Identification

Numero CAS

110488-70-5

Nom scientifique (FR)

Diméthomorphe

Nom scientifique (EN)

(2E)-3-(4-Chlorophenyl)-3-(3,4-dimethoxyphenyl)-1-(4-morpholinyl)-2-propen-1-one

Autres dénominations scientifiques (FR)

(2E)-3-(4-Chlorophényl)-3-(3,4-diméthoxyphényl)-1-(4-morpholinyl)-2-propén-1-one

Autres dénominations scientifiques (Autre langues)

4-(3-(4-Clorofenil)-3-(3,4-dimetossifenil)acriloil)morfolina ; 4-(3-(4-Clorofenil)-3-(3,4-dimetoxifenil)acriloil)morfolina ; 4-[(2E)-3-(4-chlorophenyl)-3-(3,4-dimethoxyphenyl)prop-2-enoyl]morpholine ; 2-Propen-1-one, 3-(4-chlorophenyl)-3-(3,4-dimethoxyphenyl)-1-(4-morpholinyl)-, (2E)- ; DIMETHOMORPH, (E)- ; (E)-Dimethomorph

Code EC

404-200-2

Code SANDRE

1403

Numéro CIPAC

-

Formule chimique brute

\(\ce{ C21H22ClNO4 }\)

Code InChlKey

QNBTYORWCCMPQP-JXAWBTAJSA-N

Code SMILES

c1cc(Cl)ccc1C(c2cc(OC)c(OC)cc2)=CC(=O)N3CCOCC3

Classification CLP

Type de classification

Harmonisée

ATP insertion

CLP00/ATP17

Description de la classification

Classification harmonisée selon réglement 1272/2008 ou CLP

Mentions de danger
Mention du danger - Code H360F
Mention du danger - Texte Peut nuire à la Fertilité.
Classe(s) de dangers Toxicité pour la reproduction
Libellé UE du danger -
Limites de concentration spécifique -
Facteur M -
Estimation de toxicité aigüe -
Fiche ECHA

Généralités

Poids moléculaire

387.90 g/mol

Tableau des paramètres

Tableau des paramètres
Nom de valeur Valeur Température Pression Granulométrie Humidité Norme / Ligne directrice Méthode Commentaire Source
Hydrosolubilité 10.7 mg.L-1
20°C, isomère Z
INERIS (2011) p.20
Hydrosolubilité 47.2 mg.L-1
20°C, isomère E
INERIS (2011) p.20
Densité 1.3 - INERIS
Pression de vapeur 1,00E-06 Pa
25°C, isomère Z
INERIS (2011) p.20
Pression de vapeur 9.7e-07 Pa
25°C, isomère E
INERIS (2011) p.20
Point de fusion 137.2 °C INERIS
Constante de Henry 2.5e-05 Pa.m3.mol-1
Isomère Z
INERIS (2011) p.20
Constante de Henry 5.4e-06 Pa.m3.mol-1
isomère E
INERIS (2011) p.20
Coefficient de partage octanol/eau (Log Kow) 2.63 -
20°C, isomère E
INERIS (2011) p.20
Coefficient de partage octanol/eau (Log Kow) 2.68 - Expérimentation FOOTPRINT
Coefficient de partage octanol/eau (Log Kow) 2.73 -
20°C, isomère Z
INERIS (2011) p.20
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Bibliographie

Matrices

Milieu eau douce

VGE/NQE Importer

Volatilisation :

Compte tenu de la valeur de la constante de Henry, le diméthomorphe est peu susceptible de se dissiper des eaux de surface vers le compartiment atmosphérique (EFSA, 2006)

Milieu sédiment eau douce

VGE/NQE Importer

Adsorption :

Compte tenu de la valeur de KOC comprise entre 290 et 566 L.kg-1, le diméthomorphe est peu susceptible de s'adsorber sur les particules en suspension et le sédiment. (EFSA, 2006)

Milieu terrestre

Tableau des paramètres
Nom de valeur Valeur Température Pression Granulométrie Humidité Norme / Ligne directrice Méthode Commentaire Source
Coefficient de partage carbone organique/Eau (Koc) 348 L.kg-1 Expérimentation FOOTPRINT
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Persistance

Biodégradabilité

VGE/NQE Importer

Biodégradabilité :

Le diméthomorphe n'est pas considéré comme facilement biodégradable. (EFSA, 2006)

Tableau des paramètres
Nom de valeur Valeur Température Pression Granulométrie Humidité Norme / Ligne directrice Méthode Commentaire Source
Biodégradabilité non facilement biodégradable -
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Dégradabilité abiotique

VGE/NQE Importer

Hydrolyse :

Le diméthomorphe est considéré comme stable à l'hydrolyse pour des pH environnementaux (pH 4-9) (EFSA, 2004)

Photolyse :

La demi-vie du diméthomorphe est variable selon les études présentées dans le rapport de l'EFSA. Elle varie de l'ordre de 28 à 107 jours.

