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Cypermethrine (52315-07-8)
Informations générales
Dernière vérification le 29/03/2024
Identification
Numero CAS
52315-07-8
Nom scientifique (FR)
Cyperméthrine
Nom scientifique (EN)
Autres dénominations scientifiques (Autre langues)
Code EC
257-842-9
Code SANDRE
1140
Numéro CIPAC
-
Formule chimique brute
\(\ce{ C22H19Cl2NO3 }\)
Code InChlKey
Code SMILES
ClC(Cl)=CC1C(C)(C)C1C(=O)OC(C#N)c2cccc(Oc3ccccc3)c2
Classification CLP
Type de classification
Harmonisée
ATP insertion
CLP00/ATP01
Description de la classification
Classification harmonisée selon réglement 1272/2008 ou CLP
Mention du danger - Code | H301 |
---|---|
Mention du danger - Texte | Toxique en cas d'ingestion |
Classe(s) de dangers | Toxicité aiguë |
Libellé UE du danger | - |
Limites de concentration spécifique | - |
Facteur M |
M=1000 |
Estimation de toxicité aigüe | - |
Mention du danger - Code | H335 |
---|---|
Mention du danger - Texte | Peut irriter les voies respiratoires |
Classe(s) de dangers | Toxicité spécifique pour certains organs cibles (exposition unique) |
Libellé UE du danger | - |
Limites de concentration spécifique | - |
Facteur M |
M=1000 |
Estimation de toxicité aigüe | - |
Mention du danger - Code | H373 |
---|---|
Mention du danger - Texte | Risque présumé d'effets graves pour les organes (indiquer tous les organes affectés, s'ils sont connus) à la suite d'expositions répétées ou d'une exposition prolongée (indiquer la voie d'exposition s'il est formellement prouvé qu'aucune autre voie d'exposition ne conduit au même danger) |
Classe(s) de dangers | Toxicité spécifique pour certains organs cibles (exposition répétée) |
Libellé UE du danger | - |
Limites de concentration spécifique | - |
Facteur M |
M=1000 |
Estimation de toxicité aigüe | - |
Mention du danger - Code | H400 |
---|---|
Mention du danger - Texte | Très toxique pour les organismes aquatiques |
Classe(s) de dangers | Danger pour le milieu aquatique |
Libellé UE du danger | - |
Mention du danger - Code | H410 |
---|---|
Mention du danger - Texte | Très toxique pour les organismes aquatiques, entraîne des effets à long terme |
Classe(s) de dangers | Danger pour le milieu aquatique |
Libellé UE du danger | - |
Limites de concentration spécifique | - |
Facteur M |
M=1000 |
Estimation de toxicité aigüe | - |
Règlementations
Physico-Chimie
Dernière vérification le 29/03/2024
Généralités
Poids moléculaire
416.30 g/mol
Tableau des paramètres
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Bibliographie
Comportement et devenir dans les milieux
Dernière vérification le 29/03/2024
Matrices
Milieu terrestre
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Bioaccumulation
Organismes aquatiques
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Bibliographie
Toxicologie
Dernière vérification le 29/03/2024
Toxicité à doses répétées
Effets cancérigènes
Classifications
Organisme | Classification | Année |
---|---|---|
EU | La cyperméthrine, l’alpha-cyperméthrine et la zêta-cyperméthrine sont inscrites à l’Annexe VI du règlement (CE) No 1272/2008 mais ne font pas l’objet d’un classement pour la cancérogenèse La zêta-cyperméthrine n’est pas classée dans le règlement CLP. | 2022 |
IARC | La cyperméthrine est classée comme étant un agent recommandé pour l’évaluation par les monographies du CIRC avec une priorité élevée. L’alpha et la zêta-cyperméthrine ne sont pas classés par le CIRC | 2022 |
US EPA | Cette substance est classée au sein du groupe C « Cancérigène possible pour l’Homme ». L’alpha et la zêta-cyperméthrine ne sont pas classés par l’US EPA | 2021 |
Effets génotoxiques
Classifications
Organisme | Classification | Année |
---|---|---|
EU | La cyperméthrine et l’alpha-cyperméthrine sont inscrites à l’Annexe VI du règlement (CE) No 1272/2008 mais ne font pas l’objet d’un classement pour la mutagenèse. La zêta-cyperméthrine n’est pas classée dans le règlement CLP. | 2022 |
Effets sur le développement
Classifications
Organisme | Classification | Année |
---|---|---|
EU | La cyperméthrine et l’alpha-cyperméthrine sont inscrites à l’Annexe VI du règlement (CE) No 1272/2008 mais ne font pas l’objet d’un classement pour la reproduction. La zêta-cyperméthrine n’est pas classée dans le règlement CLP. | 2022 |
Valeurs de référence
Introduction
La cyperméthrine racémique comprend de l'alpha-cyperméthrine et de la zêta-cyperméthrine. Ces trois cyperméthrines sont qualitativement similaires dans leur toxicité et leur métabolisme (JMPR, 2006 ; Santé Canada, 2016, US EPA, 2021). La bêta-cyperméthrine et la thêta-cyperméthrine ne sont plus autorisées comme substance active à ce jour (Anses, 2020).
Dans ce document, les valeurs de référence choisies seront applicables à la cyperméthrine, l’alpha-cyperméthrine et la zéta-cyperméthrine.
Principales études
Le paragraphe rapporte les études sur lesquelles s’appuient les Valeurs Toxicologiques de Référence (VTR).
Effets à seuil - Exposition par inhalation
Pas de données utilisées dans les VTR
Effets à seuil - Exposition par voie orale
Pour les études expérimentales
|
Type de test |
||
Toxicité aiguë |
Rats mâles et femelles adultes (8/sexe/dose ; âgés de 70-90 jours) Durée : Dose unique Administration par gavage de 0 – 20 – 60 –120 mg.kg-1.j-1 Pureté : 97%, 50/50 cis/trans, huile de maïs Effets : Alteration des fonctions neurologiques : Diminution de la réactivité chez la femelle à 20 mg.kg-1.j-1 Diminution de l’activité motrice chez les deux sexes à partir de 20 mg.kg-1.j-1 |
||
Toxicité aiguë |
Rats mâles adultes (8-18/dose ; âgés de 60 jours) Durée : Dose unique Administration par gavage de six doses entre 0,1 et 120 mg.kg-1.j-1 Pureté : 88% ; 48,7/51,3 cis/trans, mélange des huit isomères, huile de maïs Effet mesuré : Diminution de l’activité motrice |
||
Toxicité sur le développement |
Etude de neurotoxicité développementale Souris adultes (30 femelles et 30 mâles par dose) Durée : 4 semaines (5 jours/ semaine) Administration par gavage de 0 – 2,5 – 5 – 10 mg.kg-1.j-1 Pureté : 94%, 25/75 cis/trans, huile de maïs Chez les parents : 10 mg.kg-1.j-1 : Signes cliniques de toxicité incluant une salivation, une hyperactivité et des tremblements Chez les petits : 10 mg.kg-1.j-1 : - Retard significatif de l’ouverture des yeux, de l’apparition du duvet et du détachement du pavillon de l’oreille - Altération significative de l’activité locomotrice, de la capacité à nager et du développement des réflexes |
Effet chez les parents : NOAEL = 5 LOAEL = 10 Effets sur le développement : NOAEL = 5 LOAEL = 10 |
Farag, 2007 |
ED30 : Dose qui induit une diminution de l’activité motrice de 30% par rapport aux animaux témoins.
2 Dose seuil : Niveau de dose sans effet le plus élevé auquel les rats traités répondraient avec une performance de 100 %
Valeurs de l'ANSES et/ou de l'INERIS
Description
Effets à seuil - Exposition aiguë par voie orale
L’ATSDR propose un MRL de 0,02 mg.kg-1 pc.j-1 pour une exposition aiguë par voie orale à la cyperméthrine (ATSDR, 2003).
La valeur repose sur une étude menée chez les rats mâles et femelles adultes au cours de laquelle les animaux ont été exposés à une unique dose cyperméthrine de 0 – 20 – 60 – 120 mg.kg-1 pc.j-1 (McDaniel, 1993). L’effet critique retenu est une altération neurologique comprenant une diminution de l’activité motrice et une altération de la démarche survenant à 20 mg.kg-1 pc.j-1. La dose critique retenue est le LOAEL de 20 mg.kg-1 pc.j-1. Aucun NOAEL n’a été déterminé.
Facteurs d’incertitude : un facteur d’incertitude 1 000 a été appliqué pour la variabilité inter-espèce (facteur de 10), pour la variabilité au sein de la population humaine (facteur 10) et pour l’utilisation d’un LOAEL (facteur 10).
Calcul : 20 mg.kg-1 pc.j-1 X 1/1 000 = 0,02 mg.kg-1 pc.j-1 soit 20 µg.kg-1 pc.j-1
Indice de confiance : Cet organisme ne détermine pas d’indice de confiance
Le JMPR propose une ARfD de 0,04 mg.kg-1 pc.j-1 pour une exposition aiguë par voie orale à la cyperméthrine (JMPR, 2006).
La valeur repose sur une étude de neurotoxicité aiguë menée chez les rats. L’étude source n’est pas précisée. La dose critique retenue est le NOAEL de 4 mg.kg-1 pc.j-1. Cette dose est basée sur la mort des animaux, des signes cliniques, les résultats des tests FOB (détectant des altérations fonctionnelles chez les animaux) et une altération neurodégénérative du nerf sciatique aux doses les plus élevées.
Facteurs d’incertitude : un facteur d’incertitude 100 a été appliqué correspondant vraisemblablement à un facteur 10 pour la prise en compte de la variabilité inter-espèce et un facteur 10 pour la prise en compte de la variabilité au sein de la population humaine.
Calcul : 4 mg.kg-1 pc.j-1 X 1/1 000 = 0,04 mg.kg-1 pc.j-1 soit 40 µg.kg-1 pc.j-1
Indice de confiance : Cet organisme ne détermine pas d’indice de confiance
L’Efsa propose une ARfD de 0,005 mg.kg-1 pc.j-1 pour une exposition aiguë par voie orale à la cyperméthrine (Efsa, 2018).
La valeur repose sur une étude de neurotoxicité développementale menée chez les rats. L’étude source n’est pas précisée. La dose critique retenue est le NOAEL de 15 mg.kg-1 pc.j-1. Cette dose est associée à une altération des testicules/épididymes ainsi qu’aux résultats des tests (FOB) détectant des altérations fonctionnelles chez les animaux. Les résultats de ces tests ne sont pas précisés.
