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Carbamazepine (298-46-4)
Informations générales
Dernière vérification le 29/03/2024
Identification
Numero CAS
298-46-4
Nom scientifique (FR)
Carbamazépine
Nom scientifique (EN)
Autres dénominations scientifiques (Autre langues)
Code EC
206-062-7
Code SANDRE
5296
Numéro CIPAC
-
Formule chimique brute
\(\ce{ C15H12N2O }\)
Code InChlKey
Code SMILES
NC(=O)N2c1ccccc1C=Cc3ccccc23
Physico-Chimie
Dernière vérification le 29/03/2024
Généralités
Poids moléculaire
236.27 g/mol
Tableau des paramètres
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Bibliographie
Comportement et devenir dans les milieux
Dernière vérification le 29/03/2024
Matrices
Milieu eau douce
Volatilisation :
D'après la faible valeur de la constante de Henry (1 10-5 Pa.m3.mol-1 à 25°C), la volatilisation de la carbamazépine depuis la phase aqueuse est peu probable. (HSDB, 2007)
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Milieu sédiment eau douce
Milieu terrestre
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Persistance
Biodégradabilité
Biodégradabilité :
Les résultats d'un test eau-sédiment suggèrent, en accord avec d'autres auteurs, que la carbamazépine est très persistante dans un système eau-sédiment les (excepté pour ce qui est de la photodégradation) et doit être classée comme « non biodégradable »
DT50 • système eau/sédiment = 333 jours (Pait et al., 2006)
Dégradabilité abiotique
Hydrolyse :
La carbamazépine ne contient pas de groupement hydrolysable. Elle n'est donc pas susceptible d'être dégradée par hydrolyse dans des conditions environnementales. (HSDB, 2007)
Photolyse :
La carbamazépine est sensible à la photolyse, avec une demi-vie probable de 1 jour. (HSDB, 2007)
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Milieu eau douce
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Bioaccumulation
Organismes aquatiques
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Conclusion sur la bioaccumulation
Bioaccumulation/ Biomagnification :
Aucune donnée de bioconcentration n'est disponible dans la littérature, mais un BCF de 15 est calculé à l'aide du modèle EPIWIN, suggérant un faible potentiel de bioaccumulation de la substance.
Un BCF de 15 est utilisé dans la détermination des normes de qualité. Le document guide technique européen pour la dérivation des NQE recommande l'utilisation des valeurs par défaut suivantes pour ce qui est de la prise en compte de la biomagnification : BMF1 = BMF2 = 1. (US-EPA, 2008)
Bibliographie
Toxicologie
Dernière vérification le 29/03/2024
Valeurs de référence
Introduction
SANTE HUMAINE
Ce chapitre traite de la toxicité chronique induite par la substance pour l'homme soit via la consommation d'organismes aquatiques contaminés, soit via l'eau de boisson.
Dans les tableaux ci-dessous, ne sont reportés pour chaque type de test que les résultats permettant d'obtenir les NOEC ou la valeur toxicologique de référence (VTR) les plus protectrices. Compte tenu du mode d'exposition envisagée, seuls les tests sur mammifères exposés par voie orale (dans l'alimentation ou par gavage) ont été recherchés.
Toutes les données présentées ont été validées.
Les résultats de toxicité sont principalement donnés sous forme de doses journalières : NOAEL (No Observed Adverse Effect Level), ou LOAEL (Lowest Observed Adverse Effect Level). NOAEL et LOAEL sont exprimées en termes de quantité de substance administrée par unité de masse corporelle de l'animal testé, et par jour.
TOXICITE
Pour l'évaluation des effets sur la santé humaine, seuls les résultats sur mammifères sont considérés comme pertinents. Contrairement à l'évaluation des effets pour les prédateurs, les effets de type cancérigène ou mutagène sont également pris en compte.
(1) NOAEL : No Observed Adverse Effect Level. (2) Facteur recommandé par le Document Guide Européen (E.C., 2010). (3) Cette VTR a été déterminée par le groupe d'experts (2010).
