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Fluorure d'hydrogène (7664-39-3)
Informations générales
Dernière vérification le 29/03/2024
Identification
Numero CAS
7664-39-3
Nom scientifique (FR)
Fluorure d'hydrogène
Nom scientifique (EN)
Autres dénominations scientifiques (FR)
Autres dénominations scientifiques (Autre langues)
Code EC
231-634-8
Code SANDRE
-
Numéro CIPAC
-
Formule chimique brute
\(\ce{ HF }\)
Code InChlKey
Code SMILES
HF
Classification CLP
Type de classification
Harmonisée
ATP insertion
CLP00
Description de la classification
Classification harmonisée selon réglement 1272/2008 ou CLP
Mention du danger - Code | H314 |
---|---|
Mention du danger - Texte | Provoque de graves brûlures de la peau et de graves lésions des yeux. |
Classe(s) de dangers | Corrosion / Irritation cutanée |
Libellé UE du danger | - |
Limites de concentration spécifique |
Eye Irrit. 2; H319: 0,1 % ≤ C < 1 % Skin Corr. 1A; H314: C ≥ 7 % Skin Corr. 1B; H314: 1 % ≤ C < 7 % |
Facteur M | - |
Estimation de toxicité aigüe | - |
Mention du danger - Code | H300 |
---|---|
Mention du danger - Texte | Mortel en cas d'ingestion |
Classe(s) de dangers | Toxicité aiguë |
Libellé UE du danger | - |
Mention du danger - Code | H310 |
---|---|
Mention du danger - Texte | Mortel par contact cutané |
Classe(s) de dangers | Toxicité aiguë |
Libellé UE du danger | - |
Mention du danger - Code | H330 |
---|---|
Mention du danger - Texte | Mortel par inhalation |
Classe(s) de dangers | Toxicité aiguë |
Libellé UE du danger | - |
Limites de concentration spécifique |
Eye Irrit. 2; H319: 0,1 % ≤ C < 1 % Skin Corr. 1A; H314: C ≥ 7 % Skin Corr. 1B; H314: 1 % ≤ C < 7 % |
Facteur M | - |
Estimation de toxicité aigüe | - |
Physico-Chimie
Dernière vérification le 29/03/2024
Généralités
Poids moléculaire
20.01 g/mol
Tableau des paramètres
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Bibliographie
Comportement et devenir dans les milieux
Dernière vérification le 29/03/2024
Matrices
Atmosphère
Dans l’atmosphère, l’HF est essentiellement présent sous forme gazeuse. Il peut être absorbé par la pluie (les nuages, l’eau, le brouillard, la neige) et former des aérosols ou des brouillards d’HF. Le devenir et le transport dans l’atmosphère de l’HF et de ses dérivés particulaires varient en fonction des conditions météorologiques (OMS IPCS, 2002 ; RIVM, 1999). Généralement, l’HF sous forme gazeuse est lessivé de l’atmosphère vers les sols et les eaux de surface par dépôts secs et humides. Les particules de fluorure passent de l’atmosphère aux compartiments sols et eaux de surface principalement par dépôts humides (ATSDR, 2003 ; IPCS, 2002 ; RIVM, 1999).
Milieu eau douce
L’HF est très soluble dans l’eau et se dissocie en ions H3O+ et en ions F- dont le transport et le devenir sont influencés par le pH, la dureté de l’eau, et la présence de matériaux comportant une surface d’échange tel que les argiles (OMS IPCS, 2002).
Généralement, dans les eaux naturelles, les ions F- forment des complexes stables avec les ions Al3+ présents dans le milieu. Cette formation de complexes de type Al-F varie en fonction de la concentration en Al3+ du milieu et en fonction du pH (la proportion des complexes Al-F est maximale pour un pH < 5). Dans les eaux marines, la majorité des ions F- est libre et associée aux ions Mg2+ et Ca2+ alors que HF et HF2- ne sont présents qu’à l’état de traces (ATSDR, 2003 ; IUCLID, 2000 ; RIVM, 1999).
Généralement, les ions F- peuvent être retrouvés en quantité importante dans les sédiments suite à la formation de précipités (exemple : carbonate de calcium, phosphate de calcium…). Ils peuvent aussi quitter le milieu aqueux par la formation d’aérosols atmosphériques au niveau de l’interface entre les compartiments air et eau (ATSDR, 2003 ; IUCLID, 2000 ; RIVM, 1999).
Milieu terrestre
Le devenir et la mobilité dans les sols des ions F- sont influencés par le pH et par la formation de complexes d’aluminium ou de calcium (ATSDR, 2003 ; RIVM, 1999). Globalement, les ions F- sont considérés comme immobiles dans les sols car ils sont fortement retenus par leur fraction minérale. Généralement, ils sont présents de façon persistante sous forme de complexes d’aluminium fluorosilicatés dans les sols à tendance acide (pour des pH < 6 : AlF2+, AlF2+, AlF3, AlF4–) et sous forme de fluorures de calcium dans les sols à tendance alcaline. Ils peuvent être transportés vers les eaux de surface par ruissellement et leur lixiviation semble limitée (accumulation dans les horizons) (ATSDR, 2003 ; IUCLID, 2000).
Bioaccumulation
Organismes aquatiques
Les effets de l’HF sont observés aussi bien chez les plantes supérieures que chez les algues vertes, les cyanobactéries et les bactéries ; ils sont liés à l’altération du métabolisme des nucléotides et des acides nucléiques et à l’inhibition d’activités enzymatiques (Ali, 2004 ; Camargo, 2003 ; CE, 2001). Ainsi, l’activité toxique du fluorure sur la flore se caractérise par des altérations foliaires (chloroses et nécroses lors d’une exposition par voie aérienne), une réduction de la photosynthèse, de la respiration et de la synthèse protéique conduisant notamment à une réduction des récoltes des plantes supérieures ou de la croissance algale. De même, Camargo (2003) rapporte une inhibition de différentes enzymes (i.e. phosphatases, hexokinases, énolase, succinate déshydrogénase, pyruvique oxydase) conduisant à l’arrêt de procédés métaboliques comme la glycolyse et la synthèse protéique observés aussi bien chez les organismes aquatiques que terrestres. Toutefois, l’ensemble du mécanisme d’action ne semble pas totalement élucidé (Camargo, 2003). Pour les poissons, les symptômes de l’intoxication aiguë au fluorure sont :
- une léthargie initiale,
- un comportement apathique accompagné d’anorexie,
- une hypoexcitabilité,
- une diminution du taux de respiration,
- une augmentation du fluorure sanguin,
- une peau sombre (face dorsale),
- une augmentation de la sécrétion de mucus,
- des mouvements erratiques avec perte de l’équilibre,
- la mort dans un état de tétanie partielle ou totale.
Indépendamment du groupe taxonomique étudié, les BCF du fluorure sont relativement faibles. Pour les algues, indépendamment du pH du milieu d’exposition, les BCF calculés à partir des essais menés par Ali (2004) et Hekman et al. (1984) sont inférieurs à 1 L.kg-1 de poids humide après une exposition à des concentrations en fluorure comprises entre 4 et 50 mg.L-1, (Ali, 2004). De même, Chaisemartin (1985, cité par Slooff et al., 1988) rapporte pour la plante macrophyte Ranunculus aquatilis un BCF de 7,5 L.kg-1 de matière humide après 2 jours d’exposition à 10 mg.L-1. Ces valeurs relativement faibles sont confortées par des mesures effectuées sur Hydrilla verticillata et Spirodela polyrrhiza conduisant à des BCF de 95 et 46 L.kg-1 de poids sec (Shirke et Chandra, 1991, cités par Camargo, 2003).
Pour les invertébrés, à partir de mesures effectuées sur les tissus mous du mollusque Lymnaea peregra, une valeur de 7,5 L.kg-1 de poids humide a été rapportée après une exposition de 2 jours à la concentration en fluorure de 50 mg.L-1 (Chaisemartin, 1985, cité par CE, 2001).
Enfin, pour les poissons, un BCF inférieur à 2 a été mesuré sur la truite (Salmo trutta) après une semaine d’exposition à des concentrations en fluorures comprises entre 5 et 20 mg.L-1 (Wright, 1977, cité par Slooff et al., 1988). Cette valeur est confirmée par le BCF de 58 L.kg-1 de cendre, mesuré après l’exposition d’alevins de Catla catla durant 96 heures à la concentration de 13,2 mg.L-1 (Pillai et Mane, 1985, cités par Camargo, 2003).
Principales données de bio-accumulation dans les organismes aquatiques
Espèce |
Conditions et critères |
BCF (L.kg-1) poids humide |
Référence |
|
---|---|---|---|---|
Algues dulçaquicoles |
Anabaena sphaerica |
Non spécifié Substance : NaF |
0,53 – 0,701 |
Ali, 2004 |
Microcystis aeruginosa |
Non spécifié Substance : NaF |
0,55 – 0,681 |
Ali, 2004 |
|
Nitzschia linearis |
Non spécifié Substance : NaF |
0,38 – 0,681 |
Ali, 2004 |
|
Scenedesmus obliquus |
Non spécifié Substance : NaF |
0,58 – 0,631 |
Ali, 2004 |
|
Algues |
5 espèces |
Substance : non spécifiée Exposition à 50 mg/L |
< 1 |
Hekman et al., 1984 |
Macrophytes dulçaquicoles |
Hydrilla verticillata |
Matière sèche fronde Substance : non spécifiée |
952 |
Shirke et Chandra, 1991 |
Spirodela polyrrhiza |
Matière sèche fronde Substance : non spécifiée |
462 |
Shirke et Chandra, 1991 |
|
Ranunculus aquatilis |
Substance : non spécifiée 2 jours d’exposition à 10 mg/L |
7,5 |
Chaisemartin, 1985 |
|
Mollusques |
Lymnaea peregra |
Substance : non spécifiée Tissus mous |
7,5 |
Chaisemartin, 1985 |
Poissons dulçaquicoles |
Catla catla |
Cendres Substance : non spécifiée |
583 |
Pillai et Mane, 1985 |
Salmo trutta |
Substance : non spécifiée 1 semaine d’exposition à |
≤ 2 |
Wright, 1977 |
De même, le fluorure ne semble que faiblement bioaccumulable (accumulation dans la chaîne alimentaire) dans les organismes aquatiques (Slooff et al., 1988), conduisant à des valeurs de BAF comparables à celles des BCF observés précédemment.