Facteurs d’incertitude : un facteur d’incertitude 3 000 a été appliqué pour la variabilité inter-espèce (facteur 10), pour la variabilité au sein de la population humaine (facteur 10), pour l’utilisation d’un autre mode d’administration chez les petits (facteur 10) et pour le manque d’investigations au cours de l’étude (facteur 3).
Calcul : 15 mg.kg-1 pc.j-1 X 1/3 000 = 0,005 mg.kg-1 pc.j-1 soit 5 µg.kg-1 pc.j-1
Indice de confiance : Cet organisme ne détermine pas d’indice de confiance
L’Anses propose une ARfD de 0,005 mg.kg-1 pc.j-1 pour une exposition aiguë par voie orale à la cyperméthrine (Anses, 2021).
Les informations disponibles sont très limitées ; cette valeur reprend celle de l’EFSA (2018) décrite ci-dessus.
L’US EPA propose deux projets de valeurs identiques mais l’une est spécifique des enfants de plus de 6 ans et des adultes et l’autre des enfants de moins de 6 ans. Ces valeurs sont issues d’un rapport intermédiaire et ne sont pas les valeurs définitives.
L’US EPA propose une ARfD de 0,0716 mg.kg-1 pc.j-1 pour une exposition aiguë par voie orale à la cyperméthrine (US EPA, 2020).
La valeur repose sur une étude menée chez les rats mâles adultes au cours de laquelle les animaux ont été exposés à une dose unique entre 0,1 et 120 mg.kg pc-1.j-1 (Wolansky, 2006). L’effet critique retenu est une diminution de l’activité motrice. Une DE30 de 10,70 ± 1,34 mg.kg-1 a été mesurée correspondant à la dose induisant une diminution de l’activité motrice de 30% par rapport aux animaux témoins et un NOAEL de 4,26 ±1,14 mg.kg-1 a aussi été mesuré. La dose critique retenue est le BMDL1SD de 7,16 mg.kg-1 pc.j-1.
Facteurs d’incertitude : un facteur d’incertitude 100 a été appliqué pour la variabilité inter-espèce (facteur 10) pour la variabilité au sein de la population humaine (facteur 10) et un facteur 1 prenant en compte la sensibilité des jeunes.
Calcul : 7,16 mg.kg-1 pc.j-1 X 1/100 = 0,0716 mg.kg-1 pc.j-1 soit 71,6 µg.kg-1 pc.j-1
Indice de confiance : Cet organisme détermine un indice de confiance élevé.
Santé Canada propose une ARfD de 0,02 mg.kg-1 pc.j-1 pour une exposition aiguë par voie orale à la cyperméthrine (Santé Canada, 2016).
La valeur repose sur une étude menée chez les rats mâles adultes au cours de laquelle les animaux ont été exposés à une unique dose entre 0,1 et 120 mg.kg-1 pc.j-1 (Wolansky, 2006). L’effet critique retenu est une diminution de l’activité motrice. Une DE30 de 10,70 ± 1,34 mg.kg-1 a été mesurée correspondant à la dose induisant une diminution de l’activité motrice de 30% par rapport aux animaux contrôles et un NOAEL de 4,26 ± 1,14 mg.kg-1 a aussi été mesuré. La dose critique retenue est le BMDL20 de 5,2 mg.kg-1 pc.j-1.
Facteurs d’incertitude : un facteur d’incertitude 300 a été appliqué pour la variabilité inter-espèce (facteur 10), pour la variabilité au sein de la population humaine (facteur 10) et pour la sensibilité des jeunes (facteur 3).Calcul : 5,2 mg.kg-1 pc.j-1 X 1/300 = 0,02 mg.kg-1 pc.j-1 soit 20 µg.kg-1 pc.j-1
Indice de confiance : Cet organisme ne détermine pas d’indice de confiance
Effets à seuil - Exposition sub-chronique par voie orale
Aucune VTR pour une exposition sub-chronique par voie orale à la cyperméthrine n’a été identifiée.
Effets à seuil - Exposition chronique par voie orale
Le JMPR propose une ADI de 0,02 mg.kg-1 pc.j-1 pour une exposition chronique par voie orale à la cyperméthrine (JMPR, 2006).
La valeur repose sur une étude de 3 mois menée chez le chien. L’étude source n’est pas précisée. La dose critique retenue est le NOAEL de 2,2 mg.kg-1 pc.j-1. L’effet critique retenu est l’apparition de signes cliniques de neurotoxicité sévère tels que des tremblements, une ataxie et une agitation.
Facteurs d’incertitude : un facteur d’incertitude de 100 a été appliqué correspondant vraisemblablement à un facteur de 10 pour la prise en compte de la variabilité inter-espèce et un facteur de 10 pour la prise en compte de la variabilité au sein de la population humaine.
Calcul : 2,2 mg.kg-1 pc.j-1 X 1/1 000 = 0,02 mg.kg-1 pc.j-1 soit 20 µg.kg-1 pc.j-1
Indice de confiance : Cet organisme ne détermine pas d’indice de confiance
L’Efsa propose une ADI de 0,005 mg.kg-1 pc.j-1 pour une exposition chronique par voie orale à la cyperméthrine (Efsa, 2018).
La valeur repose sur une étude de 2 ans menée chez les rats. Cette dernière n’est pas précisée. La dose critique retenue est le NOAEL de 0,5 mg.kg-1 pc.j-1. Cette dose est associée à une augmentation de l’urée et des modifications au niveau du rein (poids) et des testicules (atrophie tubulaire et calcification).
Facteurs d’incertitude : un facteur d’incertitude 100 a été appliqué pour la variabilité inter-espèce (facteur 10) et pour la variabilité au sein de la population humaine (facteur 10).
Calcul : 0,5 mg.kg-1 pc.j-1 X 1/100 = 0,005 mg.kg-1 pc.j-1 soit 5 µg.kg-1 pc.j-1
Indice de confiance : Cet organisme ne détermine pas d’indice de confiance
L’Anses propose une ADI de 0,005 mg.kg-1 pc.j-1 pour une exposition chronique par voie orale à la cyperméthrine (Anses, 2021).
Peu d’informations concernant cette valeur ont été retrouvées. Elle reprend celle de l’EFSA (2018) décrite ci-dessus
Santé Canada propose une ADI de 0,02 mg.kg-1 pc.j-1 pour une exposition chronique par voie orale à la cyperméthrine (Santé Canada, 2016).
La valeur repose une étude de neurotoxicité neurodéveloppementale menée chez la souris. Au cours de laquelle les souris adultes ont été exposés à des doses de 0 – 2,5 – 5 – 10 mg.kg-1 pc.j-1 (Farag, 2007). L’effet critique retenu est un ensemble d’effet sur le développement des petits issus des parents exposés à une dose de 10 mg.kg-1 pc.j-1 et comprenant un retard de l’ouverture des yeux, de l’apparition du duvet et du détachement du pavillon ainsi qu’une altération significative de l’activité locomotrice, de la capacité à nager et du développement des réflexes. La dose critique retenue est le NOAEL de 5 mg.kg-1 pc.j-1.
Facteurs d’incertitude :un facteur d’incertitude 300 a été appliqué pour la variabilité inter-espèce (facteur 10), pour la variabilité au sein de la population humaine (facteur 10) et pour la sensibilité des jeunes ( facteur 3).
Calcul : 5 mg.kg pc-1.j-1 X 1/300 = 0,02 mg.kg-1 pc.j-1 soit 20 µg.kg-1 pc.j-1
Indice de confiance : Cet organisme ne détermine pas d’indice de confiance
Le NHMRC propose une ADI de 0,05 mg.kg-1 pc.j-1 pour une exposition chronique par voie orale à la cyperméthrine (NHMRC, 2011).
La valeur repose sur une étude de 2 ans menée chez les rats. Cette dernière n’est pas précisée. La dose critique retenue est le NOEL de 5 mg.kg-1 pc.j-1. L’effet critique retenu est l’augmentation du poids du foie ainsi que des effets hématologiques et biochimiques.
Facteurs d’incertitude : un facteur d’incertitude de 100 a été appliqué correspondant vraisemblablement à un facteur de 10 pour la prise en compte de la variabilité inter-espèce et un facteur de 10 pour la prise en compte de la variabilité au sein de la population humaine.
Calcul : 5 mg.kg-1 pc.j-1 X 1/100 = 0,005 mg.kg-1 pc.j-1 soit 5 µg.kg-1 pc.j-1
Indice de confiance : Cet organisme ne détermine pas d’indice de confiance
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Synthèse
Effets à seuil - Exposition aiguë par voie orale
L’Ineris propose de retenir pour une exposition aiguë à la cyperméthrine la valeur de 0,02 mg.kg-1 pc.j-1 proposé par Santé Canada (2016).
Cinq organismes ont élaboré des valeurs pour une exposition aiguë à la cyperméthrine (ATSDR, 2003 ; OMS JMPR, 2006 ; Anses, 2021 ; Efsa, 2018, et Santé Canada, 2016)
L’ensemble des études sont des études expérimentales menées chez le rat.
Organisme |
(2003) |
OMS JMPR 2006 |
EFSA (2018) ANSES (2021) |
Santé Canada (2016) |
---|---|---|---|---|
Valeur (mg.kg-1 pc.j-1) |
0,02 |
0,04 |
0,005 |
0,02 |
Etude clé |
McDaniel et al.,1993 |
Non précisée |
Non précisée |
Wolansky et al., 2006 |
Espèce |
Rats adultes |
Rats |
Rats |
Rats mâles adultes |
Durée d’exposition |
Dose unique |
Non précisée |
Non précisée |
Dose unique |
Effet critique |
Diminution de l’activité locomotrice et altération de la démarche |
Mortalité Signes cliniques Altération neurologique (tests FOB) Altération neurodégénérative du nerf sciatique |
Altération des testicules et des épididymes Altération neurologique (tests FOB) |
Réduction de l’activité motrice |
Dose critique (mg.kg pc-1.j-1) |
20 |
4 |
15 |
BMDL 5,2 |
UF totaux |
1 000 |
100 |
3 000 |
300 |
UFA |
10 |
10 |
10 |
10 |
UFH |
10 |
10 |
10 |
10 |
UFL |
10 |
- |
- |
- |
UFD |
- |
- |
3 |
- |
UFjeunes |
- |
- |
10 |
3 |
L’Anses (2021) reprend la valeur développée par l’Efsa (2018), les éléments de la construction ne permettent pas d’identifier l’étude source et les éléments présentés restent trop limités pour évaluer la pertinence de cette étude. De plus, le facteur d’incertitude appliqué 3 000 est élevé et témoigne de l’inadéquation de la valeur proposée. Les valeurs de l’Anses et de l’EFSA ne sont pas retenues.
