Identification

Numero CAS

52-68-6

Nom scientifique (FR)

Trichlorfon

Nom scientifique (EN)

2,2,2-trichloro-1-dimethoxyphosphorylethanol

Autres dénominations scientifiques (Autre langues)

trichlorphon ; 2,2,2-trichloro-1-hydroxyéthylphosphonate de diméthyle ; dimethyl-2,2,2-trichloro-1-hydroxyethylphosphonate ; trichlorphene ; (2,2,2-trichloro-1-hydroxyethyl) phosphonic acid dimethyl ester ; chlorofos ; ((2,2,2-trichloro-1-hydroxyethyl) dimethylphosphonate) ; (2,2,2-trichloro-1-hydroxyethyl)-phosphonic acid dimethyl ester ; 1-hydroxy-2,2,2-trichloro-ethyle phosphonate de dimethyle ; 1-hydroxy-2,2,2-trichloroethylphosphonic acid dimethyl ester ; 2,2,2-trichloroethyl dimethyl phosphate ; dimethoxy-2,2,2-trichloro-1-hydroxy-ethyl phosphine oxide ; dimethoxy-2,2,2-trichloro-1-hydroxy-ethyl-phosphine oxide ; dimethyl 1-hydroxy-2,2,2-trichloroethyl phosphonate ; dimethyltrichlorohydroxyethyl phosphonate ; foschlorem ; o,o-dimethyl (1-hydroxy-2,2,2-trichloroethyl)phosphonate ; o,o-dimethyl (2,2,2-trichloro-1-hydroxyethyl)phosponate ; o,o-dimethyl 1 (2,2,2-trichloro-1-hydroxyethyl)-phosphonate ; o,o-dimethyl 1-oxy-2,2,2-trichloroethyl phosphonate ; o,o-dimethyl-(1-hydroxy-2,2,2-trichlorathyl)-phosphat ; o,o-dimethyl-(1-hydroxy-2,2,2-trichloro)ethyl phosphate ; o,o-dimethyl-(2,2,2-trichloor-1-hydroxy-ethyl)-fosfonaat ; o,o-dimethyl-(2,2,2-trichloro-1-idrossi-etil)-fosfonato ; o,o-dimethyl-1-oxy-2,2,2-trichloroethyl phosphonate ; phosphonic acid, (1-hydroxy-2,2,2-trichloroethyl)-, dimethyl ester ; phosphonic acid, (2,2,2-trichloro-1-hydroxyethyl)-, dimethyl ester ; trichloorfon ; trichlorofon ; trichlorophon

Code EC

200-149-3

Code SANDRE

1287

Numéro CIPAC

-

Formule chimique brute

\(\ce{ C4H8O4Cl3P }\)

Code InChlKey

NFACJZMKEDPNKN-UHFFFAOYSA-N

Code SMILES

COP(=O)(OC)C(O)C(Cl)(Cl)Cl

Classification CLP

Type de classification

Harmonisée

ATP insertion

CLP00

Description de la classification

Classification harmonisée selon réglement 1272/2008 ou CLP

Mentions de danger
Mention du danger - Code H302
Mention du danger - Texte Nocif en cas d'ingestion
Classe(s) de dangers Toxicité aiguë
Libellé UE du danger -
Mention du danger - Code H317
Mention du danger - Texte Peut provoquer une allergie cutanée
Classe(s) de dangers Sensibilisation respiratoire/cutanée
Libellé UE du danger -
Limites de concentration spécifique -
Facteur M M=1000
Estimation de toxicité aigüe -
Fiche ECHA

Généralités

Poids moléculaire

257.60 g/mol

Tableau des paramètres

Tableau des paramètres
Nom de valeur Valeur Température Pression Granulométrie Humidité Norme / Ligne directrice Méthode Commentaire Source
Hydrosolubilité 154000 mg.L-1
à 25°C
INERIS (2009)
Densité 1.73 - INERIS (2009)
Pression de vapeur 0.00104 Pa
à 20°C
INERIS (2009)
Point de fusion 79.5 °C INERIS (2009)
Constante de Henry 1.74e-06 Pa.m3.mol-1
calculée - TGD, à 25°C
INERIS (2009)
Coefficient de partage octanol/eau (Log Kow) 0.43 - Expérimentation FOOTPRINT
Coefficient de partage octanol/eau (Log Kow) 0.51 - INERIS (2009)
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Bibliographie

Matrices

Milieu eau douce

VGE/NQE Importer

Volatilisation :

Au vu de la valeur de sa constante de Henry, le trichlorfon semble peu volatil en solution aqueuse.

Milieu sédiment eau douce

VGE/NQE Importer

Adsorption :

D'après le Koc (6-79 L.kg-1), la substance semble être peu adsorbable. (HSDB, 2006)

Milieu terrestre

Tableau des paramètres
Nom de valeur Valeur Température Pression Granulométrie Humidité Norme / Ligne directrice Méthode Commentaire Source
Coefficient de partage carbone organique/Eau (Koc) 10 L.kg-1 Expérimentation FOOTPRINT
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Persistance

Biodégradabilité

VGE/NQE Importer

Biodégradabilité :

Dans l'eau de rivière, la biodégradation est complète après 5 j à une concentration de trichlorfon de 10 mg.L-1, après 13 j à une concentration de 20 mg.L-1 et après 20 j à une concentration de 30 mg.L-1. (Verschueren, 2001)

Tableau des paramètres
Nom de valeur Valeur Température Pression Granulométrie Humidité Norme / Ligne directrice Méthode Commentaire Source
Biodégradabilité non facilement biodégradable -
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Dégradabilité abiotique

VGE/NQE Importer

Hydrolyse :

Le trichlorfon est hydrolysé en dichlorvos ; le temps de demi-vie est de 24 -25 j, 67 h et 22 h à des pH de 6, 7 et 8, respectivement.

