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1,1,2-trichloroéthane (79-00-5)
Informations générales
Dernière vérification le 20/12/2024
Identification
Code EC
Code SANDRE
Numéro CIPAC
Classement transport
Classification CLP
Méthodes analytiques
Introduction
Air
Eau
Sol
Autres milieux
Programmes
Physico-Chimie
Dernière vérification le 29/03/2024
Généralités
Poids moléculaire
133.40 g/mol
Tableau des paramètres
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Bibliographie
Comportement et devenir dans les milieux
Dernière vérification le 29/03/2024
Matrices
Milieu eau douce
Volatilisation :
Le temps de demi-vie (dissipation) du 1,1,2 trichloroéthane est estimé à 4,6 heures dans une rivière et à 60 heures dans un étang. Le monitoring dans une portion du Rhin donne un temps de demi-vie de 1,9 jours. Au vu de ces résultats et de sa constante de Henry, la substance semble volatile. (HSDB, 2005)
Milieu sédiment eau douce
Adsorption :
D'après les résultats obtenus pour le Koc, la substance semble être faiblement adsorbable.
L'intervalle de valeurs 60-209 L.kg-1 est utilisé dans la détermination de la norme de qualité pour les sédiments. (E.C., 2000 ; BUA, 1994; HSDB, 2008)
Milieu terrestre
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Persistance
Biodégradabilité
Biodégradabilité :
5% après 28 jours (OECD 301 C). La substance est non facilement biodégradable (OECD, 2000).
Le chlorure de vinyle est un produit de biodégradation du 1,1,2-trichloroéthane (HSDB, 2008).
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Dégradabilité abiotique
Hydrolyse :
La substance est stable à pH 4 et 7 à 25°C et hydrolysable en condition alcaline (85 jours à pH 9 à 25°C) (OECD, 2000).
Le temps de demi-vie du 1,1,2-trichloroéthane est estimé à 139 ans à 25°C. Aucune réaction d'hydrolyse n'est attendue en conditions environnementales. (BUA, 1994)
Photolyse :
Aucune réaction de photolyse n'est attendue. (HSDB, 2008)
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Bioaccumulation
Organismes aquatiques
Bioaccumulation :
BCF = 0.7-4 après 6 semaines à 25°C sur Cyprinus carpio (OECD 305C). Selon ces résultats, la substance ne peut pas être considérée comme bioaccumulable.
Un BCF de 4 est utilisé dans la détermination des normes de qualité (OECD, 2000) .
En l'absence de données mesurées, le document guide technique européen pour la dérivation des NQE recommande l'utilisation des valeurs par défaut suivantes pour ce qui est de la prise en compte de la biomagnification : BMF1= BMF2= 1.
(E.C., 2011)
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Bibliographie
Toxicologie
Dernière vérification le 29/03/2024
Valeurs accidentelles
Autres seuils accidentels
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Valeurs de référence
Introduction
SANTE HUMAINE
Ce chapitre traite de la toxicité chronique induite par la substance sur l'homme soit via la consommation d'organismes aquatiques contaminés, soit via l'eau de boisson.
Dans les tableaux ci-dessous, ne sont reportés pour chaque type de test que les résultats permettant d'obtenir les NOEC ou la valeur toxicologique de référence (VTR) les plus protectrices. Compte tenu du mode d'exposition envisagée, seuls les tests sur mammifères exposés par voie orale (dans l'alimentation ou par gavage) ont été recherchés.
Toutes les données présentées ont été validées.
Les résultats de toxicité sont principalement donnés sous forme de doses journalières : NOAEL (No Observed Adverse Effect Level), ou LOAEL (Lowest Observed Adverse Effect Level). NOAEL et LOAEL sont exprimées en termes de quantité de substance administrée par unité de masse corporelle de l'animal testé, et par jour.
TOXICITE
Pour l'évaluation des effets sur la santé humaine, seuls les résultats sur mammifères sont considérés comme pertinents. Contrairement à l'évaluation des effets pour les prédateurs, les effets de type cancérigène ou mutagène sont également pris en compte.
|
Type de test |
[mg/kgcorporel/j] |
Source |
Valeur toxicologique de référence (VTR) [µg/kgcorporel/j] |
Toxicité subchronique et/ou chronique |
Souris (femelles) Durée de l’étude : 90 jours Effets sur les érythrocytes, diminution de l’immunité spécifique humorale |
NOAEL = 3.9 |
ATSDR, 1989 US-EPA, 1988 |
4 (1) |
Cancérogenèse |
Souris Durée de l’étude : 78 semaines Effets : Carcinome hépatocellulaire |
Modèle multiétapes linéarisé |
US-EPA, 1988 |
1.75.10-2 (dose associée à un risque de 10-6) |
(1) Cette VTR a été déterminée par l'US EAP
|
Classement CMR |
Source |
Cancérogenèse |
La substance est inscrite à l’Annexe VI du règlement (CE) No 1272/2008 et fait l’objet d’un classement pour la cancérogénèse, en catégorie 2. |
C.E., 2008 |
Mutagénèse |
La substance est inscrite à l’Annexe VI du règlement (CE) No 1272/2008 mais ne fait pas l’objet d’un classement pour la mutagenèse. |
C.E., 2008 |
Toxicité pour la reproduction |
La substance est inscrite à l’Annexe VI du règlement (CE) No 1272/2008 mais ne fait pas l’objet d’un classement pour la reproduction. |
C.E., 2008 |
Autres valeurs des organismes reconnus
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Bibliographie
Ecotoxicologie
Dernière vérification le 29/03/2024
Introduction
Evaluations existantes :
OCDE (2000). High Production Program. SIDS Initial Assessment Report for 10th SIAM, 1,1,2-Trichloroethane (79-00-5).
Effets endocriniens :
Le 1,1,2-trichloroéthane n'est pas cité dans la stratégie communautaire concernant les perturbateurs endocriniens (E.C., 2004) et dans le rapport d'étude de la DG ENV sur la mise à jour de la liste prioritaire des perturbateurs endocriniens à faible tonnage (Petersen et al., 2007).
Critères PBT / POP :
La substance ne remplit pas les critères PBT/vPvB1 (C.E., 2006) ou POP2 (PNUE, 2001).
Normes de qualité existantes (ETOX, 20073) :
Etats-Unis :
- critère de qualité pour l'eau douce = 9400 µg.L-1,
- critère de qualité pour la consommation d'eau et de poissons = 0.6 µg.L-1,
Allemagne : norme de qualité pour les eaux prélevées destinées à la consommation = 10 µg.L-1,
Japon : norme de qualité pour l'eau douce = 6 µg.L-1,
Pays-Bas : objectif de qualité pour les eaux prélevées destinées à la consommation = 79 µg.L-1.
Substance(s) associée(s) :
1,1,1-trichloroéthane (CAS n° 71-55-6)
[1] Les PBT sont des substances persistantes, bioaccumulables et toxiques et les vPvB sont des substances très persistantes et très bioaccumulables. Les critères utilisés pour la classification des PBT sont ceux fixés par l'Annexe XIII du règlement n° 1907/2006 (REACH).