Ainsi, le fluorure ne se bioaccumule pas depuis les algues vers les microcrustacés (Daphnia sp., Cowgill, 1976, cité par Slooff et al., 1988). Pour ce dernier groupe taxonomique, à partir de mesures effectuées sur l’exosquelette de crustacés marins (Crangon vulgaris, Leander serratus, Portunus depurator) prélevés dans l’environnement, Wright et Davison (1975, cités par Camargo, 2003) calculent des BAF d’environ 5 L.kg-1 de poids humide pour une concentration moyenne en fluorure dans le milieu aquatique de 3,4 mg.L-1. En mésocosme, pour trois autres espèces de crustacés (Palaemon pacificus, Penaeus indicus, Tylodiplax blephariskios), des BAF compris entre 27 et 62 L.kg-1 de cendres ont été obtenus après 72 jours d’exposition à la concentration de 52 mg.L-1 (Hemens et Warwick, 1972, cités par Camargo, 2003).
Des valeurs de BAF similaires ont été obtenues chez les poissons dulçaquicoles et marins. A partir de mesures effectuées sur des poissons prélevés dans l’environnement, des BAF inférieurs à 4 L.kg-1 de matière humide ont été déterminés pour les tissus mous (Gikunju, 1992 ; Milhaud et al., 1981, cité par Camargo, 2003). Dans ce cas, des valeurs comprises entre 84 et 128 L.kg-1 de matières humides sont obtenues en utilisant les arêtes comme matériel biologique. Pour ce groupe taxonomique, Hemens et Warwick (1972, cités par Camargo, 2003) déterminent un BAF de 149 L.kg-1 de cendres, compatibles avec les valeurs précédentes. La faible bioaccumulation du fluorure chez les poissons est confortée par les observations de Moren et al. (2007). Durant des essais de 75 à 150 jours en fonction des espèces, ces auteurs montrent qu’en eau de mer l’augmentation de la concentration en fluorures dans la nourriture de 4 espèces de poissons (Salmo salar, Gadus morhua, Oncorhynchus mykiss, Hippoglossus hippoglossus) induit une augmentation de la concentration en fluorures dans les fèces des animaux mais pas dans les muscles ni dans les arêtes. Un résultat similaire a été obtenu sur des saumons (Salmo salar, Julshamn et al., 2004, cités par Moren et al, 2007). Toutefois, chez la truite arc-en-ciel (Oncorhynchus mykiss) en eau douce, Tiews et al. (1982, cités par Slooff et al., 1988) et Yoshitomi et al., (2006, cités par Moren et al., 2007) observent que la concentration en fluorures dans le muscle est indépendante de la concentration en fluorures de l’alimentation alors la concentration en fluorures dans les arêtes augmente avec la concentration en fluorures de l’alimentation. Cette différence de résultat est probablement liée à une assimilation différentielle du fluorure en fonction de la salinité de l’eau (Moren et al., 2007).
Espèce |
Conditions et critères |
BAF (L.kg-1) poids humide |
Référence |
|
---|---|---|---|---|
Crustacés marins |
Crangon vulgaris |
Mesures environnementales Substance non spécifiée |
5 |
Wright et Davison, 1975 |
Leander serratus |
Mesures environnementales Substance non spécifiée |
5,3 |
Wright et Davison, 1975 |
|
Palaemon pacificus |
Cendres Substance non spécifiée |
601 |
Hemens et Warwick, 1972 |
|
Penaeus indicus |
Cendres Substance non spécifiée |
621 |
Hemens et Warwick, 1972 |
|
Portunus depurator |
Mesures environnementales |
5 |
Wright et Davison, 1975 |
|
Tylodiplax blephariskios |
Cendres Substance non spécifiée |
271 |
Hemens et Warwick, 1972 |
|
Poissons dulçaquicoles |
Oreochromis leucostictus |
Mesures environnementales Substance non spécifiée |
84 |
Gikunju, 1992 |
Oreochromis leucostictus |
Mesures environnementales Substance non spécifiée |
57 |
Gikunju, 1992 |
|
Oreochromis leucostictus |
Mesures environnementales |
1,98 |
Gikunju, 1992 |
|
Oreochromis leucostictus |
Mesures environnementales Substance non spécifiée |
0,79 |
Gikunju, 1992 |
|
Poissons marins |
Mugil cephalus |
Cendres Substance non spécifiée |
1491 |
Hemens et Warwick, 1972 |
Mugil sp. |
Mesures environnementales Substance non spécifiée |
128 |
Milhaud et al., 1981 |
|
Mugil sp. |
Mesures environnementales Substance non spécifiée |
3,84 |
Milhaud et al., 1981 |
1 BAF cendres
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Organismes terrestres
Chez les mammifères, le fluorure absorbé chroniquement induit notamment (CE, 2001) :
- l’altération de la flore du rumen et la réduction des activités enzymatiques du tractus gastro-intestinal produisant une diminution de l’efficacité de la digestion,
- une dégradation qualitative de l’émail formé durant la période du développement dentaire, induisant une augmentation du taux d’usure,
- une augmentation de la dissolution des os et un retard de leur formation. Les tissus formés sont déficients en calcium et phosphore. Les symptômes engendrés incluent une rigidité des membres, des boiteries et des difficultés à la station debout.
L’absorption du fluorure du sol par les plantes est relativement mineure du fait de la faible biodisponibilité du fluorure dans ce compartiment. Toutefois, l’application de boues contenant du fluorure ou des engrais phosphatés peut conduire à une très forte augmentation de la concentration en fluorures dans les plantes en fonction des caractéristiques du sol et de son pH (Slooff et al., 1988, cités par CE, 2001). L’absorption du fluorure par les plantes se fait principalement par l’atmosphère. Dans ce cas, les espèces herbacées ont un taux d’adsorption particulièrement élevé par rapport aux autres espèces végétales. Ainsi, les concentrations en fluorures dans l’herbe sont comprises entre 1 et 10 mg.kg-1 et entre 10 et 150 mg.kg-1 de matière sèche respectivement dans des régions ayant de faibles et de fortes émissions en fluorures (Slooff et al., 1988, cités par CE, 2001). L’équilibre entre la concentration en fluorures atmosphériques et dans l’herbe est généralement atteint en 24 heures. Durant les périodes pluvieuses, la demi-vie du fluorure dans l’herbe est d’environ 4 jours durant l’été et d’environ 12 jours durant l’hiver (Slooff et al., 1988, cités par CE, 2001). Les plantes aquatiques sont susceptibles d’absorber le fluorure de l’eau (Camargo, 2003). Dans ce cas, la concentration en fluorures dans les organismes augmente avec la concentration en fluorures dans l’eau (Camargo, 2003).
De même, pour les invertébrés terrestres, la concentration en fluorures dans les organismes est proportionnelle à la concentration dans le sol. Ainsi, les vers de terre provenant de sites pollués sont de bons indicateurs de contamination des sols par le fluorure. Par exemple, dans des sols très pollués en fluorures, la concentration en fluorures dans les vers (sans l’intestin) peut atteindre 135 mg.kg-1 alors que la concentration en fluorures dans les vers provenant de sols non pollués est comprise entre 6 et 14 mg.kg-1 (Breimer et al., 1989, cités par CE, 2001). Similairement, dans des cloportes, des concentrations en fluorures comprises entre 90 et 1 800 mg.kg-1 (matière sèche) pour l’Oniscus asellus et entre 240 et 1 360 mg.kg-1 (matière sèche) pour Porcellio scaber ont été mesurées au voisinage d’usine de production de fluorures. Alors que pour ces deux espèces les concentrations en fluorures étaient respectivement de 35 et 180 mg.kg-1 pour des animaux prélevés sur des sites témoins (Janssen et al., 1989, cités par CE, 2001). Pour la faune aquatique, l’absorption du fluorure se fait directement par l’eau ou dans une moindre mesure par l’alimentation (Camargo, 2003). L’absorption du fluorure dépend de sa concentration, de la durée d’exposition et de la température de l’eau (Camargo, 2003 ; Slooff et al., 1988). Il peut être éliminé par le système excréteur (Camargo, 2003).
Aussi bien chez les organismes terrestres que chez les organismes aquatiques, le fluorure s’accumule principalement dans les tissus durs. Les vertébrés stockent majoritairement le fluorure dans les os ou les arêtes et dans une moindre mesure dans les dents (CE, 2001 ; Camargo, 2003 ; Slooff et al., 1988). Les invertébrés concentrent le fluorure dans l’exosquelette (CE, 2001 ; Camargo, 2003 ; Slooff et al., 1988). Ainsi, par exemple, dans une revue sur la toxicité du fluorure vis-à-vis des organismes aquatiques, Camargo (2003) rapporte que la concentration en fluorures dans les poissons est comprise entre 45 et 1 207 mg.kg-1 de poids humide, et entre 1,3 et 26 mg.kg-1 de poids humide respectivement dans les arêtes et le muscle.
Aussi bien chez les hommes que chez les animaux, la consommation de plantes contenant du fluorure peut conduire à des concentrations corporelles élevées en fluorures (Slooff et al., 1988, cités par CE, 2001). Dans les denrées alimentaires (thé, bière, vin, viande, œufs, produits laitiers), des concentrations en fluorures comprises entre 0,05 (lait) et 6 mg.kg-1 (vin) ont été mesurées (Slooff et al., 1988, cités par CE, 2001).