A 37.5°C, Faust et Suffet ont déterminé des temps de demi-vies d'hydrolyse de 89 et 6.4 h à des pH de 6 et 7, respectivement.

Enfin, Muhlmann et Schrader ont déterminé un taux d'hydrolyse de 5.5.10 -5/h, pour des pH de 1 à 5, ce qui correspond à un temps de demi-vie moyen de 526 j. (Chapman et Cole, 1982 Faust et Suffet, 1966 Muhlmann et Schrader, 1957; Daubert et Danner, 1989)

Photolyse :

Il est peu probable que le trichlorfon soit dégradé par photolyse puisque la substance n'absorbe pas les UV. (Gore et al., 1971)

Tableau des paramètres
Nom de valeur Valeur Température Pression Granulométrie Humidité Norme / Ligne directrice Méthode Commentaire Source
Hydrolyse 0.3 jour
à 37.5°C, pH = 7
INERIS (2009)
Hydrolyse 0.92 jour
à pH 8
INERIS (2009)
Hydrolyse 2.79 jour
à pH 7
INERIS (2009)
Hydrolyse 25 jour
de 24 à 25 jours à pH 6 ; la substance s'hydrolyse en dichlorvos
INERIS (2009)
Hydrolyse 3.7 jour
à 37.5°C, pH = 6
INERIS (2009)
Hydrolyse 526 jour
pH = 1-5
INERIS (2009)
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Bioaccumulation

Organismes aquatiques

Organismes aquatiques
Nom Espèce Valeur Niveau trophique Taxon Matrice Stade de vie Effet Effet détaillé Durée d'exposition Méthode Norme / Ligne directrice Commentaire Source
Bioaccumulation BCF 3.2 -
calculé à partir du log de Kow - TGD
INERIS (2009)
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Conclusion sur la bioaccumulation

VGE/NQE Importer

Bioaccumulation :

Meylan et Howard ont calculé un BCF de 3.2 à partir du log Kow (0.51). Ce résultat suggère que la bioconcentration du trichlorfon chez les organismes aquatiques est faible. (Meylan et Howard, 1995)

Bibliographie

Valeurs accidentelles

Autres seuils accidentels

Autres seuils accidentels
Nom Durée Valeur Source Etat du statut Commentaire
PAC-1 60 min 3 mg.m-3 EHSS (2018) Final
TEEL-2/11, LOC, rat 240-min LC50
PAC-2 60 min 13 mg.m-3 EHSS (2018) Final
TEEL-2/11, LOC, rat 240-min LC50
PAC-3 60 min 57 mg.m-3 EHSS (2018) Final
TEEL-2/11, LOC, rat 240-min LC50
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Valeurs de référence

Introduction

VGE/NQE Importer

Ce chapitre traite de la toxicité chronique induite par la substance sur l'homme soit via la consommation d'organismes aquatiques contaminés, soit via l'eau de boisson.

Dans les tableaux ci-dessous, ne sont reportés pour chaque type de test que les résultats permettant d'obtenir les NOEC ou la valeur toxicologique de référence (VTR) les plus protectrices. Compte tenu du mode d'exposition envisagée, seuls les tests sur mammifères exposés par voie orale (dans l'alimentation ou par gavage) ont été recherchés.

Toutes les données présentées ont été validées.

Les résultats de toxicité sont principalement donnés sous forme de doses journalières : NOAEL (No Observed Adverse Effect Level), ou LOAEL (Lowest Observed Adverse Effect Level). NOAEL et LOAEL sont exprimées en termes de quantité de substance administrée par unité de masse corporelle de l'animal testé, et par jour.

Pour l'évaluation des effets sur la santé humaine, seuls les résultats sur mammifères sont considérés comme pertinents. Contrairement à l'évaluation des effets pour les prédateurs, les effets de type cancérigène ou mutagène sont également pris en compte.

(1) Cette VTR a été déterminée par l'US-EPA.

Valeurs de l'ANSES et/ou de l'INERIS

Valeurs de l'ANSES et/ou de l'INERIS
Nom Valeur Organisme choix Année du choix URL choix Source Commentaire Effet critique retenu Etat du statut Durée d'exposition Milieu Source d'exposition Facteur Contexte de gestion Age-Dependent Adjustments Factors ADAF - Tranche d'âge ADAF - Valeur ADAF - URL
ADI 2 µg.kg-1.j-1 Anses 2016 OMS JMPR (2003) Final Eau
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Autres valeurs des organismes reconnus

Autres valeurs des organismes reconnus
Nom Valeur Source Commentaire Effet critique retenu Etat du statut Durée d'exposition Milieu Source d'exposition Facteur Contexte de gestion Age-Dependent Adjustments Factors ADAF - Tranche d'âge ADAF - Valeur ADAF - URL
ADI 0,002 mg.kg-1pc OMS JECFA (2006) Final Eau
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Introduction

VGE/NQE Importer

Evaluations existantes :

UE : Draft Assessment Report (DAR) -Initial risk assessment provided by the rapporteur Member State Spain for the existing active substance Trichlorfon (EFSA, 2005)

USA : Reregistration Eligibility Decision (RED) -Trichlorfon (US-

EPA, 1997).