L’OMS JMPR propose également une valeur sans préciser l’étude source. Cette valeur n’est pas retenue.
Les autres valeurs développées par l’ATSDR et Santé Canada reposent sur deux études expérimentales (McDaniel, 1993 et Wolansky, 2006). La durée d’exposition est en adéquation avec une exposition aiguë. Ces deux études sont de qualité recevable. Ces deux études retiennent comme effet une diminution de l’activité motrice. Cet effet est pertinent au vu des effets connus des pyréthrinoïdes sur le système nerveux. La valeur proposée par l’ATSDR est basée sur un LOAEL de 20 mg.kg-1 pc.j-1 alors que les valeurs élaborées par Santé Canada et l’US EPA sont construites à partir d’une BMD plus basse. L’approche par modélisation est préférable. A partir de la même étude, le choix du point départ retenu par Santé Canada et l’US EPA est légèrement différent mais proche. Le choix des facteurs d’incertitude est identique pour les extrapolations inter et intra espèce (facteur 100). Santé Canada applique un facteur supplémentaire de 3 pour la prise en compte de la sensibilité chez le jeune permettant d’inclure une population sensible au sein de la valeur. Une revue de la littérature récente a mis en évidence l’existence de publications montrant que la cyperméthrine pouvait avoir un impact sur le neurodéveloppement ce qui justifie l’application de ce facteur.
De plus, la valeur proposée par l’US EPA est encore en projet et ne peut pas être retenue. Par conséquent, la valeur de Santé Canada est retenue par l’Ineris.
Indice de confiance : Elevé. En raison de l’adéquation de la durée d’exposition, de l’utilisation d’un BMD et du choix de l’effet critique.
Effets à seuil - Exposition chronique par voie orale
L’Ineris propose de retenir pour une exposition chronique par voie orale à la cyperméthrine la valeur de 0,005 mg.kg-1 pc.j-1 proposée par l’Anses.
Cinq organismes ont élaboré des valeurs pour une exposition chronique à la cyperméthrine (OMS JMPR, 2006 ; Efsa, 2018 ; Anses, 2021 ; Santé Canada, 2016 et NHMRC, 2011)
Organisme |
(2003) |
OMS JMPR 2006 |
EFSA (2018) ANSES (2021) |
Santé Canada (2016) |
---|---|---|---|---|
Valeur (mg.kg-1 pc.j-1) |
0,02 |
0,04 |
0,005 |
0,02 |
Etude clé |
McDaniel et al.,1993 |
Non précisée |
Non précisée |
Wolansky et al., 2006 |
Espèce |
Rats adultes |
Rats |
Rats |
Rats mâles adultes |
Durée d’exposition |
Dose unique |
Non précisée |
Non précisée |
Dose unique |
Effet critique |
Diminution de l’activité locomotrice et altération de la démarche |
Mortalité Signes cliniques Altération neurologique (tests FOB) Altération neurodégénérative du nerf sciatique |
Altération des testicules et des épididymes Altération neurologique (tests FOB) |
Réduction de l’activité motrice |
Dose critique (mg.kg pc-1.j-1) |
20 |
4 |
15 |
BMDL 5,2 |
UF totaux |
1 000 |
100 |
3 000 |
300 |
UFA |
10 |
10 |
10 |
10 |
UFH |
10 |
10 |
10 |
10 |
UFL |
10 |
- |
- |
- |
UFD |
- |
- |
3 |
- |
UFjeunes |
- |
- |
10 |
3 |
L’ensemble des études sélectionnées par ces organismes sont des études expérimentales menées chez le rat, le chien et la souris. La pertinence et la qualité de ces études n’a pas pu être évaluée car elles ne sont pas disponibles. La seule étude disponible (Farag, 2007) est une étude de 4 semaines chez le rat. Cette durée est trop courte pour l’élaboration d’une VTR pour une exposition chronique. Dans ce cas, la valeur proposée par Santé Canada n’est pas retenue.
Pour les quatre autres organismes, l’étude source n’est pas précisée. Il s’agit d’une étude de 3 mois chez le chien (OMS JMPR), ou d’étude chronique chez le rat (Anses, l’Efsa et NHMRC). Les durée des études chez le rat semblent mieux adaptées pour la construction d’une valeur chronique, les effets retenus apparaissent à des niveaux plus faibles que ceux observés chez le chien. Les effets chez le rat dans l’étude rapportée par l’Efsa apparaissent aux niveaux les plus faibles, ils semblent cohérents et sont donc retenus.
L’Ineris recommande les valeurs de l’Efsa reprise par l’Anses.
Indice de confiance : Par défaut. En raison de l’absence de détail des études sources et de la construction des valeurs.
Autres valeurs des organismes reconnus
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Bibliographie
Ecotoxicologie
Dernière vérification le 29/03/2024
Dangers
Valeurs de danger
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Valeurs écotoxicologiques
Introduction
Dans cette rubrique, sont reportées des valeurs de référence pour la protection des écosystèmes aquatiques et de la santé humaine via l’environnement.
Elles peuvent avoir un statut de « Valeur réglementaire » si elles sont issues
- de réglementations européennes et issues par exemple de dossiers d’évaluation des risques dans le cadre de processus d’autorisation de mise sur le marché des substances chimiques (c’est le cas des Concentrations Prédites Sans Effet pour l’environnement (PNEC) issues des dossiers réglementaires sous REACh ou dans le cas de la réglementation des produits biocides) ou issues de « Normes de Qualité Environnementale » (NQE) de la Directive Cadre européenne sur l’Eau (DCE) ;
- de réglementations françaises telles que les arrêtés de mise en application de la DCE à l’échelle nationale.
Elles peuvent être des « Valeurs guides » lorsque ce sont des propositions scientifiques de l’INERIS qui ne sont pas reportées dans des textes réglementaires. C’est le cas de toutes les valeurs établies par l’INERIS pour guider l’évaluation de la qualité des milieux aquatiques pour les substances qui n’ont pas, ou pas encore, un statut réglementaire dans le contexte de la DCE.
Les « Valeurs Guides Environnementales » (VGE) et les « Normes de Qualité Environnementale » (NQE) sont les outils consacrés pour l’évaluation de la qualité des eaux de surface, dont l’établissement est basé sur une même méthodologie européenne dédiée (E.C., 2018).
Leur construction, d’un point de vue méthodologique, est donc similaire.
Valeurs réglementaires
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Bibliographie
Données technico-économiques
Dernière vérification le 29/03/2024
Introduction
FTE 2015 Importer
La cyperméthrine est une substance de synthèse appartenant à la famille des pyréthrinoïdes, employée comme produit insecticide. C'est une substance active avec un large champ d'action.
La cyperméthrine est constituée de 8 isomères (4 isomères cis et 4 trans), et commercialisée dans différents ratios cis/trans. Les 4 principaux mélanges d'isomères sont l'alpha-cyperméthrine (n° CAS 67375-30-8), la bêta-cyperméthrine (n° CAS 65731-84-2), la théta-cyperméthrine (n° CAS 71697-59-1 et 65732-07-2) et la zêta-cyperméthrine (n° CAS 97955-44-7).
Parmi ces mélanges, la cyperméthrine, l'alpha-cyperméthrine et la bêta-cyperméthrine ont des classifications et d'étiquetages harmonisés au regard du règlement CLP, notamment, très toxique et entraînant des effets à long terme pour les organismes aquatiques. La théta-et la zêta-cyperméthrine n'ont pas de classification, ni harmonisée, ni notifiée.
La cyperméthrine et ses quatre mélanges d'isomères font partie de la liste des substances prioritaires dans le domaine de l'eau (DCE) sans y être classifiées comme « substances dangereuses prioritaires », et disposent des Normes de Qualité Environnementale (NQE). Les rejets de cette substance au milieu naturel par des installations classées font l'objet de valeurs limites de concentration et de seuils de rejets établies dans la réglementation.
La cyperméthrine, l'alpha-cyperméthrine et la zêta-cyperméthrine sont approuvées comme substances actives concernant la mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques (la bêta-cyperméthrine n'est pas approuvée). Seules les utilisations en tant qu'insecticide sont autorisées. La cyperméthrine et l'alpha-cyperméthrine sont donc inscrites dans la liste des substances actives biocides.
Aucune donnée relative à la quantité de production n'a pu être identifiée, et les données relatives aux volumes de ventes recensées dans la BNV-d (Base nationale des Ventes de produits phytosanitaires) sont limitées à l'utilisation en tant que produit phytosanitaires (les ventes sont donc sous-estimées). En France, ces ventes sont dominées par celles de la cyperméthrine (137 t en 2017 par rapport à 6 t pour l'alpha-cyperméthrine et 10 t pour la zêta-cyperméthrine).
Aucune donnée n'a été trouvée sur la présence de la cyperméthrine ou de ses mélanges d'isomères dans les sols, leur présence est très rare dans les eaux de surface ainsi que dans les eaux souterraines et quasi inexistante dans les sédiments et dans l'air. Notons que la limite de quantification peut être supérieure à la NQE (en vigueur lors de l'analyse). Ceci nous indique que certes peu de mesures sont supérieures à la limite de quantification, mais au regard de la NQE moyenne annuelle, se pose la question des performances analytiques pour permettre l'évaluation de l'état écologique d'une eau de surface.
La réduction des rejets ou des émissions de la cyperméthrine et/ou de ses mélanges d'isomères peut passer par le recours à des substituts (d'autres biocides et insecticides dont les impacts sur l'environnement et la santé n'ont pas été étudiés dans cette fiche) ; par l'utilisation de techniques ou pratiques qui réduisent les rejets et/ou émissions (par exemple bonnes pratiques de pulvérisation du produit phytosanitaires) ; et par des pratiques permettant de se passer de l'utilisation de substances chimiques (par exemple écorçage du bois, stockage par voie humide ou conservation en atmosphère confinée pour les exploitations forestières ; techniques biologiques utilisant des organismes vivants en lutte antivectorielle).
