Identification

Numero CAS

98-82-8

Nom scientifique (FR)

Cumène

Nom scientifique (EN)

cumene

Autres dénominations scientifiques (FR)

2-Phénylpropane

Autres dénominations scientifiques (Autre langues)

isopropylbenzene ; (1-methylethyl)benzene ; 2-fenilpropano ; 2-fenyl-propaan ; benzene, (1-methylethyl)- ; benzene, isopropyl ; cumeen ; cumol ; isopropilbenzene ; isopropyl benzene ; isopropyl-benzol ; isopropylbenzeen ; isopropylbenzol ; propane, 2-phenyl

Code EC

202-704-5

Code SANDRE

1633

Numéro CIPAC

-

Formule chimique brute

\(\ce{ C9H12 }\)

Code InChlKey

RWGFKTVRMDUZSP-UHFFFAOYSA-N

Code SMILES

c(cccc1)(c1)C(C)C

Classification CLP

Type de classification

Harmonisée

ATP insertion

CLP00

Description de la classification

Classification harmonisée selon réglement 1272/2008 ou CLP

Mentions de danger
Mention du danger - Code H226
Mention du danger - Texte Liquide et vapeurs inflammables
Classe(s) de dangers Liquides inflammables
Libellé UE du danger -
Limites de concentration spécifique -
Facteur M -
Estimation de toxicité aigüe -
Fiche ECHA

Généralités

Poids moléculaire

120.19 g/mol

Tableau des paramètres

Tableau des paramètres
Nom de valeur Valeur Température Pression Granulométrie Humidité Norme / Ligne directrice Méthode Commentaire Source
Hydrosolubilité 27 mg.L-1
à 20°C
ECB (2001) Vol.6 p.85
Hydrosolubilité 50 mg.L-1
à 25°C
ECB (2001) Vol.6 p.85
Densité 0.86 - ECB (2001) Vol.6 p.85
Pression de vapeur 496 Pa
valeur extrapolée à 20°C
ECB (2001) Vol.6 p.85
Point de fusion -96 °C ECB (2001) Vol.6 p.85
Constante de Henry 1010.8 Pa.m3.mol-1
à 20°C
ECB (2001) Vol.6 p.85
Coefficient de partage octanol/eau (Log Kow) 3.55 -
mesuré à 23°C
ECB (2001) Vol.6 p.85
Coefficient de partage octanol/eau (Log Kow) 3.66 - Expérimentation US EPA (2011)
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Bibliographie

Matrices

Milieu eau douce

Volatilisation :

D'après sa constante de Henry (1010.80 Pa.m3.mol-1), l'isopropylbenzène est considéré fortement volatil. (European Chemical Bureau, 2001)

Milieu sédiment eau douce

Adsorption :

L'isopropylbenzène a un Koc de 820 L.kg-1. Cette substance a donc tendance à s'adsorber sur les sédiments et les particules en suspension dans l'eau. (European Chemical Bureau, 2001)

Milieu terrestre

Tableau des paramètres
Nom de valeur Valeur Température Pression Granulométrie Humidité Norme / Ligne directrice Méthode Commentaire Source
Coefficient de partage carbone organique/Eau (Koc) 697.8 L.kg-1 Calcul US EPA (2011)
Coefficient de partage carbone organique/Eau (Koc) 820 L.kg-1 ECB (2001) Vol.6 p.85
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Persistance

Biodégradabilité

Biodégradabilité :

Il existe des contradictions entre les différents résultats obtenus concernant la biodégradabilité de l'isopropylbenzène. En conclusion, l'isopropylbenzène est classé comme étant intrinsèquement biodégradable. (European Chemical Bureau, 2001)

Tableau des paramètres
Nom de valeur Valeur Température Pression Granulométrie Humidité Norme / Ligne directrice Méthode Commentaire Source
Biodégradabilité intrinsèquement biodégradable -
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Dégradabilité abiotique

Hydrolyse :

Pas d'information disponible.

Photolyse :

Un temps de demi-vie compris entre 0.4 et 5.1 heures est cité. (European Chemical Bureau, 2001)

Tableau des paramètres
Nom de valeur Valeur Température Pression Granulométrie Humidité Norme / Ligne directrice Méthode Commentaire Source
Photolyse 2.4 j
estimée entre 1 et 2.4 jours
ECB (2001) Vol.6 p.85
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Bioaccumulation

Organismes aquatiques

Organismes aquatiques
Nom Espèce Valeur Niveau trophique Taxon Matrice Stade de vie Effet Effet détaillé Durée d'exposition Méthode Norme / Ligne directrice Commentaire Source
Bioaccumulation BCF 208 - Calcul

(pds hum) - valeur calculée - TGD

ECB (2001) Vol.6 p.85
Bioaccumulation BCF 224 - Calcul

(pds hum) - valeur calculée à partir du modèle de Sabljic - 1987

ECB (2001) Vol.6 p.85
Bioaccumulation BCF 35.48133892 - Calcul US EPA (2011)
Bioaccumulation BCF Carassius auratus 35.5 - Vertébrés Poisson Expérimentation ECB (2001) Vol.6 p.85
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Conclusion sur la bioaccumulation

Bioaccumulation/ Biomagnification :

BCF= 224 (calculé par QSAR)

BCF= 208 (calculé)

L'essai conduisant à la valeur de 35 mesurée sur Carassius auratus a été jugé de mauvaise qualité par l'UE qui a privilégié les valeurs obtenues par QSAR.