Le diméthomorphe est lentement dégradé en un certain nombre de métabolites dont aucun n'excède une concentration de 6.6% de la substance mère après 15 jours d'irradiation continue.
(EFSA, 2004)

Bioaccumulation

Organismes aquatiques

Organismes aquatiques
Nom Espèce Valeur Niveau trophique Taxon Matrice Stade de vie Effet Effet détaillé Durée d'exposition Méthode Norme / Ligne directrice Commentaire Source
Bioaccumulation BCF 27 -
calculé
INERIS (2011) p.20
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Conclusion sur la bioaccumulation

VGE/NQE Importer

Bioaccumulation/ Biomagnification :

Il n'y a pas de valeur expérimentale disponible pour la bioconcentration du diméthomorphe, mais le log KOW de 2.7 suggère que celle ci soit modérée.

A l'aide de la version 4.0 du modèle QSAR EPISUITE de l'US-EPA, une valeur de 27 est estimée.

Un BCF de 27 est utilisé dans la détermination des normes de qualité ce qui correspond à un BMF1 de 1 auquel s'ajoute pour les organismes marins un BMF2 de 1. (EFSA, 2004 US-EPA, 2008)

Bibliographie

Valeurs de référence

Introduction

VGE/NQE Importer

Ce chapitre traite de la toxicité chronique induite par la substance sur l'homme soit via la consommation d'organismes aquatiques contaminés, soit via l'eau de boisson.

Dans les tableaux ci-dessous, ne sont reportés pour chaque type de test que les résultats permettant d'obtenir les NOEC ou la valeur toxicologique de référence (VTR) les plus protectrices. Compte tenu du mode d'exposition envisagée, seuls les tests sur mammifères exposés par voie orale (dans l'alimentation ou par gavage) ont été recherchés.

Toutes les données présentées ont été validées.

Les résultats de toxicité sont principalement donnés sous forme de doses journalières : NOAEL (No Observed Adverse Effect Level), ou LOAEL (Lowest Observed Adverse Effect Level). NOAEL et LOAEL sont exprimées en termes de quantité de substance administrée par unité de masse corporelle de l'animal testé, et par jour.

Pour l'évaluation des effets sur la santé humaine, seuls les résultats sur mammifères sont considérés comme pertinents. Contrairement à l'évaluation des effets pour les prédateurs, les effets de type cancérigène ou mutagène sont également pris en compte.

[*] Etude complétée par les études chez le rat de 2 ans de toxicité chronique de cancérogénicité et sur la toxicité sur la reproduction et chez la souris de toxicité chronique et de cancérogénicité

Valeurs de l'ANSES et/ou de l'INERIS

Valeurs de l'ANSES et/ou de l'INERIS
Nom Valeur Organisme choix Année du choix URL choix Source Commentaire Effet critique retenu Etat du statut Durée d'exposition Milieu Source d'exposition Facteur Contexte de gestion Age-Dependent Adjustments Factors ADAF - Tranche d'âge ADAF - Valeur ADAF - URL
ADI 50 µg.kg-1.j-1 Anses 2013 EFSA (2007) Final Eau
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Autres valeurs des organismes reconnus

Autres valeurs des organismes reconnus
Nom Valeur Source Commentaire Effet critique retenu Etat du statut Durée d'exposition Milieu Source d'exposition Facteur Contexte de gestion Age-Dependent Adjustments Factors ADAF - Tranche d'âge ADAF - Valeur ADAF - URL
ARfD 0,6 mg.kg-1pc AGRITOX (2022) Final Eau
ARfD 0,6 mg.kg-1pc OMS JMPR (2016) Final Eau
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Introduction

VGE/NQE Importer

Evaluations existantes :

EFSA (2004) : Draft Assessment Report (DAR) -public version. Initial risk assessment by the rapporteur Member States Germany for the existing active substance Dimetomorph in the second stage of the review programme referred to in Article 8(2) of Council Directive 91/414/EEC. December 2004.