Valeurs de l'ANSES et/ou de l'INERIS
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Bibliographie
Ecotoxicologie
Dernière vérification le 29/03/2024
Introduction
Evaluations existantes :
-
Effets endocriniens :
La carbamazépine n'est pas citée dans la stratégie communautaire concernant les perturbateurs endocriniens (E.C., 2004) ni dans le rapport d'étude de la DG ENV sur la mise à jour de la liste prioritaire des perturbateurs endocriniens à faible tonnage (Petersen et al., 2007).
Critères PBT / POP :
La substance n'est pas citée dans les listes PBT/vPvB1 (C.E., 2006) ou POP2 (PNUE, 2001).
Normes de qualité existantes(ETOX, 20113) :
Allemagne : critères de qualité pour la protection de l'environnement aquatique :
- eau = 0.5 µg.L-1
- particules en suspension = 2.8 µg/kg poids sec
Substance(s) associée(s) :
La carbamazépine peut induire son propre métabolisme, dans le foie, notamment en un époxide : le 10,11-époxide carbamazépine, un composé actif qui se métabolisera quasi entièrement en un métabolite inactif : le trans-10,11-dihydroxy10,11-dihydrocarbamazépine (ou trans-carbamazépine-diol) qui est excrété via l'urine sous forme non conjuguée.
La carbamazépine est également inactivée via des réactions de conjugaison et d'hydroxylation.
WHO, 1999
[1] Les PBT sont des substances persistantes, bioaccumulables et toxiques et les vPvB sont des substances très persistantes et très bioaccumulables. Les critères utilisés pour la classification des PBT sont ceux fixés par l'Annexe XIII du règlement n°1907/2006 (REACH).
[2] Les Polluants Organiques Persistants (POP) sont des substances persistantes (aux dégradations biotiques et abiotiques), fortement liposolubles (et donc fortement bioaccumulables), et volatiles (et peuvent donc être transportées sur de longues distances et être retrouvée de façon ubiquitaire dans l'environnement). Les critères utilisés pour la classification POP sont ceux fixés par l'Annexe 5 de la Convention de Stockholm placée sous l'égide du PNUE (Programme des Nations Unies pour l'Environnement).
[3] Les données issues de cette source (http://webetox.uba.de/webETOX/index.do) ne sont données qu'à titre indicatif ; elles n'ont donc pas fait l'objet d'une validation par l'INERIS.
Dangers
Description
ORGANISMES AQUATIQUES
Dans les tableaux ci-dessous, sont reportés pour chaque taxon uniquement les résultats des tests d'écotoxicité montrant la plus forte sensibilité à la substance. Les données présentées ont fait l'objet d'une validation par l'INERIS.
Ces résultats d'écotoxicité sont principalement exprimés sous forme de NOEC (No Observed Effect Concentration), concentration sans effet observé, d'EC10 concentration produisant 10% d'effets et équivalente à la NOEC, ou de EC50, concentration produisant 50% d'effets. Les NOEC sont principalement rattachées à des tests chroniques, qui mesurent l'apparition d'effets sub-létaux à long terme, alors que les EC50 sont plutôt utilisées pour caractériser les effets à court terme.
ECOTOXICITE
ECOTOXICITE AQUATIQUE AIGUË
(1) Diatomée de la mer Baltique (île de Rügen)
ECOTOXICITE AQUATIQUE CHRONIQUE
Valeurs de danger
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Synthèse
Biote
EMPOISONNEMENT SECONDAIRE
Ce chapitre traite de la toxicité chronique induite par la substance sur les prédateurs via la consommation d'organismes aquatiques contaminés (appelés biota, i.e. poissons ou invertébrés vivant dans la colonne d'eau ou dans les sédiments). Il s'agit donc d'évaluer la toxicité chronique de la substance par la voie d'exposition orale uniquement.
Dans les tableaux ci-dessous, ne sont reportés pour chaque type de test que les résultats permettant d'obtenir les NOEC ou la valeur toxicologique de référence (VTR) les plus protectrices. N'ont été recherchés que des tests sur mammifères ou oiseaux exposés par voie orale (exposition par l'alimentation ou par gavage). Toutes les données présentées ont été validées.
Les résultats de toxicité sont principalement donnés sous forme de doses journalières : NOAEL (No Observed Adverse Effect Level), ou LOAEL (Lowest Observed Adverse Effect Level). NOAEL et LOAEL sont exprimées en termes de quantité de substance administrée par unité de masse corporelle de l'animal testé, et par jour.