[2] Les Polluants Organiques Persistants (POP) sont des substances persistantes (aux dégradations biotiques et abiotiques), fortement bioaccumulables, et qui peuvent être transportées sur de longues distances et être retrouvée de façon ubiquitaire dans l'environnement. Les critères utilisés pour la classification POP sont ceux fixés par l'Annexe 5 de la Convention de Stockholm placée sous l'égide du PNUE (Programme des Nations Unies pour l'Environnement).
[3] Les données issues de cette source () ne sont données qu'à titre indicatif ; elles n'ont donc pas fait l'objet d'une validation par l'INERIS. http://webetox.uba.de/webETOX/index.do
Dangers
Description
ORGANISMES AQUATIQUES
Dans les tableaux ci-dessous, sont reportés pour chaque taxon, uniquement les résultats des tests d'écotoxicité montrant la plus forte sensibilité à la substance. Toutes les données présentées ont fait l'objet d'une validation.
Ces résultats d'écotoxicité sont principalement exprimés sous forme de NOEC (No Observed Effect Concentration), concentration sans effet observé, d'EC10 concentration produisant 10% d'effets et équivalente à la NOEC, ou de EC50, concentration produisant 50% d'effets. Les NOEC sont principalement rattachées à des tests chroniques, qui mesurent l'apparition d'effets sub-létaux à long terme, alors que les EC50 sont plutôt utilisées pour caractériser les effets à court terme.
ECOTOXICITE
ECOTOXICITE AQUATIQUE AIGUË
Organisme |
Espèce |
Critère d'effet |
Valeur [mg/L] |
Source |
|
Algues & plantes aquatiques |
Eau douce |
Phaeodactylum tricornutum |
ErC50 (96 h) |
60 |
OECD, 2000 |
Milieu marin |
Pas d’information disponible |
||||
Invertébrés |
Eau douce |
Daphnia magna |
LeBlanc (1980) cité 2000 et BUA, 1994 |
||
Milieu marin |
Pas d’information disponible |
||||
Sédiment |
Pas d’information disponible |
||||
Poissons |
Eau douce |
Lepomis macrochirus |
LC50 (96 h) |
40.2 |
OCDE, 2000 |
Milieu marin |
Pas d’information disponible |
ECOTOXICITE AQUATIQUE CHRONIQUE
Organisme |
Espèce |
Critère d'effet |
Valeur [mg/L] |
Source |
|
Algues & plantes aquatiques |
Eau douce |
Selenastrum capricornutum |
NOECr (72 h) |
51.4 |
OECD, 2000 |
Milieu marin |
Pas d’information disponible |
||||
Invertébrés |
Eau douce |
Daphnia sp. |
NOEC (21 d) (reproduction) |
18 |
BUA, 1994 |
Milieu marin |
Artemia sp. |
NOEC (21 d) (reproduction) |
10 |
BUA, 1994 |
|
Sédiment |
Pas d’information disponible |
||||
Poissons |
Eau douce |
Pimephales promelas, |
NOEC (32 j) (mortalité juvéniles) |
6 |
BUA, 1994 |
Milieu marin |
Pleuronectes platessa |
NOEC (56 j) (mortalité métamorphose des larves) |
3 |
OECD, 2000 |
EMPOISONNEMENT SECONDAIRE
Ce chapitre traite de la toxicité chronique induite par la substance sur les prédateurs via la consommation d'organismes aquatiques contaminés (appelés biote, i.e. poissons ou invertébrés vivant dans la colonne d'eau ou dans les sédiments). Il s'agit donc d'évaluer la toxicité chronique de la substance par la voie d'exposition orale uniquement.
Dans les tableaux ci-dessous, ne sont reportés pour chaque type de test que les résultats permettant d'obtenir les NOEC ou la valeur toxicologique de référence (VTR) les plus protectrices. N'ont été recherchés que des tests sur mammifères ou oiseaux exposés par voie orale (exposition par l'alimentation ou par gavage). Toutes les données présentées ont été validées.
Les résultats de toxicité sont principalement donnés sous forme de doses journalières : NOAEL (No Observed Adverse Effect Level), ou LOAEL (Lowest Observed Adverse Effect Level). NOAEL et LOAEL sont exprimées en termes de quantité de substance administrée par unité de masse corporelle de l'animal testé, et par jour.
Pour calculer la norme de qualité liée à l'empoisonnement secondaire des prédateurs, il est nécessaire de connaître la concentration de substance dans le biote n'induisant pas d'effets observés pour les prédateurs (exprimée sous forme de NOEC). Il est possible de déduire une NOEC à partir d'une NOAEL grâce à des facteurs de conversion empiriques variables selon les espèces testées. Les facteurs utilisés ici sont ceux recommandés par le guide technique européen pour la détermination de normes de qualité (E.C., 2011). Les valeurs de ces facteurs de conversion dépendent de la masse corporelle des animaux et de leur consommation journalière de nourriture. Celles-ci peuvent donc varier d'une façon importante selon le niveau d'activité et le métabolisme de l'animal, la valeur nutritive de sa nourriture, etc. En particulier elles peuvent être très différentes entre un animal élevé en laboratoire et un animal sauvage.
Afin de couvrir ces sources de variabilité, mais aussi pour tenir compte des autres sources de variabilité ou d'incertitude (variabilité inter et intra-espèces, extrapolation du court terme au long terme, etc.) des facteurs d'extrapolation sont nécessaires pour le calcul de la QSbiota sec pois. Les valeurs recommandées pour ces facteurs d'extrapolation sont données dans le guide technique européen (E.C., 2011). Un facteur d'extrapolation supplémentaire (AFdose-réponse) est utilisé dans le cas où la toxicité a été établie à partir d'une LOAEL plutôt que d'une NOAEL.
Les données obtenues sur les mammifères terrestres et les oiseaux, utilisées pour la détermination des valeurs guides pour la protection des prédateurs vis-à-vis de l’empoisonnement secondaire, sont répertoriées dans les tableaux ci-dessous.
ECOTOXICITE POUR LES VERTEBRES TERRESTRES
TOXICITE ORALE POUR LES MAMMIFERES
|
Type de test |
NOAEL(1) [mg/kgcorporel/j] |
Source |
Facteur de conversion |
[mg/kgbiota] |
Toxicité subchronique et/ou chronique |
Souris (femelles) Durée de l’étude : 90 jours Effets sur les érythrocytes, diminution de l’immunité spécifique humorale |
NOEL(2) = 3.9 |
OECD, 2000 |
8.3 |
32.4 |
Toxicité sur la reproduction |
Souris Gavage entre le 8ème et le 12ème jour de gestation Toxicité pour le développement |
NOEL(2) = 350 |
OECD, 2000 |
8.3 |
2905 |
TOXICITE ORALE POUR LES OISEAUX
|
Type de test |
[mg/kgcorporel/j] |
Source |
Facteur de conversion |
[mg/kgbiota] |
Toxicité subchronique et/ou chronique |
Pas d’information disponible |
||||
Toxicité pour la reproduction |
Pas d’information disponible |
(1) NOAEL : No Observed Adverse Effect Level; LOAEL : Low Observed Adverse Effect Level
Valeurs de danger
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Synthèse
Biote
Valeurs écotoxicologiques
Introduction
Dans cette rubrique, sont reportées des valeurs de référence pour la protection des écosystèmes aquatiques et de la santé humaine via l’environnement.
