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Atrazine (1912-24-9)
Informations générales
Dernière vérification le 29/03/2024
Identification
Numero CAS
1912-24-9
Nom scientifique (FR)
Atrazine
Nom scientifique (EN)
Autres dénominations scientifiques (FR)
Autres dénominations scientifiques (Autre langues)
Code EC
217-617-8
Code SANDRE
1107
Numéro CIPAC
-
Formule chimique brute
\(\ce{ C8H14ClN5 }\)
Code InChlKey
Code SMILES
n(c(nc(n1)NC(C)C)NCC)c1Cl
Classification CLP
Type de classification
Harmonisée
ATP insertion
CLP00
Description de la classification
Classification harmonisée selon réglement 1272/2008 ou CLP
Mention du danger - Code | H317 |
---|---|
Mention du danger - Texte | Peut provoquer une allergie cutanée |
Classe(s) de dangers | Sensibilisation respiratoire/cutanée |
Libellé UE du danger | - |
Limites de concentration spécifique | - |
Facteur M | - |
Estimation de toxicité aigüe | - |
Mention du danger - Code | H373 |
---|---|
Mention du danger - Texte | Risque présumé d'effets graves pour les organes (indiquer tous les organes affectés, s'ils sont connus) à la suite d'expositions répétées ou d'une exposition prolongée (indiquer la voie d'exposition s'il est formellement prouvé qu'aucune autre voie d'exposition ne conduit au même danger) |
Classe(s) de dangers | Toxicité spécifique pour certains organs cibles (exposition répétée) |
Libellé UE du danger | - |
Limites de concentration spécifique | - |
Facteur M | - |
Estimation de toxicité aigüe | - |
Mention du danger - Code | H400 |
---|---|
Mention du danger - Texte | Très toxique pour les organismes aquatiques |
Classe(s) de dangers | Danger pour le milieu aquatique |
Libellé UE du danger | - |
Mention du danger - Code | H410 |
---|---|
Mention du danger - Texte | Très toxique pour les organismes aquatiques, entraîne des effets à long terme |
Classe(s) de dangers | Danger pour le milieu aquatique |
Libellé UE du danger | - |
Limites de concentration spécifique | - |
Facteur M | - |
Estimation de toxicité aigüe | - |
Règlementations
Physico-Chimie
Dernière vérification le 29/03/2024
Généralités
Poids moléculaire
215.69 g/mol
Tableau des paramètres
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Bibliographie
Comportement et devenir dans les milieux
Dernière vérification le 29/03/2024
Matrices
Milieu eau douce
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Milieu sédiment eau douce
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Milieu terrestre
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Persistance
Biodégradabilité
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Dégradabilité abiotique
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Milieu eau douce
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Milieu sédiment eau douce
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Milieu terrestre
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Bioaccumulation
Organismes aquatiques
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Bibliographie
Toxicologie
Dernière vérification le 31/07/2024
Valeurs réglementaires
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Valeurs guides
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Valeurs de référence
Autres valeurs des organismes reconnus
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Bibliographie
Ecotoxicologie
Dernière vérification le 29/03/2024
Dangers
Valeurs de danger
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Valeurs écotoxicologiques
Introduction
Dans cette rubrique, sont reportées des valeurs de référence pour la protection des écosystèmes aquatiques et de la santé humaine via l’environnement.
Elles peuvent avoir un statut de « Valeur réglementaire » si elles sont issues
- de réglementations européennes et issues par exemple de dossiers d’évaluation des risques dans le cadre de processus d’autorisation de mise sur le marché des substances chimiques (c’est le cas des Concentrations Prédites Sans Effet pour l’environnement (PNEC) issues des dossiers réglementaires sous REACh ou dans le cas de la réglementation des produits biocides) ou issues de « Normes de Qualité Environnementale » (NQE) de la Directive Cadre européenne sur l’Eau (DCE) ;
- de réglementations françaises telles que les arrêtés de mise en application de la DCE à l’échelle nationale.
Elles peuvent être des « Valeurs guides » lorsque ce sont des propositions scientifiques de l’INERIS qui ne sont pas reportées dans des textes réglementaires. C’est le cas de toutes les valeurs établies par l’INERIS pour guider l’évaluation de la qualité des milieux aquatiques pour les substances qui n’ont pas, ou pas encore, un statut réglementaire dans le contexte de la DCE.