Un BCF de 224 est utilisé dans la détermination des normes de qualité. Le document guide technique européen pour la dérivation des NQE recommande l'utilisation des valeurs par défaut suivantes pour ce qui est de la prise en compte de la biomagnification : BMF1 = BMF2 = 1. (European Chemical Bureau, 2001)

Bibliographie

Valeurs accidentelles

Autres seuils accidentels

Autres seuils accidentels
Nom Durée Valeur Source Etat du statut Commentaire
AEGL-1 10 min 50 ppm EPA (2018) Interim
AEGL-1 30 min 50 ppm EPA (2018) Interim
AEGL-1 60 min 50 ppm EPA (2018) Interim
AEGL-1 240 min 50 ppm EPA (2018) Interim
AEGL-1 480 min 50 ppm EPA (2018) Interim
AEGL-2 10 min 550 ppm EPA (2018) Interim
AEGL-2 30 min 380 ppm EPA (2018) Interim
AEGL-2 60 min 300 ppm EPA (2018) Interim
AEGL-2 240 min 190 ppm EPA (2018) Interim
AEGL-2 480 min 130 ppm EPA (2018) Interim
AEGL-3 10 min 1300 ppm EPA (2018) Interim
AEGL-3 30 min 920 ppm EPA (2018) Interim
AEGL-3 60 min 730 ppm EPA (2018) Interim
AEGL-3 240 min 460 ppm EPA (2018) Interim
AEGL-3 480 min 300 ppm EPA (2018) Interim
IDLH 30 min 900 ppm NIOSH (1994) Final
PAC-1 60 min 50 ppm EHSS (2018) Final
AEGL-1, AEGL-2, AEGL-3
PAC-2 60 min 300 ppm EHSS (2018) Final
AEGL-1, AEGL-2, AEGL-3
PAC-3 60 min 730 ppm EHSS (2018) Final
AEGL-1, AEGL-2, AEGL-3
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Valeurs réglementaires

Valeurs réglementaires
Nom Valeur Source Commentaire Effet critique retenu Etat du statut Durée d'exposition Milieu Source d'exposition Facteur Contexte de gestion Age-Dependent Adjustments Factors ADAF - Tranche d'âge ADAF - Valeur ADAF - URL
VLEP CT 50 ppm INRS (2024)
Valeur limite réglementaire contraignante entre en vigueur le 01/03/2022
Final Air Lieux de travail
VLEP CT 250 mg.m-3 INRS (2024)
Valeur limite réglementaire contraignante entre en vigueur le 01/03/2022
Final Air Lieux de travail
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Valeurs guides

Valeurs guides
Nom Valeur Source Commentaire Effet critique retenu Etat du statut Durée d'exposition Milieu Source d'exposition Facteur Contexte de gestion Age-Dependent Adjustments Factors ADAF - Tranche d'âge ADAF - Valeur ADAF - URL
VG 0,4 mg.m-3 OMS CICAD (1999) Final Air ambiant
VG 0,09 mg.m-3 OMS CICAD (1999) Final Air ambiant
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Valeurs de référence

Introduction

VGE/NQE Importer

Ce chapitre traite de la toxicité chronique induite par la substance sur l'homme soit via la consommation d'organismes aquatiques contaminés, soit via l'eau de boisson.

Dans les tableaux ci-dessous, ne sont reportés pour chaque type de test que les résultats permettant d'obtenir les NOEC ou la valeur toxicologique de référence (VTR) les plus protectrices. Compte tenu du mode d'exposition envisagée, seuls les tests sur mammifères exposés par voie orale (dans l'alimentation ou par gavage) ont été recherchés.

Toutes les données présentées ont été validées.

Les résultats de toxicité sont principalement donnés sous forme de doses journalières : NOAEL (No Observed Adverse Effect Level), ou LOAEL (Lowest Observed Adverse Effect Level). NOAEL et LOAEL sont exprimées en termes de quantité de substance administrée par unité de masse corporelle de l'animal testé, et par jour.

Pour l'évaluation des effets sur la santé humaine, seuls les résultats sur mammifères sont considérés comme pertinents. Contrairement à l'évaluation des effets pour les prédateurs, les effets de type cancérigène ou mutagène sont également pris en compte.

 

Type de test

NOAEL/LOAEL

(1)

 

[mg/kgcorporel/j]

Source

Valeur toxicologique de référence (VTR)

[µg/kgcorporel/j]

Toxicité             subchronique et/ou chronique 

Rat 

Durée de l’étude : 194 jours.

 Administration orale dans de l’huile d’olive par gavage, une fois par jour, 5 fois par semaine.

Groupe de 10 rats par dose.

Effet : Augmentation du poids des reins chez les femelles.

NOAEL = 154

NOAELajustée =

110 

(pour simuler une administration

quotidienne (7 jours par semaine))

Wolf et al., 1956

110 (2)

Facteur d’incertitude: 1000

Intra-espèces:   10 inter-espèces:          10 étude subchronique:   3 manque de données: 3

Toxicité sur la reproduction

Pas d’information disponible.

(1) NOAEL : No Observed Adverse Effect Level.; LOAEL : Lowest Observed Adverse Effect Level. (2) Cette VTR a été déterminée par l'US-EPA (1997) et l'OMS (1999)

 

Classement CMR

Source

Cancérogenèse

Aucune donnée expérimentale portant sur la cancérogénicité de l’isopropylbenzene n’est disponible.

La substance est inscrite à l’Annexe VI du règlement (CE) No 1272/2008 et ne fait pas l’objet d’un classement pour la cancérogenèse.

European

Chemical

Bureau, 2001

C.E., 2008

Mutagenèse

Toutes les études réalisées indiquent que l’isopropylbenzène n’est pas une substance mutagène.

La substance est inscrite à l’Annexe VI du règlement (CE) No 1272/2008 mais ne fait pas l’objet d’un classement pour la mutagenèse.

European

Chemical

Bureau, 2001

C.E., 2008

Toxicité pour la reproduction

Aucune information n’est disponible concernant les effets de l’isopropylbenzène sur la reproduction suite à  une administration par voie orale.

Cependant, des études liées à une exposition par inhalation ont été réalisées. Les résultats de ces études montrent que l’isopropylbenzène n’est pas une substance toxique pour la reproduction.

La substance est inscrite à l’Annexe VI du règlement (CE) No 1272/2008 mais ne fait pas l’objet d’un classement pour la reproduction.

European

Chemical

Bureau, 2001

C.E., 2008

Autres valeurs des organismes reconnus

Autres valeurs des organismes reconnus
Nom Valeur Source Commentaire Effet critique retenu Etat du statut Durée d'exposition Milieu Source d'exposition Facteur Contexte de gestion Age-Dependent Adjustments Factors ADAF - Tranche d'âge ADAF - Valeur ADAF - URL
RfC 0,4 mg.m-3 US EPA (1997) Increased kidney weights in female rats and adrenal weights in male and female rats Final Air ambiant
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Introduction

Evaluations existantes :

  • Union Européenne: Liste prioritaire 1 du Règlement (EEC) No 793/93 Evaluation et contrôle des risques présentés par les substances existantes (European Chemical Bureau, 2001)
  • OCDE : Programme High Production Volume (SIAM 5, 28/10/1996)
  • Dir. CE/76/464 Directive concernant la pollution causée par certaines substances dangereuses déversées dans le milieu aquatique de la Communauté
  • RSDE Action nationale de recherche et de réduction des rejets de substances dangereuses dans l'eau par les installations classées

Critères PBT / POP :

La substance n'est pas citée dans les listes PBT/vPvB1 (C.E., 2006) et POP2 (PNUE, 2001).

