Identification

Numero CAS

7440-47-3

Nom scientifique (FR)

Chrome

Nom scientifique (EN)

Chromium

Autres dénominations scientifiques (Autre langues)

chromium ; Chrom ; Chromium, metal

Code EC

231-157-5

Code SANDRE

1389

Numéro CIPAC

-

Formule chimique brute

\(\ce{ Cr }\)

Code InChlKey

VYZAMTAEIAYCRO-UHFFFAOYSA-N

Code SMILES

[Cr]

Familles

Généralités

Aspect

solide cristallisé

Poids moléculaire

52.00 g/mol

Tableau des paramètres

Tableau des paramètres
Nom de valeur Valeur Température Pression Granulométrie Humidité Norme / Ligne directrice Méthode Commentaire Source
Hydrosolubilité 0 mg.L-1
Densité 7.19 - OMS IPCS (1988)
Point d'ébullition 2657 °C INERIS (2005) p.80
Coefficient de partage octanol/eau (Log Kow) 0.23 - Calcul US EPA (2011)
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Bibliographie

Matrices

Atmosphère

Les composés du chrome ne sont pas volatils. Toutefois, lorsqu’ils sont rejetés dans l’air, ils existent dans ce compartiment sous forme particulaire, associés aux aérosols ou aux particules. Dans l’atmosphère, il est possible sous certaines conditions que le chrome (VI) soit réduit en chrome (III), mais le chrome (VI) apparaît comme relativement stable dans ce compartiment.

Milieu eau douce

Les composés du chrome (III) et du chrome (VI) sont les états d’oxydation les plus stables en conditions environnementales. Les formes hexavalentes prédomineront en conditions oxydantes alors que les formes trivalentes seront majoritaires en conditions réductrices (HSDB 2012, CE 2005).

La solubilité des composés du chrome (VI) est relativement importante alors que celle des composés du chrome (III) est généralement faible (notamment à pH de 7 - 10).

Les principales espèces trivalentes dissoutes dans le milieu sont Cr3+, CrOH2+, Cr(OH)30 et Cr(OH)4-, leur présence étant principalement fonction du pH (CE 2005). Les composés du chrome (III) auront tendance à former des complexes avec le Fe (III) ou d’autres ligands (hydroxyle, sulfate, ammonium, chlorure,…) (CE 2005).

Les principales espèces hexavalentes dissoutes dans le milieu sont HCrO4- et CrO42-, le pH étant le facteur majeur influençant la spéciation. En présence de baryum, le chrome (VI) peut former du BaCrO4 , un complexe très insoluble (CE 2005).

Les composés du chrome étant présents dans l’environnement sous forme d’ions, leur volatilisation à partir des eaux de surface ou des sols humides est un phénomène négligeable.

Tableau des paramètres
Nom de valeur Valeur Température Pression Granulométrie Humidité Norme / Ligne directrice Méthode Commentaire Source
Coefficient de partage eau matière en suspension 2 000 -

CR (VI)  - Milieu Acide

Coefficient de partage eau matière en suspension 200 -

Cr (VI) - Milieu alcalin

Coefficient de partage eau matière en suspension 30 000 -

Cr (III) - Milieu acide

Coefficient de partage eau matière en suspension 300 000 -

Cr (III) - milieu alcalin

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Milieu sédiment eau douce

Dans l'eau, les coefficients de partage avec les matières en suspension du chrome (VI) varient de 200 à 2 000 en milieu alcalin et acide respectivement et pour le chrome (III) de 30 000 à 300 000 L.kg-1, en milieu acide et alcalin respectivement (CE 2005). La plupart des composés du chrome auront tendance à s’adsorber sur les matières en suspension et les sédiments, le phénomène d’adsorption étant régi par des réactions redox complexes où le pH joue un rôle majeur.

Dans les sédiments, le chrome (VI) est généralement transformé en chrome (III) (favorisé en conditions anaérobies et à faible pH) qui aura davantage tendance à s'adsorber sur la matière organique, argileuse ou les oxydes de fer présents dans le milieu, que le chrome (VI).

Tableau des paramètres
Nom de valeur Valeur Température Pression Granulométrie Humidité Norme / Ligne directrice Méthode Commentaire Source
Coefficient de partage eau sédiment 1 000 -

CR (VI) - Milieu Acide

Coefficient de partage eau sédiment 100 -

CR (VI) - Milieu alcalin

Coefficient de partage eau sédiment 11 000 -

Cr(III) - Milieu acide

Coefficient de partage eau sédiment 120 000 -

Cr(III) - Milieu alcalin

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Milieu terrestre

Le devenir des composés du chrome dans les sols dépend fortement de la spéciation du chrome, elle-même fonction de différents paramètres tels que le potentiel redox et le pH du sol. Dans la plupart des sols, le chrome sera principalement présent sous forme de chrome (III), notamment de chromites (FeCr2O4) très peu solubles (HSDB 2012).

L’adsorption est plus importante pour le chrome (III), fortement lié aux oxydes de fer/manganèse, aux minéraux argileux et au sable, et donc peu mobile dans les sols. En revanche, en conditions oxydantes, le chrome (VI) peut être présent dans les sols sous forme de chromates et d’ion HCrO4- formes solubles et est ainsi relativement mobile (HSDB 2012). En outre, à pH neutre ou alcalin le chrome (VI) très mobile dans les sols peut être lixivié jusqu’aux couches inférieures anaérobies où il sera finalement réduit en chrome (III).

De nombreuses études ont été menées pour déterminer les coefficients de partage avec le sol des composés du chrome. Des valeurs pour le chrome (VI) variant de 2 à 50 en milieu alcalin et acide respectivement et pour le chrome (III) de 800 à 15 000 L.kg-1, en milieu acide et alcalin respectivement (CE 2005).

Tableau des paramètres
Nom de valeur Valeur Température Pression Granulométrie Humidité Norme / Ligne directrice Méthode Commentaire Source
Coefficient de partage carbone organique/Eau (Koc) 13.22 L.kg-1 Calcul US EPA (2011)
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Persistance

Dégradabilité abiotique

La principale voie de transformation des composés du chrome dans l’environnement implique des réactions d’oxydo-réduction. Celles-ci pouvant être d’origine biotique ou abiotique (photolyse essentiellement) et les produits de ces réactions étant identiques, il est donc difficile de dissocier les deux origines.

De nombreuses données de la littérature indiquent que le chrome (VI) peut être réduit en chrome (III) en conditions anaérobies du fait de processus biotiques ou abiotiques, telles que des réactions avec le fer (II), les sulfures, la matière organique et sous l’action de micro-organismes anaérobies. Cette réduction est favorisée à bas pH et lorsque la concentration en agents réducteurs augmente.

En conditions aérobies et à pH supérieurs (7 – 8), le chrome (VI) est plus stable. Ainsi, on le retrouvera dans les eaux de surface à ces pH et en présence de faibles concentrations en fer. Dans les sols et sédiments aérobies, le chrome (VI) est non seulement stable mais également mobile, pouvant ainsi migrer dans les couches anaérobies où la réduction en chrome (III) peut avoir lieu. Le devenir du chrome (VI) en milieu aérobie est donc conditionné par la mobilité de l’ion chrome vers des milieux plus favorables aux réactions de réduction en chrome (III).

L’oxydation du chrome (III) en chrome (VI) est limitée mais peut avoir lieu dans les sols et sédiments aérobies à forte teneur en dioxyde de manganèse, seul oxydant du chrome (III) présent dans l’environnement connu à ce jour. Mais cela reste faible (2-3% d’oxydation du chrome (III)), le chrome (VI) formé pouvant ensuite être transporté et réduit en chrome (III) dans les sols et sédiments anaérobies.

Dans l’évaluation des risques européenne (CE 2005) il a été pris comme hypothèse que pour les milieux acides (sols, sédiments, eaux), les rejets environnementaux sont globalement assimilables à 97 % de chrome (III) et 3 % de chrome (VI). En milieux neutres ou alcalins pauvres en éléments réducteurs du chrome (VI), il a été considéré que la réduction en chrome (III) était très lente, le temps de demi-vie étant d’environ un an.

Il est à noter que le chrome (VI) peut être réduit par réaction photochimique sous l’effet des rayonnements UV, en milieu neutre ou alcalin et en présence d’oxyde de zinc (CE 2005).

Conclusion sur la persistance

La transformation des composés du chrome dans l’environnement peut être d’origine biotique ou abiotique (photolyse essentiellement). Ainsi, le chrome (VI) peut être réduit en chrome (III) en conditions anaérobies, et ce d’autant plus favorablement que le pH est bas.

En conditions aérobies et à pH supérieurs, le chrome (VI) est plus stable. Dans les sols et sédiments aérobies, le chrome (VI) mobile peut migrer vers les couches anaérobies où la réduction en chrome (III) peut avoir lieu.

L’oxydation du chrome (III) en chrome (VI) est relativement limitée.

Le chrome (VI) peut être réduit par réaction photochimique en milieu neutre ou alcalin et en présence d’oxyde de zinc (CE 2005).

Bioaccumulation

Organismes aquatiques

  • Les algues et plantes aquatiques

L’accumulation du chrome (VI) et du chrome (III) a été étudiée par Wang et al. 1997) chez quatre espèces d’algues marines (Chlorella autotrophica, Prorocentrum minimum, Tetraselmis levis et Thalassiosira pseudonana). Après 3 à 10 jours d’exposition, l’état d’équilibre a été atteint. Les BCF (poids sec) suivants ont été calculés pour le chrome (VI) : 500 pour C. autotrophica, 420 pour P. minimum, 190 pour T. levis et 470 pour T. pseudonana. Pour le chrome (III), les BCF sont de l’ordre de 100 à 1000 fois plus élevés (entre 12 000 à 13 000) mais il a été observé par Wang et Fisher (1996) que plus de 98% du chrome (III) était adsorbé sur la paroi algale.

Pour le chrome (VI), des BCF compris entre 612 et 988 (poids sec) ont été calculés pour Chlorella vulgaris après une exposition de 96 heures à des concentrations de chrome (VI) comprises entre 100 à 900 µg.L-1 (Jouany et al. 1983). Une étude menée sur Chlorella pyrenoidosa exposée à des concentrations de 0,5 à 1 mg Cr.L-1 a permis de déterminer des BCF (poids sec) de 256 à 390 pour le chrome (VI) et de 558-580, 11-12 et 224-254 pour 3 espèces chimiques différentes de chrome (III) (Meisch and Schmitt-Beckmann 1979).

Dans le milieu naturel, des BCF compris entre 2 300 et 29 000 ont été déterminés pour une population d’algues après une exposition de deux à quatre semaines au chrome (VI) (Braunschweiler et al. 1996).

Enfin, Kähkönen and Manninen 1998 ont étudié l’accumulation du chrome (VI) par Elodea canadensis suite à une exposition de 24 heures à des concentrations initiales dans l’eau de 150, 800 et 2090 µg Cr VI.L-1. Des BCF de 19 à 38 (poids sec) ont ainsi été calculés.

  • Les invertébrés

Chez les mollusques marins (Balanus sp.), des BCF de 543 (poids sec) et 380  (soit 110 et 80 respectivement en poids frais) ont été rapportés par van Weerelt et al. 1984, après 27j et 31j respectivement d’exposition au chrome (VI). Au cours de cette étude, aucune accumulation du chrome (III) n’a été observée. Par ailleurs, des BCF de 4,3 à 7,4 (poids sec) ont été mesurés pour l’écrevisse rouge (Procambarus clarkii) par Hernandez et al. 1986 après une exposition au chrome (VI) de 96h.

Wang et al. 1997 ont également étudié l’accumulation du chrome (VI) et du chrome (III) chez la moule (Mytilus edulis). Un BCF de 9100 (poids sec) a été calculée pour le chrome (VI) et un BCF de 2800 a été calculé pour le chrome (III). Au cours de cette étude, ils ont notamment démontré par ailleurs que la principale voie d’absorption du Cr (VI) est certainement via la phase dissoute ou l’alimentation, et non via les sédiments.

Pour le chrome (VI), des BCF entre 125 et 200  ont été rapportés pour l’huître (Crassostrea virginica), le polychète (Neanthes arenaceodentata) et la moule (Mytilus edulis) exposés dans de l’eau de mer entre 84 et 150 jours (US-EPA 1980). Les BCF pour le chrome (III) chez la moule (M. edulis) et la coque (Mya arenaria) varient entre 86 et 155 L.kg-1. Des valeurs similaires de BCF ont été calculées par Shuster et Pringle (1969) sur Crassostrea virginica (BCF de 109-126 pour du Cr(III)).

Enfin, une étude sur 2 générations du polychète marin Neanthes arenaceodentata a été menée par Oshida et Word (1982). Elle a permis de déterminer des BCF (poids frais) de 217 pour la 1ère génération et de 158 pour la 2nde génération au terme d’une exposition de 158 jours et 157 jours, respectivement.

  • Les poissons

Le chrome (VI) ne semble pas s’accumuler dans les poissons. Des BCF pour le Cr (VI) de l'ordre de 1 pour la Truite arc-en-ciel (Oncorhynchus mykiss) ont été rapportés par US-EPA 1980 et Van Der Putte et al. 1981. Ces derniers ont d’ailleurs pu mettre en évidence que le pH joue un rôle important dans l’absorption, la distribution et l’élimination du chrome (VI) chez O. mykiss. Janus and Krajnc 1990 ont calculé des BCF compris entre 18 et 90 pour cette même espèce après une exposition de deux ans dans les eaux d’un lac pollué par des chromates.

Giesy and Wiener 1977 ont mesuré les niveaux en chrome total chez diverses espèces de poissons (Lepomis macrochirus, Alosa aestivalis, Notemigonus crysoleucas et Esox niger) et ont déterminé des BCF de 260 à 800 de poids sec soit 57 – 176 de poids frais.

Synthèse des données disponibles sur la bioconcentration du chrome par les organismes aquatiques:

Espèce

Substance testée

Durée de test

BCF

Référence

Algues

Chlorella autotrophica

CrVI

3 à 10 j

500

(poids sec)

Wang et al. 19971

Prorocentrum minimum

CrVI

3 à 10 j

420

(poids sec)

Tetraselmis levis

CrVI

3 à 10 j

190

(poids sec)

Thalassiosira pseudonana

CrVI

3 à 10 j

470

(poids sec)

Chlorella sp.

CrVI

96 h

612 à 988

(poids sec)

Jouany et al. 1983

Chlorella pyrenoidosa

CrVI

5 j

256 – 390

(poids sec)

Meisch and Schmitt-Beckmann 1979

CrIII

5 j

11 – 580

(poids sec)

Population algale issue de milieu naturel

CrVI

2 - 4 sem

2300 à 29000

Braunschweiler et al. 1996

Plantes aquatiques

Elodea canadensis1

CrVI

24 h

19 à 38

(poids sec)

Kähkönen and Manninen 1998

Invertébrés

Procambarus clarkii

CrVI

96 h

4,3 à 7,4

(poids sec)

Hernandez et al. 1986

Balanus sp

CrVI

27 j

61 j

543

380

(poids sec)

van Weerelt et al. 1984

Crassostrea virginica

CrIII

20 semaines

109 - 126

Shuster Jr and Pringle 1969

Mytilus edulis

Mya arenaria

CrIII

84 - 150 j

86- 155

US-EPA 1980

Mytilus edulis

Crassostrea virginica

Neanthes arenaceodentata

CrVI

84 - 150 j

125- 200

Neanthes arenaceodentata

CrVI

158 j

217

Oshida and Word 1982

Mytilus edulis

CrVI

CrIII

-

9 100

2 800

(poids sec)

Wang et al. 1997

Poissons

Oncorhynchus mykiss

CrVI

2-4 jours

0,5 – 1

Van Der Putte et al. 1981

Oncorhynchus mykiss

CrVI

22 à 30 jours

180 jours

1

2,8

US-EPA 1980

Oncorhynchus mykiss

Pollution chromates dans un lac

2 ans

18-90

Janus and Krajnc 1990

Lepomis macrochirus

Alosa aestivalis

Notemigonus crysoleucas

Esox niger

Pollution chromates dans un lac

-

260-800

(poids sec)

Giesy and Wiener 1977

  1. Pour le chrome (III) : BCF 100 à 1000 plus élevés (entre 12000 à 13000 L.kg-1)

En conclusion, au vu des données disponibles, le Cr (VI)  présente un faible potentiel de bioconcentration chez le poisson (BCF ~ 1 L.kg-1). L’organisme est susceptible ensuite de réduire ce Cr(VI) en Cr(III), conduisant à une accumulation du chrome total dans l’organisme de l’ordre de 100 fois supérieur à la concentration dans le milieu. Ainsi, les valeurs clés suivantes ont pu être retenues dans le cadre de l’évaluation des risques européenne (CE, 2005) :

BCFCr(VI) = 1 L.kg-1

BCFCr(III) = 100 L.kg-1

La bioconcentration du chrome par les organismes aquatiques autres que les poissons semble être plus élevée. En effet, pour les moules des BCFs allant jusqu'à environ 9 100 et 2 800 pour le chrome (VI) et le chrome (III) respectivement ont été déterminés et pour les algues les BCFs sont de l’ordre de 500 pour le chrome (VI) et de 12 000-130 000 pour le chrome (III). A noter qu’il est probable qu’une fois ingéré par l’organisme, le chrome (VI) soit réduit en chrome (III) dans les tissus, conduisant ainsi à une surestimation des valeurs de BCF pour le chrome (VI).

 

Organismes aquatiques
Nom Espèce Valeur Niveau trophique Taxon Matrice Stade de vie Effet Effet détaillé Durée d'exposition Méthode Norme / Ligne directrice Commentaire Source
Bioaccumulation BCF 3.162 - Calcul US EPA (2011)
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Organismes terrestres

Des BCFs de chrome VI de l'ordre de 0,03 à 0,53 ont été observés sur ver de terre (Janssen et al., 1997) exposés à 20 types de sols différents, pendant une durée de 3 semaines. Aucune corrélation n’a pu être établie au cours de cette étude quant à l’influence des paramètres du sol (ex : pH, teneur en matière organique, en fer ou en argile) ou de l’eau interstitielle sur les BCF déterminés.

Des valeurs du même ordre de grandeur (de 0,03 à 0,047) ont été observées au cours d’une étude menée sur ver de terre exposés pendant 3 semaines à des sols contaminés en chrome(III) (Van Gestel et al. 1993).

Facteurs de bioconcentration dans les végétaux

La plupart des sols contiennent du chrome, mais sa disponibilité pour les plantes est très limitée.

Sous une forme adsorbée sur des hydroxydes métalliques, le chrome est peu disponible pour les végétaux. La concentration en chrome des végétaux est donc principalement contrôlée par la concentration de chrome en solution dans le sol. Le chrome dans un sol neutre ou basique sera donc plus disponible vis à vis des plantes que dans un sol acide.

Cependant, l’addition de chrome au sol influence la teneur en chrome dans les plantes. Habituellement, une quantité plus importante de chrome est observée dans les racines, plutôt que dans les feuilles, tandis que la concentration la plus faible se trouve dans les graines (Kabata-Pendias et Pendias, 1992). Les essais montrent une meilleure translocation du chrome vers la tige à partir d’une solution de chrome (VI) qu’avec une solution de chrome (III).

Les autres données trouvées dans la littérature (Cary et al., 1977a ; Mortvedt et Giordano, 1975, Sharma 1997) concernent des plantes cultivées dans des sols, auxquels une solution de chrome (III) ou de chrome (VI) a été ajoutée, quelque temps après la germination. Ces publications montrent que l’ajout d’une solution de chrome au sol pendant cette période de croissance de la plante tend à augmenter largement l’absorption du chrome par la plante par rapport à un ajout  réalisé plusieurs semaines avant la mise en culture. L’étude de Sharma (1997) montre  clairement que l’absorption est dépendante de la concentration en chrome.

Aucun résultat d’essai valide permettant de déterminer des facteurs de bioconcentration du chrome depuis les sols n’a pu être trouvé dans la littérature. En effet, les données rapportées dans la littérature concernent :

  • soit des plantes cultivées sur des sols contenant du chrome, dans des atmosphères avec des concentrations en chrome non négligeables (Harrison et Chirwagi, 1989),
  • soit des plantes cultivées sur des sols contaminés par des ajouts de boues (Diez et Rosopoulo, 1976),
  • soit des plantes cultivées sur des sols contaminés par des ajouts réguliers de solutions nutritives contenant du chrome (Cary et al., 1977b, Sharma 1997).

Pour ces raisons, aucune de ces données n'est satisfaisante pour déterminer des facteurs de bioconcentration du chrome depuis les sols.

Espèce

Substance testée

Durée de test

BCF

Référence

Vers de terre

Eisenia andrei

Cr (VI)

3 semaines

0.03 – 0.53

(poids sec)

Janssen et al. 1997

Non précisé

Cr (III)

3 semaines

0.03 – 0.047

(poids sec)

Van Gestel et al. 1993

Conclusion sur la bioaccumulation

Le chrome (VI) semble présenter un faible potentiel de bioconcentration chez le poisson (BCF ~ 1 L.kg-1). L’organisme est susceptible ensuite de réduire ce chrome (VI) en chrome (III), conduisant à une accumulation du chrome total dans l’organisme de l’ordre de 100 fois supérieur à la concentration dans le milieu. Ainsi, les valeurs clés suivantes peuvent être retenues (CE 2005):

BCFCr(VI) = 1

BCFCr(III) = 100

La bioconcentration du chrome par les organismes aquatiques autres que les poissons semble être plus élevée, avec des valeurs importantes de BCF chez la moule et les algues (9 100 à 130 000 L.kg-1).

En ce qui concerne les organismes terrestres, des BCF inférieurs à 1 pour le chrome (VI) ont été déterminés sur vers de terre.

Pour les végétaux, aucun résultat d’essai n’est disponible mais le chrome serait a priori peu disponible pour ces derniers.

Bibliographie

Valeurs accidentelles

Autres seuils accidentels

Autres seuils accidentels
Nom Durée Valeur Source Etat du statut Commentaire
IDLH 30 min 250 mg.m-3 NIOSH (1994) Final
PAC-1 60 min 1,5 mg.m-3 EHSS (2018) Final
TLV-TWA x 3, TEEL-1 x 11, TEEL-2 x 6
PAC-2 60 min 17 mg.m-3 EHSS (2018) Final
TLV-TWA x 3, TEEL-1 x 11, TEEL-2 x 6
PAC-3 60 min 99 mg.m-3 EHSS (2018) Final
TLV-TWA x 3, TEEL-1 x 11, TEEL-2 x 6
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Valeurs réglementaires

Valeurs réglementaires
Nom Valeur Source Commentaire Effet critique retenu Etat du statut Durée d'exposition Milieu Source d'exposition Facteur Contexte de gestion Age-Dependent Adjustments Factors ADAF - Tranche d'âge ADAF - Valeur ADAF - URL
Limite de qualité 50 µg.L-1 JORF (2007) Final Eau EDCH
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Valeurs guides

Valeurs guides
Nom Valeur Source Commentaire Effet critique retenu Etat du statut Durée d'exposition Milieu Source d'exposition Facteur Contexte de gestion Age-Dependent Adjustments Factors ADAF - Tranche d'âge ADAF - Valeur ADAF - URL
Unit risk 0,04 (µg.m-3)-1 OMS (2000)
Chromium VI
lung cancer Final Air ambiant
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Valeurs de référence

Introduction

Une Valeur Toxicologique de Référence (VTR) est un indice qui est établi à partir de la relation entre une dose externe d'exposition à une substance et la survenue d'un effet néfaste. Les valeurs toxicologiques de référence proviennent de différents organismes.

Du fait d’une toxicité différente des composés tri- et hexavalents, les composés sont traités de manière séparée. Il appartient à l’utilisateur de définir le contexte le plus adapté à sa situation. En l’absence d’éléments démontrant la présence uniquement de composés trivalents, il est conseillé de retenir une approche protectrice et d’utiliser les valeurs retenues pour les composés hexavalents. Une approche intermédiaire peut s’envisager au cas par cas.
Chrome III

En l’absence de potentiel cancérigène et génotoxique, seuls des VTR à seuil d’effet ont été développées par les différents organismes.
Chrome VI
Les dérivés du chrome VI sont considérés comme des cancérigènes génotoxiques et des VTR sans seuil sont proposées


PRINCIPALES ETUDES
Chrome III - Effets à seuil - Exposition par inhalation

Pour les expositions sub-chroniques aux sels solubles, une seule VTR à seuil est disponible, proposée par l’ATSDR : elle est basée sur l’étude Derelanko et al., 1999.
Pour les expositions aux composés insolubles une VTR de l’ATSDR est disponible pour des expositions sub-chroniques, également basée sur l’étude de Derelanko et al., 1999 et une du RIVM pour des expositions chroniques à partir du rapport de 1998 de l’ATSDR et d’études épidémiologiques qui en sont issues mais dont les références ne sont pas précisées09/12/2022

Derelanko et al. (1999)
Espèce étudiée : rats
Sexe et nombre d’animaux par lot : 7 groupes de 15 rats de chaque sexe
Voie d’exposition : inhalation (nose only)
Substance – forme chimique : l’oxyde de chrome (III) (sel insoluble) et le sulfate de chrome (III)) (sel soluble
)Temps et fréquence d’exposition : 6 heures par jour et 5 jours par semaine pendant 13 semaines
Doses d’exposition :poussières d’oxyde de chrome 4,4 – 15 et 44 mg.m-3 etpoussières de sulfate de chrome 17 – 54 – 168 mg.m-3, ce qui correspond à des concentrations équivalentes en chrome (III) de 3 – 10 – 30 mg.m-3
Protocole : Un lot supplémentaire de 5 animaux pour chaque lot a été exposé, puis maintenu sans exposition pendant une période supplémentaire de 15 jours. Des rats ont été ajoutés à chaque lot pour évaluer les effets sur le lavage broncho-alvéolaire (LBA). Un suivi clinique et des examens hématologiques, biochimiques et urinaires standards ont été réalisés. Des examens anatomopathologiques ont été pratiqués en fin d’étude. Des examens de numération, de motilité et morphologiques ont été pratiqués sur le sperme. Des analyses statistiques ont été effectuées.
Lot témoin : oui
Résultats / effets observés : Une caractérisation de l’exposition a été réalisée au cours de l’étude et sur la taille des particules ou des gouttelettes (taille moyenne de la distribution des particules 1,8 µm pour l’oxyde de chrome et 4,2 µm pour le sulfate de chrome). Une diminution du poids corporel a été observée pour des expositions au sulfate de chrome aux deux concentrations les plus élevées chez les mâles et à la plus élevée chez les femelles ; ces effets sont réversibles.
Les principaux effets de l’exposition à ces deux composés du chrome sont respiratoires. L’oxyde chrome induit des altérations pathologiques au niveau alvéolaire et bronchiolaire, au niveau du ganglion lymphatique médiastinal et des poumons correspondant à une infiltration de macrophages chargés en pigments colorés et à des hypertrophies du ganglion lymphatique médiastinal, à des hyperplasies septales (aux deux doses les plus élevées chez les mâles) et à une inflammation pulmonaire interstitielle chronique modérée caractérisée par une infiltration des cellules de l’inflammation.Le sulfate de chrome provoque des difficultés respiratoires pour les concentrations les plus élevées, ainsi que des effets sévères au niveau de la cavité nasale, du larynx, des poumons et des ganglions lymphatiques médiastinaux. Ces effets sont caractérisés par une infiltration cellulaire au niveau des alvéoles, une hyperplasie des cellules septales, et une inflammation granulomateuse chronique.
Au niveau du liquide de LBA, les effets observés sont la présence de cellules mononucléées pour l’exposition à l’oxyde chromique et une augmentation statistiquement significative du pourcentage des neutrophiles et des cellules mononucléées à la plus forte concentration chez les mâles pour l’exposition au sulfate de chrome. Aucun effet sur d’autres organes internes n’a été observé.
Dose critique : En raison d’effets histologiques observés à la plus faible concentration chez certains animaux, les auteurs ne retiennent pas de NOAEC.Une concentration critique de 3 mg Cr (III).m-3 a été déterminée (lésions nasales et pharyngées) pour le sulfate de chrome. La même concentration critique de 3 mg Cr (III).m-3 est retenue pour une inflammation chronique des poumons et une hyperplasie des cellules septales pour l’oxyde de chrome.
Qualité de l’étude : 2 étude bien documentée et en accord avec les principes scientifiques, acceptable pour l’évaluation.

Chrome III - Effets à seuil - Exposition par voie orale
Concernant l’exposition par voie orale, les VTR disponibles sont toutes à seuil pour des durées d’expositions chroniques pour des sels solubles (RIVM) ou insolubles (US EPA et RIVM). Les valeurs développées par le RIVM reposent sur un rapport de l’ATSDR (1998) et très probablement sur l’étude expérimentale de Schroeder et al.(1965) et de celle de Ivankovic et Preussman (1975). Celle développée par l’US EPA est basée sur l’étude de Ivankovic et Preussman (1975). Enfin, celle de l’EFSA est basée sur l’étude du NTP (2010).

Ivankovic et Preussman, 1975
Cette étude comporte à la fois une étude sub-chronique (exposition de 90 jours) et une étude de cancérogenèse.
Espèce étudiée : rats.
Sexe et nombre d’animaux par lot
 - étude 90 j : dose 2 % (14 ♂ et 5♀), 5 % (5 ♂ et 10 ♀),
- étude de cancérogenèse : témoins : 60 /sexe/dose.
Voie d’exposition : voie orale.
Temps et fréquence d’exposition : 5 j.sem-1 pendant 2 ans.
Doses d’exposition / formes chimiques : exposition par introduction dans du pain avant cuisson de 1, 2 ou 5 % d’oxyde chromique (Cr2O3) soit au total 360, 720 ou 1 800 g.kg-1 de poids corporel.
Lot témoin : étude 90 j : 6 rats mâles et 6 rats femelles, étude cancérogenèse : 60 rats mâles et femelles.
Protocole : La consommation du pain contaminé est calculée par semaine. Il s’agit d’une étude de cancérogenèse au cours de laquelle les animaux ne sont pas euthanasiés à l’issue de la période d’exposition mais maintenus en vie jusqu’à leur mort naturelle ou euthanasiés s’ils deviennent moribonds. Les principaux organes dont le cerveau sont soumis à un examen histologique. Un bilan hématologique et urinaire ainsi qu’un test de fertilité (accouplement des mâles et femelles exposés à la même dose) ont été réalisés dans l’étude sub-chronique appariée au cours de laquelle les animaux ont été exposés aux doses de 2 ou 5 % d’oxyde chromique.
Résultats / Effet(s) observé(s) : Les examens menés lors de l’étude 90 jours n’ont pas révélé d’effets liés aux expositions à l’oxyde chromique. Trois fibroadénomes mammaires et un adénome de l’hypophyse ont été observés chez les animaux exposés, ces observations sont également retrouvées chez les témoins. Aucun effet lié à l’exposition à l’oxyde chromique n’est rapporté.
Dose critique : un NOAEL de 5 % soit 1 800 g.kg-1 poids corporel est déterminé.
Qualité de l’étude : 2. étude bien documentée et en accord avec les principes scientifiques, acceptable pour l’évaluation.

Schroder et al., (1965).
Dans cette étude, des expositions à l’acétate de cadmium et de plomb ont également été pratiquées mais ne sont pas rapportées.
Espèce étudiée : rats Long-Evans
Sexe et nombre d’animaux par lot : 50/sexe par lot
Voie d’exposition : orale via l’eau de boisson
Substance– forme chimique : acétate de chrome (III)
Temps et fréquence d’exposition : quotidienne vie entière
Doses d’exposition : 5 ppm
Lot témoin : oui
Protocole : La consommation d’eau a été suivie tout au long de l’étude. Une mesure de la distribution des métaux dans le cœur, les poumons, la rate, les reins et le foie a été réalisée à la nécropsie associée à un examen histopathologique.
Résultats / effets observés : pas de diminution de la longévité.
Dose critique : NOAEL : 5 ppm pour l’absence dediminution de la longévité
Qualité de l’étude : 2. étude bien documentée et en accord avec les principes scientifiques, acceptables pour l’évaluation.

NTP, 2010
L’étude a été menée chez les rats et les souris avec un protocole similaire, seuls les résultats chez les rats sont présentés ici, car ce sont les seuls utilisés dans l’élaboration des VTR.
Espèce étudiée : rats F344/N.
Sexe et nombre d’animaux par lot : 50 /sexe/dose.
Voie d’exposition : voie orale via la nourriture.
Temps et fréquence d’exposition : 5 j.sem-1 pendant 2 ans.
Doses d’exposition / formes chimiques : 0 – 2 000 – 10 000 – 50 000 ppm de picolinate de chrome monohydraté (pureté 95 à 96 %) soit 0 – 11 – 55 – 286 mg Cr (III).kg-1.j-1 pour les mâles et 0 – 12 – 61 – 313 mg Cr (III).kg-1.j-1 pour les femelles.
Groupe témoin : 50 rats mâles et femelles.
Détail du protocole expérimental : Un suivi régulier des animaux a été mené tout au long de l’étude avec un examen clinique mensuel. A la fin de l’exposition, une analyse histopathologique complète a été menée sur l’ensemble des animaux.
Effet(s) observé(s) / conclusion : La survie pour l’ensemble des lots exposés est similaire aux lots témoins. Le poids corporel moyen et la consommation de nourriture ne sont pas altérés chez les animaux exposés par rapport aux témoins. L’incidence des adénomes au niveau de la glande préputiale est significativement élevée à la dose de 55 mg Cr(III).kg-1.j-1 chez les rats mâles (14,9 contre 2,2 % pour les témoins, p = 0,031), mais pas pour les doses inférieures et supérieures. Aucune augmentation significative des tumeurs n’a été démontrée chez les femelles exposées par rapport au lot témoin.
Possibilité de déterminer un NOAEL ou un LOAEL : un NOAEL de 286 et 313 mg Cr (III).kg-1.j-1 est déterminé respectivement pour les mâles et les femelles.
Qualité de l’étude : 2 étude bien documentée et menée en suivant les Bonnes Pratiques de Laboratoire, acceptable pour l’évaluation.

Chrome VI - Effets à seuil - Exposition par inhalation
Pour les étude épidémiologique (aérosol)

Concernant l’exposition par inhalation, les VTR développées pour des expositions sub-chroniques et chroniques pour des effets à seuil sont basées sur les mêmes études : une étude épidémiologique pour des aérosols (Lindberg et Hendenstierna, 1983) et une étude animale pour les particules (Glaser et al., 1990).

