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2,4,5-Trichlorophénol (95-95-4)
Informations générales
Dernière vérification le 29/03/2024
Identification
Numero CAS
95-95-4
Nom scientifique (FR)
2,4,5-Trichlorophénol
Nom scientifique (EN)
Autres dénominations scientifiques (Autre langues)
Code EC
202-467-8
Code SANDRE
1548
Numéro CIPAC
-
Formule chimique brute
\(\ce{ C6H3Cl3O }\)
Code InChlKey
Code SMILES
Oc(c(cc(c1Cl)Cl)Cl)c1
Classification CLP
Type de classification
Harmonisée
ATP insertion
CLP00
Description de la classification
Classification harmonisée selon réglement 1272/2008 ou CLP
Mention du danger - Code | H302 |
---|---|
Mention du danger - Texte | Nocif en cas d'ingestion |
Classe(s) de dangers | Toxicité aiguë |
Libellé UE du danger | - |
Mention du danger - Code | H315 |
---|---|
Mention du danger - Texte | Provoque une irritation cutanée |
Classe(s) de dangers | Corrosion / Irritation cutanée |
Libellé UE du danger | - |
Mention du danger - Code | H319 |
---|---|
Mention du danger - Texte | Provoque une sévère irritation des yeux |
Classe(s) de dangers | Lésions oculaires graves/irritation oculaire |
Libellé UE du danger | - |
Limites de concentration spécifique |
Eye Irrit. 2; H319: C ≥ 5 % Skin Irrit. 2; H315: C ≥ 5 % |
Facteur M | - |
Estimation de toxicité aigüe | - |
Mention du danger - Code | H400 |
---|---|
Mention du danger - Texte | Très toxique pour les organismes aquatiques |
Classe(s) de dangers | Danger pour le milieu aquatique |
Libellé UE du danger | - |
Mention du danger - Code | H410 |
---|---|
Mention du danger - Texte | Très toxique pour les organismes aquatiques, entraîne des effets à long terme |
Classe(s) de dangers | Danger pour le milieu aquatique |
Libellé UE du danger | - |
Limites de concentration spécifique |
Eye Irrit. 2; H319: C ≥ 5 % Skin Irrit. 2; H315: C ≥ 5 % |
Facteur M | - |
Estimation de toxicité aigüe | - |
Règlementations
Physico-Chimie
Dernière vérification le 29/03/2024
Généralités
Poids moléculaire
197.45 g/mol
Tableau des paramètres
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Bibliographie
Comportement et devenir dans les milieux
Dernière vérification le 29/03/2024
Matrices
Atmosphère
FDTE/VTR Importer Compte tenu de sa pression de vapeur, le 2,4,5-TCP est principalement présent sous forme gazeuse dans l'atmosphère.
Milieu eau douce
Volatilisation :
D'après les valeurs de solubilité et de constante de Henry, le 2,4,5-trichlorophénol peut être considéré comme une substance soluble et peu volatile.
Une étude de la volatilisation de la substance dans un modèle de rivière et un modèle de lac indique des temps de demi-vie de 32 jours et de 236 jours respectivement.
(HSDB, 1998)
FDTE/VTR Importer Compte tenu de la valeur du pKa (7,4) (HSDB, 2003), la forme dissociée (2,4,5-trichlorophénate) du 2,4,5-TCP est présent dans le compartiment aquatique.
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Milieu sédiment eau douce
Adsorption :
La valeur du Koc (2300 L.kg-1) laisse prévoir une adsorption importante sur les sédiments et les particules en suspension dans l'eau. (HSDB, 1998)
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Milieu terrestre
FDTE/VTR Importer Compte tenu de la valeur du pKa (7,4) (HSDB, 2003), la forme dissociée (2,4,5-trichlorophénate) du 2,4,5-TCP est présent dans les sols humides. Dans les sols, le 2,4,5-TCP est adsorbé rapidement sur les matières en suspension et sur les sédiments (HSDB, 2003). Il est également peu mobile, sauf sous forme d'anions.
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Persistance
Biodégradabilité
Dégradabilité abiotique
Hydrolyse :
La substance n'est pas hydrolysable (temps de demi-vie d'hydrolyse estimé supérieur à
- 6 8.10années).
Photolyse :
Le temps de demi-vie du 2,4,5-trichlorophénol est estimé à 1 heure dans les eaux douces de surface. (HSDB, 1998)
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Milieu eau douce
FDTE/VTR Importer Dans le milieu aquatique, la biodégradation est relativement lente. Des demi-vies de 23, 130 et 690 jours ont été déterminées dans des sédiments aérobies, des sédiments anaérobies et dans la colonne d'eau respectivement (HSDB, 2003).
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Milieu terrestre
FDTE/VTR Importer Dans le sol, des demi-vies ont été calculées dans des suspensions de sols allant de 47 à 72 jours pour le 2,4,5-TCP (HSDB, 2003). Après avoir incubé des sols argileux stériles et non stériles pendant 160 jours, une dégradation en condition aérobie de 9 % et 72 % respectivement ont été déterminées, alors qu'en condition anaérobie, la dégradation n'atteignait que 5 % et 8 % respectivement (HSDB, 2003). Les consortiums bactériens mixtes provenant de boues activées ayant contenu du toluène et du phénol ont permis de dégrader 50 % du 2,4,5-TCP en 2 jours (HSDB, 2003). Ce résultat tend à montrer qu'une adaptation de la microflore bactérienne joue un rôle prépondérant dans le potentiel de biodégradation du 2,4,5-TCP. Les principaux produits de biodégradation du 2,4,5-TCP sont le 3,5-dichlorocatéchol, le 4-chlorocatéchol, le cis-2,4-dichloromuconate, le 2-chloro-4-(carboxymethylène)but-2-enolide, et le chlorosuccinate (HSDB, 2003). La déchlorination réductive du 2,4,5-TCP dans des boues en milieu anaérobie produit du 3,4-dichlorophénol et du 4-chlorophenol.
Bioaccumulation
Organismes aquatiques
FDTE/VTR Importer Quelques données concernant la bioaccumulation chez les organismes aquatiques sont disponibles dans la littérature. Le tableau suivant résume par espèce les valeurs du facteur de bioaccumulation disponibles.
