronique au difénoconazole, avec une NOEC (21 jours) de 0.0056 mg.L-1. Ainsi, 3 niveaux trophiques sont couverts en chronique mais la donnée la plus faible n'est pas obtenue pour l'espèce la plus sensible après des expositions à court terme. Selon les recommandations du guide technique européen (E.C., 2011), un facteur de 50 devrait être appliqué sur la donnée chronique la plus faible, c'est-à-dire la NOEC de 0.0056 mg.L-1, pour déterminer l'AA-QSwater_eco. On notera néanmoins que dans le jeu de données chroniques, les NOEC les plus faibles des 3 taxons représentés, soit algues, crustacés et poissons sont du même ordre de grandeur, respectivement de 0.0086, 0.0056 et 0.0076 mg.L-1, ce qui permet d'appliquer un facteur d'extrapolation uniquement de 10, d'où le calcul de l'AA-QSwater_eco :

En ce qui concerne les organismes marins, deux essais sont disponibles en aigu sur les invertébrés mais seule l'huître Crassostrea gigas représente un taxon marin additionnel, car la crevette Mysidopsis bahia est un crustacé déjà représenté par la donnée de Daphnia magna. Le jeu de données disponible ne permet pas de montrer une différence ou une absence de différence de sensibilité entre les organismes marins et les organismes d'eau douce. Aussi, la norme de qualité sera donc déterminée conformément au guide technique européen (E.C., 2011), en appliquant un facteur d'extrapolation sur la plus faible NOEC qui est une donnée d'eau douce . Compte tenu de la complétude du jeu de données, et selon les mêmes raisons que celles évoquées pour l'eau douce, le facteur d'extrapolation choisi est de 100 et on obtient :

Concentration Maximale Acceptable (MAC et MACmarine)

La concentration maximale acceptable est calculée afin de protéger les organismes de la colonne d'eau de possibles effets de pics de concentrations de courtes durées (E.C., 2011).

Pour le difénoconazole, on dispose de données aiguës pour trois niveaux trophiques. On choisit donc d'appliquer un facteur d'extrapolation de 100 sur la donnée la plus faible, c'est-à-dire sur l'EC50 de 0.032 mg.L-1 obtenue sur Scenedesmus subspicatus. Conformément au guide technique (E.C., 2011), un facteur d'extrapolation de 100 est appliqué sur cette valeur de 0.032 mg.L-1 :

Selon le document guide technique pour la détermination de normes de qualité environnementale (E.C., 2011), lorsque la détermination de la MAC conduit à une valeur plus faible que la AA-QS, la MAC est fixée à une valeur égale à la AA-QS. Pour le difenoconazole, il est donc proposé de prendre la valeur d'AA-QS comme concentration maximale acceptable.

En ce qui concerne la protection des organismes marins, l'unique donnée marine disponible (Mysidopsis bahia) l'est pour un taxon déjà représenté en eau douce (crustacés). Aucun taxon marin spécifique n'est donc représenté dans le jeu de donnée aiguës et un facteur d'extrapolation de 1000 est donc appliqué conformément au guide technique (E.C., 2011), sur la donnée aiguë la plus faible de 0.032 mg.L-1 :

Selon le document guide technique pour la détermination de normes de qualité environnementale (E.C., 2011), lorsque la détermination de la MAC conduit à une valeur plus faible que la AA-QS, la MAC est fixée à une valeur égale à la AA-QS. Pour le difenoconazole, il est donc proposé de prendre la valeur d'AA-QS comme concentration maximale acceptable.

La norme de qualité pour l'empoisonnement secondaire (QSbiota sec pois) est calculée conformément aux recommandations du guide technique européen (E.C., 2011). Elle est obtenue en divisant la plus faible valeur de NOEC valide par les facteurs d'extrapolation recommandés (E.C., 2011).

Pour le difénoconazole, un facteur de 30 est appliqué à la NOEC la plus faible de 20 mg.kg-1biota obtenue sur le rat pour une étude d'une durée de 2 ans. On obtient donc :

Cette valeur de norme de qualité pour l'empoisonnement secondaire peut être ramenée :

  • àune concentration dans l'eau selon la formule suivante :
  • àune concentration dans l'eau marine selon la formule suivante :

Avec :
BCF : facteur de bioconcentration,
1 BMF: facteur de biomagnification,
2 BMF: facteur de biomagnification additionnel pour les organismes marins.

Ce calcul tient compte du fait que la substance présente dans l'eau du milieu peut se bioaccumuler dans le biota. Il donne la concentration à ne pas dépasser dans l'eau afin de respecter la valeur de la norme de qualité pour l'empoisonnement secondaire déterminée dans le biota.

