Identification

Numero CAS

34123-59-6

Nom scientifique (FR)

Isoproturon

Nom scientifique (EN)

1,1-dimethyl-3-(4-propan-2-ylphenyl)urea

Autres dénominations scientifiques (Autre langues)

3-p-Cumenyl-1,1-dimethylurea ; N,N-Dimethyl-N'-(4-(1-methylethyl)phenyl)urea ; N-(4-Isopropylphenyl)-N',N'-dimethylurea ; N-(Isopropyl-4-phenyl)-N',N'-dimethyluree ; Urea, 3-p-cumenyl-1,1-dimethyl-

Code EC

251-835-4

Code SANDRE

1208

Numéro CIPAC

-

Formule chimique brute

\(\ce{ C12H18N2O }\)

Code InChlKey

PUIYMUZLKQOUOZ-UHFFFAOYSA-N

Code SMILES

CC(C)c1ccc(NC(=O)N(C)C)cc1

Classification CLP

Type de classification

Harmonisée

ATP insertion

CLP00/ATP13

Description de la classification

Classification harmonisée selon réglement 1272/2008 ou CLP

Mentions de danger
Mention du danger - Code H351
Mention du danger - Texte Susceptible de provoquer le cancer (indiquer la voie d'exposition s'il est formellement prouvé qu'aucune autre voie d'exposition ne conduit au même danger)
Classe(s) de dangers Cancerogénicité
Libellé UE du danger -
Mention du danger - Code H373
Mention du danger - Texte Risque présumé d'effets graves pour les organes (indiquer tous les organes affectés, s'ils sont connus) à la suite d'expositions répétées ou d'une exposition prolongée (indiquer la voie d'exposition s'il est formellement prouvé qu'aucune autre voie d'exposition ne conduit au même danger)
Classe(s) de dangers Toxicité spécifique pour certains organs cibles (exposition répétée)
Libellé UE du danger -
Limites de concentration spécifique -
Facteur M M=10
M(Chronic)=10
Estimation de toxicité aigüe -
Fiche ECHA

Généralités

Poids moléculaire

206.30 g/mol

Tableau des paramètres

Tableau des paramètres
Nom de valeur Valeur Température Pression Granulométrie Humidité Norme / Ligne directrice Méthode Commentaire Source
Hydrosolubilité 70.2 mg.L-1 UE (2005) p.9
Pression de vapeur 2.8e-06 Pa
valeur minimale à 20°C
UE (2005) p.9
Pression de vapeur 8.1e-06 Pa
valeur maximale à 20°C
UE (2005) p.9
Constante de Henry 1.46e-05 Pa.m3.mol-1
à 22°C
UE (2005) p.9
Coefficient de partage octanol/eau (Log Kow) 2.5 -
à 25°C
UE (2005) p.9
Coefficient de partage octanol/eau (Log Kow) 2.5 - Expérimentation FOOTPRINT
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Bibliographie

Matrices

Milieu terrestre

Tableau des paramètres
Nom de valeur Valeur Température Pression Granulométrie Humidité Norme / Ligne directrice Méthode Commentaire Source
Coefficient de partage carbone organique/Eau (Koc) 139 L.kg-1 Expérimentation FOOTPRINT
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Persistance

Dégradabilité abiotique

Tableau des paramètres
Nom de valeur Valeur Température Pression Granulométrie Humidité Norme / Ligne directrice Méthode Commentaire Source
Hydrolyse 1210 j
à pH 5 à 25°C
UE (2005) p.9
Hydrolyse 1560 j
à pH 7 à 25°C
UE (2005) p.9
Hydrolyse 540 j
à pH 9 à 25°C
UE (2005) p.9
Photolyse 48 j
à pH 7, à 26,5 °C, à 40°N (équinoxe)
UE (2005) p.9
Photolyse 88 j
entre 72 et 88 jours à pH 7, à 25°C, à 52°N
UE (2005) p.9
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Milieu eau douce

Tableau des paramètres
Nom de valeur Valeur Température Pression Granulométrie Humidité Norme / Ligne directrice Méthode Commentaire Source
Temps de demie vie eau douce 42 j
valeur moyenne ; entre 20 et 61 jours
UE (2005) p.9
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Bioaccumulation

Organismes aquatiques

Organismes aquatiques
Nom Espèce Valeur Niveau trophique Taxon Matrice Stade de vie Effet Effet détaillé Durée d'exposition Méthode Norme / Ligne directrice Commentaire Source
Bioaccumulation BCF 3.6 -
Onchorynchus mykiss - poisson - valeur maximale
UE (2005) p.9
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Bibliographie

Valeurs guides

Valeurs guides
Nom Valeur Source Commentaire Effet critique retenu Etat du statut Durée d'exposition Milieu Source d'exposition Facteur Contexte de gestion Age-Dependent Adjustments Factors ADAF - Tranche d'âge ADAF - Valeur ADAF - URL
VG 0,009 mg.L-1 OMS (2003) Final Eau
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Valeurs de référence