Abstract
Cypermethrin is a synthetic substance belonging to the group of pyrethrinoids and used as insecticide. This active substance has a large scope of activity.
Cypermethrin is built up of 8 isomers and commercialized in 4 major isomer mixtures. These are alpha-cypermethrin (CAS no. 67375-30-8), beta-cypermethrin (CAS no. 65731-84-2), theta-cypermethrin (CAS no. 71697-59-1 and 65732-07-2) and zeta-cypermethrin (CAS no. 97955-44-7).
Cypermethrin, alpha-cypermethrin and beta-cypermethrin have harmonised CLP regulation classifications and labelling, notably, toxic or very toxic to aquatic life with long lasting effects. No harmonised classification or labelling is available for theta-and zeta-cypermethrin.
Cypermethrin and its four isomer mixtures are included in the list of priority substances of the Water Framework Directive (WFD), without being classified as “dangerous priority substances”, and are subject to Environmental Quality Standards (EQS). Effluents of the substance to the natural environment from “classified installations” are subject to regulations defining concentration limit values and effluent thresholds.
Cypermethrin, alpha-cypermethrin and zeta-cypermethrin are approved active phyto-pharmaceutical substances (beta-cypermethrin is currently not approved). Solely the substances' use as pesticide is authorised. Cypermethrin and alpha-cypermethrin are also part of the list of active biocidal substances.
We have not been able to identify any data on quantities produced, and sales data registered in the BNV-d (National database on phytosanitary products sales) are limited to the use as phytopharmaceutical product (the sales are thus underestimates). In France, these sales are dominated by the substance cypermethrin (137 tonnes sold in 2017 relative to 6 tonnes of alpha-cypermethrin and 10 tonnes of zeta-cypermethrin).
No data has been found for the presence of cypermethrin or its isomer mixtures in the soil. The substance is rarely found in surface water and ground water, and it is basically nonexistent in sediments and air. It should, however, be noted that the quantification limit by far exceeds the EQS. This puts into perspective the very low number of measurement results that exceed the quantification limit: in view of the mean annual EQS, this raises the question of the analytical performance allowing the evaluation of the environmental status of surface waters.
Reductions in discharges and emissions of cypermethrin and/or its isomer mixtures are feasible via substitution of the substance by other substances (e.g. other pesticides or biocides whose impacts on health and the environment have not been assessed in the present report), via the use of techniques or practices capable of reducing discharges (e.g. good practices relative to the spraying of phytosanitary products), and via practices allowing avoiding altogether the use of chemical substances (e.g. timber debarking, wet storage or confined atmosphere storage for the logging industry; biological techniques using living organisms for vector control).
Tableaux de synthèse
Généralités
CAS | 52315-07-8 |
---|---|
SANDRE | 1140 |
Usages principaux |
FTE 2015 Importer
|
Substance prioritaire dans le domaine de l’eau (DCE) | oui |
Substance soumise à autorisation dans Reach | non |
Substance soumise à restriction dans Reach | non |
Substance extrêmement préoccupante (SVHC) | non |
Réglementations |
FTE 2015 Importer Les paragraphes ci-après présentent les principaux textes en vigueur à la date de la rédaction de cette rubrique. Cet inventaire n’est pas exhaustif. TEXTES GENERAUXREACHL'annexe III du règlement REACH (Règlement (CE) no 1907/2006 du Parlement européen et du Conseil du 18 décembre 2006) liste des substances potentiellement dangereuses. Elles ne peuvent pas bénéficier d'un dossier d'enregistrement « réduit ». Cette disposition concerne les substances qui ont été produites entre 1 et 10 t.an-1 dites « phase-in » avant 2018 (pendant la période transitoire, cf. article 12.1.b du règlement REACH). La cyperméthrine et ses mélanges d'isomères sont inscrites dans l'inventaire de l'annexe III. Pour les raisons de l'inscription dans l'annexe III, consulter le Tableau 2 ci-après. Tableau 2 : Raisons pour lesquelles la cyperméthrine et ses mélanges d'isomères sont inscrites dans l'annexe III du Règlement REACH Les mentions de danger de la cyperméthrine et de ses sous-ensembles d'isomères sont présentées à la section 1.7 La cyperméthrine n'est pas classée CMR. DIRECTIVE CADRE EAU (DCE)La cyperméthrine et ses quatre mélanges d'isomères (alpha-cyperméthrine, bêta-cyperméthrine, théta-cyperméthrine et zêta-cyperméthrine) font partie de la liste des substances prioritaires dans le domaine de l'eau (Directive 2013/39/UE ; Arrêté du 07/09/15) sans être classées comme « substance dangereuse prioritaire ». La cyperméthrine figure parmi les substances devant être surveillées dans les eaux de surface (Arrêté du 07/08/15) dans le cadre du programme de surveillance de l'état chimique des eaux de surface. A ce titre elle doit être surveillée pendant 2 ans dans les cours d'eau et pour une année dans les plans d'eau des bassins Adour-Garonne, Artois-Picardie, Loire-Bretagne, Rhin-Meuse, Rhône-Méditerranée et Corse, Seine-Normandie, Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte et Réunion. PRODUITS PHYTOPHARMACEUTIQUESDans le cadre du règlement (CE) n° 1107/2009 du Parlement européen et du Conseil du 21 octobre 2009 (351) concernant la mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques, différents mélanges d'isomères de la cyperméthrine sont approuvés comme substances actives : la cyperméthrine jusqu'au 31 octobre 2019 (Règlement d'exécution (UE) 2018/1262), l'alpha-cyperméthrine jusqu'au 31 juillet 2019 (Règlement d'exécution (UE) 2018/917) et la zêta-cyperméthrine jusqu'au 31 novembre 2021. La bêta-cyperméthrine n'est pas approuvée (Règlement d'exécution (UE) 2017/1526). La Directive 2009/37/CE du 23 avril 2009 modifie la directive 91/414/CEE concernant la mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques pour inclure la zêta-cyperméthrine à l'annexe 1 des substances actives. Seules les utilisations en tant qu'insecticide peuvent être autorisées. Les évaluations lors de demandes d'autorisation doivent accorder une attention particulière à la sécurité des opérateurs, et à la protection de l'environnement (organismes aquatiques mais aussi autres animaux). Le règlement d'exécution (UE) No 540/2011 de la Commissions du 25 mai 2011 portant sur l'application du règlement (CE) no 1107/2009 fixe les mêmes limites d'utilisation (uniquement insecticide) et d'autorisation mais pour les trois substances, la cyperméthrine, l'alpha-cyperméthrine et la zêta-cyperméthrine. Plusieurs Règlements européens fixent des résidus de pesticides et teneurs maximales en résidus pour un grand nombre de différents produits et groupes de produits alimentaires, entre autres pour la cyperméthrine et ses mélanges d'isomères. Ils modifient ainsi les annexes du Règlement (CE) n o 396/2005 du Parlement européen et du Conseil du 23 février 2005 concernant les limites maximales applicables aux résidus de pesticides présents dans ou sur les denrées alimentaires et les aliments pour animaux d'origine végétale et animale. Le plus récent est le Règlement (UE) 2017/626 de la Commission du 31 mars 2017. Pour la cyperméthrine et ses mélanges d'isomères ces teneurs se situent entre 0,05 et 3 mg/kg de produit. Ces teneurs concernent la somme des isomères de la cyperméthrine et de ses mélanges d'isomères. Différents mélanges d'isomères de la cyperméthrine figurent aussi dans la liste des substances phytopharmaceutiques concernées par la redevance pour pollutions diffuses (Arrêté du 27/12/16). L'arrêté du 14/04/98 établissant la liste des substances actives dont l'incorporation était autorisée dans les produits phytopharmaceutiques indiquait que pour l'alpha-cyperméthrine et la cyperméthrine, seules les utilisations en tant qu'insecticide pouvaient être autorisées. La base E-Phy1 indique que l'alpha-cyperméthrine, la cyperméthrine et la zêta-cyperméthrine sont approuvées en France. BIOCIDESLa cyperméthrine est inscrite dans la liste des substances actives biocides2 selon l'article 95 du Règlement biocides. La substance ne fait pas partie de l'annexe I du règlement (UE) n° 528/2012 listant les substances biocides éligibles à une procédure d'autorisation simplifiée. En vue du règlement (UE) n° 528/2012 du Parlement européen et du Conseil du 22 mai 2012 (183) concernant la mise à disposition sur le marché et l'utilisation des produits biocides, le Règlement d'exécution (UE) n° 945/2013 du 02/10/13 approuve la cyperméthrine en tant que substance active existante destinée à être utilisée dans les produits biocides pour la protection du bois (type de produits 8). Cette utilisation est toutefois soumise à des spécifications et conditions énoncées à l'annexe du Règlement d'exécution (UE) n° 945/2013 et qui visent la sécurité des utilisateurs (industriels et professionnels) ainsi que la protection des milieux aquatique et terrestre. En France, la cyperméthrine fait partie de la liste de produits biocides et substances actives utilisés dans l'industrie de préservation du bois et est ainsi concernée par les valeurs limites de rejets associées à cette liste (Arrêté du 17/12/04, cf. aussi section 1.5). En 2017 le Comité des produits biocides (Biocidal Products Committee – BPC, 2017) de l'ECHA (European Chemicals Agency3) a approuvé l'utilisation de la cyperméthrine pour le type de produit 18 qui concerne les insecticides, acaricides et produits utilisés pour lutter contre les autres arthropodes. Dans son opinion, le Comité souligne toutefois que dans les procédures d'autorisation les risques de l'utilisation de cette substance pour l'exposition des hommes, des milieux et des aliments doivent être pris en compte. Par ailleurs le Règlement d'exécution (UE) n° 2015/405 approuve l'alpha-cyperméthrine en vue de son utilisation également dans les produits biocides du type 18. [2] https://echa.europa.eu/fr/information-on-chemicals/biocidal-active-substances [3] https://echa.europa.eu/fr/home AUTRES TEXTESEAUX DE REJETLa substance ne fait pas partie de l'action RSDE. |