Lindberg et Hendenstierna, 1983
Type d’étude : étude épidémiologique cas-témoin.
Lieu : industrie du chromage en Suède.
Nombre de personnes étudiées : 85 hommes et 19 femmes, 22 sujets ont été exposés au niveau faible, 21 au niveau élevé et 61 à la catégorie moyenne.Voie d’exposition : inhalation.
Niveaux d’exposition / formes chimiques : exposition à l’acide chromique pendant 0,1 à 36 ans (durée médiane de 4,5 ans) à trois niveaux d’exposition, exprimés en concentration moyenne journalière : niveau élevé (> 0,002 mg Cr(VI).m-3), niveau faible (< 0,002 mg Cr(VI).m-3)et d’autres polluants tels que l’acide nitrique, hydrochlorique ou borique, soude ou sels de zinc ou de cuivre. Les mesures d’exposition ont été effectuées au moyen de prélèvements auprès des bains d’acide.
Groupe témoin : 119 ouvriers non exposés au chrome.
Méthode développée dans l’étude : Une mesure des concentrations d’exposition a été réalisée sur les lieux de travail. Les sujets exposés ont été interrogés pour évaluer les effets potentiels et un examen clinique a été réalisé. Une évaluation des paramètres respiratoires a été menée. Une analyse statistique a été réalisée.
Symptômes observés : Une irritation nasale est observée dès 1 µg.m-3 de trioxyde de chrome. Des atrophies et des ulcérations du septum nasal et des perforations sont observées lors de pic d’exposition ≥ 20 µg.m-3 de dioxyde de chrome. Une diminution des paramètres spirométriques (capacité vitale forcée, volume expiratoire maximal par seconde) est mesurée ≥ 2 µg.m-3 de trioxyde de chrome. Chez les sujets exposés au plus faible niveau, ces effets ne sont pas retrouvés.
Résultat de l’étude : Une corrélation entre les effets observés et les niveaux d’exposition est établie aussi bien au niveau nasal que pulmonaire.
Dose critique : Une LOAEC de 2 µg.m-3 pour la diminution transitoire de la fonction pulmonaire et pour le fait qu’une exposition à court terme à au moins 20 µg.m-3 peut entrainer des ulcérations et des perforation nasales.
Qualité de l’étude : 2 L’étude est bien documentée ,cependant le nombre d’individus dans l’étude reste faible et les niveaux d’exposition sont mal caractérisés notamment du fait de co-expositions dans la catégorie moyenne.

Chrome VI - Effets à seuil - Exposition par inhalation
Pour les études expérimentales (Particules)

Glaser et al., 1990
Espèce étudiée : rat Wistar.
Sexe et nombre d’animaux par lot : mâles, 30 animaux par lot.
Voie d’exposition : inhalation.
Temps et fréquence d’exposition : 22 heures/jour, 7 jours/semaine pendant 30 ou 90 jours ou 90 jours puis une période 30 jours sans exposition.
Concentrations d’exposition / formes chimiques : 0,05 – 0,1 – 0,2 – 0,4 mg Cr(VI).m-3 sous forme d’aérosol de particules de dichromate de sodium.
Lot témoin : 30 animaux non exposés.
Protocole : Une analyse des paramètres hématologiques, cliniques, chimiques et urinaires a été réalisée ainsi qu’un examen macroscopique et histologique limité à l’épithélium des voies aériennes supérieures, au lobe gauche du poumon et aux reins. Un LBA a également été pratiqué pour l’analyse des protéines totales, de l’albumine, de l’activité lactate déhydrogénase (LDH) et β-glucuronidase.
Résultats / Effet(s) observé(s) : Une dyspnée respiratoire obstructive survient aux concentrations de 0,2 et 0,4 mg Cr(VI).m-3 après 30 et 90 jours. Le poids moyen du poumon est augmenté chez tous les groupes exposés et la différence est statistiquement significative à la concentration de 0,05 mg.m-3 pendant 30 jours, à 0,1 mg.m-3 pendant 90 jours et pour une exposition de 90 jours suivie d’une période de recouvrement de 30 jours. L’examen histologique révèle une légère hyperplasie, avec une forte incidence, à la concentration de 0,05 mg.m-3 pendant 30 jours. Lors d’une exposition plus longue, cette incidence est moindre, ce qui témoigne d’un phénomène de réparation. Une fibrose pulmonaire est rapportée pour une exposition de 30 jours à 0,1 mg.m-3 mais n’est pas retrouvée pour une exposition de 90 jours. Une accumulation de macrophages est observée chez tous les rats exposés, cette histiocytose étant probablement à l’origine de l’augmentation pondérale des poumons. Une inflammation localisée aux voies aériennes supérieures est identifiée par examen histologique. Les résultats de l’analyse du LBA montrent une augmentation des activités lactate déshydrogénase et β-glucuronidase pour des expositions à 0,2 et 0,4 mg.m-3 pendant 30 et 90 jours.
Dose critique : L’effet critique est une inflammation pulmonaire objectivée par une hyperplasie bronchioalvéolaire et des modifications de l’activité de la lactate déshydrogénase, et des quantités de protéines dans le LBA. La concentration critique est la LOAEC de 0,05 mg.m-3
Qualité de l’étude : 2 L’étude est bien documentée, cependant la caractérisation de l’exposition et le choix des paramètres mesurés présentent des limites.

Chrome VI - Effets à seuil - Exposition par voie orale
Pour les études expérimentales

Concernant l’exposition par voie orale, deux études ont servi à l’élaboration des VTR pour des expositions sub-chroniques et chroniques pour des effets à seuil et sans seuil : celle du NTP, 2008 et celle de MacKenzie et al., 1958.
NTP, 2008
Espèce étudiée : le rat F344/N et les souris B6C3F1
Sexe et nombre d’animaux par lot : rats et souris (lots de 50 mâles et de 50 femelles)
Voie d’exposition : orale via l’eau de boisson
Substance – forme chimique : dichromate de sodium dihydraté (pureté : 99,73 %)
Temps et fréquence d’exposition : quotidienne pendant 2 ansDoses d’exposition :
- Rats (mâles et femelles) et souris femelles : doses de 0 – 14,3 – 57,3 – 172 – 516 mg.L-1 de dichromate de sodium dihydraté (soit 0 – 0,21 – 0,77 – 2,1 – 5,9 mg Cr(VI).kg pc-1.j-1 pour les rats mâles, 0 – 0,24 – 0,94 – 2,4 – 7,0 mg Cr (VI).kg pc-1.j-1 pour les rats femelles, et 0 – 0,38 – 1,4 – 3,1 – 8,7 mg Cr (VI).kg pc-1.j-1 pour les souris femelles).
- Souris mâles : doses de 0 – 14,3 – 28,6 – 85,7 – 257,4 mg.L-1 de dichromate de sodium dihydraté (soit 0 – 0,38 – 0,91 – 2,4 – 5,9 mg Cr (VI).kg pc-1.j-1).
Protocole : Au cours de cette étude, des groupes satellites ont été exposés à une seule dose pour une durée d’exposition de 22 jours ou 53 semaines. Les paramètres hématologiques et les paramètres cliniques ont été suivis pendant cette période, ainsi que les effets sur le poids corporel et sur la consommation d’eau. Pour les groupes exposés pendant 2 ans, des analyses plus complètes comprenant des examens macroscopiques et microscopiques des organes, ont été réalisées afin d’évaluer la cancérogénicité du chrome.
Lot témoin : oui
Résultats / effets observés :
- A moins d’un an (groupes satellites) : Une anémie microcytaire hypochrome est observée chez les rats pour des durées d’exposition sub-chronique comprises entre 22 jours et 3 et 6 mois. Les effets les plus marqués sont observés à 22 jours. Des effets similaires sont observés chez la souris.Des effets sur le tractus gastro-intestinal ont aussi été notés chez le rat et la souris : infiltration histiocytaire duodénale, ulcères, hyperplasie épithéliale et métaplasie de l’estomac, lésions non néoplasiques du duodénum, néoplasmes de l’épithélium squameux de la muqueuse orale et de la langue et de l’épithélium de l’intestin grêle. Une altération cytoplasmique du pancréas a également été notée mais la signification biologique de cet effet est incertaine.
- A 2 ans : Une augmentation statistiquement significative des tumeurs avec une relation dose-effet a été observée chez les rats et les souris des deux sexes, avec une plus forte sensibilité des souris femelles. Chez les souris, des tumeurs sont observées au niveau de l’intestin grêle (duodénum et jéjunum), avec une augmentation significative des adénomes du jéjunum et des carcinomes du duodénum chez les femelles, ainsi que des adénomes du duodénum chez les deux sexes (Tableau 1). Chez les rats, des tumeurs sont observées au niveau de la muqueuse de la cavité buccale et de la langue, avec une augmentation significative des carcinomes à cellules squameuses de la muqueuse de la cavité buccale, et des carcinomes et des papillomes à cellules squameuses au niveau de la muqueuse de la cavité buccale et de la langue.
Qualité de l’étude : 1, l’étude est bien documentée et a été menée en suivant les Bonnes Pratiques de Laboratoire.



MacKenzie et al., 1958
Espèce étudiée : rats Sprague Dawley.
Sexe et nombre d’animaux par lot : 8 mâles et 8 femelles par lot pour la première série d’expériences et 12 mâles et 9 femelles, pour chacun des 2 lots, pour la deuxième d’expériences.
Voie d’exposition : eau de boisson.
Temps et fréquence d’exposition : 1 an.
Doses d’exposition / formes chimiques : 0,45-11,2 ppm (0,45-11,2 mg.L-1) Cr (VI) sous la forme de K2CrO4 (pureté non précisée) pour la première série d’expériences et 25 ppm (25 mg.L-1) Cr (VI) sous la forme de K2CrO4 (pureté non précisée) et 25 ppm sous la forme de chlorure de chrome pour la seconde expérience.
Lot témoin : 10 animaux /sexe ont reçu de l’eau distillée pour la première série d’expériences et 12 mâles et 9 femelles ont reçu de l’eau distillée pour la deuxième d’expériences.

Protocole : deux séries d’expériences indépendantes ont été menées.
Résultats / effets observés : aucun effet spécifique n’est rapporté en dehors d’une réduction de la consommation d’eau de boisson pour les animaux exposés à 25 ppm (25 mg/L) Cr (VI) sous la forme de K2CrO4.
Dose critique : basé sur un poids de rat estimé à 0,35 kg et une consommation moyenne d’eau par jour de 0,035 L, un NOAEL ajusté de 2,5 mg.kg-1.j-1 Cr(VI) est calculé (25 mg.L-1 x 0,035 L.j-1 / 0,35 kg = 2,5 mg.kg-1.j-1).
Qualité de l’étude : 2 L’étude est de qualité limitée car elle est ancienne et les effectifs des lots sont limités en nombre d’individus et la durée d’exposition est un peu courte (1 an).

Chrome VI - Effets sans seuil - Exposition par inhalation
Pour les études épidémiologiques
Pour les effets sans seuil, plusieurs études épidémiologiques ont été utilisées (Gibb et al., 2000 ; Hayes et al., 1979 ; Langard et al., 1980 ; Langard et al., 1990 ; Mancuso, 1975).

Mancuso, 1975
Type d’étude : actualisation de l’étude de mortalité sur une cohorte d’ouvriers de l’industrie des chromates de Mancuso et Huepper,1951
Lieu : Paineville, OH, USA.
Nombre de personnes étudiées : 332 ouvriers.
Voie d’exposition : inhalation.
Niveaux d’exposition / formes chimiques : exposition de 1931-1951 jusqu’en 1974 au chrome total. Les niveaux d’exposition sont exprimés en durée d’exposition : 1931-1932, 1933-1934, et 1935-1937.
Groupe témoin : non déterminé.Symptômes observés :Le taux de mortalité par cancer pulmonaire augmente en fonction des niveaux d’exposition au chrome total.
Méthode développée dans l’étude : actualisation de l’étude de 1951.
Résultat de l’étude : Plus de 50 % de la cohorte étudiée est décédée à la date de l’étude (1974). Ce taux de mortalité est de 63,6 %, 62,5 % et 58,3 % chez les ouvriers employés respectivement depuis 1931-1932, 1933-1934 et 1935-1937. Une déposition significative de chrome est observée au niveau pulmonaire, même après l’arrêt de l’exposition. Les auteurs ont rapporté que les morts par cancer pulmonaire étaient liées à l’exposition au chrome (III) insoluble, au chrome (VI) soluble et au chrome total. Cependant, la faible taille de la cohorte n’a pas permis de conclure sur la forme exacte du chrome responsable du développement de ces cancers.
Qualité de l’étude : 2 La qualité de l’étude est limitée du fait de la faible taille de la cohorte et n’a pas permis de conclure sur la forme exacte du chrome responsable du développement de ces cancers.

Hayes et al., 1979 et Gibb et al., 2000
Deux études ont évalué la même cohorte, Hayes et al. (1979) ont fait une première analyse puis Gibb et al. (2000) ont réanalysé les mêmes données en excluant les travailleurs pour lesquels les expositions étaient mal connues.
Type d’étude : étude de mortalité
Lieu : usine de production du chrome située à Baltimore, USA.
Nombre de personnes étudiées :
Hayes : 2 101 employés. Les travailleurs qui ont travaillé moins de 90 jours ont été exclus car faiblement exposés.
Gibb : 2 357 employés. Les travailleurs qui ont commencé à travailler avant le 1er août 1950 ont été exclus : date qui correspond à la mise en place de nouvelles installations et d’un programme de mesures de Cr(VI) dans l’air au sein de l’usine.
Voie d’exposition : inhalation.
Niveaux d’exposition / formes chimiques :
Hayes :non clairement précisés (tient compte de la durée d’occupation au poste de travail).
Gibb : exposition cumulée au Cr(VI) estimée pour chaque employé avec une moyenne de 0,134 mg.m-3.an-1 (tient compte du poste de travail et de l’ancienneté).
Groupe témoin :
Hayes : population de la ville de Baltimore (pas de justification)
Gibb : population de l’Etat du Maryland (incluant Baltimore).
Symptômes observés : mortalité par cancer pulmonaire.
Méthodes développées dans les études : Une comparaison du taux de mortalité par cancer pulmonaire des ouvriers de l’usine est réalisée par rapport à celui de la population générale de Baltimore ou du Maryland.
Résultats des études :
Hayes : Le taux de mortalité des employés est significativement plus élevé que celui de la population de Baltimore. Une relation dose-effet est établie en fonction de la durée de l’exposition au poste de travail.
Gibb : L’exposition au Cr(VI) est associée à une augmentation du risque de cancer pulmonaire, indépendamment de l’effet de la cigarette. La relation dose-effet est confirmée en fonction de l’exposition cumulée au Cr(VI). La relation entre l’exposition au Cr(VI) et le cancer des poumons est établie par les deux études, toutefois, l’étude de Gibb est plus complète. L’étude de Gibb étant plus récente, l’analyse de la mortalité par cancer des poumons est plus fournie, en outre, une analyse de l’influence de la cigarette sur la relation dose-effet a été effectuée (A noter qu’une réévaluation de l’étude menée en 2015, confirme les résultats (Gibb et al., 2015). Ces nouveaux résultats pourraient conduire à la révision des valeurs actuelles).
Qualité des deux études : 2. Les études sont bien documentées et en accord avec les principes scientifiques, acceptable pour l’évaluation.

Langard et al., 1980
Type d’étude : étude rétrospective.
Lieu : usine de production du chrome située à Hordaland, Norvège.
Nombre de personnes étudiées : 976 employés exposés à des ferrosilicones et à des ferrochromes, pendant plus d’un an entre 1928 et 1977 (l’étude s’est principalement intéressée aux personnes employées avant 1960).
Voie d’exposition : inhalation.
Niveaux d’exposition / formes chimiques : concentration moyenne en chrome total varie de 0,04 à 0,29 mg.m-3.
Groupe témoin : population norvégienne (registre norvégien des cancers).
Symptômes observés : mortalité par cancer pulmonaire.
Méthode développée dans l’étude : Une comparaison du taux de mortalité par cancer pulmonaire des ouvriers de l’usine est réalisée par rapport à celui de la population générale de Norvège.
Résultat de l’étude : La mortalité et l’incidence des cancers se sont avérées plus faibles par rapport à ce qui était attendu en comparaison des chiffres nationaux. Neuf cas de cancers du poumon ont été recensés, dont 7 dans la population exposée aux ferrochromes. Il apparaît dans cette étude qu’il existerait un lien entre l’apparition de cancers du poumon et l’exposition au ferrochrome. Des perforations de la paroi nasale ont également été observées (2 cas). Cependant, des relevés non négligeables en chrome VI (chromates) dans l’atmosphère de travail des employés du ferrochrome ont soulevés des interrogations sur la forme du chrome responsable de ces cancers. Le taux de mortalité par cancer pulmonaire est élevé chez les ouvriers de l’usine avec un risque relatif de 8,5 chez la population produisant des ferrochromes.
Qualité de l’étude : 2 étude bien documentée et en accord avec les principes scientifiques, acceptable pour l’évaluation.

Langard et al., 1990
Type d’étude : étude rétrospective reprenant les données de l’étude de Langard et al., 1980 : la période d’observation de cette cohorte a été étendue jusqu’en 1985, ce qui a permis d’augmenter la taille de la cohorte.
Lieu : usine de production du chrome située à Hordaland, Norvège.
Nombre de personnes étudiées : 1 235 employés.
Voie d’exposition : inhalation.
Niveaux d’exposition / formes chimiques : concentration totale en poussières près des fours ferrochromes variant de 0,04 à 0,29 mg.m-3.
Groupe témoin : population norvégienne (registre norvégien des cancers).
Symptômes observés : mortalité par cancer pulmonaire.
Méthode développée dans l’étude : Une comparaison du taux de mortalité par cancer pulmonaire des ouvriers de l’usine est réalisée par rapport à celui de la population générale de Norvège.
Résultat de l’étude : Le nombre total de cancers du poumon et de l’arbre bronchique est passé de 9 à 17 entre l’étude de 1980 et celle de 1990. Le risque relatif de cancers du poumon est de 4,3 pour le groupe « ferrochromes ». L’excès d’incidence de cancers du poumon dans la sous-population « ferrochromes » a été réduit dans les 8 années d’extension de l’étude. Le risque relatif est passé de 8,5 à 4,3. Un faible excès de risque du cancer de la prostate dans la population totale est rapporté. Des tumeurs malignes des reins et des mélanomes malins de la peau sont également décrits en excès par rapport au groupe témoin.
Qualité de l’étude : 2. L’étude est bien documentée et en accord avec les principes scientifiques, acceptable pour l’évaluation.

Valeurs de l'ANSES et/ou de l'INERIS

Description

Pour les expositions au chrome VI et III, les organismes proposent des valeurs en fonction de la forme physico-chimique du chrome (aérosol, particules, composés solubles, insolubles…). Les définitions des composés couverts par les VTR de chacun des organismes ne sont pas toujours bien précisées. Aussi, afin de clarifier notre choix de VTR, nous avons regroupé les VTR qui correspondent aux mêmes formes physico-chimiques, sur la base notamment des études sources, mêmes si les intitulés des organismes ne semblent pas toujours en adéquation.
Pour mémoire, les composés trivalents du chrome, à l'exception de l'acétate, du chlorure d'hexahydrate et des sels de nitrate, sont généralement insolubles dans l'eau. Par contre, certains des composés hexavalents ont une solubilité dans l'eau assez importante, c'est le cas par exemple du chromate de sodium, du chromate de potassium, du dichromate de potassium ou du dichromate de sodium.

Effets à seuil - Exposition sub-chronique par inhalation
Composés du Chrome III sels solubles
L’ATSDR propose un MRL de 0,1 µg Cr.m-3 pour une exposition sub-chronique par inhalation de composés solubles du chrome (III) (ATSDR, 2012).
Cette valeur a été établie à partir de l’étude de Derelanko et al. (1999), au cours de laquelle des rats ont été exposés par inhalation à plusieurs composés du chrome (III) (l’oxyde de chrome, insoluble et le sulfate de chrome basique, soluble), 6 heures par jour et 5 jours par semaine pendant 13 semaines. Les organes des animaux ont été étudiés macroscopiquement et microscopiquement. Une concentration critique de 3 mg Cr.m-3 a été déterminée (lésions histologiques nasales et pharyngées) pour le sulfate de chrome.
Cette concentration a ensuite été ajustée pour prendre en compte le caractère discontinu de l’exposition :
LOAECADJ : LOAEC x 6 h /24 h x 5 j/7 j = 0,54 mg Cr.m-3.
Une LOAEC équivalent pour l’homme a ensuite été calculée au moyen du ratio de dose déposée en fonction de la région (RDDR) : LOAECHEC = LOAECADJ x RDDR.
La LOAECHEC la plus basse entre celles calculées pour les mâles et les femelles et pour les lésions nasales et celles du larynx et pour les effets alvéolaires, a été retenue comme point de départ.Il s’agit de la LOAECHEC de 0,04 mg Cr.m-3 basée sur les lésions du larynx et nasales. Une approche par calcul de benchmark concentration a également été menée, mais a été abandonnée car les résultats ne se sont pas révélés plus satisfaisants.
Facteurs d’incertitude : un facteur global de 300 est appliqué qui correspond à un facteur 10 pour l’utilisation d’une LOAEC, un facteur 3 pour tenir compte de la variabilité inter-espèce et un facteur 10 pour la variabilité intra-espèce.
Calcul : 0,04 mg Cr. m-3 x 1/300= 1.10-4 mg Cr.m-3

Composés du Chrome III sels insolubles

L’ATSDR propose une MRL de 5 µg Cr.m-3 pour une exposition sub-chronique par inhalation de composés insolubles du chrome (III) (ATSDR, 2012).
Cette valeur, pour les sels insolubles, a été établie à partir de l’étude de Derelanko et al. (1999) également décrite pour les sels de chrome (III) solubles. Des rats ont été exposés par inhalation à plusieurs composés du chrome (III) (oxyde de chrome, insoluble et sulfate de chrome, soluble), 6 heures par jour et 5 jours par semaine pendant 13 semaines. Les organes des animaux ont été étudiés macroscopiquement et microscopiquement.
Une concentration critique de 3 mg Cr.m-3 a été déterminée pour une inflammation chronique des poumons et une hyperplasie des cellules septales pour l’oxyde de chrome.
Cette concentration a été ajustée pour tenir compte des conditions expérimentales d’exposition :
LOAECADJ = LOAEC x 6 h/24 h x 5 j/7 j = 0,535 mg.m-3
Une LOAEC équivalente pour l’homme a ensuite été calculée au moyen du ratio de dose déposée en fonction de la région (RDDR) : LOAECHEC = LOAECADJ x RDDR.
La LOAECHEC la plus basse calculée en fonction de la région d’effet (soit un RDDR de 0,789) correspond à l’inflammation chronique des poumons et l’hyperplasie des cellules septales chez les rats mâles et a été retenue pour le calcul de la VTR.
LOAECHEC = LOAECADJ x RDDR = 0,535 mg Cr.m-3 x 0,789 = 0,43 mg Cr.m-3.
Facteurs d’incertitude : un facteur global 90 a été appliqué correspondant à un facteur 3 pour l’utilisation d’une LOAEC, un facteur 3 pour tenir compte de la variabilité inter-espèce (avec le réajustement dosimétrique) et un facteur 10 pour la variabilité intra-espèce.
Calcul : 0,43 mg Cr.kg-1 x 1/90 = = 0,0043 mg Cr.m-3 arrondi à5.10-3 mg Cr.m-3

Effets à seuil - Exposition chronique par inhalation
Composés du Chrome III sels solubles
Santé Canada propose une valeur de 0,1 µg.m-3 pour une exposition chronique par inhalation de composés solubles du chrome (III) (Santé Canada, 2021).
Cette valeur suit la valeur de l’ATSDR construite pour des expositions sub-chroniques. Elle a été établie à partir de l’étude de Derelanko et al. (1999) au cours de laquelle des rats ont été exposés par inhalation à plusieurs composés du chrome (III) (l’oxyde de chrome, insoluble et le sulfate de chrome basique, soluble) pendant 13 semaines, 6 heures par jour et 5 jours par semaine. Les organes des animaux ont été étudiés macroscopiquement et microscopiquement. Une dose critique de 3 mg Cr (III).m-3 a été déterminée (toxicité sur l’appareil respiratoire) pour le sulfate de chrome.
Cette dose a ensuite été ajustée pour prendre en compte le caractère discontinu de l’exposition :
LOAECADJ : LOAEC x 6 h /24 h x 5 j/7 j = 0,54 mg.m-3.
Une LOAEC équivalent pour l’homme a ensuite été calculée au moyen d’un ratio de dose déposée en fonction de la région (RDDR) : LOAECHEC = LOAECADJ x RDDR.
La LOAECHEC la plus basse entre celles calculées pour les mâles et les femelles et pour les lésions nasales et celles du larynx et pour les effets alvéolaires, a été retenue comme point de départ.Il s’agit de la LOAECHEC de 0,04 mg Cr (III).m-3 basée sur les lésions du larynx et nasales.
Facteurs d’incertitude : un facteur de global de 300 est appliqué qui correspond à un facteur de 10 pour l’utilisation d’une LOAEC, un facteur de 3 pour tenir compte de la variabilité inter-espèce et un facteur de 10 pour la variabilité intra-espèce
Calcul : 0,04 mg.kg-1 x 1/300 = = 1.10-4 mg.m-3

Composés du Chrome III sels insolubles

Le RIVM propose une TCA de 60 µg Cr.m-3 pour une exposition au chrome (III) insoluble par inhalation (Baars et al., 2001).
Une NOAEC de 0,6 mg Cr.m-3 a été rapportée pour une exposition par inhalation chez l'homme (ATSDR, 1998). Des études utilisant des composés insolubles du chrome (III) ont abouti à des NOAEC d'environ 2 mg Cr.m-3 (ATSDR, 1998). D'après ces valeurs, le RIVM propose une TCA de 60 µg.m-3.
Facteurs d’incertitude : Un facteur 10 est appliqué pour tenir compte des différences de sensibilité au sein de l’espèce humaine.
Calcul: 0,6 mg Cr.m-3 x 1/10 = 0,06 mg Cr.m-3
Indice de fiabilité : Selon le RIVM, la fiabilité de cette valeur est moyenne

Effets à seuil - Exposition chronique par voie orale
Composés du Chrome III sels solubles
Le RIVM propose une TDI de 5.10-3 mg Cr.kg-1.j-1 pour une exposition chronique par voie orale aux composés solubles du chrome (III) (Baars et al., 2001).
Un NOAEL de 0,46 mg.kg-1.j-1 a été établi chez le rat après exposition à l'acétate de chrome (III) (très soluble). Les études sont présentées dans le document de l’ATSDR (1998). Ni le document du RIVM (2001), ni la précédente évaluation du RIVM de 1991, ne précise la référence de l’étude source et le document de l’ATSDR (1998) n’est plus disponible. Toutefois, au regard des études publiées, il nous parait plausible de penser que cette valeur dérive de l’étude de Schroder et al. (1965).
Facteurs d’incertitude : Un facteur 10 est appliqué pour l’extrapolation des données expérimentales à l’homme et un facteur 10 pour tenir compte des différences de sensibilité au sein de l’espèce humaine.
Calcul : 0,46 mg Cr.kg-1.j-1/100 = 4,6.10-3 mg Cr.kg-1.j-1 arrondi à 5.10-3 mg Cr.kg-1.j-1

Indice de confiance : Selon le RIVM, la fiabilité de ces valeurs est moyenne.

Effets à seuil - Exposition chronique par voie orale
Composés du Chrome III sels insolubles

L’US EPA (IRIS) propose une RfD de 1,5 mg Cr.kg-1.j-1 pour une exposition chronique par voie orale aux sels insolubles de chrome (III) (US EPA (IRIS), 1998a).
Cette valeur a été établie à partir d’une étude expérimentale pratiquée chez le rat (Ivankovic et Preussman, 1975). Les animaux ont été exposés à l’oxyde de chrome dans leur nourriture aux doses de 0 – 1 % - 2 % - 5 %, 5 j par semaine pendant 2 ans ce qui correspond à des doses totales moyennes respectivement de 0 – 360 – 720 – 1 800 g.kg-1 de poids corporel. Un suivi clinique et histologique des principaux organes n’a pas révélé d’effet à ces doses. Cette étude a retenu la dose la plus élevée comme NOAEL de 1 800 g.kg-1 de poids corporel pour l’oxyde chromique pour la totalité de la dose administrée, ce qui correspond à un NOAEL de 1 468 mg.kg-1.j-1 pour le chrome (III).1 800g Cr2O3 kg-1 pc x 1 000 mg.g-1 x 0,6849 g Cr.g-1 Cr2O3/600 x 5 j/7 j = 1 468 mg Cr.kg-1.j-1
Facteurs d’incertitude : un facteur global de 100 tient compte à la fois de l’extrapolation des données expérimentales à l’homme et de la différence de sensibilité au sein de l’espèce humaine. Un autre facteur 10 tient compte du manque de données expérimentales disponibles (absence d’étude chez des non rongeurs et manque de données concernant les effets sur la reproduction).
Calcul : 1 468 mg Cr.kg-1.j-1 x 1/100 x 1/10 = 1,47 mg Cr.kg-1.j-1 arrondi à 1,5 mg Cr.kg-1.j-1
Indice de confiance : La confiance de l’US EPA est faible pour son étude, sa base de données et sa valeur. La confiance dans l’étude est limitée en l’absence de détails explicites concernant le protocole et les résultats. La confiance dans la base de données est également faible du fait de l’absence d’autres études rapportant les mêmes effets.


Le RIVM propose une TDI de 5 mg Cr.kg-1.j-1 pour une exposition chronique par voie orale au chrome (III) insoluble (Baars et al., 2001).
Le RIVM considère que les études expérimentales pour des expositions chroniques donnent des résultats très variables. Un NOAEL de 2 040 mg.kg-1.j-1 a été établi chez le rat après exposition à l'oxyde de chrome (III) (insoluble), un NOAEL de 3,6 mg.kg-1.j-1 après exposition au chlorure de chrome (III) (peu soluble). Ces études sont rapportées dans le document de l’ATSDR (1998) mais les auteurs des études sources ne sont pas précisés dans le rapport du RIVM. Il est probable que l’étude rapportant des expositions à l’oxyde de chrome soit celle de Ivankovic et Preussman (1975) et au chlorure de chrome celle de MacKenzie et al. (1958). La toxicité des composés du chrome (III) dépend de leur solubilité dans l'eau. La toxicité des composés insolubles du chrome (III) est environ 1 000 fois plus faible que pour les composés solubles, le RIVM propose une TDI de 5 mg.kg-1.j-1 calculée pour les composés insolubles du chrome (III) (incluant le chrome métallique).
Calcul pour les composés insolubles : 5.10-3 mg Cr.kg-1.j-1x1 000 = 5 mg Cr.kg-1.j-1
Indice de confiance : Selon le RIVM, la fiabilité de sa valeur est moyenne.

L’EFSA propose une TDI de 0,3 mg.kg-1.j-1 pour une exposition chronique par voie orale au chrome (III) insoluble (EFSA, 2014).
Cette valeur est basée sur une étude expérimentale menée chez le rat et la souris exposés au picolinate de chrome monohydraté (pureté 95 à 96 %) via la nourriture NTP (2010). Les rats ont été exposés à 0 – 2 000 – 10 000 – 50 000 ppm (soit 0 – 11 – 55 – 286 mg Cr (III).kg-1.j-1 pour les mâles et 0 – 12 – 61 – 313 mg Cr (III).kg-1.j-1 pour les femelles). Un NOAEL de 286 mg Cr (III).kg-1.j-1 a été retenu pour les mâles.
Facteurs d’incertitude : Un facteur 100 tient compte à la fois de l’extrapolation des données expérimentales à l’homme et de la différence de sensibilité au sein de l’espèce humaine. Un autre facteur 10 tient compte du manque de données adéquates concernant les effets sur la reproduction et le développement.
Calcul : 286 mg.kg-1.j-1 x 1/100 x 1/10 = 0,286 mg.kg-1.j-1 arrondi à 0,3 mg.kg-1.j-1
Indice de confiance : Cet organisme ne détermine pas d’indice de confiance.

Santé Canada propose une DJT de 1,5 mg.kg-1.j-1 pour une exposition chronique par voie orale au chrome (III) (Santé Canada, 2021)
Cette valeur reprend celle de l’US EPA. Elle a été établie à partir d’une étude expérimentale pratiquée chez le rat (Ivankovic et Preussman, 1975). Les animaux ont été exposés à l’oxyde de chrome dans leur nourriture aux doses de 0 – 1 % - 2 % - 5 %, 5 j par semaine pendant 2 ans, ce qui correspond à des doses totales moyennes respectivement de 0 – 360 – 720 – 1 800 g.kg-1 de poids corporel. Un suivi clinique et histologique des principaux organes n’a pas révélé d’effet à ces doses. La dose la plus élevée a été retenue comme NOAEL de 1 800 g.kg-1 de poids corporel pour l’oxyde chromique pour la totalité de la dose administrée, ce qui correspond à un NOAEL de 1 468 mg.kg-1.j-1 pour le chrome (III).
1 800g Cr2O3/kg pc x 1 000 mg/g x 0,6849 g Cr/g Cr2O3/600 x 5 j/7 j = 1 468 mg.kg-1.j-1
Facteurs d’incertitude : un facteur de 100 tient compte à la fois de l’extrapolation des données expérimentales à l’homme et de la différence de sensibilité au sein de l’espèce humaine. Un autre facteur de 10 tient compte des lacunes de la base de données.
Calcul : 1 468 mg.kg-1.j-1 x 1/100 x 1/10 = 1,47 mg.kg-1.j-1 arrondi à 1,5 mg.kg-1.j-1

Effets à seuil - Exposition sub-chronique par inhalation
Composés du Chrome VI sous forme d'aérosol et trioxyde de chrome
L’ATSDR propose un MRL de 5.10-3 µg Cr.m-3 pour une exposition sub-chronique par inhalation au chrome (VI) sous forme d’acide chromique (brouillard de trioxyde de chrome) et aux autres aérosols et mélanges à base de chrome VI (ATSDR, 2012).
Cette valeur a été établie à partir d’une étude épidémiologique suédoise (Lindberg et Hedenstierna, 1983). Les salariés ont été exposés à des concentrations supérieures ou égales à 2 µg Cr.m-3 sur une période moyenne de 2,5 ans. Les principaux facteurs étudiés ont été les fonctions pulmonaires et des atrophies et des ulcérations du septum nasal lors de l’exposition au chrome (VI) sous la forme de trioxyde de chrome. L’effet critique retenu est l’irritation nasale, une atrophie de la muqueuse et une diminution des paramètres spiromètriques (capacité vitale forcée, volume expiratoire maximal par seconde). Cette étude a permis de définir une LOAEC de 2 µg Cr.m-3 pour une exposition de 8 heures par jour, 5 jours par semaine. Un ajustement pour une exposition continue a été pratiqué :
LOAECADJ = LOAEC x 8 h/24 h x 5 j/7 j = 0,002 mg Cr.m-3 x 8 h/24 h x 5 j/7 j = 0,0005 mg Cr.m-3
Facteurs d’incertitude : un facteur 10 est appliqué pour les différences de sensibilité chez l’homme et un facteur 10 pour l’extrapolation à partir d’une LOAEC.
Calcul : 0,0005 mg Cr.m-3 x 1/100 = 0,000005 mg Cr.m-3 = 5 ng Cr.m-3
Indice de confiance : cet organisme ne propose pas d’indice de confiance

Effets à seuil - Exposition sub-chronique par inhalation
Composés du Chrome VI sous forme particulaire
L’ATSDR propose un MRL de 3.10-1 µg Cr.m-3 pour une exposition sub-chronique par inhalation aux composés du chrome (VI) sous forme particulaire (ATSDR, 2012).
Cette valeur a été établie à partir d’une étude chez le rat exposé à un aérosol de particules de dichromate de sodium à 0 – 0,05 – 0,1 – 0,2 – 0,4 mg.m-3 22 h/j, 7 j/semaine pendant 30 ou 90 jours (Glaser et al., 1990). Un calcul de benchmark concentration a été pratiqué sur plusieurs paramètres de l’inflammation pulmonaire (poids des poumons, activité de la lactate déshydrogénase et quantité de protéines dans le LBA) prenant en compte un ajustement au temps pour une exposition continue (22 h/24 h) (Malsch et al., 1994). La valeur la plus basse correspondant à une concentration de 0,016 mg Cr.m-3 déterminée pour les modifications d’activité de la lactate déshydrogénase dans le LBA a été retenue comme point de départ pour la construction de la VTR.Cette benchmark concentration à 10 % a été convertie en benchmark concentration équivalente pour l’homme (BMCHEC) : BMCHEC = 0,016 mg Cr.m-3 x 0,630* = 0,010 mg Cr.m-3* la valeur de correction utilisée est un RDDR (regional deposited dose ratio for particulates to account for differences between rats and humans), facteur multiplicatif permettant d’extrapoler l’exposition humaine de particules à partir de l’exposition chez l’animal de particules. Ce paramètre tient compte du poids de l’animal et de la taille des particules.
Facteurs d’incertitude : un facteur 3 est appliqué pour tenir compte des différences pharmacodynamie et un facteur 10 pour tenir des variabilités intra-espèce.
Calcul : 0,010 mg Cr.m-3 x 1/30 = 0,0003 mg Cr.m-3 = 0,3 µg Cr.m-3
Indice de confiance : cet organisme ne propose pas d’indice de confiance.