La concentration en fluorures dans les tissus des invertébrés terrestres et les tissus squelettiques des vertébrés dépend de leurs habitudes alimentaires. Des mesures effectuées sur des invertébrés provenant de sites pollués par du fluorure montrent que ce dernier est potentiellement biomagnifié. Les concentrations en fluorures les plus faibles sont mesurées dans les organismes phytophages et les herbivores, puis dans les omnivores. Les concentrations les plus élevées sont mesurées dans les prédateurs, les détritivores et les pollinisateurs. Par exemple, le facteur d’accumulation (= concentration mesurée dans les organismes des zones polluée/concentration mesurée dans les zones témoins) est de 1,5, 25, 21 et 54 respectivement pour les coléophores (Coleophora laricella), les araignées prédatrices, les abeilles (Apis mellifera) et les bourdons (Bombus sp. ; CE, 2001).
Chez les vertébrés, la concentration en fluorures des os augmente avec l’âge et est également dépendante des habitudes alimentaires. Les concentrations les plus faibles sont mesurées chez les herbivores et les plus élevées chez les omnivores et les carnivores (Janssen et al., 1989, cité par CE, 2001). Des mesures de fluorures effectuées dans les os et les dents de campagnols agrestes (Microtus agrestis) et de mulots sylvestres (Apodemus sylvaticus) provenant de sols pollués par du fluorure ont montré que la concentration de cet élément était respectivement de 2 500 et 15 000 mg.kg-1 (matière sèche), correspondant à une augmentation de 15 à 90 fois de la concentration mesurée chez les animaux témoins.
De ce fait, à partir de ces études, Slooff et al. (1988), cités par CE (2001), indiquent que le fluorure peut être considéré comme modérément biomagnifiable compte tenu des relativement fortes concentrations en fluorures mesurées dans les prédateurs.
Conclusion sur la bioaccumulation
Indépendamment du groupe taxonomique étudié, le BCF du fluorure est faible, il est considéré comme faiblement bioaccumulable.
Bibliographie
Toxicologie
Dernière vérification le 29/03/2024
Introduction
L'ensemble des informations et des données toxicologiques provient de diverses monographies publiées par des organismes reconnus pour la qualité scientifique de leurs documents (ATSDR, 2003 ; INERIS, 2003 ; INRS, 2006a, 2019 ; OMS IPCS, 2002).
Sont essentiellement considérés dans ce paragraphe les effets liés aux expositions d’HF gazeux.
Toxicocinétique
Chez l'homme
Absorption
L’HF est rapidement absorbé par les trois voies : respiratoire, orale et cutanée.
Inhalation
Pour des expositions par inhalation à des concentrations de 0,8 à 2,8 ou 2,9 à 6,0 ppm de fluorures sous forme d’HF pendant 60 minutes, les concentrations plasmatiques les plus élevées sont mesurées entre 60 et 90 minutes après le début de l’exposition (Lund et al., 1997).
Dans une étude, réalisée auprès d’employés d’une production de phosphorite et de superphosphate, trois d’entre eux ont été exposés à des concentrations de 2 à 4 ppm de fluorures correspondant approximativement à 60 % de poussières et 40 % d’HF gazeux (Rye, 1961). Deux à trois heures après le début de l’exposition, les niveaux de fluorures urinaires augmentent de 0,5 à 4,0 mg.L-1 avec un pic de 7 à 8 mg.L-1 à 10 heures après l’arrêt de l’exposition. Aucun de ces sujets n’avait été exposé au préalable.
Voie orale
Cette voie n’est pas pertinente.
Voie cutanée
L’absorption de l’HF par voie cutanée n’a pas été quantifiée mais elle est rapide et suffisante pour induire des nécroses des tissus mous et des décalcifications osseuses (Browne, 1974 ; Dale, 1951 ; Dibbell et al., 1970 ; Jones, 1939 ; Klauder et al., 1955). Les effets systémiques observés lors d’une exposition accidentelle à l’HF anhydre confirment ces données (Buckingham, 1988 ; Burke et al., 1973).
Distribution
Il n’existe pas de données disponibles chez l’homme pour des expositions par inhalation à l’HF seul. Par contre, plusieurs études rapportent une fluorose du squelette (Chan-Yeung et al., 1983b ; Czerwinski et al., 1988 ; Kaltreider et al., 1972) ou des niveaux de fluorures osseux élevés (Baud et al., 1978 ; Boivin et al., 1988) pour des expositions professionnelles à un mélange d’HF et de poussières de fluorures.
Nous ne disposons pas de donnée relative à la distribution lors d’une exposition à l’HF par voie cutanée.
Métabolisme
Il n’y a pas de métabolisation.
Élimination
Les fluorures sont majoritairement éliminés par voie urinaire toutefois, une élimination via les fécès, la sueur ou la salive est également décrite. Les ions fluorures sont filtrés à partir du plasma sanguin au niveau des capillaires des glomérules rénaux à des degrés variant en fonction de la résorption glomérulaire (10 à 70 %), il n’y a pas de sécrétion tubulaire des fluorures (Schiffl et Binswanger, 1982 ; Withford, 1990). Les niveaux de clairance rénale sont de 12,4 à 71,4 mL.min-1 avec des valeurs moyennes de l’ordre de 36,4 à 41,8 mL.min-1 (Schiffl et Binswanger, 1982 ; Waterhouse et al., 1980).
D’après des données issues d’une étude en milieu professionnel, l'excrétion de fluorures est rapide après le début de l'exposition, maximale en fin de journée de travail puis persiste encore 12 heures après (Kono et al., 1987, 1990). De plus, il semble que l'excrétion urinaire soit proportionnelle à la concentration d'exposition soit des taux urinaires de 0,91 à 6,5 mg.L-1 pour des expositions de 0,3 à 5 ppm. Les données les plus récentes indiquent que pour une exposition professionnelle à 3 ppm d'acide fluorhydrique, les concentrations urinaires de fluorures en fin de poste sont de l'ordre de 4 mg.L-1 (INRS, Biotox, 2022).
Autre
Mécanisme d’action
L’ion hydrogène présente une activité corrosive au niveau de la muqueuse respiratoire ou oculaire (Bajraktarova-Valjakova et al., 2018). L’anion fluorure est responsable d’une cytotoxicité locale ou systémique. L’ion fluorure est très petit et diffuse rapidement dans les milieux aqueux. Une fois dans la circulation générale, il diffuse facilement dans les différents organes. Il réagit avec le calcium ou le magnésium cellulaire pour former des chélates insolubles (CaF2 et MgF2). Cela provoque une déplétion locale en calcium et une inhibition de la pompe sodium-potassium ATPase. Cela entraine une augmentation de la perméabilité membranaire au potassium résultant en une hyperkaliémie locale. La forte affinité pour les lipides induit une liquéfaction, une nécrose et la mort des cellules et donc une destruction des nerfs, des vaisseaux sanguins des tendons, des structures osseuses et autres tissus.
Chez l'animal
Absorption
Inhalation
Une étude chez le rat suggère que l’HF est absorbé par les voies aériennes supérieures avec un niveau d’absorption proche de 100 % (expositions de 30 à 176 mg fluorure.m-3) pour rapidement atteindre la circulation générale (Morris et Smith, 1982).
Voie cutanée
Une étude menée avec de l’HF (0,02 mL à 50 %) chez la souris albinos met en évidence une absorption par voie cutanée, toutefois, elle ne permet pas de la quantifier (Watanabe et al., 1975).
Distribution
Plusieurs études rapportent une distribution spécifique vers les os et les dents. Chez le rat, une augmentation des niveaux de fluorures est mesurée dans les dents et les os lors d’une exposition à des concentrations de 7 ou 24 mg.m-3 6 h.j-1 6 j.sem-1 pendant 30 jours. Les niveaux de fluorures mesurés sont doubles dans les os jeunes par comparaison aux os anciens. Dans une étude menée sur plusieurs espèces (lapin, cobaye et singe pour des expositions à l’HF aux concentrations de 1,5 – 1 050 mg.m-3), un tropisme préférentiel vers le squelette est rapporté chez les trois espèces (Machle et Scott, 1935). Dans les os, les fluorures remplacent l’ion hydroxyl dans l’hydroxyapatite pour former de l’hydroxyfluoroapatite (McCann et Bullock, 1957 ; Neuman et al., 1950). Cette fixation sur les os est réversible.
Une élévation des niveaux sanguins en fluorures est rapportée pour des expositions à l’HF chez le rat de 11 à 116 fluorure mg.m-3 pendant 6 heures ou de 84 mg fluorure (Morris et Smith, 1983).
Nous ne disposons pas de donnée relative à la distribution lors d’une exposition à l’HF par voie cutanée.
Métabolisme
Nous ne disposons pas d’informations supplémentaires à celles décrites chez l’homme.
Élimination
Nous ne disposons pas d’informations supplémentaires à celles décrites chez l’homme.
Synthèse
Chez l’homme, l’HF est rapidement absorbé par les trois voies : respiratoire, orale et cutanée. Il n’est pas métabolisé. Les fluorures sont majoritairement éliminés par voie urinaire.
Chez l’animal, l’absorption du HF serait de 100 % pour une exposition par inhalation. L’absorption cutanée a été mise en évidence mais n’a pas été quantifiée. Le passage sanguin est rapide, la distribution se fait majoritairement vers les os et les dents.