Valeurs de l'ANSES et/ou de l'INERIS

Valeurs de l'ANSES et/ou de l'INERIS
Nom Valeur Organisme choix Année du choix URL choix Source Commentaire Effet critique retenu Etat du statut Durée d'exposition Milieu Source d'exposition Facteur Contexte de gestion Age-Dependent Adjustments Factors ADAF - Tranche d'âge ADAF - Valeur ADAF - URL
ADI 15 µg.kg-1.j-1 Anses 2016 EFSA (2002) Final Eau
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Autres valeurs des organismes reconnus

Autres valeurs des organismes reconnus
Nom Valeur Source Commentaire Effet critique retenu Etat du statut Durée d'exposition Milieu Source d'exposition Facteur Contexte de gestion Age-Dependent Adjustments Factors ADAF - Tranche d'âge ADAF - Valeur ADAF - URL
TDI 3 µg.kg-1.j-1 OMS (2003) no adverse effect Final Eau
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Dangers

Valeurs de danger

Valeurs de danger
Nom Espèce Valeur Niveau trophique Taxon Matrice Stade de vie Effet Effet détaillé Durée d'exposition Méthode Norme / Ligne directrice Commentaire Source
CL/CE50 0.013 mg.L-1 Algue UE (2005) p.9
CL/CE50 0.58 mg.L-1 Invertebré UE (2005) p.9
CL/CE50 18 mg.L-1 Poisson UE (2005) p.9
CL/CE50 0.017 mg.L-1 Algue UE (2005) p.9
CL/CE50 0.25 mg.L-1 Invertebré UE (2005) p.9
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Valeurs écotoxicologiques

Valeurs guides

Valeurs guides
Nom Valeur Matrice Cible Effet critique retenu Durée d'exposition Facteur Commentaire Etat du statut Valeur retenue par l'INERIS Année Source
PNEC chronique 0.00032 mg.L-1 Eau marine
Norme de qualité (NQ) marine. La sensibilité des espèces marines et d'eau douce à cette substance étant comparable, NQ marine = NQ eaudouce. - extrapolation
Oui UE (2005) p.9
PNEC chronique / AA-QSwater_eco 0.00032 mg.L-1 Eau douce 10
Norme de qualité (NQ) pour l'eau douce (directive cadre eau). La norme de qualité environnementale globale = 0.3 µg/L. - extrapolation
Oui UE (2005) p.9
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Valeurs réglementaires

Valeurs réglementaires
Nom Valeur Matrice Cible Effet critique retenu Durée d'exposition Facteur Commentaire Etat du statut Valeur retenue par l'INERIS Année Source
MAC 1 µg.L-1 Eau douce Non UE (2013)
MAC 1 µg.L-1 Eau marine Non UE (2013)
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Bibliographie

Tableaux de synthèse

Généralités

Généralités
CAS 34123-59-6
SANDRE 1208
Substance prioritaire dans le domaine de l’eau (DCE) oui
Substance soumise à autorisation dans Reach non
Substance soumise à restriction dans Reach non
Substance extrêmement préoccupante (SVHC) non
Réglementations

FTE 2005 Importer

  • Classification toxicologique

Xn N R40 R50/53 (Décision de la CEE le 29/04/04 citée par le site internet Agritox).

Xn : NOCIF. Produit qui, par inhalation, ingestion ou pénétration cutanée, peut entraîner des risques de gravité limités.

N : TOXIQUE. Produit qui, par inhalation, ingestion ou pénétration cutanée, peut entraîner des risques graves, aigus ou chroniques et même la mort.

R40 : Possibilité d'effets irréversibles (jusqu'au 30 juillet 2004). Effet cancérogène suspecté : preuves insuffisantes (au 31 juillet 2004 – application de la directive 2001/59/CE).

R50/53 : Très toxique pour les organismes aquatiques, peut entraîner des effets néfastes à long terme pour l'environnement aquatique.

  • Classe CMR :

Substance cancérogène, troisième catégorie ou C3 (site internet Agritox).

C3 : Effets cancérogènes possibles: substances préoccupantes mais sans données suffisantes.

  • Conseils de prudence

S2 – S36/37 S60 S61(Décision de la CEE le 29/04/04 citée par le site internet Agritox).

S2 : Conserver hors de la portée des enfants.

S36/37 : Porter un vêtement de protection et des gants appropriés.

S60 : Eliminer le produit et son récipient comme un déchet dangereux.

S61 : Eviter le rejet dans l'environnement. Consulter les instructions spéciales / la fiche de donnée de sécurité.

  • Textes à portée nationale

Suite à la publication d'un avis au Journal Officiel de la République française du 18 février 2004, de nouvelles dispositions réglementaires ont été prises :

  • la dose maximale d'isoproturon est fixée à 1 200 g.ha 1 ;
  • le nombre d'applications est limité à une par campagne.

Selon le site internet de l'ORP, le code de la santé publique édicte les dispositions réglementaires en matière d'eau potable, en application des directives européennes 98/83/CE et 75/440/CEE. Pour les pesticides, des limites de qualité sont fixées dans les eaux brutes et dans l'eau au robinet du consommateur. Le tableau 1.2 reprend les valeurs concernant l'isoproturon.