Les « Valeurs Guides Environnementales » (VGE) et les « Normes de Qualité Environnementale » (NQE) sont les outils consacrés pour l’évaluation de la qualité des eaux de surface, dont l’établissement est basé sur une même méthodologie européenne dédiée (E.C., 2018).
Leur construction, d’un point de vue méthodologique, est donc similaire.
Valeurs guides
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Valeurs réglementaires
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Bibliographie
Données technico-économiques
Dernière vérification le 29/03/2024
Tableaux de synthèse
Généralités
CAS | 1912-24-9 |
---|---|
SANDRE | 1107 |
Substance prioritaire dans le domaine de l’eau (DCE) | oui |
Substance soumise à autorisation dans Reach | non |
Substance soumise à restriction dans Reach | non |
Substance extrêmement préoccupante (SVHC) | non |
Réglementations |
FTE 2005 Importer Les paragraphes ci-après présentent les principaux textes en vigueur à la date de la rédaction de cette rubrique. Cet inventaire n’est pas exhaustif. Textes législatifs de référenceSur le plan de la réglementation des produits phytopharmaceutiques :
D'autre part, l'OMS fixe à 2 Og.L 1 la valeur sanitaire maximale pour l'atrazine dans l'eau destinée à la consommation humaine (OMS, 2000). [2] Un résumé des différentes limitations d'utilisation de la substance au cours de sa période d'homologation a été rédigée par Miquel (2003). [3] La norme fixe à 0,1 µg par litre la concentration pour chaque type de pesticide et 0,5 µg par litre la concentration totale en pesticides, dans les eaux de consommation humaine. |
Classification CLP | Voir la classification CLP |
Informations complémentaires |
L’atrazine (C8H14ClN5) est un herbicide de synthèse de la famille chimique des triazines1 . Cette substance se présente sous la forme d’une poudre cristalline incolore et peu soluble dans l’eau : 30 mg.L-1 à 20°C (Santé Canada, 1993). Selon le site internet e-phy, cet herbicide bloque la photosynthèse des végétaux par blocage de la protéine d1 du photosysteme II. Selon Miquel (2003) son action est rapide et peut persister pendant 2 à 6 mois. [1] Selon le site internet de l’IFREMER, la familles des triazines désigne et regroupe trois désherbants (atrazine, simazine et terbuthylazine) qui ont été largement utilisés dans la culture du maïs. |
Production et utilisation
Production et ventes
Données économiques
FTE 2005 Importer
Production
Aucun site de production français d'atrazine n'a été identifié. En 2007, un site de formulation utilisant de l'atrazine a été identifié : l'usine BASF Agri production à Gravelines. Cette unité formule des produits commerciaux destinés à l'exportation vers les pays de la CEE ou cette substance active est toujours autorisée (BASF communication personnelle). D'après cette source, l'usage de l'atrazine représente 20 tonnes par an.
Néanmoins, selon l'Union Européenne (données non publiées) cité par Tissier et al. (2005) et RPA (2000), les quantités produites au sein de l'union seraient de 700 tonnes par an à la fin des années 90. Selon ces mêmes sources, à cette même époque, les ventes européennes d'atrazine étaient estimées à 2 000 tonnes par an. Selon RPA (2000) le complément des quantités synthétisées en Europe est importé des Etats Unis.
Au niveau mondial, il y a onze principaux producteurs / fournisseurs d'atrazine (RSC, 1998).
Place de la substance dans l'économie mondiale et française
Avant son interdiction, on estimait le prix de l'atrazine à environ 3 €.L 1 (site internet du logiciel Agri 4D) soit 15 M€.an 1 pour une consommation estimée à 5 000 tonnes. Sachant qu'en 2004 les facturations françaises d'herbicides atteignaient 930 M€ (site internet du SESSI), la place de l'atrazine dans l'économie française des herbicides représentait moins de 2%.
Procédés de production
Selon le site internet GTZ, il n'existe pas de source naturelle d'atrazine.
La production d'atrazine s'effectue en faisant réagir successivement du chlorure de cyanuryle avec de l'éthylamine et de l'isopropylamine. Cette réaction s'accompagne d'une production de tétrachlorométhane.