Elles peuvent avoir un statut de « Valeur réglementaire » si elles sont issues
- de réglementations européennes et issues par exemple de dossiers d’évaluation des risques dans le cadre de processus d’autorisation de mise sur le marché des substances chimiques (c’est le cas des Concentrations Prédites Sans Effet pour l’environnement (PNEC) issues des dossiers réglementaires sous REACh ou dans le cas de la réglementation des produits biocides) ou issues de « Normes de Qualité Environnementale » (NQE) de la Directive Cadre européenne sur l’Eau (DCE) ;
- de réglementations françaises telles que les arrêtés de mise en application de la DCE à l’échelle nationale.
Elles peuvent être des « Valeurs guides » lorsque ce sont des propositions scientifiques de l’INERIS qui ne sont pas reportées dans des textes réglementaires. C’est le cas de toutes les valeurs établies par l’INERIS pour guider l’évaluation de la qualité des milieux aquatiques pour les substances qui n’ont pas, ou pas encore, un statut réglementaire dans le contexte de la DCE.
Les « Valeurs Guides Environnementales » (VGE) et les « Normes de Qualité Environnementale » (NQE) sont les outils consacrés pour l’évaluation de la qualité des eaux de surface, dont l’établissement est basé sur une même méthodologie européenne dédiée (E.C., 2018).
Leur construction, d’un point de vue méthodologique, est donc similaire.
Valeurs guides
Description
NORMES DE QUALITE POUR LA COLONNE D'EAU
Les normes de qualité pour les organismes de la colonne d'eau sont calculées conformément aux recommandations du guide technique européen pour la détermination des normes de qualité environnementale (E.C., 2011). Elles sont obtenues en divisant la plus faible valeur de NOEC ou d'EC50 valide par un facteur d'extrapolation (AF, Assessment Factor).
La valeur de ce facteur d'extrapolation dépend du nombre et du type de tests pour lesquels des résultats valides sont disponibles. Les règles détaillées pour le choix des facteurs sont données dans le guide technique européen (E.C., 2011).
En ce qui concerne les organismes marins, selon le guide technique pour la détermination de normes de qualité environnementale (E.C., 2011), la sensibilité des espèces marines à la toxicité des substances organiques peut être considérée comme équivalente à celle des espèces dulçaquicoles, à moins qu'une différence ne soit montrée.
Moyenne annuelle (AA-QSwater_eco et AA-QSmarine_eco) :
Une concentration annuelle moyenne est déterminée pour protéger les organismes de la colonne d'eau d'une possible exposition prolongée.
Pour le 1,1,2-trichloroéthane, on dispose de données aiguës et chroniques pour trois niveaux trophiques. En aigu les invertébrés semblent être les plus sensibles alors qu'en chronique se sont les poissons. Cependant, on n'observe pas de différence de sensibilité marquée entre les différents taxa. C'est pourquoi et conformément au guide technique européen pour la détermination des normes de qualité environnementale (E.C., 2011), un facteur d'extrapolation de 10 est appliqué sur la plus faible donnée disponible pour déterminer la AA-QSwater_eco. L'INERIS propose donc la valeur suivante :
Cette AA-QSwater_eco (= PNEC) est proposée par l'OCDE (OCDE, 2000).
En ce qui concerne les organismes marins, aucune donnée n'est disponible en aigu et des données représentant deux niveaux trophiques (invertébrés et poissons) sont disponibles en chronique. Le jeu de données disponible ne permet pas de mettre en évidence une différence de sensibilité entre les espèces marines et dulçaquicoles. Pour le milieu marin, le facteur d'extrapolation appliqué doit prendre en compte les incertitudes additionnelles telles que la sous-représentation des taxons clés et une diversité d'espèces plus importante. Par conséquent et conformément au guide technique européen pour la détermination des normes de qualité environnementale (E.C., 2011), un facteur d'extrapolation de 100 est appliqué sur la plus faible donnée disponible pour déterminer la AA-QSmarine_eco. L'INERIS propose donc la valeur suivante :
Concentration Maximum Acceptable (MAC et MACmarine) :
La concentration maximale acceptable est calculée afin de protéger les organismes de la colonne d'eau de possibles effets de pics de concentrations de courtes durées (E.C., 2011).
On dispose de données aiguës pour trois niveaux trophiques. On n'observe pas de différence de sensibilité marquée entre les différents taxa. La plus faible donnée disponible est prise en compte pour le calcul de la MAC, soit la LC50 (48h) à 18 mg.L-1 pour Daphnia magna. Par défaut, un facteur d'extrapolation de 100 s'applique pour calculer la MAC. Selon le guide technique pour la détermination des normes de qualité environnementale (E.C., 2011), pour les substances qui n'ont pas de mode d'action spécifique et pour lesquelles les données disponibles montrent que la variation interspécifique est faible, le facteur peut être diminué. Pour le 1,1,2-trichloroéthane, l'écart-type des valeurs log de L(E)C50 est < 0.5 et cette variation peut être considérée comme faible.
Cependant, selon l'Annexe VI Règlement (CE) No 1272/2008 (C.E., 2008), le 1,1,2-trichloroéthane est classé Carc. 2 H351. En conséquence, le groupe d'expert considère que de telles substances ne devraient pas être trouvées dans l'environnement au dessus du mg.L-1 et recommande que le facteur d'extrapolation soit maintenu à 100 pour calculer la MAC.
Le guide européen pour la détermination des NQE (E.C., 2011) indique qu'il n'est pas recommandé de préconiser une MAC qui soit inférieure à l' AA-QSwater_eco et qu'il est préférable, le cas échéant, de fixer MAC = AA-QSwater_eco.
En ce qui concerne les organismes marins, aucune donnée aiguë n'est disponible. Le jeu de données disponible ne permet pas de mettre en évidence une différence de sensibilité entre les espèces marines et dulçaquicoles. Pour le milieu marin, le facteur d'extrapolation appliqué doit prendre en compte les incertitudes additionnelles telles que la sous-représentation des taxons clés et une diversité d'espèces plus importante. Par conséquent et selon les mêmes justifications que pour l'eau douce, un facteur d'extrapolation de 1000 est appliqué pour déterminer la MACmarine. L'INERIS propose donc la valeur suivante :
Le guide européen pour la détermination des NQE (E.C., 2011) indique qu'il n'est pas recommandé de préconiser une MACmarine qui soit inférieure à l'AA-QSmarine_eco et qu'il est préférable, le cas échéant, de fixer MACmarine = AA-QSmarine_eco.