Tableau 1.2. Valeurs limites de qualité dans les eaux brutes et celles destinées à la consommation humaine pour l'isoproturon (d'après le site internet de l'ORP).

Selon le site internet de l'ORP, au delà de ces valeurs, l'eau brute ne peut pas être utilisée pour produire de l'eau potable, sauf autorisation exceptionnelle.

  • Textes à portée européenne

Cette substance est concernée par la Directive n° 91/414/CEE du 15 juillet 1991 relative à la mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques (JOCE n° L 230 du 19 août 1991 et rect. JOCE n° L 170 du 25 juin 1992) : l'incorporation d'isoproturon dans les produits phytosanitaires est autorisée. Pour cette substance, ce texte est entré en vigueur le 01/01/2003 et expirera le 31/12/2012.

La décision du Conseil n°2006/61/CE du 2 décembre 2005 relative à la conclusion, au nom de la Communauté européenne, du protocole CEE ONU sur les registres des rejets et des transferts de polluants (JOUE n° L 032 du 04 février 2006) précise que, pour certains secteurs

industriels2, il est nécessaire de tenir un registre national des rejets et des transferts de polluants accessible au public et respectant certaines règles dont :

  • le fait que les rejets et les transferts puissent être recherchés et localisés par établissement et lieu géographique, activité, propriétaire ou exploitant, polluant ou déchet, milieu de l'environnement dans lequel le polluant est rejeté, destination du transfert et, s'il y a lieu, opération d'élimination ou de récupération appliquée aux déchets ;
  • l'obligation de faciliter au maximum l'information du public par des moyens électroniques tels que l'internet.

Néanmoins, seuls les rejets dépassant certains seuils sont concernés par cette décision (cf. tableau 1.3).

Ce texte est soumis à ratification avant d'entrer en vigueur. A ce jour, la France ne l'a pas encore ratifié et il n'est pas encore entré en vigueur.

Tableau 1.3. Valeurs seuils concernant l'isoproturon entraînant l'inscription sur les registres des rejets et des transferts de polluants (en kg.an-1).

  • Texte non réglementaire

L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) fixe à 9 Lg.L 1 la valeur sanitaire maximale pour l'isoproturon dans l'eau destinée à la consommation (WHO, 1996).

Selon le site internet de l'ORP, en France, les limites de qualité de l'eau destinée à la consommation humaine sont plus strictes que les valeurs guides recommandées par l'OMS. Ces limites ont été déterminées en considérant que toute présence de pesticides traduit une contamination de la ressource et que d'autres substances éventuellement non détectables selon les moyens analytiques actuels peuvent également être présentes (par exemple les métabolites). De plus, ces limites de qualité ont également pour objectif de limiter la dégradation des milieux.

[2] Secteurs tels que celui des installations chimiques destinées à la fabrication industrielle de produits de base phytosanitaires et de biocides et employant plus de 10 personnes.

Classification CLP Voir la classification CLP

Production et utilisation

Production et ventes

Données économiques

FTE 2005 Importer

Dans le cadre de l'étude réalisée pour la rédaction de cette fiche, les seuls usages de l'isoproturon identifiés concernent son action herbicide.

Les données présentées ci dessous concernent la France et sont issues d'ACTA (2007). D'autres préparations contenant de l'isoproturon peuvent exister et/ou être autorisées en France, la liste de référence, fréquemment remise à jour, est disponible sur le site internet e phy du Ministère de l'Agriculture et de la Pêche.

  • Isoproturon seul

L'isoproturon est commercialisé sans autre substance active au sein de produits phytosanitaires préconisés comme herbicides sur les graminées annuelles. Cette substance est principalement employée sur le blé, l'orge et les cultures porte graine mineures. Le tableau 2.1 présente le nom des spécialités commerciales et leurs firmes d'origine.

Tab. 2.1. Noms d'usage des spécialités et firmes de commercialisation de l'isoproturon comme seule matière active ; d'après (ACTA, 2007).

  • Usage en mélange

    En France, l'isoproturon est également utilisé en mélange. Néanmoins, un grand nombre de mélanges autorisés à la vente ne correspond pas forcément à une quantité importante d'isoproturon vendue, seule la quantité de matière active vendue en France annuellement peut constituer un indicateur valable.