Présence d'impuretés
Selon The E pesticide Manual (2004), la substance active « atrazine » utilisée pour les préparations commerciales est pure à plus de 96%. Néanmoins, ces impuretés ne sont pas identifiées.
Utilisations
Usage de la substance
FTE 2005 Importer
Avant son interdiction, les seuls usages rapportés pour l'atrazine étaient liés à son action herbicide pour des usage agricole, industriel et de traitement de voiries (site internet PAN UK). Le site internet Spectrum Laboratories rapporte qu'en 1972 aux Etats Unis, la répartition des usages de cette substance étaient les suivants : usage agricole à 96%, usage commercial et industriel (y compris la reforestation) à 2% et usage domestique à 2%.
Selon AGPM et ITCF (2003), en France, avant 1997, les principaux utilisateurs d'atrazine étaient les agriculteurs (désherbage du maïs, du sorgho, des vignes et des vergers). De façon plus modeste, les autres utilisations (par ordre décroissant des quantités consommées) concernaient les collectivités locales et les services publics (entretien des voiries et autres espaces publiques), la SNCF (désherbage des ballasts) et les jardiniers amateurs (désherbage des allées). Après 1997, seule son action sur le maïs et le sorgho étaient encore autorisée.
Selon cette même source, à cette époque, l'atrazine était utilisé sur 90% des surfaces de maïs, soit près de 3 millions d'hectares.
Le site internet d'Atmo Picardie indique également qu'avant 1997, l'atrazine a servi comme algicide dans les étangs ornementaux et les aquariums.
Avant son interdiction, cette substance était fréquemment utilisée du fait de sa simplicité d'usage, de son efficacité et de son prix peu élevé. Selon Miquel (2003), l'usage français atteignait une valeur supérieure à 5 000 tonnes par an.
Miquel (2003) précise également que dans le domaine agricole, en France, l'atrazine était principalement utilisée sur le maïs. En effet, cette culture à besoin d'être désherbée à la fois au moment de la pousse mais également pendant les 90 jours de végétation.
Usage quantitatif de la substance
FTE 2005 Importer
Suite à son interdiction, il n'y a plus aucun usage actuel de cette substance en France. Le tableau 2.1 reprend l'évolution de la dose moyenne d'application en France entre 1959 et 2004.
Tableau 2.1. Evolution de la dose moyenne d'application de 1959 à 2004 ; en g.ha-1.an-1 ; d'après le site internet d'Atmo Picardie.
Année |
1959 |
2000 |
2003 |
après le 30/06/03 |
Dose moyenne d’application |
2500 |
1000 |
730 |
0 |
A titre d'exemple, environ 210 tonnes d'atrazine ont été utilisées en 2001 2002 en Bretagne (Eau & Rivières de Bretagne, 2004).
Rejets dans l’environnement
Sources naturelles
Pour cette substance aucune source naturelle n'a été identifiée.
Émissions anthropiques totales
FTE 2005 Importer
Principales sources de rejets
L'utilisation de cette substance étant interdite, les éventuelles contaminations sont donc limitées aux zones de stockage et/ou de formulation de produits phytosanitaires4. Cependant, ces deux types d'établissements sont soumis à autorisation par arrêtés préfectoraux et sont équipés, parmi d'autres dispositifs de sécurité :
- de bacs de rétentions intérieurs en cas de fuite et/ou de renversement accidentel ;
- de bacs de rétentions extérieurs pour la récupération des eaux d'extinction en cas d'incendies.
Si l'un de ces dispositifs est utilisé, les effluents doivent être récupérés et éliminés dans un centre de retraitement agréé.
Rejets industriels
Un seul site de rejet dans l'environnement a été rapporté lors de la formulation de produits commerciaux contenant de l'atrazine (usine BASF de Gravelines). Selon l'arrêté préfectoral d'exploitation (APE) de cette usine, les valeurs annuelles des rejets d'atrazine en solution aqueuse après traitement sont de 30 grammes. Ces rejets s'effectuent directement vers le milieu marin.
Néanmoins, pour les années 2003 et 2004, le registre IREP (Registre Français des Emissions Polluantes) ne renvoie qu'à un seul établissement : le site Syngenta Production France Sas d'Aigues Vives avec de faibles rejets directs vers l'eau de respectivement 1,55 et 1.3 kg pour les années 2003 et 2004.
