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Beryllium (7440-41-7)
Informations générales
Dernière vérification le 29/03/2024
Identification
Numero CAS
7440-41-7
Nom scientifique (FR)
Beryllium
Nom scientifique (EN)
Code EC
231-150-7
Code SANDRE
1377
Numéro CIPAC
-
Formule chimique brute
\(\ce{ Be }\)
Code InChlKey
Code SMILES
[Be]
Familles
Familles chimiques
Classification CLP
Type de classification
Harmonisée
ATP insertion
CLP00
Description de la classification
Classification harmonisée selon réglement 1272/2008 ou CLP
Mention du danger - Code | H301 |
---|---|
Mention du danger - Texte | Toxique en cas d'ingestion |
Classe(s) de dangers | Toxicité aiguë |
Libellé UE du danger | - |
Mention du danger - Code | H330 |
---|---|
Mention du danger - Texte | Mortel par inhalation |
Classe(s) de dangers | Toxicité aiguë |
Libellé UE du danger | - |
Limites de concentration spécifique | - |
Facteur M | - |
Estimation de toxicité aigüe | - |
Mention du danger - Code | H315 |
---|---|
Mention du danger - Texte | Provoque une irritation cutanée |
Classe(s) de dangers | Corrosion / Irritation cutanée |
Libellé UE du danger | - |
Mention du danger - Code | H319 |
---|---|
Mention du danger - Texte | Provoque une sévère irritation des yeux |
Classe(s) de dangers | Lésions oculaires graves/irritation oculaire |
Libellé UE du danger | - |
Mention du danger - Code | H317 |
---|---|
Mention du danger - Texte | Peut provoquer une allergie cutanée |
Classe(s) de dangers | Sensibilisation respiratoire/cutanée |
Libellé UE du danger | - |
Mention du danger - Code | H335 |
---|---|
Mention du danger - Texte | Peut irriter les voies respiratoires |
Classe(s) de dangers | Toxicité spécifique pour certains organs cibles (exposition unique) |
Libellé UE du danger | - |
Limites de concentration spécifique | - |
Facteur M | - |
Estimation de toxicité aigüe | - |
Mention du danger - Code | H372 |
---|---|
Mention du danger - Texte | Risque avéré d'effets graves pour les organes (indiquer tous les organes affectés, s'ils sont connus) à la suite d'expositions répétées ou d'une exposition prolongée (indiquer la voie d'exposition s'il est formellement prouvé qu'aucune autre voie d'exposition ne conduit au même danger) |
Classe(s) de dangers | Toxicité spécifique pour certains organs cibles (exposition répétée) |
Libellé UE du danger | - |
Mention du danger - Code | H350i |
---|---|
Mention du danger - Texte | Peut provoquer le cancer par inhalation. |
Classe(s) de dangers | Cancerogénicité |
Libellé UE du danger | - |
Limites de concentration spécifique | - |
Facteur M | - |
Estimation de toxicité aigüe | - |
Physico-Chimie
Dernière vérification le 29/03/2024
Généralités
Poids moléculaire
9.01 g/mol
Tableau des paramètres
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Bibliographie
Comportement et devenir dans les milieux
Dernière vérification le 29/03/2024
Matrices
Milieu eau douce
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Milieu terrestre
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Bioaccumulation
Organismes aquatiques
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Bibliographie
Toxicologie
Dernière vérification le 14/10/2024
Toxicité à doses répétées
Effets cancérigènes
Généralités
FDTE/VTR Importer Pour les dérivés du béryllium, la classification harmonisée de l’Union européenne concernant la cancérogénicité et la mutagénicité est rapportée ci-après : - oxyde de béryllium (1304-56-9) : Carc. 1B, H350i. - composés de béryllium à l'exception des silicates doubles d'aluminium et de béryllium : Carc. 1B, H350i. Le béryllium et ses composés sont classés cancérogènes de catégorie 1 par l’IARC (IARC, 2012) et cancérogènes de catégorie B1 par l’US EPA. Ainsi, les différentes classifications considèrent le béryllium et ses dérivés comme des cancérogènes. Une lecture rapide des résultats des études de génotoxicité semble montrer que les différents composés du béryllium ne sont pas mutagènes sur bactéries mais que certains d’entre eux seraient mutagènes et clastogènes sur cellules de mammifères in vitro. Ces résultats ne seraient pas confirmés par deux études réalisées in vivo. Toutefois, en l’absence d’études complémentaires, le béryllium et ses composés sont considérés comme étant des substances sans seuil d’effet.