    • avec du bifénox et du diflufénicanil, le pesticide ainsi formulé est préconisé en tant qu'herbicide associé aux cultures de blé et d'orge (ACTA, 2007). Cette préparation est commercialisée par Phyteurop sous les noms de Puzzle et Trézor.
  • avec du bifénox et du mécoprop-p, le pesticide ainsi formulé est principalement préconisé en tant qu'herbicide associé aux cultures d'avoine, de blé, d'orge, de seigle (ACTA, 2007). Cette préparation est commercialisée par Philagro France sous les noms de Exel D+ et Peso.
  • avec du diflufénicanil et de la flurtanome, le pesticide ainsi formulé est préconisé en tant qu'herbicide associé aux cultures de blé et d'orge. (ACTA, 2007). Cette préparation est commercialisée par Nufarm S.A.S. sous le nom de Bizon.
  • avec du diflufénicanil, le pesticide ainsi formulé est préconisé en tant qu'herbicide associé aux cultures de blé, d'orge et de plantes à parfum, aromatiques et médicinales. (ACTA, 2007). Cette préparation est commercialisée par Bayer CropScience sous les noms de Quartz GT, Quetzal, Zodiac TX.
  • avec du diflufénicanil, de l'ioxynil et du mécoprop-P, le pesticide ainsi formulé est préconisé en tant qu'herbicide associé aux cultures de blé et d'orge. (ACTA, 2007). Cette préparation est commercialisée par Cheminova Agro France sous le nom de Ioniz GT.
  • avec du fénoxaprop-P-éthyl et du méfenpyr-diéthyl, le pesticide ainsi formulé est préconisé en tant qu'herbicide associé aux cultures de blé. (ACTA, 2007). Cette préparation est commercialisée par Bayer CropScience sous les noms de Atlas LS et Djinn LS.
  • avec du bifénox, le pesticide ainsi formulé est préconisé en tant qu'herbicide associé aux cultures de blé et d'orge. (ACTA, 2007). Cette préparation est commercialisée par Philagro France sous le nom de Bifénix N.
  • avec du mécoprop et de l'ioxynil, le pesticide ainsi formulé est préconisé en tant qu'herbicide associé aux cultures de blé , orge et seigle. (ACTA, 2007). Cette préparation est commercialisée par Cheminova Agro France sous le nom de Belgran.
  • avec du pyraflufen-éthyl et du diflufénicanil, le pesticide ainsi formulé est préconisé en tant qu'herbicide associé aux cultures de blé et d'orge. (ACTA, 2007). Cette préparation est commercialisée par Bayer CropScience sous le nom de Etnos.

L'isoproturon est produit par transamidation du cumyl urée avec de la diméthylamine anhydre (DMA). L'efficacité du processus dépend de la température de la réaction et de la solubilité de la DMA à cette température dans le solvant utilisé (Venkataratnam et al., 1993).

Au milieu des années 1990, deux principaux sites de production européens (un en France et un en Allemagne) étaient listés par RSC (1998) (cité par RPA, 2000).

En 2007, aucun site de production français d'isoproturon n'a été formellement identifié dans le cadre de cette étude. En 2007, un site de formulation utilisant de l'isoproturon a été

identifié : l'usine BASF Agri production à Gravelines. Cette unité formulait le produit commercial Stentor A qui a été arrêté en France depuis le 30 octobre 2006 (BASF communication personnelle). D'après cette source, l'usage de l'isoproturon a désormais disparu pour cette firme. Néanmoins, l'usine de Gravelines utilisait encore en 2006 210 tonnes de cette substance et rejetait dans le milieu aquatique (mer du Nord) environ 60 g d'isoproturon en 2004 et 50 g en 2005 (Syndicat Mixte de la Côte d'Opale, 2005 ; DRIRE NORD Pas de Calais, 2006a). Des activités de synthèse et/ou formulation pourraient être à l'origine de ces rejets mais il n'a pas été possible d'obtenir d'informations de la part de l'entreprise.

De même, plus anecdotiquement l'usine de production de produits phytosanitaires SIPC de Courchelettes (59) rejetait en 2005 4,9 g.an 1 d'isoproturon (DRIRE NORD Pas de Calais, 2006b).

Selon The E pesticide Manual (2004), la substance active « isoproturon » utilisée pour les préparations commerciales est pure à plus de 98,5% (les impuretés ne sont pas identifiées).

Selon nos estimations, au début des années 2000, au niveau français, les ventes d'isoproturon étaient estimées à environ 2 000 tonnes par an. Actuellement (en 2007), on estime ce chiffre à environ 1 000 tonnes par an.

En France, la place de cette molécule dans l'économie française est liée à l'usage de cette substance en tant que produit phytosanitaire. Ainsi, en croisant les quantités utilisées et le prix moyen de vente, il est possible de calculer à la fois :

  • le prix unitaire de vente de la substance active en euro en 2006 (site internet Agrigeneve) : soit environ 19 €.kg 1 ;
  • le coût de l'usage de l'isoprotuon à l'échelle nationale : soit ~ 3 800 k€.an 1 .

Sachant qu'en 2004 les facturations françaises d'herbicides atteignaient 930 M€ (site internet du SESSI), la place de l'isoproturon dans l'économie française des herbicides représente moins de 1%.

Selon l'ACTA (2007), en France métropolitaine, l'isoproturon est majoritairement utilisé sur les culture de blé et d'orge (en une seule application à une teneur maximale de 1 200 g.ha 1). Sur ces cultures, un exemple d'évaluation du coût économique du remplacement de l'isoproturon par d'autres pesticides à même spectre d'action peut être mené (Tableau 5.1 ; ci après). Les substances de remplacement ainsi que les doses d'application recommandées sont issues du site internet agrigeneve.