Effets à seuil - Exposition chronique par inhalation
Composés du Chrome VI sous forme d'aérosol et trioxyde de chrome
L'ATSDR propose le même MRL de 5.10-3 µg Cr.m-3 pour une exposition chronique que celui décrit ci-dessus pour une exposition sub-chronique par inhalation au chrome (VI) sous forme d’acide chromique (brouillard de trioxyde de chrome) et aux autres aérosols et mélanges à base de chrome VI (ATSDR, 2012).
Cette valeur a été établie à partir d’une étude épidémiologique suédoise (Lindberg et Hedenstierna, 1983), elle est identique à celle pour des expositions sub-chroniques. Un ajustement pour une exposition continue a été pratiqué :w
LOAECADJ = LOAEC x 8 h/24 h x 5 j/7 j = 2 µg Cr.m-3 x 8 h/24 h x 5 j/7 j = 0,0005 mg Cr.m-3
Facteurs d’incertitude : un facteur global de 100 est appliqué correspondant à un facteur 10 pour les différences de sensibilité chez l’homme et un facteur 10 pour l’extrapolation à partir d’une LOAEC.
Calcul : 5 µg Cr.m-3 x 1/100 = 5.10-3 µg Cr.m-3
Indice de confiance : Cet organisme ne propose pas d’indice de confiance.

L’US EPA (IRIS) propose une RfC de 8.10-3 µg Cr.m-3 pour l’acide chromique et les aérosols de chrome (VI) (US EPA (IRIS), 1998b).
Cette valeur a été établie à partir de la même étude épidémiologique suédoise que celle utilisée pour la détermination de la valeur de l’ATSDR (Lindberg et Hedenstierna, 1983). Dans ce cas, la LOAEC proposée est de 2 µg.m-3 pour une atrophie du septum nasal. Un ajustement de la durée d’exposition à une exposition continue a été pratiqué. Cet ajustement tient compte de la durée de travail hebdomadaire et du volume d’air inhalé pendant les heures de travail (10 m3) par jour (20 m3).
LOAECADJ = LOAEC x 5 j/7 j x 10 m3/20 m3 = 2 µg Cr.m-3 x 10 m3/20 m3 x 5 j/7 j = 0,714 µg Cr.m-3
Facteurs d’incertitude : un facteur 90 a été appliqué correspondant à un facteur 3 qui tient compte de l’extrapolation des résultats d’une exposition sub-chronique à chronique, un facteur 3 tient compte de l’extrapolation d’une LOAEC à une NOAEC et un facteur 10 des différences de sensibilité chez l’homme.Calcul : 0,714 µg Cr.m-3 x 1/90 = 8 10-3 µg Cr.m-3
Indice de confiance : l’US EPA attribue un indice faible à l’étude source, la base de données et la valeur élaborée. La confiance dans l’étude est faible du fait des incertitudes concernant la caractérisation de l’exposition, et la part de l’effet de contact dans l’effet critique retenu. La confiance dans la base de données est faible parce que les études supports présentent également des incertitudes quant à la caractérisation de l’exposition.

L’OMS CICAD propose une TC de 5.10-3 µg Cr.m-3 pour une exposition chronique à l’acide chromique ou au trioxyde de chrome par inhalation (OMS CICAD, 2013).
L’OMS CICAD précise que la construction de cette valeur reprend la construction de la MRL de l’ATSDR pour une exposition chronique par inhalation au chrome (VI) sous forme d’aérosol : même étude source, même choix d’effet critique, même calcul de LOAEC ajustée et même facteur d’incertitude.
Facteurs d’incertitude : Un facteur global de 100 a été retenu correspondant à un facteur 10 pour tenir compte de la variabilité au sein de l’espèce humaine et un facteur 10 pour tenir compte de l’utilisation d’une LOAEC.
Calcul : 0,0005 mg Cr.m-3 x 1/100 = 0,000005 mg Cr.m-3 = 5 ng Cr.m-3
Indice de confiance : cet organisme ne propose pas d’indice de confiance.

L'OEHHA propose un REL de 2.10-6 mg Cr.m-3 pour une exposition au trioxyde de chrome par inhalation (OEHHA, 2008).
Cette valeur est issue de la même étude épidémiologique (Lindberg et Hedenstierna, 1983) réalisée chez des travailleurs exposés à l'acide chromique par inhalation durant une période moyenne de 2,5 ans. Une LOAEC de 1,9 µg Cr.m-3 correspondant au niveau bas d’exposition dans l’étude a été établi pour les effets sur le système respiratoire (ulcérations de la muqueuse nasale et perforations du septum nasal, changements transitoires des fonctions pulmonaires). Un ajustement de cette valeur a été pratiqué pour une exposition continue :LOAECADJ = (1,9 µg Cr.m-3 x 10 m3/20m3 x 5 j/7 j) = 0,68 µg Cr.m-3
Facteurs d’incertitude : Un facteur 300 est appliqué correspondant à un facteur 3 pour l'utilisation d'une LOAEC, un facteur 10 pour tenir compte des différences de sensibilité au sein de l’espèce humaine et un facteur 10 pour la faible durée d'exposition moyenne des travailleurs (sub-chronique).
Calcul : 0,68 µg Cr.m-3 x 1/300 = 0,002 µg Cr.m-3
Indice de confiance : cet organisme ne propose pas d’indice de confiance.

Effets à seuil - Exposition chronique par inhalation
Composés du Chrome VI sous forme particulaire
L’US EPA (IRIS) propose une RfC de 0,1 µg Cr.m-3 (US EPA (IRIS),1998b) pour une exposition chronique au chrome (VI) sous forme particulaire.
Cette valeur a également été établie à partir de l’étude chez le rat exposé à un aérosol de particules de dichromate de sodium à 0 – 0,05 – 0,1 – 0,2 – 0,4 mg Cr.m-3 22 h/j, 7 j/semaine pendant 30 ou 90 jours (Glaser et al., 1990). Comme décrit précédemment pour les VTR sub-chroniques, plusieurs benchmarks concentrations ont été calculées et celle relative à la modification de l’activité de la lactate déshydrogénase dans le LBA donnant le résultat le plus faible de 0,016 mg.m-3 pour une probabilité d’effet de 10 %, a été retenue (Malsch et al., 1994).
Un facteur supplémentaire RDDR (regional deposited dose ratio for particulates to account for differences between rats and humans) de 2,1576 est appliqué pour tenir compte des variations pharmacocinétiques entre les différentes espèces. Ce facteur a été déterminé par Malsch et al. (1994) à partir du document de travail de l’US EPA (1989) relatif aux méthodes de développement des concentrations de référence pour l’inhalation.
LOAECHEC = 0,016 mg.m-3 x 2,1576 = 0,035 mg.m-3
Facteurs d’incertitude : un facteur global de 300 est appliqué correspondant à un facteur 3 qui tient compte des différences pharmacodynamiques entre les différentes espèces, un facteur 10 qui tient compte de la durée d’exposition utilisée et un facteur 10 qui tient compte des différences de sensibilité chez l’homme.
Calcul : 0,035 mg Cr.m-3 x 1/300 = 1.10-4 mg Cr.m-3 = 0,1 µg Cr.m-3
Indice de confiance : l’US EPA attribue un indice moyen à l’étude source en raison des incertitudes relatives aux effets respiratoires et rénaux et sur la reproduction. L’US EPA attribue également un indice moyen à valeur élaborée.

L’OMS CICAD propose une TC de 3.10-2 µg Cr.m-3 pour une exposition chronique aux sels de chrome (VI) par inhalation (OMS CICAD, 2013).
Cette valeur a été établie à partir d’une étude chez le rat exposé à un aérosol de particules de dichromate de sodium à 0 – 0,05 – 0,1 – 0,2 – 0,4 mg Cr.m-3 22 h/j, 7 j.sem-1 pendant 30 ou 90 jours (Glaser et al., 1990). Là encore, la benchmark dose la plus basse calculée pour des modifications d’activité de la lactate déshydrogénase dans le LBA a été retenue comme l’indicateur le plus sensible de la toxicité pulmonaire et pouvant également refléter l’inflammation pulmonaire chronique. De cette étude, une benchmark concentration de 0,016 mg Cr.m-3 a été déterminée et un ajustement au temps pour une exposition continue (22 h/24 h) a été réalisé (Malsch et al., 1994).
Une concentration équivalente chez l’homme a été calculée à partir de la benchmark concentration à 10 % (BMCHEC) :
BMCHEC = 0,016 mg Cr.m-3 x 0,630* = 0,010 mg Cr.m-3
*la valeur de correction est un RDDR pour des effets pulmonaires (région thoracique), calculée à partir du document finalisé de l’US EPA (1994) sur les méthodes de développement des concentrations de référence pour l’inhalation.
Facteurs d’incertitude : un facteur 3 est appliqué pour tenir compte des différences inter-espèces résiduelles de pharmacodynamique, un facteur 10 pour les variabilités intra-espèce, et un facteur 10 pour permettre d’extrapoler à partir d’une étude de 90 jours à une exposition chronique.
Calcul : 0,010 mg Cr.m-3 x 1/300 = 0,00003 mg Cr.m-3 = 0,03 µg Cr.m-3
Indice de confiance : Cet organisme ne propose pas d’indice de confiance.

Santé Canada propose une CT de 0,1 µg.m-3 pour le chrome (VI) sous forme particulaire (Santé Canada, 2021).
Cette valeur reprend la valeur de l’US EPA. Elle est établie à partir de l’étude chez le rat exposé à un aérosol de particules de dichromate de sodium à 0 – 0,05 – 0,1 – 0,2 – 0,4 mg Cr(VI).m-3 22 h/j, 7 j/semaine pendant 30 ou 90 jours (Glaser et al., 1990). La benchmark concentration de 0,016 mg.m-3 pour une probabilité d’effet de 10 %, a été déterminée à partir de la mesure de la lactate déshydrogénase dans le liquide broncho-alvéolaire (Malsch et al., 1994).
Un facteur supplémentaire RDDR (regional deposited dose ratio for particulates to account for differences between rats and humans) de 2,1576 est appliqué pour tenir compte des variations pharmacocinétiques entre les différentes espèces. Ce facteur a été déterminé par Malsch et al. (1994) à partir du document de travail de l’US EPA (1990) relatif aux méthodes de développement des concentrations de référence pour l’inhalation.
LOAECHEC = 0,016 mg.m-3 x 2,1576 = 0,034 mg.m-3
Facteurs d’incertitude : Un facteur 300 est appliqué correspondant à un facteur 3 qui tient compte des différences pharmacodynamiques entre les différentes espèces, un autre facteur 10 qui tient compte de la durée d’exposition utilisée, et un autre facteur 10 qui tient compte des différences de sensibilité chez l’homme.
Calcul : 0,035 mg.m-3 x 1/300 = 1.10-4 mg.m-3 = 0,1 µg.m-3

L'OEHHA propose un REL de 0,2 µg Cr.m-3 pour une exposition chronique au chrome (VI) soluble (sauf CrO3) par inhalation (OEHHA, 2008).
Cette valeur est issue de la même étude expérimentale au cours de laquelle des rats ont été exposés par inhalation durant 90 jours (22 heures par jour, 7 jours par semaine) à 0 – 54 – 109 - 204 ou 403 µg Cr.m-3 sous forme d'un aérosol de dichromate de sodium (Glaser et al., 1990). Une LOAEC de 50 µg Cr.m-3 a été établie pour les effets pulmonaires (hyperplasie bronchoalvéolaire) et une benchmark concentration à 0,5 % (BMC05) a été calculée à 12,5 µg Cr.m-3. Selon l'OEHHA, une BMC05 équivaut à un NOAEL (i.e. concentration associée à un faible niveau de risque). Ajustée à une exposition continue, la BMC05 est de 11,46 µg Cr.m-3 (12,5 x 22/24). La concentration équivalente chez l'homme est de 24,47 µg.m-3 (2,1355 x 11,46 Cr – méthode non précisée).
Facteurs d’incertitude : Un facteur arrondi à 100 est appliqué correspondant à un facteur 3 pour l'extrapolation des données à l'homme, un facteur 10 pour tenir compte des différences de sensibilité au sein de l’espèce humaine et un facteur 3 pour la durée sub-chronique de l'étude.
Calcul : 24,47 µg Cr.m-3 x 1/100 = 0,2 µg Cr.m-3Indice de confiance : cet organisme ne propose pas d’indice de confiance.

Effets à seuil - Exposition sub-chronique par voie orale
Composés du Chrome VI
L’ATSDR propose un MRL de 5.10-3 mg Cr.kg-1.j-1 pour une exposition sub-chronique par ingestion aux composés du chrome (VI) (ATSDR, 2012)
Cette valeur a été établie à partir de l’étude du NTP (2008) qui a exposé des rats pendant 2 ans au dichromate de sodium dihydraté dans l’eau de boisson. Les rats ont été exposés à 0 – 14,3 – 57,3 – 172 – 516 mg.L-1. Au cours de cette étude, des groupes satellites ont été exposés à une seule dose pour une durée d’exposition de 22 jours ou 53 semaines. Une anémie microcytaire hypochrome est observée chez les animaux pour des durées d’exposition sub-chroniques comprises entre 22 jours et 3 et 6 mois. Les effets les plus marqués étant observés à 22 jours, ce sont les résultats obtenus pour cette durée d’exposition qui sont pris en compte. Une benchmark dose BMDL2sd de 0,52 mg Cr.kg-1.j-1 a été établie pour les effets hématologiques (anémie microcytaire hypochrome).
Facteurs d’incertitude : Un facteur global de 100 correspondant à des facteurs 10 pour tenir compte de la variabilité inter-espèce et intra-espèce.
Calcul : 0,52 mg Cr.kg-1 x 1/100= 0,005 mg Cr.kg-1.j-1 = 5.10-3 mg Cr.kg-1.j-1
Indice de confiance : cet organisme ne propose pas d’indice de confiance

Effets à seuil - Exposition chronique par voie orale
Composés du Chrome VI
L’ATSDR propose un MRL de 9.10-4 mg Cr.kg-1.j-1 pour une exposition chronique par ingestion aux composés du chrome (VI) (ATSDR, 2012).
Cette valeur a été établie à partir de l’étude du NTP (2008) qui a exposé des rats et des souris pendant 2 ans au dichromate de sodium dihydraté (Cr (VI)) dans l’eau de boisson. Les rats ont été exposés à 0 – 14,3 – 57,3 – 172 – 516 mg.L-1 de dichromate de sodium soit 0 – 0,38 – 1,4 – 3,1 – 8,7 mg Cr.kg pc-1.j-1. Des Benchmarks Doses ont été calculées pour plusieurs effets critiques (inflammation hépatique chronique chez les rats femelles et hyperplasie diffuse de l’épithélium du duodénum et infiltration histiocytaire au niveau du nodule lymphatique du mésentère chez les souris mâles et hyperplasie diffuse de l’épithélium du duodénum, infiltration histiocytaire au niveau du ganglion lymphatique du mésentère et du foie, altération cytoplasmatique de l’acinus pancréatique chez les souris femelles). La valeur la plus basse a été retenue pour la construction de la VTR. Il s’agit de la benchmark dose de 0,09 mg Cr.kg-1.j-1 établie pour les effets sur le duodénum (hyperplasie diffuse de l’épithélium) chez la souris femelle.
Facteurs d’incertitude : des facteurs 10 sont appliqués pour tenir compte de la variabilité inter-espèces et intra-espèce (facteur global = 100)
Calcul : 0,09 mg Cr.kg-1.j-1 x 1/100 = = 0,0009 mg.kg-1.j-1 = 0,9 µg.kg-1.j-1
Indice de confiance : Cet organisme ne propose pas d’indice de confiance.

L’US EPA (IRIS) propose une RfD de 3.10-3 mg Cr.kg-1.j-1 pour une exposition chronique par voie orale au chrome VI (US EPA(IRIS),1998b).
Cette valeur a été établie à partir d’une étude expérimentale réalisée chez le rat Sprague Dawley (MacKenzie et al., 1958). Les animaux ont été exposés au chrome (VI) (K2CrO4) à des doses de 0 à 25 mg.L-1 pendant 1 an dans l’eau de boisson. En raison d’une absence d’effet observé au cours de cette étude, un NOAEL ajusté de 2,4 mg Cr.kg-1.j-1 a été défini pour le chrome (VI) (consommation d’eau par jour estimée à 0,1 L.kg-1.j-1).
Facteurs d’incertitude : Un facteur 10 est appliqué pour l’extrapolation des données expérimentales à l’homme, un facteur 10 pour tenir compte des différences de sensibilité au sein de l’espèce humaine, un facteur 3 pour compenser les extrapolations de durée de l’exposition et un facteur 3 pour tenir compte du temps d’exposition court utilisé.
Calcul : 2,4 mg Cr.kg-1.j-1 x 1/300 x 1/3 = 0,003 mg Cr.kg-1.j-1 = 3 µg Cr.kg-1.j-1
Indice de confiance : l’US EPA attribue un indice faible dans l’étude, la base de données et la valeur construite. L’indice de confiance dans l’étude retenue est faible du fait du peu d’animaux exposés, du nombre restreint de paramètres suivis et de l’absence d’effet toxique à la dose la plus élevée. La confiance dans la base de données est également faible car les études supports sont également de qualité limitée et que la toxicité sur le développement n’est pas bien connue.

L’OMS IPCS propose une TDI de 9.10-4 mg Cr.kg j-1 pour une exposition chronique au chrome (VI) par voie orale (OMS IPCS, 2013).
L’OMS CICAD précise que la construction de cette valeur reprend la construction du MRL de l’ATSDR pour une exposition chronique par voie orale : même étude source (NTP, 2008), même choix d’effet critique (hyperplasie du duodénum), même calcul de benchmark dose et même facteurs d’incertitude.
Facteurs d’incertitude : Un facteur 100 a été retenu correspondant à un facteur 10 pour tenir compte de la variabilité inter-espèces et un facteur 10 pour tenir compte de la variabilité au sein de l’espèce humaine.
Calcul : 0,09 mg Cr.kg-1.j-1 x 1/100 = = 0,0009 mg Cr.kg-1.j-1 = 0,9 µg Cr.kg-1.j-1
Indice de confiance : Cet organisme ne propose pas d’indice de confiance.

Le RIVM propose une TDI provisoire (pTDI) de 5.10-3 mg Cr.kg-1.j-1 pour une exposition chronique au chrome (VI) par voie orale (Baars et al., 2001)
Cette valeur a été établie à partir d’une étude expérimentale réalisée chez le rat Sprague Dawley (MacKenzie et al., 1958). Les animaux ont été exposés au chrome (VI) (K2CrO4) à des doses de 0 à 25 mg.L-1 pendant 1 an dans l’eau de boisson. Un NOAEL de 2,4 mg Cr.kg-1.j-1 a été défini pour le chrome (VI).
Facteurs d’incertitude : Un facteur 10 est appliqué pour l’extrapolation des données expérimentales à l’homme, un facteur 10 pour tenir compte des différences de sensibilité au sein de l’espèce humaine et un facteur 5 pour la faible durée d'exposition.
Calcul : 2,4 mg Cr.kg-1.j-1x 1 / 500 = 5.10-3 mg Cr.kg-1.j-1 = 5 µg Cr.kg-1.j-1
Indice de confiance : Selon le RIVM, la fiabilité de cette valeur est faible.

L'OEHHA propose un REL de 2.10-2 mg Cr.kg-1.j-1 pour une exposition chronique au chrome (VI) soluble (sauf CrO3) par voie orale (OEHHA, 2008).
Cette valeur est issue de la même étude expérimentale que celle utilisée par l'US EPA pour calculer sa RfD (MacKenzie et al., 1958). Des rats ont été exposés au chrome (VI) dans l'eau de boisson durant 1 an. Aucun effet n'a été noté quelle que soit la dose. Un NOAEL de 2,4 mg Cr.kg-1.j-1 (converti à partir de la dose de 25 mg.L-1) a été établi (25 mg.L-1 x 0,035 L.j-1 x 1/0,35 kg).
Facteurs d’incertitude : Un facteur 10 est appliqué pour l'extrapolation des données à l'homme et un facteur 10 pour tenir compte des différences de sensibilité au sein de l’espèce humaine.
Calcul : 2,4 mg Cr.kg-1.j-1 x 1/100 = 0,02 mg Cr.m-3
Indice de confiance : Cet organisme ne propose pas d’indice de confiance.

Santé Canada propose une DJT de 2,2.10-3 mg.kg-1.j-1 pour une exposition chronique par voie orale aux composés du chrome (VI) (Santé Canada, 2021).
Cette valeur a été établie à partir de l’étude du NTP (2008a), au cours de laquelle des rats et des souris ont été exposés pendant 2 ans au dichromate de sodium dihydraté (Cr (VI)) dans l’eau de boisson. Les souris femelles ont reçu 0 – 14,3 – 57,3 – 172 – 516 mg.L-1 de dichromate de sodium dihydraté, soit à 0 – 0,38 – 1,4 – 3,1 – 8,7 mg Cr (VI).kg pc-1.j-1. Une Benchmark Dose a été calculée pour l’hyperplasie diffuse de l’épithélium du duodénum chez les souris, soit une BMDL01 de 0,67 mg Cr (VI).kg-1 pc.j-1. Un modèle PBPK a été utilisé pour convertir cette BMD chez la souris en dose équivalente chez l’homme de 0,054 mg Cr (VI).kg-1 pc.j-1
Facteurs d’incertitude : Un facteur global 25 a été appliqué. Il correspond à un facteur 10 pour tenir compte de la variabilité intra-espèce et un facteur 2,5 pour les différences pharmacodynamiques inter-espèces.
Calcul : 0,054 mg/kg x 1/25 = = 0,0009 mg.kg-1.j-1 = 2,2 µg.kg-1.j-1

L’US EPA propose une valeur projet de RfD de 9.10-4 mg Cr.kg-1.j-1 pour une exposition chronique par ingestion aux composés du chrome (VI) (US EPA, 2010).

La construction de cette valeur suit en tout point celle de l’ATSDR pour une exposition chronique par voie orale : même étude source, même choix d’effet critique, même calcul de benchmark dose et même facteurs d’incertitude.

Facteurs d’incertitude : des facteurs 10 sont appliqués pour tenir compte de la variabilité inter-espèces et intra-espèce (facteur global = 100)

Calcul : 0,09 mg Cr.kg-1.j-1 x 1/100 = = 0,0009 mg Cr.kg-1.j-1 = 0,9 µg Cr.kg-1.j-1


Effets sans seuil - Exposition chronique par inhalation
Composés du Chrome VI
L’US EPA (IRIS) propose un ERUi de 1,2.10-2 (µg Cr.m-3)-1 pour une exposition chronique au chrome VI par inhalation (US EPA(IRIS),1998b)
Cette valeur est établie à partir d’une étude épidémiologique portant sur 332 salariés exposés de 1931-1951 jusqu’en 1974. En 1974, plus de la moitié de la cohorte était décédée. La mort par cancer pulmonaire représentait 63,6 %, 62,5 % et 58,3 % des causes de décès pour des individus employés respectivement depuis 1931-1932, 1933-1934 et 1935-1937 (Mancuso, 1975). Dans cette étude, la mort par cancer pulmonaire est corrélée avec l’exposition aux dérivés solubles du chrome (VI), aux dérivés insolubles du chrome (III) et au chrome total. Une extrapolation des données par un modèle multi-étape a permis de déterminer un ERUi de 1,2.10-2 (µg cr.m-3)-1, ce qui correspond à une concentration de
8.10-4 µg Cr.m-3 pour un niveau de risque de 10-5 et à une concentration de 8.10-5 µg Cr.m-3 pour un niveau de risque de 10-6.

L’OMS propose un ERUi de 4.10-2 (µg Cr.m-3)-1 pour une exposition chronique au chrome VI par inhalation (OMS, 2000).
Cette valeur a été établie à partir de plusieurs études épidémiologiques (Hayes et al., 1979 ; Langard et al., 1980 ; Langard et al., 1990). Dans ces études, l’effet retenu est la survenue de cancers pulmonaires. De ces différentes études, plusieurs estimations du risque sont rapportées, allant de 1,1.10-2 à 1,3.10-1.Finalement, c’est la moyenne géométrique de ces valeurs qui est retenue. La concentration de chrome de 25.10-2 µg.m-3 est associée à un excès de risque de 10-5 et celle de 25.10-3 µg.m-3 est associée à un excès de risque de 10-6

L’OMS CICAD propose une ERUi de 4.10-2 (µg Cr.m-3)-1 pour une exposition chronique au chrome VI par inhalation (OMS CICAD 2013).
Cette valeur a été établie sur la base des données issues d’une cohorte de salariés d’une usine de production de chrome (Gibb et al., 2000). L’exposition cumulée au trioxyde de Cr (VI) de chaque individu de la cohorte a été estimée notamment par l’utilisation des nombreuses mesures réalisées au sein de l’usine. L’exposition au chrome (VI) est corrélée à l’augmentation du risque de cancer pulmonaire. Un modèle de régression linéaire de Poisson a été utilisé pour estimer l’excès de risque de cancer des poumons associé à une exposition professionnelle au trioxyde de Cr (VI) (Park et al., 2004), en retenant l’hypothèse d’une exposition cumulée et constante entre 20 et 65 ans, soit jusqu’à 45 ans d’exposition (8 h/j, 5 j/sem, et 52 sem/an). Une extrapolation linéaire du scénario a été réalisée par l’OMS CICAD pour tenir compte de l’exposition environnementale correspondant à une exposition continue de la naissance jusqu’à 70 ans.
La valeur retenue correspond à la concentration de 1 µg.m-3 de Cr associée à un excès de risque de 4.10-2 pour une exposition environnementale.

Le RIVM propose un CRinhal de 2,5.10-6 mg Cr.m-3 soit 2,5.10-3 µg Cr.m-3 pour une exposition au chrome (VI) par inhalation (Baars et al., 2001).
Cette valeur correspond à un excès de risque cancérigène de 1.10-4. Elle a été établie à partir d'un risque vie entière de 4.10-2 (µg.m-3)-1 pour une exposition à 1 µg.m-3, calculé à partir des études épidémiologiques réalisées chez des travailleurs (Slooff, 1990[2] ; OMS, 1994).  L’étude de Slooff et al., (1990) n’étant pas disponible, les détails de l’étude n’ont pas été présentés dans le présent document.

Santé Canada propose un ERUi de 76 (mg Cr (VI).m-3)-1 soit 7,6.10-2 (µg Cr (VI).m-3)-1 pour une exposition au chrome (VI) par inhalation (Santé Canada, 2021).
Ces valeurs ont été établies à partir d’une étude épidémiologique portant sur 332 salariés (Mancuso, 1975). Dans cette étude, la mort par cancer pulmonaire est corrélée avec l’exposition aux dérivés solubles du chrome (VI). A partir de la courbe dose-réponse expérimentale, la dose causant une augmentation de 5 % de l'incidence des tumeurs a été estimée à 4,6 µg.m-3 pour le chrome total. Une étude plus ancienne au sein de la même usine a montré que la proportion de chrome (III) par rapport au chrome (VI) était de 6:1 (Bourne et Yee, 1950). Par conséquent, les concentrations en chrome (VI) peuvent être estimées à 1/7 des concentrations totales en chrome. Ceci a conduit à une CT0,05 de 0,66 µg.m-3 (4,6 µg.m-3 / 7) pour le chrome (VI). ERUi = 0,05/ CT0,05 = 0,05/0,66 µg.m-3.

L'OEHHA propose un ERUi de 1,5.10-1 (µg Cr.m-3)-1 pour une exposition au chrome VI par inhalation (OEHHA, 2011).
Cette valeur a été calculée à partir de l'étude épidémiologique de Mancuso, 1975 (voir ci-dessus). Un modèle multiétape linéarisé a été utilisé pour calculer le risque cancérigène.


Effets sans seuil - Exposition chronique par voie orale
Composés du Chrome VI
L’US EPA (IRIS) propose un projet de valeur ERUo de 0,5 (mg Cr.kg-1.j-1)-1 (US EPA, 2010).
Cette valeur est basée sur l’étude de cancérogenèse du NTP, 2008) au cours de laquelle des rats et des souris mâles et femelles ont été exposés à différentes concentrations de dichromate de sodium. Une augmentation de l’incidence des tumeurs de l’intestin grêle est rapportée chez les mâles et les femelles et est présentée dans le tableau 1. A partir de ces données, une approche par BMD a été menée pour le calcul de la pente puis une dose équivalente chez l’homme a été calculée. Un modèle à deux étapes a été utilisé et la pente de la courbe a été calculée de 0,09 (mg.kg-1.j-1)-1 pour les mâles et de 0,10 (mg.kg-1.j-1)-1 pour les femelles. Une pente équivalente a ensuite été calculée en prenant comme poids corporel 50 et 53 g respectivement pour les mâles et les femelles et de 70 kg pour les humains soit une pente de la courbe de 0,5 (mg.kg-1.j-1)-1 pour les mâles et de 0,6 (mg.kg-1.j-1)-1 pour les femelles. Le modèle présentant une meilleure corrélation pour les mâles que pour les femelles, la valeur de 0,5 (mg.kg-1.j-1)-1 est donc celle retenue.

L'OEHHA propose un ERUo de 0,5 (mg Cr.kg-1.j-1)-1 pour une exposition chronique au chrome VI par voie orale (OEHHA, 2011).
La valeur est basée sur la même étude du NTP (2008) qui a montré une augmentation statistiquement significative des tumeurs avec une relation dose-effet chez les souris et les rats. Les résultats montrent une incidence des tumeurs plus importante chez les souris que chez les rats. Dans une démarche protectrice, l’espèce la plus sensible a été retenue pour l’élaboration de la valeur. La relation dose-réponse a été ajustée en tenant compte des durées de vie des animaux. Un modèle multi-étapes a été utilisé à partir des données de l’incidence combinée des carcinomes et des adénomes de l’intestin grêle de manière indépendante pour les souris mâles et femelles. Le modèle a permis de calculer la limite inférieure de l’intervalle de confiance à 95 % de la dose maximale estimée pouvant induire un excès de risque de 10 % (1,2 mg.kg-1.j-1 pour les mâles et de 1,03 mg.kg-1.j-1 pour les femelles). Une valeur équivalente pour l’homme a ensuite été calculée en prenant comme poids corporel 50 et 52 g respectivement pour les mâles et les femelles et 70 kg pour les humains soit une pente de la courbe de 0,5 (mg.kg-1.j-1)-1 pour les mâles et de 0,59 (mg.kg-1.j-1)-1 pour les femelles. Du fait d’une meilleure corrélation des données chez le mâle, ce sont ces dernières qui ont été retenues. L’ERUo dérivé est de 0,5 (mg.kg-1.j-1)-1.

Valeurs de l'ANSES et/ou de l'INERIS
Nom Valeur Organisme choix Année du choix URL choix Source Commentaire Effet critique retenu Etat du statut Durée d'exposition Milieu Source d'exposition Facteur Contexte de gestion Age-Dependent Adjustments Factors ADAF - Tranche d'âge ADAF - Valeur ADAF - URL
MRL 0,1 µg.m-3 Ineris 2022 ATSDR (2012)
chrome III sels solubles
lésions histologiques nasales et pharyngées chez le rat Final Air ambiant
MRL 5 µg.m-3 Ineris 2022 ATSDR (2012)
Chrome III sels insolubles
inflammation chronique des poumons et l?hyperplasie des cellules septales chez les rats mâles Final Air ambiant
MRL 0,005 µg.m-3 Ineris 2022 ATSDR (2012)
Chrome VI sous forme d'aérosol et trioxyde de chrome
irritation nasale, une atrophie de la muqueuse et une diminution des paramètres spiromètriques Final Air ambiant
MRL 0,3 µg.m-3 Ineris 2022 ATSDR (2012)
Chrome VI sous forme de particules
modification de la lactate déshydrogénase dans le liquide de lavage broncho-alvéolaire Final Air ambiant
Ceci est un aperçu

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Synthèse

Effets à seuil - Exposition sub-chronique par inhalation
Composés du Chrome III sels solubles
L’INERIS propose de retenir pour une exposition sub-chronique aux composés solubles du chrome III par inhalation la VTR sub-chronique de 0,1 µg Cr.m-3 de l’ATSDR (2012).
Seul l’ATSDR (2012) propose une valeur pour des expositions sub-chroniques par inhalation aux sels solubles de chrome (III). Cette valeur est basée sur une étude expérimentale de 13 semaines chez le rat exposé par inhalation au sulfate de chrome basique (Derelanko et al.,1999). Cette étude est de bonne qualité. L’élaboration de la VTR est cohérente et l’ensemble de la démarche est bien détaillée.
Cette valeur est retenue par l’INERIS.
Cette valeur de construction récente à partir d’une étude sub-chronique chez le rat de 1999, est bien détaillée, les éléments sont recevables et de bonne qualité. Cette valeur est de qualité élevée.
Indice de confiance : élevé

Effets à seuil - Exposition sub-chronique par inhalation
Composés du Chrome III sels insolubles
L’INERIS propose de retenir pour une exposition sub-chronique aux composés insolubles du chrome III par inhalation la VTR sub-chronique de 5 µg Cr.m-3 de l’ATSDR (2012).
Seul l’ATSDR (2012) propose une valeur pour des expositions sub-chroniques par inhalation aux sels insolubles de chrome (III). Cette valeur est basée sur une étude expérimentale de 13 semaines chez le rat exposé par inhalation à l’oxyde de chrome (Derelanko et al., 1999), de bonne qualité. L’élaboration de la VTR est cohérente et l’ensemble de la démarche est bien détaillée. Par ailleurs, cette valeur a été récemment retenue par l’ANSES
L’étude est de bonne qualité et la démarche de construction de la VTR détaillée et argumentée de manière satisfaisante.
Indice de confiance : élevé

Effets à seuil - Exposition chronique par inhalation
Composés du Chrome III sels solubles
L’Ineris propose de retenir la valeur de 0,1 µg.m-3 pour une exposition chronique par inhalation aux composés solubles du chrome (III) (Santé Canada, 2021)
L’ATSDR (2012) propose une valeur pour des expositions sub-chroniques par inhalation aux sels solubles de chrome (III). Cette valeur est basée sur une étude expérimentale de 13 semaines chez le rat exposé par inhalation au sulfate de chrome basique (Derelanko et al.,1999). Cette étude est de bonne qualité. L’élaboration de la VTR est cohérente et l’ensemble de la démarche est bien détaillée.
Cette valeur est reprise entièrement par Santé Canada pour des expositions chroniques.
Cette valeur est retenue par l’Ineris.
Cette valeur construite à partir d’une étude sub-chronique chez le rat de 1999, est bien détaillée, les éléments sont recevables et de bonne qualité.
Cette valeur est de qualité moyenne en raison de l’absence de facteur d’incertitude pour prendre en compte la durée de l’étude (sub-chronique).