Effets endocriniens :

Le trichlorfon est cité dans la stratégie communautaire concernant les perturbateurs endocriniens (E.C., 2004).

Cette substance fait partie des substances à effets perturbateurs endocriniens démontrés ou potentiels, qui sont déjà réglementées ou qui font actuellement l'objet d'un examen prévu par la législation en vigueur pour la santé humaine (catégorie 2). Pour la faune sauvage en revanche, les informations sur la substance sont insuffisantes pour pouvoir juger du caractère perturbateur endocrinien (catégorie 3). (Petersen et al., 2007).

Critères PBT / POP :

La substance ne remplit pas les critères PBT/vPvB1 (C.E., 2006) ou POP2 (PNUE, 2001).

Normes de qualité existantes :

UE (Directive 98/83/CE) : 0.1 µg.L-1 pour l'eau destinée à la production d'eau potable (pesticides) (C.E., 1998)

Allemagne : norme de qualité pour les eaux prélevées destinées à la consommation = 0.002 µg.L-1 (ETOX, 20073),

Allemagne : critère de qualité pour l'eau douce = 0.0006 µg.L-1

(ETOX, 20073),

Pays-Bas : objectif de qualité pour les eaux prélevées destinées à la consommation = 0.001 µg.L-1 (ETOX, 20073).

Substance(s) associée(s) :

-

[1] Les PBT sont des substances persistantes, bioaccumulables et toxiques et les vPvB sont des substances très persistantes et très bioaccumulables. Les critères utilisés pour la classification des PBT sont ceux fixés par l'Annexe XIII du règlement n° 1907/2006 (REACH).

[2] Les Polluants Organiques Persistants (POP) sont des substances persistantes (aux dégradations biotiques et abiotiques), fortement liposolubles (et donc fortement bioaccumulables), et volatiles (et peuvent donc être transportées sur de longues distances et être retrouvée de façon ubiquitaire dans l'environnement). Les critères utilisés pour la classification POP sont ceux fixés par l'Annexe 5 de la Convention de Stockholm placée sous l'égide du PNUE (Programme des Nations Unies pour l'Environnement).

[3] Les données issues de cette source () ne sont données qu'à titre indicatif ; elles n'ont donc pas fait l'objet d'une validation par l'INERIS. http://webetox.uba.de/webETOX/index.do

Dangers

Description

VGE/NQE Importer

Dans les tableaux ci-dessous, ne sont reportés pour chaque taxon uniquement les résultats des tests d'écotoxicité montrant la plus forte sensibilité à la substance. Toutes les données présentées ont fait l'objet d'un examen collectif dans le cadre du dossier RED (US-EPA, 1997). Elles n'ont donc pas fait l'objet d'une validation supplémentaire.

Ces résultats d'écotoxicité sont principalement exprimés sous forme de NOEC (No Observed Effect Concentration), concentration sans effet observé, d'EC10 concentration produisant 10% d'effets et équivalente à la NOEC, ou de EC50, concentration produisant 50% d'effets. Les NOEC sont principalement rattachées à des tests chroniques, qui mesurent l'apparition d'effets sub-létaux à long terme, alors que les EC50 sont plutôt utilisées pour caractériser les effets à court terme.

Les données écotoxicologiques suivantes sont issues du rapport « Reregistration Elegibility Decision (RED) – Trichlorfon » de l'US-EPA (1997) rédigés dans le cadre de la réévaluation de pesticides (EPA's Pesticide Reregistration Program). Ces données ont été validées par les experts de l'US-EPA, mais les rapports d'essai des données utilisées ne sont pas disponibles. Ces données ont été considérées comme valides sous cette restriction.

Les résultats caractérisent soit la toxicité liée à la substance active, soit la toxicité liée au produit formulé. Seules les données relatives à la substance active sont retenues et utilisées pour dériver une norme de qualité pour la colonne d'eau.

(1) MATC = Maximal acceptable toxicant concentration = concentration maximale admissible de la substance active.

Valeurs de danger

Valeurs de danger
Nom Espèce Valeur Niveau trophique Taxon Matrice Stade de vie Effet Effet détaillé Durée d'exposition Méthode Norme / Ligne directrice Commentaire Source
CL/CE50 0.00018 mg.L-1 Invertebré INERIS (2009)
CL/CE50 0.23 mg.L-1 Poisson INERIS (2009)
CL/CE50 0.00036 mg.L-1 Invertebré INERIS (2009)
CL/CE50 0.3 mg.L-1 Poisson INERIS (2009)
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Synthèse

Biote

VGE/NQE Importer

Ce chapitre traite de la toxicité chronique induite par la substance sur les prédateurs via la consommation d'organismes aquatiques contaminés (appelés biote, i.e. poissons ou invertébrés vivant dans la colonne d'eau ou dans les sédiments). Il s'agit donc d'évaluer la toxicité chronique de la substance par la voie d'exposition orale uniquement.