Classifications
Organisme | Classification | Année |
---|---|---|
UE | FDTE/VTR Importer Carc. 1B | 2008 |
IARC | FDTE/VTR Importer catégorie 1 | 2012 |
US EPA | FDTE/VTR Importer Catégorie B1 | 1998 |
Valeurs accidentelles
Valeurs seuils de toxicité aigüe françaises
Le rapport de valeurs seuils de toxicité aiguë françaises est accessible dans la rubrique « Archives ». L’intégralité des rapports de valeurs seuils de toxicité aiguë françaises actuellement en vigueur est consultable dans le tableau des VSTAF.
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Autres seuils accidentels
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Valeurs réglementaires
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Valeurs de référence
Introduction
FDTE/VTR Importer Description de la construction des VTR et choix de VTR
Le fondement scientifique des VTR, c'est-à-dire les études, les effets critiques ainsi que le raisonnement qui ont conduit à la fixation de des valeurs toxicologiques de référence, sont analysés en se basant sur la méthodologie de réalisation du choix approfondi de VTR de l’Ineris. Un choix parmi les différentes valeurs disponibles est proposé pour chacune des voies d’exposition, des durées d’exposition chronique avec seuil et sans seuil. Une qualification de la confiance en la VTR retenue est proposée par l’Ineris pour chaque VTR retenue à l’issue de la sélection.
Description des études sources pour les VTR
Dans cette section, les études ayant servi de base aux VTR élaborées par les différents organismes sont détaillées.
Pour la voie orale
Une seule étude a été utilisée par les différents organismes pour l’élaboration de VTR chronique par voie orale.
Morgareidge et al. (1976)
Espèce étudiée : chien Beagle.
Sexe et nombre d’animaux par lot : 5 animaux/sexe/lot.
Voie d’exposition : via l’alimentation.
Substance - forme chimique : sulfate tétrahydrate de béryllium
Temps et fréquence d’exposition : 1 h par jour pendant 172 semaines.
Doses d’exposition / formes chimiques : 1, 5, 50 ou 500 ppm de béryllium sous la forme de sulfate tétrahydrate de béryllium. Les doses d’exposition journalière en mg.kg-1.j-1 ont été estimées à partir du poids corporel moyen (13 - 12,7 - 13,8 - 12,3 kg pour les chiens mâles
et 10,2 - 10,3 - 11,2 - 8,6 kg pour les femelles respectivement exposés à 1 - 5 - 50 - 500 ppm) et de la ration alimentaire journalière (300 g.j-1).
Les chiens mâles ont donc été exposés à des doses de 0,023 - 0,12 - 1,1 et 12,2 mg.kg-1.j-1 et les femelles à des doses de 0,029 - 0,15 - 1,3 et 17,4 mg.kg-1.j-1, pendant 172 semaines. Un autre lot de chiens a été exposé à partir de la semaine 33 à 1 ppm (0,02 mg.kg-1.j-1 pour les mâles et 0,03 mg.kg-1.j-1 pour les femelles), pendant 143 semaines.
Lot témoin : oui.
Protocole : du fait des signes de toxicité trop importants, le lot exposé à la dose de 500 ppm n’a été exposé que 33 semaines. A cette date, un nouveau lot de 5 mâles et 5 femelles a été ajouté pour une exposition à 1 ppm. De nombreux paramètres ont permis d’estimer la toxicité du béryllium : observations quotidiennes des animaux, consommation de la nourriture, poids corporel, hématologie, mesure des paramètres sériques, analyse urinaire, poids des organes (cœur, foie, reins, cerveau, rate, glande pituitaire, glandes surrénales et gonades) ainsi que des examens histologiques.