Etant donné le LogKow élevé de la substance, les résultats d’essais BCF à longue durée d’exposition sont à utiliser préférentiellement. Une valeur de BCF de 825 peut être proposée pour les poissons et d’environ 2 000 pour les annélides.
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Organismes terrestres
FDTE/VTR Importer Aucune donnée de bio-accumulation du 2,4,5-TCP chez les végétaux n'a été trouvée dans la littérature pour permettre d'estimer des facteurs de bioconcentration.
Conclusion sur la bioaccumulation
Bioaccumulation/ Biomagnification :
Des valeurs de BCF allant de 121 à 825 ont été mesurées chez la carpe exposée pendant 8 semaines à 1 et 10 µg.L-1 de 2,4,5-trichlorophénol.
Un BCF de 825 est utilisé dans la détermination des normes de qualité. Le document guide technique européen pour la dérivation des NQE recommande l'utilisation des valeurs par défaut suivantes pour ce qui est de la prise en compte de la biomagnification : BMF1 = BMF2 = 1. (HSDB, 1998)
FDTE/VTR Importer Le potentiel de bioaccumulation du 2,4,5-TCP est élevé.
Bibliographie
Toxicologie
Dernière vérification le 29/03/2024
Introduction
FDTE/VTR Importer L'ensemble des informations et des données toxicologiques provient de diverses monographies publiées par des organismes reconnus pour la qualité scientifique de leurs documents (US EPA, 1988 ; IARC, 1979, 1986 ; HSDB, 1998 ; ATSDR, 1999). Les références bibliographiques aux auteurs sont citées pour permettre un accès direct à l’information scientifique mais n’ont pas fait l’objet d’un nouvel examen critique par les rédacteurs de la fiche.
Toxicocinétique
Chez l'homme
Absorption
FDTE/VTR Importer Le 2,4,5-trichlorophénol est rapidement absorbé par la peau. La perméabilité cutanée a été estimée à 5,2 10-2 cm/h (US EPA, 1992).
Par voie orale, le 2,4,5-trichlorophénol est également très rapidement absorbé par le tractus gastro-intestinal. Il s’accumule peu dans l’organisme et la plus grande partie se retrouve rapidement dans l’urine et les fèces.
Par inhalation on dispose de très peu de données aussi bien chez l’homme que chez l’animal.
Chez l'animal
Métabolisme
FDTE/VTR Importer Une étude réalisée chez le mouton a montré que l’administration d’un précurseur du trichlorophénol, l’acide 2,4,5-trichlorophénoxyacétique (2,4,5-T) par voie orale (2 000 mg/kg pendant 28 jours), se métabolise rapidement en 2,4,5-trichlorophénol, que l’on retrouve distribué majoritairement au niveau du foie (6 fois plus que dans les reins). Il est non décelable au niveau des tissus adipeux (IARC, 1979). Comme les autres chlorophénols, le trichlorophénol agit sur le découplage de la phosphorylation oxydative au niveau de la membrane mitochondriale et empêche à terme la croissance des cellules (White-Stevens, 1971).
Synthèse
FDTE/VTR Importer Chez l'homme, de manière générale, les études portant sur le métabolisme et la cinétique d'absorption du 2,4,5-trichlorophénol sont très mal documentées.
Toxicité aiguë
Chez l'homme
Inhalation
FDTE/VTR Importer Par inhalation, les symptômes les plus fréquents consécutifs à l’exposition accidentelle aiguë au 2,4,5-trichlorophénol sont une augmentation de la transpiration, une forte agitation générale, des tremblements, des convulsions (qui peuvent être déclenchées par le bruit ou le toucher). Une dyspnée et un coma surviennent rapidement mais ces signes apparaissent moins vite qu’avec les dichlorophénols (Clayton et Clayton, 1993, 1994). L’exposition accidentelle de personnes au 2,4,5-trichlorophénol a mis en évidence l’augmentation de l’incidence des dysfonctionnements d’enzymes hépatiques, de même que l’apparition d’acné persistante avec une hyper kératose (May, 1973 ; Blank et al., 1983).
Voie cutanée
FDTE/VTR Importer L’exposition aiguë au 2,4,5-trichlorophénol par voie cutanée entraîne des rougeurs et œdèmes chez l’homme, parfois jusqu’à des brûlures. Il est également très irritant pour les yeux, le nez, le pharynx et les poumons.
Chez l'animal
Voie orale
FDTE/VTR Importer Les valeurs de DL50 sont pour le 2,4,5-trichlorophénol de 1 000 mg/kg chez le cobaye, 820 mg/kg et 600 mg/kg respectivement chez le rat et la souris. Elles sont le reflet d’une toxicité modérée du 2,4,5-trichlorophénol par voie orale. Par contre, son sel de sodium présente une toxicité et un pouvoir irritant plus importants (Gosselin et al., 1984)
Voie cutanée
FDTE/VTR Importer Le caractère irritant du 2,4,5-trichlorophénol a été montré par application cutanée chez le lapin (McCollister et al., 1961).
Toxicité à doses répétées
Effets généraux
Généralités
FDTE/VTR Importer Les principales voies d’exposition en milieu professionnel sont l’inhalation et la voie cutanée. L’eau de boisson constitue dans la population générale la principale source de contamination par voie orale (NIOSH, 1991). Il n’existe pas de données relatives à l’exposition chronique uniquement au 2,4,5-trichlorophénol chez l’homme. Les données dont on dispose n’excluent jamais la présence d’aérocontaminants parmi lesquels la tétrachlorodibenzo-para-dioxine qui est probablement responsable de la plupart des effets toxiques initialement attribués au 2,4,5-trichlorophénol. C’est le cas de la porphyrie cutanée tardive observée chez de nombreux travailleurs employés dans la fabrication du 2,4,5-T (Jones et al., 1986). Il en est probablement de même pour les autres effets tels que la chloracné persistante, la dysfonction hépatique et la faiblesse musculaire dont souffrent certains travailleurs de cette catégorie (IARC, 1986)
Chez l'homme
Inhalation
FDTE/VTR Importer L’étude de Ott, menée sur des travailleurs employés dans la fabrication du 2,4,5-T, ne mentionne aucun cas de chloracné ou de porphyrie pour des expositions inférieures à 4 mg/m3 de trichlorophénol et/ou 0,1 mg/m3 de 2,4,5-T. Les symptômes sont limités à une irritation nasale accompagnée d'éternuements (Ott et al., 1980). La présence éventuelle d’une protection cutanée pouvant expliquer ces résultats n’est pas précisée dans l’étude.