Normes de qualité existantes :

Allemagne : Norme de qualité pour l'eau prélevée destinée à la consommation humaine = 10 µg.L-1 (ETOX, 20113)

Substance(s) associée(s) :

Le propylbenzene (CAS# 103-65-1) est inclus sous la même entrée dans le règlement (CE) No 1272/2008

[1] Les PBT sont des substances persistantes, bioaccumulables et toxiques et les vPvB sont des substances très persistantes et très bioaccumulables. Les critères utilisés pour la classification des PBT sont ceux fixés par l'Annexe XIII du règlement n°1907/2006 (REACH).

[2] Les Polluants Organiques Persistants (POP) sont des substances persistantes (aux dégradations biotiques et abiotiques), fortement bioaccumulables, et qui peuvent être transportées sur de longues distances et être retrouvée de façon ubiquitaire dans l'environnement. Les critères utilisés pour la classification POP sont ceux fixés par l'Annexe 5 de la Convention de Stockholm placée sous l'égide du PNUE (Programme des Nations Unies pour l'Environnement).

[3] Les données issues de cette source (http://webetox.uba.de/webETOX/index.do) ne sont données qu'à titre indicatif ; elles n'ont donc pas fait l'objet d'une validation par l'INERIS.

Dangers

Description

ORGANISMES AQUATIQUES

Dans les tableaux ci-dessous, sont reportés pour chaque taxon, uniquement les résultats des tests d'écotoxicité montrant la plus forte sensibilité à la substance. Toutes les données présentées ont été validées par l'INERIS ou sont issues du rapport d'évaluation de l'US-EPA (1992), ou ont fait l'objet d'une validation collective par l'union européenne (European Chemical Bureau, 2001).

Ces résultats d'écotoxicité sont principalement exprimés sous forme de NOEC (No Observed Effect Concentration), concentration sans effet observé, d'EC10 concentration produisant 10% d'effets et équivalente à la NOEC, ou de EC50, concentration produisant 50% d'effets. Les NOEC sont principalement rattachées à des tests chroniques, qui mesurent l'apparition d'effets sub-létaux à long terme, alors que les EC50 sont plutôt utilisées pour caractériser les effets à court terme.

Les tableaux ci-dessous répertorient les données d'écotoxicité jugées pertinentes pour notre étude.

Organisme

Espèce

Critère d'effet

Valeur [mg/L]

Source

Algues             & plantes aquatiques

Eau douce

Selenastrum capricornutum

EC50 (72 h) inhibition de la croissance

2.6

Galassi et al., 1987, 1988

Milieu marin

Pas d’information disponible.

Invertébrés

Eau douce

Daphnia magna

EC50 (48 h)

(statique) concentration nominale

0.6

Abernethy et al., 1986

Milieu marin

Mysidopsis bahia

LC50 (96 h)

(système dynamique) concentration mesurée

1.3

Envirosystems, 1990

Sédiment

Pas d’information disponible.

Poissons

Eau douce

Salmo gaidneri

LC50 (96 h) (semi-statique)

2.7

Galassi et al., 1987, 1988

Milieu marin

Cyprinodon variegatus

LC50 (96 h)

(système dynamique) concentration mesurée

4.7

Springborn

Laboratories Inc., 1990

Organisme

Espèce

Critère d'effet

Valeur [mg/L]

Source

Algues             & plantes aquatiques

Eau douce

Scenedesmus subspicatus

NOEC (72 h)

Croissance

0.22

Huels

Infracor,

1998a

Milieu marin

Pas d’information disponible.

Invertébrés

Eau douce

Daphnia magna

NOEC (21 j)

Effet sur la reproduction et survie des parents

0.35

Huels Infracor, 1998b

Milieu marin

Pas d’information disponible.

Sédiment

Pas d’information disponible.

Poissons

Eau douce

Brachydanio rerio,  

NOEC (28-32 j)

0.38

European

Chemical

Bureau, 2001

Milieu marin

Pas d’information disponible.

Ce chapitre traite de la toxicité chronique induite par la substance sur les prédateurs via la consommation d'organismes aquatiques contaminés (appelés biote, i.e. poissons ou invertébrés vivant dans la colonne d'eau ou dans les sédiments). Il s'agit donc d'évaluer la toxicité chronique de la substance par la voie d'exposition orale uniquement.

Dans les tableaux ci-dessous, ne sont reportés pour chaque type de test que les résultats permettant d'obtenir les NOEC ou la valeur toxicologique de référence (VTR) les plus protectrices. N'ont été recherchés que des tests sur mammifères ou oiseaux exposés par voie orale (exposition par l'alimentation ou par gavage). Toutes les données présentées ont été validées.

Les résultats de toxicité sont principalement donnés sous forme de doses journalières : NOAEL (No Observed Adverse Effect Level), ou LOAEL (Lowest Observed Adverse Effect Level). NOAEL et LOAEL sont exprimées en termes de quantité de substance administrée par unité de masse corporelle de l'animal testé, et par jour.

Pour calculer la norme de qualité liée à l'empoisonnement secondaire des prédateurs, il est nécessaire de connaître la concentration de substance dans le biote n'induisant pas d'effets observés pour les prédateurs (exprimée sous forme de NOEC). Il est possible de déduire une NOEC à partir d'une NOAEL grâce à des facteurs de conversion empiriques variables selon les espèces testées. Les facteurs utilisés ici sont ceux recommandés par le guide technique européen pour la détermination de normes de qualité (E.C., 2011). Les valeurs de ces facteurs de conversion dépendent de la masse corporelle des animaux et de leur consommation journalière de nourriture. Celles-ci peuvent donc varier d'une façon importante selon le niveau d'activité et le métabolisme de l'animal, la valeur nutritive de sa nourriture, etc. En particulier elles peuvent être très différentes entre un animal élevé en laboratoire et un animal sauvage.