Résultats / effets observés : aucun effet lié au béryllium n’est observé au niveau hématologique, sérique ou urinaire pour des expositions aux doses de 1, 5 ou 50 ppm. Une perte de poids, une anorexie, la présence de sang dans les fèces et légère anémie sont rapportée à 500 ppm. Des ulcérations de taille moyenne et une inflammation du tractus gastro-intestinal sont observées chez les animaux exposés à 500 ppm. Elles sont localisées au niveau de l’intestin grêle et, dans une moindre mesure, au niveau de l’estomac et du gros intestin. Les données de lésions ulcéreuses de l’intestin grêle sont les suivantes : respectivement 0/10, 0/10, 0/10, 1/10 et 9/10 pour les doses de 0, 1, 5, 50 et 500 ppm.
Dose critique : une benchmark dose BMDL peut être déterminée à partir de ces résultats (lésions ulcéreuses de l’intestin grêle).
Qualité de l’étude : 2, faible nombre d’animaux et effets critiques uniquement observés pour les deux plus fortes doses.
Par inhalation pour des effets à seuil
La même étude a été retenue par les différents organismes pour la construction de leur VTR pour des expositions chroniques par inhalation pour des effets à seuil.
Kreiss et al. (1996)
Type d’étude : étude épidémiologique transversale
Lieu : usine de fabrication de céramiques au béryllium à partir de poudre d’oxyde de béryllium
Nombre de personnes étudiées : 136 ouvriers
Voie d’exposition : exposition professionnelle par inhalation et par voie cutanée.
Niveaux d’exposition / formes chimiques : au niveau de la zone de travail, les moyennes des mesures réalisées à la fin de 1985 sont de 0,6 µg.m-3 et de 0,3 µg.m-3 au niveau des autres procédés. Des pics pouvant atteindre 5 µg.m-3 peuvent survenir de temps à autre. Les individus ont été exposés en moyenne pendant 6 ans (5 mois à 10 ans).
Groupe témoin : ouvriers aux autres postes de travail.
Symptômes observés : anomalies du test de transformations des lymphocytes, associées à la bérylliose pulmonaire chronique (BPC) recherchée par divers examens dont la radiographie pulmonaire et la bronchoscopie.
Méthode développée dans l’étude : étude des cas exposés par comparaison aux ouvriers (non exposés au béryllium) à d’autres postes de travail.
Résultat de l’étude : 8/136 ouvriers présentent des anomalies du test de transformation des lymphocytes ce qui conduit au diagnostic de bérylliose pulmonaire chronique, basé sur l’observation de granulome lors de la biopsie pulmonaire. Deux autres ouvriers présentent des anomalies de la formule sanguine, lors d’examens ultérieurs, qui se sont révélées être associées à une bérylliose pulmonaire chronique pour l’un d’entre eux. Un cas supplémentaire a été détecté plus tardivement en lien avec une granulomatose non cicatricielle, suite à une exposition cutanée. D’autres cas de bérylliose pulmonaire chronique sont également rapportés portant à un total de 19 cas sur 709 ouvriers.
Le taux de sensibilisation est estimé à 14 % chez les ouvriers aux postes les plus exposés et à 1,2 % pour l’ensemble de tous les autres ouvriers. La concentration moyenne en béryllium, pour les ouvriers les plus exposés, est estimée à 0,9 µg.m-3.
Qualité de l’étude : 1.
Par inhalation pour des effets sans seuil
Wagoner et al. (1980)
Type d’étude : étude de cohorte.
Lieu : usine d’extraction, de transformation et de fabrication, utilisant du béryllium à Reading, Pennsylvanie.
Nombre de personnes étudiées : 3 055 mâles caucasiens.
Voie d’exposition : exposition professionnelle (inhalation principalement).
Niveaux d’exposition / formes chimiques : exposition à l’oxyde de béryllium à des niveaux non précisés.
Groupe témoin : registre de mortalité.
Symptômes observés : mortalité et pathologies pulmonaire et cardiaque.
Méthode développée dans l’étude : comparaison par rapport aux données issues de la population générale.
