Identification

Numero CAS

188425-85-6

Nom scientifique (FR)

Boscalide

Nom scientifique (EN)

2-chloro-N-[2-(4-chlorophenyl)phenyl]pyridine-3-carboxamide

Autres dénominations scientifiques (Autre langues)

2-Chloro-N-(4′-chlorobiphenyl-2-yl)nicotinamide ; 3-Pyridinecarboxamide, 2-chloro-N-(4'-chloro[1,1'-biphenyl]-2-yl)- ; 2-Chlor-N-(4'-chlor-2-biphenylyl)-3-pyridincarboximidsäure ; 2-Chlor-N-(4'-chlor-2-biphenylyl)nicotinamid ; 2-Chloro-N-(4'-chloro[1,1'-biphenyl]-2-yl)-3-pyridinecarboxamide ; 3-Pyridinecarboxamide, 2-chloro-N-(4'-chloro[1,1'-biphenyl]-2-yl)-

Code EC

606-143-0

Code SANDRE

5526

Numéro CIPAC

-

Formule chimique brute

\(\ce{ C18H12Cl2N2O }\)

Code InChlKey

WYEMLYFITZORAB-UHFFFAOYSA-N

Code SMILES

Clc1ccc(cc1)c2ccccc2NC(=O)c3cccnc3Cl

Généralités

Poids moléculaire

343.21 g/mol

Tableau des paramètres

Tableau des paramètres
Nom de valeur Valeur Température Pression Granulométrie Humidité Norme / Ligne directrice Méthode Commentaire Source
Pression de vapeur 2,00E-06 Pa
à 25°C
INERIS (2014)
Pression de vapeur 7,00E-07 Pa
à 20°C
INERIS (2014)
Constante de Henry 5.178e-05 Pa.m3.mol-1 INERIS (2014)
Coefficient de partage octanol/eau (Log Kow) 2.96 - Expérimentation
à 21°C et pH 7.1
FOOTPRINT
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Bibliographie

Matrices

Milieu eau douce

VGE/NQE Importer

Volatilisation :

La constante de Henry et la pression de vapeur du boscalid suggèrent que le phénomène de volatilisation n'est pas important.

Milieu sédiment eau douce

VGE/NQE Importer

Adsorption :

Avec un log Kow de 2,96 et un Koc de 772, il est considéré que le boscalid s'adsorbe au sédiment.

Dans une étude eau/sédiment, la distribution du boscalid dans le sédiment est de 79,9% dans le sédiment après 100 jours. (E.C., 2008a Platz, 2004 cité dans E.C., 2006; E.C., 2008a)

Milieu terrestre

Tableau des paramètres
Nom de valeur Valeur Température Pression Granulométrie Humidité Norme / Ligne directrice Méthode Commentaire Source
Coefficient de partage carbone organique/Eau (Koc) 772 L.kg-1 Calcul
moyenne calculée (507 - 1110)
INERIS (2014)
Coefficient de partage carbone organique/Eau (Koc) 809 L.kg-1 Expérimentation FOOTPRINT
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Persistance

Biodégradabilité

VGE/NQE Importer

Biodégradabilité :

Stable dans l'eau en aérobie et en anaérobie, le boscalid est persistant dans le sédiment. (E.C., 2008a; US-EPA, 2010)

Tableau des paramètres
Nom de valeur Valeur Température Pression Granulométrie Humidité Norme / Ligne directrice Méthode Commentaire Source
Biodégradabilité non facilement biodégradable -
persistant dans le sédiment
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Dégradabilité abiotique

VGE/NQE Importer

Hydrolyse :

Stable à pH 5, pH 7 et pH 9 à 25°C (E.C., 2008a; US-EPA, 2010)

Photolyse :

Stable (E.C., 2008a; US-EPA, 2010)

Bioaccumulation

Organismes aquatiques

Organismes aquatiques
Nom Espèce Valeur Niveau trophique Taxon Matrice Stade de vie Effet Effet détaillé Durée d'exposition Méthode Norme / Ligne directrice Commentaire Source
Bioaccumulation BCF 70 - Expérimentation INERIS (2014)
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Conclusion sur la bioaccumulation

VGE/NQE Importer

Bioaccumulation :

Des BCF de 36-44, 85-105 et 57-70 ont été obtenus sur la truite arc-en-ciel exposée au boscalid dans l'eau pour les tissus consommables, non consommables, et le poisson entier, respectivement. Les concentrations de boscalid dans les tissus diminuent rapidement une fois que l'exposition cesse.

BCFfish = 92. Le document de la Commission Européenne présente ses résultats sous la forme d'un résumé, il n'a pas été possible de vérifier si ce BCF a été obtenu sur un poisson entier.

L'intervalle de BCF 57-70 obtenu sur poisson entier est mieux renseigné et repris plus souvent dans la littérature que la donnée de la Commission Européenne. La valeur maximale de cet intervalle est sélectionnée dans cette étude. Un BCF de 70 est utilisé dans la détermination des normes de qualité.