Dans un cas un peu particulier d'exposition aux vapeurs de trichlorophénol (sans que soit précisé l'isomère), les personnes exposées sur des périodes de 2 à 10 ans et plus se sont plaintes d'irritations au niveau des yeux et des voies aériennes, caractéristiques d’un effet aigu observé de manière répétitive. L’étude de la fonction respiratoire a montré une diminution du volume expiratoire maximal seconde de 75 %. Chez deux des 7 personnes exposées, il a été observé des signes radiologiques témoignant du caractère inflammatoire du 2,4,5-trichlorophénol et ne permettant pas d’exclure à long terme l’apparition de fibrose (Alexandersson et Hedenstierna, 1982).
Des conséquences hématologiques (excrétion importante de coproporphyrines) et hépatiques (augmentation du niveau sérique de cholestérol, des lipides et des phospholipides) de l'exposition au 2,4,5-trichlorophénol, toujours en présence d'autres contaminants, sont décrites dans deux études réalisées en Tchécoslovaquie et en Pologne (Jirasek et al., 1974 ; Pazelerova et al., 1974 ; Bleiberg et al., 1964). Ces deux mêmes études mentionnent également des atteintes neurologiques fonctionnelles chez 23 % des personnes exposées, ainsi qu'un comportement neurasthénique dans 60 % des cas. Un état dépressif caractérisé par une diminution de la capacité psychique et intellectuelle, une grande fatigue avec baisse de l'activité sexuelle ont également été ressentis par des personnes exposées sur une longue durée (15 ans) au 2,4,5-trichlorophénol et souffrant par ailleurs de chloracné (Kleu et Goltz, 1971).
Voie cutanée
FDTE/VTR Importer Des dermatoses de contact photoallergiques ont été décrites chez l’homme (Butler, 1937 ; Stingily, 1941 ; Zelikov et Danilov, 1974 ; Adams, 1972). Elles incluent des lésions papulofolliculaires, des comédons, des kystes sébacés et une hyperkératose.
Chez l'animal
Voie orale
FDTE/VTR Importer Chez le rat, l’administration par voie orale (98 jours) de 2,4,5-trichlorophénol à des concentrations de 3 000 et 10 000 ppm (0,3 et 1 g/kg masse corporelle/jour) a entraîné un retard de la prise de poids. À ces concentrations, des lésions dégénératives du foie et des reins ont pu être observées. Elles restent plus discrètes au niveau de la paroi de la vésicule biliaire. Alors que l’intensité des lésions dépend de la dose administrée, les auteurs ont pu dans cette étude établir un NOAEL de 100 mg/kg poids/jour (McCollister et al., 1961). Par contre les paramètres hématologiques, de même que les analyses histologiques des poumons, du cœur, du pancréas et des testicules ne sont pas modifiés par l'administration du 2,4,5-trichlorophénol. Il s’agit de la seule étude de toxicité subchronique disponible dans la bibliographie.
L’absence du pouvoir porphyrinogène du 2,4,5-trichlorophénol, suspecté chez l’homme, a été confirmée par une étude animale (Vizethum et Goertz, 1979).
Effets cancérigènes
Classifications
Organisme | Classification | Année |
---|---|---|
UE | FDTE/VTR Importer Non classé cancérigène | 2004 |
IARC | FDTE/VTR Importer Non déterminé | |
US EPA | FDTE/VTR Importer Non déterminé |
Chez l'homme
Toutes voies
FDTE/VTR Importer L’IARC et l’US EPA considèrent que l’absence de données chez l’homme et l'insuffisance des données chez l’animal ne permettent pas de conclure sur le pouvoir cancérogène du 2,4,5-trichlorophénol (IARC, 1986). Un travail de synthèse a été réalisé pour tenter d’établir sur une large population de travailleurs une relation de cause à effet entre les décès et l’exposition aux chlorophénols et leurs dérivés. Cette étude conclut à l’absence d’association entre le taux de mortalité par cancers et l’exposition aux chlorophénols ou leurs dérivés. Par contre, une tendance non significative de la fréquence d’apparition des cancers de l’estomac et des lymphomes a été observée chez les personnes travaillant dans les usines de production du 2,4,5-trichlorophénol (Ott et al., 1987).
Chez l'animal
Toutes voies
FDTE/VTR Importer Chez l’animal, les études de cancérogénèse sont peu concluantes pour le 2,4,5-trichlorophénol (IARC, 1986).
Effets génotoxiques
Classifications
Organisme | Classification | Année |
---|---|---|
UE | FDTE/VTR Importer Le 2,4,5-trichlorophénol a été examiné par l’Union Européenne mais n’a pas été classé | 2004 |
Effets sur la reproduction
Classifications
Organisme | Classification | Année |
---|---|---|
UE | FDTE/VTR Importer non classé | 2004 |
Chez l'homme
Toutes voies
FDTE/VTR Importer Dans une étude concernant l’exposition potentielle de 189 salariés au 2,4,5-trichlorophénol (présence également de pentachlorophénol et de dioxines), la mortalité périnatale n’a pas été significativement augmentée par comparaison à un groupe témoin (155 sujets non exposés) (Suskind et Hertzberg, 1984).
Synthèse
FDTE/VTR Importer Il existe peu de données chez l’homme concernant les effets du 2,4,5-trichlorophénol sur la reproduction.
Chez l'animal
Voie orale
FDTE/VTR Importer Les travaux menés sur le 2,4,5-trichlorophénol administré par gavage chez la souris n’ont pas mis en évidence d’anomalies sur la reproduction pour des expositions à des doses uniques de l’ordre de 800 à 900 mg/kg ou répétées voisines de 300 mg/kg/j (Hood et al., 1979). Dans une autre étude, où seules deux doses de 0,9 et 9 mg/kg ont été testées, les résultats mentionnant une faible augmentation de la mortalité sont peu clairs, et les auteurs concluent à l’absence d’effet tératogène du 2,4,5-trichlorophénol (Neubert et Dielman, 1972).