Proposition de norme de qualité pour les organismes de la colonne d’eau (eau douce) |
|
Moyenne annuelle [AA-QSwater_eco] |
300 µg/L |
Concentration Maximum Acceptable [MAC] |
300 µg/L |
Proposition de norme de qualité pour les organismes de la colonne d’eau (eau marine) |
|
Moyenne annuelle [AA-QSmarine_eco] |
30 µg/L |
Concentration Maximum Acceptable [MACmarine_eco] |
30 µg/L |
VALEUR GUIDE POUR LES ORGANISMES BENTHIQUES (QSSED ET QSSED-MARIN)
Un seuil de qualité dans le sédiment est nécessaire (i) pour protéger les espèces benthiques et (ii) protéger les autres organismes d'un risque d'empoisonnement secondaire résultant de la consommation de proies provenant du benthos. Les principaux rôles des normes de qualité pour les sédiments sont de :
- Identifier les sites soumis à un risque de détérioration chimique (la norme sédiment est dépassée)
- Déclencher des études pour l'évaluation qui peuvent conduire à des études plus poussées et potentiellement à des programmes de mesures
- Identifier des tendances à long terme de la qualité environnementale (Art. 4 Directive 2000/60/CE) (C.E., 2000).
Aucune information d'écotoxicité pour les organismes benthiques n'a été trouvée dans la littérature pour les organismes aquatiques.
A défaut, une valeur guide pour le sédiment peut être calculée à partir du modèle de l'équilibre de partage.
Ce modèle suppose que:
- il existe un équilibre entre la fraction de substances adsorbées sur les particules sédimentaires et la fraction de substances dissoutes dans l'eau interstitielle du sédiment,
- la fraction de substances adsorbées sur les particules sédimentaires n'est pas biodisponible pour les organismes et que seule la fraction de substances dissoutes dans l'eau interstitielle est susceptible d'impacter les organismes,
- la sensibilité intrinsèque des organismes benthiques aux toxiques est équivalente à celle des organismes vivant dans la colonne d'eau. Ainsi, la norme de qualité pour la colonne d'eau peut être utilisée pour définir la concentration à ne pas dépasser dans l'eau interstitielle.
Une valeur guide de qualité pour le sédiment peut être alors calculée selon l'équation suivante (E.C., 2011) :
Avec
RHOsed : masse volumique du sédiment en [Kgsed.m-3sed]. En l'absence d'une valeur exacte, la valeur générique proposée par le document guide technique européen (E.C., 2011) est utilisée : 1300 kg.m-3 .
Ksed-eau : coefficient de partage sédiment/eau en m 3/m3 . En l'absence d'une valeur exacte, les valeurs génériques proposées par le guide technique européen (E.C., 2011) sont utilisées. Le coefficient est alors calculé selon la formule suivante : 0.8 + 0.025 * Koc soit Ksed-eau = 2.3 -6 m3/m3
Pour le 1,1,2-trichloroéthane , on obtient :
QSsed wet weight = 530.7 – 1384.6 µg.kg-1poids humide
La concentration correspondante en poids sec peut être estimée en tenant compte du facteur de conversion suivant :
Avec Fsolidesed : fraction volumique en solide dans les sédiments en [m3solide/m3susp]. En l'absence d'une valeur exacte, la valeur générique proposée par le document guide technique européen (E.C., 2011) est utilisée : 0.2 m 3/m3 .
RHOsolide : masse volumique de la partie sèche en [kgsolide/m3solide]. En l'absence d'une valeur exacte, la valeur générique proposée par le document guide technique européen (E.C., 2011) est utilisée : 2500 kg.m-3 .
Pour le 1,1,2-trichloroéthane, la concentration correspondante en poids sec est :
Selon la même approche que pour le sédiment d'eau douce, une valeur guide de qualité pour le sédiment marin peut être calculée selon la formule suivante :
Pour le 1,1,2-trichloroéthane, on obtient :
La concentration correspondante en poids sec est alors la suivante:
Le log Kow de la substance étant inférieur à 5, un facteur additionnel de 10 n'est pas jugé nécessaire.
Il faut rappeler que les incertitudes liées à l'application du modèle de l'équilibre de partage sont importantes. Les sédiments naturels peuvent avoir des propriétés très variables en termes de composition (nature et quantité de matières organiques, composition minéralogique), de granulométrie, de conditions physico-chimiques, de conditions dynamiques (taux de déposition/taux de resuspension). Par ailleurs ces propriétés peuvent évoluer dans le temps en fonction notamment
des conditions météorologiques et de la morphologie de la masse d'eau. Si bien que le partage entre la fraction de substance adsorbée et la fraction de substance dissoute peut être extrêmement variable d'un sédiment à un autre et l'hypothèse d'un équilibre entre ces deux fractions ne semble pas très réaliste pour des conditions naturelles.
Par ailleurs, certains organismes benthiques peuvent ingérer les particules sédimentaires, et donc être contaminés par la fraction de substance adsorbée sur ces particules, ce qui n'est pas pris en compte par la méthode.
Proposition de valeur guide pour les organismes benthiques (eau douce) |
530 |
µg/kgsed poids humide |
1380 |
µg/kgsed poids sec |
|
Proposition de valeur guide pour les organismes benthiques (eau marine) |
53 |
µg/kgsed poids humide |
138 |
µg/kgsed poids sec |
Conditions particulières Avec un Koc de 60 à 209 L.kg-1 et un log Kow proche de 2 la mise en œuvre d'un seuil pour le sédiment n'est pas recommandée par le document guide technique européen (E.C., 2011).
NORME DE QUALITE EMPOISONNEMENT SECONDAIRE (QSBIOTA_SEC POIS)
La norme de qualité pour l'empoisonnement secondaire (QSbiota sec pois) est calculée conformément aux recommandations du guide technique européen (E.C., 2011). Elle est obtenue en divisant la plus faible valeur de NOEC valide par les facteurs d'extrapolation recommandés (E.C., 2011).
Pour le 1,1,2-trichloroéthane, un facteur de 90 est appliqué car la durée du test retenu (NOEL de 3.9 mg/kgcorporel/j sur la souris, soit une NOEC de 32.4 mg.kg-1biota) est de 90 jours. On obtient donc :
Cette valeur de norme de qualité pour l'empoisonnement secondaire peut être ramenée :
- à une concentration dans l'eau douce selon la formule suivante :
- à une concentration dans l'eau marine selon la formule suivante :
Avec :
BCF : facteur de bioconcentration,
BMF1: facteur de biomagnification,
BMF2: facteur de biomagnification additionnel pour les organismes marins.
Ce calcul tient compte du fait que la substance présente dans l'eau du milieu peut se bioaccumuler dans le biote. Il donne la concentration à ne pas dépasser dans l'eau afin de respecter la valeur de la norme de qualité pour l'empoisonnement secondaire déterminée dans le biote.