Résultat de l’étude : une augmentation statistiquement significative (p < 0,05) du nombre de morts par tumeurs malignes de la trachée, des bronches et des poumons (47 morts observés versus 34,29 attendus, SMR( ) = 1,37 ; 1,01-1,81), pathologies cardiaques (SMR = 1,13) et pathologies du tractus respiratoire non tumorigènes (à l’exclusion de la grippe et des pneumonies) (SMR = 1,65) est observée. Il apparait une augmentation statistiquement significative du nombre de mort par cancer du poumon chez les individus exposés professionnellement plus de 25 ans (20 cas observés pour 10,79 attendus).
Qualité de l’étude : 2, certaines limitations sont constatées (données historiques de cancer du poumon sous-estimées, co-expositions potentielles, durées moyennes d’exposition faibles, niveaux d’exposition très élevés et dans une fourchette très large, la métrologie d’exposition a été faites dans des usines autres que celles étudiées...).
Valeurs de l'ANSES et/ou de l'INERIS
Description
FDTE/VTR Importer Exposition à seuil chronique par voie orale:
L’ATSDR a établi un MRL de 2.10-3 mg.kg-1.j-1 pour une exposition chronique par voie orale au béryllium et ses composés (ATSDR, 2002).
Cette valeur est établie à partir d’une étude expérimentale chez le chien (5 animaux par sexe et par dose) exposé via l’alimentation à 0 - 1 - 5 - 50 – 500 ppm de sulfate de béryllium tétrahydraté (Morgareidge et al., 1976). L’effet critique retenu dans cette étude est l’augmentation de l’incidence des lésions ulcéreuses de l’intestin grêle chez les chiens mâles et femelles par rapport aux témoins. Les lésions observées ne semblent pas liées au sexe, par conséquent, la moyenne a été calculée pour les mâles et les femelles. Les données de lésions ulcéreuses de l’intestin grêle sont les suivantes : respectivement 0/10, 0/10, 0/10, 1/10 et 9/10 pour les doses de 0, 1, 5, 50 et 500 ppm. A partir de ces données, une « benchmark dose limite (BMDL10 de 0,56 mg.kg-1.j-1 a été déterminée à l’aide du modèle Probit.
Facteurs d’incertitude : Un facteur 300 est utilisé : 10 pour tenir compte des différences de sensibilité de la population, 10 pour l’extrapolation de l’animal à l’homme et 3 pour tenir compte du manque de données dans la littérature sur l’effet critique retenu ainsi que l’incertitude liée au niveau de réponse de la BDML déterminée.
Calcul : 560 µg.kg-1.j-1 x 1/300 = 1,87 µg.kg-1.j-1 (arrondi à 2 µg.kg-1.j-1)
L’US EPA a établi une RfD de 2.10-3 mg.kg-1.j-1 pour une exposition chronique par voie orale au béryllium et ses composés (US EPA (IRIS), 1998).
Cette valeur est établie à partir de la même étude expérimentale que celle retenue par l’ATSDR chez des chiens exposés par voie orale dans l’alimentation au sulfate de béryllium tétrahydraté (Morgareidge et al., 1976). L’US EPA a retenu le même effet critique que l’ATSDR et a déterminé une BMDL10 de 0,46 mg.kg-1.j-1 à l’aide d’un modèle polynomial exponentiel.
Facteurs d’incertitude : Un facteur 300 est utilisé : 10 pour tenir compte des différences de sensibilité de la population, 10 pour l’extrapolation de l’animal à l’homme et 3 pour tenir compte de l’insuffisance de données dans la littérature.Calcul : 460 µg.kg-1.j-1 x 1/300 = 1,53 µg.kg-1.j-1 (arrondi à 2 µg.kg-1.j-1)
Indice de confiance : L’US EPA attribue un indice moyen pour la qualité de l’étude source, faible à moyen pour la complétude de la base de données et la VTR élaborée.
L’OMS a établi une TDI de 2.10-3 mg.kg-1.j-1 pour une exposition chronique par voie orale au béryllium et ses composés (OMS, 2009).
Cette valeur est basée sur la même étude que l’US EPA (Morgareidge et al., 1976) et sa construction est identique à celle établie par l’US EPA.
L’OEHHA a établi un REL de 2.10-3 mg.kg-1.j-1 pour une exposition chronique par voie orale au béryllium et ses composés (OEHHA, 2008).