Toxicité aiguë
Chez l'homme
Inhalation
L'exposition à l’HF gazeux ou à des aérosols de solutions induit des irritations des muqueuses oculaires, nasales et respiratoires pouvant évoluer vers des lésions de type brûlure chimique. Les signes cliniques sont une hyperémie des conjonctives oculaires, un larmoiement, de la toux et de la dyspnée. Le larmoiement immédiat améliore le pronostic mais la desquamation totale de l'épithélium cornéen n'est pas rare. Les signes cliniques disparaissent en fin d'exposition toutefois les lésions caustiques peuvent continuer d'évoluer et induire un œdème aigu pulmonaire d'apparition retardée, associé à des ulcérations extensives bronchiques et alvéolaires. Des complications bactériennes sont fréquemment décrites ainsi que l'obstruction des voies aériennes et de l'atélectasie. L'exposition par inhalation à des concentrations élevées en HF peut également provoquer une intoxication systémique se caractérisant notamment par une hypocalcémie associée à des troubles cardiaques, des convulsions, des myoclonies et des paresthésies. L’HF gazeux peut également provoquer des brûlures cutanées diffuses et superficielles (ATSDR, 2003 ; INRS, 2019; Loriot et al., 1981).
Suite à ces expositions, les séquelles oculaires et respiratoires peuvent survenir. Il est décrit des opacités cornéennes et des sténoses bronchiques, des bronchectasies, de la fibrose pulmonaire ainsi qu’une bronchiolite oblitérante.
Plusieurs études, décrites plus en détail dans le rapport « seuils de toxicité aiguë » de l’Ineris (2003), rapportent des cas de décès lors d’expositions aiguës à de fortes concentrations d’HF . Ces expositions, le plus souvent qualifiées de mixtes, par inhalation et voie cutanée, ont entrainé la mort rapide des individus au cours des 24 premières heures par œdème pulmonaire aigu, parfois étendu à d’autres organes (cerveau) et souvent associé à des hémorragies (Greendyke et Hodge, 1964 ; Kleinfeld, 1965 ; Chan et al., 1987). Dans de rares cas, la destruction lente et progressive de la muqueuse bronchique et du parenchyme pulmonaire liée à la causticité de l’HF a également conduit au décès des individus 15 jours après l'exposition, malgré les soins pratiqués.
Un incident rapporte un nuage de gaz émis par une raffinerie de pétrole près de Tulsa, en Oklahoma le 19 mars 1988 (Himes, 1989). Le constituent majeur de ce nuage était de l’HF, qui a pu atteindre des concentrations de 20 ppm. Au total 36 personnes, comprenant le personnel de secours, ont été admises à l’hôpital des suites de l’exposition chimique aigue. Aucun décès n’a été déploré. Aucune mesure n’a été réalisée et aucun détail relatif à cet accident n’a été révélé. Un autre incident a été rapporté au cours duquel 13 ouvriers d’une raffinerie de pétrole ont été exposés à un mélange d’HF à une concentration maximum de 150 à 200 ppm environ pendant 2 minutes (Lee et al., 1993). Un traitement à base de nébulisation de gluconate de calcium a été rapidement administré. Un examen médical réalisé dans l’heure suivant l’exposition ne révèle qu’une irritation mineure des voies respiratoires hautes.
Environ 3 000 personnes ont été exposées pendant 2 heures au nuage d’HF issu d’un site industriel (Wing et al., 1991). Une heure après l'accident les prélèvements d'air effectués ont permis de mesurer une concentration de 10 ppm autour du site. Neuf cent trente-neuf personnes ont présenté des signes cliniques plus ou moins sévères. Les symptômes décrits sont une irritation oculaire, des céphalées, une brûlure de la gorge et des respirations courtes. Les examens réalisés ont montré une diminution de la capacité respiratoire, une hypoxémie et une hypocalcémie. Seuls 10 % des individus exposés ont nécessité une hospitalisation mais sans séquelles apparentes.
Données expérimentales chez des volontaires sains :
Des études réalisées sur faible nombre de sujets (2 à 5 volontaires sains) rapportent une irritation marquée des conjonctives oculaires et des muqueuses respiratoires ainsi qu'une irritation de la peau à la plus forte concentration testée de 122 ppm (100 mg.m-3) pendant 1 à 3 minutes (Machle et al., 1934), la perception de ces signes étant plus légère lorsque les sujets ont indifférents été exposés à 0,9 ou 8,1 ppm (0,74 et 6,6 mg.m-3) pendant 10 à 50 jours (Largent, 1961 ; Largent, 1960). Dans tous les cas, une sensation d'aigreur au niveau de la bouche est rapportée quel que soit le niveau d’exposition.
Une série d’études a été menée par Lund et al., (1995, 1997, 1999, 2002).
Une première étude relative aux paramètres fonctionnels respiratoires a été réalisée chez 15 volontaires sains exposés pendant 1 heure à des concentrations de 1,83 à 7,8 ppm d’HF (soit 1,5 à 6,4 mg.m-3)(Lund et al., 1995). Cette exposition a induit une inflammation bronchique caractérisée par une augmentation des lymphocytes et des polynucléaires neutrophiles dans le liquide de lavage broncho-alvéolaire.
Au cours d'une seconde étude (Lund et al., 1997 ; 1999), 20 volontaires masculins ont été exposés pendant 60 minutes à des concentrations de 0,24 à 6,34 ppm d’HF (soit 0,2 à 5,2 mg.m-3) et répartis dans 3 sous-groupes faiblement (0,2 à 0,6 mg.m-3), moyennement (0,7 à 2,4 mg.m-3) ou fortement exposés (2,5 à 5,2 mg.m-3). A noter que, parmi ces individus, 3 sujets présentent des réactions allergiques (rhinite allergique, élévation du taux sériques d'Ig E) sans qu’aucune précision ne soit apportée quant à leur répartition au sein des sous-groupes d'exposition, et que 3 des 20 sujets de l’étude ont été exposés deux fois à 3 mois d’intervalle. Les signes cliniques au niveau oculaire et respiratoire ont également été enregistrés avant, pendant et après l’exposition (jusqu’à 24 heures). Au terme de l'exposition, les individus exposés (toutes concentrations confondues) présentent des signes d'irritation oculaire (p=0,02) et du système respiratoire supérieur significatifs (p<0,001), mais pas de modification de la ventilation pulmonaire. Un retour à la normale est observé dans les 4 heures qui suivent l’exposition. De plus, il apparaît que l'intensité des symptômes observés est proportionnelle à la concentration en HF mais également aux taux plasmatiques en ions fluorures.
Dans cette même étude, les auteurs ont également examiné les lavages broncho-alvéolaires (LBA) réalisés 3 semaines avant l’exposition (LBA de référence) et 24 heures après le début d l’exposition (Lund et al., 1997). Pour les niveaux d'exposition de 0,7 à 2,4 mg.m-3 et 2,5 à 5,2 mg.m-3 les LBA révèlent une augmentation significative des lymphocytes et plus spécifiquement des lymphocytes CD3 marqueurs d’une réponse inflammatoire. De plus une augmentation significative de l'activité myéloperoxydase et des cytokines (IL-6) a été observée dans la fraction bronchiale du LBA chez les sujets du groupe exposé à la plus forte dose. Ces modifications reflètent une inflammation respiratoire d'intensité mineure, sans qu'une relation dose-effet ait pu être identifiée.
Dans le cadre d’un autre protocole expérimental, la même équipe a exposé 10 sujets volontaires sains à une concentration comprise entre 3,3 et 3,9 mg.m-3 d’HF pendant 1 heure, des lavages des fausses nasales (3 par sujets) ayant été réalisés avant, immédiatement et 1h30 après l’exposition (Lund et al., 2002). Cette procédure a été réalisée en amont sur les mêmes sujets, sans exposition à l’HF, pour tenir compte d’un éventuel effet de dilution des lavages successifs (lavages témoins). Les analyses des lavages des fausses nasales suggèrent que l’exposition à l’HF induit une inflammation de la cavité nasale. Cette inflammation est objectivée par une augmentation statistiquement significative du nombre de polynucléaires neutrophiles et de cellules totales alors qu’il y a une diminution de la viabilité cellulaire. L’altération du nombre de polynucléaires neutrophiles est significativement corrélée avec les symptômes des voies respiratoires supérieures (picotements du nez du nez, de la gorge, des yeux) ressentis par 7 des 10 sujets exposés dès la fin de l’exposition. Une augmentation du TNFα et du contenu en protéines totales est mesurée dans le liquide de lavage, de même que plusieurs eicosanoïdes (prostaglandines E2, leucotriène B4, peptides de leucotriènes) représentant de puissants médiateurs de l’inflammation (Lund et al., 2002).
L’ensemble des principaux effets observés chez l’homme, lors d’une exposition aiguë par inhalation à l’HF pour des temps d’exposition inférieurs à une heure, sont synthétisés dans le tableau ci-dessous (d’après INERIS, 2003).
Espèce |
Concentration (ppm / mg.m-3) |
Temps (min) |
Effets |
Référence |
---|---|---|---|---|
Homme |
61 / 50 |
1 |
Irritation oculaire et nasale |
Machle (1935) |
122 / 100 |
1 |
Irritation marquée oculaire, nasale et cutanée, exposition tolérée |
||
32 / 26 |
3 |
Irritation oculaire et nasale modérée, inconfort |
||
Homme |
3-6,3 / 2,5-5,2 |
60 |
Modifications des lavages broncho-alvéolaires, irritation des voies respiratoires |
Lund (1995, 1997, 1999) |
Voie orale
Plusieurs cas de mort accidentelle par ingestion de solutions d’HF (antirouille, solutions aqueuses) sont rapportés dans la littérature (Menchel et Dunn, 1984 ; Manoguerra et Neuman, 1986). La mort survient généralement au cours des premières 24 heures consécutivement à une perforation digestive, une hémorragie massive ou encore une nécrose du pancréas. Dans le cas le moins dramatique d’ingestion de solutions plus diluées, les douleurs abdominales, et une bradycardie sont accompagnées par une hypocalcémie et un taux de fluor élevé (Brédy et Gromb-Monnoyeur, 2016).