La bioaccumulation tient compte à la fois du facteur de bioconcentration (BCF, ratio entre la concentration dans le biote et la concentration dans l'eau) et du facteur de biomagnification (BMF, ratio entre la concentration dans l'organisme du prédateur en bout de chaîne alimentaire, et la concentration dans l'organisme de la proie au début de la chaîne alimentaire). En l'absence de valeurs mesurées pour le BMF1 et le BMF2, celles-ci peuvent être estimées à partir du BCF selon le guide technique européen (E.C., 2011).
Ce calcul n'est donné qu'à titre indicatif. Il fait en effet l'hypothèse qu'un équilibre a été atteint entre l'eau et le biote, ce qui n'est pas véritablement réaliste dans les conditions du milieu naturel. Par ailleurs il repose sur un facteur de bioaccumulation qui peut varier de façon importante entre les espèces considérées.
Pour le 1,1,2-trichloroéthane, un BCF de 4 et un BMF1 = BMF2 de 1 (cf. E.C., 2011) ont été retenus. On a donc
Proposition de norme de qualité pour l’empoisonnement secondaire des prédateurs |
360 |
µg/kgbiota |
|
valeur correspondante dans l’eau (douce et marine) |
90 |
µg/L |
NORME DE QUALITE POUR LA SANTE HUMAINE VIA LA CONSOMMATION DES PRODUITS DE LA PECHE (QSBIOTA_HH)
La norme de qualité pour la santé humaine est calculée de la façon suivante (E.C., 2011):
Ce calcul tient compte de :
- un facteur correctif de 10% (soit 0.1) : la VTR donnée ne tient compte en effet que d'une exposition par voie orale, et pour la consommation de produits de la pêche uniquement. Mais la contamination peut aussi se faire par la consommation d'autres sources de nourriture, par la consommation d'eau, et d'autres voies d'exposition sont possibles (inhalation ou contact cutané). Le facteur correctif de 10% (soit 0.1) permet de rendre l'objectif de qualité plus sévère d'un facteur 10 afin de tenir compte de ces autres sources de contamination possibles.
- la valeur toxicologique de référence (VTR), correspondant à une dose totale admissible par jour ; pour cette substance elle sera considérée égale à 1.75 10-2 µg/kgcorporel/j (cf. tableau ci-dessus),
- un poids corporel moyen de 70 kg,
- Fsécurité : facteur de sécurité supplémentaire pour tenir compte des potentiels effets CMR ou de perturbation endocrine de la substance. Le résultat d'un test de cancérogénicité a été retenu pour déterminer la VTR. Par conséquent, aucun facteur supplémentaire ne sera appliqué.
- de produits de la pêche (poissons, mollusques, crustacés) égale à 115 g par jour.
Ce calcul n'est donné qu'à titre indicatif. Il peut être inadapté pour couvrir les risques pour les individus plus sensibles ou plus vulnérables (masse corporelle plus faible, forte consommation de produits de la pêche, voies d'exposition individuelles particulières). Le facteur correctif de 10% n'est donné que par défaut, car la contribution des différentes voies d'exposition varie selon les propriétés de la substance (et en particulier sa distribution entre les différents compartiments de l'environnement), ainsi que selon les populations considérées (travailleurs exposés, exposition pour les consommateurs/utilisateurs, exposition via l'environnement uniquement). L'hypothèse cependant que la consommation des produits de la pêche ne représente pas plus de 10% des apports journalier contribuant à la dose journalière tolérable apporte une certaine marge de sécurité (E.C., 2011).
Pour le 1,1,2-trichloroéthane, le calcul aboutit à :
0.115 [kgbiota/j]
Comme pour l'empoisonnement secondaire, la concentration correspondante dans l'eau du milieu peut être estimée en tenant compte de la bioaccumulation de la substance :
- àune concentration dans l'eau douce selon la formule suivante :
Pour le 1,1,2-trichloroéthane , on obtient donc:
Proposition de norme de qualité pour la santé humaine via la consommation de produits de la pêche |
1 |
µg/kgbiota |
valeur correspondante dans l’eau (douce et marine) |
0.25 |
µg/L |
NORME DE QUALITE POUR LA SANTE HUMAINE VIA L'EAU DE BOISSON (QSdw_hh)
En principe, lorsque des normes de qualité dans l'eau de boisson existent, soit dans la Directive 98/83/CE (C.E., 1998), soit déterminées par l'OMS, elles peuvent être adoptées. Les valeurs réglementaires de la Directive 98/83/CE doivent être privilégiées par rapport aux valeurs de l'OMS qui ne sont que de simples recommandations.
Il faut signaler que ces normes réglementaires ne sont pas nécessairement établies sur la base de critères (éco)toxicologiques (par exemple les normes pour les pesticides avaient été établies par rapport à la limite de quantification analytique de l'époque pour ce type de substance, soit 0.1 µg.L-1).
Pour le 1,1,2-trichloroethane, aucune norme de qualité eau potable n'est fixée par la directive 98/83/CE ou l'OMS.
A titre de comparaison, la valeur seuil provisoire pour l'eau de boisson est calculée de la façon suivante (E.C., 2011):
Ce calcul tient compte de:
- la valeur toxicologique de référence (VTR), correspondant à une dose totale admissible par jour ; pour cette substance elle sera considérée égale à 1.75 10-2 µg/kgcorporel/j (cf. tableau ci-dessus),
- Cons.moy.eau [L.j-1] : une consommation d'eau moyenne de 2 L par jour,
- un poids corporel moyen de 70 kg,
- un facteur correctif de 10% (soit 0.1) afin de tenir compte de ces autres sources de contamination possibles.
- Fsécurité : facteur de sécurité supplémentaire pour tenir compte des potentiels effets CMR ou de perturbation endocrine de la substance. Le résultat d'un test de cancérogénicité a été retenu pour déterminer la VTR. Par conséquent, aucun facteur supplémentaire ne sera appliqué.
L'eau de boisson est obtenue à partir de l'eau brute du milieu après traitement pour la rendre potable. La fraction éliminée lors du traitement dépend de la technologie utilisée ainsi que des propriétés de la substance.
Ainsi, la norme de qualité correspondante dans l'eau brute se calcule de la manière suivante :
En l'absence d'information, on considèrera que la fraction éliminée est nulle et le critère pour l'eau de boisson s'appliquera alors à l'eau brute du milieu. Par ailleurs, on rappellera que ce calcul n'est donné qu'à titre indicatif et peut s'avérer inadéquat pour certaines substances et certaines populations.
Pour le 1,1,2-trichloroéthane, on obtient :
Proposition de norme de qualité pour l’eau destinée à la production d'eau potable |
0.06 µg/L |
Ce tableau comporte un trop grand nombre d'entrées pour permettre son affichage complet. Pour un affichage complet, utilisez l'une des options ci-dessus.
Synthèse
PROPOSITION DE VALEUR GUIDE ENVIRONNEMENTALE (VGE)
La VGE est définie à partir de la valeur de la norme de qualité la plus protectrice parmi tous les compartiments étudiés.