Cette valeur est établie à partir de la même étude expérimentale que celle retenue par l’ATSDR et l’US EPA (Morgareidge et al., 1976). Les doses d’exposition journalière estimées par l’OEHHA sont identiques à celles de l’US EPA. L’OEHHA a retenu le même effet critique que l’ATSDR et l’US EPA et a déterminé une BMDL05[1] de 0,244 mg.kg-1.j-1 à l’aide du modèle de Weibull.
Facteurs d’incertitude : Un facteur 100 est utilisé : 10 pour tenir compte des différences de sensibilité de la population, 10 pour l’extrapolation de l’animal à l’homme.
Calcul : 244 µg.kg-1.j-1 x 1/100 = 2,44 µg.kg-1.j-1 (arrondi à 2 µg.kg-1.j-1)
Santé Canada a établi une DJT de 2.10-3 mg.kg-1.j-1 pour une exposition chronique par voie orale au béryllium et ses composés (Santé Canada, 2021).
Cette valeur est établie à partir de la même étude expérimentale, que celle retenue par l’ATSDR ou l’US EPA. Elle a été menée chez des chiens exposés par voie orale dans l’alimentation à du sulfate de béryllium tétrahydraté (Morgareidge et al., 1976). La proposition de Santé Canada suit la construction de l’US EPA. Elle a retenu le même effet critique que l’ATSDR et a déterminé une BMDL10 de 0,46 mg.kg-1.j-1 à l’aide d’un modèle polynomial exponentiel.
Facteurs d’incertitude : Un facteur 300 est utilisé : 10 pour tenir compte des différences de sensibilité de la population, 10 pour l’extrapolation de l’animal à l’homme et 3 pour tenir compte de l’insuffisance de données dans la littérature.
Calcul : 460 µg.kg-1.j-1 x 1/300 = 1,53 µg.kg-1.j-1 (arrondi à 2 µg.kg-1.j-1)
Exposition à seuil chronique par inhalation:
L’OEHHA a établi une REL de 7.10-3 µg.m-3 pour une exposition chronique par inhalation au béryllium et ses composés (OEHHA, 2008).
Cette valeur est établie à partir de la même étude chez les travailleurs que celle retenue par l’US EPA (Kreiss et al., 1996). L’OEHHA a retenu le même effet critique, la même LOAEC et a réalisé le même ajustement au temps que l’US EPA.
Facteurs d’incertitude : Un facteur 30 est utilisé : 10 pour tenir compte de l’utilisation d’une LOAEC au lieu d’une NOAEC, 3 pour tenir compte des différences de sensibilité de la population).
Calcul : 0,2 µg.m-3 x 1/30 = 0,0067 µg.m-3 (arrondi à 0,007 µg.m-3)
Exposition sans seuil chronique par inhalation:
L’US EPA a établi un ERUi de 2,4.10-3 (µg.m-3)-1 pour une exposition par inhalation au béryllium et ses composés (US EPA (IRIS), 1998).
Cette valeur est établie à partir d’une étude épidémiologique chez une cohorte de 3 055 hommes employés dans une usine de traitement du béryllium pendant une durée moyenne de 7,2 mois (entre les années 1942 et 1967) (Wagoner et al., 1980). Les travailleurs étaient exposés à de l’oxyde de béryllium à des concentrations de 100 à 1 000 µg.m-3. L’effet critique retenu dans cette étude est l’augmentation de l’incidence des cancers des poumons.
La dose efficace est déterminée après ajustement à la durée d’exposition (8 h/24 h et 240 j/365 j) et en tenant compte des taux de cancers du poumon aux Etats-Unis ainsi que des expositions au tabac.
L’US EPA indique que cette valeur ne doit pas être utilisée si la concentration en béryllium dans l’air excède 4 µg.m-3.
L’OMS a établi un ERUi de 2,4.10-3 (µg.m-3)-1 pour une exposition par inhalation au béryllium et ses composés (OMS, 2001).
Cette valeur est basée sur la même étude épidémiologique que celle retenue par l’US EPA (Wagoner et al., 1980). La construction de cette valeur est identique à celle de l’US EPA.