Effets sur le développement
Chez l'homme
Toutes voies
FDTE/VTR Importer Il existe peu de données chez l’homme concernant les effets du 2,4,5-trichlorophénol sur le développement.
Chez l'animal
Voie orale
FDTE/VTR Importer Les travaux menés sur le 2,4,5-trichlorophénol administré par gavage chez la souris n’ont pas mis en évidence d’anomalies sur le développement pour des expositions à des doses uniques de l’ordre de 800 à 900 mg/kg ou répétées voisines de 300 mg/kg/j (Hood et al., 1979).
Valeurs accidentelles
Autres seuils accidentels
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Valeurs réglementaires
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Valeurs de référence
Introduction
SANTE HUMAINE
Ce chapitre traite de la toxicité chronique induite par la substance sur l'homme soit via la consommation d'organismes aquatiques contaminés, soit via l'eau de boisson.
Dans les tableaux ci-dessous, ne sont reportés pour chaque type de test que les résultats permettant d'obtenir les NOEC ou la valeur toxicologique de référence (VTR) les plus protectrices. Compte tenu du mode d'exposition envisagée, seuls les tests sur mammifères exposés par voie orale (dans l'alimentation ou par gavage) ont été recherchés.
Toutes les données présentées ont été validées.
Les résultats de toxicité sont principalement donnés sous forme de doses journalières : NOAEL (No Observed Adverse Effect Level), ou LOAEL (Lowest Observed Adverse Effect Level). NOAEL et LOAEL sont exprimées en termes de quantité de substance administrée par unité de masse corporelle de l'animal testé, et par jour.
TOXICITE
Pour l'évaluation des effets sur la santé humaine, seuls les résultats sur mammifères sont considérés comme pertinents. Contrairement à l'évaluation des effets pour les prédateurs, les effets de type cancérigène ou mutagène sont également pris en compte.
(2) Cette VTR a été déterminée par US EPA
FDTE/VTR Importer Une Valeur Toxicologique de Référence (VTR) est un indice qui est établi à partir de la relation entre une dose externe d'exposition à une substance et la survenue d'un effet néfaste. Les valeurs toxicologiques de référence proviennent de différents organismes. L'INERIS présente en première approche les VTR publiées par l'ATSDR, l'US EPA et l'OMS. En seconde approche, les VTR publiées par d'autres organismes, notamment Santé Canada, le RIVM et l'OEHHA, peuvent être retenues pour la discussion si des valeurs existent.
Autres valeurs des organismes reconnus
Description
FDTE/VTR Importer Effets à seuil - Exposition chronique par voie orale :
L’US EPA (IRIS) propose un RfD de 0,1 mg/kg/jour pour une exposition chronique au 2,4,5-trichlorophénol par voie orale (1988).
Cette valeur a été établie à partir d’une étude où l’apparition de pathologies hépatique et rénale a pu être observée chez le rat (McCollister et al., 1961). Elle est calculée sur la base d’un NOAEL de 100 mg/kg/jour. L’US EPA émet cependant quelques réserves sur cette étude, pour laquelle le nombre d’animaux testés par dose était insuffisant, et où il existe peu de données relatives à la toxicité de la substance considérée. L’US EPA préconise donc d’utiliser cette valeur avec prudence.
Facteur d'incertitude : un facteur d’incertitude de 1000 est appliqué pour tenir compte de la variabilité intra et inter-espèces (facteur 100) et de l’extrapolation des effets sub-chroniques à des effets chroniques (facteur 10).
Le RIVM propose une TDI de 3.10-3 mg/kg/jour pour une exposition chronique au 2,4,5-trichlorophénol par voie orale (Baars et al., 2001).
Cette valeur a été établie pour le 2,4 dichlorophénol et a été ensuite appliquée pour tous les chlorophénols (mono, di, tri et tétra). Elle est fondée sur les modifications de la réponse immunitaire chez le rat exposé au 2,4-dichlorophénol dans l'eau de boisson (Exon et Koller, 1985). Pour cette étude, un NOAEL de 0,3 mg/kg/j a été établi.
Facteur d'incertitude : un facteur d’incertitude de 100 est appliqué pour tenir compte de la variabilité intra (facteur 10) et inter-espèces (facteur 10).
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Bibliographie
Ecotoxicologie
Dernière vérification le 29/03/2024
Introduction
Evaluations existantes :
-
Effets endocriniens :
Le 2,4,5-Trichlorophénol n'est pas cité dans la stratégie communautaire concernant les perturbateurs endocriniens (E.C., 2004) et dans le rapport d'étude de la DG ENV sur la mise à jour de la liste prioritaire des perturbateurs endocriniens à faible tonnage (Petersen et al., 2007).
Critères PBT / POP :
La substance n'est pas citée dans les listes PBT/vPvB1 (C.E., 2006) ou POP2 (PNUE, 2001).
Normes de qualité existantes (ETOX, 20113) :
Allemagne : Norme de qualité pour les eaux prélevées destinées à la consommation = 1 µg.L-1 Etats-Unis : Critère de qualité pour les organismes aquatiques et l'eau douce = 63 µg.L-1 Etats-Unis : Critère de qualité pour la consommation de
poisson et la protection de la santé = 9800 µg.L-1
Substance(s) associée(s) :
Acide 2,4,5-trichlorophénoxyacétique Hexachlorophène
[1] Les PBT sont des substances persistantes, bioaccumulables et toxiques et les vPvB sont des substances très persistantes et très bioaccumulables. Les critères utilisés pour la classification des PBT sont ceux fixés par l'Annexe XIII du règlement n°1907/2006 (REACH).
[2] Les Polluants Organiques Persistants (POP) sont des substances persistantes (aux dégradations biotiques et abiotiques), fortement liposolubles (et donc fortement bioaccumulables), et volatiles (et peuvent donc être transportées sur de longues distances et être retrouvée de façon ubiquitaire dans l'environnement). Les critères utilisés pour la classification POP sont ceux fixés par l'Annexe 5 de la Convention de Stockholm placée sous l'égide du PNUE (Programme des Nations Unies pour l'Environnement).