En l'absence de BMF mesuré, le document guide technique européen pour la dérivation des NQE recommande l'utilisation des valeurs par défaut suivantes pour ce qui est de la prise en compte de la bioamplification : BMF1 = BMF2 = 1. (US-EPA, 2010 E.C., 2008a E.C., 2011)

Bibliographie

Valeurs de référence

Introduction

VGE/NQE Importer

Ce chapitre traite de la toxicité chronique induite par la substance sur l'homme soit via la consommation d'organismes aquatiques contaminés, soit via l'eau de boisson.

Pour l'évaluation des effets sur la santé humaine, seuls les résultats sur mammifères sont considérés comme pertinents. Contrairement à l'évaluation des effets pour les prédateurs, les effets de type cancérigène ou mutagène sont également pris en compte.

Dans les tableaux ci-dessous, ne sont reportés pour chaque type de test que les résultats permettant d'obtenir les NOEC ou la valeur toxicologique de référence (VTR) les plus protectrices. Compte tenu du mode d'exposition envisagée, seuls les tests sur mammifères exposés par voie orale (dans l'alimentation ou par gavage) ont été recherchés.

Toutes les données présentées ont été validées.

Les résultats de toxicité sont principalement donnés sous forme de doses journalières : NOAEL (No Observed Adverse Effect Level), ou LOAEL (Lowest Observed Adverse Effect Level). NOAEL et LOAEL sont exprimées en termes de quantité de substance administrée par unité de masse corporelle de l'animal testé, et par jour.

(1) Cette VTR a été déterminée par l'USEPA (2003). Cette valeur est retenue par l'INERIS.

(2) Cette VTR a été déterminée par le JMPR (2006) et par la Commission Européenne (CE) (2008). Cette valeur a été reprise par l'ANSES (2006).

(3) Cette VTR a été déterminée par Santé Canada (2004).

Cinq VTR pour le boscalid sont disponibles US EPA (2003), JMPR (2006), CE (2008), ANSES (2006) et Santé Canada (2004). En réalité, certaines valeurs proposées par un organisme ont été reprises par un autre ce qui au final correspond à trois valeurs différentes.

La VTR de Santé Canda repose sur une étude sur le développement des rats, dans laquelle un NOAEL de 14 mg/kg pc/j a été établi pour une diminution de poids corporel et une diminution du gain du poids corporel observé chez les jeunes rats à 147 mg/kg pc/j. Cet effet a été observé à des doses ne provoquant pas de toxicité maternelle. Un facteur d'incertitude général de 100 a été appliqué pour tenir compte des différences intra et inter-espèce. D'après un rapport de l'US-EPA cette étude présente des limites, en raison d'un manque de donnée concernant les témoins positifs et les tests comportementaux réalisés. Par ailleurs, l'utilisation d'une diminution du poids comme effet critique ne correspond pas à un effet spécifique de la substance. En effet, une diminution du poids corporel n'affecterait pas, a priori, la survie ni la santé des individus. Ainsi, la VTR résultante semble conservatrice et peu adaptée au regard du profil toxicologique de la substance. Compte tenu de ces limitations, la VTR de Santé Canada n'est pas retenue.

La valeur de l'US-EPA repose sur trois études expérimentales : une étude de un an chez le chien (C. Wiemann et al., 2000), une étude de cancérogenèse chez le rat (W. Mellert et al., 2001a) et une étude chronique chez le rat (W. Mellert et al., 2001b). Ainsi, l'US-EPA s'est appuyé sur un NOAEL de 21,8 mg/kg pc/jour pour les effets toxiques hépatiques et thyroïdiens observés chez le chien pour déterminer sa VTR. A partir de la même étude de cancérogenèse chez le rat (W. Mellert et al., 2001a),

l US EPA, le JMPR et la CE considèrent des NOAEL différents correspondant à des effets critiques différents pour déterminer leurs VTR. Le JMPR et la CE retiennent un NOAEL de 4,4 mg/kg pc/jour pour les atteintes hépatiques chez les mâles (augmentation de l activité de la γGT et apparition de foyers éosinophiles hépatiques). L interprétation de ces données doit être étudiée avec précaution : en effet l augmentation de la γGT est transitoire à 21,9 mg/kg pc/j et la relation dose-réponse n est pas clairement établie. De plus, la fréquence d apparition de foyers éosinophiles dans le foie n est pas statistiquement différente de celle du lot témoin.

Les effets critiques retenus par l'US EPA apparaissent donc plus pertinents que ceux du JMPR et de la CE. L'INERIS retient la valeur de l'US EPA de 218 µg/kgcorporel/j, déterminée à partir de l'effet critique le plus pertinent : altération hépatique et thyroïdienne chez le chien mâle.

