Identification

Numero CAS

107-05-1

Nom scientifique (FR)

Chloro-3 propène

Nom scientifique (EN)

3-chloroprop-1-ene

Autres dénominations scientifiques (FR)

3-Chloro-1-propène

Autres dénominations scientifiques (Autre langues)

1-Propene, 3-chloro- ; 3-Chloroprop-1-ene ; Chlorallylene ; Chloropropene, (1Z)-

Dénominations d'usage / Noms commerciaux

allyl chloride

Code EC

203-457-6

Code SANDRE

2065

Numéro CIPAC

-

Formule chimique brute

\(\ce{ C3H5Cl }\)

Code InChlKey

OSDWBNJEKMUWAV-UHFFFAOYSA-N

Code SMILES

C(=C)CCl

Classification CLP

Type de classification

Harmonisée

ATP insertion

CLP00

Description de la classification

Classification harmonisée selon réglement 1272/2008 ou CLP

Mentions de danger
Mention du danger - Code H225
Mention du danger - Texte Liquide et vapeurs très inflammables
Classe(s) de dangers Liquides inflammables
Libellé UE du danger -
Limites de concentration spécifique -
Facteur M -
Estimation de toxicité aigüe -
Fiche ECHA

Généralités

Poids moléculaire

76.53 g/mol

Tableau des paramètres

Tableau des paramètres
Nom de valeur Valeur Température Pression Granulométrie Humidité Norme / Ligne directrice Méthode Commentaire Source
Hydrosolubilité 3600 mg.L-1
à 20°C
UNEP (2003) p.32
Densité 0.0936 - UNEP (2003) p.32
Pression de vapeur 39500 Pa
à 20°C
UNEP (2003) p.32
Point de fusion -135 °C UNEP (2003) p.32
Constante de Henry 835 Pa.m3.mol-1
calculée à 25°C
UNEP (2003) p.32
Coefficient de partage octanol/eau (Log Kow) 2.1 -
mesuré par la methode HPLC
UNEP (2003) p.32
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Bibliographie

Matrices

Milieu terrestre

Tableau des paramètres
Nom de valeur Valeur Température Pression Granulométrie Humidité Norme / Ligne directrice Méthode Commentaire Source
Coefficient de partage carbone organique/Eau (Koc) 39.6 L.kg-1 Calcul US EPA (2011)
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Persistance

Biodégradabilité

Tableau des paramètres
Nom de valeur Valeur Température Pression Granulométrie Humidité Norme / Ligne directrice Méthode Commentaire Source
Biodégradabilité facilement biodégradable -
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Dégradabilité abiotique

Tableau des paramètres
Nom de valeur Valeur Température Pression Granulométrie Humidité Norme / Ligne directrice Méthode Commentaire Source
Hydrolyse 12 jour
à 20°C et à pH 8
UNEP (2003) p.32
Photolyse 0.183 jour
mesuré
UNEP (2003) p.32
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Milieu eau douce

Tableau des paramètres
Nom de valeur Valeur Température Pression Granulométrie Humidité Norme / Ligne directrice Méthode Commentaire Source
Temps de demie vie eau douce 0.05 jour
calculée pour les eaux de rivière
UNEP (2003) p.32
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Bioaccumulation

Organismes aquatiques

Organismes aquatiques
Nom Espèce Valeur Niveau trophique Taxon Matrice Stade de vie Effet Effet détaillé Durée d'exposition Méthode Norme / Ligne directrice Commentaire Source
Bioaccumulation BCF 5.00034535 - Expérimentation US EPA (2011)
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Bibliographie

Valeurs accidentelles

Valeurs seuils de toxicité aigüe françaises

Le rapport de valeurs seuils de toxicité aiguë françaises est accessible dans la rubrique « Archives ». L’intégralité des rapports de valeurs seuils de toxicité aiguë françaises actuellement en vigueur est consultable dans le tableau des VSTAF.

