Identification

10102-43-9

Monoxyde d'azote

Nitric oxide
oxyde nitrique; bioxyde d'azote; oxyde nitrique
nitric oxide ; Nitrogen oxide ; Mononitrogen monoxide ; Amidogen, oxo- ; Bioxyde d'azote ; Nitric oxide trimer ; Nitrogen oxide (NO)Nitrosyl radical ; Oxyde nitrique ; Monoxide, Mononitrogen ; Monoxide, Nitrogen ; Nitrate Vasodilator, Endogenous ; Nitric Oxide, nitrogen protoxide ; nitrosyl hydride ; Nitroxide radical ; nitroxyl ; Oxide, Nitric ; oxoazane ; Endogenous Nitrate

233-271-0

-

-

NO

MWUXSHHQAYIFBG-UHFFFAOYSA-N

[N]=O

Familles

Généralités

30.01 g/mol

Tableau des paramètres

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Bibliographie

Introduction

L'ensemble des informations et des données toxicologiques provient de diverses monographies publiées par des organismes reconnus pour la qualité scientifique de leurs documents (INERIS, 2004a,b ; INRS, 2006 ; Lauwerys, 1999 ; OMS, 2000a, 2000b, 2010 ; OMS IPCS, 1997 ; US EPA, 1993, 2016). Les références bibliographiques aux auteurs sont citées pour permettre un accès direct à l’information scientifique mais n’ont généralement pas fait l’objet d’un nouvel examen critique par les rédacteurs de la rubrique.

Le NO est naturellement présent dans l’organisme : c’est un important médiateur physiologique, notamment pour la vasodilatation des vaisseaux sanguins.

Toxicocinétique

Inhalation

Chez l’homme, 85 à 92 % du NO est absorbé lors d’expositions à des concentrations comprises entre 400 et 6 100 µg.m-3 (0,33 et 5,0 ppm) (Wagner, 1970 ; Yoshida et Kasama, 1987). Lors de la pratique d’un exercice physique cette absorption serait de 91 à 93 % (Wagner, 1970).

Voie orale

L’absorption par voie orale n’est pas documentée chez l’homme.

Voie cutanée

L’absorption par voie cutanée n’est pas documentée chez l’homme.

La faible solubilité du NO serait à l’origine d’un mode d’action essentiellement pulmonaire en raison d’une pénétration dans la circulation sanguine au niveau des alvéoles (Yoshida et Kasama, 1987).

Il existe une production endogène de NO (à partir de L-arginine) notamment au niveau des cellules du tissu nerveux, des vaisseaux sanguins ou du système immunitaire, où il joue un rôle de second messager (OMS IPCS, 1997).

Le NO présente une affinité pour le fer lié à l’hémoglobine deux fois supérieure à celle du monoxyde de carbone. Il forme de la nitrosylhémoglobine qui se transforme en méthémoglobine en présence d'oxygène, puis rapidement en ions nitrites et nitrates qui sont transférés dans le sérum (INRS, 2006).

Par ailleurs, le NO réagit avec le fer associé aux groupements SH des enzymes (Hibbs et al., 1988 ; Weinberg, 1992). Le NO inhibe l’aconitase, une enzyme du cycle de Krebs, et les complexes 1 et 2 de la chaîne respiratoire (Hibbs et al., 1988 ; Persson et al., 1990 ; Stadler et al., 1991).

La majeure partie des nitrates est excrétée dans l'urine par les reins. Les nitrates sanguins restants sont excrétés soit dans la cavité buccale par la salive, où ils sont convertis en nitrites par les bactéries, atteignent l'estomac, y sont transformés en azote gazeux et disparaissent, soit dans l'intestin où ils sont transformés par les bactéries intestinales en ammoniac excrété dans les fèces, soit à travers les parois intestinales et excrété dans l'urine après métabolisation en urée (INRS, 2006).