[3] Les données issues de cette source (http://webetox.uba.de/webETOX/index.do) ne sont données qu'à titre indicatif ; elles n'ont donc pas fait l'objet d'une validation par l'INERIS.
FDTE/VTR Importer L'objectif de cette rubrique est d'estimer les effets à long terme sur la faune et la flore, les résultats nécessaires à cette évaluation sont présentés. Lorsqu'un nombre suffisant de résultats d'écotoxicité chronique est disponible, les résultats d'écotoxicité aiguë ne sont pas fournis. Lorsque l'écotoxicité chronique n’est pas suffisamment connue, les résultats d'écotoxicité aiguë sont présentés et peuvent servir de base pour l'extrapolation des effets à long terme.
Dangers
Description
ORGANISMES AQUATIQUES
Dans les tableaux ci-dessous, sont reportés pour chaque taxon, uniquement les résultats des tests d'écotoxicité montrant la plus forte sensibilité à la substance. Toutes les données présentées ont été étudiées par l'INERIS et/ou validées par un organisme international reconnu.
Ces résultats d'écotoxicité sont principalement exprimés sous forme de NOEC (No Observed Effect Concentration), concentration sans effet observé, d'EC10 concentration produisant 10% d'effets et équivalente à la NOEC, ou de EC50, concentration produisant 50% d'effets. Les NOEC sont principalement rattachées à des tests chroniques, qui mesurent l'apparition d'effets sub-létaux à long terme, alors que les EC50 sont plutôt utilisées pour caractériser les effets à court terme.
ECOTOXICITE
Les tableaux ci-dessous répertorient les données d'écotoxicité jugées pertinentes pour notre étude.
ECOTOXICITE AQUATIQUE AIGUË
ECOTOXICITE AQUATIQUE CHRONIQUE
Valeurs de danger
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Synthèse
Eau douce
FDTE/VTR Importer Paramètres d’écotoxicité aiguë :
Paramètres d’écotoxicité chronique
Il n'existe que très peu de données de toxicité chronique du 2,4,5-TCP sur les organismes aquatiques.
Aucune donnée fiable n'a pu être trouvée pour les algues, pour les micro-crustacés ou pour les organismes benthiques.
Sol
FDTE/VTR Importer Paramètres d’écotoxicité aiguë
Les données de toxicité aiguë sur les organismes terrrestres sont peu nombreuses. Par contre, Van Gestel et Ma (1988) ont réalisé une étude comparative, citée par RIVM (1999). Ils ont montré que, chez deux espèces d'oligochètes, la toxicité aiguë du 2,4,5-TCP dépendait en partie de la nature du sol, et de son contenu en matière organique, et ont mis en évidence le rôle de l'adsorption du 2,4,5-TCP sur la matière organique. Les résultats de cette étude sont présentés dans le tableau suivant :
Par contre, aucune donnée fiable n'a pu être trouvée pour les végétaux ni les autres organismes du sol.
Biote
EMPOISONNEMENT SECONDAIRE
Ce chapitre traite de la toxicité chronique induite par la substance sur les prédateurs via la consommation d'organismes aquatiques contaminés (appelés biote, i.e. poissons ou invertébrés vivant dans la colonne d'eau ou dans les sédiments). Il s'agit donc d'évaluer la toxicité chronique de la substance par la voie d'exposition orale uniquement.
Dans les tableaux ci-dessous, ne sont reportés pour chaque type de test que les résultats permettant d'obtenir les NOEC ou la valeur toxicologique de référence (VTR) les plus protectrices. N'ont été recherchés que des tests sur mammifères ou oiseaux exposés par voie orale (exposition par l'alimentation ou par gavage). Toutes les données présentées ont été validées.
Les résultats de toxicité sont principalement donnés sous forme de doses journalières : NOAEL (No Observed Adverse Effect Level), ou LOAEL (Lowest Observed Adverse Effect Level). NOAEL et LOAEL sont exprimées en termes de quantité de substance administrée par unité de masse corporelle de l'animal testé, et par jour.
Pour calculer la norme de qualité liée à l'empoisonnement secondaire des prédateurs, il est nécessaire de connaître la concentration de substance dans le biote n'induisant pas d'effets observés pour les prédateurs (exprimée sous forme de NOEC). Il est possible de déduire une NOEC à partir d'une NOAEL grâce à des facteurs de conversion empiriques variables selon les espèces testées. Les facteurs utilisés ici sont ceux recommandés par le projet de guide technique européen pour la détermination de normes de qualité (E.C., 2011). Les valeurs de ces facteurs de conversion dépendent de la masse corporelle des animaux et de leur consommation journalière de nourriture. Celles-ci peuvent donc varier d'une façon importante selon le niveau d'activité et le métabolisme de l'animal, la valeur nutritive de sa nourriture, etc. En particulier elles peuvent être très différentes entre un animal élevé en laboratoire et un animal sauvage.
Afin de couvrir ces sources de variabilité, mais aussi pour tenir compte des autres sources de variabilité ou d'incertitude (variabilité inter et intra-espèces, extrapolation du court terme au long terme, etc.) des facteurs d'extrapolation sont nécessaires pour le calcul de la QSbiota sec pois. Les valeurs recommandées pour ces facteurs d'extrapolation sont données dans le guide technique européen (E.C., 2011). Un facteur d'extrapolation supplémentaire (AFdose-réponse) est utilisé dans le cas où la toxicité a été établie à partir d'une LOAEL plutôt que d'une NOAEL.
Les données obtenues sur les mammifères terrestres et les oiseaux, utilisées pour la détermination des valeurs guides pour la protection des prédateurs vis-à-vis de l’empoisonnement secondaire, sont répertoriées dans les tableaux ci-dessous.
ECOTOXICITE POUR LES VERTEBRES TERRESTRES TOXICITE ORALE POUR LES MAMMIFERES
(1) NOAEL : No Observed Adverse Effect Level
TOXICITE ORALE POUR LES OISEAUX
(1) NOAEL : No Observed Adverse Effect Level; LOAEL : Lowest Observed Adverse Effect Level
Valeurs écotoxicologiques
Introduction
Dans cette rubrique, sont reportées des valeurs de référence pour la protection des écosystèmes aquatiques et de la santé humaine via l’environnement.