Valeurs de l'ANSES et/ou de l'INERIS

Valeurs de l'ANSES et/ou de l'INERIS
Nom Valeur Organisme choix Année du choix URL choix Source Commentaire Effet critique retenu Etat du statut Durée d'exposition Milieu Source d'exposition Facteur Contexte de gestion Age-Dependent Adjustments Factors ADAF - Tranche d'âge ADAF - Valeur ADAF - URL
ADI 40 µg.kg-1.j-1 Anses 2016 EFSA (2008) Final Eau
RfD 218 µg.kg-1.j-1 Ineris 2017 US EPA (2003) Altération hépatique et thyroïdienne chez le chien mâle Final Eau
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Autres valeurs des organismes reconnus

Autres valeurs des organismes reconnus
Nom Valeur Source Commentaire Effet critique retenu Etat du statut Durée d'exposition Milieu Source d'exposition Facteur Contexte de gestion Age-Dependent Adjustments Factors ADAF - Tranche d'âge ADAF - Valeur ADAF - URL
DJA 0,04 mg.kg-1.j-1 AGRITOX (2022) Final Eau
ADI 0,04 mg.kg-1pc OMS JMPR (2006) Final Eau
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Introduction

VGE/NQE Importer

Evaluations existantes :

Environmental Fate and Ecological Risk Assessment for

Boscalid (US-EPA, 2010) Review report for the active substance Boscalid. EU Restricted. (E.C., 2008a)

Pesticide Fact Sheet. Name of chemical: Boscalid (USEPA, 2003a) -

Effets endocriniens :

Le boscalid n'est pas cité dans la stratégie communautaire concernant les perturbateurs endocriniens (E.C., 2004) et dans le rapport d'étude de la DG ENV sur la mise à jour de la liste prioritaire des perturbateurs endocriniens à faible tonnage (Petersen et al., 2007).

Critères PBT / POP :

La substance n'est pas citée dans les listes PBT/vPvB1 (C.E., 2006) ou POP2 (PNUE, 2001).

Normes de qualité existantes :

Pas de norme disponible selon ETOX, 20073 PNEC = 12,5 µg.L-1 décision de la Commission des

Toxiques le 19/03/03 (La_Commission_d'Etude_de_la_Toxicité, 2004) Union Européenne : Limite pour l'eau potable fixée par

la Directive 98/83/CE pour les pesticides : 0,1 µg.L-1.

Substance(s) associée(s) :

-

[1] Les PBT sont des substances persistantes, bioaccumulables et toxiques et les vPvB sont des substances très persistantes et très bioaccumulables. Les critères utilisés pour la classification des PBT sont ceux fixés par l'Annexe XIII du règlement n° 1907/2006 (REACH).

[2] Les Polluants Organiques Persistants (POP) sont des substances persistantes (aux dégradations biotiques et abiotiques), fortement liposolubles (et donc fortement bioaccumulables), et volatiles (et peuvent donc être transportées sur de longues distances et être retrouvée de façon ubiquitaire dans l'environnement). Les critères utilisés pour la classification POP sont ceux fixés par l'Annexe 5 de la Convention de Stockholm placée sous l'égide du PNUE (Programme des Nations Unies pour l'Environnement).

[3] Les données issues de cette source (http://webetox.uba.de/webETOX/index.do) ne sont données qu'à titre indicatif ; elles n'ont donc pas fait l'objet d'une validation par l'INERIS.

Dangers

Description

VGE/NQE Importer

La plupart des données proviennent d'une série d'essais représentés sous la référence : « ref 344 » dans la base de donnée ECOTOX : Aquatic Report de l'US-UPA (US-EPA, 2013). Ces essais n'ont pas pu être examinés par l'évaluateur mais ils sont repris dans des documents réalisés par l'US-EPA et la Commission Européenne et n'ont pas été réévalués. Ces documents sont « Environmental Fate and Ecological Risk Assessment for Boscalid New Use on Rapeseed, Including Canola (US-EPA, 2010) » et l'annexe II « End point and related information » du document de la Commission Européenne (E.C., 2008a) qui présente la liste des données les plus pertinentes par critère d'effet et

groupe taxonomique. Ces données sont également reprises sur la fiche d'information de la substance active phytopharmaceutique AGRITOX (http://www.agritox.anses.fr/php/sa.php?sa=1334 ).

Ces résultats d'écotoxicité sont principalement exprimés sous forme de NOEC (No Observed Effect Concentration), concentration sans effet observé, d'EC10 concentration produisant 10% d'effets et équivalente à la NOEC, ou de EC50, concentration produisant 50% d'effets. Les NOEC sont principalement rattachées à des tests chroniques, qui mesurent l'apparition d'effets sub-létaux à long terme, alors que les EC50 sont plutôt utilisées pour caractériser les effets à court terme.

[4] Selon les directives de l'essai EPA 72-4, des informations sont manquantes en ce qui concerne la croissance des daphnies de la première génération, l'US-EPA considère cette donnée comme « supplemental ». Néanmoins, l'essai a été réalisé conformément aux lignes directrices de l'essai OCDE 202, celui-ci ne demande pas de suivi de la croissance des daphnies de première génération. La remarque sur le nombre d'individu testés n'a pas été jugée pertinente à la lecture des prérequis pour l'essai OCDE 202 (dix par concentration). Des doutes sont rapportés sur la mesure de la concentration dissoute de la substance. Cette donnée est mentionnée à titre d'information supplémentaire.

[5] L'US-EPA considère cette donnée comme « supplemental », la concentration correspond à la concentration dans l'eau interstitielle du sédiment et non dans la colonne d'eau. Elle est mentionnée à titre d'information supplémentaire.