La bioaccumulation tient compte à la fois du facteur de bioconcentration (BCF, ratio entre la concentration dans le biota et la concentration dans l'eau) et du facteur de biomagnification (BMF, ratio entre la concentration dans l'organisme du prédateur en bout de chaîne alimentaire, et la concentration dans l'organisme de la proie au début de la chaîne alimentaire). En l'absence de valeurs mesurées pour le BMF1 et le BMF2, celles-ci peuvent être estimées à partir du BCF selon le guide technique européen (E.C., 2011).

Ce calcul n'est donné qu'à titre indicatif. Il fait en effet l'hypothèse qu'un équilibre a été atteint entre l'eau et le biota, ce qui n'est pas véritablement réaliste dans les conditions du milieu naturel. Par ailleurs il repose sur un facteur de bioaccumulation qui peut varier de façon importante entre les espèces considérées.

Pour le difénoconazole, un BCF de 330 et un BMF1 = BMF2 de 1 (cf. E.C., 2011) ont été retenus. On a donc :

La norme de qualité pour la santé humaine est calculée de la façon suivante (E.C., 2011):

Ce calcul tient compte de :

  • la valeur toxicologique de référence (VTR), correspondant à une dose totale admissible par jour; pour cette substance elle est considérée égale à 0.01 mg/kgcorporel/j (cf. tableau ci-dessus) = 10 μg/kgcorporel/j,
    • Cons. Journ. Moy : une consommation moyenne de produits de la pêche (poissons, mollusques, crustacés) égale à 115 g par jour,
  • un poids corporel moyen de 70 kg,
  • un facteur correctif de 10% (soit 0.1) : la VTR donnée ne tient compte en effet que d'une exposition par voie orale, et pour la consommation de produits de la pêche uniquement. Mais la contamination peut aussi se faire par la consommation d'autres sources de nourriture, par la consommation d'eau, et d'autres voies d'exposition sont possibles (inhalation ou contact cutané). Le facteur correctif de 10% (soit 0.1) permet de rendre l'objectif de qualité plus sévère d'un facteur 10 afin de tenir compte de ces autres sources de contamination possibles.

Ce calcul n'est donné qu'à titre indicatif. Il peut être inadapté pour couvrir les risques pour les individus plus sensibles ou plus vulnérables (masse corporelle plus faible, forte consommation de produits de la pêche, voies d'exposition individuelles particulières). Le facteur correctif de 10% n'est donné que par défaut, car la contribution des différentes voies d'exposition varie selon les propriétés de la substance (et en particulier sa distribution entre les différents compartiments de l'environnement), ainsi que selon les populations considérées (travailleurs exposés, exposition pour les consommateurs/utilisateurs, exposition via l'environnement uniquement). L'hypothèse cependant que la consommation des produits de la pêche ne représente pas plus de 10% des apports journalier contribuant à la dose journalière tolérable apporte une certaine marge de sécurité (E.C., 2011).

Pour le difénoconazole, le calcul aboutit à :

Comme pour l'empoisonnement secondaire, la concentration correspondante :

  • dans l'eau douce peut être estimée en tenant compte de la bioaccumulation de la substance :
  • dans l'eau marine peut être estimée en tenant compte de la bioaccumulation de la substance :

Pour le difénoconazole, on obtient donc: 

En principe, lorsque des normes de qualité dans l'eau de boisson existent, soit dans la Directive 98/83/CE (C.E., 1998), soit déterminées par l'OMS, elles peuvent être adoptées. Les valeurs réglementaires de la Directive 98/83/CE doivent être privilégiées par rapport aux valeurs de l'OMS qui ne sont que de simples recommandations.

Il faut signaler que ces normes réglementaires ne sont pas nécessairement établies sur la base de critères (éco)toxicologiques (par exemple les normes pour les pesticides avaient été établies par rapport à la limite de quantification analytique de l'époque pour ce type de substance, soit 0.1 µg.L-1).

A titre de comparaison, la valeur seuil provisoire pour l'eau de boisson est calculée de la façon suivante (E.C., 2011):

Ce calcul tient compte de: 

  • la valeur toxicologique de référence (VTR) ; pour cette substance elle est considérée égale à 0.01 mg/kgcorporel/j = 10 μg/kgcorporel/j,
  • une consommation d'eau moyenne de 2 L par jour,
  • un poids corporel moyen de 70 kg,
  • un facteur correctif de 10% (soit 0.1) afin de tenir compte de ces autres sources de contamination possibles.

L'eau de boisson est obtenue à partir de l'eau brute du milieu après traitement pour la rendre potable. La fraction éliminée lors du traitement dépend de la technologie utilisée ainsi que des propriétés de la substance.

En l'absence d'information, on considèrera que la fraction éliminée est nulle et le critère pour l'eau de boisson s'appliquera alors à l'eau brute du milieu. Par ailleurs, on rappellera que ce calcul n'est donné qu'à titre indicatif et peut s'avérer inadéquat pour certaines substances et certaines populations.