Classification CLP | Voir la classification CLP |
Valeurs et normes appliquées en France |
FTE 2015 Importer Les paragraphes ci-après présentent les principales valeurs et normes en vigueur à la date de la rédaction de cette rubrique. Cet inventaire n’est pas exhaustif. SEUILS DE REJETS POUR LES INSTALLATIONS CLASSEES ET LES STATIONS DE TRAITEMENT DES EAUX USEESLa substance cyperméthrine est visée par la réglementation des installations classées pour la protection de l'environnement. Des seuils de rejets sont définis pour des installations relevant du régime d'autorisation, du régime d'enregistrement et du régime de déclaration. En règle générale les installations relevant du régime d'autorisation ou d'enregistrement doivent respecter une valeur limite de rejet de cyperméthrine de 25 μg.l-1 pour les eaux résiduaires rejetées au milieu naturel si le rejet dépasse 1 g.j-1our (arrêté du 24/8/17, arrêté du 2/2/1998). La même valeur limite est également inscrite dans des arrêtés spécifiques à d'autres rubriques, dont a) les installations relevant du régime d'autorisation
b) les installations relevant du régime d'enregistrement
Un seul arrêté relatif aux installations relevant du régime de déclaration et définissant une valeur limite pour la cyperméthrine a été identifié :
La cyperméthrine ne fait pas partie des substances à surveiller de l'arrêté du 31 janvier 2008 relatif au registre et à la déclaration annuelle des émissions polluantes et des déchets. VALEURS APPLIQUEES POUR LA QUALITE DES EAUX DE CONSOMMATIONLa cyperméthrine fait partie des paramètres qui doivent faire objet d'un programme d'analyse, effectué sur la ressource, pour les eaux d'origine superficielle, dont le débit prélevé est supérieur ou égal à 100 m3/jour en moyenne (Arrêté du 11/01/07). La première analyse de ces paramètres doit être réalisée avant le 31 décembre 2018. La substance n'est pas listée dans l'annexe I de l'arrêté du 11 janvier 2007 relatif aux limites et références de qualité des eaux brutes et des eaux destinées à la consommation humaine (mais en tant que phytosanitaire, elle fait partie de la norme qui vise la somme, et chacun indistinctement de ces substances). |
Informations complémentaires |
La cyperméthrine est une substance de synthèse employée comme produit insecticide : cette substance appartient à la famille des pyréthrinoïdes. De formule C22H19Cl2NO3, cet insecticide se présente sous la forme d’un liquide visqueux jaune-brun faiblement soluble dans l’eau : 0,009 mg.L-1 à 20°C et soluble dans la plupart des solvants organiques (ACTA EDITIONS, 2018). La cyperméthrine est une substance active avec un large champ d’action, elle est efficace contre les insectes volants et rampants, elle agit par contact et par ingestion. La cyperméthrine est constituée de 8 isomères (4 isomères cis et 4 trans). Il existe sur le marché des mélanges d'isomères de la cyperméthrine avec différents ratios cis/trans, ces mélanges ont été nommés : l’alpha-cyperméthrine, la bêta-cyperméthrine, la thétacyperméthrine et la zêta-cyperméthrine. Utilisée en plein champ, la cyperméthrine ainsi que ses sous-ensembles d’isomères peuvent se dégrader et générer des métabolites, ces derniers sont listés dans le paragraphe 4.1 et ne seront pas étudiés dans le cadre de cette fiche. |
Volume de production
France |
FTE 2015 Importer Non disponible |
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UE |
FTE 2015 Importer Non disponible |
Monde |
FTE 2015 Importer Non disponible |
Consommation
Volume de consommation en France |
FTE 2015 Importer Non disponible |
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Part de la consommation dédiée à l’usage principal en France |
FTE 2015 Importer Non disponible |
Présence dans l'environnement
Eaux de surface |
FTE 2015 Importer Le paragraphe ci-après présente des valeurs de NQE en vigueur à la date de la rédaction de cette rubrique. Très faible présence dans les eaux de surface : entre 2014 et 2017, 72 009 mesures de cyperméthrine ont été effectuées dans les eaux de surface en France, 0,7 % (soit 495 mesures) ont revélé des concentrations superieures a la limite de quantification (comprise entre 0,0003 et 0,3 µg.l-1) et la concentration maximale s'élève à 2,4 µg.l-1. Très faible présence pour l'alpha-cyperméthrine et la zêta-cyperméthrine avec respectivement 0,1% et 0% des mesures supérieures à la limite de quantification. Toutefois les limites de quantification sont très largement supérieures aux NQE en vigueur lors des analyses : NQEeaux de surface -Moyenne annuelle = 8.10-5 µg.l-1 NQEeaux de surface -Concentration maximale admissible = 6.10-4µg.l-1 |
---|---|
Eaux souterraines |
FTE 2015 Importer Très faible présence dans les eaux souterraines entre 2014 et 2017 avec 27 mesures (0,2 %) égales ou supérieures à la limite de quantification (LQ comprise entre 0,002 et 0,6 µg.l-1 pour la cyperméthrine) sur les 13 800 mesures faites pour la cyperméthrine, 0,01% des 94 653 mesures d'alpha-cyperméthrine et 0% des 470 mesures de zêta-cyperméthrine. |
Air |
FTE 2015 Importer Substance aparemment rarement quantifiée dans l'air, elle fait partie de nombreuses campagnes de mesures dans l'air ambiant et dans l'air intérieur, toutesfois des résultats supérieurs à la limite de quantification semblent être rares. |
Sols |
FTE 2015 Importer Pas de données disponibles. |
Production et utilisation
Production et ventes
Données économiques
FTE 2015 Importer
Très peu de données économiques au sujet de la cyperméthrine et de ses sous-ensembles sont disponibles en particulier pour leurs applications biocides.
En 2012, l'Institut du Végétal ARVALIS a listé les insecticides autorisés pour traiter les cultures ainsi que leurs tarifs associés : le coût associé au traitement à la cyperméthrine allait de 2,44 à 4,25€/hectare, celui du traitement à l'alpha-cyperméthrine variait entre 7,20 et 11,30€ et celui de la zêta-cyperméthrine s'élevait à 5,50€ (ARVALIS, 2012).
Toujours selon cette source, la cyperméthrine comptait en 2012 deux producteurs, à savoir Arysta Lifescience et Agriphar/Phyteurop, quant à l'alpha-cyperméthrine et la zêta-cyperméthrine, on dénombrait un seul producteur pour chacun de ces insecticides, respectivement BASF Agro et Belchim Crop Protection.
La cyperméthrine est utilisée pour préserver les grumes4 stockées en forêt d'insectes xylophages, le coût de cette technique de conservation du bois a été estimé en 2006 à environ 5€/m3 .
Selon la Base nationale des Ventes de produits phytosanitaires (BNV-d5), entre 2011 et 2017, les ventes d'alpha-cyperméthrine et de zêta-cyperméthrine en tant que produits-phytosanitaires (et non pas de produit biocide) étaient du même ordre de grandeur (comprises entre 6 et 12 tonnes), alors que les ventes de cyperméthrine étaient approximativement dix fois supérieures à celles de ces deux autres mélanges d'isomères. La répartition des ventes de cyperméthrine, d'alpha-cyperméthrine et de zêta-cyperméthrine est restée relativement constante entre 2011 et 2017 : les ventes de cyperméthrine représentaient entre 86 et 91% des ventes de ces trois insecticides, l'alpha-cyperméthrine 4 à 9% et la zêta-cyperméthrine 5 à 6%.
Les ventes de cyperméthrine ont connu un pic en 2015 avec 192 tonnes représentant une augmentation de 75% par rapport à 2011, puis ont diminué régulièrement jusqu'en 2017 où elles s'élevaient à 137 tonnes.
Le Tableau 6 ci-dessous présente les ventes de cyperméthrine, alpha-cyperméthrine et zêta-cyperméthrine en France entre 2011 et 2017 et leur évolution est illustrée par la Figure 1 qui suit.
Notons qu'en 2017, la cyperméthrine, l'alpha-cyperméthrine et la zêta-cyperméthrine étaient respectivement aux 4e , 26e et 30e rang des ventes françaises de substances actives recensées dans la BNV-d utilisées pour la formulation d'insecticides. La cyperméthrine représentait de l'ordre de 3,5% en masse de ces ventes, l'alpha-cyperméthrine et la zêta-cyperméthrine représentaient chacune 0,2% de ces mêmes ventes.
C'est en région Champagne-Ardenne que les ventes de cyperméthrine, d'alpha-cyperméthrine et de zêta-cyperméthrine ont été les plus importantes en France en 2017. Les ventes de cyperméthrine dans cette région s'élèvent à 24 tonnes, ce qui représente 18% des ventes de cyperméthrine en France sur cette période, viennent ensuite la région Aquitaine avec 14 tonnes (soit 10% des ventes) et la région Midi-Pyrénées avec 13 tonnes (soit 9% des ventes françaises). Moins d'une tonne pour l'alpha-cyperméthrine et 2 tonnes pour la zêta-cyperméthrine ont été commercialisées en 2017 en région Champagne-Ardenne.
Tableau 6 : Ventes de cyperméthrine, alpha-cyperméthrine et zêta-cyperméthrine en France entre 2011 et 2017 recensées dans la BNV-d (en tonnes)
Figure 1 : Evolution des ventes de cyperméthrine, alpha-cyperméthrine et zêta-cyperméthrine en France entre 2011 et 2017 recensées dans la BNV-d (en tonnes)
[4] Troncs d'arbres dont les branches sont coupées mais qui sont encore recouverts d'écorce.
[5] Mise en place en 2009, la BNV-d (Banque nationale des ventes de produits phytosanitaires pour les distributeurs https://bnvd.ineris.fr/) est la base de données qui rassemble les informations déclarées par les distributeurs de produits phytosanitaires suite à la mise en place de la redevance pour pollutions diffuses. Cette redevance répond aux exigences de la loi sur l'eau de décembre 2006. Les données utilisées ici ont été extraites en octobre 2018.
Procédés de production
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Le site TOXNET, en se référant à des publications6 , indique que la cyperméthrine peut être produite par condensation du 3-phenoxybenzaldehyde (n° CAS : 39515-51-0) avec l'acide 3-(2,2-dichlorovinyl)-2,2-dimethylcyclopropanecarboxylique (n° CAS : 55701-03-6) et l'alpha cyperméthrine par estérification du 3-phenoxybenzaldehyde cyanohydrin (n° CAS 52315-06-7) avec l'acide (1RS)-cis-3-(2,2-dichlorovinyl-2,2-dimethylcyclopropanecarboxylique (TOXNET, 2018b; TOXNET, 2018a).