Dans cette rubrique, sont reportées des valeurs de référence pour la protection des écosystèmes aquatiques et de la santé humaine via l’environnement.
Elles peuvent avoir un statut de « Valeur réglementaire » si elles sont issues
- de réglementations européennes et issues par exemple de dossiers d’évaluation des risques dans le cadre de processus d’autorisation de mise sur le marché des substances chimiques (c’est le cas des Concentrations Prédites Sans Effet pour l’environnement (PNEC) issues des dossiers réglementaires sous REACh ou dans le cas de la réglementation des produits biocides) ou issues de « Normes de Qualité Environnementale » (NQE) de la Directive Cadre européenne sur l’Eau (DCE) ;
- de réglementations françaises telles que les arrêtés de mise en application de la DCE à l’échelle nationale.
Elles peuvent être des « Valeurs guides » lorsque ce sont des propositions scientifiques de l’INERIS qui ne sont pas reportées dans des textes réglementaires. C’est le cas de toutes les valeurs établies par l’INERIS pour guider l’évaluation de la qualité des milieux aquatiques pour les substances qui n’ont pas, ou pas encore, un statut réglementaire dans le contexte de la DCE.
Les « Valeurs Guides Environnementales » (VGE) et les « Normes de Qualité Environnementale » (NQE) sont les outils consacrés pour l’évaluation de la qualité des eaux de surface, dont l’établissement est basé sur une même méthodologie européenne dédiée (E.C., 2018).
Leur construction, d’un point de vue méthodologique, est donc similaire.
Valeurs guides
Description
NORMES DE QUALITE POUR LA COLONNE D'EAU
Les normes de qualité pour les organismes de la colonne d'eau sont calculées conformément aux recommandations du guide technique européen pour la détermination des normes de qualité environnementale (E.C., 2011). Elles sont obtenues en divisant la plus faible valeur de NOEC ou d'EC50 valide par un facteur d'extrapolation (AF, Assessment Factor).
La valeur de ce facteur d'extrapolation dépend du nombre et du type de tests pour lesquels des résultats valides sont disponibles. Les règles détaillées pour le choix des facteurs sont données dans le guide technique européen (E.C., 2011).
En ce qui concerne les organismes marins, selon le guide technique pour la détermination de normes de qualité environnementale (E.C., 2011), la sensibilité des espèces marines à la toxicité des substances organiques peut être considérée comme équivalente à celle des espèces dulçaquicoles, à moins qu'une différence ne soit montrée.
Néanmoins, le facteur d'extrapolation appliqué pour déterminer les normes de qualité pour le milieu marin doit prendre en compte les incertitudes additionnelles telles que la sous-représentation des taxons clés et une diversité d'espèces plus complexe en milieu marin.
Moyenne annuelle (AA-QSwater_eco et AA-QSmarine_eco) :
Une concentration annuelle moyenne est déterminée pour protéger les organismes de la colonne d'eau d'une possible exposition prolongée.
Pour le 2,4,5-trichlorophénol, on dispose de données pour trois niveaux trophiques en aigu et pour deux niveaux trophiques en chronique. Pour les expositions aiguës et chroniques, les poissons sont les plus sensibles. La valeur de la NOEC obtenue après une exposition de 90 jours est égale à 0.108 mg.L-1. Un facteur 10 s'applique conformément au guide technique européen pour la détermination des normes de qualité environnementale (E.C., 2011) :
En ce qui concerne les organismes marins, on dispose de données pour trois niveaux trophiques en aigu mais d'aucune donnée en chronique. En l'absence de taxon additionnel (mollusque, echinodermes, ...) et conformément au guide technique européen pour la détermination des normes de qualité environnementale (E.C., 2011), la AA-QSmarine_eco sera déterminée en appliquant un facteur de sécurité de 100 à la NOEC (90 j) à 0.108 mg.L-1 obtenue sur Oncorhynchus mykiss. L'INERIS propose donc la valeur suivante :
Concentration Maximum Acceptable (MAC et MACmarine) :
La concentration maximale acceptable est calculée afin de protéger les organismes de la colonne d'eau de possibles effets de pics de concentrations de courtes durées (E.C., 2011).
Pour le 2,4,5-trichlorophénol, on dispose de données aiguës pour trois niveaux trophiques. L'espèce la plus sensible est Oncorhynchus mykiss. Par défaut, un facteur d'extrapolation de 100 s'applique pour calculer la MAC. Selon le guide technique pour la détermination des normes de qualité environnementale (E.C., 2011), pour les substances qui n'ont pas de mode d'action spécifique et pour lesquelles les données disponibles montrent que la variation interspécifique est faible, le facteur peut être diminué. Pour le 2,4,5-trichlorophénol, l'écart-type des valeurs Log de L(E)C50 est < 0.5 et cette variation peut être considérée comme faible. Un facteur d'extrapolation de 10 est donc proposé pour calculer la MAC :
Pour le milieu marin, on dispose de données aiguës pour trois niveaux trophiques. Pour les mêmes raisons que celles évoquées pour le compartiment eau douce et conformément au guide technique européen pour la détermination des normes de qualité environnementale (E.C., 2011) un facteur d'extrapolation de 100 s'applique pour déterminer la MACmarine. L'INERIS propose donc la valeur suivante :
VALEUR GUIDE DE QUALITE POUR LE SEDIMENT (QSSED ET QSSED-MARIN)
Un seuil de qualité dans le sédiment est nécessaire (i) pour protéger les espèces benthiques et (ii) protéger les autres organismes d'un risque d'empoisonnement secondaire résultant de la consommation de proies provenant du benthos. Les principaux rôles des normes de qualité pour les sédiments sont de :
- Identifier les sites soumis à un risque de détérioration chimique (la norme sédiment est dépassée)
- Déclencher des études pour l'évaluation qui peuvent conduire à des études plus poussées et potentiellement à des programmes de mesures
- Identifier des tendances à long terme de la qualité environnementale (Art. 4 Directive 2000/60/CE) (C.E., 2000).
Aucune information d'écotoxicité pour les organismes benthiques n'a été trouvée dans la littérature.
A défaut, une valeur guide pour le sédiment peut être calculée à partir du modèle de l'équilibre de partage.