Pour le difénoconazole, on obtient :

La valeur calculée selon le guide technique européen (E.C., 2011) est plus élevée que celle recommandée par la directive 98/83/CE de façon générique pour les pesticides. C'est donc la valeur réglementaire de la Directive 98/83/CE qui est proposée comme norme de qualité pour l'eau de boisson.

Valeurs guides
Nom Valeur Matrice Cible Effet critique retenu Durée d'exposition Facteur Commentaire Etat du statut Valeur retenue par l'INERIS Année Source
PNEC / QSed 0.05 mg/kg (poids sec) Sédiments 1000
eau marine - extrapolation
Oui 2013 INERIS (2013)
PNEC / QSed 0.5 mg/kg (poids sec) Sédiments 100
eau douce - extrapolation
Oui 2013 INERIS (2013)
PNEC chronique / AA-QSwater_eco 0.00056 mg.L-1 Eau douce 10
extrapolation
Oui 2013 INERIS (2013)
PNEC chronique / AA-QSwater_eco 5.6e-05 mg.L-1 Eau marine 100
extrapolation
Oui 2013 INERIS (2013)
Valeur guide eau 0.1 µg.L-1 Eau douce Oui 2013 INERIS (2013)
Valeur guide eau 0.6 µg.L-1 Eau douce Oui 2013 INERIS (2013)
Valeur guide eau 0.06 µg.L-1 Eau marine Oui 2013 INERIS (2013)
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Synthèse

VGE/NQE Importer

Un seuil de qualité dans le sédiment est nécessaire (i) pour protéger les espèces benthiques et (ii) protéger les autres organismes d'un risque d'empoisonnement secondaire résultant de la consommation de proies provenant du benthos. Les principaux rôles des normes de qualité pour les sédiments sont de :

  1. Identifier les sites soumis à un risque de détérioration chimique (la norme sédiment est dépassée)
  2. Déclencher des études pour l'évaluation qui peuvent conduire à des études plus poussées et potentiellement à des programmes de mesures
  3. Identifier des tendances à long terme de la qualité environnementale (Art. 4 Directive 2000/60/CE). (C.E., 2000)

La valeur guide de qualité pour les organismes benthiques (QSsed) est calculée conformément aux recommandations du guide technique européen pour la détermination des normes de qualité environnementale (E.C., 2011). Elle est obtenue en divisant la plus faible valeur de NOEC ou d'EC50 valide par un facteur d'extrapolation (AF, Assessment Factor).

La valeur de ce facteur d'extrapolation dépend du nombre et du type de tests pour lesquels des résultats valides sont disponibles. Les règles détaillées pour le choix des facteurs sont données dans le guide technique européen pour la détermination des normes de qualité environnementale (E.C., 2011).

Pour les organismes benthiques, une donnée de toxicité chronique est disponible pour l'espèce chiromonus riparius, NOEC (28 j) = 50 mg/kg. Pour déterminer la norme de qualité, un facteur d'extrapolation de 100 est appliqué sur cette NOEC (E.C., 2011). On obtient donc :

Pour le milieu marin, aucune donnée n'est disponible. Conformément au guide technique européen pour la détermination des normes de qualité environnementale (E.C., 2011) un facteur d'extrapolation de 1000 est appliqué sur la NOEC citée précédemment pour déterminer la QSsed marine.

La concentration correspondante en poids humide peut être estimée en tenant compte du facteur de conversion suivant :

Pour le difenoconazole, la concentration correspondante en poids humide est :

QSsed poids humide = QSsed poids sec / 2.6 = 1300 µg.kg-1sed poids humide QSsed marine poids humide = QSsed poids sec / 2.6 = 130 µg/kgsed marine poids humide

document guide européen (E.C., 2011).

Elle est définie à partir de la valeur la plus protectrice parmi tous les compartiments étudiés.

Pour les eaux destinées à la consommation humaine, c'est la valeur pour l'eau destinée à l'eau potable qui est la plus faible et qui est proposée comme VGE.

Pour les eaux non destinées à la consommation humaine, les valeurs les plus faibles sont obtenues pour la protection des organismes d'eau douce et marins.

Valeurs réglementaires

Valeurs réglementaires
Nom Valeur Matrice Cible Effet critique retenu Durée d'exposition Facteur Commentaire Etat du statut Valeur retenue par l'INERIS Année Source
MAC 0.6 µg.L-1 Eau douce Oui 2013 INERIS (2013)
MAC 0.06 µg.L-1 Eau marine Oui 2013 INERIS (2013)
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Bibliographie

Documents

PDF
119446-68-3 -- Difenoconazole -- VGE
Publié le 25/03/2013