Identification

Numero CAS

42576-02-3

Nom scientifique (FR)

Bifenox

Nom scientifique (EN)

methyl 5-(2,4-dichlorophenoxy)-2-nitrobenzoate

Autres dénominations scientifiques (Autre langues)

2,4-dichlorophenyl 3-(methoxycarbonyl)-4-nitrophenyl ether ; 5-(2,4-Dichlorophenoxy)-2-nitrobenzoic acid methyl ester ; Benzoic acid, 5-(2,4-dichlorophenoxy)-2-nitro-, methyl ester ; methyl 5-(2,4-dichlorophenoxy)-2-nitrobenzoate

Code EC

255-894-7

Code SANDRE

1119

Numéro CIPAC

-

Formule chimique brute

\(\ce{ C14H9Cl2NO5 }\)

Code InChlKey

SUSRORUBZHMPCO-UHFFFAOYSA-N

Code SMILES

COC(=O)c2cc(Oc1ccc(Cl)cc1Cl)ccc2N(=O)=O

Généralités

Poids moléculaire

342.14 g/mol

Tableau des paramètres

Tableau des paramètres
Nom de valeur Valeur Température Pression Granulométrie Humidité Norme / Ligne directrice Méthode Commentaire Source
Hydrosolubilité <0.1 mg.L-1
20°C, pH = 4
UE (2011) p.13
Pression de vapeur 4.74e-08 Pa
20°C
UE (2011) p.13
Constante de Henry >0.000162 Pa.m3.mol-1 UE (2011) p.13
Coefficient de partage octanol/eau (Log Kow) 3.64 - UE (2011) p.13
Coefficient de partage octanol/eau (Log Kow) 4.48 - Expérimentation FOOTPRINT
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Bibliographie

Matrices

Milieu terrestre

Tableau des paramètres
Nom de valeur Valeur Température Pression Granulométrie Humidité Norme / Ligne directrice Méthode Commentaire Source
Coefficient de partage carbone organique/Eau (Koc) 7600 L.kg-1 Expérimentation FOOTPRINT
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Persistance

Dégradabilité abiotique

Tableau des paramètres
Nom de valeur Valeur Température Pression Granulométrie Humidité Norme / Ligne directrice Méthode Commentaire Source
Hydrolyse 265 j
25°C, pH = 7
UE (2011) p.13
Hydrolyse 4 j
25°C, pH = 9
UE (2011) p.13
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Bioaccumulation

Organismes aquatiques

Organismes aquatiques
Nom Espèce Valeur Niveau trophique Taxon Matrice Stade de vie Effet Effet détaillé Durée d'exposition Méthode Norme / Ligne directrice Commentaire Source
Bioaccumulation BCF 1500 - UE (2011) p.13
Bioaccumulation BCF 419.7 - Calcul US EPA (2011)
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Bibliographie

Valeurs de référence

Autres valeurs des organismes reconnus

Autres valeurs des organismes reconnus
Nom Valeur Source Commentaire Effet critique retenu Etat du statut Durée d'exposition Milieu Source d'exposition Facteur Contexte de gestion Age-Dependent Adjustments Factors ADAF - Tranche d'âge ADAF - Valeur ADAF - URL
ARfD 0,5 mg.kg-1pc AGRITOX (2022) Final Eau
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Bibliographie

Dangers

Valeurs de danger

Valeurs de danger
Nom Espèce Valeur Niveau trophique Taxon Matrice Stade de vie Effet Effet détaillé Durée d'exposition Méthode Norme / Ligne directrice Commentaire Source
CL/CE50 0.00019 mg.L-1 Algue UE (2011) p.13
CL/CE50 0.66 mg.L-1 Invertebré UE (2011) p.13
CL/CE50 0.67 mg.L-1 Poisson UE (2011) p.13
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Valeurs écotoxicologiques

Valeurs réglementaires

Valeurs réglementaires
Nom Valeur Matrice Cible Effet critique retenu Durée d'exposition Facteur Commentaire Etat du statut Valeur retenue par l'INERIS Année Source
MAC 0.04 µg.L-1 Eau douce Non UE (2013)
MAC 0.004 µg.L-1 Eau marine Non UE (2013)
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Bibliographie