Indice de confiance : moyen

Effets à seuil - Exposition chronique par inhalation
Composés du Chrome III sels insolubles
L’INERIS propose de retenir pour une exposition chronique aux composés insolubles du chrome (III) par inhalation la VTR chronique de 2 µg Cr.m-3.
Seul le RIVM (2001) propose une valeur pour des expositions chroniques par inhalation aux sels insolubles de chrome (III). Les fondements de cette valeur manquent de transparence. En l’absence d’autre valeur disponible pour une exposition chronique et dans la mesure où l’ATSDR en 2012 a établi une valeur de 5 µg Cr.m-3 pour une exposition sub-chronique de bonne qualité, l’Ineris propose d’utiliser la valeur de l’ATSDR pour une exposition sub-chronique en lui appliquant un facteur supplémentaire de 3 pour l’extrapolation du sub-chronique au chronique soit 1,6 µg Cr.m-3 arrondi à 2 µg Cr.m-3.
Cette valeur est retenue par l’INERIS.
En l’absence de VTR construite pour une exposition chronique de qualité, nous proposons une valeur extrapolée à partir d’une VTR pour une exposition sub-chronique. Du fait de l’extrapolation, cette valeur est de qualité moyenne.
Indice de confiance : moyen

Effets à seuil - Exposition chronique par voie orale
Composés du Chrome III sels solubles
L’INERIS propose de retenir pour une exposition chronique aux composés solubles du chrome (III) par voie orale la VTR chronique de 5.10-3 mg Cr.kg-1.j-1 du RIVM (2001).
Seul le RIVM (2001) propose une valeur pour des expositions chroniques par voie orale aux sels solubles de chrome (III). Les détails de la construction de cette VTR ne sont pas clairement rapportés : l’étude source n’est pas précisée.
En l’absence d’autre valeur, l’INERIS propose de retenir cette valeur par défaut.
Compte tenu de l’absence de transparence de la construction de cette valeur, et que la valeur se base probablement sur l’absence d’effet à la seule dose testée dans l’étude source, la confiance est faible.
Indice de confiance : retenue par défaut.

Effets à seuil - Exposition chronique par voie orale
Composés du Chrome III sels insolubles
L’INERIS propose de retenir pour une exposition chronique aux composés insolubles du chrome (III) par voie orale la VTR chronique de 0,3 mg Cr.kg-1.j-1 de EFSA (2014).
Quatre valeurs sont disponibles, celle de l’US EPA de 1998 et celle du RIVM de 2001, celle de l’EFSA de 2014 et celle de Santé Canada de 2021. L’ANSES a réalisé un choix de VTR et recommande la valeur développée par l’EFSA (ANSES, 2018).
La valeur de l’US EPA est basée sur une étude chronique chez le rat exposé à l’oxyde chromique via la nourriture (Ivankovic et Preussmann, 1975). Cette valeur est de qualité recevable malgré un manque de transparence dans la description de l’étude. L’élaboration de la VTR est simple mais argumentée et le choix des facteurs d’incertitude adapté par rapport à l’étude source. Santé Canada reprend la valeur de l’US EPA.
La valeur du RIVM se base sur les publications de l’ATSDR (1998), cependant ces informations ne sont plus accessibles car le document a été remplacé par une nouvelle version et il n’est donc pas possible de juger de leur pertinence.
La valeur de l’EFSA est basée sur une étude expérimentale chronique chez le rat et la souris du NTP (2010). Cette étude est de bonne qualité. En l’absence d’effet rapporté à la plus forte de dose, celle-ci est retenue comme un NOAEL alors que des effets sur la reproduction ou le développement auraient probablement été plus pertinents mais ne peuvent pas être pris en compte en l’absence de relation dose-effet. Comme la valeur de l’US EPA, l’élaboration de la VTR est simple mais argumentée et le choix des facteurs d’incertitude adapté par rapport à l’étude source. Cette valeur de l’EFSA a été retenue par l’ANSES en 2016.
La valeur proposée par l’EFSA est malgré tout basée sur une étude de bonne qualité, elle est construite de manière cohérente au regard des éléments disponibles. Cette valeur est retenue par l’ANSES et l’INERIS.
Compte tenu des limites de cette valeur, la confiance est faible.
Indice de confiance : faible.

Effets à seuil - Exposition sub-chronique par inhalation
Composés du Chrome VI sous forme d'aérosols et trioxyde de chrome
L’INERIS propose de retenir pour une exposition sub-chronique à des aérosols de chrome (VI) par inhalation la VTR chronique de 5.10-3 µg Cr.m-3 de ATSDR (2012).
Seul l’ATSDR (2012) propose une valeur pour des expositions sub-chroniques par inhalation à des aérosols de chrome (VI). Cette valeur est basée sur une étude épidémiologique de 2,5 ans chez des travailleurs (Lindberg et Hedenstierna, 1983). Cette étude est de qualité limitée par la faible taille de la population étudiée et les incertitudes concernant les niveaux d’exposition et les co-expositions. L’élaboration de la VTR est cohérente et l’ensemble de la démarche est bien détaillée. L’INERIS retient cette valeur.
Cette valeur est construite à partir d’une étude épidémiologique de qualité limitée par la faible taille de la population étudiée et les incertitudes concernant les niveaux d’exposition et les co-expositions.
Indice de confiance : moyen

Effets à seuil - Exposition sub-chronique par inhalation
Composés du Chrome VI sous forme particulaire
L’INERIS propose de retenir pour une exposition sub-chronique aux composés du chrome (VI) sous forme particulaire par inhalation la VTR chronique de 0,3 µg Cr.m-3 de l’ATSDR (2012).
Une seule VTR est disponible un MRL de 1.10-3 mg Cr.m-3 pour une exposition sub-chronique de l’ATSDR (2012).
Cette VTR est établie à partir de l’étude expérimentale chez le rat de Glaser et al., 1990 pour des expositions à un aérosol de particules de dichromate de sodium. Cette étude est considérée de qualité recevable même si la caractérisation de l’exposition est limitée. L’effet critique retenu est la modification de l’activité de la lactate déshydrogénase dans le liquide de LBA. Une Benchmark Dose a été calculée et un ajustement au temps et une dose équivalente chez l’homme ont été pratiqués. L’ATSDR utilise un facteur d’incertitude de 3 pour prendre en compte des différences de pharmacodynamie et un facteur de 10 pour tenir compte des différences inter-espèces. La construction de cette valeur est cohérente, elle est recommandée par l’INERIS pour des expositions sub-chroniques.
Cette valeur est construite à partir d’une étude sub-chronique chez le rat de bonne qualité malgré la caractérisation de l’exposition qui est limitée, cette valeur est de qualité moyenne.
Indice de confiance : moyen

Effets à seuil - Exposition chronique par inhalation
Composés du Chrome VI sous forme d'aérosol et trioxyde de chrome
L’INERIS propose de retenir pour une exposition chronique à des aérosols de chrome (VI) par inhalation la VTR chronique de 8.10-3 µg Cr.m-3 de l’US EPA (1998b).
Quatre organismes proposent des valeurs l’ATSDR (2012), l’US EPA (1998), l’OMS CICAD (2013) et l’OEHHA (2008).
Ces quatre valeurs sont basées sur la même étude épidémiologique (Lindberg et Hedenstierna, 1983) au cours de laquelle les travailleurs ont été exposés à un aérosol de trioxyde de chrome. Cette étude est de bonne qualité malgré la faible taille de la population étudiée et des co-expositions possibles dans la catégorie intermédiaire.
Les quatre organismes retiennent la même concentration critique de 2.10-3 mg Cr.m-3 pour un même effet critique : l’irritation nasale, une atrophie de la muqueuse et une diminution des paramètres spirométriques.
Chacun des organismes calcule une LOAEC ajustée pour une exposition continue en prenant en compte soit les différences de durée d’exposition (8 h/24 h x 5 j/7 j) pour l’ATSDR et l’OMS CICAD, soit les différences de volume d’air inhalé au cours de la période de travail et de la journée (10 m3/20 m3 x 5 j/7 j) pour l’US EPA et l’OEHHA, ce qui est à peu près équivalent.
Enfin, les facteurs d’incertitudes appliqués couvrent différemment les incertitudes :
L’ensemble des organismes a retenu un facteur 10 pour prendre en compte la variabilité au sein de l’espèce humaine. De même, du fait de l’utilisation d’une LOAEC, l’ensemble des organismes a retenu un facteur d’incertitude, d’une valeur de 10 pour l’ATSDR et l’OMS CICAD et de 3 pour l’US EPA et l’OEHHA. Enfin, s’agissant d’une étude épidémiologique pour laquelle l’exposition moyenne est seulement de 2,5 ans, et pour extrapoler les résultats d’une étude sub-chronique à chronique, un facteur a été ajouté par l’US EPA et l’OEHHA alors qu’il n’a pas été jugé nécessaire par l’ATSDR et l’OMS CICAD. Ainsi, le total des facteurs d’incertitude retenus est de 100 pour l’ATSDR et l’OMS CICAD, et de 90 pour l’US EPA. L’OEHHA retient quant à lui un facteur total d’incertitude de 300 du fait des valeurs un peu plus élevées pour chacun des facteurs. Le facteur 90 retenu par l’US EPA pour couvrir la variabilité au sein de l’espèce humaine, l’utilisation d’une LOAEC et d’une étude sub-chronique nous paraît suffisant, c’est donc la valeur de l’US EPA qui sera retenue.
Cette valeur est construite à partir d’une étude chez des travailleurs mais du fait des limites de la caractérisation de l’exposition dans l’étude clé ainsi que dans les études support , la confiance globale dans la valeur est moyenne.
Indice de confiance : Moyen

Effets à seuil - Exposition chronique par inhalation
Composés du Chrome VI sous forme particulaire
L’INERIS propose de retenir pour une exposition chronique aux composés du chrome (VI) sous forme particulaire par inhalation la VTR chronique de 3.10-2 µg Cr.m-3 de OMS IPCS.
Quatre VTR sont disponibles pour des expositions chroniques : le RfC de 0,1 µg Cr.m-3 de l’US EPA (1998), le TC de 0,03 µg Cr.m-3 (OMS IPCS, 2013), le CT de 1.10-4 mg.m-3 de Santé Canada (2021) et le REL de 0,2 µg Cr.m-3 de l’OEHHA.
Ces 4 VTR sont élaborées à partir de la même étude (Glaser et al., 1990), que celle retenue par l’ATSDR pour des expositions sub-chroniques. Cette étude est considérée de qualité recevable même si la caractérisation de l’exposition et sa durée sont limitées.
La VTR de l’OMS IPCS reprend la VTR de l’ATSDR établie pour une exposition sub-chronique à laquelle est ajouté un facteur d’incertitude de 10 pour tenir compte de l’extrapolation d’une exposition sub-chronique à chronique. Comme précisé précédemment, cette étude est considérée de qualité recevable même si la caractérisation de l’exposition est limitée. L’effet critique retenu est la modification de l’activité de la lactate déshydrogénase dans le liquide de LBA. Cet effet est compatible avec le profil toxicologique de la substance.
La VTR de l’US EPA retient le même effet critique que celui de l’ATSDR (mesure de l’activité de la lactate déshydrogénase dans le liquide broncho-alvéolaire), et suit la même démarche conduisant à une benchmark dose identique. Santé Canada reprend la valeur de l’US EPA.
Ensuite, il existe deux différences entre la construction de ces deux valeurs. La première réside dans le choix du facteur RDDR utilisé dans l’extrapolation de l’animal à l’homme. La valeur développée par l’US EPA (1998) a retenu la valeur de 2,1576 issue d’un projet de document (US EPA, 1989), alors que la celle retenue par l’ATSDR (2012) et reprise par l’OMS IPCS (2013) est de 0,630 et correspond à celle proposée par le document finalisé de l’US EPA (US EPA, 1994). Il est proposé de retenir le RDDR de 0,630.
La seconde différence réside dans les facteurs d’incertitude qui ont été appliqués. L’US EPA retient un facteur 3 pour prendre en compte des différences pharmacodynamiques entre les différentes espèces, un facteur 10 pour prendre en compte la durée de l’étude utilisée et un autre facteur 10 pour prendre en compte les différences de sensibilité au sein de la population humaine. Concernant le facteur d’incertitude, la valeur de l’US EPA est donc la même que celle de l’ATSDR pour une exposition sub-chronique, la seule différence réside dans le facteur supplémentaire utilisé par l’US EPA pour son extrapolation à une exposition chronique.
Enfin, la VTR de l’OEHHA retient l’hyperplasie bronchique comme effet critique puis calcule une benchmark concentration avant de réaliser un ajustement temporel. L’OEHHA applique ensuite un facteur 3 pour prendre en compte des différences pharmacocinétiques entre les différentes espèces, un facteur 3 pour prendre en compte la durée de l’étude utilisée et un autre facteur 10 pour prendre en compte les différences de sensibilité au sein de la population humaine.
Les démarches de l’US EPA, de l’OMS IPCS et de l’OEHHA sont très proches et cohérentes et aboutissent à des valeurs proches. La différence entre ces trois valeurs réside dans le choix de l’effet critique (altération de l’activité de la lactate déshydrogénase ou hyperplasie bronchique), du pourcentage d’effet retenu pour le calcul de la benchmark concentration (5 ou 10 %), dans la valeur du facteur d’extrapolation animal-homme (RDDR) et dans le choix des facteurs d’incertitude retenus et leur valeur associée. Les valeurs développées par l’US EPA et l’OMS IPCS retiennent le critère d’effet le plus sensible. La construction de l’OMS CICAD basée sur les éléments les plus récents apparait la plus pertinente.
L’INERIS recommande la valeur de l’OMS IPCS pour des expositions chroniques aux composés du chrome (VI) sous forme particulaire.
Cette valeur est établie à partir d’une étude expérimentale de bonne qualité malgré la caractérisation de l’exposition qui est limitée, cette valeur est de qualité moyenne.
Indice de confiance : moyen

Effets à seuil - Exposition sub-chronique par voie orale
Composés du Chrome VI
L’INERIS propose de retenir pour une exposition sub-chronique au chrome VI par voie orale la VTR sub-chronique de 5.10-3 mg Cr.kg-1.j-1 de ATSDR (2012).
Cette valeur est basée sur une étude expérimentale de 2 ans au cours de laquelle les principaux effets (anémie microcytaire hypochrome) ont été observés à 22 jours d’exposition. Cette étude est de bonne qualité. Une benchmark dose a été calculée et un facteur d’incertitude de 100 pour prendre en compte la variabilité intra- et inter-espèces ont été appliqués. Cette démarche est cohérente et la valeur de l’ATSDR est retenue par l’INERIS.
Cette valeur est retenue par l’INERIS.
Cette valeur est établie à partir d’une étude de bonne qualité chez l’animal pour une exposition sub-chronique.
Indice de confiance : élevé.

Effets à seuil - Exposition chronique par voie orale
Composés du Chrome VI
L’INERIS propose de retenir pour une exposition chronique au chrome (VI) par voie orale la VTR chronique de 2,2.10-3 mg Cr.kg-1.j-1 (Santé Canada, 2021).
Six organismes proposent des VTR pour des expositions chroniques par voie orale aux composés du chrome VI : ATSDR (2012), US EPA (1998), OMS IPCS (2013), RIVM (2001), l’OEHHA (2008) et Santé Canada (2021). L’US EPA (2010) propose par ailleurs une valeur en projet, reprenant la construction de l’ATSDR (2012), en se basant sur le projet de 2008 ; cette valeur n’étant pas finalisée, elle n’est pas intégrée dans le présent choix. Enfin, l’Anses (2012) propose de retenir la valeur de l’ATSDR.
Les valeurs proposées par l’US EPA (1998), le RIVM et l’OEHHA sont basées sur la même étude source (MacKenzie et al., 1958). Cette étude ancienne est de qualité limitée par le nombre restreint d’animaux exposés, de paramètres étudiés et par l’absence d’effet toxique à la dose la plus élevée testée. La construction de la VTR repose ensuite sur les mêmes critères d’effets et de doses critiques. Le RIVM considère sa valeur comme provisoire, elle n’est donc pas retenue. La différence entre l’US EPA et l’OEHHA réside dans le choix des facteurs d’incertitude qui sont appliqués. L’US EPA choisit d’appliquer un facteur 10 pour l’extrapolation des données de l’animal à l’homme, un facteur 10 pour tenir compte des différences de sensibilité au sein de l’espèce humaine, un facteur 3 pour compenser les extrapolations de durée de l’exposition et un facteur supplémentaire 3 pour tenir compte du temps court d’exposition. Pour sa part, l’OEHHA retient un facteur 3 pour l’extrapolation des données expérimentales à l’homme, un facteur 10 pour tenir compte de la variabilité au sein de population humaine. Ce qui conduit à un facteur d’incertitude de 900 pour US EPA et de 30 pour l’OEHHA, le premier nous parait surestimé et le second sous-estimé.
Enfin, l’ATSDR, l’OMS IPCS et Santé Canada proposent une VTR sur la base d’une étude de 2 ans chez le rat et la souris (NTP, 2008). Cette étude récente est de bonne qualité. Un calcul de benchmark dose a ensuite été effectué sur la base de l’hyperplasie au niveau du duodénum. Santé Canada complète le calcul et détermine une dose équivalente humaine en utilisant un modèle PBPK. Si l’ATSDR et l’OMS IPCS prennent un facteur d’incertitude de 100 pour tenir compte de la variabilité inter- et intra-espèce, Santé Canada applique un facteur réduit à 25 prenant en compte l’utilisation d’un modèle PBPK pour le calcul d’une dose équivalent pour l’homme. Les constructions de ces VTR sont cohérentes et justifiées.
L’Ineris recommande la valeur construite par Santé Canada (2021) qui est plus précise du fait de l’utilisation d’une modélisation PBPK. Cette valeur est très proche de celle de précédemment construite par l’ATSDR (2012) et reprise par l’OMS IPCS (2013) et par l’Anses (2012)
Cette valeur s’appuie sur une étude expérimentale relativement récente et de bonne qualité ; elle est soutenue par les autres valeurs qui sont très proches avec une construction presque identique.
Indice de confiance : élevé

Effets sans seuil - Exposition chronique par inhalation
Composés du Chrome VI
L’INERIS propose de retenir pour une exposition chronique aux composés du chrome (VI) par inhalation la VTR chronique de 4.10-2 (µg Cr.m-3)-1 de OMS IPCS (2013).
Six organismes proposent des VTR : l’US EPA (1998), l’OMS (2000), l’OMS CICAD (2013), le RIVM (2001), Santé Canada (2010), et l’OEHHA (2011). L’ANSES a réalisé un choix de VTR (2015) et retient la proposition de l’OMS CICAD.
La VTR de l’OMS CICAD est basée sur les données d’une seule étude épidémiologique de Gibb et al. (2000) correspondant à une nouvelle analyse d’une ancienne cohorte (Hayes et al., 1979). Celle-ci utilise une cohorte d’une taille recevable et pour laquelle les données métrologiques sont disponibles. Cette étude est de bonne qualité. Une valeur identique avait précédemment été calculée par l’OMS (2000) à partir de 3 études (Hayes et al., 1979 ; Langard et al., 1980 ; Langard et al., 1990) dont la première analyse de la cohorte reprise par Gibb et al. (2000). Les VTR de l’US EPA, l’OEHHA et Santé Canada sont quant à elles basées sur une seule et même étude, celle de Mancuso( 1975), et la VTR de l’US EPA est calculée à partir de l’exposition en chrome. Le RIVM propose également une VTR calculée à partir de plusieurs études, mais ces dernières sont plus anciennes que celles sur lesquelles se basent l’OMS et l’OMS CICAD. L’ANSES a réalisé un choix de VTR et retient la valeur construite par l’OMS CICAD pour le travailleur pour une exposition discontinue. Cette approche n’est pas adaptée pour la construction d’une VTR, l’INERIS propose de retenir la valeur de l’OMS CICAD extrapolée pour des expositions environnementales de type continu.
L’INERIS propose donc de retenir la valeur de l’OMS CICAD, qui est basée sur les analyses les plus récentes.
Indice de confiance : moyen

Effets sans seuil - Exposition chronique par voie orale
Composés du Chrome VI
L’INERIS propose de retenir pour une exposition chronique au chrome (VI) par voie orale la VTR chronique de 0,5 (mg Cr.kg-1.j-1)-1 de OEHHA (2011).
Un seul organisme, l’OEHHA, propose une valeur (2011). Cette valeur est basée sur une l’étude du NTP (2008). Des adénomes et carcinomes de l’intestin grêle ont été observés chez les rats et souris mâles et femelles. Les résultats obtenus pour l’espèce la plus sensibles ont servi pour le calcul de la VTR. Un modèle multi-étapes a été utilisé pour le calcul d’une dose équivalente pour l’homme.
Même si le mécanisme de genèse de ces tumeurs n’est pas clairement établi et par prudence, cette valeur de l’OEHHA est retenue.
L’US EPA a obtenu une valeur identique par une approche un peu différente à partir de la même étude, cette valeur est actuellement toujours à l’état de projet.
Indice de confiance : moyen

Autres valeurs des organismes reconnus

Description



Effets sans seuil - Exposition chronique par inhalation
Composés du Chrome VI




Effets sans seuil - Exposition chronique par voie orale
Composés du Chrome VI
 

Autres valeurs des organismes reconnus
Nom Valeur Source Commentaire Effet critique retenu Etat du statut Durée d'exposition Milieu Source d'exposition Facteur Contexte de gestion Age-Dependent Adjustments Factors ADAF - Tranche d'âge ADAF - Valeur ADAF - URL
REL 0,48 µg.m-3 OEHHA (2022)
Inorganic Water-Soluble Compounds
Enzyme release in bronchoalveolar lavage fluid of hamsters consistent with tissue injury, combined with some pathologic evidence of airway damage Draft Air ambiant
REL 0,12 µg.m-3 OEHHA (2022)
Inorganic Water-Soluble Compounds
Inflammation of nasal and pulmonary epithelium in rats Final Air ambiant
Ceci est un aperçu

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Bibliographie

Introduction

L'objectif est d’évaluer les effets sur la faune et la flore aquatique et terrestre. Les résultats nécessaires à cette évaluation sont présentés.

Lorsque les informations de cette section proviennent d’un rapport d’évaluation ayant fait l’objet d’une expertise collective au niveau européen ou international, les références bibliographiques aux auteurs sont citées pour permettre un accès direct à l’information scientifique mais n’ont pas fait systématiquement l’objet d’un nouvel examen critique par les rédacteurs de la fiche.

Le chrome issu des composés du chrome (III) est un élément essentiel dans la nutrition animale, intervenant essentiellement dans le métabolisme du glucose et potentiellement dans celui des graisses. Mais, il n’est pas considéré comme essentiel pour la croissance des plantes.

Les composés de chrome (VI) ne sont pas considérés comme des formes essentielles du chrome sur le plan nutritif. En raison de leur biodisponibilité et des propriétés oxydantes puissantes des composés du chrome (VI), ceux-ci sont considérés comme beaucoup plus toxiques pour les organismes vivants que les formes de chrome (III) (CE 2005).

Les formes de chrome hexavalentes considérées dans cette évaluation sont celles conduisant à la formation des chromates dissous et d’ions dichromate. L'écotoxicité de ces composés a été évaluée en considérant que la toxicité observée est celle liée au chrome (VI) dissous, indépendamment du composé de chrome testé. Pour ce faire, les concentrations d'effet présentées dans les tableaux ci-dessous ont été converties, le cas échéant, afin de présenter les résultats en mg de chrome plutôt qu'en de mg de composé d'origine.

Enfin, comme le chrome (VI) peut être transformé en chrome (III) sous certaines conditions environnementales, la toxicité du chrome (III) a donc été également considérée ici.

Dangers

Description

Ecotoxicité aquatique

Paramètre d'écotoxicité aiguë

L’ensemble des études de toxicité aiguë sur organismes aquatiques présentées ci-dessous provient de la dernière version du rapport européen d’évaluation des risques sur les chromates (CE 2005). Ces études ayant déjà fait l’objet d’une évaluation par les experts Européens, elles ne sont pas été réévaluées dans le présent document.

Abréviations utilisées pour les paramètres de toxicité:

b: biomasse

c: croissance

Chrome (VI)

Espèce

Substance testée

Paramètre d’écotoxicité

Valeur

(mg Cr.L-1)

Référence

Algues

Selenastrum capricornutum

K2Cr2O7

96 h CE50 (c)

72 h CE50 (c)

72 h CI50 (c)

0,217

0,233

0,99

Nyholm 1991

Thalassiosira pseudonana*

K2Cr2O7

CE50

0,341

Riedel 1984

Chlorella vulgaris

K2Cr2O7

72 h CI50 (c)

0,47

Jouany et al. 1982

Scenedesmus subspicatus

K2Cr2O7

72 h CE50 (c)

72 h CE50 (b)

4,6

0,13

Kühn and Pattard 1990

Crustacés

Eau douce

Ceriodaphnia sp

K2Cr2O7

48 h CL50

0,03

Dorn et al. 1987

Daphnia magna

K2Cr2O7

48 h CE50

0,035

Stephenson and Watts 1984

Na2CrO4

48 h CE50

0,05

Trabalka and Gehrs 1977

Na2Cr2O7

48 h CE50

0,112

Elnabarawy et al. 1986

Ceriodaphnia dubia

K2Cr2O7

24 h CL50

0,053

Hickey 1989

Daphnia obtusa

K2Cr2O7

48 h CE50

0,061

Coniglio and Baudo 1989

Daphnia pulex

K2Cr2O7

48 h CE50

0,063

Dorn et al. 1987

Na2Cr2O7

48 h CE50

0,122

Elnabarawy et al. 1986

K2CrO4

48 h CE50

0,18

Jop et al. 1987

Simocephalus vetulus

K2Cr2O7

24 h CE50

0,154

Hickey 1989

Ceriodaphnia reticulata

Na2Cr2O7

48 h CE50

0,195

Elnabarawy et al. 1986

Ceriodaphnia pulchella

K2Cr2O7

24 h CL50

0,196

Hickey 1989

Crangonyx pseudogracilis

K2Cr2O7

96 h CL50

0,42

Martin and Holdrich 1986

Daphnia carinata

K2Cr2O7

24 h CE50

0,423

Hickey 1989

Macrobrachium lamarrei

K2Cr2O7

96 h CL50

0,65

Murti et al. 1983

Eau marine

Artemia sp

K2Cr2O7

24 h CL50

1,7

Vanhaecke and Persoone 1981

Mysidopsis bahia

K2Cr2O7

48 h CE50

2,03

Lussier et al. 1985

K2CrO4

48 h CE50

6,0

Jop et al. 1987

Cancer magister

K2Cr2O7

96 h CL50

3,44

Martin et al. 1981

Corophium volutator

K2Cr2O7

96 h CL50

4,4

Bryant et al. 1984

Palaemonetes pugio

Na2CrO4

96 h CL50

4,86

Conklin et al. 1983

Americamysis almyra

K2Cr2O7

48 h CE50

5,13

Dorn et al. 1987

Allorchestes compressa

K2Cr2O7

96 h CL50

5,56

Ahsanullah 1982

Nitokra spinipes*

K2Cr2O7

96 h CL50

5,7

Linden et al. 1979

Artemia salina

K2Cr2O7

24 h CL50

7,8

Persoone et al. 1989

Na2CrO4

48 h CL50

7,9

Kissa et al. 1984

Tisbe holothuriae

Na2CrO4

48 h CL50

8,1

Moraitou-Apostolopoulou and Verriopoulos 1982

Praunus flexuosus

K2Cr2O7

96 h CL50

10

McLusky and Hagerman 1987

Callinectes sapidus*

K2Cr2O7

96 h CL50

34

Frank and Robertson 1979

Insectes

Goniobasis levescens

K2Cr2O7

48 h CL50

2,4

Cairns et al. 1976

Chironomus tentans

K2Cr2O7

48 h CL50

11,8

Khangarot and Ray 1989

Mollusques

Eau douce

Physa integra

K2Cr2O7

48 h CL50

0,66

Cairns et al., 1976

Lymnaea acuminata

K2Cr2O7

96 h CL50

5,97

Khangarot et al. 1982

Ladislavella emarginata

K2Cr2O7

48 h CL50

34,8

Cairns et al. 1976

Biomphalaria glabrata

K2Cr2O7

96 h CL50

37,3

Bellavere and Gorbi 1981

Eau marine

Crassostrea gigas

K2Cr2O7

48 h CE50

4,54

Martin et al. 1981

Mathoma balthica

K2Cr2O7

96 h CL50

29

Bryant et al. 1984

Rangia cuneata

K2Cr2O7

96 h TLm

14

Olson and Harrel 1973

Polychètes

Eau douce

Enchytraeus albidus

K2Cr2O7

96 h CL50

0,67

Roembke and Knacker 1989

Acolosoma haedlyi

K2Cr2O7

48 h CL50

8,6

Cairns et al. 1978

Eau marine

Neanthes arenaceodentata

K2Cr2O7

7 j CL50

1,63

Mearns et al. 1976

Capitella capitata

Na2Cr2O7

96 h CL50

5,0

Reish et al. 1976

Nereis diversicolor

K2Cr2O7

96 h CL50

7,5

Bryant et al. 1984

Rotifères

Philodena roseola

Na2CrO4

96 h CL50

5,5

Schaefer and Pipes 1973

Philodina acuticumis

K2Cr2O7

48 h CL50

29

Cairns et al. 1978

Brachionus plicatilis*

K2Cr2O7

24 h CL50

51,6

Persoone et al. 1989

Poissons

Eau douce

Oncorhynchus mykiss

Na2CrO4

96 h CL50

13

Van Der Putte et al. 1981

K2Cr2O7

96 h CL50

63,6

Brown et al. 1985

Na2Cr2O7

96 h CL50

69

Benoit 1976

Pimephales promelas

K2Cr2O7

96 h TLm

17,6

Pickering and Henderson 1966

Na2Cr2O7

96 h CL50

33,2

Benoit 1976

K2CrO4

96 h TLm

45,6

Pickering and Henderson 1966

Trichogaster fasciata

CrO3

96 h CL50

20,8

Srivastava et al. 1979

Morone saxatilis

K2CrO4

96 h CL50

28

Palawski et al. 1985

Lebistes reticulatus

K2Cr2O7

96 h TLm

30

Pickering and Henderson 1966

Carassius auratus

K2Cr2O7

96 h CL50

37,5

Pickering and Henderson 1966

Channa punctata

K2Cr2O7

96 h CL50

45,20

Saxena and Parashari 1983

Notemigonus crysoleucas

K2Cr2O7

96 h CL50

55

Hartwell et al. 1989

Ictalurus punctatus

K2Cr2O7

24 h CL50

58

Cairns et al. 1978

Danio rerio

K2Cr2O7

96 h CL50

58,5

Bellavere and Gorbi 1981

Salvelinus fontinalis

K2Cr2O7

96 h CL50

59

Benoit 1976

Lepomis macrochirus

K2Cr2O7

96 h CL50

110

Trama and Benoit 1960

K2CrO4

96h CL50

120

Cairns and Scheier 1958

Na2Cr2O7

48 h TLm

213

Turnbull et al. 1954

Eau marine

Cyprinodon variegatus

K2CrO4

96 h CL50

21,4

Dorn et al. 1987

K2Cr2O7

96 h CL50

25

Jop et al. 1987

Citlerichthys stigmaeus

K2Cr2O7

96 h CL50

30

Mearns et al. 1976

Gasterosteus aculeatus*

K2Cr2O7

96 h CL50

33

Jop et al. 1987

K2CrO4

96 h CL50

35

Limanda limanda

K2Cr2O7

96 h CL50

47

Taylor et al. 1985

Chelon labrosus

K2Cr2O7

48 h CL50

47,2

Taylor et al. 1985

Alburnus alburnus*

K2Cr2O7

96 h CL50

84,8

Linden et al. 1979

Autres

Rana cyanophlyctia

Na2CrO4/K2CrO4

96 h CL50

43

Joshi and Patil 1991

K2CrO4

96 h CL50

81

Na2Cr2O7

96 h CL50

85

Duttaphrynus melanostictus

K2Cr2O7

96 h CL50

49,3

Khangarot and Ray 1987

Rana hexadactyla

K2Cr2O7

96 h CL50

100

Khangarot et al. 1985

                   

Une grande variété d’organismes (poissons d’eaux douce et marine, invertébrés, algues, plantes, amphibiens), à différents stades de la vie (juvéniles, adultes, larves, alevins, têtards, œufs, etc.) ont fait l’objet de tests de toxicité court terme avec du chrome (VI).

La majorité des essais ont été conduits avec du bichromate de potassium, toxique de référence pour de nombreux organismes.

L’interprétation des conditions d’essai dont les résultats sont présentés dans le tableau ci-dessus a permis de montrer que la toxicité aiguë du chrome (VI) est fonction d'un certain nombre de facteurs, tels que le pH, la dureté de l'eau, la salinité et de la température. En général, il a pu être observé une augmentation de la toxicité aiguë du chrome (VI) avec une diminution du pH (de 8,0 à 6,0), une augmentation de la température (de 15 à 25 °C) et une diminution de la dureté de l'eau ( <100 mg.L-1 de CaCO3) ou de la salinité (<2%).

Au vu des données ci-dessus, il ne semble pas y avoir de différence de sensibilité des organismes selon l’espèce de chrome (VI) testée. En revanche, les invertébrés et plus particulièrement les cladocères (C. dubia et Daphnia magna) apparaissent comme les organismes les plus sensibles en aigu, les poissons étant les moins sensibles. Les organismes marins semblent également davantage sensibles, les tests conduits à faible salinité (<2%) montrant une toxicité équivalente à ceux conduits en eau douce.

Chrome (III)

Les résultats disponibles sur le chrome (III) sont généralement issus de tests réalisés avec des formes solubles (chlorure de chrome, nitrate de chrome, …). D’ailleurs, la toxicité observée au cours de ces tests n’est pas retrouvée lorsque ce sont des formes insolubles de chrome (III) qui sont testées (hydroxyde de chrome, sulfate et trioxyde de chrome).

Espèce

Substance testée

Paramètre d’écotoxicité

Valeur

(mg Cr.L-1)

Référence

Algues

Selenastrum capricornutum

CrCl3

96 h CE50 (b)

0,32

Greene et al. 1988

Crustacés

Eau douce

Daphnia magna

CrCl3

CE50 (durée non communiquée)

1,2

Anderson 1948

Cr(NO3)3

CE50

16,8 - 58,7

(dureté variant de 52 à 215 mg CaCO3/L)

Chapman unpublished

CrCl3

24 h CE50

111

DOSE 1993

Gammarus sp.

CrCl3

CE50

3,2

Rehwoldt 1973

Orconectes limosus

CrCl3

CE50

6,6

Boutet and Chaismemartin 1973

Crangonyx pseudogracilis

CrCl3

48 h CE50

96 h CE50

388

291

DOSE 1993

Asellus aquaticus

CrCl3

48 h CE50

96 h CE50

937

442

DOSE 1993

Insectes

Ephemerella subvaria

CrCl3

CE50

2

Warnick and Bell 1969

Chironomus sp.