Néanmoins, il faut rappeler que le remplacement d'une substance phytosanitaire par une autre n'est pas sans impact sur l'environnement. Pour cela, le tableau 5.1 synthétise également les informations disponibles sur l'impact potentiel de ces substitutions. Ces évaluations sont effectuées pour trois milieux de l'environnement :

  • l'air, grâce à une estimation de l'impact des substances sur la santé suite à une exposition par voie atmosphérique : méthode Sph'air (Gouzy et al., 2005) ;
  • l'eau de surface, grâce à une estimation du transfert potentiel vers les eaux de surface : méthode SIRIS (Groupe de travail « Listes prioritaires » du Comité de Liaison, 1995 : listes remises à jour en 2006) ;
  • l'eau souterraine, grâce à cette même méthode déclinée au cas des eaux souterraines : méthode SIRIS (Groupe de travail « Listes prioritaires » du Comité de Liaison, 1995 : listes remises à jour en 2006).

Les méthodes de hiérarchisation indiquées ci dessus attribuent un rang à chaque substance. Pour la méthode SIRIS, ce rang reflète uniquement le potentiel de transfert vers les eaux : cette méthode ne constitue pas une évaluation du risque pesticide. Pour la méthode Sph'air, ce rang représente l'impact potentiel sur la santé à travers l'exposition atmosphérique aux pesticides L'intérêt d'effectuer les substitutions est illustré dans le tableau 5.1 sous la forme d'une comparaison entre le rang Siris ou Sph'air de la molécule à substituer et les rangs des molécules de substitution.

Le tableau 5.1 présente également les possibilités économiques de substitution de l'isoproturon par d'autres substances actives seules ou en mélange. Il faut préciser que cette évaluation est purement indicative et dépend en grande partie des informations disponibles sur le prix des substances. Au vu de ces renseignements préliminaires, il semble que la substitution de l'isoproturon s'accompagne d'un important surcoût.

Tab. 5.1. Evaluation du coût économique du remplacement de l'isoproturon par une autre substance.

n.d. donnée non disponible ;

[*] d'après le site internet agrigeneve ;

[**] le coût de remplacement ne prend en compte que le prix d'achat des substances.

☺ pour un milieu donné ces substances peuvent être recommandées pour remplacer l'isoproturon (substances hiérarchisées de substitution situées à plus de 10 rangs7 vers les substances moins préoccupantes) ;

pour un milieu donné ces substances de remplacement sont équivalentes à l'isoproturon (substances de substitution hiérarchisées à moins de 10 rangs indifféremment vers les substances plus ou moins préoccupantes);

pour un milieu donné ces substances ne sauraient être recommandées pour remplacer l'isoproturon (substances de substitution hiérarchisées à plus de 10 rangs vers les substances les plus préoccupantes).

d'après une estimation d'impact sur la santé humaine par voie atmosphérique (Gouzy et al., 2005) ;

d'après le classement « SIRIS » en vue de la surveillance de la qualité des eaux (GT Listes prioritaires, 1995 ; listes mises à jour en 2006).

Ces estimations sont à mettre en parallèle avec le coût de la réhabilitation du bocage évalué à 2 à 3 € le mètre linéaire par un expert interrogé.

[7] Pour ces méthodes, une valeur de 10 rangs est synonyme d'une différence significative de l'impact écologique entre deux substances.

Utilisations

Usage de la substance

FTE 2005 Importer

En France, les seuls usages rapportés pour l'isoproturon sont liés à son action herbicide dans le domaine agricole (tableau 2.2).

Tableau 2.2. Usages autorisés de l'isoproturon en tant que désherbant en France (métropolitaine et Outre-mer d'après le site internet e-phy)

Usage quantitatif de la substance

FTE 2005 Importer

Aucun chiffre de consommation à l'échelle européenne et/ou nationale n'a été identifié dans la bibliographie consultée ni n'a pu être obtenu auprès des personnes interrogées. Néanmoins, selon nos informations, la consommation française actuelle peut être estimée à plus de 1 000 tonnes par an (ce qui classerait cette substance parmi les 15 produits phystosanitaires les plus employés en France).

Avant les limitations d'usage de l'isoproturon, on estime que la consommation française était deux fois plus importante que celle observée actuellement. L'ordre de grandeur de cette seconde estimation est cohérente avec celle menée au Royaume Uni en 1997 par Newbould et al. (1998) sité par RPA (2000) : 2 382 tonnes par an.

Le site internet ERB indique que dans la seconde moitié des années 90, l'isoproturon était la première molécule utilisée en Bretagne pour le désherbage des céréales.

A titre d'exemple citons que, lors de la campagne 2000 2001 du bassin versant du Jaudy Guindy Bizien (Côtes d'Armor), 83% des surfaces cultivées en céréales ont été traitées avec de l'isoproturon (Comité du bassin versant du Jaudy Guindy Bizien, 2002).