Introduction

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Le bifénox est une substance utilisée exclusivement dans le domaine agricole en tant qu'herbicide destiné aux cultures de blé, d'orge, de seigle, d'avoine et de triticale. Le bifénox n'a pas de classification et d'étiquetage harmonisé au regard du règlement CLP, mais cette substance est suspectée d'être carcinogène, mutagène, toxique pour la reproduction, sensibilisante cutanée, persistante dans l'environnement, et dangereuse pour le milieu aquatique.

Le bifénox fait partie de la liste des substances prioritaires de la Directive Cadre Eau (DCE) avec une Norme de Qualité Environnementale (NQE) (exprimée en moyenne annuelle) de 0,012µg.l-1. De plus ses rejets dans les eaux font l'objet d'une surveillance avec des seuils d'émissions établis pour certaines installations classées (ICPE).

Les volumes de vente de bifénox en France sont en baisse depuis 2011 et s'élevaient à 18 tonnes en 2016 ce qui représentait moins de 0,1% des ventes totales d'herbicides en France. Aucune donnée n'a été trouvée sur la présence de ce composé dans l'air ou dans les sols et sa présence est rare dans les eaux de surface ainsi que dans les eaux souterraines. La substitution du bifénox passe par le recours soit à d'autres produits phytosanitaires (dont les impacts sur l'environnement n'ont pas été étudiés dans cette fiche), soit à des techniques mécaniques de désherbage.

Bifenox is a substance used exclusively in agriculture as herbicide for wheat, barley, rye, oats and triticale. Bifenox has no classification and harmonized labeling under the CLP Regulation, but it is suspected to be carcinogenic, mutagenic, toxic for reproduction, persistent in the environment, sensitizing to the skin, and hazardous for the aquatic environment.

Bifenox is on the list of priority substances of the Water Framework Directive (WFD) with an annual average Environmental Quality Standard (EQS) of 0.012μg / l. In addition, its emission is monitored in France: there are discharges thresholds limit applicable to French classified installations for environmental protection (ICPE).

Sales of bifenox in France have been declining since 2011 and amounted to 18 tonnes in 2016, representing less than 0.1% of total herbicide sales in France.

No data were found on the presence of this compound in air or soil and its occurrence is rare in surface water as well as in groundwater.

Substitution of bifenox involves the use of other plant protection products (whose environmental impacts have not been studied in this report), or mechanical weeding techniques.

Tableaux de synthèse

Généralités

Généralités
CAS 42576-02-3
SANDRE 1119
Usages principaux

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Herbicide

Substance prioritaire dans le domaine de l’eau (DCE) oui
Substance soumise à autorisation dans Reach non
Substance soumise à restriction dans Reach non
Substance extrêmement préoccupante (SVHC) non
Réglementations

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Les paragraphes ci-après présentent de façon non-exhaustive les principaux textes en vigueur à la date de la rédaction de cette fiche, encadrant la fabrication, les usages et les émissions du bifénox.

Le bifénox fait partie de l'inventaire établi par l'ECHA des substances susceptibles de répondre aux critères de l'annexe III du règlement REACH listant les substances dont on prévoit qu'elles pourraient être en mesure de remplir les critères de classification en catégorie 1A ou 1B, en tant que cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction. Le bifénox est inscrit à l'inventaire des substances susceptibles de répondre aux critères de l'annexe III car il est suspecté d'être carcinogène, mutagène et toxique pour la reproduction (ECHA, 2018).