OBJECTIFS DE PROTECTION INDIVIDUELS |
Valeur |
Unité |
|
Organismes aquatiques (eau douce) moyenne annuelle |
AA-QSwater_eco |
300 |
µg/L |
Organismes aquatiques (eau douce) Concentration Maximum Acceptable |
MAC |
300 |
µg/L |
Organismes aquatiques (eau marine) moyenne annuelle |
AA-QSmarine_eco |
30 |
µg/L |
Organismes aquatiques (eau marine) Concentration Maximum Acceptable |
MACmarine |
30 |
µg/L |
Empoisonnement secondaire des prédateurs |
QSbiota sec pois |
360 |
µg/kgbiota |
valeur correspondante dans l'eau (douce et marine) |
QSwater_sp QSmarine_sp |
90 |
µg/L |
Santé humaine via la consommation de produits de la pêche |
QSbiota hh |
1 |
µg/kgbiota |
valeur correspondante dans l'eau (douce et marine) |
QSwater hh food QSmarine hh food |
0.25 |
µg/L |
Santé humaine via l’eau destinée à l'eau potable |
QSdw_hh |
0.06 |
µg/L |
Pour le 1,1,2-trichloroéthane, la norme de qualité définie pour la protection de la santé humaine vis-à-vis de la consommation d'eau potable est la valeur la plus faible pour l'ensemble des approches considérées. Pour les eaux non destinées à la production d'eau potable, c'est la valeur fondée sur la protection de la santé humaine via la consommation de produits de la pêche qui est la plus basse.
VALEURS GUIDES POUR LE SEDIMENT
Avec un Koc de 60 à 209 L.kg-1 et un log Kow proche de 2, la mise en œuvre d'un seuil pour le sédiment n'est pas recommandée par le document guide européen (E.C., 2011).
Bibliographie
Données technico-économiques
Dernière vérification le 29/03/2024
Tableaux de synthèse
Généralités
CAS | 79-00-5 |
---|---|
SANDRE | 1285 |
Substance prioritaire dans le domaine de l’eau (DCE) | non |
Substance soumise à autorisation dans Reach | non |
Substance soumise à restriction dans Reach | oui |
Substance extrêmement préoccupante (SVHC) | non |
Réglementations |
FTE 2005 Importer Les paragraphes ci-après présentent les principaux textes en vigueur à la date de la rédaction de cette rubrique. Cet inventaire n’est pas exhaustif. Textes législatifs de référenceLa Directive européenne du 27 juillet 1976 (OJECFC, 1976 ; 2001), entrée en vigueur en 2001, interdit l'emploi de cette substance pure ou en mélange (à une concentration supérieure ou égale à 0,1% en masse) pour les préparations à destination du grand public et/ou dans des applications « diffuses » telles que le nettoyage extérieur ou le nettoyage des tissus. De plus, les substances et préparations contenant du 1,1,2-trichloroéthane à plus de 0,1% en masse et destinées à un usage industriel sont soumises à l'obligation de porter la phrase d'avertissement suivante : « pour usage dans les installations industrielles seulement". Par dérogation cette disposition ne s'applique pas aux produits médicaux ou vétérinaires et aux produits cosmétiques. Autres textesCertaines restrictions d’usage du 1,1,2-trichloroéthane ont été rapportées par l’OECD SIDS (1999) :
|
Classification CLP | Voir la classification CLP |
Informations complémentaires |
Le 1,1,2-Trichloroéthane (C2H3Cl3 ou CHCl2-CH2Cl)) est un hydrocarbure chloré aliphatique1 (NTP, 2004) Cette substance se présente sous forme de liquide incolore stable, volatil et pratiquement insoluble dans l’eau (ATSDR, 1989) mais miscible dans la plupart des solvants organiques. De plus, ce solvant est pratiquement ininflammable (ATSDR, 1999). Le T112 de qualité technique est généralement pur à 96% ou plus. Selon un rapport édité par l’OECD SIDS (2000), les principales impuretés potentiellement présentes sont le dichlorure d’éthylène, le tétrachloroéthane, le trichloroéthylène et le perchloroethylène. [1] Le terme aliphatique qualifie un aminoacide dont la chaîne latérale est une longue chaîne carbonée dépourvue d'hétéroatome. |
Production et utilisation
Production et ventes
Données économiques
FTE 2005 Importer
Production
Aucun chiffre de production à l'échelle nationale n'a été obtenu. Néanmoins, une production estimée entre 50 000 et 100 000 t.an-1 peut être donnée en connaissant les principaux usages de la substance (cf. §2.2.2).
A titre de comparaison, on peut citer les 153 000 t. de 1,1,2-trichloroéthane produites au Japon en 1996.
Place de la substance dans l'économie française
Les informations compilées pour cette fiche ne permettent pas de mener une évaluation économique au sens strict. En effet, il est difficile de chiffrer la part relative d'un d'intermédiaire réactionnel dans le coût final d'un produit synthétisé (principalement le 1,1dichloroéthène, le trichloréthylène et le 1,1,1-trichloroéthane dans le cas présent). Néanmoins, selon Dayang Chemical (Chine), au prix public du marché en décembre 2005 (~2,2 $.kg-1 soit ~1,9 €.kg-1), le 1,1,2-trichloroéthane consommé annuellement en France (entre 50 000 et 100 000 t.an-1 ; cf. §2.1.2) représenterait ~1 à 25 millions d'euros soit moins de 0,1%5 du marché français de la chimie organique de 2004 (21,9 milliards d'euros). Afin de calculer cet indicateur économique pour le 1,1,2-trichloroéthane, seule une part supposée de T112 destinée à la vente à été prise en compte (soit ~5% ; cf. §3.2).
[5] Ce pourcentage est donné à titre purement indicatif et est probablement surestimé. En effet, le calcul a été effectué selon le prix public constaté de la substance : prix qui est sans commune mesure avec celui à destination des industriels. Le pourcentage calculé doit donc être compris comme un indicateur de la place de la substance dans l'économie française et non pas comme une estimation quantitative de celle-ci.
Procédés de production
L'ATSDR (1989) rapporte qu'aux Etats-Unis le 1,1,2-trichloroéthane est produit à partir de l'éthylène. Dans une première méthode de préparation, l'éthylène est chloré pour donner du 1,2-dichloroéthane, qui est alors mis à réagir avec du chlore (Archer, 1979). La seconde méthode de préparation passe par l'intermédiaire de l'oxychloration de l'éthylène avec du chlorure d'hydrogène et de l'oxygène en présence d'un catalyseur (Archer 1979).
Le 1,1,2-Trichloroéthane est également co-produit lors de la chlorination thermique du 1,1dichloroéthane pour produire du 1,1,1-trichloroéthane, et plus particulièrement quand la réaction est effectuée en phase liquide (Archer 1979).
Utilisations
Introduction
FTE 2005 Importer
A ce jour, en Europe, l'usage du 1,1,2-trichloroéthane est réglementé et uniquement autorisé en milieu industriel. Dans ce cadre, cette substance est utilisée comme intermédiaire réactionnel ainsi qu'anecdotiquement comme solvant industriel (OECD SIDS, 2000).