[6] Muller, F et al; Ullmann's Encyclopedia of Industrial Chemistry 7th ed. (2010). NY, NY: John Wiley & Sons; Acaricides. Online Posting Date: July 15, 2009 Ashford, R.D. Ashford's Dictionary of Industrial Chemicals. London, England: Wavelength Publications Ltd., 1994., p. 255
Noms commerciaux
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Des produits phytosanitaires et des produits biocides comportant soit de la cyperméthrine soit de l'alpha-cyperméthrine, soit de la bêta-cyperméthrine, soit de la zêta-cyperméthrine sont disponibles sous de nombreuses appellations commerciales, il serait donc impossible d'éditer une liste exhaustive de ces noms commerciaux, qui sont accessibles sur le site ephy.anses.fr.
Utilisations
BIOCIDES
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Seules la cyperméthrine et l'alpha-cyperméthrine figurent dans le site «Grand public» de SIMMBAD7 qui répertorie tous les produits biocides qui ont été déclarés à l'inventaire, qu'ils disposent ou non d'une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM).
[7] SIMMBAD ou Système Informatique pour la Mise sur le Marché des Biocides : Autorisations et Déclarations https://simmbad.fr/public/servlet/accueilGrandPublic.html
CYPERMÉTHRINE
La Cyperméthrine est utilisée pour de nombreuses applications biocides, aussi bien sur insectes volants que sur insectes rampants, et tant en aérosol qu'en solution à pulvériser. Agissant par contact et par ingestion, elle est efficace contre une grande variété d'insectes : mouches et autres diptères, moustiques, guêpes, frelons, blattes, poux, puces, perce-oreilles, fourmis, coléoptères, larves de lépidoptères, aphides, insectes xylophages etc.
Selon la base SIMMBAD, la cyperméthrine est employée pour ces applications :
- Produits assainisseurs d'air utilisés dans des zones confinées (la cyperméthrine est alors combinée à un antibactérien) telles que les zones d'entrepôts de poubelles, déchetteries, toilettes, escaliers de sous-sols, locaux à usages collectifs, salles de transit aéroportuaires, entrepôts, magasins, locaux de stockage (cartons, vêtements), salles mortuaires, compartiments funéraires des véhicules de transfert, vestiaires, salles municipales, isoloirs, industries, caves, sous-sols, parking, réserves...
- Produits biocides destinés à l'hygiène vétérinaire (pour les professionnels) pour la désinsectisation des sols et murs de tous types de bâtiments d'élevage8
Il s'agit souvent de produits à portée non-seulement insecticide, mais aussi bactéricide, par conséquent, la cyperméthrine est alors utilisée en association avec un agent antibactérien tel que le glutaral (n°CAS 111-30-8) ou le chlorure de didecyldimethylammonium (n°CAS 7173-51-5) et agit sur les acariens (sauf les tiques et les aoûtats et les agents de la gale), les blattes (cafards), les mouches, les poux, les puces et les tiques.
- Produits de protection du bois (pour le grand public et les professionnels) pour les poutres et charpentes, menuiseries intérieures (escaliers, lambris, parquets...) et extérieures
La cyperméthrine peut être associée à un fongicide pour lutter contre les champignons en plus de son action sur les grosses et petites vrillettes, capricornes de maisons, hesperophanes, lyctus et les termites.
- Insecticides, acaricides et produits utilisés pour lutter contre les autres arthropodes (pour le grand public et les professionnels)
La cyperméthrine est destinée à agir sur les acariens (sauf les tiques et les aoûtats et les agents de la gale), anophèles, araignées, blattes, fourmis, lépidoptères, mites des vêtements, mouches, moustiques.
[8] Cette utilisation de la cyperméthrine n'est pas référencée dans l'index acta phytosanitaire (2019), elle l'est en revanche dans la base SIMMBAD.
ALPHA-CYPERMETHRINE
Selon la base SIMMBAD, l'alpha-cyperméthrine ne couvre pas autant d'applications que la cyperméthrine (960 produits comportant de la cyperméthrine sont répertoriés dans la base contre 10 comportant de l'alpha-cyperméthrine), leurs applications communes sont les produits de protection du bois pour les professionnels et les particuliers visant les insectes à larves xylophages (coléoptères) et les termites, ainsi que les insecticides, acaricides (pour professionnels et particuliers) visant en particulier les araignées, blattes, fourmis, mouches, puces, punaises de lits, tiques et moustiques.
PRODUITS PHYTOSANITAIRES
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CYPERMÉTHRINE
Selon l'index phytosanitaire ACTA 2019, l'utilisation de la cyperméthrine comme insecticide est destinée à une grande variété de cultures comprenant (ACTA EDITIONS, 2018) :
- Les grandes cultures – blé, seigle, triticale, céréales à paille, crucifères oléagineuses, épeautre, féveroles, maïs, pois ;
- Les cultures légumières – ail, échalote, oignon, bette, betterave potagère, choux, haricots, lentilles, mais doux, navet, rutabaga, pois de conserve, pomme de terre, radis, tomate ;
- Les cultures fruitières – cognassier, nashi, poirier, néflier, pommette, pommier ;
- Les cultures ornementales – arbres et arbustes d'ornement, cultures florales, rosiers ;
- La viticulture
La cyperméthrine est un insecticide à large spectre agissant sur une multitude d'insectes : les pucerons, chenilles, cnephasias, charançons, coléoptères, grosses altises, méligèthes, tenthrèdes de la rave, bruches, sitones, pyrales, sésamies, tordeuses du pois, teignes, thrips, piérides, cécidomyies, tenthrèdes, …
La cyperméthrine peut être utilisée seule ou en association avec d'autres insecticides tels que le chlorpyriphos-méthyl ou le butoxyde de piperonyle.
Le traitement [chlorpyriphos-méthyl / cyperméthrine] s'applique :
- sur les parties aériennes des grandes cultures (céréales, crucifères oléagineuses), des cultures légumières (aubergine, pomme de terre, tomate), des vignes et du pavot oeillette ;
- sur le sol des cultures d'avoine, d'orge, de seigle et de blé
Combinée à du butoxyde de piperonyle, la cyperméthrine est destinée au traitement des céréales entreposées ou stockées après récolte et aux locaux de stockage des produits d'origine végétale.
ALPHA-CYPERMÉTHRINE
L'alpha-cyperméthrine est, tout comme la cyperméthrine, utilisée pour le traitement d'une grande variété de cultures et agit sur de nombreux insectes (pucerons, charançons, thrips, cicadelles …). Qu'elle soit appliquée sur les parties aériennes des plantes ou bien sur le sol, l'alpha-cyperméthrine fait partie des insecticides destinés aux traitements généraux pour toutes cultures (hormis les choux-raves, le maïs et le sorgho).
ZÊTA-CYPERMÉTHRINE
Les traitements à base de zêta-cyperméthrine concernent une gamme plus restreinte de cultures. Il s'agit de grandes cultures (avoine, blé, épeautre, orge, seigle triticale, cameline, colza, crucifères oléagineuses, moutarde, navette, féveroles, maïs, pois, sorgho), de quelques cultures légumières (lentilles, pois) et des vignes.
Aucune donnée concernant une utilisation phytosanitaire de la bêta-cyperméthrine ou la théta-cyperméthrine n'a été trouvée dans le cadre de cette étude.
EXPLOITATION FORESTIÈRE
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Les grumes sont généralement entreposées en forêt au printemps avant d'être acheminées en scierie. La cyperméthrine est utilisée pour lutter contre les dommages causés par les insectes xylophages (par exemple, le bostryche liseré) qui creusent des galeries sous l'écorce des arbres.
Il semblerait que cette méthode de traitement du bois par pulvérisation de la cyperméthrine ait été employée par les opérateurs français de façon exclusive et dérogatoire depuis les tempêtes de 1999 (MAF, 2016). Face aux risques environnementaux (déversement du produit dans le sol, d'une contamination de l'eau souterraine, Dousse, 2011) et sanitaires (dangerosité du produit pour les utilisateurs), le Ministère aurait notifié aux opérateurs une restriction des conditions d'usage du produit en juin 2015, ne permettant plus son utilisation pour la certification à l'exportation (MAF, 20169). Nous n'avons pas trouvé d'information sur l'éventuel impact de cette mesure sur l'utilisation de la cyperméthrine pour la protection des grumes.
LUTTE ANTI-VECTORIELLE
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La lutte antivectorielle (LAV) consiste en des opérations insecticides contre les moustiques potentiellement vecteurs de maladies.
La cyperméthrine, l'alpha-cyperméthrine, la bêta-cyperméthrine et la zêta-cyperméthrine font partie de la liste établie par l'ANSES en 2011 des 129 substances actives efficaces ou potentiellement efficaces sur les moustiques (ANSES, 2016).
La cyperméthrine et l'alpha-cyperméthrine étaient classées parmi les insecticides les plus utilisés en LAV par les états-membres de l'ONU en 2007, se trouvant respectivement en 5e et 6e position dans le classement avec 48 320kg et 34 493kg.
L'alpha cyperméthrine peut notamment être utilisée pour imprégner des moustiquaires utilisées en France (départements et territoires d'Amérique)10 .
[10] https://www.hcsp.fr/Explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=533
Rejets dans l’environnement
Sources naturelles
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La cyperméthrine est une substance d'origine anthropique : elle n'a donc pas de source naturelle.
Rejets dans l'environnement
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Pour la cyperméthrine et ses sous-ensembles d'isomères, aucune source naturelle n'a été identifiée lors de cette étude. Les rejets dans l'environnement sont donc localisés aux zones d'utilisation de cette substance et potentiellement, mais dans une bien moindre mesure, aux sites de formulation, d'empaquetage et/ou de stockage, et au transport. Les produits agricoles, agro-alimentaires (notamment importés depuis des zones hors l'Union Européenne) et forestiers peuvent aussi être de faibles sources d'émission dans l'environnement de cyperméthrine et/ou de ses sous-ensembles d'isomères bêta, théta, et zêta.
Toutefois une limite de concentration (comprise entre 0,05 et 3 mg/kg, cf. section 1.3) correspondant à la somme de tous les isomères de la cyperméthrine s'applique à un grand nombre de produits dans l'Union Européenne : des légumes, des fruits, des céréales, des viandes porcines, bovines, ovines…
Dans le cadre de cette étude, nous n'avons trouvé aucune donnée sur les émissions de cyperméthrine (ou bien de ses sous-ensembles d'isomères) qu'elles soient atmosphériques, vers les eaux ou vers les sols.