La tendance pour les trois prochaines années (2007 2009) devrait consister en une importante diminution des quantités d'isoproturon vendues en France. En effet, cette substance est visée par le plan interministériel de réduction des risques liés aux pesticides3 qui a pour objectif de réduire de 50% les ventes globales des substances les plus dangereuses.

Rejets dans l’environnement

Rejets dans l'environnement

FTE 2005 Importer

Pour cette substance aucune source naturelle n'a été identifiée.

Les principales contaminations sont donc limitées aux zones d'utilisation d'isoproturon et, dans une moindre mesure, à ses zones de stockage. Toutefois, le registre IREP (Registre Français des Emissions Polluantes) concernant l'isoproturon ne comporte aucune entrée.

Aucun rejet dans l'environnement n'a été rapporté lors de la fabrication d'isoproturon (rappelons qu'aucun site de production n'a été formellement identifié en France). En 2006, des rejets dans l'environnement ont été rapportés lors de la formulation de produits commerciaux contenant de l'isoproturon (usine BASF de Gravelines) mais l'utilisation de cette substance active a été stoppée en 2006 d'après les dirigeants de cette entreprise. De même, il pourrait s'avérer nécessaire de surveiller les sites de stockage de cette substance.

Selon le Ministère de l'Écologie et du Développement Durable (2005), l'isoproturon a été quantifié dans moins de 2% des rejets et des points de mesure situés en amont des rejets sur un total de 157 établissements industriels et 8 points amonts. Les industries ne sont donc pas une source majeure de rejet d'isoproturon. De plus, là où cette substance est quantifiée, sa présence ne peut sûrement pas être attribuée à un usage de type industriel mais plutôt à une pollution préexistante des eaux utilisées par les industriels.

L'isoproturon est rejeté dans l'environnement suite à son usage en tant qu'herbicide utilisé dans le domaine agricole.

Ainsi, selon le Ministère de l'Écologie et du Développement Durable (non publié) sur les rejets de 24 stations d'épuration urbaines, de l'isoproturon a été identifié dans 1 seul rejet et à une concentration très faible (le flux cumulé était inférieur à 1 g.j 1). Ces chiffres confortent bien le constat d'un usage agricole quasi exclusif pour la substance.

Après son application, cette substance se retrouve majoritairement dans le compartiment aquatique (Tissier et al., 2005).

Pollutions historiques et accidentelles

FTE 2005 Importer

Rubrique sans objet.

Aucune pollution historique n'a été identifiée pour l'isoproturon. Le tableau 3.1. présente les propriétés de cette substance vis à vis de différents phénomènes de dissipation. Ainsi, bien

que la rémanence de l'isoproturon dans les sols soit faible (< 1 mois), celle dans les eaux profondes (jusqu'à plus de 4 ans) peut entraîner un effet « retard ».

Tableau 3.1. Quantification des principaux phénomènes de dissipation de l'isoproturon dans l'environnement (d'après Tissier et al., 2005 ; Gouzy et al., 2005 ; INERIS, 2005).

Présence environnementale

Synthèse

FTE 2005 Importer

La figure 3.1 illustre la répartition théorique de l'isoproturon d'après ses caractéristiques physicochimiques dans les différents compartiments de l'environnement d'après Tissier et al. (2005). Cette répartition a été calculée par le modèle de Mackay niveau I.

Figure 3.1. Répartition de l'isoproturon sans les différents compartiments (d'après Tissier et al., 2005).

  • Isoproturon dans les sols

    L'isoproturon a une tendance très faible à l'adsorption sur les matières en suspension et les sédiments (Tissier et al., 2005) et est considérée comme moyennement mobile dans les sols (site internet Footprint). En revanche dans ce compartiment de l'environnement l'isoproturon donne lieu à la formation de métabolites  : le desmethylisoproturon et l'isoproturon monométhyle (site internet Footprint et Gaillardon et Sabar, 1994).

    L'isoproturon présente une ½ vie en plein champ de l'ordre de 20 jours (Gouzy et al., 2005)

  • Isoproturon dans le compartiment aérien

    L'isoproturon est peu volatil (Tissier et al., 2005). Ainsi, il est peu probable que cette substance se disperse dans l'air, se volatilise après le traitement des sols ou depuis les eaux de surface. La pollution atmosphérique semble donc être une voie d'apport vers les milieux aquatiques très mineure.

    A titre d'exemple, Lig'Air, lors d'une campagne de mesure de pesticide dans l'air (année 2002), n'a jamais détecté cette substance malgré une fréquence de recherche supérieure à 40% (site internet de Lig'Air) et malgré l'important usage quantitatif qui est fait de cette substance au niveau national.

  • Isoproturon dans l'eau

Ce produit est entraîné dans les eaux aussi bien dans les eaux de surface par ruissellement que dans les eaux souterraines par lessivage des sols.

L'IFEN (2006) présente un état des lieux (données de 2004) de la contamination des eaux par les substances prioritaires de la directive cadre sur l'eau (dont l'isoproturon). Pour cette substance, le tableau 3.2 reprend les principales informations.