Plus en détails :
- le 1,1,2-trichloroéthane est principalement utilisé comme intermédiaire réactionnel pour la synthèse du 1,1-dichloroéthène (Archer, 1979) et celle d'autres solvants chlorés tels que le trichloréthylène et le 1,1,1-trichloroéthane (site internet SFC et Euro Chlor, 2005) .
Selon le site Internet de la SFC, l'usine Arkema de Saint-Auban (04) fait intervenir le 1,1,2-trichloroétane lors de la synthèse du trichloréthylène : à partir de l'éthylène (C2H4), par chlorations successives et formation de 1,2-dichloroéthane (CH2Cl-CH2Cl), puis de 1,1,2-trichloroéthane (CH2Cl-CHCl2) et de tétrachloroéthanes symétrique et asymétrique (CH2Cl-CCl3), ces derniers étant craqués vers 500°C, sous environ 0,6 bar dans des fours multitubulaires. Ce procédé est utilisé avec une capacité de production de 35 000 t.an-1.
Cette même usine fait également intervenir le 1,1,2-trichloroétane lors de la synthèse du 1,1,1-trichloroéthane : à partir du 1,2-dichloroéthane (CH2Cl-CH2Cl) par chloration et obtention du 1,1,2-trichloroéthane (CH2Cl-CHCl2), qui décomposé par la chaleur ou traité par NaOH donne le 1,1-dichloroéthylène (ou chlorure de vinylidène, CH2=CCl2). Le 1,1dichloroéthylène, en phase liquide, réagit avec du chlorure d'hydrogène gazeux, en absence d'eau et en présence de chlorure ferrique (CH2=CCl2 + HCl ---> CCl3-CH3). Ce procédé est utilisé avec une capacité de production de 50 000 t.an-1.
- l'ATSDR (1989) rapporte également une utilisation anecdotique du 1,1,2-trichloroéthane comme solvant : la grande « solvabilité » de cette substance étant, par exemple, exploitée pour les caoutchoucs chlorés (Archer 1979) ; de même, ce produit peut être employé comme dissolvant pour les graisses, les produits pétroliers, les cires, et les résines (Hawley, 1981), dans la mesure où cela n'est pas interdit par les restrictions d'emploi signalées au 1.2.2.
- de même , de façon extrêmement marginale, il a été rapporté un usage de 1,1,2trichloroéthane lors de la fabrication d'adhésifs, de tubes téflon et de laques (site internet Spectrum).
Aucun chiffre actuel d'usage à l'échelle nationale n'a été obtenu mais les informations qualitatives recoupant les principaux usages de la substance, nous permettent d'estimer la production maximale française de 1,1,2-trichloroéthane de 50 000 à 100 000 t.an-1 . L' estimation maximale se base sur les données concernant les capacités théoriques de production et non pas les productions réelles.
Rejets dans l’environnement
Sources naturelles
Cette substance n’est pas naturellement présente dans la nature.
Sources non-intentionelles
FTE 2005 Importer
Le 1,1,2-trichloroéthane est quelques fois présent en tant qu’impureté dans certaines substances commerciales : 1,1,1-trichloroéthane et trichloroethylène (ATSDR, 1989).
Il a été démontré que le 1,1,2-trichloroéthane peut être formé pendant la biodégradation anaérobie du 1,1,2,2-tétrachloroéthane; les conditions anaérobies pouvant, par exemple, se produire au sein des eaux souterraines ou des remblais (Bouwer et McCarty, 1983; Hallen et al., 1986).
Émissions anthropiques totales
En Europe, depuis 1991, cette substance est uniquement utilisée comme intermédiaire réactionnel (OECD SIDS, 2000). Les sources de rejet de 1,1,2-trichloroéthane sont donc uniquement industrielles.
Sachant que cette substance est uniquement utilisée comme intermédiaire réactionnel (OECD SIDS, 2000), les origines des rejets dans l'environnement se limitent aux sites de production. De plus, cette substance est produite au sein d'installations très contrôlées (systèmes clos), les rejets atmosphériques directs sont donc minimisés (OECD SIDS, 2000).
A l'échelle européenne
Euro Chlor rapporte les émissions de T112 (site internet Euro Chlor) effectuées par les industriels européens dans l'air (Fig. 3.1a) et dans l'eau (Fig. 3.1b).
a
Figure 3.1. Emissions industrielles de 1,1,2-trichloroéthane (en kg) d'après Euro Chlore (http://www.eurochlor.org/COCEM) : a. dans le compartiment aérien ; b. dans l'eau.
A la vue de ces graphiques, il est notable qu'à l'échelle européenne :
- actuellement, les rejets industriels de T112 dans le compartiment aquatique sont quasiment nuls ;
- actuellement, les rejets industriels de T112 dans le compartiment atmosphérique représentent 80t.an-1 ; cette quantité est la plus faible jamais rejetée depuis 30 ans.
- les rejets industriels de 112T ont considérablement diminué en trente ans (de 1985 à 2005) mais que cette diminution est fortement inhomogène et traduit certainement des changements dans l'usage de cette substance.
- A l'échelle française
Lors d'un inventaire des rejets industriels sous forme d'effluents liquides (étude concernant un millier de sites), seuls huit sites industriels ont été identifiés comme étant à l'origine de rejets de 1,1,2-trichloroéthane. Comme présenté au §2.2.1, cette substance est donc relativement « confidentielle ». Outre la chimie-parachimie, les activités des industries où l'on retrouve des rejets de T112 de façon anecdotique sont : la métallurgie, la chimie-parachimie, le traitement de surface, revêtement de surface et le traitement des cuirs et peaux.
Aucune donnée globale des rejets français n'a été obtenue. Néanmoins, l'évolution des rejets rapportée par Euro Chlore montre une quasi-disparition des rejets à destination des eaux de surface à l'échelle européenne. On suppose donc une évolution similaire à l'échelle nationale.
- A l'échelle régionale
Le ministère de l'aménagement du territoire et de l'environnement (2001) a publié un inventaire régional de micropolluants : ce document se focalise sur 168 établissements industriels de la région Rhône-Alpes. Il a ainsi été rapporté des flux de 1,1,2-trichloroéthane dans les effluents de ~4 000 g.j-1 en 1993 et ~700 g.j-1 en 1998.
Ainsi, de 1993 à 1998, la réduction des flux atteint plus de 80% (les mesures mises en œuvre pour atteindre cette diminution ne sont pas renseignées). Néanmoins, sept entreprises ont été identifiées à l'origine de ces rejets et ont indiqué qu'elles utilisaient cette substance dans les branches d'activités suivantes :
- « chimie-pétrochimie » pour ~95% des flux de 1998 ;
- « traitement de surface » pour ~5% des flux de 1998 : cette utilisation du T112 est apparue entre les déclarations de 1993 à 1998) ;
- « plastiques » : cette utilisation du T112 a disparu entre les déclarations de 1993 à 1998).
Rejets dans l'environnement
FTE 2005 Importer
Le 1,1,2-trichloroéthane présent dans l'environnement est uniquement anthropique. Des pourcentages indicatifs de partition de cette substance entre les différents compartiments de l’environnement ont été obtenus (Table 3.1) par la méthode de Mackay et Patterson (1990) par modélisation.