Pollutions historiques et accidentelles
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La base de données BASOL sur les sites et sols pollués répertorie de nombreux sites pollués à la cyperméthrine, ces derniers ayant tous en commun une activité de traitement du bois passée ou actuelle (scieries, stockage de bois, fabrique de charpente, …) (BASOL, 2018).
Présence environnementale
Atmosphère
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En évaluant les résultats de mesures dans l'air ambiant, contenues dans une base de données sur les pesticides que les AASQA ont renseigné en 2008 à l'échelle nationale (cf. ANSES, 2010), l'ANSES rapporte que la valeur hebdomadaire maximale mesurée de la cyperméthrine entre 2001 et 2006 s'élève à 0,24 ng.m-3 et la valeur minimale hebdomadaire à 0,13 ng.m-3 (pour une limite de détection de 0,06 ng.m-3 dans l'air).
La cyperméthrine ne fait pas partie des substances actives détectées lors de différentes campagnes de mesures menées par exemple par ATMO Nouvelle-Aquitaine (2016), Air Breizh (2014), ATMO Picardie (2013), Air Rhône-Alpes (2015), Airparif (2016) et ATMO Nord Pas-de-Calais (2015). Air PACA (2015) en revanche a quantifié ce pesticide dans l'air en deux points de mesures urbaines (Les Vignières, Nice), à des concentrations inférieures ou égales à 0,1 ng.m-3 .
Lors d'une campagne de mesures de la contamination de l'air intérieur des écoles (y compris dépôts de poussière), la cyperméthrine faisait partie des composés dont les teneurs ont quasi systématiquement été inférieures à la limite de quantification (Raffy et al., 2011) et ceci indépendamment des types d'échantillons (teneurs dans l'air, poussières sur lingette et poussières avec aspirateur).
[11] Temps de demi-vie
Aquatique
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Les paragraphes ci-après présentent des valeurs de NQE en vigueur à la date de la rédaction de cette rubrique.
Eaux de surface
Les résultats de mesures de la cyperméthrine et de deux de ses mélanges d'isomères dans les eaux de surface en France et recensés dans la base de données sur la qualité des Eaux de surface (Naïades)15 sont présentés dans le Tableau 8. Comme c'était le cas pour les mesures dans les eaux souterraines (cf. milieu terrestre ci-dessus), le nombre de mesures dans les eaux de surface dont les résultats sont égaux ou supérieurs à la limite de quantification sont faibles. C'est le cas de 0,7% des mesures pour la cyperméthrine, de 0,1% pour l'alpha-cyperméthrine et de 0% pour la zêta-cyperméthrine.
Tableau 8 : Résultats de mesures en eaux de surface recensés dans la base de données Naïades
[*] La fourchette de limite de quantification indiquée dans ce tableau reflète est celle indiquée dans la base de données Naïades. Nous constatons que certaines valeurs mesurées sont inférieures à la valeur basse de la fourchette de limite de quantification. Notons que les laboratoires, lorsqu'ils renseignent la concentration mesurée sont amenés à la qualifier parmi plusieurs options : inférieure au seuil de détection, inférieure au seuil de quantification ou supérieure au seuil de quantification. Il n'y a pas de colonne spécifique leur permettant de renseigner leurs propres limites de quantification dans l'absolu. C'est pourquoi des concentrations quantifiables peuvent être inférieures à limite basse de l'intervalle de la limite de quantification car leur limite de quantification propre est inférieure à cette dernière.
Notons que la valeur médiane des mesures de cyperméthrine est 5 fois supérieure à la NQE moyenne annuelle et que la limite de quantification peut être supérieure à cette même NQE. Ceci nous indique que certes peu de mesures sont supérieures à la limite de quantification, mais au regard de la NQE moyenne annuelle, se pose la question des performances analytiques pour permettre l'évaluation de l'état écologique d'une eau de surface.
La base de données « Pharmaceuticals in the Environment »16 de l'Agence environnementale Allemande (UBA) porte sur les produits pharmaceutiques présents dans l'environnement dans le monde. Elle est établie sur la base d'une revue de la littérature (1016 publications et 150 articles dans des revues). Contrairement aux bases de données Naïades et ADES, elle distingue uniquement des concentrations inférieures à la limite de détection et égales ou supérieures à la limite de détection (la limite de détection étant inférieure à la limite de quantification).
La base de données recense des mesures de la cyperméthrine dans les eaux de surface du Royaume-Uni et de la Finlande. Sur 652 mesures effectuées entre 2005 et 2008, 261 mesures atteignent des valeurs égales ou supérieures à la limite de détection. Ces mesures se situent toutes au Royaume-Uni (en Finlande aucune valeur ne dépasse la limite de détection). Leurs valeurs se situent dans une fourchette comprise entre 0,001 et 3,7 µg.l-1. Nous ne disposons pas d'informations nous permettant de dire si ces concentrations sont égales ou supérieures à la limite de quantification.
Sédiments des eaux de surface
La base de données Naïades recense aussi les résultats de mesures de substances dans la matière sèche et les sédiments. Ces résultats sont présentés dans le Tableau 9. La proportion de mesures dont la concentration est supérieure à la limite de quantification est encore plus faible dans la matière sèche que dans les eaux. Elle correspond à 0,1% pour la cyperméthrine et l'alpha-cyperméthrine. La base de données ne recense aucune mesure de la substance zêta-cyperméthrine dans les sédiments.
Tableau 9 : Résultats de mesures dans les sédiments recensés dans la base de données Naïades
La base de données « Pharmaceuticals in the Environment » recense également des mesures de substances dans les sédiments. Entre 2006 et 2008, 23 mesures de la cyperméthrine ont été effectuées au Royaume-Uni, toutes les valeurs sont égales ou supérieures à la limite de détection (rappelons que la limite de quantification n'est pas indiquée dans la base de données). Ces valeurs se situent dans une fourchette comprise entre 0,7 et 5 µg/kg matière sèche.
[14] http://www.ades.eaufrance.fr/
[15] http://naiades.eaufrance.fr/
[16] https://www.umweltbundesamt.de/en/database-pharmaceuticals-in-the-environment-0
Terrestre
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Eaux souterraines
Les résultats de mesures de la cyperméthrine et de deux de ses mélanges d'isomères dans les eaux souterraines en France sont recensés dans le Portail national d'accès aux données sur les eaux souterraines (ADES)14 et présentés dans le Tableau 7. Par rapport au nombre élevé d'analyses menées, relativement peu de résultats sont supérieurs à la limite de quantification. C'est le cas de 0,2 % des mesures validées pour la cyperméthrine et de 0,01% pour l'alpha-cyperméthrine. Pour la zêta-cyperméthrine aucune mesure validée ne dépasse la limite de quantification.
Synthèse
Il est peu probable de retrouver un isomère de la cyperméthrine de façon isolée dans l’environnement. Il est plutôt probable pour la substance d’exister sous forme de différents mélanges d’isomères présents à des ratios qui dépendent de leur formulation « parent » (Crane et al., 2007).
Ainsi les règlements européens qui fixent des teneurs maximales en résidus pour un grand nombre de produits et groupes de produits alimentaires, le font pour la somme des isomères de la cyperméthrine (cf. section 1.3).
Comme les paragraphes ci-dessus le démontrent, quel que soit le milieu environnemental (air, eaux…), la cyperméthrine est mesurée relativement rarement à des concentrations atteignant la limite de quantification. Notons de surcroît que les limites de quantification atteintes dans les eaux de surface sont nettement plus élevées que la NQE en concentration moyenne annuelle en vigueur lors des analyses.
Perspectives de réduction
Réduction des rejets
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Différentes stratégies sont théoriquement possibles pour réduire les émissions d’une substance donnée :
- Substituer la substance par une autre (il conviendrait alors de s’assurer que l’alternative présente des nuisances moindres que la substance à substituer),
- Utiliser des techniques qui limitent les émissions,
- Appliquer des bonnes pratiques (souvent comportementales) qui permettent de limiter les émissions,
- Appliquer des bonnes pratiques qui permettent de se passer de l’utilisation de la substance en question.
Les sous-sections suivantes rassemblent pour les principales utilisations de la cyperméthrine les informations disponibles relatives à des alternatives chimiques présentes sur le marché, ainsi que d’autres techniques alternatives.
L’évaluation des risques environnementaux et sanitaires associés aux substances alternatives est un aspect fondamental à étudier dans le cadre de toute action de substitution, afin de s’assurer que les alternatives présentent des risques inférieurs. Les Fiches TechnicoEconomiques se limitent à faire un large état des lieux des options a priori envisageables, et n’ont pas pour objet de proposer des stratégies de réduction des émissions, et une telle évaluation n’a pas été effectuée dans le cadre de ce rapport.
Alternatives aux usages
BIOCIDES
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-Produits assainisseurs d'air
L'exploitation de la base de données SIMMBAD a permis d'identifier 4 insecticides en mesure de remplacer d'un point de vue technique la cyperméthrine utilisée pour la formulation de produits assainisseurs d'air :
- D-phénothrine (n°CAS 26046-85-5) ;
- D-tétraméthrine (n°CAS 1166-46-7) ;
- Butoxyde de pipéronyle (n°CAS 51-03-6) ;
- Perméthrine (n°CAS 52645-53-1).
- Produits biocides destinés à l'hygiène vétérinaire (pour les professionnels) pour la désinsectisation des sols et murs de tous types de bâtiments d'élevage
Selon l'index acta phytosanitaire, il existe des solutions insecticides aptes techniquement à se substituer à la cyperméthrine, à savoir (ACTA EDITIONS, 2018) :
- Cyromazine (n°CAS 66215-27-8)
- Deltaméthrine (n°CAS 52918-63-5)
- Imidaclopride (n°CAS 138261-41-3/105827-78-9) + cis-tricos-9-ene (n°CAS 27519-02-4)
- Phosphure d'aluminium (n°CAS 20859-73-8)
- S-méthoprène (n°CAS 65733-16-6)
Produits de protection du bois (pour le grand public et les professionnels) pour les poutres et charpentes, menuiseries intérieures (escaliers, lambris, parquets...) et extérieures
Des substances actives alternatives peuvent remplacer fonctionnellement la cyperméthrine (cf. Base de données SIMMBAD) :
- Carbonate de cuivre basique (CAS : 12069-69-1)
- Créosote (CAS : 8001-58-9)
- Perméthrine (CAS : 52645-53-1)
Notons que la substitution de ces produits chimiques par des produits biologiques (huiles végétales, extrait d'écorce, de feuilles, de graines…) afin de protéger le bois des nuisibles et de la moisissure fait l'objet de recherches (Monica Verma, 2009).