La Directive Cadre sur l'Eau, ou DCE (2000/60/EC)1 établit une politique communautaire pour la gestion des eaux intérieures de surface, des eaux souterraines, des eaux de transition (eaux estuariennes) et des eaux côtières, afin de prévenir et de réduire leur pollution. En 2013, le bifénox a été ajouté à la liste des 33 substances prioritaires dans le domaine de l'eau citées dans la DCE. De ce fait, la concentration en bifénox est un des paramètres permettant d'évaluer l'état physico-chimique des eaux de surface en Europe : pour qu'une eau de surface soit considérée en « bon état » physico-chimique, il faut (entre autres) que la concentration en bifénox ne dépasse pas les normes de qualité environnementale (NQE), celles-ci étant détaillées dans le paragraphe 1.2.3.2 (les normes de qualité environnementale devraient être respectées au plus tard avant la fin 2027).

Le bifénox fait partie de la liste des substances actives dont l'incorporation est autorisée dans les produits phytopharmaceutiques2 (avec toutefois une date d'expiration de l'inscription proche de la date de rédaction de cette fiche, car fixée au 31 décembre 2018).

[1] DIRECTIVE 2013/39/UE DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL du 12 août 2013 modifiant lesdirectives 2000/60/CE et 2008/105/CE en ce qui concerne les substances prioritaires pour lapolitique dans le domaine de l'eau

[2] Arrêté du 14/04/98 établissant la liste des substances actives dont l'incorporation est autoriséedans les produits phytopharmaceutiques

Valeurs et normes appliquées en France

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Le bifénox ne fait pas partie des substances à surveiller selon l'arrêté du 31 janvier 20083 relatif au registre et à la déclaration annuelle des émissions polluantes et des déchets. En revanche, des valeurs limites d'émission (VLE) de bifénox ont été fixées pour diverses installations, ces dernières ainsi que les VLE correspondantes sont listées dans le Tableau 2 ci-dessous.

[3] Les installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE) soumises aux régimes d'autorisation et d'enregistrement, ainsi que les stations de traitement des eaux usées (STEU) doivent faire une déclaration au registre français des émissions polluantes lorsque qu'une substance à surveiller est rejetée dans l'eau ou dans l'air dans des quantités supérieures aux seuils établis par l'arrêté du 31 janvier 2008 relatif au registre et à la déclaration annuelle des émissions polluantes et des déchets.

Tableau 2. Valeurs limites d'émission (VLE) du bifénox.

Le bifénox fait partie des substances utilisées pour l'évaluation de l'état chimique des eaux4 . Le Tableau 3 ci-dessous récapitule les NQE correspondantes.

[4] Arrêté du 27/07/18 modifiant l'arrêté du 25 janvier 2010 relatif aux méthodes et critères d'évaluation de l'état écologique, de l'état chimique et du potentiel écologique des eaux de surfacepris en application des articles R. 212-10, R. 212-11 et R. 212-18 du code de l'environnement

Tableau 3. Normes de Qualité Environnementale (NQE) du bifénox

Lors de la rédaction de cette fiche, aucune limite d'exposition professionnelle au bifénox dans l'air des lieux de travail n'a été identifiée en France.

Le code de la santé publique édicte les dispositions réglementaires en matière d'eau potable, en application des directives européennes 98/83/CE et 75/440/CEE. Pour les produits phytosanitaires, des limites de qualité sont fixées dans les eaux brutes et dans l'eau au robinet du consommateur. Précisons que, pour la plupart des substances, ces valeurs ne sont pas spécifiques mais sont communes à la quasi-totalité des produits phytopharmaceutiques.

Le Tableau 4 suivant reprend les concentrations limites en bifénox pour les eaux destinées à la consommation humaine issues de l'arrêté du 11/01/075 .

[5] Arrêté du 11/01/07 relatif aux limites et références de qualité des eaux brutes et des eaux destinéesà la consommation humaine mentionnées aux articles R. 1321-2, R. 1321-3, R. 1321-7 et R. 1321-38du code de la santé publique

Tableau 4. Concentrations limites en bifénox pour les eaux destinées à la consommation humaine

*Au-delà de ces concentrations, l'eau brute ne peut pas être utilisée pour produire de l'eau potable (sauf autorisation exceptionnelle).