Pour calculer la norme de qualité liée à l'empoisonnement secondaire des prédateurs, il est nécessaire de connaître la concentration de substance dans le biote n'induisant pas d'effets observés pour les prédateurs (exprimée sous forme de NOEC). Il est possible de déduire une NOEC à partir d'une NOAEL grâce à des facteurs de conversion empiriques variables selon les espèces testées. Les facteurs utilisés ici sont ceux recommandés par le guide technique européen pour la détermination de normes de qualité (E.C., 2011). Les valeurs de ces facteurs de conversion dépendent de la masse corporelle des animaux et de leur consommation journalière de nourriture. Celles-ci peuvent donc varier d'une façon importante selon le niveau d'activité et le métabolisme de l'animal, la valeur nutritive de sa nourriture, etc. En particulier elles peuvent être très différentes entre un animal élevé en laboratoire et un animal sauvage.
Afin de couvrir ces sources de variabilité, mais aussi pour tenir compte des autres sources de variabilité ou d'incertitude (variabilité inter et intra-espèces, extrapolation du court terme au long terme, etc.) des facteurs d'extrapolation sont nécessaires pour le calcul de la QSbiota sec pois. Les valeurs recommandées pour ces facteurs d'extrapolation sont données dans le guide technique européen (E.C., 2011). Un facteur d'extrapolation supplémentaire (AFdose-réponse) est utilisé dans le cas où la toxicité a été établie à partir d'une LOAEL plutôt que d'une NOAEL.
Les données obtenues sur les mammifères terrestres et les oiseaux, utilisées pour la détermination des valeurs guides pour la protection des prédateurs vis-à-vis de l’empoisonnement secondaire, sont répertoriées dans les tableaux ci-dessous.
ECOTOXICITE POUR LES VERTEBRES TERRESTRES
TOXICITE ORALE POUR LES MAMMIFERES
(1) NOAEL : No Observed Adverse Effect Level. (2) Facteur recommandé par le Document Guide Européen (E.C., 2010)
TOXICITE ORALE POUR LES OISEAUX
(1) NOAEL : No Observed Adverse Effect Level; LOAEL : Lowest Observed Adverse Effect Level
Valeurs écotoxicologiques
Introduction
Dans cette rubrique, sont reportées des valeurs de référence pour la protection des écosystèmes aquatiques et de la santé humaine via l’environnement.
Dans cette rubrique, sont reportées des valeurs de référence pour la protection des écosystèmes aquatiques et de la santé humaine via l’environnement.
Elles peuvent avoir un statut de « Valeur réglementaire » si elles sont issues
- de réglementations européennes et issues par exemple de dossiers d’évaluation des risques dans le cadre de processus d’autorisation de mise sur le marché des substances chimiques (c’est le cas des Concentrations Prédites Sans Effet pour l’environnement (PNEC) issues des dossiers réglementaires sous REACh ou dans le cas de la réglementation des produits biocides) ou issues de « Normes de Qualité Environnementale » (NQE) de la Directive Cadre européenne sur l’Eau (DCE) ;
- de réglementations françaises telles que les arrêtés de mise en application de la DCE à l’échelle nationale.
Elles peuvent être des « Valeurs guides » lorsque ce sont des propositions scientifiques de l’INERIS qui ne sont pas reportées dans des textes réglementaires. C’est le cas de toutes les valeurs établies par l’INERIS pour guider l’évaluation de la qualité des milieux aquatiques pour les substances qui n’ont pas, ou pas encore, un statut réglementaire dans le contexte de la DCE.
Les « Valeurs Guides Environnementales » (VGE) et les « Normes de Qualité Environnementale » (NQE) sont les outils consacrés pour l’évaluation de la qualité des eaux de surface, dont l’établissement est basé sur une même méthodologie européenne dédiée (E.C., 2018).
Leur construction, d’un point de vue méthodologique, est donc similaire.
Valeurs guides
Description
NORMES DE QUALITE POUR LA COLONNE D'EAU
Les normes de qualité pour les organismes de la colonne d'eau sont calculées conformément aux recommandations du guide technique européen pour la détermination des normes de qualité environnementale (E.C., 2011). Elles sont obtenues en divisant la plus faible valeur de NOEC ou d'EC50 valide par un facteur d'extrapolation (AF, Assessment Factor).