Valeurs de danger

Valeurs de danger
Nom Espèce Valeur Niveau trophique Taxon Matrice Stade de vie Effet Effet détaillé Durée d'exposition Méthode Norme / Ligne directrice Commentaire Source
CL/CE50 1.34 mg.L-1 Algue INERIS (2014)
CL/CE50 5.33 mg.L-1 Invertebré INERIS (2014)
CL/CE50 2.7 mg.L-1 Poisson INERIS (2014)
CL/CE50 >3.5 mg.L-1 Algue INERIS (2014)
CL/CE50 1.02 mg.L-1 Invertebré INERIS (2014)
CL/CE50 >3.86 mg.L-1 Poisson INERIS (2014)
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Synthèse

Biote

VGE/NQE Importer

Ce chapitre traite de la toxicité chronique induite par la substance sur les prédateurs via la consommation d'organismes aquatiques contaminés (appelés biote, i.e. poissons ou invertébrés vivant dans la colonne d'eau ou dans les sédiments). Il s'agit donc d'évaluer la toxicité chronique de la substance par la voie d'exposition orale uniquement.

Dans les tableaux ci-dessous, ne sont reportés pour chaque type de test que les résultats permettant d'obtenir les NOEC ou la valeur toxicologique de référence (VTR) les plus protectrices. N'ont été recherchés que des tests sur mammifères ou oiseaux exposés par voie orale (exposition par l'alimentation ou par gavage). Toutes les données présentées ont été validées.

Les résultats de toxicité sont principalement donnés sous forme de doses journalières : NOAEL (No Observed Adverse Effect Level), ou LOAEL (Lowest Observed Adverse Effect Level). NOAEL et LOAEL sont exprimées en termes de quantité de substance administrée par unité de masse corporelle de l'animal testé, et par jour.

Pour calculer la norme de qualité liée à l'empoisonnement secondaire des prédateurs, il est nécessaire de connaître la concentration de substance dans le biote n'induisant pas d'effets observés pour les prédateurs (exprimée sous forme de NOEC). Il est possible de déduire une NOEC à partir d'une NOAEL grâce à des facteurs de conversion empiriques variables selon les espèces testées. Les facteurs utilisés ici sont ceux recommandés par le guide technique européen pour la détermination de normes de qualité (E.C., 2011). Les valeurs de ces facteurs de conversion dépendent de la masse corporelle des animaux et de leur consommation journalière de nourriture. Celles-ci peuvent donc varier d'une façon importante selon le niveau d'activité et le métabolisme de l'animal, la valeur nutritive de sa nourriture, etc. En particulier elles peuvent être très différentes entre un animal élevé en laboratoire et un animal sauvage.

Afin de couvrir ces sources de variabilité, mais aussi pour tenir compte des autres sources de variabilité ou d'incertitude (variabilité inter et intra-espèces, extrapolation du court terme au long terme, etc.) des facteurs d'extrapolation sont nécessaires pour le calcul de la QSbiota sec pois. Les valeurs recommandées pour ces facteurs d'extrapolation sont données dans le guide technique européen (E.C., 2011). Un facteur d'extrapolation supplémentaire (AFdose-réponse) est utilisé dans le cas où la toxicité a été établie à partir d'une LOAEL plutôt que d'une NOAEL.

Les données obtenues sur les mammifères terrestres et les oiseaux, utilisées pour la détermination des valeurs guides pour la protection des prédateurs vis-à-vis de l’empoisonnement secondaire, sont répertoriées dans les tableaux ci-dessous.

Trois études de toxicité chronique de qualité acceptable sur mammifère sont disponibles. L'étude de Mellert (2000), effectuée chez le chien, présente l'effet le plus sensible chez l'espèce la plus sensible. La NOAEL obtenue lors de l'essai sur le chien mâle (21,8 mg/kgcorporel/j) est également celle retenue par l'US EPA pour l'élaboration de sa VTR.

En ce qui concerne les études sur deux générations, chez les parents, l'effet le plus sensible est la dégénérescence des hépatocytes et la diminution du poids des mâles. Chez la descendance, l'effet identifié comme étant le plus critique est la diminution du poids corporel et du gain du poids corporel chez les mâles de la deuxième génération (F2). L'étude qui présente les NOAEL les plus bas pour ces effets est celle sur la reproduction sur 2 générations chez le rat, qui n'est pas publiée mais est citée dans le rapport de l'US-EPA (2003). Les NOAEL pour ces effets sont respectivement NOAELParental 101,2 mg/kgcorporel/j et NOAELDescendance 10,1 mg/kgcorporel/j.

L'étude de neurotoxicité sur deux générations chez le rat ne met pas en évidence d'effet sur les parents mais une baisse de la réactivité aux stimulations sonores et une baisse de la prise de poids pour la deuxième génération à la dose de 1000 ppm. L'US-EPA avait considéré l'étude acceptable avec quelques réserves en raison d'un manque de donnée chez les témoins, d'un manque de données dans les essais de mémoire et d'apprentissage et du manque d'information sur la mesure de l'hippocampe pour les individus exposés aux doses faibles et moyennes. L'US-EPA (2003b) a depuis reconsidéré la validité de cet effet de réactivité aux stimuli sonores, ils ne sont pas statistiquement significatifs. De plus, il n'est pas nécessaire de retenir l'effet relatif à la diminution de poids corporel sur la descendance en raison de sa faible signification biologique (9%).