Voie cutanée
Plusieurs cas de mort par contact cutané avec de l’acide flurorhydrique sont rapportés dans la littérature, il peut s’agir soit d’exposition au niveau du visage, ce qui correspond à une exposition mixte cutanée et inhalation, soit une exposition cutanée des extrémités assimilée à une exposition cutanée seule. Dans ce cas, il s’agit essentiellement de brûlures cutanées. Un patient a reçu de l’HF sur les jambes (8 % de la surface corporel) ; il est décédé suite à des arythmies cardiaques (Mullett et al., 1987). Les niveaux de fluorures sériques mesurés 4 heures après l’exposition étaient de 9,42 µg.mL-1 (ou 6,42 mg.L-1) soit 400 fois la valeur normale. Un jeune homme âgé de 23 ans a été brûlé par de l’HF au deuxième et troisième degré sur les cuisses pour 9-10 % de la surface corporelle (Mayer et Gross, 1985). La mort est survenue en 17 heures par des arythmies cardiaques ; les niveaux de fluorures plasmatiques étaient de 4,17 µg.mL-1 (ou 4,17 mg.L-1).
Synthèse
Chez l’homme, l’HF induit des irritations des muqueuses oculaires, nasales et respiratoires pouvant évoluer vers des lésions de type brûlures chimiques corrosives. Les signes cliniques sont une hyperémie des conjonctives oculaires, un larmoiement, de la toux et de la dyspnée. Ces signes disparaissent en fin d'exposition mais les lésions caustiques peuvent induire un œdème aigu pulmonaire d'apparition retardée, associé à des ulcérations. Des brûlures cutanées surviennent lors de contact cutané. Il existe un risque d’hypocalcémie par complexion du calcium sanguin.
Chez l'animal
Inhalation
Plusieurs auteurs ont mesuré les concentrations létales 50 (CL50) (concentration induisant la mort de 50 % des animaux exposés) pour des durées d’exposition inférieures ou égales à 1 heure et pour plusieurs espèces animales. Les données sont regroupées dans le tableau ci-dessous. La souris emble être l’espèce plus sensible que le rat et le cobaye. Toutefois, la faible quantité de données chez la souris et le cobaye et les différences de durée d’exposition ne permettent pas de conclure formellement.
Espèce |
CL50 ppm mg.m-3 |
Durée d’exposition (minutes) |
Référence |
|
---|---|---|---|---|
Rat |
1 610 |
1 320 |
60 |
Haskell Laboratory (1988) |
1 242 |
1 018 |
60 |
Rosenholtz et al. (1963) |
|
1 325 |
1 087 |
60 |
Wolhslagel et al. (1976) |
|
490 |
402 |
60 |
Schorsch (1996) |
|
966 |
792 |
60 |
Mc Even et Vernot (1974) |
|
1 940 |
1 591 |
30 |
Rosenholtz et al. (1963) |
|
1 020 |
836 |
30 |
Schorsch (1996) |
|
2 890 |
2 370 |
30 |
Haskell Laboratory (1988) |
|
6 620 |
5 428 |
15 |
Haskell Laboratory (1988) |
|
2 555 |
2 095 |
15 |
Rosenholtz et al. (1963) |
|
14 600 |
11 972 |
5 |
Haskell Laboratory (1988) |
|
Souris |
325 |
267 |
60 |
Wolhslagel et al. (1976) |
456 |
374 |
60 |
Mac Even et Vernot (1974) |
|
Cobaye |
4 327 |
3 548 |
15 |
Rosenholtz et al. (1963) |
Chez l’animal, comme chez l’homme, les principaux symptômes observés lors d’une exposition aiguë par inhalation correspondent à des atteintes pulmonaires. L’ensemble de ces effets pour des temps d’exposition inférieurs ou égaux à 6 heures est synthétisé dans le tableau ci-dessous (d’après INERIS, 2003).
Espèce |
Concentration ppm mg.m-3 |
Temps (min) |
Effets |
Référence |
|
---|---|---|---|---|---|
Chien |
460-666 |
377-546 |
15 |
Irritations oculaire, nasale et respiratoire modérées |
Rosenholtz (1963) |
157-243 |
129-199 |
60 |
|||
Rat |
1 410 |
1 156 |
15 |
Détresse respiratoire, irritation sévère oculaire et nasale, asthénie et apathie pendant 48 heures |
Rosenholtz (1963) |
2 432 |
1 994 |
5 |
|||
489 |
401 |
60 |
|||
1 300 |
1 066 |
30 |
Diminution persistante de la fréquence respiratoire (27%), rhinite fibrineuse avec nécrose focale |
Stavert (1991) |
|
4 750 |
3 895 |
2 |
Nécrose trachéale et bronchique, alvéolite |
Dalbey (1996, 1998 a,b) |
|
1 589 |
1 303 |
2 |
Nécrose trachéale légère |
||
950 |
779 |
10 |
Lésions histologiques rénales et hépatiques, nécrose trachéale légère |
||
1 224 |
1 004 |
60 |
Rhinite sévère à modérée, nécrose et hyperplasie épithélium respiratoire, lésions oculaires (2/10) |
||
Cobaye Lapin |
610-964 |
500-790 |
5 |
Irritation, lésions pulmonaires et organiques |
Machle et al.(1934) |
54 |
44 |
360 |
Lésions hépatiques et rénales |
Dans les études, dont les protocoles et résultats sont détaillés dans le rapport « seuils de toxicité aiguë » de l’Ineris (2003), les signes d’une irritation respiratoire (toux), oculaire (larmoiement) et nasale (rhinorrhée) sont transitoirement décrits aussi bien chez le chien, le rat, le lapin ou le cobaye avec des intensités variables en fonction des concentrations (de 12,5 % à 68 % de la CL50 du rat)et durées d’exposition (5 à 60 minutes) (Rosenholtz, 1963).
Les lavages broncho-alvéolaires réalisés notamment chez le rat révèlent la présence d’une activité myéloperoxydase et l’afflux de polynucléaires neutrophiles confortés histologiquement par une inflammation trachéo-bronchique exsudative et nécrotique ainsi qu'une alvéolite à partir d’environ 1 000 ppm (820 mg.m-3) pendant 10 minutes, et d’intensité croissante à 9 500 ppm (7 790 mg.m-3) pendant 2 minutes (Dalbey et al.,1996, 1998a, 1998b). D’autres travaux, également réalisés chez le rat ont mis en évidence au moyen de pléthysmographes, une diminution immédiate et persistante de la fréquence respiratoire, de même que les lésions histologiques focalisées dans la région antérieure des cavités nasales se traduisant par une rhinite fibrineuse modérée à sévère avec des zones de nécrose et des hémorragies de la sous-muqueuse (Stavert et al., 1991). L’inflammation et la nécrose extensive aiguë de l'épithélium nasal au niveau des cavités nasales décrites dans une autre étude chez le rat a présenté des éléments de régénération et/ou de cicatrisation chez tous les rats exposés (environ 2 000 ppm soit 1 640 mg.m-3 pendant 60 minutes) dans les 14 jours suivant l’arrêt de l’exposition (Valentine, 1990).
A noter toutefois qu’aux concentrations de 20 à 291 ppm (16 à 239 mg.m-3) pendant 60 minutes, 590 ppm (484 mg.m-3) pendant 15 minutes ou de 1 438 ppm (1 180 mg.m-3) pendant 5 minutes chez le rat, de 854 à 1 247 ppm (700 à 1 022 mg.m-3) pendant 15 minutes chez le lapin ou encore 243 à 666 ppm (199 à 546 mg.m-3) pendant 15 et 60 minutes chez le chien, aucune lésion histologique des voies aériennes n’a été décrite après l’autopsie des animaux (Rosenholtz et al., 1963).
Voie orale
Il n’y a pas d’études d’exposition par voie orale pour l’HF chez l’animal.
Synthèse
Chez l’animal, des irritations des muqueuses oculaires, nasales et respiratoires sont observées. Les CL50 pour une 1 heure d’exposition sont comprises entre 400 et 1 320 mg.m-3 chez le rat.
Toxicité à doses répétées
Effets généraux
Chez l'homme
Inhalation
Derryberry et al. (1963) rapportent qu’il n’y a pas de différence statistiquement significative pour les différents paramètres respiratoires entre les témoins et un groupe de 57 travailleurs exposés dans une manufacture de phosphates fertilisants. Les expositions aux poussières et à l’HF correspondent à des concentrations de fluorures de 0,50 mg.m-3 à 8,32 mg.m-3 avec une moyenne de 2,81 mg.m-3 (HF à 3,6 ppm) sur une période de 14 ans.
Machle et Evans (1940) ont étudié un groupe de travailleurs exposés à l’HF et dans une moindre mesure à des poussières de fluorure de calcium dans une usine de production d’HF. Au cours d’une période de 5 ans, les travailleurs ont été exposés de manière intermittente, aux cours des opérations de maintenance et de réparation, à des concentrations en fluorure de 0,011 à 0,021 mg.L-1 (HF à 14-27 ppm soit 11,5-22 mg.m-3)). L’examen médical des sujets ne rapporte pas de dommages corporels.
Des ouvriers ont été exposés de manière chronique à l’HF dans une unité d’alkylation d’une compagnie pétrolière (Waldbott et Lee, 1978). Au cours des 10 années de suivi, des expositions presque quotidiennes ont été relevées avec 10 à 15 fois par an des pics d’expositions aigues. Les effets observés correspondent à des irritations de l’œil, des larmoiements, une vision trouble, une dyspnée, des nausées, des douleurs épigastriques, des vomissements et de troubles mentaux. Pour des concentrations supérieures à 25 ppm (20,5 mg.m-3), sont rapportées des douleurs des jambes, des pertes de mémoire, une ostéoarthrite, des atteintes pulmonaires restrictives et obstructives et une hématurie.