Ce modèle suppose que :
- il existe un équilibre entre la fraction de substances adsorbées sur les particules sédimentaires et la fraction de substances dissoutes dans l'eau interstitielle du sédiment,
- la fraction de substances adsorbées sur les particules sédimentaires n'est pas biodisponible pour les organismes et que seule la fraction de substances dissoutes dans l'eau interstitielle est susceptible d'impacter les organismes,
- la sensibilité intrinsèque des organismes benthiques aux toxiques est équivalente à celle des organismes vivant dans la colonne d'eau. Ainsi, la norme de qualité pour la colonne d'eau peut être utilisée pour définir la concentration à ne pas dépasser dans l'eau interstitielle.
Une valeur guide de qualité pour le sédiment peut être alors calculée selon l'équation suivante (E.C., 2011) :
Avec :
RHOsed : masse volumique du sédiment en [Kgsed.m-3sed]. En l'absence d'une valeur exacte, la valeur générique proposée par le document guide technique européen (E.C., 2011) est utilisée : 1300 kg.m-3 .
Ksed-eau : coefficient de partage sédiment/eau en m3/m3 . En l'absence d'une valeur exacte, les valeurs génériques proposées par le guide technique européen (E.C., 2011) sont utilisées. Le coefficient est alors calculé selon la formule suivante : 0.8 + 0.025 * Koc soit Ksed-eau = 58 m3/m3
Pour le 2,4,5-trichlorophénol, on obtient :
QSsed wet weight = 490 µg.kg-1poids humide
La concentration correspondante en poids sec peut être estimée en tenant compte du facteur de conversion suivant :
Avec :
Fsolidesed : fraction volumique en solide dans les sédiments en [m3solide/m3susp]. En l'absence d'une valeur exacte, la valeur générique proposée par le document guide technique européen (E.C., 2011) est utilisée : 0.2 m3/m3 .
RHOsolide : masse volumique de la partie sèche en [kgsolide/m3solide]. En l'absence d'une valeur exacte, la valeur générique proposée par le document guide technique européen (E.C., 2011) est utilisée : 2500 kg.m-3 .
Pour le 2,4,5-trichlorophénol , la concentration correspondante en poids sec est :
Selon la même approche que pour le sédiment d'eau douce, une valeur guide de qualité pour le sédiment marin peut être calculée selon la formule suivante :
Pour le 2,4,5-trichlorophénol , on obtient :
QSsed-marin wet weight = 49 µg.kg-1poids humide
La concentration correspondante en poids sec est alors la suivante:
Le log Kow de la substance étant inférieur à 5, un facteur additionnel de 10 n'est pas jugé nécessaire.
Il faut rappeler que les incertitudes liées à l'application du modèle de l'équilibre de partage sont importantes. Les sédiments naturels peuvent avoir des propriétés très variables en termes de composition (nature et quantité de matières organiques, composition minéralogique), de granulométrie, de conditions physico-chimiques, de conditions dynamiques (taux de déposition/taux de resuspension). Par ailleurs ces propriétés peuvent évoluer dans le temps en fonction notamment des conditions météorologiques et de la morphologie de la masse d'eau. Si bien que le partage entre la fraction de substance adsorbée et la fraction de substance dissoute peut être extrêmement variable d'un sédiment à un autre et l'hypothèse d'un équilibre entre ces deux fractions ne semble pas très réaliste pour des conditions naturelles.
Par ailleurs, certains organismes benthiques peuvent ingérer les particules sédimentaires, et donc être contaminés par la fraction de substance adsorbée sur ces particules, ce qui n'est pas pris en compte par la méthode.
NORME DE QUALITE EMPOISONNEMENT SECONDAIRE (QSBIOTA_SEC POIS)
La norme de qualité pour l'empoisonnement secondaire (QSbiota sec pois) est calculée conformément aux recommandations du guide technique européen (E.C., 2011). Elle est obtenue en divisant la plus faible valeur de NOEC valide par les facteurs d'extrapolation recommandés (E.C., 2011).
Pour le 2,4,5-trichlorophénol, un facteur de 90 est appliqué car la durée du test retenu (NOAEL à 100 mg/kgcorporel/j sur le rat, soit une NOEC de 2000 mg.kg-1biota) est de 98 jours. On obtient donc :
Cette valeur de norme de qualité pour l'empoisonnement secondaire peut être ramenée :
- à une concentration dans l'eau douce selon la formule suivante :
- à une concentration dans l'eau marine selon la formule suivante :
Avec :
BCF : facteur de bioconcentration,
1 BMF: facteur de biomagnification,
2 BMF: facteur de biomagnification additionnel pour les organismes marins.
Ce calcul tient compte du fait que la substance présente dans l'eau du milieu peut se bioaccumuler dans le biote. Il donne la concentration à ne pas dépasser dans l'eau afin de respecter la valeur de la norme de qualité pour l'empoisonnement secondaire déterminée dans le biote.
La bioaccumulation tient compte à la fois du facteur de bioconcentration (BCF, ratio entre la concentration dans le biote et la concentration dans l'eau) et du facteur de biomagnification (BMF, ratio entre la concentration dans l'organisme du prédateur en bout de chaîne alimentaire, et la concentration dans l'organisme de la proie au début de la chaîne alimentaire). En l'absence de valeurs mesurées pour le BMF1 et le BMF2, celles-ci peuvent être estimées à partir du BCF selon le guide technique européen (E.C., 2011).
Ce calcul n'est donné qu'à titre indicatif. Il fait en effet l'hypothèse qu'un équilibre a été atteint entre l'eau et le biote, ce qui n'est pas véritablement réaliste dans les conditions du milieu naturel. Par ailleurs il repose sur un facteur de bioaccumulation qui peut varier de façon importante entre les espèces considérées.
Pour le 2,4,5-trichlorophénol, un BCF de 825 et un BMF1 = BMF2 de 1 (cf. E.C., 2011) ont été retenus. On a donc :
NORME DE QUALITE POUR LA SANTE HUMAINE VIA LA CONSOMMATION DES PRODUITS DE LA PECHE (QSBIOTA_HH)
La norme de qualité pour la santé humaine est calculée de la façon suivante (E.C., 2011) :
Ce calcul tient compte de :
- un facteur correctif de 10% (soit 0.1) : la VTR donnée ne tient compte en effet que d'une exposition par voie orale, et pour la consommation de produits de la pêche uniquement. Mais la contamination peut aussi se faire par la consommation d'autres sources de nourriture, par la consommation d'eau, et d'autres voies d'exposition sont possibles (inhalation ou contact cutané). Le facteur correctif de 10% (soit 0.1) permet de rendre l'objectif de qualité plus sévère d'un facteur 10 afin de tenir compte de ces autres sources de contamination possibles.