-

CE50

11

Rehwoldt 1973

Damselfly (non identifié)

-

CE50

43,1

Rehwoldt 1973

Caddisfly (non identifié)

-

CE50

58

Rehwoldt 1973

Hydropsyche bettoni

CrCl3

CE50

64

Warnick and Bell 1969

Mollusques

Eau douce

Amnicola sp.

-

CE50

12,4

Rehwoldt 1973

Eau marine

Crassostrea virginica

CrCl3

CE50

10,3

Calabrese 1973

Polychètes

Eau douce

Neis sp.

-

CE50

9,3

Rehwoldt 1973

Eau marine

Ophryotrocha diadema

CrCl3

48 h CE50

100

Parker 1984

Poissons

Eau douce

Poecilia reticulata

KCr(SO4)2

96 h CL50

3,33

Pickering and Henderson 1966

Carassius auratus

KCr(SO4)2

96 h CL50

4,1

Pickering and Henderson 1966

Oncorhynchus mykiss

Cr(NO3)3

CL50

4,4

Stevens and Chapman 1984

CrCl3

CL50

11,2

Bills 1977, Markin 1982

Cr(NO3)3

CL50

24,1

Hale 1977

Pimephales promelas

KCr(SO4)2

96 h CL50

5,07 – 67,4

(dureté variant de 20 à 360 mg CaCO3/L)

Pickering and Henderson 1966

KCr(SO4)2

CL50

27-29

Pickering (non publié)

Lepomis macrochirus

KCr(SO4)2

96 h CL50

7,46

Pickering and Henderson 1966

Anguilla rostrata

Cr2O3

CL50

13,9

Rehwoldt 1973

Cyprinus carpio

-

CL50

14,3

Rehwoldt 1972

Morone americana

-

CL50

14,4

Rehwoldt 1972

Fundulus diaphanus

-

CL50

16,9

Rehwoldt 1972

Lepomis gibbosus

-

CL50

17

Rehwoldt 1972

Morone saxatilis

-

CL50

17,7

Rehwoldt 1972

Leuciscus idus

Cr(OH)(SO4))

96 h CL50

157 (effets probablement dus à des changements de pH)

IUCLID 1999

Cr2O3

48 h NOEC

> 684

Danio rerio

Cr2O3

96 h NOEC

> 0,001 (limite de solubilité)

IUCLID 1999

Cr(OH)(SO4)

96 h NOEC

> 3 130

Cr2O3

96 h NOEC

> 6 840

Eau Marine

Fundulus heteroclitus

CrCl3

CL50 (durée non communiquée)

31,5

Dorfman 1977

De nombreuses données d’écotoxicité aiguë sur le chrome (III) sont là aussi disponibles. L’interprétation des conditions d’essai dont les résultats sont présentés dans le tableau ci-dessus laisse apparaître que le chrome (III) est moins toxique en eau dure qu’en eau douce. En outre, le chrome (III) semble être moins toxique que le chrome (VI) dans les eaux de dureté moyenne (> 50 mg CaCO3.L-1). Dans les eaux de plus faible dureté, on aperçoit une augmentation de la toxicité du chrome (III).

Paramètre d'écotoxicité chronique

L’ensemble des études de toxicité chronique sur organismes aquatiques présentées ci-dessous provient de la dernière version du rapport européen d’évaluation des risques sur les chromates (CE 2005). Ces études ayant déjà fait l’objet d’une évaluation par les experts Européens, elles ne sont pas été réévaluées dans le présent document. En outre, une recherche bibliographique des travaux ultérieurs à l’évaluation européenne a été menée pour considérer les données d’écotoxicité chronique ayant un impact sur le calcul de la PNEC. Ainsi, quelques données complémentaires ont pu être identifiées. Ces dernières ont donc été intégrées au tableau ci-dessous (indiquées en gras) et ont été validées sur la base des critères considérés par les experts Européens dans le rapport d’évaluation des risques.

Abréviations utilisées pour les paramètres de toxicité:

m: mortalité

c: croissance

s: survie

rend: rendement

r: reproduction

b: biomasse

d: développement

Chrome (VI)

Espèce

Substance testée

Paramètre d’écotoxicité

Valeur (mg Cr.L-1)

Référence

Algues

Selenastrum capricornutum

K2Cr2O7

72 h CE10(c)

0,01

Christensen et al. 1983 et Christensen and Nyholm 1984

K2Cr2O7

72 h CI10 (c)

0,11

Nyholm 1991

Chlorella pyrenoidosa

Na2CrO4

96 h NOEC (b)

0,1

Meisch and Schmitt-Beckmann 1979

Chlorella sp

Na2CrO4

96 h NOEC (b)

0,1

Meisch and Schmitt-Beckmann 1979

Scenedesmus pannonicus

K2Cr2O7

96 h NOEC

0,11

Slooff and Canton 1983

Microcystis aeruginosa

K2Cr2O7

96 h NOEC (c)

0,35

Slooff and Canton 1983

Scenedesmus subspicatus

K2Cr2O7

Na2CrO4

72 h CE10 (c)

72 h CE10 (b)

0,64

0,032

Kühn and Pattard 1990

Macrophytes

Macroalgues marines*

K2CrO4

7-j NOEC (c)

0,052

Baumann et al. 2009

Spirodela polyrhiza

Na2CrO4

8 j NOEC (c)

0,1

Staves and Knaus 1985

Lemna gibba

Na2CrO4

8 j NOEC (c)

0,1

Staves and Knaus 1985

K2Cr2O7

14 j NOEC (c)

0,1

Sobrero et al. 2004

Lemna minor

K2Cr2O7

7 j NOEC (c)

0,11

Slooff and Canton 1983

K2Cr2O7

14 j NOEC (c)

0,1

Sobrero et al. 2004

Spirodela punctata

Na2CrO4

8 j NOEC (c)

0,5

Staves and Knaus 1985

Crustacés

Ceriodaphnia dubia

K2Cr2O7

7-j NOEC (r)

7-j NOEC (s)

0,0047

0,0084

DeGraeve et al. 1992

CrO3

7-j NOEC (s / r)

0,015

Baral et al. 2006

Daphnia magna

Na2Cr2O7

14-j NOEC (r)

0,0005

Elnabarawy et al. 1986

K2Cr2O7

21-j NOEC (m / r)

0,018

Kühn et al. 1989

14-j NOEC (r)

0,025

Hickey 1989

21-j NOEC (m / r)

0,035

Slooff and Canton 1983

21-j NOEC (c)

21-j NOEC (s)

21-j NOEC (rend)

0,06

0,20

0,35

Van Leeuwen et al. 1987

Daphnia carinata

K2Cr2O7

14-day NOEC (r)

0,05

Hickey 1989

Cnidaires

Hydra littoralis

K2Cr2O7

11-j NOEC (rend)

0,035

Dannenberg 1984

Hydra oligactis

K2Cr2O7

21-j NOEC (c)

1,1

Slooff and Canton 1983

Insecte

Culex pipiens

K2Cr2O7

25-j NOEC (s / d)

1,1

Slooff and Canton 1983

Mollusque

Lymnaea stagnalis

K2Cr2O7

40-j NOEC (r)

7-j NOEC (taux éclosion)

40-j NOEC (m)

0,11

0,35

3,5

Slooff and Canton 1983

Poissons

Salvelinus fontinalis

Na2Cr2O7

8-m NOEC (c)

8-m NOEC (m)

0,01

0,2

Benoit 1976

Pimephales promelas

Na2Cr2O7

30-j NOEC (c)

30-j NOEC (m)

0,05

> 3,06

Broderius et Smith, 1979

K2Cr2O7

7-j NOEC (c)

7-j NOEC (s)

1,1

4,2

DeGraeve et al. 1991

K2Cr2O7

4/12-j NOEC (s)

4/12-j NOEC (c)

NOEC (r)

60-j NOEC (s)

60-j NOEC (c)

1

3,95

>3,95

1

1

Pickering 1980

Oncorhynchus mykiss

Na2Cr2O7

60-j NOEC (c)

60-j NOEC (s)

0,051

0,384

Sauter et al. 1976

Na2Cr2O7

8-m NOEC (c)

8-m NOEC (m)

0,1

0,2

Benoit 1976

Oncorhynchus tshawytscha

Na2Cr2O7

105-j NOEC (c)

0,054

Farag et al. 2006

Salvelinus namaycush

Na2Cr2O7

60-j NOEC (c)

60-j NOEC (s)

0,105

0,82

Sauter et al. 1976

Ictalurus punctatus

Na2Cr2O7

30-j NOEC (c)

30-60-j NOEC (c)

0,15

0,305

Sauter et al. 1976

Catostomus commersoni

Na2Cr2O7

30-j NOEC (c)

60-j NOEC (c)

0,923

0,29

Sauter et al. 1976

Poecilia reticulata

K2Cr2O7

28-j NOEC (m / c)

3,5

Slooff and Canton 1983

Oryzias latipes

K2Cr2O7

40-j NOEC (m)

40-j NOEC (c)

3,5

35

Slooff and Canton 1983

Autres

Xenopus laevis

K2Cr2O7

100-j NOEC (m)

100-j NOEC (c)

100-j NOEC (d)

0,35

1,1

1,1

Slooff and Canton 1983

Les études d’écotoxicité long terme sont disponibles sur différentes espèces avec des paramètres d’effets étudiés variés.

La plupart des données ont été générées avec du bichromate de potassium (toxique de référence) ou du bichromate de sodium. L’interprétation des conditions d’essai dont les résultats sont présentés dans le tableau ci-dessus, ne montre pas de différence notable de toxicité selon le type de chromate testé ou les propriétés physico-chimiques du milieu. Certaines études indiqueraient que la toxicité du Cr (VI) est plus élevée en eau de faible dureté, mais aucune étude comparative sur la même espèce dans des milieux de dureté différente n’a été menée.

Comme cela a pu être mis en évidence en toxicité aiguë, les invertébrés apparaissent comme légèrement plus sensibles au chrome (VI).

En vue d’évaluer la PNEC du chrome (VI), des moyennes géométriques ont été déterminées lorsque plusieurs valeurs d’un même paramètre de toxicité (NOEC / EC10 …) étaient disponibles pour une même espèce (valeur indiquée par une * dans le tableau ci-dessous). La donnée portant sur l’effet le plus sensible (reproduction, croissance, …) a été considéré lorsque plusieurs données étaient disponibles.

Le tableau ci-dessous présente les données d’écotoxicité chronique utilisées pour déterminer la distribution de sensibilité des espèces (SSD) permettant d’évaluer la PNEC. En gras figurent les nouvelles données non prises en compte dans l’évaluation des risques européenne (CE, 2005) car issues de travaux ultérieurs.

Espèce

NOEC

(mg Cr.L-1)

Cyanobactérie

Microcystis aeruginosa

0,35

Algues

Chlorella pyrenoidosa

0,1*

Chlorella sp

0,1*

Scenedesmus pannonicus

0,11

Selenastrum capricornutum

0,033*

Macrophytes

Macroalgues marines

0,052**

Lemna gibba

0,1

Lemna minor

0,1*

Spirodela polyrhiza

0,1

Spirodela punctata

0,5

Crustacés

Ceriodaphnia dubia

0,0047

Daphnia carinata

0,05

Daphnia magna

0,019*

Cnidaires

Hydra littoralis

0,035

Hydra oligactis

1,1

Insecte

Culex pipiens

1,1

Mollusque

Lymnaea stagnalis

0,11

Poissons

Catostomus commersoni

0,29

Esox lucius

0,538

Ictalurus punctatus

0,15

Oncorhynchus mykiss

0,07*

Oncorhynchus tshawytscha

0,054

Oryzias latipes

3,5

Pimephales promelas

0,68*

Poecilia reticulata

3,5

Salvelinus fontinalis

0,01

Salvelinus namaycush

0,105

Amphibien

Xenopus laevis

0,35

* Test conduit avec du chromate de sodium. Les autres tests étant conduits avec dichromate de potassium

** NOEC valable pour ce groupe taxonomique, établie sur la base de données pour 7 espèces de macroalgues marines.

Chrome (III)

Espèce

Substance testée

Paramètre toxicité

Valeur

 (mg Cr.L-1)

Référence

Algues

Chlorella pyrenoidosa

KCr(SO4)2

5j NOEC (b)

> 2

Meisch and Schmitt-Beckmann 1979

Crustacés

    Eau douce

Daphnia magna

Cr(NO3)3

NOEC**

0,047 / 0,129 *

US EPA 1985; Chapman unpublished

CrCl3

21 j NOEC

3,4

Kühn et al. 1989

DOSE 1993

   Eau marine

Neanthes arenaceodentata

CrCl3

NOEC multigén.

> 50,4

Oshida 1976; Oshida et al. 1981

Poissons

Oncorhynchus mykiss

Cr(NO3)3

NOEC**

LOEC**

0,050

0,157

Stevens and Chapman 1984

Pimephales promelas

KCr(SO4)2

NOEC**

LOEC**

0,75

1,4

Pickering (non publié)

Danio rerio

Cr(OH)(SO4)

30 j NOEC**

> 313

IUCLID 1999

Un nombre moindre de données d’écotoxicité chronique est disponible pour le chrome (III) par rapport au chrome (VI), rendant impossible l’approche statistique pour calculer la PNEC.

Ces données long terme indiquent que les poissons et les crustacés sont les organismes les plus sensibles, avec des NOEC de l’ordre de 0,05 mg.L-1. Les algues en revanche apparaissent moins sensibles, avec une NOEC > 2 mg.L-1 (même si une CE50 de 0,32 mg.L-1 est signalée pour une autre espèce en aigu).

Au vu des données chroniques présentées, il semblerait que le chrome (III) soit également moins toxique en eaux de plus forte dureté, mais comme pour le chrome (VI), les données sont insuffisantes pour le confirmer.

Organismes benthiques

Besser et al. 2004 ont étudié l’impact des caratéristiques du sédiment et de l’eau sur la toxicité du Cr (III) et du Cr (VI) vis-à-vis de l’amphipode Hyalella azteca. Les résultats de cette étude de 28 – 42 jours ne permettent néanmoins pas de déterminer un paramètre de toxicité pertinent pour l’évaluation de la PNEC.

Quelques études conduites sur des organismes de la colonne d’eau en présence de sédiments contaminés sont reportées. Ainsi, une étude menée sur le crustacé Daphnia magna a permis de déterminer une CE50 48h de 195 mg Cr (III).kg-1 (poids sec) et 167 mg Cr (VI).kg-1 (poids sec) (Dave 1992).

 

Ecotoxicité terrestre

Les études d’écotoxicité sur organismes terrestres permettant de déterminer un paramètre de toxicité (CE50, NOEC,…) sont présentées dans le tableau ci-dessous. Ces données ont été considérées dans l’évaluation des risques européenne sur les chromates (CE 2005) en vue de calculer la PNECsol.

Chrome (VI)

Espèce

Substance testée

Paramètre d’écotoxicité

Valeur (mg Cr VI/kg poids sec)

Référence

Plantes

Lactuca sativa

K2Cr2O7

14-j CE50

0,16 / 1,8 / > 111

Adema and Henzen 1989

Lycopersicum esculentum

K2Cr2O7

14-j CE50

0,29 / 6,8 / 211

Avena sativa

K2Cr2O7

14-j CE50

1.4 / 7.4 / 311

15 espèces différentes2

K2Cr2O7

CE50

NOEC

(durée non communiquée)

3,53 – 35,3

0,35 – 3,53

Pestemer et al. 1987

Brassica rapa

K2Cr2O7

10-j CE50

8,25

Guenther and Pestemer 1990

Avena sativa

K2Cr2O7

14-j CE50

30

Lepidum sativum

K2Cr2O7

3-j CE50

30

Phaseolus vulgaris

Na2Cr2O7

56-j LOEC

452

Miller et al. 1980

Zea mays

Na2Cr2O7

56-j NOEC

452

Miller et al. 1980

Vers de terre

Pheretima posthuma

K2Cr2O7

5-j CL100

6-56-j CL100

27-78-j CL100

27-85-j CL100

27-109-j CL100

56-116-j CL100

100

80

60

40

20

10

Soni and Abbasi 1981

Enchytraeus albidus

K2Cr2O7

28-j CL50

146

Roembke 1989; Roembke and Knacker 1989

Eisenia fetida

K2Cr2O7

14-j CE50

792

Roembke 1989

Processus du sol

Ammonification / nitrification

Na2CrO4

4-sem LOEC

3,2

Ueda et al. 1988

1 Résultats d’un test OCDE 208 conduit sur différents substrats, respectivement : solution nutritive / sol limoneux / sable humique

2 Test OCDE conduit sur 15 espèces différentes: Sinapis alba L., Brassica napus L. ssp. napus, Brassica rapa ssp rapa, Brassica chinensis, Raphanus sativus L., Vicia sativa L., Phaseolus aureus Roxb. (vigna radiata L.), Trifolium pratense L., Trigonella meliotus-coerulea L., Lolium perenne L., Avena sativa L., Triticum aestivum L., Sorghum vulgare Pers., Lepidium sativum L. and Lactuca sativa L.)

La majorité des études ayant été conduite avec du bichromate de potassium, les données présentées ci-dessus se rapportent au chrome (VI). Or, il est probable que dans les sols testés, le chrome (VI) se soit rapidement transformé en chrome (III). Ce phénomène a pu être observé au cours de tests conduits sur micro-organismes exposés à des sols contaminés en chrome (VI).

Quelques données sur micro-organismes sont disponibles et présentées dans CE (2005) mais celles-ci ne permettent pas de conclure sur un paramètre de toxicité. Néanmoins, elles indiquent que les micro-organismes du sol ne sont pas à considérer comme les plus sensibles. Au vu de l’ensemble des données disponibles, ce sont effectivement les plantes qui apparaissent comme les plus sensibles.

Chrome (III)

Espèce

Substance testée

Paramètre d’écotoxicité

Valeur (mg Cr/kg poids sec)

Référence

Vers de terre

Eisenia andrei

Cr(NO3)3

21-j NOEC

32

Van Gestel et al. 1993

Micro-organismes

Azobacter vinelandii

CrCl3

4 j LOEC/NOEC

~ 0,26

Ueda et al. 1988

Fusarium oxysporum

CrCl3

27 h NOEC

> 6.5

Ueda et al. 1988

Processus du sol

Arylsulfatase

CrCl3

18-m CE10

1,0 / 2,1 / 83 / 276 / 27301

Crommentuijn et al. 1997

Respiration

CrCl3

43-s CE10

6

CrCl3

19-m CE10

19-m NOEC

71

400

CrCl3

21-m CE10

21-m NOEC

86

182

Uréase

CrCl3

2-h NOEC

13 / 26 / 1302

CrCl3

18-m CE10

350 / 390 / 8903

CrCl3

6-s CE10

360

Nitrification

Cr2SO4

21-j NOEC

100

Phosphatase (acide)

CrCl3

1.5-h NOEC

130

Phosphatase (alcaline)

CrCl3

1.5-h CE14

130

Phosphatase

CrCl3

18-m CE10

280 / 380 / 723 / 858 / 21534

N-minéralisation

CrCl3

20-j CE20

260

1 Résultats d’un test conduit sur différents types de sols, respectivement : sable limoneux / sable / loam limoneux / argile /sable de tourbe

2 Résultats d’un test conduit sur différents types de sols, respectivement : sol Okoboji / sol Harps / sol Luton

3 Résultats d’un test conduit sur différents types de sols, respectivement : argile / sable / loam limoneux

4 Résultats d’un test conduit sur différents types de sols, respectivement : loam limoneux / sable de tourbe / sable /sable limoneux / argile

Davantage de données d’écotoxicité chronique sont disponibles pour le chrome (VI), bien que comme indiqué précédemment, il est probable que le chrome (VI) soit réduit en chrome (III) dans les sols testés. Néanmoins, il semblerait que le chrome (VI) soit plus toxique que le chrome (III) pour les organismes terrestres.

La variabilité observée sur les résultats des tests réalisés est directement liée à la variabilité du type de sol testé. Les effets du chrome (III) (essentiellement du CrCl3) sur les processus enzymatiques du sol considérés dans l’évaluation des risques européenne sont issus de Crommentuijn et al. 1997. Ces données couvrent les processus enzymatiques d’arylsulfatase, de nitrification, de minéralisation de l'azote, de phosphatase, de respiration et de l'uréase. Les résultats des tests varient de 1  à 3 332 mg.kg-1 de poids sec (les deux valeurs étant pour arylsulfatase). Au total, 30 valeurs ont été retenues par les experts européens et la méthode d'extrapolation statistique a été utilisée pour déterminer la HC5 (CE 2005).

Enfin, aucune donnée n’est reportée pour le chrome (III) sur les plantes terrestres dans le rapport d’évaluation des risques européen (CE 2005). Néanmoins, il est mentionné que les données disponibles montrent que la NOEC du chrome (III) pour les plantes est de l’ordre de 100 mg Cr.kg-1.

Valeurs écotoxicologiques

Introduction

Dans cette rubrique, sont reportées des valeurs de référence pour la protection des écosystèmes aquatiques et de la santé humaine via l’environnement.

Elles peuvent avoir un statut de « Valeur réglementaire » si elles sont issues

  1. de réglementations européennes et issues par exemple de dossiers d’évaluation des risques dans le cadre de processus d’autorisation de mise sur le marché des substances chimiques (c’est le cas des Concentrations Prédites Sans Effet pour l’environnement (PNEC) issues des dossiers réglementaires sous REACh ou dans le cas de la réglementation des produits biocides) ou issues de « Normes de Qualité Environnementale » (NQE) de la Directive Cadre européenne sur l’Eau (DCE) ;
  2. de réglementations françaises telles que les arrêtés de mise en application de la DCE à l’échelle nationale.

Elles peuvent être des « Valeurs guides » lorsque ce sont des propositions scientifiques de l’INERIS qui ne sont pas reportées dans des textes réglementaires. C’est le cas de toutes les valeurs établies par l’INERIS pour guider l’évaluation de la qualité des milieux aquatiques pour les substances qui n’ont pas, ou pas encore, un statut réglementaire dans le contexte de la DCE.
Les « Valeurs Guides Environnementales » (VGE) et les « Normes de Qualité Environnementale » (NQE) sont les outils consacrés pour l’évaluation de la qualité des eaux de surface, dont l’établissement est basé sur une même méthodologie européenne dédiée (E.C., 2018).
Leur construction, d’un point de vue méthodologique, est donc similaire.

Valeurs guides

Description

 Compartiment aquatique

PNEC Existantes

Substance chimique (n°CAS)

Pays

Compartiment

Valeur de PNEC

Unité

Source (Année)

7440-47-3

Canada

Eau Douce

Eau Marine

EQG = 1 (Cr (VI))

EQG = 8,9 (Cr (III))

EQG = 1,5 (Cr (VI))

EQG = 56 (Cr (III))

µg.L-1

µg.L-1

µg.L-1

µg.L-1

CCREM 1999[1]

Suisse

Aquatique

QZ = 2 (total dissous Cr (III) + Cr (VI))

µg.L-1

Behra et al. 1994

Danemark

Sols

SQC = 50 (Cr (III))

SQC = 2 (Cr (VI))

mg.kg-1sol sec

Scott-Fordsmand and Pedersen 1995

Union Européenne (UE)

Eau Douce

PNEC = 4,7 (Cr (III))

PNEC = 3,4 (Cr (VI))

µg.L-1

µg.L-1

CE, 2005

Sol

PNEC = 3,2 (Cr (III))

PNEC = 0,035 (Cr (VI))

mg.kg-1sol sec

mg.kg-1sol sec

Grande-Bretagne

Eau Douce

Eau Marine

EQS = 2 – 20 (total dissous)

EQS = 15 (total dissous)

µg.L-1

µg.L-1

Matthiessen 1993

Japon

Aquatique

EQS = 50 (Cr (VI))

µg.L-1

Environment Agency 1993

Pays-Bas

Aquatique

MPC = 8,7 (dissous)

MPC = 84 (total)

µg.L-1

µg.L-1

VROM 1999

Sol

MPC = 100

mg.kg-1sol sec

Suède

Eau douce

Class 2 = 0,4 - 2,0

µg.L-1

Bingman 1991

Etats-Unis

Eau douce

CCC = 74 (Cr (III))

CCC = 11 (Cr (VI))

µg.L-1

US EPA 1985

 

[1] CCREM : Canadian Council of Resource and Environment Ministers

PNEC retenues par l’INERIS

Substances chimiques

Compartiment

Facteur d’extrapolation

Valeur de PNEC

Unité

Source (Année)

Chrome VI

PNECEAU-DOUCE

3 (SSD)

3,4

µg.L-1

Chrome III

PNECEAU-DOUCE

10

4,7

µg.L-1

Chrome VI :

Étant donné qu’un nombre important de NOECs long terme existe pour de nombreuses espèces aquatiques appartenant à différents niveaux trophiques, la PNEC peut être évaluée par la méthode statistique.

Les valeurs suivantes ont été obtenues avec les résultats d’essais présentés au paragraphe 4.2.1, et d'après Aldenberg et Jaworska (2000) :

HC5 = 10,12 µg.L-1 (IC_95 %= [3,96 ; 20,0])

Cette valeur est très proche de celle déterminée dans le rapport d’évaluation des risques européen, soit 10,2 µg.L-1 qui n’intègre pas les données de tests plus récents considérées ici.

Chrome 6 SSD Long terme Organismes aquatique

Le nombre de données est relativement important (28 espèces aquatiques d'eau douce) avec beaucoup de taxons représentés. Seuls les crustacés benthiques ne sont pas présents et il n’existe qu’un résultat vis à vis des insectes et des mollusques. Ainsi, au vu de ce jeu de données, le facteur d’extrapolation retenu par les experts européens pour calculer la PNECEAU du chrome (VI) est de 3. D’où :

PNECEAU (Cr VI) = 10,12 / 3 = 3,4 µg.L-1

Cette valeur est celle retenue pour le chrome (VI) dans l’évaluation des risques européenne (CE 2005).

Chrome III 

Il existe des données chroniques sur trois niveaux trophiques, mais pas suffisamment pour utiliser une méthode d'extrapolation statistique de la PNEC. L’organisme le plus sensible en chronique est Daphnia magna avec une NOEC à 0,047 mg.L-1(Chapman référencé dans US EPA 1985). Ainsi, en appliquant un facteur d’extrapolation de 10 la valeur suivante peut être calculée :

PNECEAU (Cr III)= 4,7 µg.L-1

Cette valeur est celle retenue pour le chrome (III) dans l’évaluation des risques européenne (CE 2005).

Remarque : les valeurs de PNEC du chrome (III) et du chrome (VI) sont similaires mais issues de données considérées bien différentes. Même si les toxicités sont différentes, cela indique néanmoins que les effets du chrome (III) et du chrome (VI) sont potentiellement comparables.

 

Compartiment sédimentaire

PNEC retenues par l’INERIS :

Substances chimiques

Facteur d’extrapolation

Valeur de PNEC

Unité

Source (Année)

Cr (VI)

Milieu Acide

Milieu Neutre/Alcalin

Méthode équilibre de partage

1,5

0,15

mg.kg-1 poids humide

mg.kg-1 poids humide

Cr (III)

Milieu Acide

Milieu Neutre/Alcalin

Méthode équilibre de partage

30,7

307

mg.kg-1 poids humide

mg.kg-1 poids humide

En l’absence de données suffisantes sur organismes benthiques, la méthode de l'équilibre de partage est donc considérée pour l’évaluation de la PNECsed. Comme indiqué dans le tableau des propriétés physico-chimiques, au paragraphe 2.1, les coefficients de partage du chrome (VI) et du chrome (III) sont fonction du pH du milieu, avec une différence d’un facteur d’au moins 10. Il convient donc de distinguer la nature du milieu (acide vs neutre/alcalin) pour le calcul de la PNECsed. Ainsi, deux PNECsed seront déterminées pour le chrome (VI) et le chrome (III).

Chrome VI :

PNECsed = (Kmes-eau/RHOmes) x (PNECeau) x 1000

En milieu acide :

PNECsed_acide = 1,5 mg.kg-1 poids humide = 6,8 mg.kg-1 poids sec

En milieu neutre/alcalin :

PNECsed_neutre/alcalin = 0,15 mg.kg-1 poids humide = 0,7 mg.kg-1 poids sec

Le détail des paramètres ayant servi aux calculs est fourni ci-après :

PNECsed = (Kmes-eau/RHOmes) x (PNECeau) x 1000

RHOmes = Densité des matières en suspension (humide) (valeur par défaut : 1150 kg.m-3)

Kmes-eau : Coefficient de partage entre les MES et l’eau (500 m3.m-3 en milieu acide et 50 m3.m-3  en milieu neutre/alcalin)

            =Feaumes + (Fsolidmes x Kpmes / 1000) x RHOsolid

Feaumes : Fraction d’eau dans le sol (défaut : 0,9 m3.m-3)

Fsolidmes : Fraction solide dans les MES (défaut : 0,1 m3.m-3)

Kpmes : Coefficient de partage eau-MES (2000 en milieu acide et 200 m3.m-3  en milieu neutre/alcalin)

RHOsolid : densité de la phase solide (défaut 2500 kg.m-3)

Remarque :

Une telle approche doit être considérée avec prudence pour le chrome (VI) du fait de sa nature. En effet le chrome (VI) est susceptible d'être réduit en chrome (III) dans les sédiments, ce dernier étant ensuite bien moins biodisponible car de plus faible solubilité.

Chrome III :

En milieu acide :

PNECsed_acide = 30,7 mg.kg-1 poids humide = 141 mg.kg-1 poids sec

En milieu neutre/alcalin :

PNECsed_ neutre/alcalin = 307 mg.kg-1 poids humide = 1 410 mg.kg-1 poids sec

Le détail des paramètres ayant servi aux calculs est fourni ci-après :

PNECsed = (Kmes-eau/RHOmes) x (PNECeau) x 1000

RHOmes = Densité des matières en suspension (humide) (valeur par défaut : 1150 kg.m-3)

Kmes-eau : Coefficient de partage entre les MES et l’eau (7501 m3.m-3 en milieu acide et 75001 m3.m-3  en milieu neutre/alcalin)

            =Feaumes + (Fsolidmes x Kpmes / 1000) x RHOsolid

Feaumes : Fraction d’eau dans le sol (défaut : 0,9 m3.m-3)

Fsolidmes : Fraction solide dans les MES (défaut : 0,1 m3.m-3)

Kpmes : Coefficient de partage eau-MES (30000 en milieu acide et 300000 m3.m-3  en milieu neutre/alcalin)

RHOsolid : densité de la phase solide (défaut 2500 kg.m-3)

Remarque :

Etant donné que dans les sédiments la majorité du chrome (VI) sera réduite en chrome (III), les valeurs les plus pertinentes à retenir pour le compartiment sédimentaires sont celles relatives au chrome (III).

 

Compartiment terrestre

PNEC retenues par l’INERIS :

Substances chimiques

Compartiment

Facteur d’extrapolation

Valeur de PNEC

Unité

Source (Année)

Chrome VI

PNECSOL

10

0,035

0,031

mg.kg-1 sol sec

mg.kg-1 sol humide

Chrome III

PNECSOL

10

3,2

2,8

mg.kg-1 sol sec

mg.kg-1 sol humide

Chrome VI 

De nombreuses données sont disponibles pour ce compartiment, couvrant 3 niveaux trophiques (plantes, vers de terre, micro-organismes / processus enzymatiques du sol). Bien qu'il n'existe pas de réelle NOEC pour les invertébrés, les données disponibles montrent qu'ils ne sont pas plus sensibles que les autres espèces. La plus faible NOEC observée est de 0,35 mg.kg-1 sol sec pour les plantes. Un facteur d'extrapolation de 10 peut en conséquence être utilisé pour calculer la PNEC. D’où :

PNECSOL (Cr (VI))= 0,035 mg.kg-1 sol sec = 0,031 mg.kg-1 sol humide

Chrome III 

Pour le compartiment terrestre, il existe des données long terme sur les trois niveaux trophiques. Une NOEC de 32 mg Cr.kg-1 sol sec est disponible sur vers de terre. En appliquant un facteur d'extrapolation de 10 sur cette valeur, on obtient une PNEC de 3,2 mg.kg-1 sol sec. D'où :

PNECSOL (Cr (III))= 3,2 mg.kg-1 sol sec = 2,8 mg.kg-1 sol humide

Remarque : cette valeur est inférieure à la HC5 estimée par les experts européens à 5,9 mg.kg-1 (CE 2005) sur la base de la revue bibliographique de Crommentuijn (1997) sur les processus microbiens.

A noter que la méthode de l’équilibre de partage donne des valeurs de PNECSOL de 0,15 mg.kg-1 sol humide et 2,8 mg.kg-1 sol humide pour le Cr (VI) et le Cr (III), respectivement (CE 2005). Les valeurs issues des résultats expérimentaux sur organismes terrestres sont préférées car plus protectrices.

 

Prédateurs

PNEC retenues par l'INERIS

Substances chimiques (n°CAS)

Compartiment

Facteur d’extrapolation

Valeur de PNEC

Unité

Source (Année)

Chrome VI

PNECPREDATEUR

10

17

mg.kg-1 nourriture

Chrome III

PNECPREDATEUR

-

-

-

Chrome VI 

Lors d’une étude expérimentale réalisée chez la souris, les animaux ont été exposés au Cr (VI) (K2CrO4) à des doses de 0 à 25 mg.L-1 pendant 1 an dans l’eau de boisson. Une NOAEL de 20 mg.kg-1.j-1 a été définie pour le Cr (VI). Les guides techniques européens proposent des facteurs de conversion en fonction des espèces afin de se rapporter à une concentration dans la nourriture. Le rapport poids corporel sur le taux de prise de nourriture journalière proposé est de 8,3. D'où une NOEC = 166 mg.kg-1 de nourriture.

Une PNEC pour l’empoisonnement secondaire (PNECPREDATEUR) peut être estimée avec un facteur d’extrapolation de 10 sur la NOEC estimée.

D’où :

PNECPREDATEUR CrVI= 17 mg.kg-1 de nourriture

Chrome III 

Compte tenu de l’absence de données de toxicité par voie orale chez les mammifères pour le Cr (III), il n’est pas possible de déterminer une PNECPREDATEUR pour le Cr (III). A défaut de données, la PNECPREDATEUR calculée pour le Cr (VI) est utilisée pour le Cr(III).

PNECPREDATEUR CrIII = 17 mg.kg-1 de nourriture

Synthèse

PNEC CR (VI) CR (III)
Milieu aquatique 3,4 µg.L-1 4,7 µg.L-1
Compartiment sédimentaire acide 6,8 mg.kg-1 poids sec 141 mg.kg-1 poids sec
Compartiment sédimentaire neutre/alcalin 0,7 mg.kg-1 poids sec 1 410 mg.kg-1 poids sec
Compartiment terrestre 0,035 mg.kg-1 sol sec 3,2 mg.kg-1 sol sec
Prédateurs 17 mg.kg-1 de nourriture 17 mg.kg-1 de nourriture
     

Introduction

FTE 2015 Importer

Le chrome est un métal de transition1 de numéro CAS 7440-47-3. Le chrome est un métal ubiquitaire, très répandu dans la croûte terrestre. Les sources de chrome sont à la fois naturelles et anthropiques. La majorité du chrome naturel provient des minerais.

Le chrome est utilisé dans diverses applications industrielles dont la production d'aciers inoxydables et résistants aux hautes températures ainsi que de produits réfractaires; il sert aussi à la fabrication de pigments, au traitement des surfaces, au tannage du cuir et à la préservation du bois. En France, les rejets d'un certain nombre de composés du chrome sont contrôlés réglementairement comme ceux des composés hexavalents.