EFSA (2006) : Conclusion regarding the peer review of the pesticide risk assessment of the active substance : dimethomorph. Finalised: 23 June 2006, EFSA Scientific Report. 23 June 2006.

Royaume Uni
DEFRA (1994) : Evaluation of fully approved or provisionally approved products. Evaluation on Dimethomorph (Food and Environment Protection Act, 1985, Part III) issue n°99. . Department For Environment, Food and Rural Affairs (DEFRA) -Pesticide Safety Directorate. April 1994.

Effets endocriniens :

La substance n'est pas citée dans les stratégies communautaires concernant les perturbateurs endocriniens

(E.C., 2004; E.C., 2007).

Critères PBT / POP :

La substance ne remplit pas les critères PBT/vPvB1 (C.E., 2006) ou POP2 (PNUE, 2001).

Normes de qualité existantes :

Allemagne : Norme de qualité pour la protection des eaux de surface, = 22 µg.L-1 (Nendza, 2003 cité dans ETOX, 20113)

  • U.E.: 0.1 µg.L-1 pour l'eau destinée à la production d'eau potable (pesticides) (C.E., 1998)

Substance(s) associée(s) :

Métabolites :

  • 4-[(E)-and(Z)-beta-(p-chlorophenyl)-3-hydroxy-4-methoxycinnamoyl]morpholine
  • 4-[(E)-and(Z)-beta-(p-chlorophenyl)-4-hydroxy-3-méthoxycinnamoyl]morpholine
  • 4-chloro-3',4'-dimethoxy-benzophenone
  • 4-[3-(4-chlorophenyl)-3-3,4-dimethoxy-phenyl)-1-oxo-2-propenyl]-2-oxo-morpholine

[1] Les PBT sont des substances persistantes, bioaccumulables et toxiques et les vPvB sont des substances très persistantes et très bioaccumulables. Les critères utilisés pour la classification des PBT sont ceux fixés par l'Annexe XIII du règlement n°1907/2006 (REACH).

[2] Les Polluants Organiques Persistants (POP) sont des substances persistantes (aux dégradations biotiques et abiotiques), fortement liposolubles (et donc fortement bioaccumulables), et volatiles (et peuvent donc être transportées sur de longues distances et être retrouvée de façon ubiquitaire dans l'environnement). Les critères utilisés pour la classification POP sont ceux fixés par l'Annexe 5 de la Convention de Stockholm placée sous l'égide du PNUE (Programme des Nations Unies pour l'Environnement).

[3] Les données issues de cette source (http://webetox.uba.de/webETOX/index.do) ne sont données qu'à titre indicatif ; elles n'ont donc pas fait l'objet d'une validation par l'INERIS.

Dangers

Description

VGE/NQE Importer

Dans les tableaux ci-dessous, sont reportés pour chaque taxon uniquement les résultats des tests d'écotoxicité montrant la plus forte sensibilité à la substance. Toutes les données présentées ont été validées par un organisme reconnu (EFSA, 2004) ou sont issues de la base de données d'écotoxicité sur les pesticide de l'US-EPA (US-EPA, 2005).

Ces résultats d'écotoxicité sont principalement exprimés sous forme de NOEC (No Observed Effect Concentration), concentration sans effet observé, d'EC10 concentration produisant 10% d'effets et équivalente à la NOEC, ou de EC50, concentration produisant 50% d'effets. Les NOEC sont principalement rattachées à des tests chroniques, qui mesurent l'apparition d'effets sub-létaux à long terme, alors que les EC50 sont plutôt utilisées pour caractériser les effets à court terme.

Le tableau ci-dessous répertorie les données d'écotoxicité aiguë jugées pertinentes pour notre étude. Lorsque ces informations sont disponibles, les concentrations nominales sont reportées suivies de la mention « (n) » et les concentrations mesurées suivies de la mention « (m) »

Valeurs de danger

Valeurs de danger
Nom Espèce Valeur Niveau trophique Taxon Matrice Stade de vie Effet Effet détaillé Durée d'exposition Méthode Norme / Ligne directrice Commentaire Source
CL/CE50 Scenedesmus subspicatus 24.4 mg.L-1 Algue INERIS (2011) p.20
CL/CE50 Daphnia magna >10.6 mg.L-1 Invertebré INERIS (2011) p.20
CL/CE50 Oncorhynchus mykiss 3.4 mg.L-1 Poisson INERIS (2011) p.20
CL/CE50 Crassostrea virginica 4.4 mg.L-1 Invertebré INERIS (2011) p.20
CL/CE50 Cyprinodon variegatus 11.3 mg.L-1 Poisson INERIS (2011) p.20
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Synthèse