Afin de couvrir ces sources de variabilité, mais aussi pour tenir compte des autres sources de variabilité ou d'incertitude (variabilité inter et intra-espèces, extrapolation du court terme au long terme, etc.) des facteurs d'extrapolation sont nécessaires pour le calcul de la QSbiota sec pois. Les valeurs recommandées pour ces facteurs d'extrapolation sont données dans le guide technique

européen (E.C., 2011). Un facteur d'extrapolation supplémentaire (AFdose-réponse) est utilisé dans le cas où la toxicité a été établie à partir d'une LOAEL plutôt que d'une NOAEL.

Les données obtenues sur les mammifères terrestres et les oiseaux, utilisées pour la détermination des valeurs guides pour la protection des prédateurs vis-à-vis de l’empoisonnement secondaire, sont répertoriées dans les tableaux ci-dessous.

 

Type de test

NOAEL(1)

[mg/kgcorporel/j]

Source

Facteur de conversion

NOEC

[mg/kgbiota]

Toxicité subchronique et/ou chronique  

Rat 

Durée de l’étude : 194 jours.

Administration orale dans de        l’huile   d’olive             par gavage, une fois par jour, 5 fois par semaine.

Groupe de 10 rats par dose.

Effet : Augmentation du poids des reins chez les femelles.

154 

NOAELajustée = 110 

 (pour simuler une administration  quotidienne (7 jours par semaine))

Wolf et al., 1956

20

2200

mg/kgbiota

Toxicité sur la reproduction

Pas d’information disponible

(1) NOAEL : No Observed Adverse Effect Level

 

Type de test

NOAEL/LOAEL(1)

[mg/kgcorporel/j]

Source

Facteur de conversion

NOEC

[mg/kgbiota]

Toxicité             subchronique et/ou chronique  

Pas d’information disponible

Toxicité sur la reproduction

Pas d’information disponible

(1) NOAEL : No Observed Adverse Effect Level.; LOAEL : Lowest Observed Adverse Effect Level.

Valeurs de danger

Valeurs de danger
Nom Espèce Valeur Niveau trophique Taxon Matrice Stade de vie Effet Effet détaillé Durée d'exposition Méthode Norme / Ligne directrice Commentaire Source
CL/CE50 2.6 mg.L-1 Algue ECB (2001) Vol.6 p.85
CL/CE50 0.6 mg.L-1 Invertebré INERIS (2012) p.20
CL/CE50 2.7 mg.L-1 Poisson ECB (2001) Vol.6 p.85
CL/CE50 1.3 mg.L-1 Invertebré ECB (2001) Vol.6 p.85
CL/CE50 4.7 mg.L-1 Poisson INERIS (2012) p.20
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Synthèse

Biote

Valeurs écotoxicologiques

Introduction

Dans cette rubrique, sont reportées des valeurs de référence pour la protection des écosystèmes aquatiques et de la santé humaine via l’environnement.

Elles peuvent avoir un statut de « Valeur réglementaire » si elles sont issues

  1. de réglementations européennes et issues par exemple de dossiers d’évaluation des risques dans le cadre de processus d’autorisation de mise sur le marché des substances chimiques (c’est le cas des Concentrations Prédites Sans Effet pour l’environnement (PNEC) issues des dossiers réglementaires sous REACh ou dans le cas de la réglementation des produits biocides) ou issues de « Normes de Qualité Environnementale » (NQE) de la Directive Cadre européenne sur l’Eau (DCE) ;
  2. de réglementations françaises telles que les arrêtés de mise en application de la DCE à l’échelle nationale.

Elles peuvent être des « Valeurs guides » lorsque ce sont des propositions scientifiques de l’INERIS qui ne sont pas reportées dans des textes réglementaires. C’est le cas de toutes les valeurs établies par l’INERIS pour guider l’évaluation de la qualité des milieux aquatiques pour les substances qui n’ont pas, ou pas encore, un statut réglementaire dans le contexte de la DCE.
Les « Valeurs Guides Environnementales » (VGE) et les « Normes de Qualité Environnementale » (NQE) sont les outils consacrés pour l’évaluation de la qualité des eaux de surface, dont l’établissement est basé sur une même méthodologie européenne dédiée (E.C., 2018).
Leur construction, d’un point de vue méthodologique, est donc similaire.

Valeurs guides

Description

NORMES DE QUALITE POUR LA COLONNE D'EAU

Les normes de qualité pour les organismes de la colonne d'eau sont calculées conformément aux recommandations du guide technique européen pour la détermination des normes de qualité environnementale (E.C., 2011). Elles sont obtenues en divisant la plus faible valeur de NOEC ou d'EC50 valide par un facteur d'extrapolation (AF, Assessment Factor).

La valeur de ce facteur d'extrapolation dépend du nombre et du type de tests pour lesquels des résultats valides sont disponibles. Les règles détaillées pour le choix des facteurs sont données dans le guide technique européen (E.C., 2011).

En ce qui concerne les organismes marins, selon le projet guide technique pour la détermination de normes de qualité environnementale (E.C., 2011), la sensibilité des espèces marines à la toxicité des substances organiques peut être considérée comme équivalente à celle des espèces dulçaquicoles, à moins qu'une différence ne soit montrée.

Néanmoins, le facteur d'extrapolation appliqué pour déterminer les normes de qualité pour le milieu marin doit prendre en compte les incertitudes additionnelles telles que la sous-représentation des taxons clés et une diversité d'espèces plus complexe en milieu marin.

  • Moyenne annuelle (AA-QSwater_eco et AA-QSmarine_eco) :

Une concentration annuelle moyenne est déterminée pour protéger les organismes de la colonne d'eau d'une possible exposition prolongée.

Pour l'isopropylbenzène, on dispose de données valides pour 3 niveaux trophiques à la fois en aigu et en chronique. En chronique, la plus basse NOEC a été observée pour Scenedesmus subspicatus (NOEC 72h à 0.22 mg.L-1) mais en aigu, ce sont les invertébrés qui apparaissent comme les plus sensibles. Les résultats disponibles en aigu et en chronique montrent une variation de sensibilité interspécifique faible. Un facteur d'extrapolation de 10 est donc appliqué conformément au guide technique européen pour la détermination des normes de qualité environnementale (E.C., 2011). L'INERIS propose donc la valeur suivante :

Cette valeur a été validée comme PNEC eau douce par l'union européenne (European Chemical Bureau, 2001).