L'arrêté du 11 janvier 20076 relatif au contrôle sanitaire des eaux approvisionnant les réseaux de distribution d'eau potable stipule que pour les eaux douces superficielles, dont le débit prélevé est supérieur ou égal à 100 m³ par jour en moyenne, le bifénox est recherché, sur une année civile, tous les six ans. Dès lors que le bifénox est détecté au cours d'une année, sa recherche est reconduite l'année suivante.

Le bifénox n'est pas cité dans la liste des substances dangereuses de l'arrêté du 17 juillet 2009 relatif aux mesures de prévention ou de limitation des introductions de polluants dans les eaux souterraines7 .

Selon l'arrêté du 25 janvier 2010 établissant le programme de surveillance de l'état des eaux en application de l'article R. 212-22 du code de l'environnement8 , le bifénox fait partie des substances de l'état chimique devant être surveillées dans les eaux de surface.

[6] Arrêté du 11 janvier 2007 relatif au programme de prélèvements et d'analyses du contrôle sanitairepour les eaux fournies par un réseau de distribution, pris en application des articles R. 1321-10, R.1321-15 et R. 1321-16 du code de la santé publique

[7] Arrêté du 17 juillet 2009 relatif aux mesures de prévention ou de limitation des introductions depolluants dans les eaux souterraines

[8] Arrêté du 25 janvier 2010 établissant le programme de surveillance de l'état des eaux enapplication de l'article R. 212-22 du code de l'environnement

Une limite de concentration (comprise entre 0,01 mg/kg et 0,05 mg/kg selon les cas) s'applique à un grand nombre de produits agricoles dans l'Union Européenne : des légumes, des fruits, des céréales, des viandes porcines, bovines, ovines… (Commission Européenne, 2018).

Le bifénox ne figure pas dans la liste de produits chimiques devant faire l'objet de mesures de surveillance prioritaires9 au titre de la convention OSPAR (ou « Convention pour la protection du milieu marin de l'Atlantique du Nord-Est »).

Le bifénox ne fait pas partie de la liste des produits chimiques soumis à la « procédure de consentement préalable en connaissance de cause »10 de la convention de Rotterdam (sur la procédure de consentement préalable en connaissance de cause applicable à certains produits chimiques et pesticides dangereux qui font l'objet d'un commerce international).

Volume de production

Volume de production
France

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PAS D'INFORMATION

UE

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PAS D'INFORMATION

Monde

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PAS D'INFORMATION

Consommation

Consommation
Volume de consommation en France

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18

t.an-1
(2016)

Présence dans l'environnement

Présence dans l'environnement
Eaux de surface

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Très faible présence dans les eaux : entre 2015 et 2017, 56 524 mesures de bifénox ont été effectuées dans les eaux de surface en France, 0,05 % (soit 27 mesures) ont revélé des concentrations superieures a la limite de quantification (comprise entre 0,004 et 0,02 µg.l-1) et la concentration maximale s'élève à 0,14µg.l-1.

Très faible présence dans les matrices solides : sur les 1 691 mesures de bifénox effectuées sur matrices solides entre 2015 et 2017 en France, un seul échantillon (ce qui représente 0,06% de la totalité des mesures) présente une concentration supérieure à la limite de quantification : celle-ci s'élève à 131 µg/kg (de matière sèche).

NQE – Moyenne annuelle = 0,012µg.l-1

NQE – Concentration maximale admissible = 0,04µg.l-1

Eaux souterraines

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Très faible présence dans les eaux souterraines : sur les 34 731 mesures de bifénox effectuées sur des eaux souterraines entre 2015 et 2017 en France, un seul échantillon présente une concentration quantifiable s'élèvant à 0,025 µg.l-1.

Air

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Inconnue

Sols

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Inconnue

Production et utilisation

Production et ventes

Données économiques

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Très peu de données économiques au sujet du bifénox sont disponibles.

En 2011 le rapport technique d'évaluation de l'impact du bifénox de la Commission Européenne estimait qu'il existait en Europe un seul producteur de bifénox: l'entreprise Bayer Crop Science (avec potentiellement un site de production en France) (Commission Européenne, 2011).