Selon Barré et al. (2006), l'atrazine a été quantifié dans environ 16% des rejets en sortie de stations d'épuration urbaines (sur 24 stations testées) et dans moins de 10% des rejets industriels (sur 1059 établissements testés). Ces rejets correspondent respectivement à des flux cumulés de moins de 0,1 kg.j 1 et de 0,1 à 1 kg.j 1 pour les rejets urbains et industriels. Précisons que la période de l'étude s'étend de 2002 à 2005 et comprend donc la date d'interdiction d'usage de l'atrazine.
Selon Barre et al. (2006) les secteurs industriels concernés sont les suivants :
- Traitement de surface, revêtement de surface (8 quantifications sur 163 recherches dans ce secteur) ;
- métallurgie (11 quantifications sur 131 recherches pour ce secteur) ;
- verrerie, cristallerie (2 quantifications sur 22 recherches pour ce secteur) ;
- chimie et parachimie (8 quantifications sur 99 recherches pour ce secteur) ;
- fabrication de peintures, de pigments, de colorants et de plastiques (2 quantifications sur 16 recherches pour ce secteur) ;
- industrie pharmaceutique et phytosanitaire (6 quantifications sur 30 recherches pour ce secteur) ;
- industrie pétrolière (3 quantifications sur 11 recherches pour ce secteur) ;
- traitement et stockage des déchets (4 quantifications sur 65 recherches pour ce secteur) ;
- papeterie (5 quantifications sur 47 recherches pour ce secteur) ;
- industrie agroalimentaire pour les produits d'origine végétale (1 quantification sur 80 recherches pour ce secteur) ;
- industrie agroalimentaire pour les produits d'origine animale (3 quantifications sur 54 recherches pour ce secteur) ;
- abattoirs (1 quantification sur 11 recherches pour ce secteur) ;
- centrales thermiques (1 quantification sur 7 recherches pour ce secteur).
Pour l'ensemble de ces secteurs, l'atrazine est rarement quantifiée. De plus, mis à part pour l'industrie phytosanitaire, pour les autres secteurs industriels on ne peut pas attribuer ces quantités à un usage de type industriel. Il convient donc de s'interroger sur l'usage de cette substance en tant qu'herbicide pour l'entretien des sites et locaux ou sur des pollutions exogènes.
Rejets liés à l’utilisation de produits
On attribue la totalité des rejets diffus d'atrazine à son usage en tant qu'herbicide. Dans une optique de protection du milieu aquatique il convient de souligner la grande vulnérabilité aux herbicides de certaines zones traitées :
- les berges des cours d'eau, lacs, … ;
- les fossés en liaison directe avec les cours d'eau, lacs, …
[4] A titre d'exemple, la région Centre compte 20 établissements de conditionnement et de stockage de produits phytosanitaires (toutes substances confondues) soumis à autorisation ou classés SEVESO (site internet du plan régional santé environnement de la région Centre).
Pollutions historiques et accidentelles
FTE 2005 Importer
Aucune pollution historique majeure des sols sédiments ou cours d'eau n'a été identifiée pour l'atrazine. Cependant, la stabilité de cette substance dans les eaux souterraines constitue de nos jours une pollution diffuse héritée.
Présence environnementale
Atmosphère
Selon l'Institut Pasteur de Lille, cité par Delaunay et al. (2006), dans la région Nord Pas de Calais, de 1999 à 2002, (période pré interdiction) il a été mis en évidence, sur un même échantillon, la présence simultanée d'atrazine et de ses sous produits de dégradation (déisopropylatrazine et déséthylatrazine).
Le tableau 3.2 illustre la variabilité des concentrations d'atrazine sur un même site entre 2003 et 2004. On constate une diminution par 20 des teneurs en atrazine suite à son interdiction fin septembre 2003.