Les autres études réalisées en milieu professionnel rapportent des expositions difficilement attribuables à l’HF seul.
Chan-Yeung et al. (1983a) ont étudié les effets sur la santé d’une exposition professionnelle des travailleurs de l’industrie de l’aluminium. La cohorte comprend un groupe exposé à des concentrations moyennes à élevées chez les ouvriers en poste dans la salle d’électrolyse ainsi que des témoins faiblement exposés et un groupe exposé à des niveaux moyens. Pour chacun des groupes, les expositions aux particules et aux fluorures gazeux et l’excrétion urinaire des fluorures sont mesurées. Le nombre de travailleurs de chaque groupe et les niveaux d’expositions sont consignés. Un groupe témoin supplémentaire constitué de 372 travailleurs des chantiers ferroviaires a été introduit. Aucun signe de fluorose du squelette n’est observé chez les ouvriers exposés à des concentrations jusqu’à 0,48 mg F-.m-3 (0,2 mg.m-3 de fluorures gazeux et 0,28 mg.m-3 de poussière de fluorures) pour des expositions jusqu’à 10 ans. Ce qui correspond en exposition corrigée à une concentration de 33 µg.kg pc-1.j-1. Les paramètres de la biochimie sanguine ne révèlent aucune altération hépatique ou rénale. Les altérations de l’hémoglobine, l’hématocrite et du calcium sont statistiquement significatives mais demeurent dans les moyennes biologiques. Le calcium sérique est augmenté chez les individus exposés à la plus forte concentration. Ces effets ne sont pas observés pour les phosphates. Ces résultats ne mettent pas en évidence de signe de fluorose squelettique ou rénale et d’effet hépatique ou hématologique pour des expositions jusqu’à 0,48 mg (total) fluorure.m-3 pendant 10 ans.
En parallèle de cette étude sur la même industrie de l’aluminium, une autre étude a été menée par Chang-Yeung et al. (1983a) pour évaluer les effets des expositions dans les salles d’électrolyse sur les performances respiratoires. Les observations ont été corrigées avec les données relatives aux habitudes tabagiques, l’âge et la durée de travail au poste considéré. Les cohortes sont constituées d’un groupe fortement exposé (> 50 % de la période de travail dans les chambres d’électrolyse, n = 495), un groupe moyennement exposé (< 50 % du temps de travail dans les chambres d’électrolyses, n = 302) et un groupe témoin (personnel de bureau, n = 713). Les niveaux d’exposition sont mesurés. Les ouvriers exposés aux concentrations les plus élevées présentent une diminution statistiquement significative de la FEV1, de la FEF25-75 avec 2 et 5 % respectivement et une incidence de la toux et de la respiration sifflante qui augmente statistiquement à la concentration la plus élevée. Comme les ouvriers sont également exposés à des concentrations élevées d’autres irritants sévères des voies respiratoires, il est difficile de conclure.
Voie orale
A notre connaissance, il n’existe pas d’étude par voie orale chez l’homme pour des expositions chroniques à l’HF.
Voie cutanée
A notre connaissance, il n’existe pas d’étude par voie cutanée chez l’homme pour des expositions chroniques à l’HF.
Synthèse
Chez l’homme, l’HF peut induire des irritations oculaires, des larmoiements, une vision trouble, une dyspnée, des nausées, des douleurs épigastriques, des vomissements et des troubles mentaux possiblement en lien avec des pics d’exposition. Pour des concentrations supérieures à 20,5 mg.m-3, sont rapportées des douleurs des jambes, des pertes de mémoire, une ostéoarthrite, des atteintes pulmonaires restrictives et obstructives et une hématurie.
Chez l'animal
Inhalation
Suite aux études de létalité, 3 cobayes, 5 lapins et 2 singes ont été exposés à 0,0152 mg.L-1 (15,2 mg.m-3), soit 18,5 ppm d’HF, 6 à 7 h.j-1, sur une période de 50 jours pour une exposition totale de 309 heures (Machle et Kitzmiller, 1935). Les animaux ont été ensuite observés jusqu'à 12 mois après l'exposition. Des sacrifices sériés ont été réalisés, aucune létalité anticipée n'a été observée. Les lapins exposés ont présenté une croissance pondérale ralentie. L'autopsie pratiquée 7 à 8 mois après l'exposition, a mis en évidence le tableau lésionnel suivant : une infiltration leucocytaire au niveau des parois alvéolaires pulmonaires, une dégénérescence stéatosique hépatique et une dégénérescence nécrotique et une fibrose rénale. De plus, deux lapins ont présenté une pneumonie lobulaire aiguë. A l'autopsie, les singes n'ont présenté que des lésions rénales dégénératives.
Une étude a été menée chez deux groupes de chiens exposés à 33 ppm (27 mg.m-3)(4 chiens) ou 8,6 ppm (7 mg.m-3)(5 chiens) 6 h.j-1 pendant 5 semaines (166 h) (Stokinger, 1949). Aucune mort n’a été constatée. L’examen anatomopathologique réalisé à l’issue de la période d’exposition révèle une dégénérescence testiculaire (4 animaux /4), une hémorragie modérée, un œdème des poumons (3 animaux /4), et une ulcération du scrotum (4 animaux /4) à la concentration de 33 ppm. A la concentration la plus faible, des hémorragies pulmonaires localisées sont observées chez un des animaux (1/5). Les autres examens biologiques ont mis en évidence une élévation du taux de fibrinogène pour l’exposition à la concentration la plus élevée.
Une étude a été menée sur des rats mâles et femelles (20/groupe) exposés aux concentrations de 0 – 0,082 – 0,816 et 8,16 mg HF.m-3 6 h.j-1, 5 j.sem-1 pendant 90 jours ce qui correspond à des concentrations nominales de 0 – 0,098 – 0,72 et 7,52 mg.m-3 (Placke et Griffin, 1991). Des observations cliniques et un examen histopathologique ont été pratiqués. Cinq mâles et une femelle exposés à la concentration la plus élevée n’ont pas survécu. Les signes cliniques observés à cette concentration correspondent à une coloration des yeux et du nez en rouge, un pelage ébouriffé, une alopécie et une posture contractée. Une perte de poids est observée et des malocclusions des dents sont rapportées chez 9 mâles et 2 femelles. Une augmentation du nombre de polynucléaires neutrophiles est observée chez les mâles à la concentration la plus élevée. Une augmentation du nombre de plaquettes est observée à la dose la plus élevée. A la plus forte concentration, des diminutions du glucose sérique chez les mâles, et de l’albumine sérique chez les mâles et les femelles sont rapportées. De cette étude, une NOAEL de 0,72 mg.m-3 est déterminée.
Voie orale
Il n’existe pas d’étude pour une exposition chronique par voie orale ou cutanée à l’HF. Les rares données disponibles correspondent à des expositions au fluorure de sodium par ingestion et à l’HF.
Synthèse
Chez l’animal, les rares effets observés sont des atteintes pulmonaires (infiltration leucocytaire au niveau des parois alvéolaires pulmonaires et des hémorragies pulmonaires), des altérations des cellules sanguines, une dégénérescence stéatosique et nécrotique hépatique, une fibrose rénale, une altération des testicules.
Effets cancérigènes
Classifications
Organisme | Classification | Année |
---|---|---|
UE | HF a été étudié mais n’a pas été classé | 2008 |
IARC | HF n’a pas été étudié | |
US EPA | HF n’a pas été étudié. |
Chez l'homme
Inhalation
Très peu d’études sont disponibles. La plupart des expositions professionnelles surviennent lors de l’exposition à l’HF sous forme de vapeurs ou de poussières issues de cryolite ou de fluorspar.
Une cohorte de travailleurs danois utilisant de la cryolite présente une augmentation de la mortalité et de la morbidité pour les cancers respiratoires par rapport aux moyennes nationales avec un ratio standardisé de mortalité (SMR) de 2,52 [1,40-4,12] à 95 % et un ratio standardisé de mortalité (SIR) de 2,5 [1,6-3,5] à 95 % (Grandjean et al., 1985). Les auteurs de cette étude expliquent que cette augmentation pourrait être liée à un taux de mortalité par cancer pulmonaire qui est double à Copenhague par rapport à la moyenne nationale pour les cohortes de personnes nées entre 1890 et 1929. La comparaison ne serait donc pas bien adaptée. En fait, le SIR de cette cohorte de travailleurs est peu augmenté s’il est calculé par rapport à la population générale de Copenhague : SIR de 1,5 [1,0-2,1] à 95 %. Il n’y a pas de relation dose-effet entre l’incidence des cancers et la durée de travail ou de période de latence. Une augmentation significative de mortalité par cancer pulmonaire est également rapportée dans une autre étude sur cette même cohorte (Grandjean et al. 1992). Le SMR pour tous les cancers est de 1,34 [1,2-1,5] à 95 % par rapport au taux national au Danemark et le SIR pour le cancer pulmonaire est de 1,40 [1,01-1,90] à 95 % par rapport aux taux à Copenhague. De plus, une augmentation significative de l’incidence des cancers de la vessie est mesurée avec un SIR de 1,84 [1,08-2,96] à 95 %. Les auteurs considèrent que les habitudes tabagiques pourraient cependant être à l’origine de ce risque de cancer pulmonaire.
Une augmentation des cancers pulmonaires est également observée au cours de plusieurs études réalisées chez des travailleurs de l’industrie de l’aluminium (Andersen et al., 1982 ; Gibbs et Horowitz, 1979 ; Milham, 1979). Toutefois, aucune correction n’a été pratiquée pour prendre en compte les habitudes tabagiques et les co-expositions aux goudrons et aux hydrocarbures aromatiques polycycliques. Une autre étude, menée par de Villiers et Windish (1964), montre chez des mineurs de fluorspar une augmentation des taux de cancers pulmonaires mais ces mineurs sont également exposés à des niveaux élevés de radon.