La valeur de ce facteur d'extrapolation dépend du nombre et du type de tests pour lesquels des résultats valides sont disponibles. Les règles détaillées pour le choix des facteurs sont données dans le guide technique européen (E.C., 2011).
En ce qui concerne les organismes marins, selon le projet guide technique pour la détermination de normes de qualité environnementale (E.C., 2011), la sensibilité des espèces marines à la toxicité des substances organiques peut être considérée comme équivalente à celle des espèces dulçaquicoles, à moins qu'une différence ne soit montrée.
Néanmoins, le facteur d'extrapolation appliqué pour déterminer les normes de qualité pour le milieu marin doit prendre en compte les incertitudes additionnelles telles que la sous-représentation des taxons clés et une diversité d'espèces plus complexe en milieu marin.
Une concentration annuelle moyenne est déterminée pour protéger les organismes de la colonne d'eau d'une possible exposition prolongée.
Pour la carbamazépine, on dispose de données pour les trois niveaux trophiques en aigu comme en chronique. En exposition chronique, il semble que les micro crustacés soient beaucoup plus sensibles que les micro algues et les poissons. La donnée d'effet la plus faible obtenue est en effet une NOEC à 0.025 mg.L-1 après exposition de Ceriodaphnia dubia pendant 7 jours. Compte tenu du jeu de données disponible et conformément au guide technique européen pour la détermination des normes de qualité environnementale (E.C., 2011), un facteur d'extrapolation de 10 peut être appliqué à cette NOEC :
En ce qui concerne les organismes marins, seul un essai pour une bactérie est disponible. Le jeu de données disponible ne permet donc pas de montrer une différence de sensibilité entre les espèces marines et dulçaquicoles. Conformément au guide technique européen pour la détermination des normes de qualité environnementale (E.C., 2011), la AA-QSmarine_eco sera déterminée en appliquant un facteur de sécurité de 100 à la plus faible NOEC disponible (0.025 mg.L-1), obtenue sur Ceriodaphnia dubia :
Concentration Maximum Acceptable (MAC et MACmarine) :
La concentration maximale acceptable est calculée afin de protéger les organismes de la colonne d'eau de possibles effets de pics de concentrations de courtes durées (E.C., 2011).
Pour la carbamazépine, on dispose de données aiguës pour trois niveaux trophiques. La donnée d'effet la plus faible est obtenue pour l'inhibition de croissance de la micro algue Cyclotella
meneghiniana, avec une EC50 à 31.6 mg.L-1 après une exposition de 96h. Conformément au guide technique européen pour la détermination des normes de qualité environnementale (E.C., 2011), un facteur d'extrapolation de 100 s'applique pour calculer la MAC :
Pour le milieu marin, seul un essai pour une bactérie est disponible. Conformément au guide technique européen pour la détermination des normes de qualité environnementale (E.C., 2011), un facteur d'extrapolation de 1000 s'applique pour calculer la MACmarine :
VALEUR GUIDE DE QUALITE POUR LE SEDIMENT (QSSED ET QSSED-MARIN)
Un seuil de qualité dans le sédiment est nécessaire (i) pour protéger les espèces benthiques et (ii) protéger les autres organismes d'un risque d'empoisonnement secondaire résultant de la consommation de proies provenant du benthos. Les principaux rôles des normes de qualité pour les sédiments sont de :
- Identifier les sites soumis à un risque de détérioration chimique (la norme sédiment est dépassée)
- Déclencher des études pour l'évaluation qui peuvent conduire à des études plus poussées et potentiellement à des programmes de mesures
- Identifier des tendances à long terme de la qualité environnementale (Art. 4 Directive 2000/60/CE) (C.E., 2000).
Aucune information d'écotoxicité pour les organismes benthiques n'a été trouvée dans la littérature.
A défaut, une valeur guide pour le sédiment peut être calculée à partir du modèle de l'équilibre de partage.