Une autre estimation peut-être menée sur la base des rejets industriels d'autres éthanes et éthènes chlorés2 (ATSDR, 1989) : 70-90% vers l’air, l0-30% ver le sol, et quelques pour cents vers l’eau.
[2] Cette estimation se base sur les rejets réels des industries suite à l'utilisation des solvants.
Pollutions historiques et accidentelles
Aucune information n'a été obtenue pour remplir cette rubrique.
Présence environnementale
Aquatique
La seule étude publiée sur l’impact des rejets de 1,1,2-trichloroéthane sur les eaux océaniques concerne la Mer du Nord. Elle a conclu à la présence de cette substance dans les eaux marines mais à l’innocuité des concentrations mesurées (Euro Chlore, 1997).
Perspectives de réduction
Réduction des rejets
FTE 2005 Importer
Une large part de la réduction des émissions aqueuses de 1,1,2-trichloroéthane dans l'environnement a pu être atteinte par différents traitements des rejets industriels :
- Stockage :
Aux USA, une partie des rejets de 1,1,2-trichloroéthane ont pu être traités par adsorption sur un adsorbant approprié tel que la vermiculite, le sable sec, ou la terre et le placement de l'association substance-adsorbant au sein d'une décharge de produits ultimes (NLM, 1988). Cette méthode n'est pas recommandée à cause des risques élevés de lixivation de la substance vers les eaux souterraines (ATSDR, 1989).
- Destruction :
La méthode de destruction recommandée pour la plupart des solvants chlorés (non régénérables) est l'incinération à haute température (NLM, 1988 ; Carroll et al., 1992 ; sites internet de l'ADEME et de Z3T : Centre Régional d'Innovation et de Transfert de Technologie). Cette destruction peut également donner lieu à une valorisation thermique en cimenterie (site internet de Z3T).
- Aération et adsorption :
Lorsque le 1,1,2-trichloroéthane est présent dans un effluent liquide, une seule méthode efficace de traitement a été identifiée (EPA, 2005) : la combinaison de l'aération de l'effluent (favorisant l'évaporation de la substance) avec un passage sur des granulés de charbon actif4 . En effet, le seul passage sur charbon actif est jugé modérément efficace par les fournisseurs de charbon (Chemviron Carbon, 2004 ; site internet de Lenntech).
Néanmoins, il convient également de prendre en compte la grande volatilité de cette substance lors de son transport entre le lieu de production et le lieu de traitement des effluents. Pour cela, un système de récupération des gaz doit être adjoint au système de récupération des liquides.
[4] Cette technologie peut être tout particulièrement proposée aux « petites » installations industrielles ne disposant pas d'incinérateur. En effet, cette solution présente l'avantage d'être relativement facile à mettre en œuvre et peu « coûteuse » en temps de maintenance pour l'industriel (la totalité de la gestion de la dépollution des filtres étant à la charge du fournisseur de filtre).
- Régénération :
Selon le site internet de Z3T, pour réduire les rejets de trichloroéthane utilisé en tant que solvant la régénération serait également à encourager et/ou intensifier.
Impact économique des mesures de réduction
Trop peu de données sont disponibles pour déterminer avec un degré de fiabilité suffisant l’impact économique des traitement des effluents.
Alternatives aux usages
FTE 2005 Importer
- Synthèse du 1,1-dichloroéthène :
Selon l'ATSDR (1994), la seule réaction de synthèse du 1,1-dichloroéthène passe par l'utilisation de 1,1,2-trichloroéthane. Pour cet usage, aucun produit de substitution n'a été identifié.
- Synthèse du trichloréthylène :
Selon le site internet de la SFC, en France, la synthèse du trichloroéthylène à partir de l'éthylène ou du 1,2-dichloroéthane (avec le 1,1,2-trichloroéthane comme intermédiaire) est la seule réaction utilisée (35 000 t.an-1 de capacité de production à l'usine Arkema de Saint-Auban).
Néanmoins, des solutions alternatives existent : la synthèse du trichloroéthylène à partir de l'acétylène ou du 1,2-dichloroéthane ; d'autres procédés hydrogènent le perchloréthylène ou craquent un mélange de tétrachloroéthanes et de pentachloroéthane. Dans un but de diminution des rejets de T112, certaines de ces substitutions pourraient être encouragées.
- Synthèse du 1,1,1-trichloroéthane :
Selon le site internet de la SFC, en France, la synthèse du 1,1,1-trichloroéthane à partir du 1,2-dichloroéthane (avec le 1,1,2-trichloroéthane comme intermédiaire) est la seule réaction utilisée (50 000 t.an-1 de capacité de production à l'usine Arkema de Saint-Auban).
Néanmoins, une solution alternative existe : la synthèse du 1,1,1-trichloroéthane à partir du 1,2-dichloroéthane mais cette réaction fait intervenir du chlorure de vinyle (autre substance chimique jugée dangereuse pour les milieux aquatiques et visée par la Directive 76/464/CE). Cette solution de substitution ne saurait donc être encouragée.
- Synthèse / utilisation de solvant :
Une société (spécialisée dans l'élaboration, la production et la commercialisation des solutions de traitements de surfaces et de finitions destinées à l'industrie des transports) rapporte une solution technique de remplacement du trichloroéthane spécialement dédiée à cet usage.
Coûts de la substitution
Trop peu de données sont disponiblespour déterminer avec un degré de fiabilité suffisant l'impact économique des solutions de substitution.
Conclusion
FTE 2005 Importer
Le 1,1,2-trichloroéthane est principalement utilisé comme intermédiaire réactionnel pour la synthèse du 1,1-dichloroéthène (Archer, 1979) et celle d'autres solvants chlorés tels que le trichloréthylène et le 1,1,1-trichloroéthane (site internet SFC et Euro Chlor, 2005) .
Selon les informations compilées pour cette fiche, dans les conditions actuelles, ce principal usage du 1,1,2-trichloroéthane (rôle d'intermédiaire réactionnel) n'est pas susceptible de subir une réduction sensible.
Ainsi, seule l'application contraignante de mesures de réduction des usages de T112 en tant qu'intermédiaire réactionnel (par exemple en imposant un changement de procédure pour la synthèse du trichloroéthylène ; cf. §4.1) pourrait entraîner, à l'horizon 2015, une diminution des rejets.
En effet, malgré le développement actuel de la filière de régénération des solvants7 , l'essentiel des efforts semble déjà avoir été fourni pour réduire les émissions aqueuses liées à ce type d'utilisation. Ainsi, la diminution des rejets liée à cette activité serait donc sans impact notable sur l'ensemble des rejets de T112.
De manière générale, malgré le perfectionnement des techniques de traitement des effluents les rejets de T112 ne semblent pas en mesure d'être réduits significativement.
[7] La mise en place de cette technique dépendant de l’intérêt économique de la régénération vis à vis de l’achat / élimination de solvant neuf.
Bibliographie
Archives
Dernière vérification le 29/03/2024
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