L’OEHHA a établi un ERUi de 2,4.10-3 (µg.m-3)-1 pour une exposition par inhalation au béryllium et ses composés (OEHHA, 2011).
Cette valeur est basée à partir de la même étude épidémiologique que celle retenue par l’US EPA (Wagoner et al., 1980). La construction de cette valeur est identique à celle de l’US EPA.
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Synthèse
FDTE/VTR Importer Exposition à seuil chronique par voie orale:
L’Ineris propose de retenir la valeur proposée par l’US EPA, l’OMS, l’ATSDR et Santé Canada de 2.10-3 mg.kg-1.j-1 pour une exposition chronique par voie orale au béryllium et ses composés.
Cinq organismes proposent une valeur : l’US EPA (1998), l’ATSDR (2002), l’OMS (2001), l’OEHHA (2008) et Santé Canada (2021).
L’US EPA, l’ATSDR et l’OEHHA retiennent la même étude chronique expérimentale chez le chien (Morgareidge et al., 1976) et aboutissent à la même valeur arrondie. Les constructions des valeurs de l’OMS et de Santé Canada sont identiques à celles de l’US EPA.
Pour l’US EPA/OMS/Santé Canada et l’ATSDR, la seule différence entre les valeurs proposées réside dans le modèle utilisé pour le calcul de la benchmark dose (BMDL10). Un même facteur d’incertitude 300 est retenu, correspondant à un facteur 10 pour prendre en compte l’extrapolation des données de l’animal à l’homme, un facteur 10 pour prendre en compte les différences de sensibilité au sein de l’espèce humaine et un facteur 3 pour tenir compte du manque de données.
L’OEHHA détermine une BMDL05 et non pas une BMDL10 et le modèle utilisé est également différent de ceux utilisés par l’US EPA/OMS et l’ATSDR. L’OEHHA utilise les mêmes facteurs d’incertitude que l’US EPA/OMS et l’ATSDR excepté celui prenant en compte le manque de données car il estime que cette incertitude est couverte par l’utilisation d’une BMDL05. L’utilisation de la BMD dans le cas présent est difficilement justifiable du fait du nombre de valeurs utilisables pour la modélisation cependant l’utilisation du LOAEL de 50 ppm (1,1 mg.kg-1.j-1) aurait donné un résultat du même ordre de grandeur.
Généralement, dans le calcul de la benchmark dose, la détermination d’une BMDL10 est préférée et l’application d’un facteur 3 par l’US EPA et l’ATSDR pour tenir compte du manque de données semble justifiée. Par conséquent, la valeur déterminée par l’OEHHA n’est pas retenue. La construction des valeurs de l’US EPA/OMS/Santé Canada et de l’ATSDR étant très proche et satisfaisante, l’Ineris propose de retenir ces deux valeurs.
Indice de confiance : moyen La faible relation dose réponse (effet critique observé uniquement pour les deux plus fortes doses) conduit à attribuer un indice de confiance modéré à cette valeur.
Exposition à seuil chronique par inhalation:
L’Ineris propose de retenir la valeur proposée par l’OEHHA de 7.10-3 µg.m-3 pour une exposition chronique par inhalation au béryllium et ses composés.
Trois organismes proposent une valeur : l’OEHHA (2008), l’US EPA (1998) et l’OMS (2001). L’OEHHA et l’US EPA/OMS retiennent la même étude source réalisée en milieu professionnel (Kreiss et al., 1996), le même effet critique et la même LOAEC mais ne prennent pas les mêmes valeurs pour les facteurs d’incertitude.
L’US EPA/OMS retient un facteur d’incertitude de 10, il comprend un facteur 3 pour tenir compte des déficiences dans le suivi de l’exposition au cours de l’étude et un facteur 3 pour tenir compte de l’utilisation d’une LOAEC à la place d’une NOAEC.
L’OEHHA retient un facteur d’incertitude de 30, il comprend un facteur 3 pour prendre en compte les différences de sensibilité au sein de la population humaine et un facteur 10 pour tenir compte de l’utilisation d’une LOAEC à la place d’une NOAEC.