Ce modèle suppose que :
- il existe un équilibre entre la fraction de substances adsorbées sur les particules sédimentaires et la fraction de substances dissoutes dans l'eau interstitielle du sédiment,
- la fraction de substances adsorbées sur les particules sédimentaires n'est pas biodisponible pour les organismes et que seule la fraction de substances dissoutes dans l'eau interstitielle est susceptible d'impacter les organismes,
- la sensibilité intrinsèque des organismes benthiques aux toxiques est équivalente à celle des organismes vivant dans la colonne d'eau. Ainsi, la norme de qualité pour la colonne d'eau peut être utilisée pour définir la concentration à ne pas dépasser dans l'eau interstitielle.
Une valeur guide de qualité pour le sédiment peut être alors calculée selon l'équation suivante (E.C., 2011) :
Avec :
RHOsed : masse volumique du sédiment en [Kgsed.m-3sed]. En l'absence d'une valeur exacte, la valeur générique proposée par le document guide technique européen (E.C., 2011) est utilisée : 1300 kg.m-3 .
Ksed-eau : coefficient de partage sédiment/eau en m3/m3 . En l'absence d'une valeur exacte, les valeurs génériques proposées par le guide technique européen (E.C., 2011) sont utilisées. Le coefficient est alors calculé selon la formule suivante : 0.8 + 0.025 * Koc soit Ksed-eau = 5 -97.5 m3/m3
Pour la carbamazépine, on obtient :
La concentration correspondante en poids sec peut être estimée en tenant compte du facteur de conversion suivant :
Avec :
Fsolidesed : fraction volumique en solide dans les sédiments en [m3solide/m3susp]. En l'absence d'une valeur exacte, la valeur générique proposée par le document guide technique européen (E.C., 2011) est utilisée : 0.2 m3/m3 .
RHOsolide : masse volumique de la partie sèche en [kgsolide/m3solide]. En l'absence d'une valeur exacte, la valeur générique proposée par le document guide technique européen (E.C., 2011) est utilisée : 2500 kg.m-3 .
Pour la carbamazépine, la concentration correspondante en poids sec est :
Selon la même approche que pour le sédiment d'eau douce, une valeur guide de qualité pour le sédiment marin peut être calculée selon la formule suivante :
Pour la carbamazépine, on obtient :
QSsed-marin wet weight = 0.96 • 18.7 µg.kg-1poids humide
La concentration correspondante en poids sec est alors la suivante:
QSsed-marin dry weight = 2.5 • 48.7 µg.kg-1sed poids sec
Le log Kow de la substance étant inférieur à 5, un facteur additionnel de 10 n'est pas jugé nécessaire.
Il faut rappeler que les incertitudes liées à l'application du modèle de l'équilibre de partage sont importantes. Les sédiments naturels peuvent avoir des propriétés très variables en termes de composition (nature et quantité de matières organiques, composition minéralogique), de granulométrie, de conditions physico-chimiques, de conditions dynamiques (taux de déposition/taux de resuspension). Par ailleurs ces propriétés peuvent évoluer dans le temps en fonction notamment des conditions météorologiques et de la morphologie de la masse d'eau. Si bien que le partage entre la fraction de substance adsorbée et la fraction de substance dissoute peut être extrêmement variable d'un sédiment à un autre et l'hypothèse d'un équilibre entre ces deux fractions ne semble pas très réaliste pour des conditions naturelles.
Par ailleurs, certains organismes benthiques peuvent ingérer les particules sédimentaires, et donc être contaminés par la fraction de substance adsorbée sur ces particules, ce qui n'est pas pris en compte par la méthode.
NORME DE QUALITE EMPOISONNEMENT SECONDAIRE (QSBIOTA_SEC POIS)
La norme de qualité pour l'empoisonnement secondaire (QSbiota sec pois) est calculée conformément aux recommandations du guide technique européen (E.C., 2011). Elle est obtenue en divisant la plus faible valeur de NOEC valide par les facteurs d'extrapolation recommandés (E.C., 2011).
Pour la carbamazépine, un facteur de 30 est appliqué car la durée du test retenu (NOAEL de 33 mg/kgcorporel/j sur le rat, soit une NOEC de 667 mg.kg-1biota) est de 2 ans. On obtient donc :
Cette valeur de norme de qualité pour l'empoisonnement secondaire peut être ramenée :
- à une concentration dans l'eau douce selon la formule suivante :
- à une concentration dans l'eau marine selon la formule suivante :
Avec :
BCF : facteur de bioconcentration,
1 BMF: facteur de biomagnification,
2 BMF: facteur de biomagnification additionnel pour les organismes marins.
Ce calcul tient compte du fait que la substance présente dans l'eau du milieu peut se bioaccumuler dans le biote. Il donne la concentration à ne pas dépasser dans l'eau afin de respecter la valeur de la norme de qualité pour l'empoisonnement secondaire déterminée dans le biote.