Biote

VGE/NQE Importer

Ce chapitre traite de la toxicité chronique induite par la substance sur les prédateurs via la consommation d'organismes aquatiques contaminés (appelés biota, i.e. poissons ou invertébrés vivant dans la colonne d'eau ou dans les sédiments). Il s'agit donc d'évaluer la toxicité chronique de la substance par la voie d'exposition orale uniquement.

Dans les tableaux ci-dessous, ne sont reportés pour chaque type de test que les résultats permettant d'obtenir les NOEC ou la valeur toxicologique de référence (VTR) les plus protectrices. N'ont été recherchés que des tests sur mammifères ou oiseaux exposés par voie orale (exposition par l'alimentation ou par gavage). Toutes les données présentées ont été validées.

Les résultats de toxicité sont principalement donnés sous forme de doses journalières : NOAEL (No Observed Adverse Effect Level), ou LOAEL (Lowest Observed Adverse Effect Level). NOAEL et LOAEL sont exprimées en termes de quantité de substance administrée par unité de masse corporelle de l'animal testé, et par jour.

Pour calculer la norme de qualité liée à l'empoisonnement secondaire des prédateurs, il est nécessaire de connaître la concentration de substance dans le biote n'induisant pas d'effets observés pour les prédateurs (exprimée sous forme de NOEC). Il est possible de déduire une NOEC à partir d'une NOAEL grâce à des facteurs de conversion empiriques variables selon les espèces testées. Les facteurs utilisés ici sont ceux recommandés par le projet de guide technique européen pour la détermination de normes de qualité (E.C., 2010). Les valeurs de ces facteurs de conversion dépendent de la masse corporelle des animaux et de leur consommation journalière de nourriture. Celles-ci peuvent donc varier d'une façon importante selon le niveau d'activité et le métabolisme de l'animal, la valeur nutritive de sa nourriture, etc. En particulier elles peuvent être très différentes entre un animal élevé en laboratoire et un animal sauvage.

Afin de couvrir ces sources de variabilité, mais aussi pour tenir compte des autres sources de variabilité ou d'incertitude (variabilité inter et intra-espèces, extrapolation du court terme au long terme, etc.) des facteurs d'extrapolation sont nécessaires pour le calcul de la QSbiota sec pois. Les valeurs recommandées pour ces facteurs d'extrapolation sont données dans le guide technique européen (E.C., 2010). Un facteur d'extrapolation supplémentaire (AFdose-réponse) est utilisé dans le cas où la toxicité a été établie à partir d'une LOAEL plutôt que d'une NOAEL.

Les données obtenues sur les mammifères terrestres et les oiseaux, utilisées pour la détermination des valeurs guides pour la protection des prédateurs vis-à-vis de l’empoisonnement secondaire, sont répertoriées dans les tableaux ci-dessous.

[*] Etude complétée par les études chez le rat de 2 ans de toxicité chronique de cancérogénicité et sur la toxicité sur la reproduction et chez la souris de toxicité chronique et de cancérogénicité

Valeurs écotoxicologiques

Introduction

Dans cette rubrique, sont reportées des valeurs de référence pour la protection des écosystèmes aquatiques et de la santé humaine via l’environnement.

Dans cette rubrique, sont reportées des valeurs de référence pour la protection des écosystèmes aquatiques et de la santé humaine via l’environnement.

Elles peuvent avoir un statut de « Valeur réglementaire » si elles sont issues

  1. de réglementations européennes et issues par exemple de dossiers d’évaluation des risques dans le cadre de processus d’autorisation de mise sur le marché des substances chimiques (c’est le cas des Concentrations Prédites Sans Effet pour l’environnement (PNEC) issues des dossiers réglementaires sous REACh ou dans le cas de la réglementation des produits biocides) ou issues de « Normes de Qualité Environnementale » (NQE) de la Directive Cadre européenne sur l’Eau (DCE) ;
  2. de réglementations françaises telles que les arrêtés de mise en application de la DCE à l’échelle nationale.