Pour l'isopropylbenzène, des données sur espèces marines sont disponibles pour deux niveaux trophiques en aigu (poissons et invertébrés) mais aucune donnée n'est disponible en chronique. Conformément au guide technique européen pour la détermination des Normes de Qualité Environnementale (E.C., 2011) un facteur 100 s'applique pour déterminer la AA-QSmarine_eco.

Cependant, par soucis de cohérence avec l'Union Européenne, la PNEC eau marine déterminée dans le rapport d'évaluation des risques européenne sera utilisée ici (European Chemical Bureau, 2001). Ce rapport conclut que la PNECeau marine (AA-QSmarine_eco) est égale à la PNECeau douce (AA-QSwater_eco) car les données disponibles pour les espèces marines sont du même ordre de grandeur que celles obtenues pour les espèces d'eau douce. Soit :

  • Concentration Maximum Acceptable (MAC et MACmarine) :

La concentration maximale acceptable est calculée afin de protéger les organismes de la colonne d'eau de possibles effets de pics de concentrations de courtes durées (E.C., 2011).

Pour l'isopropylbenzène, on dispose de données aiguës pour 3 niveaux trophiques (algues, invertébrés, poissons), la plus faible étant celle sur Daphnia magna, EC50 (48 h) = 0.6 mg.L-1. Par défaut, un facteur d'extrapolation de 100 s'applique pour calculer la MAC. Selon le document guide technique pour la détermination des normes de qualité environnementale (E.C., 2010), pour les substances qui n'ont pas de mode d'action spécifique et pour lesquelles les données disponibles montrent que la variation interspécifique est faible, le facteur peut être diminué. Pour l'isopropylbenzene, l'écart-type des valeurs Log de L(E)C50 est < 0.5 et cette variation peut être considérée comme faible. Un facteur d'extrapolation de 10 est donc proposé pour calculer la MAC :

Cette valeur a été validée comme MAC eau douce par l'union européenne (European Chemical Bureau, 2001).

Pour l'isopropylbenzène, des données sur espèces marines sont disponibles pour deux niveaux trophiques en aigu (poissons et invertébrés) mais aucune donnée n'est disponible en chronique. Conformément au guide technique européen pour la détermination des Normes de Qualité Environnementale (E.C., 2010) un facteur 100 s'applique pour déterminer la MACmarine.

Cependant, par soucis de cohérence avec l'Union Européenne, la PNEC eau marine déterminée dans le rapport d'évaluation des risques européenne sera utilisée ici (European Chemical Bureau, 2001). Ce rapport conclus que la MACeau douce est égale à la MACmarine car les données disponibles pour les espèces marines sont du même ordre de grandeur que celles obtenues pour les espèces d'eau douce. Soit :

MACmarine = 60 µg.L-1

Proposition de norme de qualité pour les organismes de la colonne d’eau (eau douce)   

Moyenne annuelle [AA-QSwater_eco]

22

µg/L

Concentration Maximum Acceptable [MAC]

60

µg/L

Proposition de norme de qualité pour les organismes de la colonne d’eau (eau marine)

  

 

Moyenne annuelle [AA-QSmarine_eco]

22

µg/L

Concentration Maximum Acceptable [MACmarine_eco]

60

µg/L

VALEUR GUIDE DE QUALITE POUR LE SEDIMENT (QSSED ET QSSED-MARIN)

Un seuil de qualité dans le sédiment est nécessaire (i) pour protéger les espèces benthiques et (ii) protéger les autres organismes d'un risque d'empoisonnement secondaire résultant de la consommation de proies provenant du benthos. Les principaux rôles des normes de qualité pour les sédiments sont de :

  1. Identifier les sites soumis à un risque de détérioration chimique (la norme sédiment est dépassée)
  2. Déclencher des études pour l'évaluation qui peuvent conduire à des études plus poussées et potentiellement à des programmes de mesures
  3. Identifier des tendances à long terme de la qualité environnementale (Art. 4 Directive 2000/60/CE) (C.E., 2000).

Aucune information d'écotoxicité pour les organismes benthiques n'a été trouvée dans la littérature.

A défaut, une valeur guide pour le sédiment peut être calculée à partir du modèle de l'équilibre de partage.

Ce modèle suppose que :

  • il existe un équilibre entre la fraction de substances adsorbées sur les particules sédimentaires et la fraction de substances dissoutes dans l'eau interstitielle du sédiment,
  • la fraction de substances adsorbées sur les particules sédimentaires n'est pas biodisponible pour les organismes et que seule la fraction de substances dissoutes dans l'eau interstitielle est susceptible d'impacter les organismes,
  • la sensibilité intrinsèque des organismes benthiques aux toxiques est équivalente à celle des organismes vivant dans la colonne d'eau. Ainsi, la norme de qualité pour la colonne d'eau peut être utilisée pour définir la concentration à ne pas dépasser dans l'eau interstitielle.

Une valeur guide de qualité pour le sédiment peut être alors calculée selon l'équation suivante (E.C., 2011) :

Avec :

RHOsed : masse volumique du sédiment en [Kgsed.m-3sed]. En l'absence d'une valeur exacte, la valeur générique proposée par le document guide technique européen (E.C., 2011) est utilisée : 1300 kg.m-3 .

Ksed-eau : coefficient de partage sédiment/eau en m3/m3 . En l'absence d'une valeur exacte, les valeurs génériques proposées par le guide technique européen (E.C., 2011) sont utilisées. Le coefficient est alors calculé selon la formule suivante : 0.8 + 0.025 * Koc soit Ksed-eau = 21.3 m3/m3

Pour l'isopropylbenzène on obtient :

QSsed wet weight = 360.5 µg.kg-1poids humide

La concentration correspondante en poids sec peut être estimée en tenant compte du facteur de conversion suivant :

Avec :

Fsolidesed : fraction volumique en solide dans les sédiments en [m3solide/m3susp]. En l'absence d'une valeur exacte, la valeur générique proposée par le document guide technique européen (E.C., 2011) est utilisée : 0.2 m3/m3 .

RHOsolide : masse volumique de la partie sèche en [kgsolide/m3solide]. En l'absence d'une valeur exacte, la valeur générique proposée par le document guide technique européen (E.C., 2011) est utilisée : 2500 kg.m-3 .