La bioaccumulation tient compte à la fois du facteur de bioconcentration (BCF, ratio entre la concentration dans le biote et la concentration dans l'eau) et du facteur de biomagnification (BMF, ratio entre la concentration dans l'organisme du prédateur en bout de chaîne alimentaire, et la concentration dans l'organisme de la proie au début de la chaîne alimentaire). En l'absence de valeurs mesurées pour le BMF1 et le BMF2, celles-ci peuvent être estimées à partir du BCF selon le guide technique européen (E.C., 2011).
Ce calcul n'est donné qu'à titre indicatif. Il fait en effet l'hypothèse qu'un équilibre a été atteint entre l'eau et le biote, ce qui n'est pas véritablement réaliste dans les conditions du milieu naturel. Par ailleurs il repose sur un facteur de bioaccumulation qui peut varier de façon importante entre les espèces considérées.
Pour la carbamazépine, un BCF de 15 et un BMF1 = BMF2 de 1 (cf. E.C., 2011) ont été retenus. On a donc :
NORME DE QUALITE POUR LA SANTE HUMAINE VIA LA CONSOMMATION DES PRODUITS DE LA PECHE (QSBIOTA_HH)
La norme de qualité pour la santé humaine est calculée de la façon suivante (E.C., 2011) :
Ce calcul tient compte de :
- un facteur correctif de 10% (soit 0.1) : la VTR donnée ne tient compte en effet que d'une exposition par voie orale, et pour la consommation de produits de la pêche uniquement. Mais la contamination peut aussi se faire par la consommation d'autres sources de nourriture, par la consommation d'eau, et d'autres voies d'exposition sont possibles (inhalation ou contact cutané). Le facteur correctif de 10% (soit 0.1) permet de rendre l'objectif de qualité plus sévère d'un facteur 10 afin de tenir compte de ces autres sources de contamination possibles.
- la valeur toxicologique de référence (VTR), correspondant à une dose totale admissible par jour ; pour cette substance elle sera considérée égale à 33 µg/kgcorporel/j (cf. tableau ci-dessus),
- un poids corporel moyen de 70 kg,
- Cons. Journ. Moy : une consommation journalière moyenne de produits de la pêche (poissons, mollusques, crustacés) égale à 115 g par jour,
- Fsécurité : facteur de sécurité supplémentaire pour tenir compte des potentiels effets CMR ou de perturbation endocrinienne de la substance. La carbamazépine ne présentant aucune de ces propriétés, le facteur de sécurité est fixé à 1.
Ce calcul n'est donné qu'à titre indicatif. Il peut être inadapté pour couvrir les risques pour les individus plus sensibles ou plus vulnérables (masse corporelle plus faible, forte consommation de produits de la pêche, voies d'exposition individuelles particulières). Le facteur correctif de 10% n'est donné que par défaut, car la contribution des différentes voies d'exposition varie selon les propriétés de la substance (et en particulier sa distribution entre les différents compartiments de l'environnement), ainsi que selon les populations considérées (travailleurs exposés, exposition pour les consommateurs/utilisateurs, exposition via l'environnement uniquement). L'hypothèse cependant que la consommation des produits de la pêche ne représente pas plus de 10% des apports journaliers contribuant à la dose journalière tolérable apporte une certaine marge de sécurité (E.C., 2011).
Pour la carbamazépine, le calcul aboutit à :
Comme pour l'empoisonnement secondaire, la concentration correspondante dans l'eau du milieu peut être estimée en tenant compte de la bioaccumulation de la substance :
- à une concentration dans l'eau douce selon la formule suivante :
- à une concentration dans l'eau marine selon la formule suivante :
Pour la carbamazépine, on obtient donc :
NORME DE QUALITE POUR LA SANTE HUMAINE VIA L'EAU DE BOISSON (QSdw_hh)
En principe, lorsque des normes de qualité dans l'eau de boisson existent, soit dans la Directive 98/83/CE (C.E., 1998), soit déterminées par l'OMS, elles peuvent être adoptées. Les valeurs réglementaires de la Directive 98/83/CE doivent être privilégiées par rapport aux valeurs de l'OMS qui ne sont que de simples recommandations.