Elles peuvent être des « Valeurs guides » lorsque ce sont des propositions scientifiques de l’INERIS qui ne sont pas reportées dans des textes réglementaires. C’est le cas de toutes les valeurs établies par l’INERIS pour guider l’évaluation de la qualité des milieux aquatiques pour les substances qui n’ont pas, ou pas encore, un statut réglementaire dans le contexte de la DCE.
Les « Valeurs Guides Environnementales » (VGE) et les « Normes de Qualité Environnementale » (NQE) sont les outils consacrés pour l’évaluation de la qualité des eaux de surface, dont l’établissement est basé sur une même méthodologie européenne dédiée (E.C., 2018).
Leur construction, d’un point de vue méthodologique, est donc similaire.

Valeurs guides

Description

VGE/NQE Importer

Les normes de qualité pour les organismes de la colonne d'eau sont calculées conformément aux recommandations du projet de guide technique européen pour la détermination des normes de qualité environnementale (E.C., 2010). Elles sont obtenues en divisant la plus faible valeur de NOEC ou d'EC50 valide par un facteur d'extrapolation (AF, Assessment Factor).

La valeur de ce facteur d'extrapolation dépend du nombre et du type de tests pour lesquels des résultats valides sont disponibles. Les règles détaillées pour le choix des facteurs sont données dans le guide technique européen (E.C., 2010).

En ce qui concerne les organismes marins, selon le projet guide technique pour la détermination de normes de qualité environnementales (E.C., 2010), la sensibilité des espèces marines à la toxicité des substances organiques peut être considérée comme équivalente à celle des espèces dulçaquicoles, à moins qu'une différence ne soit montrée.

Néanmoins, le facteur d'extrapolation appliqué pour déterminer la AA-QSmarine_eco doit prendre en compte les incertitudes additionnelles telles que la sous-représentation des taxons clés et un diversité d'espèces plus complexe en milieu marin.

Une concentration annuelle moyenne est déterminée pour protéger les organismes de la colonne d'eau d'une possible exposition prolongée.

Pour le diméthomorphe, on dispose de données considérées comme valides pour 3 niveaux trophiques en aigu et en chronique. En aigu comme en chronique, ce sont les données pour les poissons qui sont les plus faibles, et plus particulièrement les données pour Oncorhynchus mykiss. Par conséquent, on applique un facteur de sécurité de 10 à la NOEC de 0.056 mg.L-1 pour la détermination de l'AA-QSwater_eco :

En ce qui concerne les organismes marins, étant donné que le jeu de données pour le diméthomorphe contient une NOEC pour un taxon additionnel marin (mollusque, Crassostrea virginica) présentant une stratégie trophique et un mode de vie différents des autres espèces du jeu de données, le facteur d'extrapolation de 50 peut être appliqué pour la dérivation de l'AA-QSmarine_eco (E.C., 2010) :

AA-QSmarine_eco = 0.056 / 50 mg.L-1, soit 0.00112 mg.L-1

Concentration Maximum Acceptable (MAC et MACmarine)

La concentration maximale acceptable est calculée afin de protéger les organismes de la colonne d'eau de possibles effets de pics de concentrations de courtes durées (E.C., 2010).

On dispose de données aiguës pour 3 niveaux trophiques, la plus faible étant celle sur Oncorhynchus mykiss, LC50 (96 h) = 3.4 mg.L-1. Un facteur d'extrapolation de 100 s'applique pour calculer la MAC :

Pour les organismes marins et pour les mêmes raisons que pour le calcul de l'AA-QSmarine_eco (taxon marin additionnel représentant une stratégie trophique et un mode de vie différents des autres

espèces du jeu de données), le facteur d'extrapolation de 500 peut être appliqué pour la dérivation de la MACmarine :

Un seuil de qualité dans le sédiment est nécessaire (i) pour protéger les espèces benthiques et (ii) protéger les autres organismes d'un risque d'empoisonnement secondaire résultant de la consommation de proies provenant du benthos. Les principaux rôles des normes de qualité pour les sédiments sont de :

  1. Identifier les sites soumis à un risque de détérioration chimique (la norme sédiment est dépassée)
  2. Déclencher des études pour l'évaluation qui peuvent conduire à des études plus poussées et potentiellement à des programmes de mesures
  3. Identifier des tendances à long terme de la qualité environnementale (Art. 4 Directive 2000/60/CE).