Dans les tableaux ci-dessous, ne sont reportés pour chaque type de test que les résultats permettant d'obtenir les NOEC ou la valeur toxicologique de référence (VTR) les plus protectrices. N'ont été recherchés que des tests sur mammifères ou oiseaux exposés par voie orale (exposition par l'alimentation ou par gavage). Toutes les données présentées ont été jugées valides.

Les résultats de toxicité sont principalement donnés sous forme de doses journalières : NOAEL (No Observed Adverse Effect Level), ou LOAEL (Lowest Observed Adverse Effect Level). NOAEL et LOAEL sont exprimées en termes de quantité de substance administrée par unité de masse corporelle de l'animal testé et par jour.

Pour calculer la norme de qualité liée à l'empoisonnement secondaire des prédateurs (i.e. calcul d'une PNECsecpois), il est nécessaire de connaître la concentration de substance dans le biote n'induisant pas d'effets observés pour les prédateurs (exprimée sous forme de NOEC). Il est possible de déduire une NOEC à partir d'une NOAEL grâce à des facteurs de conversion empiriques variables selon les espèces testées. Les facteurs utilisés ici sont ceux recommandés par le guide technique européen (Tableau 22, page 129, E.C., 2003) et le projet de guide technique européen pour la détermination de normes de qualité (E.C., 2009). Les valeurs de ces facteurs de conversion dépendent de la masse corporelle des animaux et de leur consommation journalière de nourriture. Celles-ci peuvent donc varier d'une façon importante selon le niveau d'activité et le métabolisme de l'animal, la valeur nutritive de sa nourriture, etc. En particulier elles peuvent être très différentes entre un animal élevé en laboratoire et un animal sauvage.

Afin de couvrir ces sources de variabilité, mais aussi pour tenir compte des autres sources de variabilité ou d'incertitude (variabilité inter et intra-espèces, extrapolation du court terme au long

terme, etc.) des facteurs d'extrapolation sont nécessaires pour le calcul de la QSbiota sec pois.. Les valeurs recommandées pour ces facteurs d'extrapolation sont données dans le guide technique européen (tableau 23, page 130, E.C., 2003). Un facteur d'extrapolation supplémentaire (AFdose-réponse) est utilisé dans le cas où la toxicité a été établie à partir d'une LOAEL plutôt que d'une NOAEL.

Les données obtenues sur les mammifères terrestres et les oiseaux, utilisées pour la détermination des valeurs guides pour la protection des prédateurs vis-à-vis de l’empoisonnement secondaire, sont répertoriées dans les tableaux ci-dessous.

(1) La NOAELcorr correspond à la NOAEL déduite à partir de la LOAEL disponible ; (2) NOEL : No observed Effect Level.

Valeurs écotoxicologiques

Introduction

Dans cette rubrique, sont reportées des valeurs de référence pour la protection des écosystèmes aquatiques et de la santé humaine via l’environnement.

Dans cette rubrique, sont reportées des valeurs de référence pour la protection des écosystèmes aquatiques et de la santé humaine via l’environnement.

Elles peuvent avoir un statut de « Valeur réglementaire » si elles sont issues

  1. de réglementations européennes et issues par exemple de dossiers d’évaluation des risques dans le cadre de processus d’autorisation de mise sur le marché des substances chimiques (c’est le cas des Concentrations Prédites Sans Effet pour l’environnement (PNEC) issues des dossiers réglementaires sous REACh ou dans le cas de la réglementation des produits biocides) ou issues de « Normes de Qualité Environnementale » (NQE) de la Directive Cadre européenne sur l’Eau (DCE) ;
  2. de réglementations françaises telles que les arrêtés de mise en application de la DCE à l’échelle nationale.

Elles peuvent être des « Valeurs guides » lorsque ce sont des propositions scientifiques de l’INERIS qui ne sont pas reportées dans des textes réglementaires. C’est le cas de toutes les valeurs établies par l’INERIS pour guider l’évaluation de la qualité des milieux aquatiques pour les substances qui n’ont pas, ou pas encore, un statut réglementaire dans le contexte de la DCE.
Les « Valeurs Guides Environnementales » (VGE) et les « Normes de Qualité Environnementale » (NQE) sont les outils consacrés pour l’évaluation de la qualité des eaux de surface, dont l’établissement est basé sur une même méthodologie européenne dédiée (E.C., 2018).
Leur construction, d’un point de vue méthodologique, est donc similaire.

Valeurs guides

Description

VGE/NQE Importer

Les normes de qualité pour les organismes de la colonne d'eau sont calculées conformément aux recommandations du guide technique européen pour l'évaluation des risques dus aux substances chimiques E.C., 2003 et au projet de guide technique européen pour la détermination des normes de qualité environnementale (E.C., 2009). Elles sont obtenues en divisant la plus faible valeur de NOEC ou d'EC50 valide par un facteur d'extrapolation (AF, Assessment Factor).

La valeur de ce facteur d'extrapolation dépend du nombre et du type de tests pour lesquels des résultats valides sont disponibles. Les règles détaillées pour le choix des facteurs sont données dans le tableau 16, page 101, du guide technique européen (E.C., 2003).