En ce qui concerne les mammifères, le choix de la NOAELchronique 21,8 mg/kgcorporel/j correspondant à 800 ppm dans la nourriture obtenue lors de l'essai de 1 an sur le chien est raisonnable afin d'éviter l'apparition d'effets néfastes au niveau du foie et de la thyroïde. Il n'est pas nécessaire de retenir celle relative à la diminution de poids corporel sur la descendance en raison de sa faible signification biologique.

En ce qui concerne les oiseaux, le choix de la NOEC 300 ppm correspondant à l'étude 154 jours sur la reproduction du Colin de Virginie est la plus pertinente les autres essais n'ayant pas démontré d'effets néfastes pour les doses maximales testées.

Valeurs écotoxicologiques

Introduction

Dans cette rubrique, sont reportées des valeurs de référence pour la protection des écosystèmes aquatiques et de la santé humaine via l’environnement.

Dans cette rubrique, sont reportées des valeurs de référence pour la protection des écosystèmes aquatiques et de la santé humaine via l’environnement.

Elles peuvent avoir un statut de « Valeur réglementaire » si elles sont issues

  1. de réglementations européennes et issues par exemple de dossiers d’évaluation des risques dans le cadre de processus d’autorisation de mise sur le marché des substances chimiques (c’est le cas des Concentrations Prédites Sans Effet pour l’environnement (PNEC) issues des dossiers réglementaires sous REACh ou dans le cas de la réglementation des produits biocides) ou issues de « Normes de Qualité Environnementale » (NQE) de la Directive Cadre européenne sur l’Eau (DCE) ;
  2. de réglementations françaises telles que les arrêtés de mise en application de la DCE à l’échelle nationale.

Elles peuvent être des « Valeurs guides » lorsque ce sont des propositions scientifiques de l’INERIS qui ne sont pas reportées dans des textes réglementaires. C’est le cas de toutes les valeurs établies par l’INERIS pour guider l’évaluation de la qualité des milieux aquatiques pour les substances qui n’ont pas, ou pas encore, un statut réglementaire dans le contexte de la DCE.
Les « Valeurs Guides Environnementales » (VGE) et les « Normes de Qualité Environnementale » (NQE) sont les outils consacrés pour l’évaluation de la qualité des eaux de surface, dont l’établissement est basé sur une même méthodologie européenne dédiée (E.C., 2018).
Leur construction, d’un point de vue méthodologique, est donc similaire.

Valeurs guides

Valeurs guides
Nom Valeur Matrice Cible Effet critique retenu Durée d'exposition Facteur Commentaire Etat du statut Valeur retenue par l'INERIS Année Source
PNEC chronique / AA-QSwater_eco 0.0116 mg.L-1 Eau douce 10
extrapolation
Oui 2014 INERIS (2014)
PNEC chronique / AA-QSwater_eco 0.00116 mg.L-1 Eau marine 100
extrapolation
Oui 2014 INERIS (2014)
Valeur guide eau 0.1 µg.L-1 Eau douce Oui 2014 INERIS (2014)
Valeur guide eau 11.6 mg.L-1 Eau douce Oui 2014 INERIS (2014)
Valeur guide eau 1.16 µg.L-1 Eau marine Oui 2014 INERIS (2014)
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Valeurs réglementaires

Description

VGE/NQE Importer

Les normes de qualité pour les organismes de la colonne d'eau sont calculées conformément aux recommandations du guide technique européen pour la détermination des normes de qualité environnementale (E.C., 2011). Elles sont obtenues en divisant la plus faible valeur de NOEC ou d'EC50 valide par un facteur d'extrapolation (AF, Assessment Factor).

La valeur de ce facteur d'extrapolation dépend du nombre et du type de tests pour lesquels des résultats valides sont disponibles. Les règles détaillées pour le choix des facteurs sont données dans le guide technique européen (E.C., 2011).

En ce qui concerne les organismes marins, selon le projet guide technique pour la détermination de normes de qualité environnementales (E.C., 2011), la sensibilité des espèces marines à la toxicité des substances organiques peut être considérée comme équivalente à celle des espèces dulçaquicoles, à moins qu'une différence ne soit montrée.

Moyenne annuelle (AA-QSwater_eco et AA-QSmarine_eco) :

Une concentration annuelle moyenne est déterminée pour protéger les organismes de la colonne d'eau d'une possible exposition prolongée.

Pour le boscalid, le jeu de données disponibles ne permet pas de mettre en évidence une différence de sensibilité entre les espèces marines et d'eau douce, les données peuvent donc être considérées ensemble. On dispose de données chroniques pour trois groupes taxonomiques (algue/plante,

invertébrés et poissons) correspondant à trois niveaux trophiques. Les concentrations les plus basses ont été obtenues pour les vertébrés sur la truite arc-en-ciel (Oncorhynchus mykiss) avec une NOEC de 116 µg.L-1. L'examen des données d'écotoxicité aigüe révèle que les EC50 les plus basses sont obtenues sur une algue et sur le mollusque marin Crassostrea virginica, mais les EC50 sont du même ordre de grandeur pour les algues, les invertébrés et les poissons. Considérant que les données obtenues sur poissons et végétaux sont proches et que le mode d'action du boscalid est connu et non spécifique (il inhibe la production d'ATP mitochondrial dans les cellules), il est proposé d'appliquer un facteur d'extrapolation de 10 sur la NOEC la plus basse. L'INERIS propose donc la valeur suivante :

[6] L'US-EPA classe cet essai « supplemental » car il ne correspond pas aux recommandations des essais EPA 72-4 du point de vue de la réalisation des solutions d'essai (notamment en ce qui concerne la dureté de l'eau et le pH) mais ne demande pas à ce que l'essai soit reconduit. L'essai est conforme aux recommandations de l'essai OCDE 210 et est estimé valide dans cette étude.