Aucune information d'écotoxicité pertinente pour les organismes benthiques n'a été trouvée dans la littérature.

A défaut, une valeur guide pour le sédiment peut être calculée à partir du modèle de l'équilibre de partage.

Ce modèle suppose que :

  • il existe un équilibre entre la fraction de substances adsorbées sur les particules sédimentaires et la fraction de substances dissoutes dans l'eau interstitielle du sédiment,
  • la fraction de substances adsorbées sur les particules sédimentaires n'est pas biodisponible pour les organismes et que seule la fraction de substances dissoutes dans l'eau interstitielle est susceptible d'impacter les organismes,
  • la sensibilité intrinsèque des organismes benthiques aux toxiques est équivalente à celle des organismes vivant dans la colonne d'eau. Ainsi, la norme de qualité pour la colonne d'eau peut être utilisée pour définir la concentration à ne pas dépasser dans l'eau interstitielle.

Une valeur guide de qualité pour le sédiment peut être alors calculée selon l'équation suivante (E.C., 2010) :

Avec :

RHOsed : masse volumique du sédiment en [Kgsed.m-3sed]. En l'absence d'une valeur exacte, la valeur générique proposée par le guide technique européen (E.C., 2010) est utilisée : 1300 kg.m-3 . Ksed-eau : coefficient de partage sédiment/eau en m3/m3 . En l'absence d'une valeur exacte, les valeurs génériques proposées par le guide technique européen (E.C., 2010) sont utilisées. Le coefficient est alors calculé selon la formule suivante : 0.8 + 0.025 * Koc soit Ksed-eau = 8 • 14.9 m3/m3

Ainsi, on obtient :

QSsed wet weight = 34.4 • 64 µg/kg (poids humide)

La concentration correspondante en poids sec peut être estimée en tenant compte du facteur de conversion suivant :

Avec :

Fsolidesed : fraction volumique en solide dans les sédiments en [m3solide/m3susp]. En l'absence d'une valeur exacte, la valeur générique proposée par le guide technique européen (E.C., 2010) est utilisée : 0.2 m3/m3 .

RHOsolide : masse volumique de la partie sèche en [kgsolide/m3solide]. En l'absence d'une valeur exacte, la valeur générique proposée par le guide technique européen (E.C., 2010) est utilisée : 2500 kg.m-3 .

Pour le diméthomorphe, la concentration correspondante en poids sec est :

Selon la même approche que pour le sédiment d'eau douce, une valeur guide de qualité pour le sédiment marin peut être calculée selon la formule suivante :

QSsed-marin wet weight = 6.7 • 12.6 µg/kg

La concentration correspondante en poids sec est alors la suivante:

Le Log Kow de la substance étant inférieur à 5, un facteur additionnel de 10 n'est pas jugé nécessaire.

Il faut rappeler que les incertitudes liées à l'application du modèle de l'équilibre de partage sont importantes. Les sédiments naturels peuvent avoir des propriétés très variables en termes de composition (nature et quantité de matières organiques, composition minéralogique), de granulométrie, de conditions physico-chimiques, de conditions dynamiques (taux de déposition/taux de resuspension). Par ailleurs ces propriétés peuvent évoluer dans le temps en fonction notamment des conditions météorologiques et de la morphologie de la masse d'eau. Si bien que le partage entre

la fraction de toxique adsorbé et la fraction de toxique dissous peut être extrêmement variable d'un sédiment à un autre et l'hypothèse d'un équilibre entre ces deux fractions ne semble pas très réaliste pour des conditions naturelles.

Par ailleurs, certains organismes benthiques peuvent ingérer les particules sédimentaires, et donc être contaminés par la fraction de substance adsorbée sur ces particules, ce qui n'est pas pris en compte par la méthode.

La norme de qualité pour l'empoisonnement secondaire (QSbiota sec pois) est calculée conformément aux recommandations du guide technique européen (E.C., 2010). Elle est obtenue en divisant la plus faible valeur de NOEC valide par les facteurs d'extrapolation recommandés (E.C., 2010).

Pour le diméthomorphe, un facteur de 90 est appliqué sur la plus faible NOEC de 150 mg.kg-1biota pour l'étude sub-chronique sur le chien. On obtient donc :

Cette valeur de norme de qualité pour l'empoisonnement secondaire peut être ramenée :

  • à une concentration dans l'eau douce selon la formule suivante :
  • à une concentration dans l'eau marine selon la formule suivante :

Avec :
BCF : facteur de bioconcentration,
1 BMF: facteur de biomagnification,
2 BMF: facteur de biomagnification additionnel pour les organismes marins.