- la valeur toxicologique de référence (VTR), correspondant à une dose totale admissible par jour ; pour cette substance elle sera considérée égale à 100 µg/kgcorporel/j (cf. tableau ci-dessus),
- un poids corporel moyen de 70 kg,
- Fsécurité : facteur de sécurité supplémentaire pour tenir compte des potentiels effets CMR ou de perturbation endocrine de la substance. Le 2,4,5-trichlorophénol ne présentant aucune de ces propriétés, le facteur de sécurité est fixé à 1.
- Cons. Journ. Moy : une consommation journalière moyenne de produits de la pêche (poissons, mollusques, crustacés) égale à 115 g par jour.
Ce calcul n'est donné qu'à titre indicatif. Il peut être inadapté pour couvrir les risques pour les individus plus sensibles ou plus vulnérables (masse corporelle plus faible, forte consommation de produits de la pêche, voies d'exposition individuelles particulières). Le facteur correctif de 10% n'est donné que par défaut, car la contribution des différentes voies d'exposition varie selon les propriétés de la substance (et en particulier sa distribution entre les différents compartiments de l'environnement), ainsi que selon les populations considérées (travailleurs exposés, exposition pour les consommateurs/utilisateurs, exposition via l'environnement uniquement). L'hypothèse cependant que la consommation des produits de la pêche ne représente pas plus de 10% des apports journaliers contribuant à la dose journalière tolérable apporte une certaine marge de sécurité (E.C., 2011).
Pour le 2,4,5-trichlorophénol , le calcul aboutit à :
Comme pour l'empoisonnement secondaire, la concentration correspondante dans l'eau du milieu peut être estimée en tenant compte de la bioaccumulation de la substance :
- à une concentration dans l'eau douce selon la formule suivante :
- à une concentration dans l'eau marine selon la formule suivante :
Pour le 2,4,5-trichlorophénol, on obtient donc :
NORME DE QUALITE POUR LA SANTE HUMAINE VIA L'EAU DE BOISSON (QSdw_hh)
En principe, lorsque des normes de qualité dans l'eau de boisson existent, soit dans la Directive 98/83/CE (C.E., 1998), soit déterminées par l'OMS, elles peuvent être adoptées. Les valeurs réglementaires de la Directive 98/83/CE doivent être privilégiées par rapport aux valeurs de l'OMS qui ne sont que de simples recommandations.
Il faut signaler que ces normes réglementaires ne sont pas nécessairement établies sur la base de critères (éco)toxicologiques (par exemple les normes pour les pesticides avaient été établies par rapport à la limite de quantification analytique de l'époque pour ce type de substance, soit 0.1 µg.L-1).
Pour le 2,4,5-trichlorophénol , aucune valeur n'est fixée par la Directive 98/83/CE ou par l'OMS.
A titre de comparaison, la valeur seuil provisoire pour l'eau de boisson est calculée de la façon suivante (E.C., 2011):
Ce calcul tient compte de :
- la valeur toxicologique de référence (VTR), correspondant à une dose totale admissible par jour ; pour cette substance elle sera considérée égale à 100 µg/kgcorporel/j (cf. tableau ci-dessus),
- Cons.moy.eau [L.j-1] : une consommation d'eau moyenne de 2 L par jour,
- un poids corporel moyen de 70 kg,
- un facteur correctif de 10% (soit 0.1) afin de tenir compte de ces autres sources de contamination possibles.
- Fsécurité : facteur de sécurité supplémentaire pour tenir compte des potentiels effets CMR ou de perturbation endocrine de la substance. le 2,4,5-trichlorophénol ne présentant aucune de ces propriétés, le facteur de sécurité est fixé à 1.
L'eau de boisson est obtenue à partir de l'eau brute du milieu après traitement pour la rendre potable. La fraction éliminée lors du traitement dépend de la technologie utilisée ainsi que des propriétés de la substance.
Ainsi, la norme de qualité correspondante dans l'eau brute se calcule de la manière suivante :
En l'absence d'information, on considèrera que la fraction éliminée est nulle et le critère pour l'eau de boisson s'appliquera alors à l'eau brute du milieu. Par ailleurs, on rappellera que ce calcul n'est donné qu'à titre indicatif et peut s'avérer inadéquat pour certaines substances et certaines populations.
Pour le 2,4,5-trichlorophénol, on obtient :
En l'absence de valeur fixée par la directive 98/83/CE la valeur seuil provisoire pour l'eau de boisson calculée est proposée comme norme de qualité pour l'eau destinée à la production d'eau potable.
FDTE/VTR Importer Les données de toxicité chronique ne sont disponibles que pour les poissons. Par conséquent, il est possible de calculer une PNECeau en appliquant un facteur de sécurité de 100 à la valeur de NOEC déterminée pour Pimephales promelas (Norbert-King, 1989) :
PNECeau = 1,6 µg L-1
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Synthèse
PROPOSITION DE NORME DE QUALITE ENVIRONNEMENTALE (NQE)
La NQE est définie à partir de la valeur de la norme de qualité la plus protectrice parmi tous les compartiments étudiés.
Pour le 2,4,5-trichlorophénol, la norme de qualité pour la protection de la santé humaine vis-à-vis de la consommation de produits de la pêche est la valeur la plus faible pour l'ensemble des approches considérées. La proposition de NQE pour le 2,4,5-trichlorophénol est donc la suivante :
PROPOSITION DE NORME DE QUALITE ENVIRONNEMENTALE
VALEURS GUIDES POUR LE SEDIMENT
Avec un Koc de 2300 L.kg-1 et un log Kow = 3.72, la mise en œuvre d'un seuil pour le sédiment peut être recommandée selon le projet de guide européen (E.C., 2011).
Bibliographie
Archives
Dernière vérification le 29/03/2024
Documents
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