Inhalation

Chez le rat, les pourcentages d’absorption du NO sont 90, 60 ou 20 % respectivement pour des expositions à des concentrations de 169 300 µg.m-3 (138 ppm), 331 300 µg.m-3 (270 ppm) et 1 079 800 µg.m-3 (880 ppm)(Yoshida et al.,1980). La diminution progressive de l’absorption serait attribuée à une diminution de la ventilation dose dépendante.

Voie orale

Aucune donnée n’a été identifiée.

Voie cutanée

Aucune donnée n’a été identifiée.

Les données sont similaires à celles décrites chez l’homme

L'excrétion urinaire de N radiomarqué après 48 h chez le rat est de 55 % de la dose de NO radiomarqué, dont 75 % de nitrates et 24 % d'urée.

Chez l’homme, la principale voie d’exposition au NO est l’inhalation. La faible solubilité du NO peut expliquer l’action locale pulmonaire avant passage systémique. Le NO réagit avec le fer de l’hémoglobine pour donner la méthémoglobine. Le NO est rapidement oxydé en NO2

Chez le rat, la diminution progressive de l’absorption de NO serait due à une diminution de la ventilation dose dépendante.

Toxicité aiguë

Le NO est un irritant des muqueuses respiratoires.

L'intoxication suraiguë au NO est le plus souvent fatale par développement d'un œdème pulmonaire lié à une augmentation de la perméabilité vasculaire due au stress oxydatif (Troncy et al., 1997).

L'intoxication aiguë au NO évolue généralement en trois phases (Lauwerys, 1999 ; INERIS, 2004a,b) :

- une irritation plus ou moins intense des muqueuses oculaires et respiratoires avec larmoiement, toux, dyspnée et nausées possibles. Cette phase d'irritation régresse rapidement dès la fin de l'exposition et peut passer inaperçue ;

- une période de rémission plus ou moins asymptomatique de 6 à 24 heures ;

- le développement d'un œdème pulmonaire associé à une détresse respiratoire, de la toux, une dyspnée et de la fièvre et pouvant être déclenché par un effort très léger tel que la marche.

S'il n'est pas fatal, l'épisode aigu peut évoluer vers la guérison totale ou être suivi par l'apparition d'une bronchiolite oblitérante entraînant des séquelles fonctionnelles importantes (liées à la fibrose ou l'emphysème).

Plusieurs intoxications accidentelles ou professionnelles correspondant à des expositions aiguës au NO sont rapportées dans la littérature mais les niveaux d’exposition sont souvent difficiles à estimer (Clutton-Brock, 1967 ; Robertson et al., 1984 ; Benzing et al., 1997).

En revanche, plusieurs études ont été réalisées en milieu contrôlé et produisent des informations plus précises. Ainsi, pour des expositions à des concentrations élevées (15 à 40 ppm (18,75 à 50 mg.m-3)) pour une courte période (15 minutes) ou à des concentrations faibles (1 ppm (1,25 mg.m-3)) pour des expositions un peu plus longues (2 heures) on observe des altérations de la mécanique ventilatoire se traduisant par une modification de la résistance des voies aériennes.

L'impact du NO sur les fonctions respiratoires de 191 volontaires sains âgés de 20 à 50 ans, fumeurs ou non, a été évalué. Des expositions de 15 minutes ont été réalisées à des concentrations de 15 à 40 ppm (18,75 à 50 mg.m-3)(Von Nieding et al., 1973). Seule une augmentation de la résistance des voies aériennes a été enregistrée pour des concentrations supérieures à 20 ppm (25 mg.m-3) à la fois chez les fumeurs et les non-fumeurs. Cette augmentation est réversible en fin d'exposition.

Huit individus sains ont été exposés pendant 2 heures à 1 ppm (1,25 mg.m-3) de NO. Cette exposition a été associée à des phases d'exercice léger de façon intermittente (Kagawa, 1982). Dans ces conditions, 50 % des volontaires ont présenté une réduction significative de la conductance des voies respiratoires. Aucun signe clinique n'a été observé.