En ce qui concerne les organismes marins, le facteur d'extrapolation appliqué doit prendre en compte les incertitudes additionnelles telles que la sous-représentation des taxons spécifiques du milieu marin et une diversité d'espèces plus importante. Un seul essai chronique sur organisme marin a été réalisé (Skeletonema costatum, NOEC > 3,5 mg.L-1). La concentration la plus basse a été obtenue lors d'un essai sur la truite arc-en-ciel (Oncorhynchus mykiss), c'est une NOEC de 116 µg.L-1. L'examen des données d'écotoxicité aigüe révèle que les EC50 les plus basses sont obtenues sur une algue et sur le mollusque marin Crassostrea virginica, mais les EC50 sont du même ordre de grandeur pour les algues, les invertébrés et les poissons. Considérant que les données obtenues sur poissons, mollusques marins et végétaux sont proches et que le mode d'action du boscalid est connu (il inhibe la production d'ATP mitochondrial dans les cellules), il est proposé d'appliquer un facteur d'extrapolation de 100 sur la NOEC la plus basse. L'INERIS propose donc la valeur suivante :

Concentration Maximum Acceptable (MAC et MACmarine)

La concentration maximale acceptable est calculée afin de protéger les organismes de la colonne d'eau de possibles effets de pics de concentrations de courtes durées (E.C., 2011). Pour le boscalid, le jeu de données disponibles ne permet pas de mettre en évidence une différence de sensibilité entre les espèces marines et d'eau douce, les données peuvent donc être considérées ensemble.

Pour le boscalid, on dispose de données aigües pour 3 niveaux trophiques. La valeur la plus faible est prise en compte pour le calcul de la MAC, soit la CL50= 1020 µg.L-1 obtenue lors d'un essai sur Crassostrea virginica. Les données d'écotoxicité aiguë sont par ailleurs homogènes. Le guide technique européen pour la détermination des normes de qualité environnementale (E.C., 2011) recommande un facteur d'extrapolation de 10. Toutefois, en raison de la persistance de la substance, l'atteinte de la MAC dans les cours d'eau, liée par exemple à une application en champs, pourrait perdurer. Un maintien des concentrations au niveau de la MAC sur une durée prolongée pourrait entrainer des effets néfastes et il est proposé d'abaisser la MAC par l'utilisation d'un facteur de 50 au lieu de 10. L'INERIS propose donc la valeur suivante :

Pour le milieu marin, le facteur d'extrapolation appliqué doit prendre en compte les incertitudes additionnelles telles que la sous-représentation des taxons spécifiques du milieu marin et une diversité d'espèces plus importante. Le jeu de donnée comprend des données court-terme pour des espèces d'eau douce et marines pour trois niveaux trophiques différents ainsi que le résultat d'un essai pour un

groupe additionnel marin (Crassostrea virginica EC50 : 1020 µg.L-1). L'ensemble de ces données est homogène. Le guide technique européen pour la détermination des normes de qualité environnementale (E.C., 2011) recommande un facteur d'extrapolation de 50 dans ce cas. L'INERIS propose d'utiliser un facteur de 100 afin de prendre en compte la persistance du boscalid selon le même principe que pour le calcul de la MAC. L'INERIS propose donc la valeur suivante :

La norme de qualité pour l'empoisonnement secondaire (QSbiota sec pois) est calculée conformément aux recommandations du guide technique européen (E.C., 2011). Elle est obtenue en divisant la plus faible valeur de NOEC valide par les facteurs d'extrapolation recommandés (E.C., 2011).

Les effets observés à 100 ppm chez le rat dans l'étude de W. Mellert et al., 2001b ne sont pas retenus car les effets sont transitoires, sans relation dose-réponse, et non statistiquement significatifs. D'autres effets ont pu être observés à 100 ppm, il s'agit de la diminution du poids corporel et du gain du poids corporel chez la F2 de rats traités dans l'étude citée par US-EPA, 2003b. La signification biologique de la diminution du poids observée chez la génération F2 doit être évaluée avec précaution. Il est à souligner que cette diminution, statistiquement significative aux jours 7 et 21 de lactation, n'a pas été réévaluée après le sevrage. Enfin, les effets à 100 ppm chez le rat dans une étude portant sur le développement neurologique des organismes sont cités par l'US-EPA, 2003b, qui écarte ces effets dans son évaluation. Aussi, il est proposé de retenir la NOEC suivante de 300 ppm obtenue dans l'étude de la reproduction du Colin de Virginie.

Pour le boscalid, un facteur de 30 est appliqué car la durée du test retenu (une NOEC de 300 mg.kg-1biota sur le colin de Virginie) reflète une exposition chronique. On obtient donc :

Cette valeur de norme de qualité pour l'empoisonnement secondaire peut être ramenée :

  • à une concentration dans l'eau douce selon la formule suivante :
  • à une concentration dans l'eau marine selon la formule suivante :

Avec :

BCF : facteur de bioconcentration,
1 BMF: facteur de biomagnification,
2 BMF: facteur de biomagnification additionnel pour les organismes marins.