Ce calcul tient compte du fait que la substance présente dans l'eau du milieu peut se bioaccumuler dans le biote. Il donne la concentration à ne pas dépasser dans l'eau afin de respecter la valeur de la norme de qualité pour l'empoisonnement secondaire déterminée dans le biote.

La bioaccumulation tient compte à la fois du facteur de bioconcentration (BCF, ratio entre la concentration dans le biote et la concentration dans l'eau) et du facteur de biomagnification (BMF, ratio entre la concentration dans l'organisme du prédateur en bout de chaîne alimentaire, et la concentration dans l'organisme de la proie au début de la chaîne alimentaire). En l'absence de valeurs mesurées pour le BMF, celles-ci peuvent être estimées à partir du BCF selon le tableau 4-6, page 123, du guide technique européen (E.C., 2010).

Ce calcul n'est donné qu'à titre indicatif. Il fait en effet l'hypothèse qu'un équilibre a été atteint entre l'eau et le biote, ce qui n'est pas véritablement réaliste dans les conditions du milieu naturel. Par ailleurs il repose sur un facteur de bioaccumulation qui peut varier de façon importante entre les espèces considérées.

Pour le diméthomorphe, un BCF de 27 et un BMF1 = BMF2 de 1 (cf. E.C., 2010) ont été retenus. On a donc :

La norme de qualité pour la santé humaine est calculée de la façon suivante (E.C., 2010) :

Ce calcul tient compte de :

  • un facteur correctif de 10% (soit 0.1) : la VTR donnée ne tient compte en effet que d'une exposition par voie orale, et pour la consommation de produits de la pêche uniquement. Mais la contamination peut aussi se faire par la consommation d'autres sources de nourriture, par la consommation d'eau, et d'autres voies d'exposition sont possibles (inhalation ou contact cutané). Le facteur correctif de 10% (soit 0.1) permet de rendre l'objectif de qualité plus sévère d'un facteur 10 afin de tenir compte de ces autres sources de contamination possibles.
  • la valeur toxicologique de référence (VTR), correspondant à une dose totale admissible par jour ; pour cette substance elle sera considérée égale à 50 µg/kgcorporel/j (cf. tableau ci-dessus),
  • un poids corporel moyen de 70 kg,
  • Cons. Journ. Moy : une consommation journalière moyenne de produits de la pêche (poissons, mollusques, crustacés) égale à 115 g par jour.

Ce calcul n'est donné qu'à titre indicatif. Il peut être inadapté pour couvrir les risques pour les individus plus sensibles ou plus vulnérables (masse corporelle plus faible, forte consommation de produits de la pêche, voies d'exposition individuelles particulières). Le facteur correctif de 10% n'est donné que par défaut, car la contribution des différentes voies d'exposition varie selon les propriétés de la substance (et en particulier sa distribution entre les différents compartiments de l'environnement), ainsi que selon les populations considérées (travailleurs exposés, exposition pour les consommateurs/utilisateurs, exposition via l'environnement uniquement). L'hypothèse cependant que la consommation des produits de la pêche ne représente pas plus de 10% des apports journalier contribuant à la dose journalière tolérable apporte une certaine marge de sécurité (E.C., 2010).

Pour le diméthomorphe, le calcul aboutit à :

Comme pour l'empoisonnement secondaire, la concentration correspondante dans l'eau du milieu peut être estimée en tenant compte de la bioaccumulation de la substance :

  • à une concentration dans l'eau douce selon la formule suivante :
  • à une concentration dans l'eau marine selon la formule suivante :

Pour le diméthomorphe, on obtient donc :

QSwater_hh food = 3 043 / (27 * 1) = 112.7 µg.L-1

QSmarine_hh food = 3 043 / (27 * 1 * 1) = 112.7 µg.L-1

En principe, lorsque des normes de qualité réglementaires dans l'eau de boisson existent, soit dans la Directive 98/83/CE (C.E., 1998), soit déterminées par l'OMS, elles peuvent être adoptées. Les valeurs réglementaires de la Directive 98/83/CE doivent être privilégiées par rapport aux valeurs de l'OMS qui ne sont que de simples recommandations.