En 2018, le coût moyen d'un traitement phytosanitaire à base de bifénox est compris entre 44 et 83€ par hectare (ARVALIS, 2016; ADAMA, 2018).

Selon la BNV-d11 , les ventes de bifénox ont chuté de 87% en France de façon quasi-régulière entre 2011 et 2016, passant de 147 tonnes en 2011 à 18 tonnes en 2016. Ceci pourrait s'expliquer par le fait qu'une grande partie des produits phytosanitaires comportant du bifénox en 2011 ont progressivement été interdits et peu de nouveaux herbicides contenant du bifénox ont été mis sur le marché par la suite. Le Tableau 8 ci-dessous présente l'évolution des ventes de bifénox en France entre 2011 et 2016 illustrée par la Figure 1 qui suit.

Notons qu'en 2016, le bifénox était au 70e rang des ventes françaises de substances actives utilisées pour la formulation d'herbicides et représentait de l'ordre de 0,06 % en masse de ces ventes.

C'est en région Midi-Pyrénées que les ventes de bifénox ont été les plus importantes en France en 2016 avec 6,4 tonnes, ce qui représente 35% des ventes de bifénox en France sur cette période, viennent ensuite la région Languedoc-Roussillon avec 2,8 tonnes (soit 15% des ventes) et la région Poitou-Charentes avec 2,4 tonnes (soit 13% des ventes françaises).

[11] Mise en place en 2009, la BNV-d (Banque nationale des ventes de produits phytosanitaires pour les distributeurs ) est la base de données qui rassemble les informations déclarées par les distributeurs de produits phytosanitaires pour la collecte de la redevance pour pollutions diffuses. Cette redevance répond aux exigences de la loi sur l'eau de décembre 2006. Les données utilisées ici ont été extraites en octobre 2018. https://bnvd.ineris.fr/

Tableau 8. Ventes de bifénox en France entre 2011 et 2016

Figure 1. Evolution des ventes de bifénox en France entre 2011 et 2016

Procédés de production

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Aucune donnée sur le procédé de production du bifénox n'a été trouvée dans le cadre de cette étude.

Noms commerciaux

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Il existe sur le marché différents produits phytosanitaires comportant du bifénox associé à d'autres herbicides (mécoprop-P, chlortoluron, bentazone), le Tableau 7 ci-dessous les récapitule.

Tableau 7. Noms commerciaux des herbicides comportant du bifénox (E-Phy, 2018)

Utilisations

UTILISATIONS

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L'index phytosanitaire ACTA 2017 confirme que le bifénox n'est pas commercialisé seul mais en association avec d'autres substances actives (telles que le mécoprop-P, le chlortoluron ou le bentazone) et que son utilisation comme herbicide est destinée à la culture du blé, de l'orge, du seigle, de l'avoine et de la triticale.

Rejets dans l’environnement

Sources naturelles

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Le bifénox est une substance d'origine anthropique : il n'y a donc pas de source naturelle pour ce produit phytosanitaire.

Sources non-intentionelles

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Le bifénox n'est (ou n'a été) employé que pour ses propriétés phytosanitaires : il n'y a donc pas de source non-intentionnelle de cette substance dans l'environnement (en dehors de celles résultant d'éventuels accidents, ou erreur de manipulation, dosage, fuites, …).

Émissions anthropiques totales

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Aucune donnée sur les émissions anthropiques totales n'a été trouvée dans le cadre de cette étude.

Rejets dans l'environnement

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Pour le bifénox, aucune source naturelle n'a été identifiée lors de cette étude. Les rejets dans l'environnement sont donc localisés aux zones d'utilisation de cette substance et potentiellement, mais dans une bien moindre mesure, aux sites de formulation, d'empaquetage et/ou de stockage, et au transport. Les produits agricoles et agroalimentaires (notamment importés depuis des zones hors l'Union Européenne) peuvent aussi être de faibles sources d'émission de bifénox dans l'environnement. Toutefois une limite de concentration (de 0,01 mg/kg à 0,05 mg/kg selon les cas) s'applique à un grand nombre de produits agricoles dans l'Union Européenne : des légumes, des fruits, des céréales, des viandes porcines, bovines, ovines… (cf. paragraphe 1.2.4.3).