Les émissions industrielles de chrome dans l'environnement se font de manière prépondérante vers le milieu aquatique (environ 94 % des émissions totales en France en 2012).

Le chrome existe sous deux formes : trivalent ou CrIII et hexalent ou CrVI.

Pour le secteur du traitement de surface, une première alternative est le chrome électrolytique III : s'il ne peut pas remplacer le chrome VI pour toutes les applications, il devrait pouvoir couvrir à terme, dans quelques années, une partie des besoins en traitement de surface. Cette technique, lorsqu'elle fonctionne, est attractive pour les entreprises, car elle permet des économies (faible consommation d'énergie, économie en termes de traitement des rejets et mesures de protection du personnel). En dehors du chrome III, des combinaisons entre nickel, tungstène, bore, cobalt, ont permis de trouver des solutions pour des applications, en recherchant les bons dépôts au cas par cas.

Pour les applications pour lesquelles les performances du chrome III sont insuffisantes, deux technologies (PVD et HVOF) sont souvent déjà appliquées industriellement. Leur diffusion est en expansion, même si elles représentent des investissements importants, pour le moment réservés à des pièces à forte valeur ajoutée (Aviation), d'importance stratégique pour une entreprise, et encore difficiles d'accès pour les PME.

Pour le secteur du tannage, le tannage sans chrome devrait se développer dans les années à venir. Cependant, dans la production de nombreux types de cuir, le chrome est encore irremplaçable aujourd'hui.

Pour le secteur des pigments, il existe des alternatives possibles à l'usage des pigments contenant du chrome, cependant la substitution dans certains domaines peut poser des problèmes au niveau des substituts ou des agents ajoutés pour obtenir des caractéristiques comparables à celles des pigments au chrome.

Chromium is a metal, its CAS number is 7440-47-3. Chromium is a ubiquitous metal, very common in the Earth's crust. Chromium sources are both natural and anthropogenic. Most of natural chromium comes from ores.

Chromium is used in different industrial applications, such as stainless steel and high temperature resistant steel, refractory products; it is used in pigments fabrication, in surface treatment, in leather tanning and wood preservation. In France, emissions of some chromium compounds, such as hexavalent chromium are regulated.

Chromium industrial emissions to environment are mainly to aquatic milieu (about 94 % of the total emission in France in 2012).

Chromium exists in two forms: trivalent or CrIII and hexavalent or CrVI.

For the surface treatment sector, a first alternative is chromium III: if all chromium VI can't be substituted, chromium III can replace in few years some parts of the need in surface treatment. This technique, when is possible, is attractive for compagnies, because of savings (low energy consumption, savings in terms of waste treatment and protection measures of staff). Apart chromium III, combinations of nickel, tungsten, boron, cobalt, helped find solutions for applications, seeking the good deposits in individual cases.

For applications where chromium III performances are inadequate, two technologies (PVD and HVOF) are often already used industrially. Their distribution is expanding, even though they represent major investments for the time reserved for high value items (Aviation), of strategic importance for a company and are still difficult to access for SMEs.

For the tanning sector, the chromium-free tanning should develop in the coming years. However chromium can't be substituted today in the production of many types of leather.

For the pigment industry, there are alternatives to the use of pigments containing chromium, however substitution in certain sectors can cause problems at substitutes or agents added to obtain characteristics similar to those of chromium pigments.

[1]Les métaux de transition sont définis comme les éléments (au sens de la classification périodique des éléments) qui ont une sous-couche électronique « d » incomplète ou qui peuvent donner un cationayant une sous-couche « d » incomplète.

Tableaux de synthèse

Généralités

Généralités
CAS 7440-47-3
SANDRE 1389
Substance prioritaire dans le domaine de l’eau (DCE) non
Substance soumise à autorisation dans Reach non
Substance soumise à restriction dans Reach non
Substance extrêmement préoccupante (SVHC) non
Réglementations

FTE 2015 Importer

Les paragraphes ci-après présentent les principaux textes en vigueur à la date de la rédaction de cette rubrique. Cet inventaire n’est pas exhaustif.

TEXTES GENERAUX

REACH

Le règlement3 REACH oblige les producteurs et les importateurs de substances en quantité supérieure à une tonne à soumettre une demande d'enregistrement.

Plusieurs composés du chrome sont soumis à autorisation au titre de l'annexe XIV du règlement REACH. Ces substances seront interdites sauf autorisation à utilisation et mise sur le marché à partir :

  • du 21 mai 2015 pour le chromate de plomb (CAS 7758-97-6), le jaune de sulfochromate de plomb (CAS 1344-37-2), le rouge de chromate, de molybdate et de sulfate de plomb (CAS 12656-85-8),
  • du 21 septembre 2017 pour le trioxyde de chrome (CAS 1333-82-0), l'acide chromique (CAS 7738-94-5), l'acide dichromique (CAS 13530-68-2), le dichromate de sodium (CAS 7789-12-0), le dichromate de potassium (CAS 7778-50-9), le dichromate d'ammonium (CAS 7789-09-5), le chromate de potassium (CAS 7789-00-6), le chromate de sodium (CAS 7775-11-3),
  • du 22 janvier 2019 le trichromate de dichrome (CAS 24613-89-6), le chromate de strontium (CAS 7789-06-2), l'hydroxyoctaoxodizincatédichromate de potassium (CAS 11103-86-9), le chromate octahydroxyde de pentazinc (CAS 49663-84-5)

Pour les composés du chrome VI, l'Annexe XVII du règlement REACH stipule que le ciment et les mélanges contenant du ciment ne peuvent être mis sur le marché, ni utilisés, s'ils contiennent, lorsqu'ils sont hydratés, plus de 2 mg/kg (0,0002 %) de chrome VI soluble du poids sec total du ciment.

[3] Règlement 1907/2006 concernant l'enregistrement, l'évaluation et l'autorisation des substances chimiques.

Directive Cadre sur l'Eau

Le chrome et ses composés ne sont pas des substances prioritaires dans le cadre de la Directive Cadre sur l'Eau.

NQE

L'arrêté du 25 janvier 2010 modifié par l'arrêté du 28 juillet 2011 fixe, pour le chrome dissous, une NQE4 moyenne annuelle de 3,4 µg.L-1. Il est précisé dans cet arrêté que cette NQE a un caractère provisoire car elle ne correspond pas pleinement à la définition d'une NQE. Cette valeur n'est protectrice que pour les organismes de la colonne d'eau et ne prend pas en compte l'intoxication secondaire.

[4] NQE : norme de qualité environnementale.

REGLEMENTATION AYANT TRAIT AUX DÉCHETS

Le règlement (CE) n°1013/2006 du Parlement européen et du Conseil du 14 juin 2006 concerne les transferts de déchets. Les déchets contenant du chrome hexavalent sont classés dans les rubriques suivantes :

  • A1040 : métaux carbonyles et composés du chrome hexavalent ;
  • A3090 : déchets de sciure, cendre, boue et farine de cuir ;
  • A3100 : rognures et autres déchets de cuirs ou de cuir reconstitué, non utilisables pour la fabrication d'ouvrages en cuir ;
  • A3110 : déchets de pelleterie.

Les déchets contenant du chrome non hexavalent sont classés dans les rubriques suivantes :

  • B1010 : déchets de métaux et de leurs alliages sous forme métallique, non susceptible de dispersion : débris de chrome ;
  • B1120 : métaux de transition, excepté déchets de catalyseurs.
AUTRES REGLEMENTATIONS
COSMÉTIQUES

Le règlement (CE) n°1223/2009 du Parlement européen et du Conseil du 30 novembre 2009 interdit la présence des sels de chrome, acide chromique et ses sels dans les produits cosmétiques. Une exception est faite pour les trioxydes de dichrome de couleur verte CI 77288 et CI 77289 à la condition qu'ils ne contiennent pas d'ions chromates.

JOUETS

La directive 2009/48/CE du Parlement européen et du Conseil du 18 juin 2009 relative à la sécurité des jouets définit les limites de migration du chrome dans les jouets ou composants de jouets, qui sont reportées dans le Tableau 4 ci-après.

Tableau 4. Limites de migration du chrome III et VI pour différents types de jouets.

Tableau Limites de migration du chrome III et VI pour différents types de jouets

ALIMENTAIRE

Le règlement UE 2012/231 de la Commission du 9 mars 2012 établit les spécifications des additifs alimentaires :

  • le “E 170 carbonate de calcium » ne peut contenir plus de 100 mg/kg de Sb, Cu, Cr, Zn, Ba, seuls ou en association ;
  • le « E 172 oxydes de fer et hydroxydes de fer » ne peut contenir plus de 100 mg/kg de chrome à dissolution complète ;
  • le « E 555 silicate alumino-potassique » ne peut contenir plus de 100 mg/kg de chrome ;
  • le « E 912 esters de l'acide montanique » ne peut contenir plus de 3 mg/kg de chrome ;
  • le « E 914 cire de polyéthylène oxydée » ne peut contenir plus de 5 mg/kg de chrome.
EQUIPEMENTS ELECTRIQUE ET ELECTRONIQUE

L'arrêté du 25 novembre 2005 modifié fixe les cas et conditions dans lesquels l'utilisation de chrome dans les équipements électriques et électroniques est autorisée : « Les matériaux homogènes utilisés dans les équipements électriques et électroniques mis sur le marché à compter du 1er juillet 2006 ne contiennent pas plus de 0,1 % en poids de chrome hexavalent. »

Néanmoins le chrome hexavalent peut être utilisé comme anticorrosif pour les systèmes de refroidissement en acier au carbone dans les réfrigérateurs à absorption (jusqu'à 0,75 % en poids de la solution de réfrigération).

PROTECTION DU BOIS

Le règlement 1048/2005 de la commission interdit l'usage du trioxyde de chrome et du dichromate de sodium en tant que substance active dans les produits de protection du bois (l'usage en tant que fixateur reste autorisé).

Le décret n°2007-1496 du 18 octobre 2007 relatif aux conditions de mise sur le marché et d'emploi des composés de l'arsenic, des sulfonates de perfluorooctane et modifiant le code de l'environnement indique via son article 1 que l'article R. 521-14 du code de l'environnement est remplacé par les dispositions suivantes : par dérogation aux dispositions de l'article R. 521-13, les substances et préparations de protection du bois constituées de solutions de composés inorganiques du type CCA (cuivre-chrome-arsenic) de type C6 peuvent être mises en œuvre au moyen de procédés utilisant le vide ou la pression pour l'imprégnation du bois dans des installations déclarées ou autorisées au titre de la rubrique 2415 de la nomenclature des installations classées. Le bois ainsi traité ne doit pas être mis sur le marché avant que l'agent de protection ne soit complètement fixé.

Ce même décret indique que par dérogation aux dispositions de l'article R. 521-13, le bois traité avec des composés CCA qui était utilisé dans la Communauté avant le 30 septembre 2007 ou qui a été mis sur le marché communautaire conformément aux règles du présent paragraphe peut rester en place et continuer à être utilisé jusqu'à ce qu'il atteigne la fin de sa durée de vie utile.

De plus, le bois traité avec des solutions CCA qui était utilisé dans la Communauté avant le 30 septembre 2007, ou qui a été mis sur le marché conformément aux règles du présent paragraphe :

  • peut être utilisé ou réutilisé sous réserve du respect de ses conditions d'emploi, énumérées à l'article R. 521-15 du code de l'environnement ;
  • peut être mis sur le marché de l'occasion sous réserve du respect de ses conditions d'emploi, énumérées à l'article R. 521-15 du code de l'environnement.

[6] Selon le site internet CSC de la Commission de la Sécurité des Consommateurs consulté le 02/03/2015,  il existe trois types de CCA (A, B et C), caractérisés par des concentrations différentes en oxydes de cuivre, de chrome et d'arsenic. Le type C représente, d'après les professionnels, le meilleur compromis efficacité/protection de l'environnement, grâce à un meilleur rapport chrome/arsenic. http://www.securiteconso.org/avis-relatif-au-traitement-des-bois-daires-de-jeux-par-les-cca-oxydes-de-cuivre-chrome-arsenic/

VEHICULES

La Directive 2000/53/CE du 18 septembre 2000 indique que les Etats membres s'engagent à veiller à ce que les matériaux et les composants des véhicules mis sur le marché après le 1er juillet 2003 ne contiennent pas de plomb, de mercure ou de chrome hexavalent. Cependant par exemption, le chrome hexavalent peut être utilisé comme anticorrosif pour les systèmes de refroidissement en acier au carbone dans les réfrigérateurs à absorption des autocaravanes (jusqu'à 0,75 % en poids de la solution de réfrigération) sauf s'il est possible d'utiliser d'autres techniques de refroidissement.

NANOPARTICULES

Le décret n°2012-232 du 17 février 2012 relatif à la déclaration annuelle des substances à l'état nanoparticulaire précise que le seuil de la déclaration est fixé à 100 g/an pour la fabrication, l'importation ou la mise sur le marché de nanomatériaux.

ENGRAIS

Pour les engrais organiques, divers seuils en métaux lourds sont fixés par les législations européennes et nationales. Les seuils pour le chrome sont repris dans le Tableau 57 .

Tableau 5. Seuils de chrome pour les engrais organiques

Tableau Seuils de chrome pour les engrais organiques

Pour les engrais minéraux, il n'existe pas de règlementation européenne, néanmoins l'évaluation du règlement CE 2003/2003 relatif aux engrais12 préconise d'inclure dans le règlement des dispositions concernant les teneurs maximales en métaux lourds.

[7] (consulté en février 2014)http://ec.europa.eu/enterprise/sectors/chemicals/files/fertilizers/annexes_16jan2012_en.pdf

[8] ECN : European Compost Network.

[9] QAS : Quality Assurance System.

[10] JRC : Joint Research Center.

[11] EoW : End of Waste.

[12] (consulté en février 2014)http://ec.europa.eu/enterprise/sectors/chemicals/files/fertilizers/final_report_2010_en.pdf

ACTION DE RECHERCHE RSDE

Le chrome et ses composés sont cités dans l'annexe 1 de la circulaire du 5 janvier 2009 relative à la mise en œuvre de la 2ème phase de l'action RSDE17 (cf. § 3.3.1 et 3.3.2.1) pour les ICPE soumises à autorisation. Cette annexe regroupe les listes de substances par secteurs d'activités industrielle des substances dangereuses. Le chrome est cité soit seul, soit avec ses composés pour tous les secteurs d'activité, à l'exception de l'industrie du plastique, de l'industrie de la céramique et des matériaux réfractaires.

Le chrome appartient aussi à la liste des micropolluants à mesurer dans les stations de traitement des eaux usées traitant une charge brute de pollution supérieure ou égale à 600 kg DBO518/jour (Circulaire du 29 septembre 2010 relative à la surveillance de la présence de micropolluants dans les eaux rejetées au milieu naturel par les stations de traitement des eaux usées).

[17] Actions RSDE: actions visant à réduire les rejets dans les eaux en provenance des installations classées pour la protection de l'environnement.  

[18] Demande Biochimique en Oxygène.

AUTRES TEXTES

Le chrome et ses composés ne fait pas partie des substances potentiellement préoccupantes définies par OSPAR19 .

[19] Convention OSPAR: Convention pour la protection du milieu marin de l'Atlantique du nord-est. (consulté en septembre 2014).  http://www.ospar.org/content/content.asp?menu=30200304000000_000000_000000

Valeurs et normes appliquées en France

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Les paragraphes ci-après présentent les principales valeurs et normes en vigueur à la date de la rédaction de cette rubrique. Cet inventaire n’est pas exhaustif.

SEUILS DE REJETS ANNUELS POUR LES INSTALLATIONS INDUSTRIELLES

L'arrêté du 2 février 19985 indique les valeurs limites d'émissions suivantes :

Pollution de l'air

Si le flux horaire total d'antimoine, chrome, cobalt, cuivre, étain, manganèse, nickel, vanadium, zinc et de leurs composés dépasse 25 g/h, la valeur limite de concentration est de 5 mg.m-3 (exprimée en Sb + Cr + Co + Cu + Sn + Mn + Ni + V + Zn).

Pollution des eaux superficielles

Si le rejet de chrome hexavalent et ses composés dépasse 1 g.j-1, la valeur limite de concentration est de 0,1 mg.L-1(en Cr).

Si le rejet de chrome et ses composés dépasse 5 g.j-1, la valeur limite de concentration est de 0,5 mg.L-1(en Cr).

Dans le cas de la fabrication ou de la transformation de chrome, la valeur limite de concentration est 1,5 mg.L-1.

Lors de la fabrication du dioxyde de titane, la valeur limite de flux spécifique des effluents rejetés de chrome est de 1 kg/tonne de dioxyde de titane produite. Pour les activités de tanneries et de mégisseries, la valeur limite de concentration pour le chrome est de 1,5 mg.L-1.

Epandage des boues

L'annexe I de l'arrêté précise les seuils à respecter en éléments-traces pour l'épandage des boues issues du traitement des eaux usées. Ces seuils sont présentés dans le Tableau 3 .

En outre, le Tableau 3 précise les valeurs limites en éléments-traces dans les sols et le flux maximum en éléments-traces apporté par les déchets ou effluents pour les pâturages ou sols de pH inférieurs à 6.

Tableau 3. Seuils de l'élément chrome applicables aux épandages de boues issues du traitement des eaux usées sur les sols agricoles.

Tableau Seuils de l'élément chrome applicables aux épandages de boues issues du traitement des eaux usées sur les sols agricoles

L'arrêté du 31 janvier 2008 concerne le registre et la déclaration annuelle des émissions polluantes et des déchets. L'exploitant de l'installation doit déclarer ces rejets dès lors que les seuils d'émissions décrits dans l'annexe II de cet arrêté sont dépassés. Les seuils de rejets du chrome (7440-47-3) et composés (exprimés en tant que Cr) sont :

  • dans l'air : 100 kg.an-1 (à l'exception des installations d'incinération de déchets non dangereux et des installations d'incinération de déchets dangereux, pour lesquelles ce seuil est fixé à 0 kg.an-1) ;
  • dans l'eau : 50 kg.an-1 ou 200 g.j-1our ;
  • dans le sol : 50 kg.an-1.

[5] La version consolidée de cet arrêté (c.à.d. la version actualisée de ce texte qui intègre les éventuelles dispositions qui le modifie) au 02/03/2015 a été consultée.

VALEURS UTILISÉES EN MILIEU DE TRAVAIL EN FRANCE

D'après l'INRS (2012), la valeur limite d'exposition professionnelle est :

  • V.L.E13 : 0,1 mg.m-3 pour le chromate de tert-butyle (CAS 1189-85-1) ;
  • V.L.E : 0,005 mg.m-3 pour le chrome hexavalent et ses composés.

D'après cette même source, les valeurs moyennes d'exposition professionnelle sont :

  • V.M E14 : 0,001 mg.m-3 pour le chrome hexavalent et ses composés ;
  • V.M E : 2 mg.m-3 pour le chrome (métal), les composés de chrome inorganiques (II) et les composés de chrome inorganiques (insolubles) (III).

Selon l'INRS (2014), la valeur limite biologique est :

VLB15 : chrome urinaire total = 30 µg.g-1 de créatine pour une exposition au Cr (VI), aérosol soluble dans l'eau.

[13] VLE : Valeur Limite d'Exposition.

[14] VME : Valeur Moyenne d'Exposition.

[15] VLB: Valeur Limite Biologique.  

VALEURS UTILISÉES POUR LA POPULATION GÉNÉRALE

Valeurs de référence dans la population générale :

La valeur de référence pour le dosage du chrome total dans les urines dans la population en âge de travailler non professionnellement exposée16 au chrome et ses composés inorganiques dite valeur BAR est de 0,6 µg.L-1 (valeur BAR de chrome urinaire total).

[16] La valeur de référence dans la population en âge de travailler non professionnellement exposée est dite valeur BAR.

Qualité de l'eau de consommation :

Le décret n°2001-1220 du 20 décembre 2001 relatif aux eaux brutes destinées à la consommation humaine (consolidé par la version du 27 mai 2003) indique les limites de qualité des eaux brutes utilisées pour la production d'eau destinée à la consommation humaine concernant certaines substances toxiques. Pour le chrome total, cette valeur limite est de 50 µg.L-1 (exprimée en chrome).

Production et utilisation

Production et ventes

Données économiques

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PRODUCTION A PARTIR DU MINERAI

Le chrome élémentaire est un métal gris lustré qui résiste extrêmement bien aux agents corrodants ordinaires. Bien qu'on ait identifié plus de 40 minéraux contenant du chrome, et que le chrome soit parmi les éléments le plus abondants sur terre, il ne se rencontre généralement qu'à l'état de traces (c'est-à-dire à des concentrations inférieures à 1 000 μg/g) dans le sol et les roches de surface (croûte terrestre). Presque tout le chrome trouvé dans les roches formant la croûte terrestre est trivalent ; le minéral le plus important renfermant ce métal est la chromite, FeCr2O4. Bien que le chrome puisse prendre neuf états d'oxydation différents, de (-II) à (VI), seuls le chrome trivalent Cr(III) et le chrome hexavalent Cr(VI) sont communs en milieu naturel (Environnement Canada et Santé Canada, 1994).

Les mines de chromite se trouvent principalement en Afrique du Sud, au Kazakhstan et en Inde. La chromite est transformée à 90 % en ferrochrome et seulement 5 % en chrome métal (Société Delachaux, 2010).

Les ressources mondiales en chromite étaient estimées à 7 600 millions de tonnes en 2010, dont plus de 85 % sont situées en Afrique du Sud et au Zimbabwe.

Production du chrome métal

En 2013, au niveau mondial, environ 30 000 tonnes de chrome métal ont été produites21 . D'après Vignes, (2013), la capacité de production de chrome mondiale était en 2010 de 40 000 tonnes, dont 7 000 tonnes en France. La Figure 1 ci-après détaille les pays possédant les principales capacités de production de chrome métal.

Figure 1. Capacité de production de chrome métal par pays en 2010, d'après Vignes (2013).

La Russie possède près de 40 % des capacités de production de chrome métal mondiales.

Production du ferrochrome

Environ 10,8 millions de tonnes de ferrochrome (à haute teneur en carbone, 2 à 10 %) ont été produites en 2013. La production de ferrochrome à moyenne et basse teneur en carbone (respectivement de 0,7 % à 2 % et de 0,02 à 0,5 %) représentait, en 2013, 551 000 tonnes (Minerals & Metals Review, 2014). La Figure 2 ci-après montre les principaux pays producteurs de ferrochrome.

Figure 2. Principaux pays producteurs de ferrochrome en 2013, d'après Minerals & Metals Review (2014).

La Chine est l'Afrique du Sud produisent environ les deux tiers du ferrochrome mondial.

Production du dichromate de sodium

En 2012, seulement 5 % de la production mondiale de chromite a été utilisée dans le secteur des produits chimiques. Néanmoins, ceux-ci jouent un rôle important dans l'industrie chimique mondiale. Le dichromate de sodium est le principal produit dans le domaine des produits chimiques à base de chrome. Environ 638 000 tonnes de chromate de sodium ont été produites en 2009 (Vignes, 2013).

[21] Site internet de l'ICDA consulté le 02/03/2015 : . http://www.icdacr.com/index.php?option=com_content&view=article&id=578&Itemid=698&lang=en

PRIX DU CHROME

Le chrome métal est beaucoup plus cher que le ferrochrome. Le chrome se vend à 10 €/kg. Le marché mondial du chrome en 2009 représentait environ 26 000 tonnes de chrome métal soit 26 millions d'euros. Son prix dépend énormément de l'évolution du marché du ferrochrome (étant donné que 90 % de la chromite sert à la fabrication du ferrochrome).

A noter que :

  • le chrome métal n'est pas coté à la bourse des métaux ;
  • le nombre d'avions construits est supposé doubler entre 2008 et 2028, ce qui conduirait le prix du chrome à augmenter dans les prochaines années (Société Delachaux, 2010).

L'évolution des prix du ferrochrome à haute et basse teneur en carbone sur les 5 dernières années est présentée sur la Figure 3 ci-après.

Figure 3. Evolution du prix du ferrochrome sur les 5 dernières années22 .

[22] (consulté en octobre 2014). http://www.metalprices.com/p/ChromeFreeChart/

Procédés de production

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PRODUCTION DU CHROME METAL

La production de chrome métal peut se faire à partir du minerai de chromite et plus particulièrement à partir de l'oxyde chromique (Cr III) par aluminothermie (Commission Européenne, 2005), du ferrochrome par électrolyse (Vignes, 2013) et du trioxyde de chrome (Cr VI) par électrolyse (Techniques de l'ingénieur Defrance, 1998). Le dichromate de potassium (Cr VI) est utilisé pour la production du chrome métal en tant qu'agent d'oxydation (Commission Européenne, 2005). La Figure 4 ci-après présente la production du chrome métal et de certains de ses composés.

Figure 4. Production du chrome métal et de certains composés du chrome d'après INERIS (2010a) ; Techniques de l'ingénieur Defrance (1998) et Commission Européenne (2005).

La production de chrome métal par aluminothermie à partir d'oxyde de chrome représente, dans le monde, 70 % de la production totale de chrome métal. Les 30 % restant étant fabriqués par électrolyse à partir de ferrochrome (Vignes, 2013).

La fabrication du chrome métal par aluminothermie utilise de l'oxyde de chrome (III) et de la poudre d'aluminium. Cette réaction est très exothermique (2300 °C environ). Un sous-produit est formé, appelé « chrome corundon » correspondant au « laitier » des sidérurgies. Ce sous-produit est valorisable pour la production des réfractaires, de revêtements routiers et de sols et pour les prétraitements physiques tel que le grenaillage. Cette valorisation a été mise en œuvre en 2004 par la société Delachaux, dans l'usine de Marly (59). Les coûts les plus importants dans la production de chrome métal par aluminothermie proviennent des matières premières (oxyde de chrome III et aluminium) (Société Delachaux, 2010).

PRODUCTION DES PRINCIPAUX COMPOSES DU CHROME

L'industrie chimique utilise deux composés du chrome de base (chromate de sodium et dichromate de sodium) pour fabriquer les autres composés du chrome (Techniques de l'ingénieur Defrance, 1998).

La Figure 5 ci-dessous présente la production de certains composés du chrome.

Figure 5. Production de certains composés du chrome, d'après Techniques de l'ingénieur Defrance (1998) ; Commission Européenne (2005) et INERIS (2010a).

En Europe, l'Allemagne produit encore certains composés du chrome, notamment du ferrochrome23 (Société Delachaux, 2010). Le chromate de strontium (production maximale de 4 000 tonnes par an pour une production mondiale d'environ 9 000 tonnes/an) est, lui, produit en France et en Autriche (ECHA, 2011).

Plus en détail, le chromate de sodium est le premier produit chimique produit à partir de minerai de chrome. Il est fabriqué par extraction du chrome sous forme de chromate de sodium par oxydation alcaline à haute température. La majorité du chromate de sodium produit est converti en dichromate de sodium par acidification (Commission européenne, 2005).

Le trioxyde de chrome est produit par réaction entre le dichromate de sodium (anhydre ou en solution) et l'acide sulfurique (Commission européenne, 2005).

Le dichromate de potassium peut être produit par deux voies :

  • soit par double décomposition en présence de chlorure de potassium ;
  • soit par réaction entre le trioxyde de chrome et l'hydroxyde de potassium.

Cette deuxième méthode permet d'obtenir un produit plus pur (Commission européenne, 2005).

Le dichromate d'ammonium est produit soit par réaction entre le dichromate de sodium et le sulfate d'ammonium, soit par réaction entre le trioxyde de chrome et l'ammoniaque liquide (Commission européenne, 2005).

[23] (). http://www.elektrowerk.de/en/index2.html

Utilisations

SECTEURS D'UTILISATION

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L'utilisation du chrome et de ses composés a lieu principalement dans le secteur de la métallurgie, de la chimie, du traitement de surface et des matériaux réfractaires. Ces substances sont également utilisées dans la conception de produits de consommation tel que les cuirs et les bois traités (ATSDR, 2008). Les usages du chrome ou de ses composés sont répertoriés dans les secteurs suivants.

La sidérurgie et les matériaux réfractaires

Le secteur de la sidérurgie, c'est-à-dire la métallurgie du fer, représente 90 % de l'usage du chrome (BRGM, 2010). L'industrie de production de l'acier inoxydable est le plus gros consommateur de chrome (80 %) (ATSDR, 2008 ; BRGM, 2010).

Le chrome entre dans la composition d'aciers spéciaux et d'alliages réfractaires24 (Techniques de l'ingénieur Kozlowski, 2006). Il améliore la dureté des métaux et leur résistance à la corrosion (INERIS, 2005). Ils sont d'autant plus résistants que leur concentration en chrome est élevée (Techniques de l'ingénieur Kozlowski, 2006).

Les matériaux réfractaires sont les briques et blocs en magnésite de chrome, les granulés chromifères ou contenant de la chromite. Ils sont utilisés pour l'habillage intérieur des chaudières et fours fonctionnant à haute température (ATSDR, 2008).

Les alliages au chrome métal

Le chrome métal de haute pureté est utilisé pour la fabrication de super-alliages à base nickel et cobalt.

Les superalliages sont des alliages résistants mécaniquement et chimiquement à haute température. Ils sont composés de fer, nickel, chrome et contiennent parfois du cobalt et du molybdène. Le chrome métal est utilisé à hauteur de 20 à 25 % dans les superalliages (Société Delachaux, 2010). Ces alliages sont utilisés dans l'aéronautique, pour des pièces critiques qui sont soumises à des conditions sévères de corrosion (Techniques de l'ingénieur Defrance, 1998). Ils sont également mis en œuvre dans les prothèses médicales et dentaires, dans l'automobile, dans le nucléaire.

[24] Les aciers sont des matériaux qui contiennent du fer en quantité supérieure aux autres éléments et dont le pourcentage en carbone est inférieur à 2% (au-delà de cette valeur, il s'agit de fonte). Les aciers et alliages réfractaires sont des matériaux pouvant être utilisé de façon permanente à une température supérieure à 550°C Techniques de l'ingénieur Kozlowski (2006).  

L'industrie chimique utilise des composés des chromes (III) et (VI) pour la fabrication d'autres composés chromés.

Le dichromate de sodium est utilisé comme réactif dans la production de cire de montan ou lignite (AFSSET, 2010). Cette cire est un ester d'alcool polyhydrique produit par la réaction de réduction du chrome (VI) en chrome (III). Cette cire est principalement utilisée dans des plastiques de différents types dont, par exemple, l'emballage alimentaire.

Les composés du chrome utilisés en chimie en tant que catalyseur sont l'oxyde chromique, le trioxyde de chrome, le dichromate de potassium et le dichromate d'ammonium (Commission Européenne, 2005) notamment pour la production de molécules organiques.

Le trioxyde de chrome est également employé en tant que catalyseur pour la fabrication de polyéthylène (AFSSET, 2010).

En France, le sulfochromate de plomb est utilisé à hauteur de 60 tonnes/an pour la fabrication de matières plastiques de base (résultats issus de la consultation nationale réalisée par l'AFSSET)

D'après les informations recueillies lors de la rédaction de cette fiche, les surfaces traitées avec des composés chromés peuvent être métalliques et plastiques. Les principaux procédés utilisés sont :

  • le chromage dur et le chromage décoratif ;
  • la chromatation ou passivation ;
  • l'oxydation anodique chromique ;
  • le décapage sulfo-chromique ou satinage.

Chromage

Le chromage est un procédé de revêtement par électrolyse. On distingue le chromage décoratif du chromage dur par une épaisseur de chrome moins importante.

Le chromage dur fournit des propriétés mécaniques anti-frottement, anticorrosion et de dureté au matériau recouvert.

Les domaines d'application du chromage dur sont nombreux :

  • l'aéronautique et le spatial : trains d'atterrissage, vérins, pièces de moteurs, réparations de pièces en aluminium, …
  • l'automobile : pièces de moteurs, pièces de système de freinage, …
  • l'outillage et la forge : outillages et matrices variés (dont les outils chromés utilisés en forge à froid et forge à chaud pour des fabrications de pièces) ;
  • les équipements industriels : pales de turbines, vannes, robinetterie industrielle, matériels d'exploitation minière et pétrolière, presse, rouleaux et cylindres pour l'industrie papetière, …
  • l'industrie agro-alimentaire : packaging alimentaire, moules, outils de tranchage, grilles et plaques de cuisson pour les professionnels,…
  • le bâtiment : notamment les tôles pour les bâtiments industriels ;
  • l'industrie électrique et électronique : panneaux solaires (chromage « noir »), composants électroniques,…
  • et l'industrie du plastique : moules et outils d'extrusion.

Le chromage décoratif a pour application l'industrie automobile et ses équipements, les instruments optiques, de précisions et médicaux, les mobiliers métalliques et les articles de sports et les appareillages domestiques.

En 2003, en France, 1 800 tonnes de trioxyde de chrome ont été utilisées dont 650 tonnes pour le chromage dur et décoratif (Société Delachaux, 2010).

Le trioxyde de chrome est utilisé pour le revêtement de l'acier pour emballage (cannettes, conserves, boites) : il s'agit de fer étamé (ou fer-blanc) recouvert d'une couche de chrome (Techniques de l'ingénieur Aubrun, 1990).

Le chromatage éléctrolytique du fer blanc se fait à partir de trioxyde de chrome ou de dichromate de sodium (Techniques de l'ingénieur Aubrun, 1990).

Le Fer chromé, ou ECCS: Electrolytic Chromium/oxide Coated Steel ou TFS: Tin Free Steel, est obtenu par chromage dur. L'ECCS est une alternative au traditionnel fer-blanc (ou fer étamé) qui est développé pour ses avantages en termes de coûts et de meilleure adhérence des vernis. Toutefois, l'ECCS ne peut être soudé, ce qui limite son domaine d'application à certains fonds de boîte de conserve, aux couvercles à « ouverture facile », à certains emballages d'une seule pièce emboutie (certaines boissons), et à des couvercles de fermeture de bocaux en verre.

Chromatation ou passivation

La chromatation est une technique de traitement de conversion chimique par immersion ou aspersion par une solution contenant du chrome hexavalent. La chromatation permet de fournir une protection contre la corrosion et une meilleure adhérence des peintures.

Les composés du chrome utilisés pour la chromatation sont les sels de chrome hexavalent (anhydride chromique, chromate, dichromate de potassium ou de sodium) ou un mélange de sels de chrome hexavalent et trivalent (Techniques de l'ingénieur Gigandet et Thiery, 2004).

Les pièces ainsi traitées sont employées dans les secteurs de l'aéronautique, de l'automobile et du bâtiment.

Oxydation anodique chromique

Ce procédé est une passivation sur l'aluminium très principalement pratiquée dans l'industrie aéronautique. L'anodisation chromique est utilisée pour ses propriétés anti-corrosion et son aptitude à l'adhérence des films de peinture.

Ses applications dans le domaine de l'aéronautique sont : le traitement de pièces de carlingue d'avions, ou de pièces de coques de navires et le pré-traitement de pièces de carlingue d'avions, ou de pièces de coques de navires avant application d'un revêtement.

Décapage sulfo-chromique des plastiques

Ce procédé a pour but de pré-traiter des surfaces destinées à un dépôt métallique.

Ce procédé (dit aussi de satinage) a pour but d'exploiter les propriétés oxydantes du chrome VI pour préparer les plastiques à un dépôt décoratif métallique ou de peinture. Le principal plastique concerné est l'ABS, dans les applications décoratives.