Les raisons qui motivent l’OEHHA à prendre un facteur d’incertitude plus élevé semblent recevables. En effet, les effets observés (maladie chronique du béryllium) étant invalidants, généralement irréversibles et potentiellement mortels, un facteur d’incertitude 10 pour tenir compte de l’utilisation d’une LOAEC est justifié. Par ailleurs, ce facteur permet également de couvrir l’incertitude liée à la déficience de suivi des concentrations durant l’étude. D’autre part, l’utilisation d’un facteur intra-espèce 3 est motivé afin de tenir compte des susceptibilités individuelles et du fait que les individus étudiés étaient uniquement des travailleurs en bonne santé.
Indice de confiance : moyen : Cette valeur est construite à partir d’une étude épidémiologique relativement récente de bonne qualité. Sa construction est satisfaisante en revanche aucune NOAEC n’a pu être déterminée.
Exposition sans seuil chronique par inhalation:
L’Ineris propose de retenir la valeur proposée par l’US EPA/OMS et l’OEHHA de 2,4.10-3 (µg.m-3)-1 pour une exposition chronique par inhalation au béryllium et ses composés.
Pour les expositions chroniques par inhalation, les VTR sans seuil existantes proposées par l’US EPA (1998) et l’OEHHA (2011) sont identiques. La construction de la valeur de l’OMS (2001) est identique à celle de l’US EPA. Les valeurs de US EPA/OMS et de l’OEHHA sont établies à partir de l’étude épidémiologique de Wagoner et al. (1980) réalisée sur une population de travailleurs dans laquelle une augmentation de l’incidence des cancers du poumon est observée. La dose est déterminée par un ajustement à la durée d’exposition. Après prise en compte des expositions au tabac, le risque de mort par cancer est estimé. La construction de ces valeurs étant satisfaisante, l’Ineris propose de retenir ces deux valeurs.
Indice de confiance : moyen L’étude source présente certaines limitations (données historiques de cancer du poumon sous-estimées, co-expositions potentielles, durées moyennes d’exposition faibles, niveaux d’exposition très élevés et dans une fourchette très large, la métrologie d’exposition a été faites dans des usines autres que celles étudiées...), il est ainsi attribué un indice de confiance faible à cette valeur.
Autres valeurs des organismes reconnus
Description
FDTE/VTR Importer Exposition à seuil chronique par inhalation:
L’US EPA a établi une RfC de 2.10-2 µg.m-3 pour une exposition chronique par inhalation au béryllium et ses composés (US EPA (IRIS), 1998).
Cette valeur est établie à partir d’une étude transversale réalisée chez 139 travailleurs, d’une usine de fabrication de céramiques à partir de l’oxyde de béryllium, exposés en moyenne pendant 6 ans (de 5 mois à 10 ans) (Kreiss et al., 1996). ***********L’effet critique retenu pour la construction de cette RfC est l’apparition de sensibilisation au béryllium et de la bérylliose pulmonaire chronique chez 8 travailleurs exposés à des concentrations de 0,2 à 1,1 µg.m-3. La concentration moyenne estimée chez les travailleurs sensibilisés est de 0,55 µg.m-3. Une LOAEC de 0,55 µg.m-3 est déterminée. Un ajustement au temps pour une exposition continue a été réalisé : 0,55 µg.m-3 x (10 m3.j-1/20 m3.j-1) x (5 j/7 j) = 0,2 µg.m-3
Facteurs d’incertitude : Un facteur 10 est utilisé : 3 pour tenir compte de l’utilisation d’une LOAEC au lieu d’une NOAEC, 3 pour tenir compte des déficiences dans le suivi de l’exposition au cours de l’étude, arrondi à 10.
Calcul : 0,2 µg.m-3 x 1/10 = 0,02 µg.m-3
Indice de confiance : L’US EPA attribue un indice moyen tant pour la qualité de l’étude source, pour la complétude de la base de données que pour la VTR élaborée.
L’OMS propose une valeur de 2.10-2 µg.m-3 pour une exposition chronique par inhalation au béryllium et ses composés (OMS, 2001).
Cette valeur est basée sur la même étude que l’US EPA (Kreiss et al., 1996) et sa construction est identique à celle établie par l’US EPA.
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Bibliographie
Ecotoxicologie
Dernière vérification le 29/03/2024
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