Pour l'isopropylbenzène , la concentration correspondante en poids sec est :

QSsed dry weight = QSsed wet weight * 2.6 = 360.5 * 2.6 = 937 µg.kg-1sed poids sec

Selon la même approche que pour le sédiment d'eau douce, une valeur guide de qualité pour le sédiment marin peut être calculée selon la formule suivante :

Pour l'isopropylbenzène, on obtient :

QSsed-marin wet weight = 360.5 µg.kg-1poids humide

La concentration correspondante en poids sec est alors la suivante:

QSsed-marin dry weight = 937 µg.kg-1sed poids sec

Le log Kow de la substance étant inférieur à 5, un facteur additionnel de 10 n'est pas jugé nécessaire.

Il faut rappeler que les incertitudes liées à l'application du modèle de l'équilibre de partage sont importantes. Les sédiments naturels peuvent avoir des propriétés très variables en termes de composition (nature et quantité de matières organiques, composition minéralogique), de granulométrie, de conditions physico-chimiques, de conditions dynamiques (taux de déposition/taux de resuspension). Par ailleurs ces propriétés peuvent évoluer dans le temps en fonction notamment des conditions météorologiques et de la morphologie de la masse d'eau. Si bien que le partage entre la fraction de substance adsorbée et la fraction de substance dissoute peut être extrêmement variable d'un sédiment à un autre et l'hypothèse d'un équilibre entre ces deux fractions ne semble pas très réaliste pour des conditions naturelles.

Par ailleurs, certains organismes benthiques peuvent ingérer les particules sédimentaires, et donc être contaminés par la fraction de substance adsorbée sur ces particules, ce qui n'est pas pris en compte par la méthode.

Proposition de valeur guide de qualité pour les sédiments (eau douce)

360

µg/kgsed poids humide

937

µg/kgsed poids sec

Proposition de valeur guide de qualité pour les sédiments (eau marine)

360

µg/kgsed poids humide

937

µg/kgsed poids sec

Conditions particulières Avec un Koc de 820 et un log Kow de 3.55, la mise en œuvre d’un seuil pour le sédiment peut être recommandé selon le projet de guide européen (E.C., 2011)

Le seuil proposé n’est fondé que sur la méthode du coefficient de partage à l’équilibre : il est calculé à partir de la norme de qualité dans l’eau et du Koc. L’incertitude de cette méthode devrait être prise en compte lors la mise en application du seuil sédiment

La norme de qualité pour l'empoisonnement secondaire (QSbiota sec pois) est calculée conformément aux recommandations du guide technique européen (E.C., 2011). Elle est obtenue en divisant la plus faible valeur de NOEC valide par les facteurs d'extrapolation recommandés (E.C., 2011).

Pour l'isopropylbenzène, un facteur de 90 est appliqué car la durée du test retenu (NOAEL à 110 mg/kgcorporel/j sur le rat, soit une NOEC de 2200 mg.kg-1biota) est de 6 mois. On obtient donc :

Cette valeur de norme de qualité pour l'empoisonnement secondaire peut être ramenée :

  • à une concentration dans l'eau douce selon la formule suivante :

  • à une concentration dans l'eau marine selon la formule suivante :

Avec :
BCF : facteur de bioconcentration,
BMF1: facteur de biomagnification,
BMF2: facteur de biomagnification additionnel pour les organismes marins.

Ce calcul tient compte du fait que la substance présente dans l'eau du milieu peut se bioaccumuler dans le biote. Il donne la concentration à ne pas dépasser dans l'eau afin de respecter la valeur de la norme de qualité pour l'empoisonnement secondaire déterminée dans le biote.

La bioaccumulation tient compte à la fois du facteur de bioconcentration (BCF, ratio entre la concentration dans le biote et la concentration dans l'eau) et du facteur de biomagnification (BMF, ratio entre la concentration dans l'organisme du prédateur en bout de chaîne alimentaire, et la concentration dans l'organisme de la proie au début de la chaîne alimentaire). En l'absence de valeurs mesurées pour le BMF1 et le BMF2, celles-ci peuvent être estimées à partir du BCF selon le guide technique européen (E.C., 2011).

Ce calcul n'est donné qu'à titre indicatif. Il fait en effet l'hypothèse qu'un équilibre a été atteint entre l'eau et le biote, ce qui n'est pas véritablement réaliste dans les conditions du milieu naturel. Par ailleurs il repose sur un facteur de bioaccumulation qui peut varier de façon importante entre les espèces considérées.

Pour l'isopropylbenzène, un BCF de 224 et un BMF1 = BMF2 de 1 (cf. E.C., 2011) ont été retenus. On a donc :

Proposition de norme de qualité pour l’empoisonnement secondaire des prédateurs 

24444

µg/kgbiota

valeur correspondante dans l’eau (douce et marine)

109

µg/L

La norme de qualité pour la santé humaine est calculée de la façon suivante (E.C., 2011) :

Ce calcul tient compte de :

  • un facteur correctif de 10% (soit 0.1) : la VTR donnée ne tient compte en effet que d'une exposition par voie orale, et pour la consommation de produits de la pêche uniquement. Mais la contamination peut aussi se faire par la consommation d'autres sources de nourriture, par la consommation d'eau, et d'autres voies d'exposition sont possibles (inhalation ou contact cutané). Le facteur correctif de 10% (soit 0.1) permet de rendre l'objectif de qualité plus sévère d'un facteur 10 afin de tenir compte de ces autres sources de contamination possibles.
  • la valeur toxicologique de référence (VTR), correspondant à une dose totale admissible par jour ; pour cette substance elle sera considérée égale à 110 µg/kgcorporel/j (cf. tableau ci-dessus),
  • un poids corporel moyen de 70 kg,
  • Fsécurité : facteur de sécurité supplémentaire pour tenir compte des potentiels effets CMR ou de perturbation endocrine de la substance. L'isopropylbenzène ne présentant aucune de ces propriétés, le facteur de sécurité est fixé à 1,
  • Cons. Journ. Moy : une consommation journalière moyenne de produits de la pêche (poissons, mollusques, crustacés) égale à 115 g par jour.