Pollutions historiques et accidentelles

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Aucune donnée sur des pollutions historiques ou accidentelles n'a été trouvée dans le cadre de cette étude.

Présence environnementale

Atmosphère

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En se référant à la constante d'Henry du bifénox (de 1,62.10-4 Pa.m3.mol-1 à 25°C), à la pression de vapeur (4,7 x 10-8Pa à 20°C), à la DT50 du bifénox dans l'air calculée selon la méthode d'Atkinson (12 heures), le bifénox présente un risque de transport atmosphérique sur de longues distances considéré comme négligeable (ANSES, 2013).

Aucune donnée sur la présence de bifénox dans l'atmosphère n'a été trouvée dans le cadre de cette étude.

Aquatique

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En se référant à la donnée de solubilité du bifénox dans l'eau (de 0,1 mg.l-1 à 20°C) et aux éléments interprétatifs fournis par la base PPDB, le bifénox est faiblement soluble dans l'eau (University of Hertfordshire).

Selon l'ANSES, le bifénox n'est pas facilement biodégradable et est stable par hydrolyse à pH 4 et 7. A pH 9, sa dégradation conduit à la formation d'un métabolite majeur : le bifénox acide (CAS 53774-07-5).

Le bifénox est dégradé par photolyse en un métabolite majeur, le 2,4-dichlorophénol (CAS 120-83-2).

En système eau-sédiment, le bifénox migre rapidement de la phase aqueuse vers les sédiments. Il est également dégradé en deux métabolites majeurs : l'aminobifénox, fortement adsorbé sur le sédiment, et l'acide aminobifénox (ANSES, 2013).

La base de données Naïades recense 56 524 mesures de bifénox dans les eaux de surface en France entre 2015 et 2017. Parmi ces mesures, 27 (soit 0,05%) présentent des concentrations de bifénox supérieures à la limite de quantification comprise entre 0,004 et 0,02 µg.l-1. La concentration médiane en bifénox des échantillons dont la concentration est quantifiable s'élève à 0,021 µg.l-1, donc supérieure à la NQE de 0,012 µg.l-1. Quant à la concentration maximale en bifénox, elle s'élève à 0,14 µg.l-1 (pour rappel la concentration maximale admissible s'élève à 0,04 µg.l-1) et correspond à un prélèvement effectué dans un cours d'eau de la région Grand Est. Les prélèvements correspondant aux 3 mesures maximales de bifénox se situent dans les régions Grand Est, Ile de France et Occitanie.

Sur les 1691 mesures de bifénox effectuées sur matrices solides entre 2015 et 2017 en France et accessibles dans la base Naïades, 1 seul échantillon (ce qui représente 0,06% de la totalité des mesures) provenant de la région Centre-Val de Loire présente une concentration supérieure à la limite de quantification de 5 µg/kg, celle-ci s'élève à 131 µg/kg (de matière sèche).

Des recherches dans la base de données Naïades sur les métabolites les plus probablement formés dans le milieu aquatique, à savoir le 2,4-dichlorophénol et l'acide bifénox n'ont pas permis de mettre en évidence une présence importante de ces derniers dans ce milieu :

[12] McCall P.J., Laskowski D.A., Swann R.L., Dishburger H.J. (1981), Measurement of sorption coefficients of organic chemicals and their use in environmental fate analysis, In: Test protocols for environmental fate and movement of toxicants, Association of Official Analytical Chemists (AOAC), Arington , Va., USA.

  • les niveaux de concentration du 2,4-dichlorophénol sont du même ordre de grandeur que ceux du bifénox : respectivement 0,07% et 1% des mesures dans les eaux de surface et dans les échantillons solides sont supérieures à la limite de quantification avec respectivement des concentrations maximales de 0,13µg.l-1 et 3,28µg/kg ;
  • l'acide bifénox n'a pas été quantifié.