Moyenne annuelle (AA-QSwater_eco) :

Une concentration annuelle moyenne est déterminée pour protéger les organismes de la colonne d'eau d'une possible exposition prolongée.

http://www.epa.gov/ecotox/ Nous disposons de données chroniques pour les poissons et les daphnies. Aucune donnée sur les algues ne sont citées dans le rapport de l'US-EPA, mais le mode d'action de ce pesticide (organophosphoré) et les données consultables par ailleurs dans les bases de données (par exemple AQUIRE: ) laissent penser que les algues ne constituent pas le niveau trophique le plus sensible. Les invertébrés apparaissent au contraire comme très sensibles à cette substance : une MATC (21 j) comprise entre 5.6.10-6 -8.6.10-6 mg.L-1 est rapportée pour Daphnia magna. Il est donc proposé de définir la norme de qualité directement à partir de la plus faible MATC à 5.6.10-6 mg.L-1. En supposant que les espèces les plus sensibles ont été testées, un facteur de 10 peut être appliqué à cette MATC pour dériver la norme de qualité. On a donc :

Concentration Maximum Acceptable (MAC) :

La concentration maximale acceptable est calculée afin de protéger les organismes de la colonne d'eau de possibles effets de pics de concentrations de courtes durées. Pour la détermination de la MAC, le document guide pour l'évaluation des effets des substances avec des rejets intermittents est utilisée (ECHA, 2008, E.C., 2009)

On dispose de données aiguës sur deux niveaux trophiques (invertébrés, poissons), la plus faible étant celle sur Daphnia pulex, EC50 (48 h) = 1.8.10-4 mg.L-1. Par défaut, un facteur d'extrapolation de 100 s'applique pour calculer la MAC. Cependant, selon le projet de document guide technique pour la détermination des normes de qualité environnementales (E.C., 2009), pour les substances dont le mode d'action est connu et pour lesquelles des données sont disponibles pour le taxon le plus sensible, le facteur peut être diminué. En supposant que les espèces les plus sensibles ont été testées, un facteur de 10 peut être appliqué pour calculer la MAC. On a donc :

Un seuil de qualité dans le sédiment est nécessaire (i) pour protéger les espèces benthiques et (ii) protéger les autres organismes d'un risque d'empoisonnement secondaire résultant de la consommation de proies provenant du benthos. Les principaux rôles des normes de qualité pour les sédiments sont de :

  1. Identifier les sites soumis à un risque de détérioration chimique (la norme sédiment est dépassée)
  2. Déclencher des études pour l'évaluation qui peuvent conduire à des études plus poussées et potentiellement à des programmes de mesures
  3. Identifier des tendances à long terme de la qualité environnementale (Art. 4 Directive 2000/60/CE).

Aucune information d'écotoxicité pour les organismes benthiques n'a été trouvée dans la littérature.

A défaut, une valeur guide pour le sédiment peut être calculée à partir du modèle de l'équilibre de partage.

Ce modèle suppose que: 

  • il existe un équilibre entre la fraction de substances adsorbées sur les particules sédimentaires et la fraction de substances dissoutes dans l'eau interstitielle du sédiment,
  • la fraction de substances adsorbées sur les particules sédimentaires n'est pas biodisponible pour les organismes et que seule la fraction de substances dissoutes dans l'eau interstitielle est susceptible d'impacter les organismes,
  • la sensibilité intrinsèque des organismes benthiques aux toxiques est équivalente à celle des organismes vivant dans la colonne d'eau. Ainsi, la norme de qualité pour la colonne d'eau peut être utilisée pour définir la concentration à ne pas dépasser dans l'eau interstitielle.

NB : La pollution actuelle peut être suivie dans les matières en suspension et les couches superficielles du sédiment. Les couches profondes intègrent la contamination historique sur des dizaines voire des centaines d'années et ne sont pas jugées pertinentes pour caractériser la pollution actuelle. Les paramètres par défaut préconisés par Lepper (2002) et le guide technique européen (E.C., 2003) ont été choisis empiriquement pour caractériser les matières en suspension et les couches superficielles. Matières en suspension et couches superficielles contiennent relativement plus d'eau et de matière organique que les couches profondes du sédiment.

Une valeur guide de qualité pour le sédiment peut être alors calculée selon l'équation suivante (adaptation de l'équation 70 page 113 du guide technique européen, E.C., 2003) :

Avec :

RHOsup : masse volumique de la matière en suspension en [Kgsed.m-3sed]. En l'absence d'une valeur exacte, la valeur générique proposée par Lepper, 2002) et le guide technique européen (équation 18 page 44, E.C., 2003) est utilisée : 1150 kg.m-3 .

Kpsusp-eau : coefficient de partage matière en suspension/eau en m 3/m3 . En l'absence d'une valeur exacte, les valeurs génériques proposées par Lepper, 2002) et le guide technique européen (équation 24 page 47, E.C., 2003) sont utilisées. Le coefficient est alors calculé selon la formule suivante : 0.9 + 0.025 * Koc soit Kpsusp-eau = 1.05-2.88 m 3/m3 .

Ainsi, on obtient :

La concentration correspondante en poids sec peut être estimée en tenant compte du facteur de conversion suivant :

Avec :

Fsolidesusp : fraction volumique en solide dans les matières en suspension en [m3solide/m3susp]. En l'absence d'une valeur exacte, la valeur générique proposée par Lepper (2002) et le guide technique européen (tableau 5 page 43, E.C., 2003) est utilisée : 0.1 m 3/m3 .

RHOsolide : masse volumique de la partie sèche en [kgsolide/m3solide]. En l'absence d'une valeur exacte, la valeur générique proposée par Lepper (2002) et le guide technique européen (tableau 5 page 43, E.C., 2003) est utilisée : 2500 kg.m-3 .