Les applications du satinage se répartissent dans trois secteurs d'activité :

  • les cosmétiques (27 %) ;
  • l'automobile (41 %) ;
  • l'électronique (22 %).

La fabrication de certains produits de conservation du bois implique l'utilisation de chrome (VI) : dichromate de sodium, dichromate de potassium, trioxyde de chrome et dichromate de cuivre (ATSDR, 2008).

Dans le secteur de traitement du bois, le trioxyde de chrome est utilisé dans l'Union Européenne à hauteur de 5 300 tonnes/an (résultats issus de la consultation nationale réalisée par l'AFSSET) (AFSSET, 2009).

D'après une étude bibliographique relative aux traitements de préservation du bois (INERIS, 2008b), les formulations hydrosolubles les plus répandues contiennent du cuivre, du chrome et de l'arsenic (CCA). D'autres formulations contenant du chrome existent telles que le CCB (cuivre, chrome et bore), le CCF (cuivre, chrome et fluor) ou CC (cuivre et chrome).

Néanmoins ces formulations semblent de moins en moins employées, notamment en raison des dispositions règlementaires qui en limitent l'emploi (cf. 1.2.4.5).

Les composés du chrome sont utilisés dans la fabrication de :

  • pigment (trioxyde de chrome, dichromate de potassium, dichromate d'ammonium, chromate de zinc, sulfochromate de plomb, chromate de strontium ou de baryum).
    • le sulfochromate de plomb (jaune) est utilisé dans les peintures et les colorants des plastiques ;
    • le dichromate de potassium (orange) est utilisé dans les émaux pour les céramiques ;
    • le chromate de zinc (jaune) est retrouvé dans les peintures anti-corrosives dans l'industrie aéronautique, dans les vernis et les peintures pour artistes ;
    • l'oxyde de chrome (III) (vert émeraude) est utilisé dans les cosmétiques, les savons, les plastiques et les peintures ;
    • l'oxyde de chrome titane (jaune-orange-brun) ;
    • les chromates de baryum (jaune) et de strontium (jaune) sont utilisés pour leur résistance au feu (Commission Européenne, 2005).
  • teinture (dichromate de potassium).
  • mordants pour la teinture de la laine (dichromate de sodium et dichromate d'ammonium). Les mordants sont utilisés pour fixer les teintures à la laine.

En France, le sulfochromate de plomb est utilisé à hauteur de 1291 tonnes/an pour la fabrication de colorants et de pigments (peinture, vernis, encres d'impression sur plastique) pour des utilisations en extérieurs(automobile, matériels TP, machinisme agricole, bardage, signalisation routière, aéronautique et spatial) (résultats issus de la consultation nationale réalisée par l'AFSSET) (AFSSET, 2009).

Le rouge de chromate et de molybdène est utilisé en France à hauteur de 500 tonnes/an dont 400 tonnes/an pour la fabrication de colorants et de pigments et 46 tonnes/an pour la fabrication de peintures et de vernis (résultats issus de la consultation nationale réalisée par l'AFSSET) (AFSSET, 2009).

Le chromate de plomb est utilisé en France à hauteur de 50 tonnes/an dont 30 tonnes/an pour la fabrication de colorants et de pigments et 18 tonnes/an pour la fabrication de peintures et de vernis (résultats issus de la consultation nationale réalisée par l'AFSSET) (AFSSET, 2009).

D'autres secteurs utilisent des composés du chrome :

  • le tannage du cuir (chrome III : sulfate chromique et sulfate de chrome basique) (ATSDR, 2008, Commission Européenne, 2005) ;
  • la fabrication de cassettes magnétiques (dichromate d'ammonium, dioxyde de chrome) ATSDR, 2008. Pour cette application, le trioxyde de chrome est utilisé dans l'union européenne à hauteur de 1 000 tonnes/an (résultats issus de la consultation nationale réalisée par l'AFSSET, 2009) ;
  • la fabrication de la vitamine K (dichromate de sodium). Les vitamines K1 et K3 sont principalement utilisées dans l'alimentation animale et dans les produits pharmaceutiques ;
  • la synthèse de produits chimiques comme Cl2CrO2, bioxychlorure de chrome (chrome VI) ; utilisés pour la polymérisation oléfinique d'hydrocarbure, l'oxydation d'hydrocarbure, la production d'aldéhyde et de cétone (AFSSET, 2010).

Les composés du chrome sont utilisés ou ont été utilisés dans les secteurs suivants :

  • le secteur de la photographie : le dichromate de potassium est utilisé en tant que décolorant du film en noir et blanc ;
  • les systèmes de refroidissement : le dichromate de sodium est utilisé en tant qu'inhibiteur de corrosion dans les systèmes de refroidissement ;
  • le dichromate de sodium serait également utilisé pour la pyrotechnie et la gravure de lithographie ;
  • le rouge de chromate et de molybdène est utilisé en France à hauteur de 0,05 tonnes/an à 0,01 % pour la fabrication d'armements et autres usages (les quantités ne sont pas précisées) (résultats issus de la consultation nationale réalisée par l'AFSSET) (AFSSET, 2009) ;
  • le chromate de plomb est utilisé en France à hauteur de 0,8 tonnes/an pour la fabrication de savons, de détergents et de produits d'entretien, de 0,17 tonnes/an (les pourcentages ne sont pas détaillés) pour la fabrication d'armements et autres usages (pyrotechnie : les quantités ne sont pas précisées) (résultats issus de la consultation nationale réalisée par l'AFSSET) (AFSSET, 2009).

Le Tableau 7 ci-après synthétise les différentes utilisations des principaux composés du chrome.

Tableau 7. Synthèse des utilisations des composés du chrome.

Tableau Synthèse des utilisations des composés du chrome.

Le nombre de secteurs dans lesquels sont utilisés un composé et le tonnage de celui-ci ne sont pas totalement corrélés : ainsi le dichromate de potassium, employé dans quatre secteurs n'a un tonnage que de 100 à 1 000 tonnes/an tandis que le chromate de strontium, qui n'est utilisé que dans un secteur a un tonnage de 1 000 à 10 000 tonnes/an.

Le Tableau 8 présente le tonnage des autres composés du chrome rapportés dans le cadre de l'ECHA à plus de 100 tonnes/an, mais qui ne sont pas traités dans la fiche en raison d'un manque d'informations sur leur utilisation.

Tableau 8. Tonnage d'autres composés du chrome, d'après l'ECHA

Tableau Tonnage d'autres composés du chrome, d'après l'ECHA

Le chrome a de nombreux composés dont les tonnages en production varient entre de 100 000 à 1 000 000 tonnes/an et de 100 à 1 000 tonnes/an.

D'après l'ANSES25 (2014), plusieurs composés nanoparticulaires du chrome ont été enregistrés dans le cadre du registre français sur les nanoparticules. Leurs usages sont repris dans le Tableau 9 ci-après.

Tableau 9. Composés nanoparticulaires du chrome, d'après l'ANSES (2014).

Tableau  Composés nanoparticulaires du chrome, d'après l'ANSES (2014)

Tableau suite Composés nanoparticulaires du chrome, d'après l'ANSES (2014).

En termes de volume, l'emploi des nanoparticules reste toutefois négligeable par rapport aux quantités totales de chrome : il est utilisé en Europe plus d'un million de tonnes de chrome et de ses composés. Les composés nanoparticulaires sont employés à des tonnages de l'ordre de la centaine de tonnes en France.

De façon générale, on ne connaît pas les usages des composés nanoparticulaires du chrome, mais il semble que certains d'entre eux soient utilisés en tant que pigments ou solvants.

[25] Eléments issus des déclarations des substances à l'état nanoparticulaire – exercice 2014. (consulté en janvier 2015). http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/rapport-nano-2014.pdf

Rejets dans l’environnement

Sources non-intentionelles

FTE 2015 Importer

Sans objet

[20] Forum of the European Geological Surveys : Atlas Géochimique de l'Europe : (consulté en octobre 2014). http://weppi.gtk.fi/publ/foregsatlas/

Émissions atmosphériques

FTE 2015 Importer

Le chrome est émis dans l'atmosphère à la fois par des sources naturelles et anthropiques. A l'échelle régionale, les émissions atmosphériques naturelles (par remise en suspension de matière érodée) représentent environ 30-40 % des émissions totales (Swietlik et al., 2010).

DONNÉES INS

En France, selon l'INS29 , les émissions de chrome atmosphériques, toutes sources confondues, en 2007 étaient réparties sur le territoire comme le montre la Figure 6 ci-après.

Figure 6. Répartition des émissions de chrome en France en 2007, d'après l'INS.

Les départements ayant les émissions de chrome les plus importantes, sont le Nord, le Pas-de-Calais, la Moselle, la Meurthe-et-Moselle, les Vosges, l'Aisne, la Seine-Maritime, les Yvelines, la Loire-Atlantique, la Saône-et-Loire, l'Isère, les Bouches-du-Rhône, la Charente et la Gironde.

Parmi les dix premiers émetteurs industriels français répertoriés par l'IREP, deux sont situés dans les Bouches-du-Rhône, un en Moselle, un en Meurthe-et-Moselle et trois dans le Nord, ce qui explique que ces départements enregistrent des émissions importantes de chrome.

Figure 7. Secteurs émettant du chrome en France en 2007, d'après l'INS.

Les deux secteurs émettant le plus de chrome en France en 2007 étaient la combustion dans l'industrie manufacturière (48 %) et la combustion hors industrie (26 %).

Selon l'INS, les émissions totales de chrome vers l'atmosphère étaient en 2007 de 30 055 kg, tandis que les émissions industrielles de l'IREP étaient cette même année de 16 393 kg, soit environ 54 % des émissions de l'INS.

[29] Inventaire National Spatialisé des émissions atmosphériques développé par le MEDDE (consulté en mars 2015).

DONNÉES CITEPA

D'après le CITEPA, En 2012, les émissions atmosphériques de chrome en France tous secteurs confondus (industriels et autres) représentaient 24 tonnes.

Selon le CITEPA, les trois principaux secteurs émetteurs étaient en 2012 :

  • l'industrie manufacturière, représentant 51 % des émissions ;
  • le secteur résidentiel/ tertiaire, pour 28 % ;
  • la transformation de l'énergie, avec 12 %.

Dans le secteur de l'industrie manufacturière, les émissions de chrome dans l'atmosphère sont issues principalement :

  • de la production des métaux ferreux (48 % des émissions du secteur de l'industrie manufacturière en 2012) en particulier des aciéries électriques et des fonderies de fonte ;
  • des minéraux non métalliques et matériaux de construction (18 % des émissions du secteur en 2012) en particulier du fait de certaines installations de production de verre.

La forte baisse observée depuis 1990 dans ce secteur (-97 %, soit une diminution de 355 tonnes) s'explique principalement par la mise en place dans les aciéries électriques de dépoussiéreurs plus efficaces et plus nombreux.

Par ailleurs, les traces de ce métal dans les combustibles conduisent, au cours de la combustion, à des émissions atmosphériques de chrome relativement faibles par rapport aux émissions de l'industrie manufacturière.

L'évolution des émissions atmosphériques, en chrome par secteur d'activité, entre 1990 et 2013 est présentée sur la Figure 8 ci-après.

Figure 8. Evolution des émissions atmosphérique en chrome (en tonnes) en France, d'après le CITEPA.

DONNEES E-PRTR (EUROPE)

D'après l'E-PRTR, en Europe, en 2012, les principaux émetteurs industriels de chrome vers l'atmosphère étaient la France (12 %), l'Allemagne (11 %), l'Estonie (11 %) et l'Espagne (11 %). Les secteurs significatifs étaient la production du fer et de l'acier brut incluant le moulage continu (44,5 %) et les centrales thermoélectriques et autres installations de combustion (25,1 %).

En France, d'après les données E-PRTR, en 2012, les secteurs les plus importants quant à leurs émissions de chrome et de ses composés dans l'atmosphère sont :

  • la production du fer et de l'acier brut incluant le moulage continu (34,2 %) ;
  • les traitements de surface des métaux et plastiques utilisant des procédés électrolytiques ou chimiques (29,5 %) ;
  • les centrales thermoélectriques et autres installations de combustion (10,7 %) ;

Le secteur de la production du fer et de l'acier brut incluant le moulage continu émet plus de 3,2 tonnes de chrome et de ses composés.

Émissions vers les eaux

FTE 2015 Importer

EMISSIONS INDUSTRIELLES
DONNEES RSDE (FRANCE)

La Figure 9 ci-après montre les principaux secteurs contributeurs aux flux de chrome, d'après les données RSDE30 de 2014.

Figure 9. Secteurs contributeurs aux flux de chrome vers les eaux, données RSDE 2.

Le principal secteur d'activité mis en évidence par la Figure 9 est la production et transformation de métaux non ferreux qui représente 50 % des flux.

[30] Rejets de Substances Dangereuses dans les Eaux.

DONNEES E-PRTR (EUROPE)

En Europe, en 2012, les principaux émetteurs industriels de chrome et ses composés vers l'eau sont la France (66 % soit 300 574 kg) et l'Italie (14 % soit 65 285 kg).

A l'échelle des 27 pays de l'Union Européenne, le secteur émetteur le plus significatif est la production de métaux non ferreux à partir de minerais, de concentrés et de matériaux secondaires qui représente 63,6 % soit une quantité émise de 288 308 kg en 2012 vers le milieu aqueux.

A l'échelle de la France, en 2012, le secteur de la production de métaux non ferreux à partir de minerais, de concentrés et de matériaux secondaires est également le plus significatif avec une contribution de 95 % soit un rejet de 285 000 kg.

ÉMISSIONS NON INDUSTRIELLES DANS LE MILIEU AQUATIQUE
RSDE STEU

La base de données RSDE STEU distingue les rejets de chrome, de chrome et ses composés et de chrome hexavelant. Pour toutes ces catégories, les rejets des STEU sont faibles, généralement inférieurs à la dizaine de microgrammes de chrome par litre.

AMPERES

D'après l'E-PRTR, à l'échelle des 27 pays de l'Union Européenne, les rejets des stations d'épuration urbaines représentent 14,5 % des rejets soit 65 905 kg. A l'échelle de la France, les rejets en chrome des stations d'épuration urbaines (STEU) représentaient, en 2012, 0,9 % des rejets soit 2 818 kg.

Le chrome est recherché dans le cadre du projet AMPERES31 . Il a été quantifié dans plus de 90 % des eaux usées brutes de STEU étudiées. Les concentrations moyennes en chrome varient entre 1 et 10 µg.L-1. Le chrome a été quantifié dans plus de 70 % des eaux traitées secondaires à des concentrations comprises entre 1 et 10 µg.L-1 et dans plus de 70 % des eaux traitées tertiaires à des concentrations comprises entre 0,1 et 1 µg.L-1 (Coquery, 2011).

Le chrome est quantifié dans plus de 70 % des boues à des concentrations comprises entre 10 et 100 µg.L-1 (Coquery, 2011).

Deux rendements sont disponibles :

  • le rendement de la filière eau traduit la diminution de la concentration entre l'entrée et la sortie de la STEP : il est en moyenne de 85 % pour le chrome ;
  • le rendement d'élimination global prend en compte le flux de micropolluants transférés vers la filière boues et le flux de micropolluants réintroduits dans la filière eau : il est inférieur à 30 % pour le chrome (Choubert, 2011).

[31] Analyse de micropolluants prioritaires et émergents dans les rejets et les eaux superficielles.

Émissions vers les sols

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Les principaux apports anthropiques diffus en chrome et ses composés sont les retombées atmosphériques ainsi que l'épandage de boues de stations d'épuration (IFEN, 2010).

DONNEES EUROPENNES SUR LES EMISSIONS (E-PRTR)

En Europe, en 2012, les principaux émetteurs industriels de chrome et ses composés vers les sols sont la France (63 % soit 289 kg), l'Allemagne (23 % soit 107 kg) et la Pologne (14 % soit 64 kg). Les activités les plus significatives sont l'élimination des déchets non dangereux (51,5 %), l'exploitation minière souterraines et les activités connexes (23,3 %), les stations de traitement d'eaux résiduaires urbaines (13,9 %), la production à l'échelle industrielle de produits pharmaceutiques (11,3 %).

En France, d'après les données de 2012, seules trois installations émettent du chrome vers les sols, leurs secteurs d'activité sont :

  • l'élimination des déchets non dangereux (82 %, 237 kg.an-1) ;
  • la production à l'échelle industrielle de produits pharmaceutiques (18 %, 51,9 kg.an-1).
BOUES DE STATIONS D'EPURATION

D'après ADEME-SOGREAH (2007), la teneur moyenne en chrome des boues de papeteries (primaires et mixtes) est de l'ordre de 34 mg/kg de matière sèche.

Les teneurs en chrome dans les boues résiduaires urbaines ont été analysées lors d'une vaste campagne de traitement statistique d'analyses réalisées par deux laboratoires entre 1998 et 2000 (plus de 4000 échantillons de boues), portant de façon homogène sur l'ensemble de la France (à l'exception de la Bretagne et Basse-Normandie). Les teneurs moyennes ont été estimées à 41,2 mg/kg de matière sèche avec une valeur maximale de 1505 mg/kg et valeur minimale de 0,5 mg/kg (Laboratoires Wolf Environnement et al., 2001 cité par ADEMESOGREAH, 2007).

En 2004, les teneurs en chrome des boues de la station d'épuration urbaine d'Achères (la plus importante STEP de France) ont été estimées à 105,4 mg/kg de matière sèche (ADEMESOGREAH, 2007).

Les rejets de chrome sur les sols agricoles via les boues et composts (boues résiduaires urbaines, composts d'origine résiduaire, déchets d'industries non agroalimentaires et déchets d'industries agroalimentaires) sont de l'ordre de 8 % des rejets totaux sur les sols agricoles.

LES ÉMISSIONS DIFFUSES AGRICOLES

Les engrais minéraux représentent 42 % des rejets de chrome sur les sols agricoles (ADEMESOGREAH, 2007). Ces rejets sont principalement dus aux engrais phosphatés qui contiennent des impuretés (cadmium, chrome,…) présentes de façon naturelle dans les matières premières (phosphates) dont ils sont issus.

Les déjections animales, quant à elles, correspondent à environ 37 % des sources de chrome sur les sols agricoles (ADEME-SOGREAH, 2007). Celles-ci représentent les plus gros tonnages épandus sur les sols agricoles (près de 300 millions de tonnes de matière brute). L'origine du chrome est dans ce cas la complémentation en phosphore de l'alimentation qui peut apporter du chrome présent naturellement sous la forme d'impuretés dans les matières premières (phosphates).

Enfin, les amendements calciques et magnésiens correspondent à 5 % des rejets de chrome sur les sols agricoles (ADEME-SOGREAH, 2007).

RETOMBEES ATMOSPHERIQUES

D'après ADEME-SOGREAH (2007), les flux de retombées atmosphériques (moyenne des flux moyens départementaux) en chrome sont de l'ordre de 2,4 g/ha/an sur les sols agricoles soit une quantité de 70 tonnes/an pour une surface agricole de 29 554 440 hectares (flux calculés à partir de données de campagnes de mesures réalisées entre 2000 et 2002). Les surfaces concernées correspondent à la surface agricole utilisée de la France métropolitaine qui s'élève à environ 29,6 millions d'hectares. Ces retombées atmosphériques correspondent à environ 7 % des entrées de chrome sur les sols agricoles (ADEME-SOGREAH, 2007).

Les flux métalliques annuels déposés sur le bassin de la Seine (à l'amont de Poses) ont été estimés, en valeur moyenne entre 1994 et 2003 ; pour le chrome, les dépôts atmosphériques correspondent à un apport au sol (sur les forêts, prairies et sols cultivés du bassin) de 9,9 tonnes/an (PIREN-Seine, 2009).

Rejets dans l'environnement

FTE 2015 Importer

Le suivi du chrome dans l'environnement est régi par la réglementation française et européenne. Les émissions de cette substance sont donc recensées dans l'environnement au niveau français (Agences de l'eau, DRIRE, BASOL, IREP, IFEN, BRGM) et au niveau européen (E-PRTR).

L'évolution des émissions du chrome et ses composés déclarées dans le cadre de l'arrêté du 31 janvier 2008 par les industriels, entre 2009 et 2012, est présentée dans le Tableau 10 ci-après. Les données affichées sont issues du registre français des émissions polluantes IREP. A titre de comparaison, ce tableau comprend également les valeurs de la base de données EPRTR26 pour les émissions de l'UE 27.

Rappelons que le registre français des émissions polluantes IREP différencie les émissions directes dans l'eau de celles qui sont indirectes. Un rejet direct est défini comme un rejet isolé, après station d'épuration interne au site industriel ou directement dans le milieu naturel, un rejet indirect est défini comme un rejet raccordé à une station d'épuration extérieure à l'installation industrielle émettrice.

De plus, pour l'IREP comme pour l'E-PRTR, seuls les rejets supérieurs à un seuil donné sont soumis à déclaration (seuil défini substance par substance) ; ces seuils sont détaillés dans le Tableau 10 ci-après. Les informations issues de ces deux bases de données ne peuvent donc pas être considérées comme exhaustives.

Tableau 10. Seuils de déclarations pour les industriels aux bases de données IREP et E-PRTR.

Tableau Seuils de déclarations pour les industriels aux bases de données IREP et E-PRTR

Tableau 11. Emissions du chrome et ses composés dans l'environnement évaluées à partir des données IREP et E-PRTR.

Tableau Emissions du chrome et ses composés dans l'environnement évaluées à partir des données IREP et E-PRTR

La France a une place importante dans les émissions de chrome à l'échelle de l'Union Européenne. Les émissions vers l'eau et l'air représentent respectivement 66 % et 12 % du total des émissions déclarées dans l'UE (27) pour l'année 2012.

Les émissions en chrome vers l'air et l'eau entre 2009 et 2012 ont tendance à diminuer, avec une augmentation en 2011 pour l'air et en 2010 pour l'eau. Les rejets indirects dans l'eau semblent être en augmentation entre 2009 et 2012. Les émissions de chrome vers les sols sont relativement stables, avec une baisse en 2011.

Pour l'année 2011, les données de l'IREP sont cohérentes avec les émissions industrielles déclarées dans le registre européen des rejets et des transferts de polluants E-PRTR, sauf pour les émissions vers les sols. Lors de cette étude nous n'avons pas identifié de raisons à cette différence dans les chiffres, néanmoins, ces différences observables entre ces deux sources de données peuvent être en partie liées aux faits que :

  • la base de données IREP peut contenir des informations volontairement fournies par les industriels sur les rejets non soumis à déclaration (rejets inférieurs aux seuils de déclaration) alors que, par construction, la base de données E-PRTR exclut la prise en compte de ces données ;
  • la base de données IREP prend en compte les rejets d'un plus grand nombre de secteurs d'activité industrielle par rapport à ceux considérés dans E-PRTR.

Dans la base de données IREP, les rejets en chrome hexavalent et ses composés sont distingués des autres composés du chrome. L'évolution de ses rejets industriels entre 2009 et 2012 de chrome hexavalent est présentée dans le Tableau 12 ci-après.

Tableau 12. Evolution des émissions de chrome hexavalent et ses composés dans l'environnement, à partir des données IREP.

Tableau Evolution des émissions de chrome hexavalent et ses composés dans l'environnement, à partir des données IREP

Les émissions de chrome hexavalent vers les eaux sont plus de 300 fois inférieures à celle de chrome total.

A noter qu'il n'y a pas de données sur les rejets de chrome VI dans l'air et peu de données dans les sols.

[26] European Pollutant Release and Transfer Register : (consulté en octobre 2014). http://prtr.ec.europa.eu/PollutantReleases.aspx

[27] Dans la base de l'IREP, une valeur d'émission vers le sol de 26 700 kg.an-1 a été donnée par Nestle France SAS. Cette valeur semble aberrante et a donc été exclue.

[28] Dans la base de l'IREP, deux valeurs d'émission vers l'eau directe de 3 490 kg.an-1 et 1 810 kg.an-1 ont été données par respectivement SIAAP – site Seine aval et STEP – Seine Gresillons. Ces valeurs semblent aberrantes et ont donc été exclues.

Pollutions historiques et accidentelles

FTE 2015 Importer

BASOL32 est une base de données française sur les sites et sols pollués ou potentiellement pollués appelant une action des pouvoirs publics, à titre préventif ou curatif. Le site internet de cette base de données permet d'effectuer des recherches par substance. La recherche des sites ou sols pollués (ou potentiellement pollués) par l'entrée chrome aboutit à un résultat de 1010 localisations en France (sur 5874 sites répertoriés), dont :

  • 42 sites traités et libres de toute restriction ;
  • 581 sites traités avec surveillance et/ou restriction d'usage ;
  • 159 sites en cours de travaux ;
  • 209 sites en cours d'évaluation ;
  • 19 sites mis en sécurité et devant faire l'objet d'un diagnostic.

Parmi ces sites, 646 ont abouti à un impact dans les eaux souterraines (teneurs anormales) et 9 sites à l'arrêt d'un captage d'alimentation en eau potable.

La base de données E-PRTR différentie les émissions accidentelles. En 2012, en UE, il a été relâché accidentellement 6 kg de chrome dans l'air, dans le secteur de la production et de la transformation des métaux. Il a été aussi relâché accidentellement 80 kg de chrome vers les eaux, 9 kg par l'industrie chimique et 71 kg par le secteur du traitement des déchets et des eaux usées. Ces émissions accidentelles représentent une part minime (très inférieure à 1 %) des émissions de chrome vers l'environnement).

[32] (consulté en octobre 2014). http://basol.developpement-durable.gouv.fr/recherche.php

Présence environnementale

Atmosphère

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Les plus faibles concentrations en chrome dans le compartiment atmosphérique ont été observées au Pôle Sud et sont de l'ordre de 5 à 13 pg.m-3 (Kotas et Stasicka, 2000).

Les concentrations moyennes en chrome sont comprises entre 1 ng.m-3 en milieu rural et 10 ng.m-3 en zone urbaine polluée (Kotas et Stasicka, 2000).

Dans les zones urbaines, ou à proximité des sources d'émission de chrome, les concentrations en chrome IV peuvent atteindre des valeurs de 20 ng.m-3 à côté d'une fonderie (Krystek et Ritsema, 2007) et entre 20-70 ng.m-3 autour d'une fonderie de ferrochrome (Mandiwana et al., 2006).

Des mesures de concentrations atmosphériques en métaux traces ont été réalisées au Royaume-Uni sur plusieurs types de sites (urbain : résidentiel /industriel et rural) entre 1975-1978 et 1986-1989 (Lee et al., 1994). La concentration moyenne en chrome était de l'ordre de 8,5 ng.m-3 entre 1975-1978 et de 5,6 ng.m-3 entre 1986-1989 en zone urbaine (réduction de 34 %). Pour les sites ruraux, les concentrations moyennes en chrome sont passées de 2,22 ng.m-3 entre 1975-1978 à 0,95 ng.m-3 entre 1986-1989 (réduction de 57 %).

En France, les données de bruit de fond dans l'environnement ont été recensées par l'INERIS en 2009 (INERIS, 2009). Les concentrations dans l'air ambiant proviennent essentiellement des Associations Agréées de Surveillance de la Qualité de l'Air entre 2005 et 2008. Les concentrations moyennes de chrome varient de 1 à 2 ng.m-3 en milieu rural, de 1 à 4 ng.m-3 en milieu urbain et atteignent jusqu'à 10 ng.m-3 à proximité d'incinérateurs d'ordures ménagères. Une concentration de 316 ng.m-3 (moyenne hebdomadaire maximale) a été mesurée aux abords d'une aciérie lors d'une campagne de mesures réalisée en 2006. Cette valeur maximale a été enregistrée lors d'une semaine au cours de laquelle les conditions météorologiques étaient particulièrement favorables au passage des polluants à proximité du site de prélèvements.

En raison du tabagisme, les concentrations en chrome dans l'air intérieur peuvent être 10 à 400 fois supérieures à celles mesurées en air extérieur (approximativement 1000 ng.m-3)(OMS, 2003).

Aquatique

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Les concentrations de chrome et de ses composés33 dans les rivières et les lacs sont souvent comprises entre 0,5 et 100 nmol/L (Beaubien et al., 1994 cités par Kotas et Stasicka, 2000) tandis que dans le milieu marin, les concentrations sont de l'ordre de 0,1 à 16 nmol/L (Richard et Bourg, 1991). Le chrome est présent dans les eaux douces du bassin Seine Normandie à des concentrations inférieures à 0,5 μg.L-1 et entre 1 et 5 µg.L-1 au niveau de l'estuaire de la Seine (analyse de 1995 à 2005). Dans les eaux marines, les concentrations en chrome (chrome IV) varient entre 0,09 à 0,12 μg.L-1 (Agence de l'eau Seine-Normandie, 2009).

Des mesures mensuelles effectuées dans le Rhin, à Karlsruhe, en 2011, montrent des concentrations en chrome comprises entre inférieure à 0,2 et 1,6 µg.L-1 avec une moyenne sur l'année de 0,6 µg.L-1. Des mesures similaires effectuées dans le Meuse, à Ham-sur-Meuse, en 2011, montrent des concentrations toujours inférieures à la limite de quantification de 1 µg.L-1.

Les teneurs en chrome dans les eaux de surface recensées par le FOREGS en 2010 (mesures effectuées selon les pays entre 1998 et 2001) sont présentées sur la Figure 12 ci-après, à l'échelle européenne.

Figure 12. Distribution géographique européenne du chrome dans les milieux aquatiques, d'après le FOREGS.

On observe des niveaux faibles de concentrations en chrome (inférieures à 0,38 µg.L-1) dans une grande patrie des cours d'eau français, avec des niveaux maximaux dans le Nord.

Les distributions géographiques européennes du chrome dans les sédiments de couts d'eau et de plaines alluviales sont présentées dans les Figure 13 et Figure 14 ci-après.

Figure 13. Distributions géographiques européennes du chrome dans les sédiments des cours d'eau, d'après le FOREGS.

Figure 14. Distributions géographiques européennes du chrome dans les sédiments des plaines alluviales, d'après le FOREGS.

D'après FOREGS (2010), en France, la majorité du territoire est concernée par des concentrations supérieures à 50 mg/kg dans les sédiments des cours d'eau et à 46 mg/kg dans les sédiments des plaines alluviales. Une zone pauvre en chrome s'identifie clairement, la zone entre les bassins versant de la Garonne–Dordogne et de l'Adour jusqu'à l'intersection des bassins versants de la Seine et de la Loire.

Concernant le bassin de la Seine, les niveaux de concentrations en chrome dans les cours d'eau (sédiments) sont inférieures à 200 mg/kg PS34 tandis que la concentration moyenne en chrome dans les sédiments marins a été estimée à 49 mg/kg de PS (valeur enregistrée pour les ports français entre 1986-1988) (Agence de l'eau Seine-Normandie, 2009).

La différence des valeurs entre le FOREGS et l'Agence de l'eau Seine-Normandie s'explique par le fait que les cartes du FOREGS montrent le fond géochimique35 et pas la carte de l'Agence de l'eau Seine-Normandie.

[33] Composés du chrome non listés.

[34] PS : poids sec

[35] Fond géochimique : composition naturelle en un élément, en un composé ou en une substance dans un milieu donné, en l'absence de tout apport extérieur spécifique, tel que l'activité humaine.

Terrestre

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La principale source de chrome dans les sols naturels est l'altération de leurs matériaux d'origine. La concentration moyenne de cet élément dans divers types de sols varie entre 0,02 à 58 pmol/g (Richard et Bourg, 1991). Une augmentation de la concentration locale en chrome dans les sols provient, comme nous l'avons vu précédemment, des retombées atmosphériques, du lessivage des particules atmosphériques contenant du chrome ainsi que des boues issues des activités industrielles et non-industrielles…. (Kotas et Stasicka, 2000).

Les représentations des teneurs en chrome dans les sols des couches profondes et des couches de surface en Europe sont présentées sur les Figure 15 et Figure 16 ci-après (FOREGS, 2010).

Figure 15. Distribution géographique des teneurs en chrome dans la couche profonde des sols, d'après le FOREGS.

Figure 16. Distribution géographique des teneurs en chrome dans la couche superficielle des sols, d'après le FOREGS.

Les teneurs en chrome les plus importantes dans les sols français sont localisées dans le nord-est (bassin Lorrain) de la France et en Bretagne.

En France, une concentration médiane de 38 mg/kg a été obtenue à partir de 73 000 horizons36 de sols labourés (INRA, 2010). Selon cette même source, les concentrations couramment observées dans les sols « ordinaires » sont comprises entre 10 et 90 mg/kg. Ces  valeurs semblent concorder avec les valeurs du FOREGS, présentées à la Figure 16.

[36] Un horizon est une couche du sol, homogène et parallèle à la surface.

Synthèse

Le chrome a été analysé dans différents compartiments environnementaux en Europe. Le FOREGS (Forum of the European Geological Surveys Directors) a réalisé un programme de cartographie de références géochimiques à l’échelle européenne (Geochemical Baseline Mapping Programme), les résultats de ce programme sont présentés sous le nom d’Atlas Géochimique de l’Europe. Un extrait de ces résultats est présenté dans le Tableau 13 ci-après.

Tableau 13. Concentrations en chrome dans les différents milieux environnementaux à l’échelle de l’Union Européenne, données 2010, d’après le FOREGS.

Tableau Concentrations en chrome dans les différents milieux environnementaux à l’échelle de l’Union Européenne, données 2010, d’après le FOREGS

Le nombre d’échantillons pour chacun des milieux est conséquent. Les concentrations en chrome des milieux à l’échelle de l’Union Européenne sont donc bien assez bien connues. 
Sur la base d’une comparaison des médianes, il apparaît que les milieux solides où les concentrations en chrome sont les plus élevées sont les sédiments des cours d’eau avec une concentration de 63 mg/kg  puis les sols (couche profonde) avec une concentration de 62 mg/kg. 
Les 806 échantillons d’eau analysés ont une concentration médiane en chrome de 0,38 μg/L. La valeur maximale mesurée est de 43 μg/L, elle correspond à un peu plus de 100 fois la valeur médiane.

Perspectives de réduction

Réduction des rejets

REDUCTION DES EMISSIONS

FTE 2015 Importer

D'après Coquery et al. (2011), pour les effluents urbains, le traitement primaire par décantation a un rendement supérieur à 70 % pour le chrome.

Les traitements secondaires présentant des rendements supérieurs à 70 % pour le chrome sont :

  • par décantation primaire et boues activées ;
  • par décantation primaire physico-chimique et biofiltre ;
  • par boues activées.

D'après cette même source, pour les zones rurales, des traitements secondaires plus rustiques, présentant également des rendements supérieurs à 70 %, peuvent être mis en place :

  • par biodisque et filtre d'écoulement vertical ;
  • par décantation primaire et lagune ;
  • par lit bactérien et filtre d'écoulement vertical.

Néanmoins, une partie importante du chrome passe dans les boues, dans lesquelles il est quantifié à une fréquence supérieure à 70 %.

Des mesures peuvent être mises en place pour réduire les émissions de chrome, en particulier sous ses formes hexavalentes, soit par réduction à la source soit par traitement des effluents.

Certaines techniques sont détaillées notamment dans les documents de référence (BREF) relatifs aux meilleures techniques disponibles (MTD) des secteurs concernés, principalement :

  • Traitement des déchets (Commission Européenne, 2006b) ;
  • Traitement de surface des métaux et matières plastiques (Commission Européenne, 2006a) ;
  • Industries des métaux non ferreux : production de chrome métal (Commission Européenne, 2001a) ;
  • Transformation des métaux ferreux : chromage de l'acier (Commission Européenne, 2001b) ;
  • Chimie inorganique de spécialité : production de pigments (Commission Européenne, 2007) ;
  • Tannerie (Commission Européenne, 2003).