Terrestre

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Selon la classification de McCall12 , le bifénox est considéré comme faiblement mobile à immobile dans le sol.

En conditions contrôlées aérobies, le bifénox n'est pas stable, il se dégrade majoritairement en bifénox acide (CAS 53774-07-5), une substance considérée comme fortement mobile. En conditions anaérobies, le bifénox se dégrade en deux nouveaux métabolites, non observés en conditions aérobies : l'aminobifénox (faiblement mobile à immobile dans le sol) et l'acide aminobifénox (moyennement à faiblement mobile).

Le bifénox n'est pas facilement biodégradable.

La photodégradation n'est pas considérée comme une voie significative de dissipation du bifénox dans les sols (ANSES, 2013).

Les données recensées dans la base de données ADES entre 2015 et 2017 concernant le suivi de la qualité des eaux souterraines présentent, sur un total de 34 731, une seule concentration en bifénox (s'élevant à 0,025 µg.l-1) supérieure à la limite de quantification.

Les mesures de 2,4-dichlorophénol (un des métabolites du bifénox) disponibles dans la base de données ADES sont quantifiables dans 5% des échantillons aqueux et leur concentration maximale s'élève à 1,52µg.l-1.

Perspectives de réduction

Réduction des rejets

REDUCTION DES EMISSIONS DE BIFENOX

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En plein champ, les eaux de ruissellement ne sont généralement pas récupérées : aucun traitement n'est donc envisageable.

Néanmoins, la mise en œuvre de bonnes pratiques de pulvérisation permet de réduire les dérives atmosphériques et au sol {Jérome ATTARD, #16} : il s'agit par exemple d'effectuer les traitements dans les meilleures conditions de température, d'hygrométrie, de vent… Lorsque des risques de ruissellement existent sur une parcelle (dans le cas d'une parcelle en pente par exemple), il est recommandé de mettre en place une bande enherbée ou une haie permettant de faire obstacle au ruissellement.

D'un point de vue technique, il est aussi possible de réduire la production de gouttelettes propices à la dérive en utilisant des buses adaptées et en minimisant la pression de pulvérisation.

Alternatives aux usages

ALTERNATIVES AUX USAGES DE BIFENOX

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Des traitements équivalents aux traitements à base de bifénox ayant recours à d'autres produits phytosanitaires peuvent être proposés, les correspondances sont listées, par exemple, dans l'index phytosanitaire (publication ACTA remise à jour annuellement). Il conviendra avant d'opter pour une alternative de s'assurer que ses risques sont moindres que ceux du bifénox.

A titre d'exemple, le traitement à base de bifénox des cultures d'avoine de printemps pour lutter contre les dicotylédones annuelles peut être remplacé par un traitement comportant un des herbicides listés dans le Tableau 9.

Tableau 9. Herbicides pour le traitement des cultures d'avoine de printemps afin de lutter contre les dicotylédones annuelles

D'autre part, d'autres stratégies de désherbage des cultures peuvent également être mises en œuvre en remplacement ou bien en complément des traitements phytosanitaires : l'ITAB13 préconise par exemple l'utilisation de la herse étrille, de la houe rotative ou de la bineuse sur les cultures de blé tendre d'hiver (ITAB, 2012).

[13] ITAB : Institut Technique de l'Agriculture Biologique

Conclusion

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La présence de bifénox dans les eaux de surface (matrice solide comprise) et souterraines est peu fréquente au vu des résultats d'analyse collectés en France, mais certains de ses métabolites (bifénox acide) ne sont pas recherchés dans les eaux.

Les ventes de produits contenant du bifénox sont en forte baisse depuis 2011, et les produits commercialisés en contenant sont désormais peu nombreux.

Il semblerait qu'il soit possible de réduire les émissions de bifénox pour la majeure partie de ses utilisations via une démarche de substitution ou via des techniques alternatives de désherbage. Du point de vue de la protection de l'environnement et de la santé, les bénéfices apportés par les substituts phytosanitaires sont cependant à confirmer.

Documents

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42576-02-3 -- Bifenox -- FTE
Publié le 21/12/2018