Pour le trichlorfon, la concentration correspondante en poids sec est :

QSsed dry_weight = QSsed wet weight * 4.6 = 0.0025-0.007 µg.kg-1sed poids sec

Le LogKow de la substance étant inférieur à 5, un facteur additionnel de 10 n'est pas jugé nécessaire.

Il faut rappeler que les incertitudes liées à l'application du modèle de l'équilibre de partage sont importantes. Les sédiments naturels peuvent avoir des propriétés très variables en termes de composition (nature et quantité de matières organiques, composition minéralogique), de granulométrie, de conditions physico-chimiques, de conditions dynamiques (taux de déposition/taux de resuspension). Par ailleurs ces propriétés peuvent évoluer dans le temps en fonction notamment des conditions météorologiques et de la morphologie de la masse d'eau. Si bien que le partage entre la fraction de substance adsorbée et la fraction de substance dissoute peut être extrêmement variable d'un sédiment à un autre et l'hypothèse d'un équilibre entre ces deux fractions ne semble pas très réaliste pour des conditions naturelles.

Par ailleurs, certains organismes benthiques peuvent ingérer les particules sédimentaires, et donc être contaminés par la fraction de substance adsorbée sur ces particules, ce qui n'est pas pris en compte par la méthode.

La norme de qualité pour l'empoisonnement secondaire (QSbiota sec pois) est calculée conformément aux recommandations du guide technique européen (E.C., 2003). Elle est obtenue en divisant la plus faible valeur de NOEC valide par les facteurs d'extrapolation recommandés dans le tableau 23 page 130 du guide (E.C., 2003).

Pour le trichlorfon, un facteur de 30 est appliqué car la durée du test retenu (NOEC à 0.4 mg.kg-1biota sur singes) est de 10 ans et est donc considéré comme chronique. On obtient donc :

Pour le trichlorfon, des effets potentiels endocriniens ont été mis en évidence uniquement pour l'homme. Pour la faune sauvage, les informations disponibles sont insuffisantes pour pouvoir juger du caractère perturbateur endocrinien. C'est pourquoi aucun un facteur de sécurité supplémentaire n'a été ajouté dans le calcul de la norme de qualité pour l'empoisonnement secondaire.

Cette valeur de norme de qualité pour l'empoisonnement secondaire peut être ramenée à une concentration dans l'eau du milieu selon la formule suivante :

Avec :
BCF: facteur de bioconcentration, 
BMF : facteur de biomagnification.

Ce calcul tient compte du fait que la substance présente dans l'eau du milieu peut se bioaccumuler dans le biote. Il donne la concentration à ne pas dépasser dans l'eau afin de respecter la valeur de la norme de qualité pour l'empoisonnement secondaire déterminée dans le biote.

La bioaccumulation tient compte à la fois du facteur de bioconcentration (BCF, ratio entre la concentration dans le biote et la concentration dans l'eau) et du facteur de biomagnification (BMF, ratio entre la concentration dans l'organisme du prédateur en bout de chaîne alimentaire, et la concentration dans l'organisme de la proie au début de la chaîne alimentaire). Les valeurs de BCF peuvent être couramment trouvées dans la littérature. En l'absence de valeurs mesurées pour le BMF, celles-ci peuvent être estimées à partir du BCF selon le tableau 29, page 160, du guide technique européen (E.C., 2003).

Ce calcul n'est donné qu'à titre indicatif. Il fait en effet l'hypothèse qu'un équilibre a été atteint entre l'eau et le biote, ce qui n'est pas véritablement réaliste dans les conditions du milieu naturel. Par ailleurs il repose sur un facteur de bioaccumulation qui peut varier de façon importante entre les espèces considérées.

Pour le trichlorfon, un BCF de 3.2 (Meylan et Howard, 1995) et un BMF de 1 (cf. E.C., 2003) ont été retenus. On a donc:

La norme de qualité pour la santé humaine est calculée de la façon suivante (Lepper, 2005) :

Ce calcul tient compte de :

  • un facteur correctif de 10% (soit 0.1) : la VTR donnée ne tient compte en effet que d'une exposition par voie orale, et pour la consommation de produits de la pêche uniquement. Mais la contamination peut aussi se faire par la consommation d'autres sources de nourriture, par la consommation d'eau, et d'autres voies d'exposition sont possibles (inhalation ou contact cutané). Le facteur correctif de 10% (soit 0.1) permet de rendre l'objectif de qualité plus sévère d'un facteur 10 afin de tenir compte de ces autres sources de contamination possibles,
  • la valeur toxicologique de référence (VTR), correspondant à une dose totale admissible par jour ; pour cette substance elle sera considérée égale à 0.002 mg/kgcorporel/j (cf. tableau ci-dessus) = 2 µg/kgcorporel/j,
  • un poids corporel moyen de 70 kg,
  • Cons. Journ. Moy. : une consommation moyenne de produits de la pêche (poissons, mollusques, crustacés) égale à 115 g par jour.