Une cohorte de 21 829 travailleurs de l’industrie de l’aluminium, exposés plus de 5 années, ne présente pas d’augmentation des cancers pulmonaires mais une augmentation de la mortalité par cancer du pancréas, cancer hématopoïétique, cancer génito-urinaire et pathologies respiratoires non-cancéreuses (Rockette et Arena, 1983). Seul le taux de cancers pancréatiques est statistiquement augmenté. Une augmentation de l’incidence des cancers hématopoïétiques et des pathologies respiratoires non-cancéreuses est également rapportée par Milham (1979). Du fait de l’importance des biais dans ces études, il est difficile de conclure quant au potentiel carcinogène de l’HF et/ou des fluorures.
Synthèse
Les données chez l’homme rapportent une augmentation de l’incidence des cancers pulmonaires, de la vessie et du pancréas, mais les expositions simultanées à des cancérigènes connus (radon, HAP, tabac, etc) ne permettent pas de conclure.
L’Union Européenne, qui est le seul organisme ayant évalué les effets du HF, juge que les résultats disponibles ne permettent pas de le classer.
Chez l'animal
Voie orale
Les rares études disponibles correspondent à des expositions par voie orale au fluorure de sodium, et non d’exposition à l’HF.
Effets génotoxiques
Généralités
Il n’est pas possible de conclure quant au potentiel génotoxique du HF en raison du peu de données disponibles. (EU, 2001).
In vitro
Synthèse
Les données relatives au potentiel génotoxique de l’HF ne sont pas suffisantes pour conclure, il n’a pas été classé par l’Union Européenne.
Effets sur la reproduction
Chez l'homme
Synthèse
Les rares études disponibles rapportent des expositions aux fluorures par ingestion, et ne sont pas pertinentes pour identifier les effets de l’exposition à l’acide fluorhydrique par inhalation.
Chez l'animal
Inhalation
La seule étude rapportant une exposition par inhalation à l’HF ne permet pas de conclure (Stokinger, 1949). Dans cette étude, 4 chiens ont été exposés à 18 ppm de fluorure sous la forme d’HF 6 h.j-1, 6 j.sem-1 pendant 5 semaines. Les animaux ont développé une altération dégénérative des testicules et une ulcération du scrotum. Ces effets ne sont pas retrouvés à la concentration de 8,2 ppm ni observés chez les rats ou les lapins.
Voie orale
Il n’existe pas de données disponibles pour des expositions par voie orale.
Synthèse
La seule étude disponible rapporte la présence d’une dégénérescence des testicules et d’une ulcération du scrotum chez le chien.
Effets sur le développement
Généralités
Aucune étude n’a évalué l’effet d’une exposition à l’HF par inhalation sur le développement chez l’homme ou l’animal.
Valeurs accidentelles
Valeurs seuils de toxicité aigüe françaises
Le rapport de valeurs seuils de toxicité aiguë françaises est accessible dans la rubrique « Archives ». L’intégralité des rapports de valeurs seuils de toxicité aiguë françaises actuellement en vigueur est consultable dans le tableau des VSTAF.
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Autres seuils accidentels
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Valeurs réglementaires
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Valeurs de référence
Introduction
Une Valeur Toxicologique de Référence (VTR) est un indice qui est établi à partir de la relation entre une dose externe d'exposition à une substance dangereuse et la survenue d'un effet néfaste. Les valeurs toxicologiques de référence proviennent de différents organismes.
Pour accéder à une information actualisée, nous conseillons au lecteur de se reporter directement sur les sites internet des organismes qui les élaborent.
Valeurs de l'ANSES et/ou de l'INERIS
Description
Effets à seuil - Exposition aiguë par inhalation:
L’OEHHA propose un REL de 0,24 mg.m-3 (0,3 ppm) pour une exposition aiguë (1 h) par inhalation à l’HF (OEHHA, 2008).
Cette valeur est établie à partir d’une étude réalisée chez le volontaire sain exposé à des concentrations de 0,2 – 0,6 ; 0,7 - 2,4 et 2,5 – 5,2 mg.m-3 d’HF pendant une heure (Lund et al., 1997). Une LOAEC de 2,5 – 5,2 mg.m-3 et une NOAEC de 0,7 - 2,4 mg.m-3 sont déterminées pour une irritation de la muqueuse des voies respiratoires supérieures.
Facteur d’incertitude : Un facteur d’incertitude de 10 est retenu pour tenir compte des différences de sensibilité au sein de la population humaine.
Calcul : 2,4 mg.m-3 x 1/10 = 0,24 mg.m-3
Indice de confiance : Cet organisme ne détermine pas d’indice de confiance.
L’ATSDR propose un MRL de 16,4 µg.m-3 (0,02 ppm) pour une exposition aiguë par inhalation à l’HF (ATSDR, 2023).
Cette valeur est établie à partir de la même étude réalisée chez le volontaire sain exposé à des concentrations de 0,2 – 0,6 ; 0,7-2,4 et 2,5 – 5,2 mg.m-3 d’HF pendant une heure (Lund et al., 1997). Les valeurs moyennes pour chacune des classes de concentrations ont été retenues 0,4 – 1,7 – 3,9 mg.m-3 d’HF correspondant à 0,5 – 1,9 – 4,5 ppm de fluorure. Une LOAEC de 0,5 ppm (0,4 mg.m-3) de fluorures sous forme d’HF est déterminée pour une irritation des voies respiratoires supérieures.
Facteur d’incertitude : Un facteur d’incertitude de 30 est appliqué correspondant à un facteur de 10 pour les différences de sensibilité au sein de la population humaine et un facteur de 3 pour l’utilisation d’une LOAEC à la place d’une NOAEC.
Calcul : 0,5 ppm x 1/30 = 0,0167 ppm (arrondi à 0,02 ppm soit 16,4.10-3 mg.m-3)
Indice de confiance : Cet organisme ne détermine pas d’indice de confiance.
Effets à seuil - Exposition chronique par inhalation:
L’OEHHA propose un REL de 0,014 mg HF.m-3 pour une exposition chronique par inhalation à l’HF (OEHHA, 2008).
Cette valeur est établie à partir de l’étude de (Derryberry et al., 1963) menée sur une population de travailleurs d’une usine d’engrais. L’effet critique retenu est une fluorose osseuse mise en évidence par une augmentation de la densité osseuse avec une NOAEC de 1,07 mg F.m-3 (1,13 mg HF.m-3), une LOAEC de 1,89 mg F.m-3 (1,98 mg HF.m-3) et une BMC05 de 0,37 mg F.m-3 (0,39 mg HF.m-3) calculée au moyen du logiciel de l’US EPA (version 1.3). Une concentration équivalente pour l’homme est calculée pour une exposition continue :
BMC05 x 10 m3/20 m3 x 5 j/7 j = 0,14 mg HF.m-3
Facteur d’incertitude : Un facteur d’incertitude de 10 est retenu pour prendre en compte les différences de sensibilité au sein de la population humaine.
Calcul : 0,14 mg HF.m-3 x 1/10 = 0,014 mg HF.m-3
Indice de confiance : Cet organisme ne détermine pas d’indice de confiance.
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Synthèse
Effets à seuil - Exposition aiguë par inhalation:
L’INERIS propose de retenir pour une exposition aiguë à l’HF par inhalation la valeur de 16,4 µg.m-3 de l’ATSDR (2023).
Deux organismes ont développé une valeur pour une exposition aiguë à l’HF par inhalation, l’ATSDR (2023) et l’OEHHA (2015). Cette valeur a été construite à partir de la même étude, menée sur des volontaires sains {Lund, 1997 #2}. L’étude est jugée de bonne qualité. La durée de d’exposition de 1 h est courte mais recevable. Cette étude présente une limite concernant la mesure des effets pulmonaires (irritation des voies respiratoires supérieures), cependant elle est recevable car les effets mesurés sont corrélés avec la mesure de la dose interne. Le même effet critique a été retenu par les deux organismes : l’irritation des voies respiratoires supérieures. Il est cohérent avec le profil toxicologique de la substance. Toutefois, l’interprétation des résultats varie d’un organisme à l’autre.
L’OEHHA considère la concentration de 2,5 – 5,2 mg.m-3 comme une NOAEC. Cependant, à partir de cette concentration, la concentration plasmatique en fluorure est significativement augmentée et corrélée aux symptômes respiratoires observés. Pour l’ATSDR la plus faible concentration d’exposition est une LOAEC.
L’interprétation de l’ATSDR nous parait plus adéquate, c’est pourquoi la VTR de l’ATSDR est retenue par l’INERIS.
Indice de confiance : L’étude est de bonne qualité, l’effet est pertinent et la construction de la VTR est cohérente, mais la durée d’exposition est courte. L’indice de confiance est moyen.
Effets à seuil - Exposition chronique par inhalation:
L’INERIS propose de retenir pour une exposition chronique à l’HF par inhalation la VTR chronique de 0,014 mg HF.m-3 de l’OEHHA (2008).
Cette valeur est basée sur la valeur de l’OEHHA (2015) qui est la seule disponible. Cette étude a été menée sur un groupe de travailleurs. L’effet critique retenu, à savoir l’augmentation de la densité osseuse, est cohérent avec le profil toxicologique de l’HF, mais l’intensité de la réponse est modeste. L’étude est de qualité recevable.
La construction de la VTR et le choix du facteur d’incertitude sont cohérents, l’Ineris retient la valeur de l’OEHHA.
Indice de confiance : faible en raison de l’intensité modeste de l’effet critique retenu et de l’absence de prise en compte de variables d’ajustement dans l’analyse des données.