Ce calcul n'est donné qu'à titre indicatif. Il peut être inadapté pour couvrir les risques pour les individus plus sensibles ou plus vulnérables (masse corporelle plus faible, forte consommation de produits de la pêche, voies d'exposition individuelles particulières). Le facteur correctif de 10% n'est donné que par défaut, car la contribution des différentes voies d'exposition varie selon les propriétés de la substance (et en particulier sa distribution entre les différents compartiments de l'environnement), ainsi que selon les populations considérées (travailleurs exposés, exposition pour les consommateurs/utilisateurs, exposition via l'environnement uniquement). L'hypothèse cependant que la consommation des produits de la pêche ne représente pas plus de 10% des apports journaliers contribuant à la dose journalière tolérable apporte une certaine marge de sécurité (E.C., 2011).

Pour l'isopropylbenzène , le calcul aboutit à :

Comme pour l'empoisonnement secondaire, la concentration correspondante dans l'eau du milieu peut être estimée en tenant compte de la bioaccumulation de la substance :

  • à une concentration dans l'eau douce selon la formule suivante

:

  • à une concentration dans l'eau marine selon la formule suivante :

Pour l'isopropène on obtient donc:

QSwater_hh food = 6695 / (224* 1) = 29.8 μg/L


QSmarine_hh food = 6695 / (224* 1 * 1) = 29.8 μg/L

Proposition de norme de qualité pour la santé humaine via la consommation de produits de la pêche

6695

µg/kgbiota

valeur correspondante dans l’eau (douce et marine)

30

µg/L

En principe, lorsque des normes de qualité dans l'eau de boisson existent, soit dans la Directive 98/83/CE (C.E., 1998), soit déterminées par l'OMS, elles peuvent être adoptées. Les valeurs réglementaires de la Directive 98/83/CE doivent être privilégiées par rapport aux valeurs de l'OMS qui ne sont que de simples recommandations.

Il faut signaler que ces normes réglementaires ne sont pas nécessairement établies sur la base de critères (éco)toxicologiques (par exemple les normes pour les pesticides avaient été établies par rapport à la limite de quantification analytique de l'époque pour ce type de substance, soit 0.1 µg.L-1).

Pour l'isopropylbenzène , la Directive 98/83/CE et l'OMS ne fixent aucune valeur.

A titre de comparaison, la valeur seuil provisoire pour l'eau de boisson est calculée de la façon suivante (E.C., 2011):

Ce calcul tient compte de :

  • la valeur toxicologique de référence (VTR), correspondant à une dose totale admissible par jour ; pour cette substance elle sera considérée égale à 110 µg/kgcorporel/j (cf. tableau ci-dessus),
  • Cons.moy.eau [L.j-1] : une consommation d'eau moyenne de 2 L par jour,
  • un poids corporel moyen de 70 kg,
  • un facteur correctif de 10% (soit 0.1) afin de tenir compte de ces autres sources de contamination possibles.
  • Fsécurité : facteur de sécurité supplémentaire pour tenir compte des potentiels effets CMR ou de perturbation endocrine de la substance. L'isopropylbenzène ne présentant aucune de ces propriétés, le facteur de sécurité est fixé à 1.

L'eau de boisson est obtenue à partir de l'eau brute du milieu après traitement pour la rendre potable. La fraction éliminée lors du traitement dépend de la technologie utilisée ainsi que des propriétés de la substance.

Ainsi, la norme de qualité correspondante dans l'eau brute se calcule de la manière suivante :

En l'absence d'information, on considèrera que la fraction éliminée est nulle et le critère pour l'eau de boisson s'appliquera alors à l'eau brute du milieu. Par ailleurs, on rappellera que ce calcul n'est donné qu'à titre indicatif et peut s'avérer inadéquat pour certaines substances et certaines populations.

Pour l'isopropylbenzène , on obtient :

Proposition de norme de qualité pour l’eau destinée à l'eau potable  

                     385                                           µg/L

Valeurs guides
Nom Valeur Matrice Cible Effet critique retenu Durée d'exposition Facteur Commentaire Etat du statut Valeur retenue par l'INERIS Année Source
PNEC 0.347 mg/kg (poids sec) Sol

equilibre de partage

Oui 2001 ECB (2001) Vol.6 p.85
Ceci est un aperçu

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Synthèse

PROPOSITION DE NORME DE QUALITE ENVIRONNEMENTALE (NQE)

La NQE est définie à partir de la valeur de la norme de qualité la plus protectrice parmi tous les compartiments étudiés.

 

 

Valeur

Unité

PROPOSITION DE NORMES DE QUALITE

Organismes aquatiques (eau douce) moyenne annuelle

AA-QSwater_eco

22

µg/L

Organismes aquatiques (eau douce)

Concentration Maximum Acceptable  

MAC

60

µg/L

Organismes aquatiques (eau marine) moyenne annuelle

AA-QSmarine_eco

22

µg/L

Organismes aquatiques (eau marine)

Concentration Maximum Acceptable

MACmarine

60

µg/L

Empoisonnement          secondaire             des prédateurs

QSbiota sec pois

24 444

µg/kgbiota

 valeur correspondante dans l'eau (douce et marine)

QSwater_sp

QSmarine_sp

109

µg/L

Santé humaine via la consommation de produits de la pêche

QSbiota hh

6695

µg/kgbiota

valeur correspondante dans l'eau (douce et marine)

QSwater hh food

QSmarine hh food

30

µg/L

Santé humaine via l’eau destinée à l'eau potable 

QSdw_hh

385

µg/L

Pour l'isopropylbenzène, la norme de qualité pour l'eau douce et celle pour l'eau marine sont les valeurs les plus faibles pour l'ensemble des approches considérées. La proposition de NQE pour l'isopropylbenzène est donc la suivante :

PROPOSITION DE NORME DE QUALITE ENVIRONNEMENTALE

EAU DOUCE

Moyenne Annuelle dans l’eau :

NQEEAU-DOUCE = 22 µg/L

Concentration Maximale Acceptable dans l’eau :

MACEAU-DOUCE = 60 µg/L

EAU MARINE

Moyenne Annuelle dans l’eau :

NQEEAU-MARINE = 22 µg/L

Concentration Maximale Acceptable dans l’eau :

MACEAU-MARINE = 60 µg/L

VALEURS GUIDES POUR LE SEDIMENT

Avec un Koc de 820 L/kg et un log Kow de 3.55, la mise en œuvre d’un seuil pour le sédiment peut être recommandée selon le projet de guide européen (E.C., 2011)

Proposition de valeur guide de qualité pour les sédiments (eau douce)

360

µg/kgsed poids humide

937

µg/kgsed poids sec

Proposition de valeur guide de qualité pour les sédiments (eau marine)

360

µg/kgsed poids humide

937

µg/kgsed poids sec

Bibliographie

Généralités sur les activités endocrines

L'isopropylbenzène n'est pas cité dans la stratégie communautaire concernant les perturbateurs endocriniens (E.C., 2004) et dans le rapport d'étude de la DG ENV sur la mise à jour de la liste prioritaire des perturbateurs endocriniens à faible tonnage (Petersen et al., 2007).