Ce calcul n'est donné qu'à titre indicatif. Il peut être inadapté pour couvrir les risques pour les individus plus sensibles ou plus vulnérables (masse corporelle plus faible, forte consommation de produits de la pêche, voies d'exposition individuelles particulières). Le facteur correctif de 10% n'est donné que par défaut, car la contribution des différentes voies d'exposition varie selon les propriétés de la substance (et en particulier sa distribution entre les différents compartiments de l'environnement), ainsi que selon les populations considérées (travailleurs exposés, exposition pour les consommateurs/utilisateurs, exposition via l'environnement uniquement). L'hypothèse cependant que la consommation des produits de la pêche ne représente pas plus de 10% des apports journalier contribuant à la dose journalière tolérable apporte une certaine marge de sécurité (E.C., 2009).

Pour le trichlorfon, le calcul aboutit à :

Comme pour l'empoisonnement secondaire, la concentration correspondante dans l'eau du milieu peut être estimée en tenant compte de la bioaccumulation de la substance :

Pour le trichlorfon, on obtient donc: 

QSwater_hh food = 121.74 / (3.2*1) = 38 µg.L-1

En principe, lorsque des normes de qualité réglementaires dans l'eau de boisson existent, soit dans la Directive 98/83/CE (C.E., 1998), soit déterminées par l'OMS, elles peuvent être adoptées. Les valeurs réglementaires de la Directive 98/83/CE doivent être privilégiées par rapport aux valeurs de l'OMS qui ne sont que de simples recommandations.

Il faut signaler que ces normes réglementaires ne sont pas nécessairement établies sur la base de critères (éco)toxicologiques (par exemple les normes pour les pesticides avaient été établies par rapport à la limite de quantification analytique de l'époque pour ce type de substance, soit 0.1 µg.L-1). Pour le trichlorofon, la Directive 98/83/CE fixe une valeur de 0.1 µg.L-1.

A titre de comparaison, la norme de qualité pour l'eau de boisson est calculée de la façon suivante (Lepper, 2005):

Ce calcul tient compte de: 

  • la valeur toxicologique de référence (VTR) ; pour cette substance elle sera considérée égale à 0.002 mg/kgcorporel/j = 2 µg/kgcorporel/j,
  • Cons.moy.eau [L.j-1] : une consommation d'eau moyenne de 2 L par jour,
  • un poids corporel moyen de 70 kg,
  • un facteur correctif de 10% (soit 0.1) afin de tenir compte de ces autres sources de contamination possibles.

L'eau de boisson est obtenue à partir de l'eau brute du milieu après traitement pour la rendre potable. La fraction éliminée lors du traitement dépend de la technologie utilisée ainsi que des propriétés de la substance.

En l'absence d'information, on considèrera que la fraction éliminée est nulle et le critère pour l'eau de boisson s'appliquera alors à l'eau brute du milieu. Par ailleurs, on rappellera que ce calcul n'est donné qu'à titre indicatif et peut s'avérer inadéquat pour certaines substances et certaines populations.

Pour le trichlorfon, on obtient :

= ----------------------------

2 * (1 -0)

= 7 µg.L-1

La valeur la plus protectrice, fixée par la directive 98/83/CE est proposée comme norme de qualité pour l'eau destinée à la production d'eau potable.

Valeurs guides
Nom Valeur Matrice Cible Effet critique retenu Durée d'exposition Facteur Commentaire Etat du statut Valeur retenue par l'INERIS Année Source
PNEC / QSed 0,0000005 mg/kg (poids sec) Sédiments
equilibre de partage
Oui 2009 INERIS (2009)
PNEC chronique / AA-QSwater_eco 5.6e-07 mg.L-1 Eau douce 10
extrapolation
Oui 2009 INERIS (2009)
Valeur guide eau 0.0006 µg.L-1 Eau douce Oui 2009 INERIS (2009)
Ceci est un aperçu

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Synthèse

VGE/NQE Importer

La NQE est définie à partir de la valeur de la norme de qualité la plus protectrice parmi tous les compartiments étudiés.

Pour le trichlorfon, la norme de qualité pour les organismes aquatiques est la valeur la plus faible pour l'ensemble des approches considérées. La proposition de NQE (moyenne annuelle) pour le trichlorfon est donc la suivante :

Avec un Koc estimé par QSAR de 6-79 L.kg-1 et un Log Kow = 0.51, la mise en œuvre d'un seuil pour le sédiment n'est pas recommandée par le projet de document guide européen (E.C., 2009).

Bibliographie

Tableaux de synthèse

Généralités

Généralités
CAS 52-68-6
SANDRE 1287
Substance prioritaire dans le domaine de l’eau (DCE) non
Substance soumise à autorisation dans Reach non
Substance soumise à restriction dans Reach non
Substance extrêmement préoccupante (SVHC) non
Réglementations

FTE 2015 Importer

Sur le plan de la réglementation des produits phytopharmaceutiques, selon la Décision n°2007/356/CE du 21/05/07 concernant la non-inscription du trichlorfon à l'annexe I de la directive 91/414/CEE du Conseil et le retrait des autorisations accordées aux produits phytopharmaceutiques contenant cette substance (JOUE n° L 133 du 25 mai 2007), l'ensemble des usages a été interdit.

Cette interdiction, valide à l'échelle européenne, est entrée en vigueur en France le 21/11/2008 (ACTA, 2010).

Le règlement (CE) no 689/2008 du Parlement européen et du Conseil du 17 juin 2008 concernant les exportations et importations de produits chimiques dangereux rappelle l'interdiction d'usage de cette substance au sein de la Communauté Européenne.