Il faut signaler que ces normes réglementaires ne sont pas nécessairement établies sur la base de critères (éco)toxicologiques (par exemple les normes pour les pesticides avaient été établies par rapport à la limite de quantification analytique de l'époque pour ce type de substance, soit 0.1 µg.L-1).
Pour la carbamazépine, il n'existe aucune norme de qualité réglementaire dans l'eau de boisson fixée par la Directive 98/83/CE ou par l'OMS.
A titre de comparaison, la valeur seuil provisoire pour l'eau de boisson est calculée de la façon suivante (E.C., 2011):
Ce calcul tient compte de :
- la valeur toxicologique de référence (VTR), correspondant à une dose totale admissible par jour ; pour cette substance elle sera considérée égale à 33 µg/kgcorporel/j (cf. tableau ci-dessus),
- Cons.moy.eau [L.j-1] : une consommation d'eau moyenne de 2 L par jour,
- un poids corporel moyen de 70 kg,
- un facteur correctif de 10% (soit 0.1) afin de tenir compte de ces autres sources de contamination possibles,
- Fsécurité : facteur de sécurité supplémentaire pour tenir compte des potentiels effets CMR ou de perturbation endocrine de la substance. La carbamazépine ne présentant aucune de ces propriétés, le facteur de sécurité est fixé à 1.
L'eau de boisson est obtenue à partir de l'eau brute du milieu après traitement pour la rendre potable. La fraction éliminée lors du traitement dépend de la technologie utilisée ainsi que des propriétés de la substance.
Ainsi, la norme de qualité correspondante dans l'eau brute se calcule de la manière suivante :
En l'absence d'information, on considèrera que la fraction éliminée est nulle et le critère pour l'eau de boisson s'appliquera alors à l'eau brute du milieu. Par ailleurs, on rappellera que ce calcul n'est donné qu'à titre indicatif et peut s'avérer inadéquat pour certaines substances et certaines populations.
Pour la carbamazépine, on obtient :
En l'absence de valeur fixée par la directive 98/83/CE, la valeur seuil provisoire pour l'eau de boisson est calculée ci-dessus est proposée comme norme de qualité pour l'eau destinée à la production d'eau potable.
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Synthèse
PROPOSITION DE NORME DE QUALITE ENVIRONNEMENTALE (NQE)
La NQE est définie à partir de la valeur de la norme de qualité la plus protectrice parmi tous les compartiments étudiés.
Pour la carbamazépine, la norme de qualité pour l'eau douce et celle pour l'eau marine sont les valeurs les plus faibles pour l'ensemble des approches considérées. La proposition de NQE pour la carbamazépine est donc la suivante :
Bibliographie
Données technico-économiques
Dernière vérification le 29/03/2024
Tableaux de synthèse
Généralités
CAS | 298-46-4 |
---|---|
SANDRE | 5296 |
Usages principaux |
Mini-FTE Importer Usage 1 : Médicament : substance active commercialisée par les laboratoires Novartis pharma, Sandoz et Mylan sous la forme de comprimés ou d'une substance buvable. Ce médicament appartient à la famille des anticonvulsivants non barbituriques (antiépileptique). Il possède également des propriétés sédatives et agit comme régulateur de l'humeur (thymorégulateur). Il est indiqué pour des traitements de :
|
Autres informations d'usage |
Mini-FTE Importer Inclusion dans des articles : Non Large utilisation dispersive : Oui Principaux produits de dégradation dans l'eau : de nombreux dérivés de la carbamazépine sont métabolisés par le corps humain (+ de 30) et sont retrouvés dans les eaux de surface ; les principaux sont 10-OH-CBZ, DiOH-CBZ, Ox-CBZ, 2-OH-CBZ, EP- CBZ, 3-OH-CBZ. Secteurs NAF identifiés comme usagers : 86.1, 86.2, 86.9, 87.1, 87.2, 98.1,
|
Substance prioritaire dans le domaine de l’eau (DCE) | non |
Substance soumise à autorisation dans Reach | non |
Substance soumise à restriction dans Reach | non |
Substance extrêmement préoccupante (SVHC) | non |
Réglementations |