Insecticides, acaricides et produits utilisés pour lutter contre les autres arthropodes (pour le grand public et les professionnels)
Il existe une multitude de substances actives notifiées en tant qu'insecticides, acaricides et produits utilisés pour lutter contre les autres arthropodes. L'ANSES tient à jour la liste des substances actives approuvées sur son site internet17.
PRODUITS PHYTOSANITAIRES
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En plein champ, les eaux de ruissellement ne sont généralement pas récupérées : aucun traitement n'est donc envisageable.
Néanmoins, la mise en œuvre de bonnes pratiques de pulvérisation permet de réduire les dérives atmosphériques et au sol (Jérome ATTARD) : il s'agit par exemple d'effectuer les traitements dans les meilleures conditions de température, d'hygrométrie, de vent… Lorsque des risques de ruissellement existent sur une parcelle (dans le cas d'une parcelle en pente par exemple), il est recommandé de mettre en place une bande enherbée ou une haie permettant de faire obstacle au ruissellement.
D'un point de vue technique, il est aussi possible de réduire la production de gouttelettes propices à la dérive en utilisant des buses adaptées et en minimisant la pression de pulvérisation.
Dans le cas de la viticulture, l'utilisation de pulvérisateurs viticoles à panneaux récupérateurs traitant directement chaque face d'un rang en recherchant la plus grande proximité possible avec la végétation permet d'optimiser l'application et de limiter les pertes. Cependant, à ce jour, l'utilisation de ces machines demeure peu répandue (coût d'achat, utilisation réservée aux topographies peu pentues, augmentation des temps de traitement et du temps de nettoyage, difficulté pour le calcul de bouillie à préparer) (Mathilde Carra, 2017).
De multiples traitements équivalents aux traitements à base de cyperméthrine, d'alpha-cyperméthrine et de zêta-cyperméthrine ayant recours à d'autres produits phytosanitaires peuvent être proposés, les correspondances sont listées, par exemple dans l'index phytosanitaire. Il conviendra avant d'opter pour une alternative de s'assurer que ses risques sont moindres que celles de la cyperméthrine et de ses sous-ensembles d'isomères.
EXPLOITATION FORESTIERE
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Au jour de la rédaction de la fiche, selon l'index acta phytosanitaire, il n'existait pas de solution phytosanitaire apte à se substituer à la cyperméthrine pour le traitement insecticide des grumes.
Une des solutions pour réduire l'usage de la cyperméthrine lors du stockage des grumes consiste à limiter les volumes de bois stockés sur la place de dépôt en période sensible. La date d'évacuation des bois à privilégier dans le sud de la France se situerait, selon l'INRA à la mi-mai et à la mi-juin dans le nord de la France (INRA, 2000).
Il existe des méthodes de protection du bois alternatives à l'usage de produits phytosanitaires :
- L'écorçage au moyen d'écorceuses mécaniques mobiles.
- Le stockage par voie humide : le bois est maintenu à une humidité supérieure à 80% soit par immersion dans des retenues d'eau, soit par aspersion (les piles de bois sont aspergées d'eau) ce qui évite le développement des insectes incapables de survivre dans des milieux saturés en eau. Le sciage du bois conservé par voie humide ne pose pas de problème et son séchage est plus rapide que celui des bois traités avec les autres techniques. Cette technique de conservation présente des coûts plus importants qu'un traitement phytosanitaire dont le coût était estimé en 2006 à environ 5€/m3 : le coût global de la conservation par voie humide était estimé en 2003 entre 9,1 et 15,5€/m3. La durée maximale de stockage par voie humide dépend de l'essence du bois, si l'épicéa, les pins les chênes peuvent être conservés ainsi pendant quelques années, il n'en est pas de même pour le hêtre dont la durée de stockage par voie humide ne doit pas excéder 18 mois.
- La conservation en « atmosphère confinée » ou ensilage : le bois est stocké dans une atmosphère appauvrie en oxygène stoppant le développement des espèces vivant en aérobie. Les piles de bois sont enveloppées dans des bâches de polyéthylène soudées entre elles pour former des « silos étanches » dont l'oxygène est rapidement consommé par un début d'oxydation et de fermentation. Le procédé « Silva » assure l'étanchéité à partir d'une double enveloppe (géotextile plus bâche en PVC soudée) qui enveloppe chaque lot, les silos sont mis en dépression pour permettre le contrôle de l'étanchéité (Jean-Luc Flot, 2002 ; Jérôme Moreau, 2006).
LUTTE ANTI-VECTORIELLE
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L'ANSES a listé dans un rapport paru en 2016 les substances actives et produits biocides potentiellement intéressants pour une utilisation en lutte anti-vectorielle, elles sont au nombre de 11 et classées en types : les larvicides et les adulticides (ANSES, 2016).
- Les larvicides
- Bactéries Bacillus thuringiensis subsp. israelensis (Bti) et Bacillus sphaericus (Bs) qui étaient en 2016 les larvicides les plus utilisés sur le terrain ;
- Diflubenzuron ;
- Pyriproxyphène ;
- Cyromazine ;
- Spinosad ;
- Imidaclopride.
- Les adulticides
- Bendiocarbe ;
- Imidaclopride associé au dinotéfurane ;
- Indoxacarbe ;
- Chlorpyriphos-méthyl;
- Deltaméthrine.
La deltaméthrine a largement été utilisée comme adulticide et des insectes commencent à manifester des phénomènes de résistance vis-à-vis de cet insecticide. C'est pourquoi l'ANSES préconise d'utiliser la deltaméthrine en association avec d'autres substances telles que le pipéronyl butoxyde (PBO) ou des substances de la famille des pyréthrinoïdes afin de maintenir une efficacité malgré la résistance.
L'ANSES met en garde sur le fait que nombre de ces substances présentent des profils toxicologiques/écotoxicologiques qui pourraient être préoccupants en raison de leur toxicité à l'égard d'organismes non-cibles (abeilles…).
L'utilisation de produits biocides ne constitue pas l'unique moyen de lutte anti-vectorielle : elle doit être associée à de bonnes pratiques qui allient (Centre National d'Expertise sur les Vecteurs, 2016) :
- des techniques préventives afin d'éliminer les gîtes larvaires (lieux de développement des moustiques)
- des techniques mécaniques destinées à protéger la population des piqûres (grâce par exemple à des moustiquaires, à des pièges à moustiques)
- des techniques biologiques basées sur l'utilisation d'organismes vivants (prédateurs, virus, bactéries, champignons...).
Conclusion
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La cyperméthrine est une substance de synthèse appartenant à la famille des pyréthrinoïdes, employée comme produit insecticide. C'est une substance active avec un large champ d'action. On distingue quatre principaux types d'utilisation : comme biocide, comme produit phytosanitaire, en exploitation forestière et pour la lutte antivectorielle.
La cyperméthrine est constituée de 8 isomères (4 cis et 4 trans), et commercialisée dans différents ratios cis/trans. Les 4 principaux mélanges d'isomères sont l'alpha-cyperméthrine, la bêta-cyperméthrine, la théta-cyperméthrine et la zêta-cyperméthrine.
Parmi ces mélanges, la cyperméthrine, l'alpha-cyperméthrine et la bêta-cyperméthrine ont des classifications et des étiquetages harmonisés au regard du règlement CLP, notamment très toxique et entraînant des effets à long terme pour les organismes aquatiques. La théta-et la zêta-cyperméthrine n'ont pas de classification, ni harmonisée, ni notifiée.
La cyperméthrine et ses quatre mélanges d'isomères font partie de la liste des substances prioritaires dans le domaine de l'eau (DCE) sans y être classifiées comme « substances dangereuses prioritaires », et disposent de Normes de Qualité Environnementale (NQE).
La cyperméthrine figure parmi les substances de l'état chimique devant être surveillées dans les eaux de surface.
La cyperméthrine, l'alpha-cyperméthrine et la zêta-cyperméthrine sont approuvées comme substances actives concernant la mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques (la bêta-cyperméthrine n'est pas approuvée). Seules les utilisations en tant qu'insecticide sont autorisées. Les 3 substances sont également concernées par la redevance pour pollutions diffuses. La cyperméthrine et l'alpha-cyperméthrine sont enfin inscrites dans la liste des biocides actives.
Aucune donnée relative à la quantité produite n'a pu être identifiée, et les données relatives aux volumes de ventes sont limitées à l'utilisation en tant que produit phytosanitaires (et ne couvrent pas l'utilisation en tant que biocides). Les ventes de cyperméthrine ont connu des fluctuations importantes en France sur les dernières années, passant de 110 tonnes en 2011 à 192 tonnes en 2015 et 137 t en 2017. Les ventes de ces deux mélanges d'isomères alpha-cyperméthrine et zêta-cyperméthrine sont beaucoup plus faibles, avec des évolutions inverses. Les ventes de l'alpha-cyperméthrine ont baissé entre 2011 et 2017 de 12 t à 6 t,
celles de la zêta-cyperméthrine ont augmenté de 7 t à 10 t dans la même période. Notons que ces ventes sont sous-estimées car limitées aux produits phytosanitaires.
Aucune donnée n'a été trouvée sur la présence de la cyperméthrine ou de ses mélanges d'isomères dans les sols, sa présence est très rare dans les eaux de surface ainsi que dans les eaux souterraines et quasi inexistante dans les sédiments et dans l'air. Toutefois, la limite de quantification peut être supérieure à la NQE moyenne annuelle, et se pose la question du niveau des performances analytiques destinées à permettre l'évaluation de l'état écologique d'une eau de surface.
La réduction des rejets ou des émissions de la cyperméthrine et/ou de ses mélanges d'isomères dépend des différentes utilisations. Elle peut passer :
- par le recours à des substituts (d'autres biocides et insecticides),
- par l'utilisation de techniques ou pratiques qui réduisent les rejets et/ou émissions (par exemple bonnes pratiques de pulvérisation du produit phytosanitaires), et
- par des pratiques permettant de se passer de l'utilisation de substances chimiques (par exemple écorçage du bois, stockage par voie humide ou conservation en atmosphère confinée pour les exploitations forestières ; techniques biologiques utilisant des organismes vivants en lutte antivectorielle).
Du point de vue de la protection de l'environnement et de la santé, les bénéfices apportés par les substituts chimiques restent à vérifier.
Bibliographie
Archives
Dernière vérification le 29/03/2024
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