Valeurs seuils de toxicité aigüe françaises
Nom Unité 1 min 10 min 20 min 30 min 60 min 120 min 240 min 480 min Source Etat du statut Commentaire
SELS (SELS 5%) mg.m-3 6874 3191 2532 2212 1756 1394 1106 725 Final
SELS (SELS 5%) ppm 2196 1019 809 707 561 445 353 232 Final
SPEL (SEL 1%) mg.m-3 5333 2476 1965 1716 1362 1081 858 562 Final
SPEL (SEL 1%) ppm 1704 791 628 548 435 345 274 180 Final
SEI mg.m-3 ND ND ND ND ND ND ND ND Final
Non Déterminé
SER mg.m-3 723 336 266 233 185 147 116 76 Final
SER ppm 231 107 85 74 59 47 37 24 Final
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Autres seuils accidentels

Autres seuils accidentels
Nom Durée Valeur Source Etat du statut Commentaire
AEGL-1 10 min 2,8 ppm EPA (2018) Interim
AEGL-1 30 min 2,8 ppm EPA (2018) Interim
AEGL-1 60 min 2,8 ppm EPA (2018) Interim
AEGL-1 240 min 2,8 ppm EPA (2018) Interim
AEGL-1 480 min 2,8 ppm EPA (2018) Interim
AEGL-2 10 min 69 ppm EPA (2018) Interim
AEGL-2 30 min 69 ppm EPA (2018) Interim
AEGL-2 60 min 54 ppm EPA (2018) Interim
AEGL-2 240 min 34 ppm EPA (2018) Interim
AEGL-2 480 min 22 ppm EPA (2018) Interim
AEGL-3 10 min 180 ppm EPA (2018) Interim
AEGL-3 30 min 180 ppm EPA (2018) Interim
AEGL-3 60 min 140 ppm EPA (2018) Interim
AEGL-3 240 min 90 ppm EPA (2018) Interim
AEGL-3 480 min 60 ppm EPA (2018) Interim
ERPG-1 60 min 3 ppm AIHA (2016) Final
ERPG-2 60 min 40 ppm AIHA (2016) Final
ERPG-3 60 min 300 ppm AIHA (2016) Final
IDLH 30 min 250 ppm NIOSH (1994) Final
PAC-1 60 min 2,8 ppm EHSS (2018) Final
AEGL-1, AEGL-2, AEGL-3
PAC-2 60 min 54 ppm EHSS (2018) Final
AEGL-1, AEGL-2, AEGL-3
PAC-3 60 min 140 ppm EHSS (2018) Final
AEGL-1, AEGL-2, AEGL-3
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Valeurs réglementaires

Valeurs réglementaires
Nom Valeur Source Commentaire Effet critique retenu Etat du statut Durée d'exposition Milieu Source d'exposition Facteur Contexte de gestion Age-Dependent Adjustments Factors ADAF - Tranche d'âge ADAF - Valeur ADAF - URL
VLEP 8h 1 ppm INRS (2024)
Valeur limite admise (circulaire)
Final Air Lieux de travail
VLEP 8h 3 mg.m-3 INRS (2024)
Valeur limite admise (circulaire)
Final Air Lieux de travail
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Valeurs de référence

Autres valeurs des organismes reconnus

Autres valeurs des organismes reconnus
Nom Valeur Source Commentaire Effet critique retenu Etat du statut Durée d'exposition Milieu Source d'exposition Facteur Contexte de gestion Age-Dependent Adjustments Factors ADAF - Tranche d'âge ADAF - Valeur ADAF - URL
RfC 0,001 mg.m-3 US EPA (1991) Functional and histological peripheral neurotoxicity Final Air ambiant
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Dangers

Valeurs de danger

Valeurs de danger
Nom Espèce Valeur Niveau trophique Taxon Matrice Stade de vie Effet Effet détaillé Durée d'exposition Méthode Norme / Ligne directrice Commentaire Source
CL/CE50 250 mg.L-1 Invertebré UNEP (2003) p.32
CL/CE50 1.2 mg.L-1 Poisson UNEP (2003) p.32
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Valeurs écotoxicologiques

Valeurs guides

Valeurs guides
Nom Valeur Matrice Cible Effet critique retenu Durée d'exposition Facteur Commentaire Etat du statut Valeur retenue par l'INERIS Année Source
PNEC chronique / AA-QSwater_eco 0.00034 mg.L-1 Eau douce 1000
PNEC proposée par l'INERIS. La valeur de la PNEC proposée dans le SIAR est de 3,4µg/l à partir de LC50(amphibien) de 0,34mg/l avec un FE de 100. - extrapolation
Oui UNEP (2003) p.32
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Bibliographie

Tableaux de synthèse

Généralités

Généralités
CAS 107-05-1
SANDRE 2065
Substance prioritaire dans le domaine de l’eau (DCE) non
Substance soumise à autorisation dans Reach non
Substance soumise à restriction dans Reach non
Substance extrêmement préoccupante (SVHC) non
Réglementations

FTE 2005 Importer

Selon l'OECD SIDS (2003), le 3-chloropropène est classé comme hautement inflammable (F, R11), très toxique pour l'homme (T+, R26) et dangereux pour l'environnement (N ; R50)1 .