Tableau 3.2. Comparaison de valeurs d'atrazine recherchées pour un même site en 2003 et 2004 ; d'après Delaunay et al., 2006 (Sources Atmo Nord – Pas de Calais)
Région |
Maximum (ng.m-3) |
Minimum (ng.m-3) |
Fréquence de détection (%) |
Nord-Pas de Calais (2003) |
0,99 |
0,05 |
16 |
Nord-Pas de Calais (2004) |
0,05 |
0,05 |
2 |
Aquatique
Peu de données sont disponibles quant aux teneurs en atrazine des eaux de pluie, de surface et souterraines. A titre informatif, le tableau 3.3 présente quelques données disponibles.
Tableau 3.3. Teneur des eaux en atrazine.
Valeur moyenne (µg.L-1) |
Valeur maximale (µg.L-1) |
Référence(s) |
|
Eaux de pluie en Bretagne (2000) |
0,1 |
0,6 |
Miquel (2003) |
Eaux superficielles du Flume affluent de la Vilaine (2000) |
- |
11,1 |
Miquel (2003) |
Eaux souterraines réseau national (1998-1999) |
0,07 |
2,5 |
IFEN (2001) |
L'IFEN (2002) dans le cadre de ses bilans nationaux de contamination des eaux par les pesticides (données de 2000) présente un état des lieux pour les substances prioritaires (dont l'atrazine). Pour cette substance, le tableau 3.4 reprend les principales informations.
Tableau 3.4. Statistiques de recherche et de quantification des eaux de surface et souterraines pour l'atrazine (d'après IFEN, 2002 ; données de 2000).
Nombre de points de recherche |
Taux de recherche de l’atrazine |
Taux de quantification de l’atrazine |
|||
Eaux de surface |
Eaux souterraines |
Eaux de surface |
Eaux souterraines |
Eaux de surface |
Eaux souterraines |
689 |
1868 |
85,3 |
86,2 |
66,2 |
54,2 |
Ces données soulignent le fait que l'atrazine est un contaminant fréquent des eaux de surface et des eaux souterraines. De plus, les forts taux de recherche, démontrent bien le caractère prioritaire de cette contamination.
Plus en détail, ces informations, ont été reprises sous forme cartographique (Figures 3.2) à partir de documents issus du rapport IFFEN (2002).
Néanmoins, précisons que les données recueillies datent d'avant l'interdiction de l'atrazine.
Figure 3.2. Représentations cartographiques des données de recherche et de quantification des eaux de surface et souterraines pour l'atrazine (d'après IFEN, 2002).
De plus, selon Eau & Rivières de Bretagne (2004), l'atrazine fait partie des dix pesticides les plus fréquemment détectés à plus de 0,1 Ng.L 1 (22% de dépassement en 2002). Avant son interdiction, cette substance était donc problématique vis à vis des critères de potabilité des eaux.
Tendance des niveaux de concentration dans le compartiment eau
D'après le bilan 2002 de l'IFEN (2004), 60% des 1014 stations révèlent la présence de pesticides, alors que près d'un quart des stations nécessiteraient un traitement spécifique pour permettre la production d'eau destinée à la consommation humaine. Ce sont essentiellement les triazines qui sont présentes dans les eaux souterraines : l'atrazine a, depuis 1997, un taux de quantification compris entre 40 et 54%. Le principal produit de dégradation de l'atrazine, la déséthylatrazine, est retrouvé à une fréquence égale (1998 2000) voire supérieure (en 2002,la déséthylatrazine a été quantifiée dans 48% des mesures) au produit parent. Parmi les 8 autres produits les plus fréquemment quantifiés en 2002 dans les eaux souterraines (tous réseaux confondus) on note la désisopropylatrazine et l'hydroxyatrazine, tous deux des métabolites de l'atrazine (IFEN, 2004).
Suite à l'arrêt en avril 2003 des apports d'atrazine sur un bassin d'alimentation, Mouvet et Baran (2005) observent seulement une légère diminution des concentrations des eaux souterraines (qui restent bien supérieures à la limite de 0,1 Og.L 1). En revanche, les concentrations en déséthylatrazine ne montrent aucune tendance à la diminution, signe probable de l'existence d'un stock considérable dans le sol, la zone non saturée de la nappe ainsi que la nappe elle même. Mouvet et Baran (2005) estiment donc que le retour à une eau dépourvue de contamination par ces deux molécules nécessitera une durée nettement plus longue que les 3 années écoulées, probablement de l'ordre d'une ou de plusieurs décennies.