Le code de la santé publique (CSP) édicte les dispositions réglementaires en matière d'eau potable, en application des directives européennes 98/83/CE et 75/440/CEE. Pour les pesticides, des limites de qualité sont fixées dans les eaux brutes et dans l'eau au robinet du consommateur comme indiqué dans le tableau 1.2 ci-après.

Tableau 1.2. Limite de qualité dans les eaux brutes et les eaux au robinet du consommateur en France (tableau issu du site internet de l'ORP4).

  • (*) Au-delà de ces valeurs, l'eau brute ne peut pas être utilisée pour produire de l'eau potable, sauf autorisation exceptionnelle délivrée par le préfet après avis du Conseil supérieur d'hygiène publique de France (CSHPF).

Le trichlorfon ne fait pas partie des substances concernées par de l'action nationale RSDE de recherche et de réduction des rejets des substances dangereuses dans l'eau5 .

Concernant la France, lors de ce travail, nous n'avons pas identifié de valeurs utilisées en milieu de travail ou pour la population générale pour le trichlorfon.

La norme de qualité environnementale proposée par l'INERIS sur le portail substance chimique6 pour cette substance est de 6.10-4 μg.L-1.

Classification CLP Voir la classification CLP

Production et utilisation

Production et ventes

Données économiques

FTE 2015 Importer

Le trichlorfon est synthétisé en faisant réagir du phosphite de diméthyle avec du chloral (Barthel et al., 1954 ; Lorenz et al., 1955 cités par WHO, 1992).

Malgré l'interdiction d'emploi de cette substance en France, pour de nombreux autres pays le trichlorfon est toujours autorisé comme produit phytosanitaire.

Néanmoins, historiquement, aucun site de production de cette substance n'était identifié ou suspecté en France (WHO, 1992). Cette source indique deux sites de production européens, un localisé en Allemagne, l'autre en Espagne, sans qu'il ait été possible, au cours de cette étude, de confirmer ou d'infirmer l'actualité de ces informations.

Utilisations

Introduction

FTE 2015 Importer

En France depuis 2008, les usages agricoles du trichlorfon sont interdits. Avant cette date, ce phytosanitaire était identifié comme insecticide pour les logements d'animaux domestiques. Néanmoins, selon nos informations, les ventes françaises des produits contenant cette substance étaient peu importantes depuis le début des années 2000.

Selon ACTA (2004), avant son interdiction, le trichlorfon était exclusivement distribué en France en tant que produit phytosanitaire par la société Bayer CropScience à travers les produits de noms commerciaux Tugon 30 et Tugon pulvérisation (produits composés à 30 % de trichlorfon en masse).

Au niveau international, des utilisations de cette substance (appelée métrifonate dans le domaine de la santé) à des fins médicales (avérées et/ou pour essais cliniques) sont répertoriées dans la littérature, notamment :

  • Comme traitement de la maladie Alzheimer (López-Arrieta et Schneider, 2006 ; Liu et al., 2002 ; Cummings et al., 2001 ; Mega et al., 2001 ; Farlow et Cyrus, 2000 ; Gelinas et al., 2000 ; Blass et al., 2000 ; Unni et al., 2000 ; Dubois et al., 1999) ;
  • En parasitologie, comme traitement de la schistosomiase vésicale (OMS, 1997 ; Abdi, 1990 cité par WHO, 1992).

Néanmoins, cette substance ne semble pas être employée en France et elle n'apparait ainsi pas dans l'édition internet du Vidal consultée en février 201112 .

[12] http://www.vidal.fr/fiches-medicaments

Rejets dans l’environnement

Rejets dans l'environnement

FTE 2015 Importer

Pour cette substance aucune source naturelle n'a été identifiée. De plus, l'usage de cette substance en tant que produit phytosanitaire et produit de santé est respectivement prohibé et probablement inexistant en France.

Néanmoins, cette substance est également connue comme métabolite issu d'un autre produit phytosanitaire, le dichlorvos, lorsque cette dernière substance est placée dans des conditions alcalines (Ullmann's, 1989 ; ACTA, 2004 ; Santé Canada, 2008). Etant donné que le dichlorvos possède une autorisation de mise sur le marché en France comme insecticide pour le traitement des agrumes et des locaux et matériel d'élevage, la dégradation du dichlorvos en trichlorfon en plein champ est susceptible d'être la principale source de rejet de cette dernière substance en France. Notre étude n'a pas permis d'estimer cette potentielle source de rejet. Néanmoins, notre estimation de l'usage français actuel de dichlorvos comme produit phytosanitaire ne dépassant pas quelques centaines de kilogrammes par an, il est possible de supposer que la source de trichlorfon issue de la dégradation de dichlorvos est peu importante. Ce point mériterait toutefois une vérification plus approfondie.

Présence environnementale

Synthèse

FTE 2015 Importer

Selon Santé Canada (2008), le trichlorfon ne persiste pas dans le sol, l'air ou en milieu aquatique car cette substance :

  • possède un potentiel élevé de mobilité en raison de sa très forte solubilité dans l'eau et de sa faible adsorption dans le sol ;
  • se dégrade rapidement (notamment en dichlorvos lorsque le trichlorfon est en milieu aqueux).

Documents

PDF
52-68-6 -- TRICLORFON -- FTE
Publié le 25/05/2011
PDF
52-68-6 -- trichlorfon -- VGE
Publié le 12/11/2009