[1] La classification du 3-chloropropène est réglementée par la directive 67/548/EEC transposée en droit français par l'arrêté du 20 avril 1994 et ses modifications, relatif à la déclaration, la classification, l'emballage et l'étiquetage des substances chimiques.

Des limites de rejets sont établies par l'arrêté du 2 février 1998 relatif aux émissions de toutes natures des installations classées pour la protection de l'environnement soumises à autorisation. Le 3-chloropropène est ainsi considéré comme une substance toxique, bioaccumulable ou nocive pour l'environnement. La valeur limite mensuelle de ses rejets ne doit pas dépasser 4 mg.L-1 si le rejet dépasse 10 g.j-1 . En outre, dans le cadre du programme national d'action contre la pollution des milieux aquatiques, l'objectif de qualité concernant le 3-chloropropène est de 0,34 µg.l-1 (République française, 2005).

Classification CLP Voir la classification CLP

Production et utilisation

Production et ventes

Données économiques

FTE 2005 Importer

Le 3-chloropropène est synthétisé lors d'une réaction de chloration à chaud (400-600°C) sur du propène. On effectue ensuite une distillation fractionnée afin de purifier le produit à 98,5 %. Les impuretés les plus fréquentes proviennent des réactions secondaires de la chloration et sont le 1-chloropropène, le 1-chloropropane et le hexa-1,5-diène.

En 1985, selon l'OECD SIDS (2003), la production européenne de 3-chloropropène était de 280 000 t, répartie sur 5 sites de production en Allemagne, Belgique et Pays-bas. Au début des années 90, la production mondiale de cette substance variait entre 500 000 t et 600 000 t (German Chemical Society, 1995).

En outre, selon la DRIRE de Franche-Comté (2004), l'usine Solvay de Tavaux a une capacité de production de 3-chloropropene de 33 000 t par an et peut en stocker jusqu'à 10 t. Elle transforme la totalité de sa production en épichlorhydrine.

Ces informations sont confirmées par le syndicat des halogènes et dérivés qui nous indique que la production française de 3-chloropropène est de 30 000 t.an-1, et donc très probablement constituée par la seule usine de Tavaux. Cette production est stable. Le 3-chloropropène est ensuite utilisé comme intermédiaire réactionnel directement au sein même de l'usine de production.

La DRIRE d'Alsace (2001) signale l'utilisation de 3-chloropropene à l'usine Albemarle de Thann.

Selon la DRIRE de Franche-Comté (2004), l'usine Solvay de Tavaux a une capacité de production de 3-chloropropene de 33 000 t par an et peut en stocker jusqu'à 10 t. Elle transforme la totalité de sa production en épichlorhydrine.

La principale utilisation de l'epichlorhydrine est la production de résines époxy, qui connaissent de nombreuses applications dans les secteurs de la construction automobile, nautique, immobilière ainsi que des équipements de loisir. Parmi les autres utilisations figurent le renforcement du papier (par exemple pour la fabrication de sachets de thé) et la purification de l'eau. La demande pour ces résines soutient la production d'epichlorhydrine en Europe (Solvay envisage la construction de nouvelles unités en Europe les prochaines années)

En 2001, le 3-chloropropène coûtait 1,80 $.kg-1 (Turton et Al., 2003). L'epichlorhydrine était vendue autour de 1100€.t-1 .

Les mesures de réduction des émissions peuvent passer par la réduction des concentrations en 3-chloropropène dans les rejets avals des usines. On peut estimer le coût de la réduction des émissions de COV par les industriels en étudiant le marché de la lutte contre les Composés Organiques Volatils. Celui-ci a été estimé à 32,4 M€ en 2004, en augmentation de 20% par rapport à 2003. Il devrait encore continuer à augmenter de 20% en 2005, pour atteindre 38,8 M€ (Actu® environnement, 2005).