Ce calcul tient compte du fait que la substance présente dans l'eau du milieu peut se bioaccumuler dans le biote. Il donne la concentration à ne pas dépasser dans l'eau afin de respecter la valeur de la norme de qualité pour l'empoisonnement secondaire déterminée dans le biote.

La bioaccumulation tient compte à la fois du facteur de bioconcentration (BCF, ratio entre la concentration dans le biote et la concentration dans l'eau) et du facteur de bioamplification (BMF, ratio entre la concentration dans l'organisme du prédateur en bout de chaîne alimentaire, et la concentration dans l'organisme de la proie au début de la chaîne alimentaire). En l'absence de valeurs mesurées pour le BMF, celles-ci peuvent être estimées à partir du BCF selon guide technique européen (E.C., 2011).

Ce calcul n'est donné qu'à titre indicatif. Il fait en effet l'hypothèse qu'un équilibre a été atteint entre l'eau et le biote, ce qui n'est pas véritablement réaliste dans les conditions du milieu naturel. Par ailleurs il repose sur un facteur de bioaccumulation qui peut varier de façon importante entre les espèces considérées.

Pour le boscalid, un BCF de 70 et un BMF1 = BMF2 de 1 (cf. E.C., 2011) ont été retenus. On a donc :

La norme de qualité pour la santé humaine est calculée de la façon suivante (E.C., 2011) :

Ce calcul tient compte de :

  • un facteur correctif de 10% (soit 0,1) : la VTR donnée ne tient compte en effet que d'une exposition par voie orale, et pour la consommation de produits de la pêche uniquement. Mais la contamination peut aussi se faire par la consommation d'autres sources de nourriture, par la consommation d'eau, et d'autres voies d'exposition sont possibles (inhalation ou contact cutané). Le facteur correctif de 10% (soit 0,1) permet de rendre l'objectif de qualité plus sévère d'un facteur 10 afin de tenir compte de ces autres sources de contamination possibles.
  • la valeur toxicologique de référence (VTR), correspondant à une dose totale admissible par jour ; pour cette substance elle sera considérée égale à 218 µg/kgcorporel/j (cf. tableau ci-dessus),
  • un poids corporel moyen de 70 kg,
  • Fsécurité : facteur de sécurité supplémentaire pour tenir compte des potentiels effets CMR ou de perturbation endocrine de la substance. La VTR sélectionnée a été établie sur le critère des effets hépatiques et thyroïdiens, elle prend déjà ces aspects en compte. Un facteur de sécurité supplémentaire n'est pas nécessaire.
  • Cons. Journ. Moy : une consommation journalière moyenne de produits de la pêche (poissons, mollusques, crustacés) égale à 115 g par jour.

Ce calcul n'est donné qu'à titre indicatif. Il peut être inadapté pour couvrir les risques pour les individus plus sensibles ou plus vulnérables (masse corporelle plus faible, forte consommation de produits de la pêche, voies d'exposition individuelles particulières). Le facteur correctif de 10% n'est donné que par défaut, car la contribution des différentes voies d'exposition varie selon les propriétés de la substance (et en particulier sa distribution entre les différents compartiments de l'environnement), ainsi que selon les populations considérées (travailleurs exposés, exposition pour les consommateurs/utilisateurs, exposition via l'environnement uniquement). L'hypothèse cependant que la consommation des produits de la pêche ne représente pas plus de 10% des apports journaliers contribuant à la dose journalière tolérable apporte une certaine marge de sécurité (E.C., 2011).

Pour le boscalid, le calcul aboutit à :

Comme pour l'empoisonnement secondaire, la concentration correspondante dans l'eau du milieu peut être estimée en tenant compte de la bioaccumulation de la substance :

  • à une concentration dans l'eau douce selon la formule suivante :
  • à une concentration dans l'eau marine selon la formule suivante :

Pour le Boscalid, on obtient donc :

En principe, lorsque des normes de qualité dans l'eau de boisson existent, soit dans la Directive 98/83/CE (C.E., 1998), soit déterminées par l'OMS, elles peuvent être adoptées. Les valeurs réglementaires de la Directive 98/83/CE doivent être privilégiées par rapport aux valeurs de l'OMS qui ne sont que de simples recommandations.

Il faut signaler que ces normes réglementaires ne sont pas nécessairement établies sur la base de critères (éco)toxicologiques (par exemple les normes pour les pesticides avaient été établies par rapport à la limite de quantification analytique de l'époque pour ce type de substance, soit 0,1 µg.L-1).

A titre de comparaison, la valeur seuil provisoire pour l'eau de boisson est calculée de la façon suivante (E.C., 2011):

Ce calcul tient compte de :

  • la valeur toxicologique de référence (VTR), correspondant à une dose totale admissible par jour ; pour cette substance elle sera considérée égale à 218 µg/kgcorporel/j (cf. tableau ci-dessus),
  • Cons.moy.eau [L.j-1] : une consommation d'eau moyenne de 2 L par jour,
  • un poids corporel moyen de 70 kg,
  • un facteur correctif de 10% (soit 0.1) afin de tenir compte de ces autres sources de contamination possibles.
  • Fsécurité : facteur de sécurité supplémentaire pour tenir compte des potentiels effets CMR ou de perturbation endocrine de la substance. Le boscalid ne présentant aucune de ces propriétés, le facteur de sécurité est fixé à 1.