Il faut signaler que ces normes réglementaires ne sont pas nécessairement établies sur la base de critères (éco)toxicologiques. Par exemple les normes pour les pesticides avaient été établies par rapport à la limite de quantification analytique de l'époque pour ce type de substance, soit 0.1 µg.L-1. Cette norme de 0.1 µg.L-1 est applicable en particulier au diméthomorphe.

A titre de comparaison, la valeur seuil provisoire pour l'eau de boisson est calculée de la façon suivante (E.C., 2010):

Ce calcul tient compte de :

  • la valeur toxicologique de référence (VTR), correspondant à une dose totale admissible par jour ; pour cette substance elle sera considérée égale à 50 µg/kgcorporel/j (Cf. tableau ci-dessus),
  • Cons.moy.eau [L.j-1] : une consommation d'eau moyenne de 2 L par jour,
  • un poids corporel moyen de 70 kg,
  • un facteur correctif de 10% (soit 0.1) afin de tenir compte de ces autres sources de contamination possibles.

L'eau de boisson est obtenue à partir de l'eau brute du milieu après traitement pour la rendre potable. La fraction éliminée lors du traitement dépend de la technologie utilisée ainsi que des propriétés de la substance.

Ainsi, la norme de qualité correspondante dans l'eau brute se calcule de la manière suivante :

En l'absence d'information, on considèrera que la fraction éliminée est nulle et le critère pour l'eau de boisson s'appliquera alors à l'eau brute du milieu. Par ailleurs, on rappellera que ce calcul n'est donné qu'à titre indicatif et peut s'avérer inadéquat pour certaines substances et certaines populations.

Pour le diméthomorphe, on obtient :

La valeur calculée selon le guide européen (E.C., 2010) est plus forte que celle indiquée dans la Directive 98/83/CE de façon générique pour les pesticides. Cette dernière est donc proposée comme norme de qualité pour l'eau de boisson.

Valeurs guides
Nom Valeur Matrice Cible Effet critique retenu Durée d'exposition Facteur Commentaire Etat du statut Valeur retenue par l'INERIS Année Source
PNEC / QSed 0.017 mg/kg (poids sec) Sédiments
Eau marine - equilibre de partage
Oui 2011 INERIS (2011) p.20
PNEC / QSed 0.09 mg/kg (poids sec) Sédiments
Eau douce - equilibre de partage
Oui 2011 INERIS (2011) p.20
PNEC chronique / AA-QSwater_eco 0.0056 mg.L-1 Eau douce 10
extrapolation
Oui 2011 INERIS (2011) p.20
PNEC chronique / AA-QSwater_eco 0.00112 mg.L-1 Eau marine 50
extrapolation
Oui 2011 INERIS (2011) p.20
Valeur guide eau 0.1 µg.L-1 Eau douce Oui 2011 INERIS (2011) p.20
Valeur guide eau 5.6 µg.L-1 Eau douce Oui 2011 INERIS (2011) p.20
Valeur guide eau 1.1 µg.L-1 Eau marine Oui 2011 INERIS (2011) p.20
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Synthèse

VGE/NQE Importer

La NQE est définie à partir de la valeur de la norme de qualité la plus protectrice parmi tous les compartiments étudiés.

Pour le dimétomorphe, la norme de qualité pour la protection de la santé humaine vis-à-vis de la consommation d'eau potable est la plus faible des NQ. Elle sera donc désignée comme NQE pour les eaux douces destinées à la consommation d'eau potable. Pour les autres masses d'eau en revanche, les normes de qualité pour la protection des organismes de la colonne d'eau sont les valeurs les plus faibles à la fois pour l'eau douce et pour l'eau marine.

La proposition de NQE pour le dimétomorphe est donc la suivante :

Avec un Koc compris entre 290 et 566 L.kg-1 et un log Kow = 2.63 • 2.73, la mise en œuvre d'un seuil pour le sédiment n'est pas recommandée par le projet de document guide européen (E.C., 2010).

Valeurs réglementaires

Valeurs réglementaires
Nom Valeur Matrice Cible Effet critique retenu Durée d'exposition Facteur Commentaire Etat du statut Valeur retenue par l'INERIS Année Source
MAC 34 µg.L-1 Eau douce Oui 2011 INERIS (2011) p.20
MAC 6.8 µg.L-1 Eau marine Oui 2011 INERIS (2011) p.20
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Bibliographie

Documents

PDF
110488-70-5 -- Dimethomorphe -- NQE
Publié le 06/01/2012