Les coûts de traitements des COV est très variable en fonction des techniques. Le tableau ci-après indique quelques coûts3 (Source : EC, 2001):

[3] Voir également le paragraphe sur le traitements des effluents gazeux.

Il est également difficile d'établir le coût de traitement des rejets aqueux car ils vont dépendre de la nature des effluents et du milieu de rejet. Le coût d'une unité de stripping traitant un flux de 40 m3 par heure serait de 3M€ (EC, 2002).

Nous n'avons pas pu obtenir de chiffres concernant le nouveau procédé Solvay de fabrication d'epychlorhydrine sans 3-chloropropene, mais ce procédé pourrait diminuer les coûts de production en raison des prix élevés du polypropylène (à la base du 3-chloropropène).

Utilisations

Introduction

FTE 2005 Importer

Selon l'OECD SIDS (2003), le 3-chloropropène est en très grande majorité (90 %) utilisé comme réactif dans la synthèse de 1-chloro-2,3-epoxypropane (épichlorhydrine). Selon diverses sources (INRS, 2000 ; NSC, 2005), cette molécule sert ensuite à la fabrication de résines époxyde (68% des quantités produites), à la synthèse de la glycérine, intermédiaire du glycérol, (19% des quantités produites) et à diverses autres synthèses, de polymères en

particulier. Le marché mondial d'épichlorhydrine est d'environ 1 million de tonne par an, en augmentation annuelle de 4% en moyenne.

L'epichlorhydrine est souvent synthétisée sur le site même de production de 3-chloropropene, comme c'est le cas à Tavaux. Cette usine produit en moyenne près de 30 000 t d'épichlorhydrine par an. Il est ensuite vendu ou transformé. De plus, selon la direction générale des douanes, (2005) près de 7 400 tonnes d'épichlorhydrine ont été importées en France en 2004, principalement en provenance d'Allemagne. Cette importation est d'ailleurs en augmentation de 30% depuis 2003. La plupart des industriels interrogés utilisant de l'épichlorhydrine, ne le synthétisent pas. Ils n'utilisent donc pas de 3-chloropropène.

De même la DRIRE d'alsace (2001) signale l'utilisation de 3-chloropropène à l'usine Albemarle de Thann. Cette information est confirmée par le SHD. Le 3-chloropropene ainsi utilisé semble servir à la production d'epichlorhydrine.

Le 3-chloropropène est également utilisé pour la synthèse de divers dérivés allylés comme des alcools allyliques, en synthèse pharmaceutique ou pour la fabrication de produits phytosanitaires.

Dans son « rapport développement durable », le groupe Solvay signale également qu'il utilise le 3-chloropropène dans la synthèse de chlorosilane. Ces composés modifient l'élasticité dynamique du caoutchouc utilisé ensuite dans la fabrication de pneus « verts ». Grâce à cette propriété ces pneus ont une performance énergétique plus importante (Solvay, 2003). Cette application ne fait pas intervenir l'épichlorhydrine, mais ce marché est également en augmentation.

Ainsi, la demande en 3-chloropropène est encore aujourd'hui en constante progression.

Rejets dans l’environnement

Rejets dans l'environnement

FTE 2005 Importer

Le 3-chloropropène présent dans l'environnement est uniquement d'origine anthropique. En outre, il peut être considéré comme un composé volatil (OECD SIDS, 2003) : la plupart de ses rejets sont donc atmosphériques. D'ailleurs, selon les calculs de Mackay (cité dans OECD SIDS, 2003), la partition du 3-chloropropène entre l'air et l'eau est respectivement de 99,35 % et 0,59 %.

Le 3-chloropropène rejeté dans l'air est ensuite rapidement dégradé par photolyse en présence de radicaux comme OH-. Une période de demi-vie de 11 heures dans une atmosphère de concentration en OH de 106 molécules.cm-3 (concentration moyenne de l'atmosphère dans l'hémisphère nord) est admise (Leeuw, 1993). De plus, si le 3-chloropropène est émis dans l'eau, il se volatilise rapidement. Des modèles mathématiques donnent d'ailleurs une demi-vie de trois heures en rivière (OECD SIDS, 2003).

Les rejets de 3-chloropropène proviennent exclusivement des rejets industriels des installations produisant ou utilisant ce produit. Toutefois, ces rejets sont très rares. De plus, ce composé étant volatil, les émissions ont lieu principalement vers l'atmosphère.