Pour des expositions à des concentrations élevées (80 ppm (100 mg.m-3)) pour des temps courts (4 à 10 minutes) une hyperréactivité bronchique à la métacholine est rapportée chez les individus sensibles.

Quatre groupes de volontaires ont été exposés pendant 10 minutes à 80 ppm (100 mg.m-3) de NO (Hogman et al., 1993). Les quatre catégories étudiées ont été des adultes sains, des adultes présentant une hyperréactivité bronchique induite par de la métacholine, des asthmatiques et des patients avec une broncho-pneumopathie obstructive chronique. Au cours de l'exposition, aucun des volontaires n'a ressenti de gène olfactive ou tout autre inconfort. Aucune bronchoconstriction n'a été observée. L'inhalation de NO a induit une bronchodilatation chez les individus présentant une hyperréactivité bronchique et une augmentation de la conductance des voies aériennes chez les asthmatiques.

Sept volontaires sains ont été exposés à 80 ppm (100 mg.m-3) de NO pendant 4 minutes, une semaine après avoir été sensibilisés à la métacholine (Sanna et al., 1994). Ce protocole a permis d'évaluer l'effet du NO au niveau de la résistance pulmonaire chez des individus présentant des bronchospasmes ou une bronchoconstriction. L'exposition à 80 ppm (100 mg.m-3) de NO a provoqué chez les volontaires une bronchodilatation rapide.

Enfin, les altérations du système cardiovasculaire ont également été étudiées. Les effets observés restent mineurs pour des expositions courtes (5 à 10 minutes) à des concentrations élevées (20 à 40 ppm (25 à 50 mg.m-3)).

Une exposition à 40 ppm (50 mg.m-3) de NO pendant 5 minutes a été effectuée chez des volontaires sains ou présentant soit une hypertension pulmonaire, soit des troubles cardiaques (Pepke-Zaba et al., 1991). Aucun signe clinique n'a été enregistré chez les individus, quel que soit leur état de santé. La résistance vasculaire pulmonaire s'est révélée significativement réduite chez les patients avec une hypertension pulmonaire ou des troubles cardiaques. Toutefois, la résistance vasculaire systémique n'a pas été modifiée par l'exposition, quelle que soit la catégorie de volontaires.

L'impact du NO sur la fonction cardiaque gauche a été évalué chez 11 sujets sains âgés de 50 à 60 ans (Hayward et al., 1997). Des expositions de 10 minutes ont été effectuées à la concentration de 20 ppm (25 mg.m-3) de NO. A cette concentration, aucune altération des fonctions cardiaques gauches n'a été mise en évidence chez des individus sains.

La concentration de NO de 6 000 µg.m-3 (5 ppm) inhalées pendant 10 minutes peuvent induire une vasodilatation de la circulation pulmonaire sans altération de la circulation générale (Adnot et al., 1993).

Aucune donnée n’a été identifiée.

Aucune donnée n’a été identifiée.

La CL50 du NO est de 320 ppm (394 mg.m-3) (8 heures) chez la souris (Pflesser, 1935) et de 315 ppm (394 µg.m-3)(15 minutes) chez le lapin (Carson et al., 1962).

Les principaux effets observés sont une augmentation du temps de saignement dose-dépendante chez le lapin exposé pendant 15 minutes à des concentrations de 30 ou 300 ppm (37,5 ou 374 mg.m-3) (Hogman et al., 1994), une diminution de la résistance des voies aériennes chez le cobaye exposé à 300 ppm (374 mg.m-3) pendant 6 minutes (Dupuy et al., 1992), une altération de la motricité et des réponses au test de stimulation électrique chez le rat exposé à 50 ppm (62,5 mg.m-3) pendant 180 minutes (Groll-Knapp et al., 1988) et une méthémoglobinémie significative chez la souris exposée à 40-80 ppm (50-100 mg.m-3) pendant 1 heure (Oda et al., 1980).