Autres valeurs des organismes reconnus
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Bibliographie
Ecotoxicologie
Dernière vérification le 29/03/2024
Introduction
L'objectif de cette rubrique est d’évaluer les effets sur la faune et la flore aquatique et terrestre. Les résultats nécessaires à cette évaluation sont présentés. Lorsqu'un nombre suffisant de résultats d'écotoxicité chronique est disponible, les résultats d'écotoxicité aigus ne sont pas fournis.
Lorsque les informations de ce chapitre proviennent d’un rapport d’évaluation ayant fait l’objet d’une expertise collective au niveau européen ou international, les références bibliographiques aux auteurs sont citées pour permettre un accès direct à l’information scientifique mais n’ont pas fait systématiquement l’objet d’un nouvel examen critique par les rédacteurs de la fiche.
Les références bibliographiques ayant été évaluées sont indicées d’une valeur en fonction de leur validité selon les critères définis par Klimisch et al. (1997). Klimisch et al. (1997) ont établi une cotation des études expérimentales en prenant en compte la fiabilité des études (méthodes standardisées, Bonnes Pratiques de Laboratoire), le détail de description de la publication ainsi que la pertinence et l’utilité des données dans le cadre de l’évaluation du risque. Cette cotation est comprise entre 1 et 4. Le détail de ces cotations est rappelé ci-après :
- Score 1 : valide (sans restriction)
- Score 2 : valide avec restriction
- Score 3 : non valide
- Score 4 : pas suffisamment d'information pour valider le test
On définit comme valides (scores 1 ou 2), les essais susceptibles d'être pris en compte pour le calcul d'une PNEC. Les tests pour lesquelles certaines informations non cruciales sont manquantes, ou pour lesquelles des déviations mineures par rapport aux normes sont constatées, sont valides sous réserve de ces restrictions (score 2).
Les tests pour lesquels des informations cruciales sont manquantes, pour lesquels les conditions expérimentales ne sont pas satisfaisantes, ou qui ne sont pas pertinentes, sont notés par le code 3, et ne pourront pas être pris en compte pour dériver la PNEC.
Les tests pour lesquels la publication originale ou le rapport d'essai ne sont pas disponibles ou n'ont pas été vérifiés sont notés par le code 4. Ils ne pourront également pas être pris en compte pour dériver la PNEC.
Les données de ce chapitre proviennent majoritairement des revues bibliographiques effectuées pour le RIVM par Slooff et al. (1988) et du document concernant l’évaluation des risques de l’HF effectué par la Commission Européenne (CE, 2001). La recevabilité des données utilisées dans ces deux références pour l’évaluation des risques de l’HF n’est pas étudiée dans le présent document. Seules les données complémentaires sont commentées.
Les essais recensés ont été effectués principalement avec du fluorure de sodium (NaF). L’HF étant principalement sous la forme de l’ion fluorure dans l’environnement, le NaF peut être utilisé pour évaluer l’HF (CE, 2001).
Les effets du fluorure sont observés aussi bien chez les plantes supérieures que chez les algues vertes, les cyanobactéries et les bactéries ; ils sont liés à l’altération du métabolisme des nucléotides et des acides nucléiques et à l’inhibition d’activités enzymatiques (Ali, 2004 ; Camargo, 2003 ; CE, 2001). Ainsi, l’activité toxique du fluorure sur la flore se caractérise par des altérations foliaires (chloroses et nécroses lors d’une exposition par voie aérienne), une réduction de la photosynthèse, de la respiration et de la synthèse protéique conduisant notamment à une réduction des récoltes des plantes supérieures ou de la croissance algale. De même, Camargo (2003) rapporte une inhibition de différentes enzymes (i.e. phosphatases, hexokinases, énolase, succinate déshydrogénase, pyruvique oxydase) conduisant à l’arrêt de procédés métaboliques comme la glycolyse et la synthèse protéique observés aussi bien chez les organismes aquatiques que terrestres. Toutefois, l’ensemble du mécanisme d’action ne semble pas totalement élucidé (Camargo, 2003). Pour les poissons, les symptômes de l’intoxication aiguë au fluorure sont :
- une léthargie initiale,
- un comportement apathique accompagné d’anorexie,
- une hypoexcitabilité,
- une diminution du taux de respiration,
- une augmentation du fluorure sanguin,
- une peau sombre (face dorsale),
- une augmentation de la sécrétion de mucus,
- des mouvements erratiques avec perte de l’équilibre,
- la mort dans un état de tétanie partielle ou totale.
Il est important de rappeler que la toxicité de l’HF vis-à-vis des organismes aquatiques est étroitement liée au pH, à la température et à la dureté de l’eau. Ainsi, la toxicité du fluorure dans des eaux dulçaquicoles douces (< 50 mg CaCO3.L-1) est supérieure à celle obtenue dans des eaux plus dures (> 50 mg CaCO3.L-1). C’est pourquoi, Slooff et al. (1988) déterminent 3 PNEC pour l’HF en fonction de la dureté de l’eau. La diminution de la toxicité avec l’augmentation de la dureté de l’eau est liée à la diminution de la concentration en fluorures en solution par sa précipitation sous la forme de fluoroapatite (Ca5(PO4)3F), de fluorure de calcium (CaF2) ou de magnésium (MgF2) (Camargo, 2003).
Chez les mammifères, le fluorure absorbé chroniquement induit notamment (CE, 2001) :
- l’altération de la flore du rumen et la réduction des activités enzymatiques du tractus gastro-intestinal produisant une diminution de l’efficacité de la digestion,
- une dégradation qualitative de l’émail formé durant la période du développement dentaire, induisant une augmentation du taux d’usure,
- une augmentation de la dissolution des os et un retard de leur formation. Les tissus formés sont déficients en calcium et phosphore. Les symptômes engendrés incluent une rigidité des membres, des boiteries et des difficultés à la station debout.
Dangers
Description
Paramètres d’écotoxicité aiguë
Ce paragraphe a pour objectif de présenter la diversité des données de toxicité aiguë plus que d’effectuer un recensement exhaustif des données existantes. Pour plus d’information, le lecteur pourra notamment se rapporter aux documents de Slooff et al. (1988) et CE (2001). Les références bibliographiques aux auteurs sont citées pour permettre un accès direct à l’information scientifique.
Les résultats donnés ci-après sont calculés sur l’ensemble des essais réalisés et indépendamment de leur recevabilité, en utilisant la moyenne géométrique des résultats lorsque plusieurs essais sont disponibles pour une même espèce. Les données en eau de mer conduisant à des CL50 supérieures à la solubilité du NaF dans l’eau de mer (100 mg.L-1) ne sont pas prises en compte (CE, 2001).
* Limite de solubilité du NaF environ 100 mg.L-1 à une salinité de 30 ‰
Sur l’ensemble des données, pour les organismes aquatiques, la moyenne géométrique des CE(L)50 est de 71,5 mg F.L-1 avec un minimum de 10,5 mg F.L-1 et un maximum de 416 mg F.L-1. Les données recueillies se répartissent selon une distribution statistique log-normal.
Il est à noter qu’aucune valeur anormale n’a été observée. Selon ces données, 5 % des CL50 sont inférieures à 16,4 mg F.L-1 (intervalle de confiance à 95 % : 10,9 – 25,8 mg F.L-1) en utilisant une distribution statistique log-normale. La toxicité du fluorure vis-à-vis des organismes dulçaquicoles semble similaire à celle des organismes marins. Les différences observées peuvent certainement être d’avantage attribuées à l’effet de la salinité du milieu qu’à des différences biologiques. Les algues sont relativement peu sensibles avec des CE50 comprises entre 43 et 317,9 mg F.L-1 pour les algues dulçaquicoles et marines. Les invertébrés dulçaquicoles et marins semblent être le groupe taxonomique le plus sensible. Vis-à-vis des invertébrés, la moyenne géométrique des C(E)L50 est de 45,8 et 17,1 mg F.L-1 respectivement pour les organismes dulçaquicoles et les organismes marins. Les poissons semblent moins sensibles que les invertébrés. Les moyennes géométriques des CL50 sont de 234,1 et supérieure à 100 mg F.L-1 respectivement pour les poissons dulçaquicoles et marins.
Valeurs de danger
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Valeurs écotoxicologiques
Introduction
Dans cette rubrique, sont reportées des valeurs de référence pour la protection des écosystèmes aquatiques et de la santé humaine via l’environnement.
Elles peuvent avoir un statut de « Valeur réglementaire » si elles sont issues
- de réglementations européennes et issues par exemple de dossiers d’évaluation des risques dans le cadre de processus d’autorisation de mise sur le marché des substances chimiques (c’est le cas des Concentrations Prédites Sans Effet pour l’environnement (PNEC) issues des dossiers réglementaires sous REACh ou dans le cas de la réglementation des produits biocides) ou issues de « Normes de Qualité Environnementale » (NQE) de la Directive Cadre européenne sur l’Eau (DCE) ;
- de réglementations françaises telles que les arrêtés de mise en application de la DCE à l’échelle nationale.
Elles peuvent être des « Valeurs guides » lorsque ce sont des propositions scientifiques de l’INERIS qui ne sont pas reportées dans des textes réglementaires. C’est le cas de toutes les valeurs établies par l’INERIS pour guider l’évaluation de la qualité des milieux aquatiques pour les substances qui n’ont pas, ou pas encore, un statut réglementaire dans le contexte de la DCE.
Les « Valeurs Guides Environnementales » (VGE) et les « Normes de Qualité Environnementale » (NQE) sont les outils consacrés pour l’évaluation de la qualité des eaux de surface, dont l’établissement est basé sur une même méthodologie européenne dédiée (E.C., 2018).
Leur construction, d’un point de vue méthodologique, est donc similaire.
Valeurs guides
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Bibliographie
Archives
Dernière vérification le 29/03/2024
Documents
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