Le traitement des rejets est possible selon des techniques éprouvées (INERIS, 2010a) :

  • Pour les rejets liquides, le traitement se fait en 2 étapes : réduction de Cr(VI) en Cr(III), souvent en pH acide avec du bisulfite de sodium, puis neutralisation et précipitation des sels trivalents (hydroxydes). Le traitement est complété par une floculation et une séparation solide/liquide.
  • Les émissions atmosphériques, sous forme de particules ou d'aérosols, peuvent être limitées grâce à des filtres, des cyclones, ou des électrofiltres.
  • Les déchets solides peuvent être stockés dans des décharges adaptées, pour éviter la lixiviation du chrome VI dans les eaux souterraines.

Quelques exemples de techniques MTD, extraites des documents BREF pré-cités, et visant à la réduction des émissions du chrome (VI ou total) sont présentés dans le rapport INERIS (2010a) et sont repris dans le Tableau 14 suivant.

Tableau 14. Exemples de techniques visant à la réduction des émissions de chrome, d'après INERIS (2010a).

Tableau Exemples de techniques visant à la réduction des émissions de chrome, d'après INERIS (2010a)

Exemples concrets de traitement des effluents :

  • Société Chrome Dur Industriel Dufresnoy

Un exemple de retraitement des effluents (aqueux et gazeux) est présenté par la DRIRE Poitou-Charentes (DRIRE Poitou-Charentes, 2010). La société Chrome Dur Industriel Dufresnoy réalise le dépôt électrolytique de chrome sur tout type de pièces métalliques.

  • « En 2000, L'entreprise s'est équipée d'une tour de lavage à double rideaux d'eau pour traiter les émissions à l'atmosphère. L'air chargé en chrome VI, aspiré en permanence au-dessus des bains, passe dans le séparateur de gouttes puis dans la tour de lavage. Cet équipement, basé sur le principe de nettoyage par flux inversé d'air et d'eau, est contrôlé régulièrement par une société spécialisée. La mise en place de cet équipement et l'installation de bains morts jouxtant les bains principaux de traitement a permis une forte réduction de la consommation d'eau et par voie de conséquence de traitement des rejets. L'entreprise a ainsi pu s'orienter progressivement vers le zéro rejets d'eau. Pour parvenir à cet objectif, un nouveau bâtiment, abritant 4 cuves de stockage, placées sous rétention, a été construit. Ce sont ainsi entre 80 et 100 m 3/an de rejets aqueux qui partent en centre de traitement de déchets spécialisés plutôt qu'au milieu naturel. […] L'accent est mis sur le recyclage et la réutilisation des bains ou composés chromés. Les bains morts sont ainsi utilisés pour réajuster les bains principaux de traitement. L'eau déminéralisée produite par l'entreprise vient ensuite compléter ces bains morts. Tous les 2 mois, les bains sont filtrés avec des membranes à 5 µm pour optimiser leur durée de vie. L'entreprise Chrome Dur finalise ainsi en 2004 sa phase de remise en conformité. Sur 5 ans, ce seront près de 800 000 euros qui auront été investis par cette petite structure implantée en milieu rural.»

    Usine Delachaux

Un autre exemple de traitement des effluents nous a été communiqué (Société Delachaux, 2010). Dans l'usine Delachaux de Marly (fabrication de chrome métal), les traitements des fumées, des poussières et des effluents aqueux sont les suivants :

  • Les fumées sont filtrées et lavées à l'eau. L'effluent sortant, contenant du chrome IV, est neutralisé avant de subir une « déchromatation » au bisulfite. La correction du pH permet aux hydroxydes de chrome formés de précipiter. Les boues contenant ce précipité sont envoyées en décharge spécialisée.
  • L'effluent gazeux contenant des poussières est envoyé dans des filtres de diamètres de coupure différents puis il est évacué par une cheminée. Les particules sont réutilisées dans le procédé.
  • Les effluents aqueux sont envoyés vers une station d'épuration interne. Le système de traitement des effluents aqueux comprend une rétention et une écluse. La qualité de l'eau est analysée sur site : si elle correspond aux normes, les effluents traités sont rejetées dans le cours d'eau (ce rejet est de 30 m 3 par jour). Il existe également un système de stockage pouvant récupérer les eaux pendant deux semaines en cas de problème.

Le Tableau 15, ci-après, est extrait du rapport de INERIS (2010b) sur les apports des MTD (Meilleures Techniques Disponibles) pour respecter les objectifs de réduction des rejets de substances dangereuses dans le milieu aquatique et l'atteinte du bon état des masses d'eau, dans le secteur du traitement de surface.

Il présente les différentes techniques applicables pour la réduction des rejets des différentes substances dangereuses concernées par ce secteur (et notamment pour le chrome et ses composés). Il a été réalisé à partir des données disponibles dans le BREF Traitement de surface des métaux et des matières plastiques (Commission Européenne, 2006a) et d'une recherche bibliographique.

Tableau 15. Meilleures techniques disponibles pour la réduction des rejets du chrome et de ses composés dans le secteur du traitement de surface.

Tableau Meilleures techniques disponibles pour la réduction des rejets du chrome et de ses composés dans le secteur du traitement de surface

Tableau Meilleures techniques disponibles pour la réduction des rejets du chrome et de ses composés dans le secteur du traitement de surface.

Tableau Meilleures techniques disponibles pour la réduction des rejets du chrome et de ses composés dans le secteur du traitement de surface.

La Bioremédiation serait également un traitement pouvant être utilisé pour les effluents. Différentes bactéries peuvent également être utilisées pour le traitement des effluents industriels. Celles-ci réduisent le chrome hexavalent en chrome trivalent avec des rendements respectifs de 85 % et 81 % au bout de 96 heures (Zahoor et Rehman, 2009) et (Srivastava et Thakur, 2006).

L'utilisation du trioxyde de chrome et du dichromate de sodium en tant que substance active dans les produits de préservation du bois est interdite depuis septembre 2006. Cependant, l'utilisation de chrome en tant qu'additif anticorrosion et fixateur reste possible sous certaines conditions et après autorisation au niveau national.

Pour les bois ayant déjà été traités avec des formulations CCA, une revue des différentes technologies utilisables pour leur gestion a été publiée (Helsen et Van den Bulck, 2005). Les principales technologies identifiées sont :

  • l'extraction chimique (solubilisation des métaux à l'aide de solvants ou d'agents complexants) ;
  • la bioremédiation (conversion des métaux lourds en composés métalliques solubles par des bactéries ou des champignons) ;
  • l'électrodialyse (solubilisation des métaux à l'aide d'un courant électrique) ;
  • le traitement thermique (combustion ou incinération, gazéification et pyrolyse) (Coudert, 2013).

Ces technologies sont nombreuses mais ont un certain nombre de limites pour leur mise en œuvre au niveau économique, technique ou réglementaire.

TRAITEMENT DE SOLS CONTAMINES

FTE 2015 Importer

Un exemple de traitement in situ de site pollué consistant à réduire du chrome hexavalent en chrome trivalent non lixiviable, et immobilisable sur place est décrit dans un rapport du BRGM (BRGM, 2004). Un traitement de toute la zone polluée du site a été réalisé par de l'hydrosulfite de sodium avec une immobilisation du chromate par un inoculum bactérien additionné des nutriments. Le procédé de stabilisation in situ du chrome se pose comme une alternative économique à l'excavation suivie d'un traitement hors sol ou d'un stockage. Les coûts de traitement sont évalués de 3 à 5 fois plus économique par rapport à une excavation et mise en décharge (BRGM, 2004).

Alternatives aux usages

ALTERNATIVES AUX USAGES DU CHROME

FTE 2015 Importer

Le Chromage dur est un procédé électrolytique qui permet de déposer une couche de chrome métallique. L'objectif est de fournir des propriétés mécaniques anti-frottement, anticorrosion et de dureté au matériau recouvert.

Les principaux procédés alternatifs au chromage dur, tous secteurs d'application confondus, sont les suivants :

  • Traitements électrolytiques différents :
    • Composés du chrome III électrolytique (INRS, 2013 ; RPA, 2005). Le projet ECOCHROM37 a démontré que, s'il n'existe aucun bain universel, et si certaines applications du Cr VI ne sont pas remplaçables par le Cr III, de nombreuses applications industrielles (environ 50 % du marché du chromage dur), notamment dans les PME pour des pièces classiques et de formes simples, sont attendues. Le remplacement par le Cr III permettra dans ce cas de substantielles réductions de coût par rapport au Chrome VI (notamment du fait d'importantes économies d'énergie, autre argument en faveur de ce procédé) ;
    • Bains électrolytiques associant le nickel et d'autres composés : Nickel/Tungstène/Bore, Nickel/Tungstène/Silicones/Carbures, Etain/Nickel, Nickel/Fer/Cobalt, Nickel/Tungstène/Cobalt (INRS, 2013 ; RPA, 2005)
    • Dépôt électrolytique sans nickel (étain/cobalt ; cobalt/phosphore) (RPA, 2005).

[37] ECO-efficient and high performance hard CHROMe process

Traitements chimiques (réaction chimique sans électrolyse) :

  • « Nickel chimique » Il s'agit de l'association de Nickel avec l'un des composés suivants : tungstène, bore, diamant synthétique, Phosphore, PTFE (RPA, 2005)
  • Dépôt chimique en phase vapeur (halogénures métalliques ou composés organométalliques) (RPA, 2005).

Traitements physiques :

  • PVD : Physical Vapor Deposition. Cette famille de procédés consiste à condenser des vapeurs de céramiques métalliques sur la pièce que l'on place dans une enceinte hermétique (carbures de tungstène, nitrures) (RPA, 2005). Il s'agit d'une technologie mûre, largement industrialisée, utilisable sur de nombreux substrats mais qui rencontre des limites pour les pièces de forme complexe et une productivité moindre que le chrome VI électrolytique (source : communication personnelle, Université de Franche-Comté, LERMPS) ;
  • CVD : Chemical Vapor Deposition. Dans ce procédé analogue à la PVD, le matériau déposé possède des propriétés réactives destinées à conférer les propriétés recherchées pour le substrat (dureté, anti-corrosion, anti-frottement,…). Les composés utilisés sont métalliques (tungstène, nickel, molybdène,…) (INRS, 2013);
  • DLC (Diamond Like Carbon) : un peu difficile à classer, ce procédé combine CVD et PVD pour déposer au final une couche de carbone dur amorphe.

Traitements thermiques :

  • Projection/Pulvérisation thermique “High Velocity Oxygenated Fuel (HVOF) flame spraying”. Ce procédé implique la projection à haute température de composés comprenant des combinaisons des métaux suivants : Tungstène, Molybdène, Nickel, Chrome, Bore, Cobalt, Fer,…. Il s'agit d'un procédé en général automatisé (RPA, 2005);
  • Pulvérisation thermique plasma (INRS, 2013 ; RPA, 2005). Ce procédé consiste à projeter à très haute température un oxyde de chrome III sur la pièce à traiter.
  • Pulvérisation cryogénique ;
  • Sheradisation / Diffusion thermique : ce procédé consiste à faire diffuser des matériaux (à base de Zinc, nitrures) dans les couches superficielles d'un support métallique.

Traitements thermochimiques :

  • Cémentation : enrichissement en carbone (grâce à une atmosphère gazeuse appropriée) de la surface de certains aciers ;
  • Carbonitruration : procédé analogue mais un mélange de carbone et d'azote est utilisé ;
  • Nitruration : procédé analogue, mais n'impliquant que de l'azote : le principe est de faire diffuser l'azote dans la pièce et former un film de nitrure de fer à sa surface ;
  • Induction : le chauffage d'un acier par induction permet de lui conférer des propriétés de résistance superficielle.

Les procédés les plus étudiés et cités comme alternatives potentielles sont le Cr III électrolytique, le Nickel chimique, le PVD et l'HVOF.

Le Tableau 16 suivant présente les différentes alternatives au chromage dur par secteur d'activité.

Tableau 16. Alternatives au chromage dur selon les secteurs d'activité, d'après notamment des données CETIM, et les sites internet des sociétés citées.

Tableau Alternatives au chromage dur selon les secteurs d'activité, d'après notamment des données CETIM, et les sites internet des sociétés citées

Tableau suite Alternatives au chromage dur selon les secteurs d'activité, d'après notamment des données CETIM, et les sites internet des sociétés citées

En résumé, une première alternative au chrome hexavalent dans le chromage dur est le chrome électrolytique III : s'il ne peut pas remplacer le chrome VI pour toutes les applications, il devrait pouvoir couvrir à terme, dans quelques années, une partie (évaluée à environ 50 %) des besoins en traitement de surface. Cette technique, lorsqu'elle fonctionne, est attractive pour les entreprises, car elle permet des économies (faible consommation d'énergie, économie en termes de traitement des rejets et mesures de protection du personnel). De plus, le chrome III est moins toxique aussi bien pour l'environnement que pour l'homme.

En dehors du Chrome III, des combinaisons entre Nickel, Tungstène, Bore, Cobalt, ont permis de trouver des solutions pour des applications, en recherchant les bons dépôts au cas par cas.

Dans les applications pour lesquelles les performances du chrome III sont insuffisantes, deux technologies (PVD et HVOF) sont souvent déjà appliquées industriellement. Ces technologies représentent des investissements importants, cependant celles-ci sont de plus en plus utilisées. On notera, toutefois, qu'actuellement, elles sont encore réservées à des pièces à forte valeur ajoutée (domaine de l'aviation par exemple), d'importance stratégique pour une entreprise, et difficile d'accès pour les PME (en raison des coûts de reconversion notamment). Ces techniques sont encore peu appliquées pour les pièces de forme complexe (petits diamètres, trous), ou pour le traitement de petites pièces de grande série et faible valeur ajoutée (la petite visserie, les petits outils, coutellerie, ouvre-boîtes etc… par exemple).

Plusieurs arguments laissent penser que ces techniques possèdent encore un fort potentiel de développement :

  • Elles sont encore relativement récentes (environ 5 ans pour HVOF), et leur développement en Europe a un certain retard par rapport aux USA (où les initiatives prises en premier lieu par l'armée pour substituer le chrome VI ont aujourd'hui des retombées dans l'industrie civile)
  • Elles n'ont que peu de limites techniques : les problèmes d'application pour les formes complexes sont contestés par des firmes qui les proposent (la question est alors plutôt un surcoût)
  • Les informations qualitatives sur le surcoût de HVOF sont assez contradictoires (de 2 fois à 10 fois) plus cher que le chrome VI selon les personnes interrogées, mais une partie du surcoût est compensée par une plus grande durée de vie, et la possibilité de réparer des pièces avec précision sans les endommager.

Enfin, l'opération de chromage dur représente en moyenne une faible part de la valeur d'une pièce : cela signifie que même un surcout de 50 % de l'opération de traitement de surface ne représenterait, en moyenne, qu'un faible impact-prix sur la pièce totale.

[38] Un projet mondial pour l'ECCS mené par l'industrie, et soutenu en Europe par la Commission Européenne (projet IPSA) est en cours, et d'achèvera fin 2011. La principale difficulté technique serait de trouver des solutions permettant une bonne adhérence des vernis, nécessaires pour les propriétés anti-corrosion.

[39] . http://www.praxairsurfacetechnologies.com/na/us/pst/pst.nsf/AllContent/0606EFC239F962B5852576A50056061A?OpenDocument

[40] . http://www.oerlikon.com/metco/en/products-services/coating-services/dlc-coatings/dlc-coatings-applications/

D'une façon générale, les Directives VHU41 et RoHs42 ont poussé les filières concernées (automobile, électronique,…) à développer des solutions de substitution au Chrome VI pour cette application.

Les alternatives disponibles sont basées notamment sur les produits suivants : Molybdates, zirconium, cérium, polymères, chrome trivalent,...

  • Chrome III et produits de nature organo-minérale (chromatation de l'aluminium)

D'après la fiche de l'INRS concernant la substitution des oxydes de chrome dans le domaine de la chromatation de l'aluminium (INRS, 2008a), les méthodes de substitution visent à remplacer le chrome IV par le chrome III ou à recouvrir la surface de l'aluminium par des produits de nature organo-minérale.

Les produits à base de chrome III sont principalement des bains de sulfate de chrome ou de nitrate de chrome dans lesquels les pièces en aluminium sont trempées à chaud (60°C).

Des produits à base de sels de l'acide fluotitanique ou fluoziconique et de polymères organiques sont également disponibles sur le marché. Cette substitution est nommée SAM : « self assembling molecules ». La surface métallique est mise en contact avec la préparation, par trempage ou pulvérisation, suivi d'un séchage.

  • Oxyde de cérium III

L'oxyde de cérium III est utilisé en mélange avec du péroxyde d'hydrogène pour obtenir une forme oxydée (oxyde de cérium IV) qui se lie à l'aluminium surfacique.

  • Dioxyde de cérium, oxyde de cérium et chlorure heptahydrate de cérium III

Le revêtement d'oxyde de cérium est déposé sur la surface de l'alliage d'aluminium par un procédé de précipitation par voie électrochimique conduit à partir de solutions aqueuses de chlorure de cérium, en utilisant une technologie similaire à celle utilisée pour le dépôt de chrome (site internet Subsport).

  • Siloxanes et Zr/Ti fluorides (emballage alimentaires)

Concernant l'utilisation du trioxyde de chrome mais également du dichromate de sodium dans les emballages alimentaires, deux solutions sont considérées comme les plus encourageantes (Siloxanes et Zr/Ti fluorides). Les difficultés restant à résoudre selon l'APEAL (Association of European Producers of Stell for Packaging) sont, outre la prévention de la sulfuration, l'adhérence de vernis et la protection anti-corrosion dans des conditions de formage sévères. L'APEAL considère que l'acier inoxydable, trois à quatre fois plus cher, dont l'usage nécessiterait de redévelopper certaines pratiques d'emboutissage et certaines formulations de vernis, n'est pas une alternative viable au fer étamé.

Certaines difficultés ponctuelles de substitution subsistent, outre celles déjà signalées précédemment :

  • l'étude ALCIMED-AFSSET de 2008 signale le cas de pipelines pour des applications onshore et offshore, dans lequel la chromatation n'a pas trouvé d'équivalent en performances pour l'adhérence du revêtement (AFSSET, 2008).
  • l'étude ALCIMED-AFSSET de 2008 signale le cas du traitement du cuivre dans l'électronique (marché de niche avec trois entreprises en Europe, dont une en France, mais il semble qu'il n'y ait pas eu d'effort de R&D sur la substitution par cette société) (AFSSET, 2008).
  • des sous-traitants de l'industrie aéronautique continueraient d'utiliser le chrome VI en passivation, au moins partiellement (AFSSET, 2008).

[41] La directive VHU (Véhicules Hors d'Usage) 200/53/CE, amendement juin 2002, qui limite ou interdit l'utilisation de certaines substances dangereuses (plomb, chrome hexavalent, cadmium, mercure).

[42] La directive EU 2002/95/EG (RoHS: Restriction of the use of certain Hazardous Susbtances) exige la limitation de l'utilisation des substances dangereuses comme le plomb, le mercure, le chrome hexavalent (Cr(VI), le cadmium, le biphenyl polybromé (PBB) et le diphenylether polybromé (PBDE) dans les Equipements Electriques et Electroniques (EEE).  

Ce procédé est une passivation sur l'aluminium très principalement pratiquée dans l'industrie aéronautique. Les applications dans ce domaine sont :

  • Traitement de pièces de carlingue d'avions, ou de pièces de coques de navires
  • Pré-traitements de pièces de carlingue d'avions, ou de pièces de coques de navires avant application d'un revêtement.

Les alternatives potentielles sont :

  • Procédé TSA (acide sulfo-tartrique) par AIRBUS. Il semblerait que ce procédé ne soit pas non applicable pour les pièces de forge sensibles à la fatigue, pour des pièces en Aluminium fabriquées à partir de moulages ;
  • Procédé sulfo-bromique (BSA) développé par Boeing aux USA. Il semblerait que ce procédé ne supprime pas le besoin d'une couche de colmatage au dichromate de sodium.

L'un ou les deux procédés pourraient nécessiter une étape supplémentaire pour améliorer la résistance à la fatigue (UITS, communication personnelle).

Selon les informations collectées (Source CETIM), il ne semble pas qu'il existe des techniques alternatives proches ou en cours d'industrialisation. Seules des recherches au stade « laboratoire » ou « pilote industriel » seraient en cours.

Les procédés envisagés sur ABS43 sont les suivants :

  • Alternatives non-chimiques en voie sèche (Flammage, Plasma, Corona) étudiées au stade laboratoire, dont l'industrialisation significative semble buter sur des problèmes de coût et de manque de recherches à l'échelle industrielle).
  • Acide nitrique avec deux agents oxydants.

Une alternative plus profonde serait de remplacer l'ABS par un copolymère Polyamide/ABS, sur lequel des procédés de décapage sans chrome sont développés (impliquant l'acide chlorhydrique dans une première étape puis utilisation de bains avec Cuivre, Etain, Palladium).

[43] L'ABS est un copolymère polyphasé constitué d'un copolymère acrylonitrile et styrène, avec des nodules de butadiène noyés dans la matrice acrylonitrile/styrène.

Suite à ces contraintes réglementaires, des produits sans chrome, notamment à base de cuivre et d'ammonium quaternaire ou d'azote, ont été développés et mis sur le marché (INERIS, 2010a).

Au Danemark44 , une méthode de substitution à l'utilisation d'agents d'imprégnation tels que le CCA (cuivre-chrome -arsenic) a été mise en place pour le traitement autoclave des bois45 . Cette méthode consiste à protéger le bois contre le soleil et la pluie, et à le garder suffisamment sec pour que les champignons et les insectes ne puissent y vivre, par le biais même de la conception de la construction46 .

Les chercheurs de l'INRA47 en collaboration avec les équipes Recherche et Développement de l'entreprise Lapeyre ont mis au point un traitement pour le bois de construction. Ce traitement (traitement Wood Protect®) repose sur un procédé chimique utilisant des réactifs naturels et non toxiques. Les chercheurs ont développé un traitement à base d'anhydride mixte, un produit obtenu par réaction chimique entre des dérivés d'huiles de colza ou de tournesol (acides gras) et l'anhydride acétique. Ce produit agit par « greffage chimique» puisque l'anhydride mixte se fixe sur les fibres de cellulose. Le bois est ainsi protégé de l'humidité et des agressions extérieures et ne nécessite plus d'entretien.

D'autres traitements alternatifs ont été développés, parmi eux (IAR, 2010):

  • Le procédé RETIWOOD48 , traitement à haute température du bios (220-240°C) conduisant à une amélioration significative de la stabilité dimensionnelle et à la durabilité des bois traités ;
  • Le procédé OLEOBOIS49 qui fait appel à des huiles végétales brutes et raffinées.

Dans le document de l'IAR, 2010, d'autres traitements du bois sont également décrits (plasma froid, ASAM-Anhydride Succinite d'Alkénoate de Méthyle, ASABO…).

[44] (). http://www.catsub.eu/singeloplysning.aspx?ID=486&sprog=fr

[45] Le bois autoclave est un bois qui a subi un traitement en profondeur afin d'être protégé des agressions biologiques (insectes -champignons) responsables de la détérioration du matériau. Pour pallier à la putrescibilité du bois, le bois autoclave reçoit des traitements qui prolongent sa durabilité.

[46]. http://www2.mst.dk/common/Udgivramme/Frame.asp?http://www2.mst.dk/Udgiv/publikationer/2000/87-7909-797-9/html/samfat_eng.htm

[47] (). http://www.inra.fr/presse/le_traitement_a_coeur_du_bois

[48] (). http://www.retiwood.com/

[49] (). http://www.oleobois.com/industries/

Les sels de tannage (sulfates de chrome trivalent) peuvent être fabriqués in-situ à partir de dichromates mais cette pratique semble aujourd'hui très rare. Les solutions de tannage sont fabriquées plutôt par des formulateurs ou les producteurs de dichromates eux-mêmes.

Selon un professionnel du tannage interrogé en 2010 (Communication personnelle (Tanneur, 2010), le sulfate de chrome (trivalent) est employé pour tanner la peau des bovins. Cela permet de rendre le cuir imputrescible et d'augmenter sa température de rétraction de la peau au-delà de 100°C. Cette tannerie emploie environ 16 000 kg de chrome par an pour 400 000 m 2 de cuir produit (en 2007, la production des tanneries et mégisseries françaises était de 10,3 millions de m 2 de cuir). Le chrome est rejeté uniquement via les effluents aqueux qui sont traités par la station d'épuration de la tannerie (déchromatation des effluents par floculation avec un polymère puis précipitation en hydroxyde de chrome par ajout de chaux). Les effluents en sortie de la station sont ensuite envoyés vers la station d'épuration urbaine. Environ 0,3 kg de chrome sont renvoyés vers le milieu naturel chaque année. Concernant les floculats, ces derniers sont envoyés en centre d'enfouissement technique. Techniquement, le chrome présent dans ces floculas est parfaitement recyclable pour un réemploi en tannerie : le problème reste le coût de recyclage qui est encore trop élevé pour être viable économiquement.

Les alternatives identifiées au tannage au chrome sont les tannins végétaux, synthétiques ou le glutaraldéhyde. Dans la tannerie interviewée, une ligne de production de cuir sans chrome est installée depuis de nombreuses années, sur laquelle les cuirs subissent un tannage synthétique. Le principe du tannage au chrome et synthétique est le même à la base : on cherche dans les deux cas à rendre le cuir imputrescible et à augmenter la température de rétraction/dénaturation du collagène. Néanmoins, la mise en œuvre diffère entre ces deux techniques : l'application des produits ne se fait pas dans les même conditions (pH des bains...) ni dans les même quantités. D'autre part, la réactivité des agents tannants est différente : le chrome réagit sur les groupements carboxyliques du collagène alors que dans le tannage synthétique, les tannins réagissent surtout sur les sites aminés du collagène. Plusieurs agents tannants différents peuvent être utilisés : des tannins synthétiques avec du glutaraldéhyde par exemple. D'après notre source, les tannins végétaux sont trop facilement oxydables et rendent en général le cuir un peu trop ferme.

Dans le cas de ce site, le coût du tannage synthétique se révèle 4 fois supérieur à celui du tannage au chrome. Les quantités de produit à mettre en œuvre pour obtenir un tannage complet sont beaucoup plus élevées dans le cas du tannage sans chrome que pour le tannage au chrome. D'autre part, le sulfate de chrome est un produit chimique assez simple à produire à l'inverse de la plupart des tannins synthétiques ou glutaraldéhyde: ces derniers sont donc plus couteux que le sulfate de chrome III. De plus, cette technique présente les inconvénients suivants : cuir moins souple et plus difficile à teindre, résistance physique du cuir moindre.

Toutefois, d'après ce professionnel du cuir, « le tannage sans chrome va se développer dans les années à venir car son image (est bien meilleure que celle du cuir tanné au chrome. Cependant, dans la production de nombreux types de cuir, le chrome est irremplaçable aujourd'hui : le cuir sans chrome prendra un essor considérable lorsqu'il aura franchi certaines barrières techniques qui demeurent. Pour cela, il reste, selon la personne interrogée, à inventer des procédés de tannage sans chrome réellement innovants par rapport à ce qui existe aujourd'hui ».

Au regard des propriétés anticorrosives des chromates utilisés dans les peintures (chromate de strontium, chromate de baryum, chromate de zinc ou chromate de plomb), les alternatives les plus communes rapportées dans la littérature sont le phosphate de zinc, le phosphate de calcium, le phosphate de magnésium, le phosphate zinc-aluminium, le métaborate de baryum, le molybdate de cérium, le silicate de calcium et des pigments organiques (Baghni et Lyon, 2005).

  • Chromate de strontium

Les pigments inhibiteurs de corrosion actuellement commercialisés montrent qu'une alternative pour le chromate de strontium peut être de faible coût et aussi efficace. Les produits de substitution peuvent être également à base de phosphates, par exemple des phosphates mixtes de zinc-aluminium, phosphate de zinc, phosphate de calcium ou de magnésium, ou d'autres produits tel le molybdate de zinc ou la ferrite de calcium (INRS, 2010). Les produits de remplacement tels que les polyphosphates, molybdates, etc sont aussi utilisés dans les applications de peintures spécifiques (ECHA, 2011).

Jaune de chromate de plomb (CIP Yellow 34)

D'après les informations recueillies pour la préparation du dossier annexe XV REACH français sur le plomb, (AFSSET, 2009), il existe des alternatives aux pigments à base de chromates de plomb pour les peintures décoratives : pigments organiques ou métalliques, mais il reste de nombreuses applications pour lesquelles les alternatives ne sont pas satisfaisantes au niveau de la résistance au temps, à l'eau et à la lumière, de l'opacité, de la couleur, de la brillance et du coût. Néanmoins, le développement d'alternatives se poursuit, parallèlement au remplacement des solvants organiques par des bases aqueuses et sous l'impulsion de réglementations telles que la directive ROHS50 (INERIS, 2010a).

D'après INRS (2009b) et le site Subsport51 , le jaune de sulfochromate de plomb peut être substitué par le tétraoxyde de bismuth vanadium (CAS 14059-33-7).

De plus BASF, le plus important producteur de pigments en Europe, va arrêter sa production de pigments de chromate de plomb à la fin de 2014 (Subsport, 2013).

Rouge de chromate, de molybdate et de sulfate de plomb (CIP Red 104)

L'INRS propose des fiches d'aide au repérage ou à la substitution de cancérogènes. Une de ces fiches concerne le rouge de chromate, de molybdate et de sulfate de plomb dans la fabrication de peintures (INRS, 2009c). La substitution est possible avec des pigments minéraux ou organiques. Le choix du pigment dépend du support (nature, traitement), du liant et des exigences recherchées (anticorrosion, pouvoir couvrant, gamme de couleurs…). Des mélanges de pigments de différentes natures sont parfois nécessaires.

Certains pigments minéraux présentent une bonne stabilité thermique, un faible coût et permettent une gamme de couleur diversifiée comme :

  • Les oxydes de fer (ocre, beige, marron, brique) ;
  • Le vanadate de bismuth (fort pouvoir couvrant et couleur allant du jaune au vert). Son coût est élevé.

L'utilisation de pigments organiques (azoïques, phtalocyanines, quinacridones,..) est envisageable. La gamme de coloris est large, néanmoins, ce choix peut entraîner un surcout, devant être relativisé selon la proportion utilisée dans les peintures. Certains de ces pigments étant plus transparents, l'épaisseur de peinture appliquée doit être plus importante ou des agents d'opacité doivent être ajoutés. Certains des ces agents sont cancérogènes avérés (titanate de nickel) ou suspectés (dioxyde de titane) (INRS 2009c).

Le rouge de chromate, de molybdate et de sulfate de plomb est également utilisé dans la plasturgie, domaine dans lequel la substitution par des pigments minéraux et organiques est également envisageable (INRS, 2008b ; INRS, 2009b). Les principaux paramètres à prendre en compte dans le choix de substituts sont la tenue à la chaleur, les propriétés mécaniques du matériau obtenu, l'opacité, la tenue de la couleur dans le temps, une migration éventuelle vers d'autres supports en contact. L'utilisation des pigments organiques cités précédemment peut se faire à des températures de mise en œuvre inférieures à 260°C. Les pigments minéraux représentent, quant à eux, une alternative intéressante aux pigments organiques de par leur bonne stabilité thermique, leur faible coût et leur gamme de couleurs.

[50] Directive 2002/95/CE relative à la limitation de l'utilisation de certaines substances dangereuses dans les équipements électriques et électroniques.

[51] (consulté en octobre 2014). http://www.subsport.eu/case-stories/272-en?lang

Chromate de zinc

Le chromate de zinc est utilisé pour ses propriétés anti-corrosion. Les produits de substitution peuvent être à base de phosphates, par exemple des phosphates mixtes de zinc-aluminium, phosphate de zinc, phosphate de calcium ou de magnésium, ou de polyphosphates. D'autres produits tel le molybdate de zinc ou la ferrite de calcium peuvent être aussi utilisés (INRS, 2011).

Chromate de strontium

Dans le secteur de l'aéronautique, un projet sur trois années, nommé PHIACRE52 (Peintures hautes températures à inhibiteurs anticorrosion respectueuses pour l'environnement), a pour objectif le développement d'une peinture inorganique anticorrosion sacrificielle, hautes températures (jusqu'à 550°C) exempte de Chrome hexavalent (Cr6+) pour les avions. Dans ce secteur, selon ECHA, 2011, les alternatives au chromate de strontium sont longues à se mettre en place en raison des engagements nécessaires liés à la sécurité. Le chromate de strontium sera difficilement substitué avant 5 à 7 ans.

Jaune de chromate de plomb

Le jaune de chromate de plomb est également utilisé en tant qu'additif anti-corrosion dans les peintures. Les additifs de substitution les plus fréquents sont des phosphates de zinc, de calcium, de magnésium et des phosphates mixtes de zinc-aluminium (INRS, 2009d).

[52] et .http://www.mader-group.com/Peintures-Industrielles/recherche-developpement.aspxhttp://www.usinenouvelle.com/article/peinture-ecologique-pour-avions.N128129

Conclusion

FTE 2015 Importer

Le chrome est un métal de transition. Il est présent naturellement dans l'environnement et largement distribué dans la croute terrestre. Les formes les plus communes sont le chrome élémentaire (métallique), ses composés trivalents et ses composés hexavalents.

Le chrome est utilisé dans diverses applications industrielles dont la production d'aciers inoxydables et résistants aux hautes températures ainsi que de produits réfractaires; il sert aussi à la fabrication de pigments, au traitement des surfaces, au tannage du cuir et à la préservation du bois. En France, les rejets d'un certain nombre de composés du chrome sont contrôlés réglementairement comme ceux des composés hexavalents.

Les émissions de chrome dans l'environnement se font de manière prépondérante vers le milieu aquatique (environ 94 % des émissions totales en France en 2012).

Pour le secteur du traitement de surface, une première alternative est le chrome électrolytique III : s'il ne peut pas remplacer le chrome VI pour toutes les applications, il devrait pouvoir couvrir à terme, dans quelques années, une partie des besoins en traitement de surface. En dehors du chrome III, des combinaisons entre Nickel, Tungstène, Bore, Cobalt, ont permis de trouver des solutions pour des applications, en recherchant les bons dépôts au cas par cas

Dans les applications pour lesquelles les performances du chrome III sont insuffisantes, deux technologies (PVD et HVOF) sont souvent déjà appliquées industriellement. Ces technologies, assez récentes, devraient se développer en raison de leur peu de limites techniques et d'une grande durée de vie.

Pour le secteur du tannage, le tannage sans chrome devrait se développer dans les années à venir. Cependant, dans la production de nombreux types de cuir, le chrome est irremplaçable aujourd'hui.

Pour le secteur des pigments, il existe des alternatives possibles à l'usage des pigments contenant du chrome, cependant la substitution dans certains domaines peut poser des problèmes au niveau des substituts ou des agents ajoutés pour obtenir des caractéristiques comparables à celles des pigments au chrome.

LISTE DES ABREVIATIONS

Bibliographie

Documents

PDF
7440-47-3 -- Chrome -- Choix VTR
Publié le 30/01/2018
PDF
7440-47-3 -- Chrome -- FDTE
Publié le 16/02/2005
PDF
7440-47-3 -- Chrome -- FTE
Publié le 23/03/2015