Ce dernier constat est, apparemment, en contradiction avec les résultats d'une étude du Ministère de la Région wallonne (2006) qui rapporte que depuis 2002, les sociétés de distribution d'eau constatent une diminution de la pollution par l'atrazine, et dans une moindre mesure par la déséthylatrazine. Bien que cette diminution soit, pour une part, à mettre au bénéfice des restrictions d'usage de cette matière active en Belgique, il convient de préciser qu'elle est également due à un biais statistique lié à la mise hors service des captages les plus pollués (Ministère de la Région wallonne, 2006). Ainsi, ce même rapport conclut que : « la dégradation et la migration de l'atrazine et de ses métabolites sont en général des processus relativement lents, qui dépendent des propriétés de la matière active et des caractéristiques des sols et des aquifères. Il faudra certainement plusieurs dizaines d'années avant que ces produits ne disparaissent totalement des masses d'eau les plus polluées. »
Citons également les travaux de Rat et al. (2005) réalisés dans le cadre du PIREN Seine qui consistent à la fois en une simulation du comportement des produits de dégradation de l'atrazine dans le sol et en une modélisation de l'évolution des concentrations dans les eaux souterraines. Les résultats de ces travaux restent toutefois à valider.
Synthèse
FTE 2005 Importer
La figure 3.1 illustre la répartition théorique de l'atrazine d'après ses propriétés physico chimiques dans les différents compartiments de l'environnement d'après Tissier et al. (2005). Cette répartition a été calculée par le modèle de Mackay niveau I.
Figure 3.1. Répartition de l'atrazine dans les différents compartiments (d'après Tissier et al., 2005).
Perspectives de réduction
Réduction des rejets
Rejets industriels
FTE 2005 Importer
Aucun rejet dans l'environnement n'a été rapporté lors de la fabrication d'atrazine (rappelons qu'aucun site de production n'a été formellement identifié en France). Actuellement des rejets dans l'environnement ont été rapportés lors de la formulation de produits commerciaux contenant cette substance active (usine BASF de Gravelines).
Selon l'exploitant de ce site, les effluents d'eaux de formulation (eaux de lavage) de l'usine sont traitées par un procédé physico chimique sur colonne de charbon actif en station de traitement des eaux. Conformément à l'arrêté préfectoral d'exploitation (APE) Les eaux traitées sont rejetées en discontinu par un émissaire en mer après contrôle des traces résiduelles de matières actives dans chaque rejet.
Réduction des émissions
FTE 2005 Importer
Suite à l'interdiction de l'atrazine, les émissions agricoles sont censées avoir disparu. Mais des importations marginales illégales de cette substance depuis des pays frontaliers où cette substance est autorisée (Espagne, …) sont soupçonnés.
Comme l'usage de l'atrazine est interdit, nous ne décrirons pas dans le cadre de ces fiches des techniques de traitement6 ou des process de désherbage alternatifs. Les informations fournies dans le cadre des autres fiches concernant les substances herbicides (en particulier ceux appliqués à l'alachlore) sont toutefois applicables.
[6] Selon US EPA (1989), le charbon actif granulaire ou particulaire, l'osmose inverse, l'échange ionique, l'oxydation à l'ozone et le rayonnement ultraviolet ont tous été utilisés avec succès pour éliminer l'atrazine et ses métabolites de l'eau potable.
Alternatives aux usages
Produits de substitution
FTE 2005 Importer
Pour pallier l'interdiction de l'atrazine, certains organismes de surveillance de l'environnement et groupes professionnels ont publié des conseils destinés aux maïsiculteurs quant à leur stratégie de désherbage (AGPM et al., 2003 ; Phyt'eau Jauron, 2004). Ces sources, préconisent l'usage de plusieurs substances en association, recommandent des traitements en plusieurs passage ou bien encore proposent des moyens mécaniques ou thermiques.
Selon DETR (1999) cité par RPA (2000), la cyanazine, la simazine et le bromoxynil peuvent être considérés comme substances de substitution à l'atrazine. Il doit être mentionné que la simazine est également une substance identifiée comme dangereuse prioritaire pour l'eau à la fois par les directives européennes 2000/60/CE et 76/464/CE. De plus, En France il a été décidé du retrait des autorisations de mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques contenant de la simazine pour tous les usages agricoles et non agricoles5 .