La réaction de chloration à chaud nécessaire à la synthèse du 3-chloropropene étant une réaction assez dangereuse, elle s'effectue en milieu fermé, ce qui évite des rejets gazeux importants de 3-chloropropène lors de sa production (OECD SIDS, 2003). Toutefois ces rejets sont toujours possibles lors de cette phase de production ou lors des phases de transformation ou de transport. Il faut néanmoins signaler que généralement le 3-chloropropène est transformé sur son lieu de production, ce qui limite son transport.

Lors des inventaires régionaux des émissions menés entre 1991 et 2000, le 3-chloropropène n'a été décelé que dans les rejets d'un seul établissement de Rhône-Alpes, sur les 815 établissements visés en France. Le flux de 3-chloropropène était alors, en 1998, de près de 15 kg.j-1 . De même, dans le cadre de l'action nationale de recherche et de réduction des substances dangereuses dans l'eau, des mesures ponctuelles ont été réalisées à la sortie de près d'un millier d'ICPE. Il apparaît que le flux total de 3-chloropropène issu de ces installations est de 30 g.j-1 , provenant uniquement d'un seul site2 .

Ces résultats montrent avant tout que les rejets industriels de 3-chloropropène sont rares, et qu'ils représentent de très faibles quantités.

Le 3-chloropropène étant uniquement un intermédiaire réactionnel, il ne peut pas être émis lors de l'utilisation de produits finis.

Toutefois, comme la plupart des COV il peut être potentiellement émis lors de l'incinération de déchets contenant des dérivés halogénés, mais à ce jour, nous n'avons trouvé aucune étude démontrant un tel phénomène.

Pollutions historiques et accidentelles

FTE 2005 Importer

Nous n'avons pas trouvé de référence de pollution historique due au 3-chloropropène.

[2] Ce site n'est pas le même que celui situé en Rhône-Alpes. Il ne correspond pas non plus à l'usine de Tavaux qui n'a pas été pour le moment intégrée à la base de données

Présence environnementale

Synthèse

FTE 2005 Importer

Les mesures faites dans des eaux de surfaces en Europe (Rhin) n'ont pas permis de déceler de traces de 3-chloropropène, pour des seuils de détection inférieurs à 0,1 g.L-1 (OECD SIDS, 2003). Lors d'une campagne de surveillance sur des cours d'eau français réalisée en 2002 (république française, 2005), le 3-chloropropène n'a pas été recherché. Il est donc difficile de donner une estimation de sa présence dans l'environnement.

Perspectives de réduction

Réduction des rejets

Réduction des émissions industrielles

FTE 2005 Importer

Les procédés de traitement des effluents gazeux sont le plus souvent des procédés qui concernent tous les COV. On en distingue deux familles, les procédés de récupération et les procédés de destruction (Techniques de l'ingénieur, 2005). Le tableau suivant résume ces différentes techniques de traitement des COV (EC, 2001) :

Tableau 4.3.1 : procédés de traitement des COV

Le 3-chloropropène est un composé organique volatil dont la solubilité est de 3,6 g.L-1 . Comme nous l'avons vu, il est difficile de trouver un procédé de traitement spécifique adapté à ce composé. De plus, la décomposition de composés organiques halogénés par des traitements biochimiques peut poser quelques problèmes. Leur décomposition est parfois difficile ou impossible pour les micro-organismes et la concentration des effluents en composés organiques halogénés doit rester la plus stable et la plus basse possible. Pour résoudre ces problèmes on peut effectuer des traitements primaires, soit avec du charbon actif, soit par un procédé thermochimique (oxydation à haute température et basse pression) (Dilla, W., et al., 1995 ). Dans ce dernier cas, on peut également utiliser des catalyseurs qui vont aider à la réaction d'oxydation . Face à ces problèmes, l'entreprise Solvay a développé un procédé de traitement spécifique des eaux contenant des composés organiques chlorés issus de la production d'épichlorhydrine (Dilla, W., et al., 1995). Ce procédé permet de réduire de plus de 80% la concentration en composés organiques halogénés d'effluents chargés à 10 mg.L-1 . Le traitement se déroule en deux étapes. Une première étape d'adsorption à 75° et 1 bar permet une première déchloration des effluents, puis le liquide est ensuite mis en contact avec de l'hydrogène pour achever le processus de déchloration.