Aucune donnée n’a été identifiée

Aucune donnée n’a été identifiée

Chez l’animal, les oxydes d’azote sont de puissants irritants respiratoires capables d’entraîner de graves lésions pulmonaires (vasodilatation artérielle pulmonaire, bronchodilation, œdème pulmonaire). Il n’existe pas de différence de sensibilité importante entre les espèces.

Toxicité à doses répétées

Lors d’exposition chronique au NO les effets pulmonaires rapportés sont semblables à ceux décrits pour le NO2. Cependant les niveaux de NO nécessaires pour induire des effets similaires sont plus élevés (Mercer et al., 1995).

Des souris exposées à 12 270 µg.m-3 (10 ppm) de NO 2 h/j, 5 j/sem pendant 30 semaines présentent des altérations du système immunitaire (Holt et al., 1979).

Des souris exposées pendant 6,5 mois à une concentration de 12 300 µg.m-3 (10 ppm) de NO présentent une augmentation du nombre de leucocytes, une diminution proportionnelle des polynucléaires et une altération de la morphologie des érythrocytes, du poids de la rate et de la bilirubine (Oda et al., 1976).

Le NO serait antitumorigène et inhiberait la prolifération des cellules T au niveau de la rate des rats (Fu et Blankenhorn, 1992).

Chez l’animal, les effets d’une exposition au NO sont des altérations du système immunitaire, du foie et des poumons (diminution de la mécanique ventilatoire, effets sur la morphologie des poumons).

Le NO n'augmente pas le taux de leucémies ou d'adénomes pulmonaires chez la souris exposée par inhalation à 2,4 ppm ou 4,58 mg.m-3 toute la durée de la vie (Oda et al., 1980 ; INRS, 2006).

Les rares études disponibles ne permettent pas de conclure même si les résultats disponibles ne semblent pas en faveur d’un effet cancérogène.

Le NO présente des résultats mutagènes in vitro qui ne sont pas retrouvés in vivo.

Le NO est mutagène pour les souches TA100 de Salmonella typhimurium (l'effet est potentialisé par une exposition simultanée au NO2 et diminué par les antioxydants) et pour les fibroblastes de hamster chinois (lignée Don) ; aucun effet sur la réparation de l'ADN n'a été observé. Dans les cellules V79 de hamster chinois, il n'a pas d'influence sur la viabilité et n'induit aucune lésion détectable de l'ADN à des concentrations allant jusqu'à 940 mg.m-3 pendant 30 min (INRS, 2006).

A notre connaissance, il n’existe pas de donnée disponible.

A notre connaissance, il n’existe pas de donnée disponible.

Valeurs accidentelles

Le rapport de valeurs seuils de toxicité aiguë françaises est accessible dans la rubrique « Archives ». L’intégralité des rapports de valeurs seuils de toxicité aiguë françaises actuellement en vigueur est consultable dans le tableau des VSTAF.

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Valeurs réglementaires

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Introduction

L'objectif de cette section est d'estimer les effets à long terme sur la faune et la flore, les résultats nécessaires à cette évaluation sont présentés. Lorsqu'un nombre suffisant de résultats d'écotoxicité chronique est disponible, les résultats d'écotoxicité aiguë ne sont pas fournis. Lorsque l'écotoxicité chronique n’est pas suffisamment connue, les résultats d'écotoxicité aiguë sont présentés et peuvent servir de base pour l'extrapolation des effets à long terme.

Dangers

Aucun résultat d'essai d'écotoxicité aiguë et chronique sur organisme aquatique n'a pu être relevé dans la littérature.

Aucun résultat d'essai d'écotoxicité aiguë et chronique sur organisme terrestre n'a pu être relevé dans la littérature.

Documents

PDF
10102-43-9 -- Monoxyde d'azote -- FDTE
Publié le 29/09/2011
PDF
10102-43-9 -- Monoxyde d'azote -- VSTAF-Rapp
Publié le 31/10/2023
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10102-43-9 -- Monoxyde d'azote -- VSTAF
Publié le 24/10/2008