Mini-FTE Importer Principales classifications CLP notifiées : Acute tox 4 (ingestion), skin sens. 1, Resp. sens. 1. [1] valeur basée sur des consommations moyennes estimées. [2] D'après les ventes de médicaments dans les officines qui représentaient en France métropolitaine en 2017 87,3% des ventes totales de médicaments (en volume). Cette valeur ne comprend pas les ventes de médicaments dans les hôpitaux publics et privés (12,7% des ventes totales de médicaments). [3] Dans les pays suivants : Pays-Bas, Roumanie, Bulgarie, Hongrie, Croatie, Slovaquie, Autriche, Allemagne. [4] Umweltbundesamt (Agence fédérale de l'environnement -Allemagne). |
Volume de production
France |
Mini-FTE Importer Inconnu |
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UE |
Mini-FTE Importer 351 t (201 3) |
Monde |
Mini-FTE Importer 10141 t.an-1 |
Consommation
Volume de consommation en France |
Mini-FTE Importer >22,32 t (2017) |
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Présence dans l'environnement
Eaux de surface |
Mini-FTE Importer En France métropolitaine, sur les 9 928 mesures (validées) effectuées et recensées dans la base Naïades dans les phases aqueuses entre 2014 et 2017 sur 1357 points de prélèvement, 55% étaient supérieures à la limite de quantification (cette dernière était comprise entre 0,001 et 0,05 µg.L-1). La médiane des valeurs supérieures à la limite de quantification est de 0,015 µg.L-1. La valeur maximale observée est de 63 µg.L-1 à la station de la Seine à Etrochey. La base Naïades ne recense pas d'analyse de carbamazépine dans les sédiments. Au sein de l'Union Européenne, sur les 706 mesures effectuées et recensées dans la base EMPODAT dans les eaux de surface entre 2014 et 2017 sur 150 points de prélèvement3 , 65% étaient supérieures à la limite de quantification. La médiane des valeurs supérieures à la limite de quantification est de 0,033 µg.L-1. La valeur maximale observée est de 1 µg.L-1 dans le Rhin à la station De Horst -Kreuzfurth -Groesbeekse beek (Pays-Bas). Une campagne de l'ANSES de 2011 a analysé la présence de carbamazépine dans les eaux destinées à la consommation humaine. Elle conclut par une fréquence de détection de 29,8% des eaux brutes et de 9% des eaux traitées. L'UBA4 a réalisé une revue de la littérature (150 articles) portant sur les produits pharmaceutiques présents dans l'environnement dans le monde. Les résultats montrent que la carbamazépine a été trouvée dans les eaux de 45 pays différents. Elle fait partie des composés pharmaceutiques les plus fréquemment trouvés dans les eaux de surface. |
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Eaux souterraines |
Mini-FTE Importer En France métropolitaine, sur les 1 771 mesures effectuées dans les eaux souterraines entre 2014 et 2017 sur 769 communes, 7% présentaient des concentrations supérieures aux seuils de quantification (0,001 à 0,01 µg.L-1). La médiane des valeurs supérieures à la limite de quantification est de 0,006 µg.L-1. La valeur maximale observée est de 0,507 µg.L-1 à Pluvigner (56). En France d'outre-mer, sur les 155 mesures effectuées dans les eaux souterraines entre 2014 et 2017 sur 38 communes, aucune ne présentait des concentrations supérieures aux seuils de quantification (0,001 à 0,01 µg.L-1). |
Air |
Mini-FTE Importer Pas d'information |
Sols |
Mini-FTE Importer Pas d'information |
Réduction des émissions et substitutions
Autres commentaires |
Mini-FTE Importer
Une étude canadienne (2018) note qu'étant conçue pour produire des effets pharmacodynamiques et être bioactive, la présence de carbamazépine et de ses métabolites dans les eaux est préoccupante pour ses impacts chroniques potentiels sur les organismes aquatiques ; |
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Bibliographie
Archives
Dernière vérification le 29/03/2024
Documents
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