Tableau 3.2. Statistiques de recherche et de quantification des eaux de surface et souterraines pour l'isoproturon (d'après IFEN, 2006 ; Source : agences de l'Eau – conseils généraux – Diren –Draf -SRPV –Ddass – Producteurs d'eau.

Ces données soulignent le fait que l'isoproturon est un contaminant relativement fréquent des eaux de surface et plus rare dans les eaux souterraines.

Une quantification des teneurs en isoproturon des eaux de surface et souterraine, issue de IFEN (2001) cité par Miquel (2001) est présentée dans le tableau 3.3.

Tableau 3.3. Quelques teneurs des eaux en isoproturon (1998-1999) ; d'après IFEN (2001).

Une quantification des teneurs en isoproturon des eaux de surface du bassin versant du Jaudy Guindy Bizien (Côtes d'Armor), issue de Dour hon douar (2005) est présentée dans le tableau 3.4 (données de la campagne 2004 2005).

Tableau 3.4. Quelques teneurs des eaux en isoproturon du bassin versant du Jaudy-Guindy-Bizien (2004-2005) ; d'après Dour hon douar (2005).

Selon le Ministère de la Santé et des Solidarités (2007) parmi les 132 unités de distribution d'eau potable4 en situation B25 au moins une fois au cours de l'année 2005, une seule était liée à une contamination par l'isoproturon.

Plus en détail, ces informations, ont été reprises sous forme cartographique (Figures 3.2). Ces documents repris du rapport IFFEN (2002) sont construits à partir des données des agences de l'eau, des DIREN, des Groupes régionaux, des Conseils généraux, des DDASS et des producteurs d'eau.

[4] En France, il y a plus de 20 000 unités de distribution d'eau potable.

[5] B2 : situation « de présence fréquente ou importante d'un ou de plusieurs pesticides conduisant à une restriction d'utilisation de l'eau distribuée pour la boisson et la préparation des aliments ».

Figure 3.2. Représentations cartographiques des données de recherche et de quantification des eaux de surface et souterraines pour l'isoproturon (d'après IFEN, 2002).

Perspectives de réduction

Réduction des rejets

Réduction d'utilisation agricole

FTE 2005 Importer

Il semble difficile de trouver un produit de substitution idéal pour remplacer l'isoproturon. Toutefois, dans un objectif de protection de la ressource en eau, Dour hon douar (2002) préconise le remplacement de cette molécule :

  • en premier lieu par du diflufénicanil, de l'ioxynil ou du bifénox ;
  • et de façon plus contrôlée par du mécoprop p ou de l'imazaméthabenz méthyl.

De plus, pratique par pratique, d'autres traitements équivalents peuvent être proposés : les correspondances sont listées, par exemple, dans l'index phytosanitaire (publication ACTA remise à jour annuellement).

Les gestionnaires des bassins versants se heurtent à la difficulté d'imposer la substitution de l'isoproturon apprécié pour son efficacité et son faible coût (COREP, 2002). Outre cette alternative, ils peuvent avoir recours à deux techniques :

  • le rappel des bonnes pratiques aux agriculteurs (adaptation de la dose de traitement au sol et à la flore adventice à éliminer ; respect des bonnes conditions climatiques de traitement, entretien du matériel) ;
  • usage de l'isoproturon en mélange afin de limiter les doses utilisées tout en maintenant l'efficacité et en augmentant le spectre du traitement. A titre d'exemple, ces conseils peuvent être trouvés dans les bulletins de liaison agricole des bassins versant (Dour hon douar, 2002 ; 2005), sur les site internet des réseaux agricoles (site internet du Trame).

Réduction des émissions industrielles

FTE 2005 Importer

Les multiples sources de rejets d'isoproturon à l'échelle nationale limitent les possibilités de réduction des rejets par traitement spécifique des effluents contaminés. Ainsi, l'essentiel des possibilités de réduction des rejets dans le domaine agricole passe par la réduction des utilisation ou de meilleures conditions d'emploi de la substance et/ou sa substitution.

Néanmoins, les rejets liquides contaminés par de l'isoproturon peuvent être traités par un passage sur des filtres à charbon actif. A ce propos, plusieurs sociétés spécialisées indiquent que cette substance présente une très grande probabilité d'être efficacement adsorbée sur le charbon actif. Cependant, ces techniques ont un coût très élevé et ne sont pas adaptées aux rejets diffus.

Selon les dirigeants de l'usine BASF de Gravelines (site industriel qui réalisait jusqu'en 2006) la formulation de produits commerciaux contenant de l'isoproturon), les effluents d'eaux de formulation (eaux de lavage) du site sont traitées par un procédé physico chimique sur colonne de charbon actif en station de traitement des eaux. Conformément à l'arrêté préfectoral d'exploitation (APE) Les eaux traitées sont rejetées en discontinu par un émissaire en mer après contrôle des traces résiduelles de matières actives dans chaque rejet.

Alternatives aux usages

Procédés agricoles alternatifs

FTE 2005 Importer

Le paragraphe ci dessous reprend les principales techniques de désherbage agricole alternatives déjà appliquées. En effet, rappelons qu'en France, l'isoproturon n'est utilisé que dans le domaine agricole.