Il faut également rappeler que le remplacement d'une substance phytosanitaire par une autre n'est pas sans impact sur l'environnement. Pour cela, le tableau 4.1 synthétise les informations disponibles sur l'impact potentiel de ces substitutions. Ces évaluations sont effectuées pour trois milieux de l'environnement :
- l'air, grâce à une estimation de l'impact des substances sur la santé suite à une exposition par voie atmosphérique : méthode Sph'air (Gouzy et al., 2005) ;
- l'eau de surface, grâce à une estimation du transfert potentiel vers les eaux de surface : méthode SIRIS (Groupe de travail « Listes prioritaires » du Comité de Liaison, 1995 : listes remises à jour en 2006) ;
- l'eau souterraine, grâce à cette même méthode déclinée au cas des eaux souterraines : méthode SIRIS (Groupe de travail « Listes prioritaires » du Comité de Liaison, 1995 : listes remises à jour en 2006).
Les méthodes de hiérarchisation indiquées ci dessus attribuent un rang à chaque substance. Ce rang reflète le potentiel de transfert vers les eaux (méthode SIRIS) et l'impact potentiel sur la santé à travers l'exposition atmosphérique aux pesticides (méthode Sph'air). L'intérêt d'effectuer les substitutions est illustré dans le tableau 5.1 sous la forme d'une comparaison entre le rang Siris ou Sph'air de la molécule à substituer et les rangs des molécules de substitution.
Tab. 4.1. Evaluation de l'impact pour l'environnement de l'atrazine par une autre substance.
☺ pour un milieu donné ces substances peuvent être recommandées pour remplacer l'atrazine (substances hiérarchisées de substitution situées à plus de 10 rangs vers les substances moins préoccupantes) ;
pour un milieu donné ces substances de remplacement sont équivalentes à l'atrazine (substances de substitution hiérarchisées à moins de 10 rangs indifféremment vers les substances plus ou moins préoccupantes);
pour un milieu donné ces substances ne sauraient être recommandées pour remplacer l'atrazine (substances de substitution hiérarchisées à plus de 10 rangs vers les substances les plus préoccupantes).
d'après une estimation d'impact sur la santé humaine par voie atmosphérique (Gouzy et al., 2005) ;
d'après le classement « SIRIS » en vue de la surveillance de la qualité des eaux (GT Listes prioritaires, 1995 ; listes mises à jour en 2006) ;
[*] d'après DETR (1999) cité par RPA (2000).
Il semble donc que la substitution de l'atrazine par du bromoxynil,de la cyanazine ou de la simazine soit en accord avec l'objectif visé qui était de réduire la pollution du compartiment eau.
[5] Avis du 27 novembre 2001 relatif aux détenteurs d'autorisation de mise sur le marché, aux distributeurs et aux utilisateurs de produits phytopharmaceutiques contenant de l'atrazine, de la simazine, de la cyanazine, de l'amétryne ou de la terbuthylazine (JO du 27 novembre 2001).
Process de substitution
FTE 2005 Importer
Cf. les fiches dédiées aux substances herbicides possédant une autorisation de mise sur le marché.
Coûts de la substitution
Aucune information n'a été trouvée sur les coûts liés à l'interdiction de l'atrazine en France. Cependant, les évaluations effectuées pour les Etats Unis ont suggéré qu'une interdiction pourrait coûter 517 à 665 M$ aux producteurs et aux consommateurs américains (RPA, 2000).
Conclusion
FTE 2005 Importer
A l'horizon 2015, le retour à la pureté des eaux vis à vis de l'atrazine (objectif fixé par la Directive Cadre Eau) est discutable du fait de l'effet « retard » que présente cette molécule et ses principaux métabolites. Toutefois, aucune autre mesure ne saurait être proposée mis à part un contrôle plus strict des possibles importations illégales.
De plus, bien que cette substance soit déjà interdite et donc que des substituts aient déjà été identifiés, il conviendrait de se pencher sur la mise en place des techniques alternatives de désherbage afin d'éviter la contamination de l'environnement par effet balancier par une ou plusieurs autres substances phytosanitaires.
Bibliographie
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Dernière vérification le 29/03/2024
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