Tableaux de synthèse

Généralités

Généralités
CAS 98-82-8
SANDRE 1633
Usages principaux

Mini-FTE Importer

Intermédiaire dans la coproduction de phénol et d'acétone à partir de benzène et de propylène appelé « procédé Hock ». (95-98 % du cumène produit).

Autres informations d'usage

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Usages mineurs dans la production de solvants pour graisses et résines, diluants pour peintures, vernis et émaux. Intervient dans la production de polymères comme le polyester. Usage marginal comme additif dans les carburants avec un indice d'octane élevé dans l'aviation.

- Inclusion dans des articles : Non

- Large utilisation dispersive : Oui

- Principaux produits de dégradation dans l'eau : inconnus

- Secteurs NAF identifiés comme usagers :

  • 20.1 Fabrication de produits chimiques de base, de produits azotes et d'engrais, de matières plastiques de base et de caoutchouc synthétique.
  • 20.3 Fabrication de peintures, vernis, encres et mastics.
Substance prioritaire dans le domaine de l’eau (DCE) non
Substance soumise à autorisation dans Reach non
Substance soumise à restriction dans Reach non
Substance extrêmement préoccupante (SVHC) non
Réglementations

Mini-FTE Importer

Les paragraphes ci-après présentent les principaux textes en vigueur à la date de la rédaction de cette rubrique. Cet inventaire n’est pas exhaustif.

Ne fait pas partie de la liste des substances SVHC (Règlement REACH).

Seuils de déclarations des émissions des installations classées pour la protection de l'environnement ou des stations d'épuration d'eaux urbaines : 300 g.j-1 pour les rejets dans l'eau. Le dépassement de ce flux entraîne l'obligation de déclaration du flux annuel 1 .

Le cumène (Isopropylbenzène) fait partie de la liste des substances dangereuses contenue dans l'Arrêté du 17 juillet 2009 relatif aux mesures de prévention ou de limitation des introductions de polluants dans les eaux souterraines.

[1] Arrêté du 31 janvier 2008 modifié relatif au registre et à la déclaration annuelle des émissions polluantes et des déchets

Classification CLP Voir la classification CLP

Volume de production

Volume de production
France

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≈ 250 0002 t.an-1 (2019)

[2] Informations de France chimie et de la Société chimique de France

UE

Mini-FTE Importer

1 942 0002 t.an-1 (2017)

[2] Informations de France chimie et de la Société chimique de France

Monde

Mini-FTE Importer

14 730 000 t.an-1 (2012)

Consommation

Consommation
Volume de consommation en France

Mini-FTE Importer

Pas d'information

Présence dans l'environnement

Présence dans l'environnement
Eaux de surface

Mini-FTE Importer

La base de données Naïades répertorie 109 696 mesures réalisées dans les eaux de surfaces (brutes ou filtrées) entre 2009 et 2019, aucune ne dépasse la VGE avec des valeurs allant de 0,02 µg.l-1 à une valeur maximale de 3,23 μg.l-1 relevée dans l'Essonne à Ballancourt-sur-Essone (91610) en 2009.

La base de données Naïades répertorie 10 618 mesures réalisées dans les sédiments et matière en suspension entre 2009 et 2019 dans les eaux de surfaces françaises avec respectivement des valeurs allant de 0,02 µg/kg à 263 µg/kg en 2010 dans lac de Bourdouze à Besse-et-Saint-Anastaise (63610) pour les sédiments et de 5 µg/kg MS à 556 µg/kg MS dans la Moselle à Sierck (57650) pour la matière en suspension.

Eaux souterraines

Mini-FTE Importer

La base de données ADES répertorie 34 550 mesures réalisées entre 2009 et 2019 dans les eaux souterraines, 138 dépassent la VGE (≈0.3%) avec un maximum de 560 µg.l-1 relevé à Riedisheim (68271) en 2009.

Air

Mini-FTE Importer

Il ne semble pas exister d'information récente sur des concentrations dans l'air actuellement. Des données historiques existent mais elles sont antérieures à 1990.

Sols

Mini-FTE Importer

Il ne semble pas exister d'information récente sur les concentrations.

Réduction des émissions et substitutions

Réduction des émissions et substitutions
Autres commentaires

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Concernant son usage principal, en tant qu'intermédiaire dans le procédé Hock qui est majoritairement employé dans la co-production de phénol et d'acétone (et dans certains cas d'alpha-methylstyrène de manière marginale), des alternatives font l'objet de recherches notamment motivées par la différence de demande entre le phénol et l'acétone (Cheng et al 2010) (Macketta Jr. John J., 1990). La littérature mentionne des procédés d'oxydation du benzène par protoxyde d'azote à l'aide de catalyseurs zéolites mais aussi des procédés utilisant du sec-buthylbenzène afin de coproduire du phénol et de la butanone (MEK) à partir de benzène et de butène à la place du propylène n'induisant pas la production intermédiaire de cumène (ExxonMobil Chemical Patent Inc., 2008). D'autres travaux de recherche explorent la possibilité de produire du phénol à partir de biomasse riche en phénol (Li et al, 2010).

Un site est identifié en France à Saint-Maurice-l'Exil (38) appartenant au groupe Seqens avec une capacité de production de phénol de 185 kt.an-1 soit environ 250 kt.an-1 de cumène. Le ratio cumène/phénol se situe dans une fourchette de 1.32 à 1.39 (Macketta Jr. John J.,1990).

Bibliographie

Documents

PDF
98-82-8 -- Isopropylbenzène_cumène -- Mini-FTE
Publié le 02/04/2020
PDF
98-82-8 -- cumène -- NQE
Publié le 03/07/2012