Pour préserver ou restaurer la qualité des eaux dans les milieux agricoles, Speich (2006) recommande d'appliquer ces techniques (de préférence à tous autres traitements phytosanitaires) aux zones inclinées fortement susceptibles d'entraîner, non pas l'infiltration dans les sols, mais le ruissellement à leur surface des substances actives.

Contrairement à d'autres substances actives à action herbicide, les alternatives thermiques ne semblent pas pertinentes pour la plupart des cultures sur lesquels l'isoproturon est utilisé.

Une solution alternative à l'usage de produits phytosanitaires réside dans l'utilisation de procédés ayant un impact plus faible sur l'environnement tel que le désherbage mécanique. Ce type de solution est notamment exploré par le Conseil général des Côtes d'Armor afin de limiter le recours à l'utilisation d'isoproturon. Bien que recommandé sur les cultures de céréales, le désherbage mécanique (Dour hon douar, 2002) semble avoir du mal à s'imposer malgré les aides des collectivités territoriales (communication personnelle).

Afin de protéger les eaux, le bassin versant du Jaudy Guindy Bizien mène des actions dans différentes optiques (communication personnelle et site internet sur l'expérience du bassin versant du Jaudy Guindy Bizien) :

  • 1.) optique de réduction des doses d'isoproturon employées

Des campagnes de diagnostic de pulvérisateurs (en partie financées par le Conseil régional de Bretagne) sont organisées. Elles permettent aux agriculteurs volontaires de vérifier leur matériel afin d'optimiser leur désherbage.

Des Engagements de Progrès Agronomiques (EPA) sont contractés entre le bassin versant et les agriculteurs volontaires  : les EPA sont des contrats de 2 ou 3 ans pendant lesquels l'agriculteur s'engage à améliorer ses pratiques en échange d'une aide lui permettant de financer à 80 % des analyses de sols, de terre et de déjections, des conseils en fertilisation et en désherbage ainsi que son plan de fumure.

  • 2.) optique de protection des zones les plus à risque

Des techniciens agréés proposent aux agriculteurs du bassin versant de classer leurs parcelles pour connaître leur sensibilité aux transferts de produits phytosanitaires. Suite à cela, des conseils individuels sont apportés concernant l'aménagement des parcelles, les pratiques de désherbage et le choix des matières actives.

  • 3.) optique de diminution du ruissellement au fossé ou à la rivière

Des programmes de reconstitution du bocage ou de bandes enherbées permettent de diminuer le risque global de pollution des cours d'eau6. Ce constat est appuyé par Patty et Tissut (1997) qui ont montré expérimentalement que les quantités d'isoproturon transférées par ruissellement sont inférieures à 1% de la dose appliquée une fois une bande enherbée mise en place, et ce pour différentes conditions pédoclimatiques.

Le Comité de bassin versant apporte des aides directes aux agriculteurs souhaitant acquérir une cuve de rinçage qui, intégrée au pulvérisateur, permet d'éviter la vidange de fonds de cuve à proximité d'un ruisseau, d'un fossé ou sur une surface imperméabilisée.

[6] L'expert interrogé à ce sujet à soulevé le problème du retrait des surfaces consacrées au bocage dans le calcul de la surface des terres agricoles : certains agriculteurs, après restauration du bocage, peuvent voir leurs aides agricoles diminuer du fait de la diminution de leur surface cultivable.

Conclusion

FTE 2005 Importer

A l'horizon 2015, le retour à la pureté des eaux vis à vis de l'isoproturon (objectif fixé par la Directive Cadre Eau) semble difficilement possible. En effet, cette substance est à la fois très fréquemment utilisée comme désherbant sur les cultures céréalières et présente dans les eaux superficielles correspondant à ces zones.

Quoi qu'il en soit, afin de se rapprocher de cet objectif, d'importantes mesures de réduction d'utilisation (substitution de molécule ou recours au désherbage mécanique) accompagnées de mesures préventives (vérification du matériel de traitement, création de zones enherbées ou de bocage en bordure de culture, …) devraient être adoptées. Néanmoins, il semble que la substitution de l'isoproturon par d'autres molécules herbicides à action équivalente s'accompagne d'un important surcoût.

Dans ce cadre, le plan interministériel de réduction des risques liés aux pesticides peut s'avérer un bon moteur pour initier la mise en place de ces mesures. En effet, d'ici 2009, il est annoncé une diminution par deux des quantités d'isoproturon vendues en France.

Néanmoins, précisons que pour une amélioration globale de la qualité des eaux en France, il conviendrait, dans la mesure du possible, de privilégier les solutions non chimiques. En effet, au delà de la question de l'isoproturon, la substitution d'une substance par d'autres produits phytosanitaires continue d'engendrer des problèmes environnementaux même si ceux ci sont minimisés.

Bibliographie

Documents

PDF
34123-59-6 -- ISOPROTURON -- FTE
Publié le 16/04/2007