L'eau de boisson est obtenue à partir de l'eau brute du milieu après traitement pour la rendre potable. La fraction éliminée lors du traitement dépend de la technologie utilisée ainsi que des propriétés de la substance.

Ainsi, la norme de qualité correspondante dans l'eau brute se calcule de la manière suivante :

En l'absence d'information, on considèrera que la fraction éliminée est nulle et le critère pour l'eau de boisson s'appliquera alors à l'eau brute du milieu. Par ailleurs, on rappellera que ce calcul n'est donné qu'à titre indicatif et peut s'avérer inadéquat pour certaines substances et certaines populations.

Pour le Boscalid, on obtient :

La valeur la plus protectrice, fixée par la directive 98/83/CE est proposée comme norme de qualité pour l'eau destinée à la production d'eau potable.

Valeurs réglementaires
Nom Valeur Matrice Cible Effet critique retenu Durée d'exposition Facteur Commentaire Etat du statut Valeur retenue par l'INERIS Année Source
MAC 20 µg.L-1 Eau douce Oui 2014 INERIS (2014)
MAC 10 µg.L-1 Eau marine Oui 2014 INERIS (2014)
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Synthèse

VGE/NQE Importer

Un seuil de qualité dans le sédiment est nécessaire (i) pour protéger les espèces benthiques et (ii) protéger les autres organismes d'un risque d'empoisonnement secondaire résultant de la consommation de proies provenant du benthos. Les principaux rôles des normes de qualité pour les sédiments sont de :

  1. Identifier les sites soumis à un risque de détérioration chimique (la norme sédiment est dépassée)
  2. Déclencher des études pour l'évaluation qui peuvent conduire à des études plus poussées et potentiellement à des programmes de mesures
  3. Identifier des tendances à long terme de la qualité environnementale (Art. 4 Directive 2000/60/CE).

Des résultats obtenus sur les larves benthiques de Chironomus riparius sont disponibles mais ils correspondent à des essais « spiked water » et n'ont donc pas été réalisés dans du sédiment. Ils ne seront pas utilisés pour déterminer la QSsed avec la méthode des facteurs d'extrapolation.

Une étude réalisée en condition statique a toutefois été conduite sur Hyallela azteca. Cet essai est estimé robuste et valide mais ne correspond pas à un essai normalisé. Aucune mortalité n'a été observée à la concentration maximum testée, une NOEC >97 mg/kg (sédiment sec) est donc obtenue.

Cette étude est utilisée et conformément au guide technique européen pour la détermination des normes de qualité environnementale (E.C., 2011) un facteur d'extrapolation de 100 s'applique pour déterminer la QSsed dry weight. L'INERIS propose la valeur suivante :

La concentration correspondante en poids humide peut être estimée en tenant compte du facteur de conversion suivant :

Avec : Fsolidesed : fraction volumique en solide dans les sédiments en [m3solide/m3susp]. En l'absence d'une valeur exacte, la valeur générique proposée par le document guide technique européen (E.C., 2011) est utilisée : 0,2 m3/m3 . RHOsolide : masse volumique de la partie sèche en [kgsolide/m3solide]. En l'absence d'une valeur exacte, la valeur générique proposée par le document guide technique européen (E.C., 2011) est utilisée : 2500 kg.m-3 .

Pour le boscalid, la concentration correspondante en poids sec est :

Selon la même approche que pour le sédiment d'eau douce, la valeur guide de qualité pour le sédiment marin doit être calculée.

Par conséquent et conformément au guide technique européen pour la détermination des normes de qualité environnementale (E.C., 2011) un facteur d'extrapolation de 1000 s'applique sur la donnée obtenue lors de l'essai sur Hyalella azteca pour déterminer la AA-QSmarine_eco. L'INERIS propose donc la valeur suivante :

La concentration correspondante en poids sec est alors la suivante:

QSsed-marin wet weight = QSsed-marin dry weight / 2,6 = 97 / 2.6 = 37,3 µg/kgsed-marin poids humide

Elle est définie à partir de la valeur la plus protectrice parmi tous les compartiments étudiés.

Pour le boscalid, la valeur guide pour la protection de la santé humaine d'une contamination par la consommation d'eau de boisson est la valeur la plus faible de l'ensemble des approches considérées. Si la masse d'eau n'est pas destinée à la consommation d'eau potable, c'est la valeur guide pour les organismes aquatiques qui est alors la plus faible.

Etant donné que la distribution prévue du boscalid est de 79,9% dans le sédiment au bout de 100 jours et qu'il y est alors très persistant (E.C., 2008a) (donc susceptible d'être remis en suspension), l'INERIS recommande le suivi de la substance dans le sédiment.

Bibliographie

Documents

PDF
188425-85-6 -- Boscalide -- VGE
Publié le 27/03/2014
PDF
188425-85-6 -- Boscalid -- NQE
Publié le 27/03/2014