On peut également citer le procédé de stripping adapté aux polluants volatils (Boeglin, J.L., 1998). Ce procédé correspond à l'entraînement de produits volatils dissous dans l'eau par l'action d'un autre gaz. Les produits ainsi récupérés peuvent être soit réutilisés dans les processus de fabrication, soit détruits par combustion dans un four ou récupérés dans des solutions où ils sont fixés et/ou oxydés (Cf. paragraphe traitement des effluents gazeux). Le coûts d'une telle installation est de 4 à 5 M€ (exemple d'une raffinerie avec un traitement par stripping d'eau de 30 m3/h).

Alternatives aux usages

Produits de substitution

FTE 2005 Importer

Comme indiqué précédemment, le 3-chloropropene sert en grande majorité à la fabrication d'epichlorhydrine. Cette synthèse est une réaction d'époxydation qui peut se dérouler selon deux mécanismes :

  • Soit une réaction en deux étapes avec tout d'abord formation du 2,3-chloropropanol par action du chlore sur le 3-chloropropène, puis le 2,3-chloropropanol est époxydé par l'action d'une base (Blachownia, 2002). Cette réaction se fait en milieu aqueux ;
  • Soit une réaction directe : le 3-chloropropène réagit avec un peroxyacide pour former directement l'epichlorhydrine. Cette réaction en une étape est plus intéressante industriellement et semble être utilisée par l'entreprise Solvay (Strebelle M, et al., 1999).

Un nouveau procédé est en cours d'industrialisation par Solvay, et une nouvelle unité de production d'épichlorhydrine d'une capacité initiale de 10 000 t.an-1 sur le site de Tavaux, basée sur la transformation de la glycérine par l'acide chlorhydrique, et qui ne fait donc plus intervenir le 3-chloropropène, va être construite. Cette installation devrait être fonctionnelle en 2007, et elle doit servir à répondre à l'augmentation de la demande en épichlorhydrine. En revanche, les unités de production de 3-chloropropene restent en place pour répondre à la fois à l'augmentation croissante des besoins en 3-chloropropene non transformé et poursuivre la production d'épichlorhydrine avec les installations déjà existantes. (Chimie Pharma Hebdo, 2006)

Conclusion

FTE 2005 Importer

Le 3-chloropropène est un composé organique halogéné volatil. Il est produit en France à l'usine de Tavaux. Il est ensuite utilisé comme intermédiaire réactionnel dans la synthèse d'épichlorhydrine, mais également dans la production de chlorosilane servant à la fabrication de « pneus vert ». Ainsi, la demande en 3-chloropropene est en augmentation en Europe. Il semble que seulement un ou deux sites en France réalisent cette production, ou produisent d'autres molécules à partir de 3-chlorpropene. Les rejets de 3-chloropropène, qui proviennent uniquement d'installations industrielles, sont, dans ces conditions, très peu nombreux.

Un nouveau procédé a été industrialisé par Solvay, et une nouvelle unité de production d'epichlorhydrine d'une capacité initiale de 10 000 t.an-1 sur le site de Tavaux, basée sur la transformation de la glycérine par l'acide chlorhydrique, et qui ne fait donc plus intervenir le 3-chloropropène, va être construite.

Afin que les rejets de 3-chlorpropene n'augmentent pas dans le futur,

  • Soit les capacités additionnelles d'épichlorhydrine qui seraient construites en France doivent utiliser un procédé sans 3-chloropropene,
  • Soit les rejets des nouvelles installations doivent faire l'objet de traitements très performants. Or les procédés de traitements aqueux permettent aujourd'hui d'atteindre des taux d'épuration de l'ordre de 99% (pour l'ensemble des COV), mais ils ne sont pas forcement adaptés à de faibles pollutions comme c'est le cas pour le 3-chloropropene.

La réduction des émissions de 3-chloropropene ne dépend que des efforts consentis par les industriels sur les installations existantes (soit traitement plus poussé des rejets, soit changement de procédé).

Bibliographie

Documents

PDF
107-05-1 -- 3-CHLOROPROPENE -- FTE
Publié le 12/06/2006
PDF
107-05-1 -- 3-chloropropène -- VSTAF-Rapp
Publié le 21/01/2021